Humeur Tique : Mélange des genres entre haute fonction publique, pouvoir politique, et capitalisme à droite, comme à gauche !

L’ancien conseiller social de Sarkozy chez Tapie ?

(Suite du blog du 17/02/ 2012)

LibéMarseille du 24/03/2013 : au journal La Provence, qui vient d’être acheté par Tapie un audit de Le Lay, ancien président de TF1, auquel Soubie, ancien conseiller social de Sarkozy, après l’avoir été de Chirac, etc…apporterait son concours.

            Ancien administrateur civil au ministère de l’Intérieur, après avoir été dans plusieurs cabinets ministériel en qualité de conseiller social, M.Soubie a fait fortune dans le secteur privé dans son domaine de prédilection, celui des affaires sociales. Il est actuellement membre du Conseil Economique et Social.

            En contrepoint, un article du journal Le Monde du 25/01/2013, page 13 « Les juges accélèrent leur enquête sur l’arbitrage favorable à Bernard Tapie », l’arbitrage Tapie Crédit Lyonnais qui mettrait en cause l’ancien Président de la République, ancien patron de M.Soubie ? Une affaire à plus de quatre cents millions d’euros entre l’Etat et M.Tapie

            Incontestablement, l’information nous plonge au cœur d’un mélange social des genres haut de gamme !

Humeur Tique: Le mille-feuille hors de prix des administrations centrales et locales

Humeur Tique: Beau et cher mille-feuille!

Le mille-feuille hors de prix des administrations centrales et locales françaises

            Un dossier insoluble ?

Le gouvernement précédent avait tenté de réformer le mille-feuille des administrations françaises, sans succès.

            Le gouvernement actuel remet cette simplification nécessaire en chantier, mais est-ce qu’il aura plus de chances de réussir, tant les concertations entreprises depuis des années, n’ont pas permis de beaucoup avancer, et tant les résistances des élus locaux sont vives et tenaces.

            En ce qui concerne les communeson nous dit qu’elles constituent le dernier ou le premier échelon de la démocratie locale, mais la Suède qui a réformé ses structures communes il y a plus de quarante ans, a- t- elle pour autant sacrifié sa démocratie locale ?

            Dans les années 1970, la Suède est passée de plus de 2 000 communes à 289, et compte plus de 9 millions d’habitants pour un territoire de 460 000 kilomètres carrés. La France compte 60 millions d’’habitants pour 550 000 kilomètres carrés. En appliquant le ratio communal suédois, notre pays dénombrerait 1 935 communes, au lieu des 36 571 actuelles, sans oublier ses 12 840 syndicats et les 2 601 communautés de communes.

            Les communes sont souvent enchevêtrées les unes dans les autres, avec aujourd’hui des communautés de communes qui sont venues ajouter à la complexité de la vie locale et bien sûr à son coût, en précisant que la plupart d’entre elles sont déjà enserrées dans de très nombreux syndicats spécialisés tels que l’eau ou les ordures,  pour les mieux connus…

La Suède a donc eu le courage politique d’obtenir un tel résultat grâce à la loi et à un processus assez long de concertation.

La Finlande vient de relancer son mouvement de restructuration du tissu communal.

Pourquoi  serions-nous incapables de faire la même chose ?

            En ce qui concerne les départements et les régions, le gouvernement précédent a échoué dans son projet de regroupement, alors que selon les régions, les départements et régions auraient pu faire l’objet d’un regroupement, et alors aussi que la plupart de nos régions n’ont pas la taille européenne qui leur permettrait d’être compétitive, pour ne pas parler de la taille mondiale.

            Combien de temps, cet immobilisme coûteux va-t-il encore durer ?

            La décentralisation des pouvoirs de l’Etat s’est traduite le plus souvent par le dédoublement des administrations locales, les conseils généraux construisant leurs propres bureaux et « hôtels » à côté de ceux des préfectures.

            L’exemple du département de la Haute Saône est à cet égard exemplaire, étant donné que sur le même boulevard cohabitent à présent l’ancienne préfecture et l’hôtel très moderne du département, avec des attributions multipliées par deux ?

