Macron a-t-il une stratégie politique ? Avec quels buts ?

En 2017, Macron est arrivé par surprise au pouvoir en proposant un programme bricolé par ses têtes d’œuf au fur et à mesure de sa campagne.

Après avoir fait voter la réforme importante du Code du Travail, aux prises avec la révolte des Gilets Jaunes dans les « territoires » engagée à la fin de l’année 2018, la stratégie de Macron semble en plein flottement, d’autant plus que le Grand Débat, s’il a permis de voir la voltige intellectuelle d’un président, n’a débouché sur rien d’important pour la vie du pays.

Faute de stratégie politique et d’une hiérarchie dans les objectifs, s’il en est, l’impression dominante est que le Président tente de trouver et de définir une stratégie, en recourant à une sorte d’Agit Prop de gouvernance politique, tel ou tel objectif émergeant du bouillonnement de l’opinion publique ?

 Chaque jour, le Président, le Premier Ministre, un ministre, ou un membre de son parti, un confident…  agitent l’opinion publique, sans que l’on comprenne le sens donné à la politique du gouvernement, ce qui est important et ce qui ne l’est pas : une sorte de « valse à mille temps » des postures et des mots.

La situation politique du jour en est l’illustration : à peine sortie du confinement, en pleine convalescence sur tous les plans de la vie individuelle et collective de la France, le Président ou ses fidèles agitent à nouveau des propositions qui ont fracturé notre pays, tels que la réforme des retraites, sujet capital, ou la limitation de la vitesse à 110 kilomètres à l’heure, pour faire plaisir aux écolos ? Alors que le Premier ministre s’était déjà illustré par ses 80 kilomètres à l’heure dont on sait aujourd’hui ce qu’il en est advenu.

Même chose pour la réforme des retraites ! Comme si le moment était propice pour la faire ? Alors que les grèves, dans tous les domaines, ont déjà coûté cher au pays

Même chose pour le Collectif de 150 personnes tirées au sort, chargé, à la place des institutions démocratiques de notre pays, de proposer une nouvelle politique  écologique.

Agit Prop tous azimuts ? La France prise dans un jeu de stratégie en  biais ? Ce que conseillerait la nouvelle alchimie des algorithmes ? Le rideau de fumée derrière lequel le Président continue à affaiblir, dans un pays aussi divisé que le nôtre, les institutions républicaines élues au suffrage universel au niveau national ou local, ou les corps intermédiaires qu’il a déjà bien affaiblis.

Une recherche de face à face avec l’opinion publique après avoir court-circuité les pouvoirs établis, comme c’est le cas avec sa nouvelle démocratie tirée au sort choisie pour proposer à notre pays un nouveau chemin écologique, au mépris de notre suffrage universel.

Est-ce bien sérieux ?

La stratégie présidentielle consiste à prendre l’opinion publique en biais, en dehors des processus légaux de décision démocratique, et en rapetissant le débat entre une assemblée tirée comme au Loto de la Française des Jeux et le seul Président.

Dans le passé, j’ai longuement étudié la stratégie indirecte et plus généralement les chemins indirects, qualifiés  d’«obliques » dans l’une de mes études appréciées par le général Gambiez, spécialiste de ce type de stratégie.

Pour adopter une stratégie directe ou indirecte, encore faut-il savoir où l’on va et où l’on ne va pas, ce qui est loin d’être le cas dans notre pays depuis 2017 : le « en même temps » sonne comme une expression moderne d’une Agit Prop politique d’un nouveau genre.

Jean Pierre Renaud

UN CDD HULOT ?

Le Code du Travail, les cinq ordonnances, et pourquoi pas une sixième sur le Code du Travail Politique ? L’ordonnance Hulot !

         Il paraîtrait que le Code du Travail est encore sur le chantier, et si oui, pourquoi ne pas suggérer que l’on réglemente un nouveau CDD politique, le CDD Hulot ?

         Dans un an, la France risque, en effet,  de faire connaissance avec de nouveau « Les vacances de Monsieur Hulot » !

Jean Pierre Renaud

La start-up politique Macron : nouvelles du jour

  La start-up Macron a pu réaliser sa percée grâce au poids des   abstentions et du vide politique alors créé.

            Il s’agit à présent d’investir ce nouveau marché politique.

            Quelle stratégie, et quelle hiérarchie dans les objectifs ?

            La situation est loin d’être claire.

            Quelle pédagogie de la réforme ?

           L’exemple du Code du Travail en montre les limites : le gouvernement obsède l’opinion publique avec l’appellation « Code du Travail », sans avoir aucunement expliqué pourquoi les emplois et la croissance ne peuvent rebondir sur la longue durée qu’en allégeant les règles du jeu du travail.

