Bonne Année 2020 aux Républiques « souveraines » d’Afrique de l’Ouest et de France !

Bonne Année 2020 aux Républiques « souveraines » d’Afrique de l’Ouest et à la République Française « souveraine » !

&

Franc CFA et repentance : Macron en Côte d’Ivoire ?

« Machine à fantasmes » ? « complot français » ?

La France va-t-elle enfin mettre toutes les cartes du dossier sur la table ? Sans « trous noirs » ?

Il faut en finir avec les non-dits, les petits arrangements, les tabous, ce qui signifie rendre public le vrai bilan du système d’échange monétaire actuel !

En dehors des fausses sciences postcoloniales dont les experts avancent par exemple le « totem » d’une mémoire coloniale française, jamais mesurée !

            La repentance : non, il ne s’agit pas de la repentance des « filles perdues » de l’Ancien Régime, mais en est-on si loin que cela ?

      Je n’insisterai pas sur les partis pris de la culture historique du Président, à Alger hier, et en Côte d’Ivoire, ces jours derniers, et sur son culte de la repentance coloniale.

      Abîmer l’image de la France dans un pays étranger, ancien pays colonisé, est-ce le rôle d’un Président ?

      Sans doute, aurait-il mieux valu, s’adressant à la jeunesse africaine de l’Ouest qu’il les invite à défendre leur pays de naissance, plutôt que de compter sur l’armée d’un ancien pays colonial !

       Le Président affronte une rude concurrence avec tous les groupes de propagande, encore très actifs en France, d’inspiration idéologique, politique, multiculturelle, électorale, ou de revendication pure et simple de réparation en monnaie sonnante et trébuchante.

            Pourquoi ne pas renvoyer à ce sujet à la lecture des textes d’un intellectuel africain de grande tenue, Hampâté Bâ, lequel écrivait dans un de ses contes, que dans toute cette histoire – qui n’a pas  été très longue, un peu plus de cinquante années en Côte d’Ivoire par exemple – il y avait naturellement des ombres et des lumières, le jour et la nuit ?

            Un sujet d’actualité : le Franc CFA

      Dans leur immense majorité, les Français ignoraient même l’existence de cette monnaie de l’Ouest africain, comme ils ignorent au moins autant l’histoire de  la colonisation, tout comme les peuples de l’univers CFA ignorent sans doute, qu’avant la colonisation, ils auraient aujourd’hui de la peine à communiquer entre eux, compte tenu de la multitude de dialectes qui existaient en Afrique de l’Ouest.

      A titre personnel, je suis partisan du dénouement complet des liens monétaires (garanties de dettes, compte de devises ou de trésorerie…) qui nous unissent à ces pays et qui pénaliseraient leur souveraineté.

      Le Franc CFA : survivance coloniale ou postcoloniale, pourquoi pas ?

      La France a le devoir de publier le bilan financier complet de ces relations « frelatées ».

      Les services de Bercy, le Trésor public, qui bénéficièrent jadis des compétences du Président, de même que la Banque de France, ont sous la main tous les éléments d’information nécessaire pour publier ce bilan, en concurrence peut être avec des experts de l’Ecole d’Economie de Paris, Messieurs Piketty et Cogneau, compte tenu du patronage qu’ils ont accordé à la thèse économique et financière sur l’ancienne AOF de Mme Huillery, professeur dans une Université parisienne.

        Les lecteurs intéressés ont toujours la possibilité de consulter l’analyse complète que j’ai publiée sur ce blog. (1)

        Passons donc aux actes !

            Les citoyens français ont droit à la photographie 2019 complète des relations financières entre la Banque de France, le Trésor public français, et leurs correspondants dans chacun des Etats de l’Afrique de l’Ouest, parties prenantes, y compris le petit Etat de Guinée Bissau : les balances des paiements, excédents et déficits,  les réserves de change, les comptes de trésorerie avec les avances, les comptes des dettes garanties par la Banque de France, avec tous les récapitulatifs utiles, etc…

            Finissons en une bonne fois pour toutes en publiant les chiffres en gains et en pertes de ces relations toujours contestées, à tort ou à raison.