            En ce qui concerne les structures locales de l’Etat, pour ne pas évoquer la multiplication des agences de l’Etat, le discours que le gouvernement actuel parait tenir sur les sous-préfectures aborde le sujet par le petit bout de la lorgnette.

            Il existe naturellement des sous-préfectures qui ne servent  à rien à la fois parce qu’elles se trouvent dans le périmètre de grandes agglomérations, et en raison de l’évolution  des fonctions administratives, due à l’explosion d’internet, ou à une mobilité des citoyens qui raccourcit les distances.

            Conserver des sous-préfectures dans des régions de montagne peut avoir du sens, mais la véritable question posée par le maillage actuel des sous-préfectures,  c’est avant tout celle des préfectures, spécialement celle de leur pertinence politique et administrative, compte tenu de l’évolution des fonctions étatiques.

            Un gouvernement aura-t-il le courage, par exemple, de regrouper deux grandes structures qui se trouvent côte à côte, à une vingtaine de kilomètres l’une de l’autre, la préfecture de Belfort et la sous-préfecture de Montbéliard ?

            Que n’entendrions-nous pas ? La guerre franco-prussienne de 1870, la défense de Denfert-Rochereau d’un côté, et de l’autre, le passé d’une ancienne principauté allemande affiliée au Wurtemberg.

            C’est bien la carte des préfectures dans son ensemble qu’il convient de réexaminer et de simplifier, dans un pays trop attaché à son cadre national napoléonien, qui date de deux siècles.

            Et comment ne pas évoquer enfin la réforme nécessaire des institutions parlementaires avec la diminution du nombre de parlementaires, 925 au total dans notre pays, au lieu de 535 en Allemagne, alors que cette dernière compte beaucoup plus d’habitants ?

            Pour ne pas citer enfin la nécessité nationale qu’il y aurait à conserver le Conseil Economique et Social, un des lieux privilégiés des sinécures de la République. Quelle a été la valeur ajoutée de ce conseil dans le dossier des retraites ? 

Humeur Tique : les corps intermédiaires ? Quelle représentativité ? Quelle légitimité ?

Un débat typiquement français ! Pourquoi ?

Deux contributions utiles au débat :

Le Monde des 18 et 19 mars 2012, page 18

« Démocratie sociale ou référendaire » par M. Noblecourt

Le Monde du 20 mars 2012, page 18

« Selon Nicolas Sarkozy, certains syndicats et associations auraient confisqué la parole des Français. Ce sont pourtant de précieux rouages de la démocratie

Diktat des « corps intermédiaires » ? »  par Mme Druelle-Korn

            Avant tout commentaire, il serait naturellement intéressant de savoir si le maître de conférences est l’auteur du titre de sa contribution, beaucoup plus accrocheur que celui de l’article Noblecourt.

M.Noblecourt pose bien le problème d’un débat qui a été engagé d’abord sur le terrain syndical, entre le syndical et le politique, avec pour origine principale le conflit des retraites, en concluant sur le constat d’après lequel syndicats de salariés et syndicats patronaux seraient d’accord pour la « constitutionnalisation du dialogue social ».

Mme Druelle-Korn fait une bonne description du monde multiforme de ces corps intermédiaires que l’on a pris l’habitude de dénommer la société civile, leur rôle, leur utilité, en concluant sur une institution, le Conseil Economique et Social, qui résumerait les fonctions des corps intermédiaires dans notre pays.

Cette dernière contribution appelle toutefois quelques questions de fond qui, semble-t-il, n’apparaissent pas dans le texte : quant à la représentativité des corps intermédiaires en question, leur légitimité, et donc leur crédibilité politique, en regard, entre autres, et à titre principal et capital, du rôle du suffrage universel.

La représentativité des corps intermédiaires ?

Mme Druelle-Kron doit savoir que les syndicats salariés souffrent d’un défaut notoire de représentativité, étant donné la faible participation des salariés à chacune des élections de leurs instances  représentatives. Quant à celle des patrons, l’entrecroisement de leurs syndicats, ne serait-ce qu’entre les deux principaux, MEDEF et CGPME, laisse tout aussi perplexe sur leur représentativité.

