Deux cadeaux pour les fêtes de fin d’année, le film « Narcisse noir » et l’humour de Loti, « orientaliste » français.

Deux cadeaux pour les fêtes de fin d’année : dans le « noir », le film « Le Narcisse Noir » de Michael Powel, avec la belle Deborah Kerr, dans l’Himalaya, et dans le « blanc », l’humour d’un « orientaliste » français, Pierre Loti : « Petit âne blanc et vieille « cookesse » anglaise en Egypte ».

Le film « Le Narcisse noir » de Michael Powel et la belle Deborah Kerr, bonne sœur dans l’Himalaya (1947)

            Un film magique dans tous les sens du terme !

C’est l’histoire d’un groupe de cinq sœurs d’une congrégation anglicane implantée dans les Indes, encore anglaises, qui confie à l’une d’entre elles, Deborah Kerr,  la responsabilité d’installer un nouveau couvent dans une forteresse plantée sur des falaises vertigineuses d’un contrefort de  l’Himalaya. Un riche maharadja a décidé de la confier aux bonnes sœurs, à charge pour elles, de créer une école et un dispensaire au profit de ses sujets.

Installation étrange dans un  ancien harem qui a conservé quelques gravures licencieuses, vie dans une forteresse inaccessible et agitée en permanence par des vents puissants et bruyants, cohabitation éprouvante avec un monde indien mystérieux, plein de religiosité et de croyances incompréhensibles, des nonnes dont la vocation vacille au contact de leur nouvelle vie, et de cet anglais, sans doute le résident de l’époque, qui vient régulièrement les défier par sa sensualité, son animalité, tout en les aidant à s’installer..

Une ambiance entêtante entretenue par le parfum obsédant du fameux « Narcisse noir », « un parfum obsédant qui affole les sœurs d’un couvent britannique », dixit le Canard Enchaîné.

La mission des cinq sœurs se conclut par un échec, avec un épisode digne d’Hitchcock, dont Powel fut, à un moment donné, le collaborateur.

Un film intéressant à un tout autre titre, celui de l’histoire coloniale des Indes anglaises en particulier, et de l’histoire coloniale en général.

Le film fait bien ressortir la sorte d’incommunicabilité coloniale qui existait entre deux mondes de croyances et de raisonnements différents, l’univers indien et l’univers britannique. Il montre également toute l’ambigüité de ces missions religieuses dont l’ambition était de porter la bonne nouvelle dans des milieux qui n’étaient pas toujours à même de l’accueillir.

Ce film nous plonge dans les Indes coloniales, magnifiques personnages et magnifiques paysages ! Laissez-vous porter par la magie de ce film en technicolor, sans vous poser trop de questions pour savoir si ces images ont été filmées en studio ou non, tellement on se croirait sur un des contreforts de l’Himalaya.

Jean Pierre Renaud

A noter le commentaire élogieux du Canard Enchaîné, lequel n’a souvent pas mauvais goût dans le domaine du cinéma :

« Ce drame sensuel kitsch et somptueux… est un bijou qui scintille d’extravagance, d’humour et de puissance sensuelle. »

Vietnam, Indochine, « L’Empire du Milieu du Sud » Jacques Perrin

Un nouveau film de Jacques Perrin

 «  L’Empire du Milieu du Sud »

Ombres chinoises, françaises, ou américaines?

       Nous nous faisions une joie, ma « première concubine préférée » et moi, d’aller voir la nouvelle œuvre cinématographique de Jacques Perrin, une grande joie, car au moins deux de ses films avaient réjoui à la fois notre regard et notre « intellect », « Le peuple migrateur » et « Océans », et d’autant plus, que nous semblions partager, avant spectacle, la même attirance pour ce peuple  de la péninsule indochinoise, son histoire tourmentée, sa grande culture, et ses paysages.

            Nous avions beaucoup regretté l’absence de mots, de désignation des superbes volatiles du « peuple migrateur » si superbement filmés, mais à l’occasion de son nouveau film, le réalisateur a pris sa revanche, sans avoir peur des mots, une avalanche de mots.

Il n’est pas sûr du tout que sa nouvelle cinématographie y ait vraiment gagné.

            Gare aux mots exprimés, et au moins autant, gare aux mots cachés !

