Quatre films dans des genres très différents !
Le premier film « Quartet » de Dustin Hoffman est jubilatoire et tout à fait dans l’air du temps, pas l’actuel très triste, mais de celui de la découverte de ce monde des troisième, quatrième ou cinquième âges… d’hommes et de femmes qui manifestent encore une grande joie de vivre !
L’intrigue se passe dans un beau château de la campagne anglaise qui accueille une palette d’anciens musiciens et chanteurs. La maison a donc de quoi faire pour entretenir à la fois une éternelle jeunesse et de nombreux concerts, tout en laissant tel ou telle pensionnaire nouer une intrigue amicale ou sentimentale, avec le jeu central d’un ancien quatuor célèbre de l’Opéra Anglais, deux hommes et deux femmes, dont la diva et son ancien amoureux transi et toujours transi.
Le deuxième « Derrière la colline » d’Elmin Alper et le troisième « La Sirga » de William Vega, ont pour seul mérite de nous proposer une sorte de dépaysement, l’un en Turquie, l’autre en Colombie, mais tous les deux dans un climat très étrange de peur, de menace anonyme, imprécise, un climat au sein duquel l’intrigue n’apparait pas véritablement.
Enfin, le quatrième « Cheba Louisa » de Françoise Charpiat est effectivement une bouffée d’air frais dans le cinéma français.
L’histoire d’une jeune femme issue de l’immigration algérienne, Djamila, bien intégrée dans la société française, mais aux prises avec les traditions de sa culture familiale d’origine : on ne s’y marie pas avec n’importe qui, et sûrement pas avec un « incirconcis ». La relation qu’elle noue avec sa jeune voisine de palier, pétillante de vie, jeune veuve, mère de deux enfants formidables dans leur joie de vivre nourrit constamment l’intrigue de ce film qui nous fait partager le quotidien de ce qu’il faut bien appeler une communauté de français d’origine immigrée attachée à sa culture, et dans le cas de ce film aux chants et danses d’une artiste célèbre d’Alger, la grand’mère Louisa de Djamila.
Le film est à découvrir par tous ceux qui ont envie de croire que l’intégration n’est pas seulement un mythe, à la condition de ne pas s’enfermer, des deux côtés, dans une démarche d’exclusion.
JPR et MCV