            Dans un lointain passé, François Bloch-Lainé s’était illustré par une remarquable étude sur la Zone Franc, dans l’ouvrage « La zone Franc » (1956)

            La France aurait grand  besoin de faire appel à un expert de cette qualité !

       J’ai cité plus haut le nom des deux économistes qui ont parrainé la thèse également citée plus haut, une thèse qui s’est illustrée par une mécanique redoutable d’outils corrélés, tout en constatant qu’il existait des « trous noirs » dans les sources sur lesquelles s’appuyait les conclusions de cette thèse : il manque en effet dans les sources consultées les séries statistiques d’une trentaine d’années entre 1960 et 1990.

(1) « Les embrouilles de la mathématique postcoloniale »

De très étranges « trous noirs » !

Pourquoi ne pas rappeler à ce sujet qu’il existe les mêmes phénomènes au cinéma :

Comme je le notais à la fin de mon exercice critique :

« Je viens de revoir avec plaisir le film « Le dernier métro » de François Truffaut, avec une intrigue portant sur une pièce de théâtre intitulée « La disparue ».

A l’occasion d’un dialogue amoureux entre Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, alors jeunes acteurs, l’actrice déclare : « Ce n’était pas des mensonges, mais des trous noirs. »

Fin de citation ! 

« HISTOIRE COLONIALE, DEVELOPPEMENT ET INEGALITES DANS L’ANCIENNE AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE »

Thèse de Mme Elise Huillery

Sous la direction de Denis Cogneau et de Thomas Piketty

27 novembre 2008

Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

Chronique sur le blog à plusieurs reprises entre le 10/07/14 et le 12/01/15 pour les quatre chapitres examinés.

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Une autre espèce de « trous noirs » ?

Post scriptum :  » Réflexions d’un de mes vieux amis de promotion, bien meilleur connaisseur de l’Afrique moderne que moi :

    » Ne conviendrait-il pas de conclure que le mode d’analyse de l’École d’Economie de Paris avec les « trous noirs » constatés devrait être remplacé par un mode d’analyse d’autres  » trous noirs », ceux de la mécanique des transferts de monnaie  » avec un change sécurisé  » , licites ou non, c’est à dire au profit d’une partie des élites « 

       Avec le petit arrière-goût historique du trafic des piastres !

      Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Humeur Tique : Humeur Politique du jour !

 Après plus d’une année de campagne électorale, et de saturation, quelques réactions :

            La première anecdotique, le brillant et vibrionnant Jacques Lang, éperdu d’affection politique, allant de circonscription en circonscription, a finalement échoué dans son pays natal.

            Il a quand même eu plus de chance que son grand ami Gbagbo, avec lequel il fit campagne, en hélicoptère, en Côte d’Ivoire, avant la crise meurtrière que l’on connait. Au moins aura-t-il peut- être le temps de lui porter des oranges dans sa prison de La Haye !

Le Modem, triste Modem ! Ce qui devait arriver est arrivé, la disparition de ce mouvement, faute d’avoir été capable d’adopter une ligne claire pour les dernières élections législatives, le chef allant dans un sens, et ses fidèles dans tous les sens. S’agissait-il d’un vrai mouvement politique ?

Et un de ses vice-présidents, Rochefort, ajoutant à la confusion en sollicitant auprès de Hollande, de façon insistante et répétée, quelque chose qui pouvait ressembler fort à un maroquin ministériel, 39 au lieu de 38 déjà ?

38 ministres, dans le gouvernement de la France, avec tout leur entourage, combien cela va-t-il bien coûter à nos finances publiques ? Mais il est vrai que tout ce beau monde sera payé, à compter du 15 septembre prochain, en empruntant de l’argent sur les « marchés » !

Hollande à Tulle, et Ayrault à Nantes arrivaient à animer et coordonner le travail de 38 collaborateurs ? Rien que sept ministres pour les dossiers économiques ! L’inflation ministérielle à Bercy ?

Remarquez que la France peut bien se payer 38 ministres, puisque Madagascar, dans sa 4ème année de crise, dirigée par un « dictateur » au petit pied, toujours en « transition démocratique », pour ne pas dire « transe démocratique », compte un nombre de ministres comparable !