            Un flux incessant de mots, et d’images, c’est vrai, souvent d’images très belles, mais noyées dans un déluge verbal qui submerge tout, une vague de mots digne d’un cyclone des mers de Chine.

            Est-ce une fiction, un documentaire géographique, un film à ambition historique ? Difficile à dire, car la seule image intellectuelle qui domine dans ce film est celle de la grandeur de l’ancienne civilisation de l’Empire d’Annam, aux prises séculaires avec des envahisseurs, chinois ou « barbares », les Français puis les Américains. Alors, me direz-vous ? Ce n’est déjà pas si mal !

            Sur ce constat, aucune objection, mais l’histoire des relations entre les « barbares » et les vietnamiens est plutôt caricaturale, avec une grande pauvreté de repères historiques rigoureux, une sorte de magma ou de méli-mélo historique, avec la guerre, toujours la guerre, et l’émergence du véritable héros de la tragédie indochinoise, le grand Hô Chi Minh, pourquoi pas ? Mais il aurait fallu peut être dire aussi qu’à partir de la guerre froide, c’est-à-dire 1949, la donne avait complètement changé.

            Des Blancs montrés en figuration ! Des ombres ! Aucun n’a été dénommé à ma connaissance, à l’exception de l’amiral Thierry d’Argenlieu, et sauf erreur, je n’ai entendu, ni les noms de de Gaulle, ni ceux de Leclerc, ou de de Lattre, lesquels initièrent la dernière phase des combats entre les « barbares » et les sujets de l’Empire du Milieu du Sud.

            Dans le flot des images et des mots, les ombres chinoises m’ont particulièrement séduit, peut-être parce qu’elles exprimaient cette fois le silence et la beauté des gens, peut-être aussi, parce qu’à mes yeux, ce film ressemble à un théâtre d’ombres chinoises, pour ne pas revenir sur l’ombre des mots.

            Et pourquoi vous cacher que cette fois, j’aurais préféré plus de silence et moins d’ombres historiques !

            Jean Pierre Renaud

Avec un premier petit codicille de ma « première concubine préférée » :

            « Un film aux commentaires pédants où la grandiloquence le dispute à la misère des mots.

            Un film qui déroule le drame de la population vietnamienne meurtrie par la colonisation française, la guerre, la scission du nord et du sud, les violences des combats contre les américains avec un enrobage d’images dignes d’un show hollywodien.

Un film à ne pas voir si l’on aime le Vietnam et ses habitants et si on a un minimum de pudeur à l’égard de ce peuple. »

Précisons que pour avoir aimé ce pays au cours d’un voyage de découverte touristique, ma « première concubine préférée » ne s’est jamais plongée dans l’histoire de ce pays.

            Et un deuxième petit codicille qui éclaire incontestablement le premier, étant donné qu’il est tiré du Canard Enchaîné (un extrait), dans la rubrique :

 Les films qu’on peut voir cette semaine (journal du 29 novembre):

            « Etrange film que cette lente méditation… Mais ce documentaire d’allure poétique peut vous perdre dans ses méandres, dignes du Mékong, car le commentaire tisse des textes littéraires, vietnamiens et occidentaux, sans citer ses sources. On ne sait pas qui parle, ni exactement ce qu’on voit, ni de quand ça date. C’est solennel et assez frustrant. »

            Donc effectivement, d’autres ombres, celles des voix !

Humeur Tique : La Halde, le bénévolat de Schweitzer, et la Cour des Comptes – le procès fictif de Chirac – le Canard Enchaîné et la presse française – Vu du Ciel du 8 septembre, au Sénégal

Humeur Tique : La Halde, le bénévolat de Schweitzer, et la Cour des Comptes – le procès fictif de Chirac –  le Canard Enchaîné et la presse française – Vu du Ciel du 8 septembre, la reconquête des mangroves du Sénégal, et les écoliers

La Halde, Schweitzer, et son bénévolat :

            Propos de M.Schweitzer, recueillis par Cécilia Gabizon, lus dans le Figaro :

Question : « La Cour juge également les salaires trop élevés. »

Réponse : « Les gens qui travaillent méritent d’être payés. Je n’ai moi-même pas voulu être bénévole, car mon activité à la Halde n’était pas une bonne œuvre mais un véritable travail. J’ai renoncé à un salaire mais je percevais une indemnité annuelle de 75 000 euros » 

            Ah bon ! Pour ceux qui croyaient qu’il s’agissait de bénévolat de la part d’un patron qui figurait dans le top 50 des patrons les mieux payés en 2006, 11,9 millions d’euros, et 23,2 millions en 2007 ! Mais il est vrai que certains patrons battaient de loin l’heureux président.