Au-delà de cette faible représentativité, ces corps intermédiaires manquent généralement de transparence sur leurs ressources, comme vient de le démontrer le rapport d’une commission parlementaire.

En ce qui concerne les Chambres de Commerce et d’Industrie, les observateurs savent que les scrutins mobilisent une petite minorité de leurs adhérents, moins de 20% à Paris, sauf erreur, avec des pourcentages un peu plus représentatifs en province, des taux de participation qui mettent sérieusement en doute leur légitimité au plan national.

Dans l’état actuel des choses, et des règles du jeu mises en œuvre, les corps intermédiaires en question manquent donc de légitimité, et ne sauraient en tout état de cause se substituer au suffrage universel.

L’utilité des corps intermédiaires ?

Oui, la démocratie sociale est chose utile, mais à la condition que les corps intermédiaires respectent quelques règles du jeu sur leur représentativité et leur financement, mais seul le vote obligatoire serait de nature à accréditer leur véritable fonction sociale.

Quant à l’utilité que Mme Druelle-Kron semble reconnaître au Conseil Economique et Social, il est également permis d’en douter : pourquoi ne pas lui poser la question : est-ce que cette instance a formulé un projet de réforme crédible des retraites ? Un dossier qui a été une des causes du débat sur le dialogue social en France !

Le Conseil en question a-t-il proposé une réforme du millefeuille territorial ? L’a-t-on entendu sur les grands sujets de réforme de notre pays ? Lesquels ? Alors qu’en parallèle, en complémentaire, ou en concurrence, se sont multipliés experts, conseils, ou comités ad hoc !

Dans l’état actuel des choses et des règles du jeu existantes, l’idée d’une constitutionnalisation du dialogue social parait tout à fait paradoxale, pour ne pas dire déconcertante, mais elle caractérise incontestablement l’infirmité dont souffre le dialogue social entre patrons et salariés, son incapacité à produire du consensus social, en dehors de toute intervention de l’Etat.

Humeur Tique : Côte d’Ivoire, les élections ; immigration, reconduites à la frontière ; la retraite à 60 ans et le Conseil Economique et Social

Côte d’Ivoire, les élections :

            Bravo pour ces élections ! Un tour de force après cinq années de tergiversations du gouvernement !

            Indépendante en 1960, il y a donc 50 ans, la Côte d’Ivoire était une des colonies les plus prospères de l’Afrique occidentale. Elle avait été une création pure et simple du pouvoir colonial (ou colonialiste, c’est selon) de l’époque (décret du 10 mars 1893), aucune route, aucun port, aucune école, une cinquantaine de peuples, de tribus, ou d’ethnies, (selon vos affinités idéologiques), dont un royaume Baoulé prospère et bien organisé. Chacune de ces entités avait sa propre langue que ne comprenait pas l’entité voisine.

            La prospérité passée n’est pas encore de retour : le Monde du 5 novembre titre en dernière page : « Dans la tente des résultats », car comme l’indique cette lettre d’Afrique signée Jean-Philippe Rémy « 3 600 villages de Côte d’Ivoire ne disposent d’aucune structure, pas même une école, pour organiser le scrutin. »

Immigration, les chiffres de reconduite à la frontière

(le Monde du 5/11/10, page 2)

            21 384 reconduites à la frontière depuis janvier, chiffre publié par le ministère de l’immigration et de l’identité nationale, dont plus de 13 000 ont concerné des ressortissants roumains ou bulgares.

            A quel usage ? Interne ? A destination de l’opinion publique française ?

            Des chiffres fiables ? Pas sûr ! Car une partie des reconduits d’origine roumaine ou bulgare sont déjà de retour dans notre pays, ou le seront bientôt !

             Autant dire que ces statistiques sont à la fois inexactes et obsolètes.

La retraite à 60 ans et le rôle du Conseil Economique et Social.

            Le lecteur voudra sûrement  connaître le rôle qu’a joué notre troisième chambre économique et sociale dans la gestion du dossier de la retraite à 60 ans : nous lui ferons connaître la réponse à cette question que nous avons posée au Conseil.