Et en plus sérieux, beaucoup plus sérieux ! Quant à l’état de santé de notre démocratie républicaine !

Un système électoral qui permet au parti des Verts d’obtenir 11 ou 12 sénateurs et une vingtaine de députés, alors que la candidate des Verts n’a obtenu que 2,31% des voix aux Présidentielles (828.345 bulletins), est-ce bien démocratique ?

Et encore moins alors que ce parti des bisbilles futiles se pare en permanence de morale, de responsabilité, d’exemplarité ? Alors mesdames et messieurs, SVP, un peu moins de CO2 antidémocratique !

Mais beaucoup plus grave encore, le taux de participation, près de 50% d’abstentions au 2ème tour des élections législatives !

 Notre République est bien malade, et le Conseil Constitutionnel serait bien inspiré, comme il vient de le faire tardivement sur les horaires du scrutin, en demandant leur harmonisation, de recommander le vote obligatoire à toutes les élections de la République.

Une décision qui serait également la bienvenue pour les élections des dirigeants des corps intermédiaires, car dans beaucoup de ces élections, les taux d’abstention  sont encore beaucoup plus forts que dans  nos élections politiques.

Obligation de réserve des magistrats, Conseil Constitutionnel et juges d’instruction

Nouvelles magistratures et nouvelle fonction publique ? Pour faire de la « com », on peut dire aujourd’hui n’importe quoi ?

L’obligation de réserve des magistrats ? Il en serait de même que du secret de l’instruction, une supercherie judiciaire ?

            A lire ou à entendre les déclarations et opinions de certains « magistrats », il semble bien qu’il en soit ici de l’obligation de réserve comme du fameux secret de l’instruction invoqué seulement lorsqu’on en a besoin !

Que penser en effet des déclarations fréquentes du Président du Conseil Constitutionnel, ancien magistrat, Conseil Constitutionnel, ultime gardien des droits et libertés de nos institutions républicaines, prenant position, à tout bout de champ, sur tous les sujets, et dans tous les canaux médiatiques ( citation ci-dessous tirée d’une intervention sur Radio J) ?

Ces jours derniers, par exemple, sur l’immigration légale, Les Echos du 2 mai 2011, page 2 « Il faut accepter l’immigration légale » : qu’est-ce à dire vraiment ? Avis politique ou constitutionnel ?

. Le citoyen a en effet le droit de s’interroger sur ce type de communication politique, et donc sur le mode de désignation des membres de ce Conseil, un mode de nomination qu’il faudra bien changer pour lui rendre son autorité de juge suprême indépendant !

Conseil constitutionnel français et conseil constitutionnel ivoirien, même combat ? A s’y méprendre peut-être pour de mauvais esprits comme Gbagbo !

Que penser, autre exemple, des déclarations d’un juge d’instruction, spécialisé dans les dossiers de terrorisme donner son opinion sur l’affaire Ben Laden ? (Libération du 3 mai 2011, page 15)

Gage d’impartialité, de neutralité de la justice sur de tels sujets ? Instruction à charge et à décharge ?

Alors il est vrai que le ministère de la Justice fait une lecture plutôt tolérante, pour ne pas dire laxiste, de l’obligation de réserve des magistrats (voir réponse du garde des Sceaux à ce sujet du 9/04/2009), mais il ne faut pas être alors étonné que de plus en plus de fonctionnaires enfreignent l’obligation de réserve que leur statut leur impose.

Jean Pierre Renaud

Côte d’Ivoire et Afrique: la jurisprudence Gbagbo??

« La jurisprudence Gbagbo, fragile espoir pour la démocratie africaine »

Analyse Philippe Bernard

Service international

Le Monde du 28/04/11, Décryptages Analyses

Une « jurisprudence » ? Avec le seul cas de la Côte d’Ivoire ?

Comment pourrait-il y avoir, en 2011, dans la même année, une jurisprudence Gbagbo en Côte d’Ivoire différente d’une jurisprudence Rajoelina à Madagascar ?

Déjà deux poids et deux mesures !