           Peut-être aurait-il fallu aussi annoncer l’institution d’un vote obligatoire des salariés pour l’élection des représentants des syndicats, de syndicats qui ne sont pas plus représentatifs que ceux du patronat, de même que le transfert des compétences de l’Etat au profit des régions, en matière de formation ?

            Jean Pierre Renaud

Chronique N° 8 de la France « d’en bas »- La loi Travail? Pourquoi la France se cabre?


            Le gouvernement s’est enlisé dans sa réforme du Code du Travail, et les raisons de cette situation sont évidemment très nombreuses :

            Proposons en quelques-unes :

           Un mot seulement sur l’instabilité du monde actuel, des effets d’une mondialisation mal régulée, notamment par une Union européenne privée de colonne vertébrale, des facteurs qui ne contribuent pas à faciliter les évolutions politiques, économiques et sociales pourtant nécessaires.

        Hollande a été élu sur un programme de la « demande » sociale, alors que la situation de la France imposait une politique de « l’offre », c’est-à-dire le choix de l’entreprise, la baisse de sa fiscalité, donc les investissements, les exportations, et en définitive les vrais emplois.

      La France paie aujourd’hui ce mauvais diagnostic, en dépit du virage à quatre-vingt-dix degrés qu’Hollande a pris depuis deux ans, c’est-à-dire une politique tournée vers l’entreprise.

      Résultat des courses et pour employer un terme savant de la stratégie militaire, le gouvernement actuel se bat à « front renversé », une configuration de combat désespérée, avec dans son dos et pour adversaire, une grande partie de son ancien camp politique.

         Une carence de pédagogie, car les Français n’ont pas vraiment compris les enjeux de cette réforme, de toute façon trop tardive dans le calendrier politique, pour faire comprendre qu’en facilitant la mobilité du travail, c’est-à-dire qu’on le veuille ou non, une précarité sociale déjà très présente, il est possible de diminuer sensiblement l’effectif des chômeurs, en redonnant de la souplesse aux entreprises.

             En contrepartie, Il est nécessaire d’inventer des solutions nouvelles afin de sécuriser les salariés en adossant leur parcours du travail ou du non-travail à une structure stable de protection économique et sociale.

           Cette carence de pédagogie est incontestablement une, sinon la seule,  des raisons principales pour laquelle la France se cabre devant l’obstacle, liée évidemment à l’insuffisance du projet quant à cette dimension de protection sociale nécessaire, dans l’intérêt même de l’évolution économique tout aussi nécessaire.

         Un mot seulement enfin sur le rôle pervers de certains syndicats dont la représentativité mérite d’être sérieusement discutée, sinon contestée, qui voient d’un très mauvais œil la perte de pouvoir que cette réforme leur causerait, à partir du moment, où la base sociale, au niveau de l’entreprise,  leur échapperait, alors que leur organisation centralisée leur donne encore les moyens de subsister.

Jean Pierre Renaud

Humeur du jour A quoi sert le Code du Travail ?

Humeur du jour

A quoi sert le Code du Travail ?

A augmenter le chômage ?

            L’ancien ministre Badinter et le professeur de droit Lyon-Caen viennent de jeter un pavé dans la mare.

              Ils dénoncent les dégâts que notre super Code du Travail causent actuellement dans la société française, en raison de la complexité de règles que la plupart des entreprises sont bien incapables d’appliquer, un Code du Travail qui les empêche d’embaucher.

              Que voit-on dans la vie pratique ? La progression sans fin du nombre de chômeurs officiels, alors que le nombre des travailleurs détachés venus d’Europe représenterait de l’ordre de 500 000 personnes, que le travail au noir prospère, que la structure de l’emploi fait une place de plus en plus grande à l’emploi précaire, que de plus en plus d’applications informatiques à la mode jouent la carte du partage, avec toutes les ambiguïtés que ces nouvelles formes de travail recèlent, c’est-à-dire faire l’impasse sur le Code …

            Les révolutions technologiques, la mondialisation des échanges économiques, l’absence de règles communes sur le marché commun du travail européen,  donnent une prime au dumping social  et ébranlent notre système social.

                Les deux grands juristes dénoncent donc à juste titre la complexité de notre Code du Travail qu’il faudra bien réformer et simplifier, mais notre pays doit avoir l’ambition à la fois de l’assouplir et de mettre sur pied un régime de solidarité qui consolide les droits acquis par les salariés, une sorte de quasi-contrat de « travail- formation à vie », garanti par l’Etat, en transposant ce qu’a fait le gouvernement du Danemark pour limiter la casse d’un travail de plus en plus précaire.