            Un article dont le contenu est au demeurant intéressant, mais qui soulève beaucoup de questions sur la politique étrangère de la France en Afrique :

Un article Intéressant :

–       Qui note les contradictions de la politique étrangère de la France en Afrique, universaliste au coup par coup, alors qu’elle a joué le premier rôle dans le retour à une certaine démocratie ivoirienne

–       Qui relève que la solution de la crise ivoirienne ouvre « probablement une troisième phase de leur développement démocratique »

–       Qui propose un challenge aux Africains : «  Aux Africains de se l’approprier (la démocratie). Aux Occidentaux et en particulier à la France de mettre sa politique en accord avec son discours universaliste. »

Un article à questionnement :

–       Est-ce que très précisément le cas de la Côte d’Ivoire est représentatif des problèmes rencontrés par les pays africains pour accéder à la démocratie ?

Alors qu’il y avait la présence incontestable d’une certaine « Françafrique », beaucoup plus forte et prégnante à Abidjan qu’ailleurs, et alors que la solution récente de la crise n’aurait pas été possible, sans la présence de troupes françaises, avec ou sans le parapluie de l’ONU.

–       Est-ce qu’il n’est pas intéressant de comparer, outre le cas des pays évoqués dans cet article, avec lesquels la France est plutôt accommodante, les positions de la France à Abidjan et à Antananarivo, où notre pays, sans trop de casse, a le moyen d’imposer un retour à la démocratie, avec le concours de certains pays du sud, ce qu’il ne fait pas, et avec le rôle ambigu de notre ambassadeur ?

 Cohérence de notre politique étrangère ? Universalisme ?

–       Est-ce que nos interventions en Afrique ou ailleurs ne soulèvent pas le problème majeur du contrôle démocratique des actes du Président de la République ? Avec l’article 35 actuel, le président peut nous entraîner dans n’importe quelle guerre extérieure, fusse avec les meilleurs motifs, comme c’est le cas pour la Libye, sans que la représentation nationale puisse donner son accord ou mettre son veto !

Et demain à Doha ?

–       L’Europe est de plus en plus présente dans l’ancien « pré carré africain », à la fois dans ses multiples représentations et l’importance de ses concours financiers : est-ce que le temps n’est pas venu de replacer notre action sous l’ombrelle de l’Union européenne, de mettre notre politique étrangère, et éventuellement l’intervention de nos forces militaires en cohérence avec ce nouveau cadre institutionnel ?

La révision nécessaire de notre politique étrangère en Afrique

Révisons entièrement notre politique étrangère en Afrique et donnons la préférence à l’action indirecte, plutôt qu’à l’action directe qui nous empêche de rendre crédible notre discours universaliste.

Indirecte, à la manière asiatique, et tout autant à la manière traditionnelle des Britanniques, car nous n’avons pas les moyens d’imposer la démocratie à tous les pays d’Afrique, tant ils sont nombreux et différents.

Chaque fois qu’une élection sera contestée, la France enverra son armée « professionnelle » pour rétablir l’ordre, la démocratie, les droits de l’homme et la démocratie, telle que nous la concevons, venant se substituer aux slogans humanitaires et coloniaux de la Troisième République ? Est-ce vraiment sérieux ? Non !

Soutenons culturellement, politiquement, et financièrement les mouvements politiques d’Afrique qui prônent le démocratie dans leur pays, mais écartons l’idée d’une intervention militaire dans l’un de ces pays, sauf à venir, à titre tout à fait exceptionnel, et en appoint de forces mobilisées par l’ONU ou une instance internationale africaine, et à la condition sine qua non, que le Parlement l’ait autorisée.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: la Françafrique d’avant et d’après Côte d’Ivoire? Mourir à Doha et le président de la République Française?

Humeur Tique : Françafrique modèle 2011, un avant et un après Côte d’Ivoire ?

La première page ambigüe de Libération du 12 avril 2011 : « La France sort Gbagbo »

Ou de préférence « Le regard de Plantu » en première page du Monde du 13 avril intitulée « Gbagbo se plaint de ses conditions de détention », avec l’apparition des Vergès et Dumas, « cher client » et la réponse en bulle de Gbagbo « Ah non ! Pas eux ! »

Un dictateur africain déchu, très bien ! Au tour des autres à présent ?

L’intervention de la France dans le dénouement de cette crise pose, en tout cas et une fois de plus, le problème de son rôle dans l’ancien « pré carré »  africain.

            En la circonstance, la France a été le bras militaire séculier de l’ONU, mais il est évident que son intervention, sous le parapluie d’une cause internationale, n’aurait pas été possible, en tout cas dans les conditions connues, si la France n’avait pas disposé d’une force militaire disponible en Côte d’Ivoire, avant même, sauf erreur, la couverture diplomatique de l’ONU.

            Et chacun sait que notre pays dispose d’autres forces « prépositionnées » de notre armée « professionnelle »  en Afrique ! Qu’en sera-t-il à nouveau, si dans l’un ou l’autre de ces pays, au Gabon, ou à Djibouti, le même type de crise se produit ?

            A l’occasion des prochaines élections présidentielles, les différents candidats devraient faire connaître clairement aux Français les conditions éventuelles d’intervention des forces armées françaises dans ces pays, en modifiant sans doute le droit constitutionnel applicable, en cas d’intervention militaire.

Humeur Tique : Mourir à Doha ? Guerre et Paix du Président de la République ?

            Il n’est pas besoin d’être un savant dans la chose constitutionnelle pour être un peu surpris, en qualité de citoyen français, par la facilité déconcertante avec laquelle un Président de la République Française  a la possibilité d’engager nos forces armées à l’étranger. Tel a été le cas le plus récent de la Libye.

            D’après le Monde du 9 avril dernier (page 10) :

 « Les engagements successifs de la France sur deux terrains d’opérations extérieurs n’ont pas provoqué de grands débats parlementaires. Il est vrai que le président de la République, chef des armées, n’a pas besoin de l’autorisation du Parlement pour faire intervenir les forces armées à l’étranger. Le gouvernement est néanmoins tenu, aux termes de la Constitution, d’informer celui-ci « au plus tard trois jours après le début de l’intervention ». Cette information peut être suivie d’un débat mais sans vote. Ce n’est que lorsque l’intervention excède quatre mois que le gouvernement doit soumettre sa prolongation à l’autorisation du Parlement »

Il s’agit en effet de l’article 35 de la Constitution !

Et d’ajouter à la citation du journal la fin de cet article : « Il peut demander à l’Assemblée Nationale de décider en dernier ressort. Si le Parlement n’est pas en session à l’expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l’ouverture de la session suivante. »

En résumé  donc, tout pouvoir au président de la République et la guerre ou la paix peuvent se mettre en vacances !

Une découverte sans doute pour beaucoup de citoyens qui n’avaient prêté aucune attention, à tort, à une réforme faite en 2008 !

            La France en guerre sans véritablement le savoir, et sans que la représentation nationale ait quasiment son mot à dire, c’est à dire donner son autorisation démocratique !

            Quand est-ce que la France va enfin accéder au statut d’une véritable démocratie ?

            Un exercice de pouvoir d’autant plus facile qu’avec la fameuse armée professionnelle, initiée par Chirac, dont le savoir-faire et la compétence ne sont pas en cause, le Président de la République peut prendre sa décision avec une « âme légère ».

            Lorsque le général de Gaulle a fait voter la nouvelle Constitution de la Vème République, il n’en était pas de même, puisque l’armée française était constituée pour l’essentiel de conscrits issus donc de la conscription.

Les prochaines élections présidentielles devraient être l’occasion de remettre complètement à plat ce système de pouvoir « autocratique » et redonner à la représentation nationale la capacité d’engagement ou de refus d’engagement de notre armée à l’étranger.

Et pour les citoyens initiés, jamais sans doute la France ne se serait engagée dans les conquêtes coloniales de la Troisième République sans son armée coloniale « professionnelle » !

Et pour les citoyens avisés, comment ne pas être surpris que la France trouve toujours de l’argent pour soutenir ou engager des opérations militaires extérieures, alors qu’elle est, depuis plus de trente ans, dans l’incapacité de mettre le même argent dans un programme dédié au retour des « ghettos urbains » dans la République ?

Humeur Tique : la nouvelle Françafrique ? Modèle 2011 ? Côte d’Ivoire et Madagascar

La Côte d’Ivoire et la France :

Toutes les explications officielles données, soit par la France, soit par l’ONU, justifient l’intervention de la force française Licorne en Côte d’Ivoire, très bien !

            Mais il est évident que cette justification n’a de fondement qu’en raison de la présence de ce contingent militaire à Abidjan !

            Question donc ? Chaque fois qu’une importante « colonie » française d’expatriés est présente dans un pays étranger, la France est-elle disposée à proposer à l’ONU son soutien militaire ?

Il est évident que la position officielle de la France dans ce cas d’espèce souffre d’une certaine dose d’hypocrisie, laquelle, dans le cas présent, est de bonne guerre.

Madagascar, la France, et les déclarations de l’ambassadeur Châtaigner dans Madagascar Tribune.com du 4 avril 2011

            Rien à dire sur le fond des déclarations de l’ambassadeur au sujet de son analyse de la situation politique de la grande île, mais est-ce que ce type d’intervention publique s’inscrit dans une nouvelle politique étrangère de la France qui verrait ses représentants à l’étranger s’exprimer sur la situation intérieure du pays où, précisément, ils représentent notre pays ?

            La réponse est sans doute non ! Verrait-on le même M.Châtaigner, ambassadeur à Rome, ou à Tokyo, s’exprimer de la sorte sur la situation politique de l’Italie ou du Japon ?

Comment ne pas trouver, une fois de plus, que de la sorte, nos ambassadeurs font de l’ingérence, d’autant plus dommageable que les élites de ces pays ont la sensibilité nationale à fleur de peau, compte tenu de notre passé commun ?

Humeur Tique: la Côte d’Ivoire et Orson Welles, le scorpion et la grenouille, Gbagbo et Ouattara, le conte de Monsieur Arkadin

 Le conte « le scorpion et la grenouille » dans le film « Monsieur Arkadin » pourrait sans doute servir de morale de l’histoire actuelle de la Côte d’Ivoire.

« Un scorpion voulant traverser une rivière demanda à une grenouille de l’aider ;

–   Non, car tu me piqueras et chacun sait que la piqûre du scorpion est mortelle, dit-elle.

–   Quelle sottise ! Si je te pique, je me noie avec toi. Est-ce logique ?

–   Alors la grenouille prit le scorpion sur son dos. Arrivée au milieu de la rivière, elle sentit une douleur affreuse la traverser, le scorpion l’avait piquée

–   Tandis qu’ils s’enfonçaient dans l’eau, elle cria, est-ce logique ?

–    Non je le sais bien, dit le scorpion, mais que veux-tu, je n’y peux rien…. C’est mon caractère. »

                                 (Source adfp)

Dans le film, deux aventuriers s’affrontaient, et tous les deux incarnaient le mal, la logique du mal, laquelle étant plus forte que tout !

En Côte d’Ivoire, M.Ouattara qui n’incarne pas, semble-t-il, un des deux aventuriers du conte, serait bien inspiré de ne pas ressembler à la grenouille de la fable !

Humeur Tique: Editoriaux du Monde, la France, la Côte d’Ivoire, la Lybie, et pourquoi pas Madagascar?

 Edito du 11 mars 2011 : « L’avenir de l’Afrique se joue en Côte d’Ivoire »

            Edito du 16 mars 2011 : « Il est temps d’aider la rébellion libyenne »

            Bravo au journal de « référence » pour ces prises de positions claires !

            Encore un petit effort pour prendre le même type de position claire sur Madagascar, c’est-à-dire dire clairement au nom de la France, que notre pays veut le retour à des institutions démocratiques issues d’une élection contrôlée par des institutions internationales.

            Avec la complicité de la France, ce pays s’enfonce toujours plus dans la misère, sous le contrôle d’une « Haute Autorité », dite de « Transition », Transition qui dure depuis plus de deux ans, Haute Autorité issue d’un coup d’Etat.

            Il serait enfin temps que les citoyens français connaissent la politique étrangère qui est faite en leur nom à Madagascar, bien loin de notre idéal républicain !

La politique étrangère de la France: réflexions d’un citoyen

Réflexions d’un citoyen sur la politique étrangère de la France

L’actualité arabe met le projecteur sur la politique étrangère de la France, et il est bien dommage que les citoyens français, directement, ou par la voix de leurs représentants à l’Assemblée Nationale ou au Sénat, n’aient jamais l’occasion de débattre de ces sujets, et de donner leur avis.

Chacun sait en effet qu’elle est le plus souvent entre les mains de hauts fonctionnaires, en poste à l’Elysée, plus ou moins talentueux, et à mon humble avis, trop souvent, ignorants de l’histoire des relations entre la métropole et ce qu’il était convenu d’appeler « l’empire français »

Première réflexion donc, relative au fonctionnement des pouvoirs de la Cinquième République actuelle : qui décide ? Qui porte la parole de la France ? Le Conseiller spécial du président lorsqu’il signe une tribune dans le Monde ?  Le Secrétaire Général de l’Elysée lorsqu’il donne ses instructions? L’ambassadeur de France à Madagascar lorsqu’il prit la parole, au mois de décembre, pour accréditer le discours d’un président d’une haute autorité provisoire, toujours provisoire depuis plus de deux ans, laquelle a accédé au pouvoir grâce à un coup d’Etat ?

A Madagascar, est-ce que la voix de la France n’aurait pas été plutôt, et clairement, celle de la condamnation du coup d’Etat et de son engagement déterminé en faveur d’un retour au fonctionnement normal des institutions, à la suite d’élections libres organisées sous le contrôle international, en plein accord avec les puissances régionales d’Afrique ?

Quelle image de la démocratie de notre pays donne-t-il ainsi à la jeunesse de ce pays en cautionnant un coup d’Etat, et en entretenant un rôle très ambigu de la France dans le processus actuel de retour à la « démocratie » malgache ? Mais il est vrai que la plupart des Français ne savent pas grand-chose sur Madagascar, pour autant d’ailleurs qu’ils sachent même situer la grande île sur la carte !

Deuxième réflexion de la part d’un citoyen qui dispose d’une assez bonne connaissance de notre histoire coloniale, relative au fonctionnement institutionnel de la Cinquième République très semblable à celui de la Troisième République.

En partant à la conquête de la terre entière, Jules Ferry et sa petite équipe de « colonialistes » ont incontestablement ouvert la voie pérenne des méthodes de travail de la petite équipe de notre belle Françafrique, dans le silence, la manipulation, et pourquoi ne pas le dire, dans la corruption et le mélange des genres !

Seule différence, et elle est capitale, la Chambre des Députés se saisissait alors du sujet, consacrait des séances entières au Soudan, au Tonkin, ou à Madagascar, alors qu’à ma connaissance la politique étrangère de la France dans ces anciens territoires français n’est jamais évoquée  et encore moins débattue à l’Assemblée.

Est-il nécessaire de rappeler que le gouvernement de Jules Ferry est tombé sur les affaires du Tonkin ?

Que les personnes les mieux informées nous disent quand la position de la France en Côte d’Ivoire ou à Madagascar a été l’objet de questions et de débats à l’Assemblée ? Quand l’Assemblée Nationale a-t-elle approuvé la politique de la France dans ces deux anciennes colonies ?

Et c’est là qu’est le fond du problème, étant donné que la politique étrangère de la France n’est jamais sérieusement débattue et approuvée par la représentation nationale.

Et donc en parallèle, et impunément, de grands notables français, politiques, économiques, ou universitaires, avec le concours de je ne sais quelles officines, mènent on ne sait jamais quelles missions, et au service de qui et de quoi !

Troisième réflexion, liée au débat ouvert par la tribune du groupe de diplomates « Marly », celle du positionnement de la diplomatie française dans le monde. La France n’a plus les moyens d’une grande puissance, et combien de fois faudra-t-il le répéter !

Pourquoi ne pas dire que cette diplomatie souffre des mêmes défauts qu’une certaine politique française en général, celle d’avoir des ambitions qui, depuis longtemps, ne sont plus à la portée de notre pays ? Pourquoi ne pas oser dire que notre réseau d’ambassades est surdimensionné, même si en définitive son coût global n’est pas exagéré, car il faut faire des choix : comment ne pas se poser la question de la compatibilité de ce réseau avec celui que l’Europe met en place actuellement ? Afin de résumer ma pensée, j’userais volontiers d’une maxime bien connue des temps passés, en Franche Comté, dans un langage beaucoup plus vert !

Le grand journal Le Monde n’aurait-il pas, par hasard, le même type de problème, celui de la réadaptation de son réseau mondial à ses moyens ?

Quatrième réflexion, corrélative de la précédente : est-ce que la France a su trouver les moyens d’adapter le métier d’ambassadeur à la révolution internet, à l’explosion mondiale des communications et des médias, révolutions de nature à bouleverser l’exercice du métier ?

Et la même réflexion pourrait sans doute être faite pour les métiers de souveraineté, préfectorale et justice y compris.

Cinquième réflexion, celle de l’indépendance de notre politique étrangère à l’égard de notre ami puissant, les Etats Unis, pour autant que cette indépendance puisse de toute façon exister. Il est évident, et le fait a été souligné, que le retour de la France dans l’OTAN a limité les marges de liberté que le pays pouvait avoir auparavant, mais sans en exagérer toutefois les possibilités réelles.

Sixième réflexion, un excellent spécialiste du monde arabe, M.Laurens a eu l’occasion d’exprimer une opinion tout à fait intéressante à l’émission animée par M.Elkabach à la bibliothèque Médicis, le 26 février, une opinion susceptible de consoler beaucoup d’observateurs : la diplomatie française a été, comme toutes autres, aveugle sur les événements qui allaient agiter le monde arabe, et c’est tant mieux, car au moins, ces pays ne pourront pas accuser les occidentaux d’avoir allumé les incendies démocratiques de Tunisie, d’Egypte, et d’ailleurs.

M. Elkabach avait organisé un débat très intéressant, original, parce que transversal entre un écrivain égyptien célèbre, M.Khaled Al Khamissi, le ministre actuel des Affaires étrangères d’Algérie, M. Mourad Medelci, et le professeur Laurens, spécialiste reconnu du monde arabe, dont l’objet était le devenir des révolutions arabes en cours, avec le rôle majeur de la jeunesse de tous ces pays, incontestablement une des clés de leur évolution.

Avec, en finale, le constat du tout est possible !

Comment ne pas terminer ces réflexions en regrettant que l’ambassadeur de France en Tunisie n’ait pas été rappelé illico presto dans son pays?

La France n’a pas fini de payer son verbe imprudent et impudent, comme elle a mis longtemps à payer auprès de la Chine la perte de « face » que le Préfet de Police lui a infligée à l’occasion du passage de la flamme olympique à Paris !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: « l’inconscient postcolonial » du Parti Socialiste à Dakar!

La politique étrangère du Parti Socialiste, ou « l’inconscient postcolonial français » à la manoeuvre !

Journal Les Echos du 7/02/11, page 2

                        Sur le discours que Martine Aubry va prononcer à Dakar, où elle participe au Forum social mondial, le secrétaire national du PS chargé de l’international, Jean-Chritophe Cambadélis a déclaré dans les Echos :

            « A travers ce voyage, elle veut rompre avec cet inconscient postcolonial français qui a conduit à des discours malheureux  comme celui de Dakar. »

Ou à des voyages d’ingérence de la Françafrique socialiste dans les affaires africaines mystérieusement guidés par leur inconscient postcolonial ? Comment ne pas évoquer à ce sujet les voyages de MM Cambadélis, Le Guen et Lang à l’occasion des dernières élections présidentielles de Côte d’Ivoire, avec leur ami « socialiste » Gbagbo,  toujours au pouvoir ?

Les propos Cambadélis marquent effectivement un réel progrès dans l’analyse des relations franco-africaines : on est passé de l’inconscient colonial collectif cher à l’historienne coloniale et postcoloniale Coquery-Vidrovitch, qui s’est rendue elle-même en Côte d’Ivoire pour s’y faire décorer par son grand ami Gbagbo à l’inconscient postcolonial français !

Avec la venue éventuelle du PS au pouvoir, il y a vraiment de quoi être inquiet sur le contenu de la politique étrangère de la France à l’égard de l’Afrique, une rupture avec un inconscient postcolonial qui mériterait  incontestablement d’être scruté par nos meilleurs psychanalystes, afin de déterminer s’il existe.