            Certains de ses amis socialistes ont peut-être été surpris par cette information et comprendront peut-être mieux ce que veut dire « ne plus avoir les pieds sur terre » !

Le procès fictif de Chirac, de plus en plus fictif !

            Tout était, une fois de plus, dans les caricatures de Plantu, à la page 7 du Monde Magazine du 4 septembre dernier !

            Le titre « Petits arrangements entre amis » illustrait parfaitement, et une fois de plus, les mœurs d’une partie de nos élites. Et d’entendre dire que l’argent des contribuables est sauvegardé, alors que l’UMP va s’acquitter d’une bonne partie de l’arrangement entre amis, sur des fonds publics qui lui sont alloués en qualité de parti politique. Et que dire de la morale politique d’un ancien président !

Le Canard Enchaîné et la presse française : courage, fuyons !

            Le Canard Enchaîné est décidément bien utile à la presse française, écrite ou télévisée ! Il suffit que cet hebdomadaire soulève un lièvre, un scandale, pour que les autres journaux trouvent alors le courage d’évoquer l’affaire en citant notre hebdomadaire. L’un d’entre nous a eu le courage de transgresser le non dit, alors allons-y nous aussi ! Ah ! L’affaire Tapie ! Vous avez lu ?

Ecologie, des actes et non des discours ! Les mangroves du Sénégal et ses écoliers, « Vu du Ciel, France 3 du 8 septembre dernier »

            Beaucoup de Français sont sans doute réservés sur la capacité des écologistes à changer quoi que ce soit dans notre système de vie quotidien, en quête de solutions concrètes plutôt que de discours.

            L’émission Vu du Ciel du 8 septembre dernier est un modèle de ce qu’il serait agréable de voir sur la mobilisation humaine et citoyenne qui a permis aux habitants de la côte de Casamance (plus de 80 000 personnes) de partir à la reconquête de leur mangrove, et de continuer à replanter des millions de palétuviers.

            Et ce, il est vrai grâce à l’activité débordante et au dévouement inlassable de M.Haïdar El Ali.

            Tout autant, les initiatives de France Gall à N’Gor en faveur de la scolarisation des enfants du Sénégal, à mettre en parallèle avec le pourcentage d’enfants actuellement scolarisés, environ la moitié de l’effectif du Sénégal, et avec le scandale des enfants exploités par des marabouts véreux (au moins 50 000, d’après Human Rights Watch), et le procès qui vient enfin de condamner certains d’entre eux. (voir l’article de Philippe Bernard « Au Sénégal, des marabouts contraignant des enfants à mendier sont condamnés, le Monde du 11/09/10)

Humeur Tique: DSK, le nouvel Enfant Jésus (Libé du 5 mai), le Budget de la France à Las Vegas

DSK, le nouvel Enfant Jésus de la politique française, d’après Libé du 5 mai

   Une première page avec une grande photo, plus les deux pages suivantes, avec une deuxième photo,  un texte bourré de sucreries, de platitudes, et de servilité par avance acquise! Décidément, un grand « souper fin » entre complices qui attendent impatiemment la venue du Sauveur! 

   Le Budget de la France à Las Vegas!

   D’après le Canard Enchaîné du 5 mai, la compagne du nouveau ministre du Budget de la France paie ses impôts à Las Vegas! L’information a d’ailleurs été confirmée.

   Il y a décidément quelque chose de « pourri dans le royaume de France » !

   Et le tout nouveau ministre du Budget de continuer à se parer des couleurs de la Chiraquie, je veux bien, mais de celles du gaullisme, les Français n’en croiront pas un mot. 

Humeur Tique : Chirac, système Chirac, Tron, héritier naturel de la Chiraquie

Humeur Tique, le nouveau ministre de la Fonction Publique, héritier « naturel » du « système Chirac » (voir Chapitre 6, page 81) du livre « La méthode Chirac – Jean Pierre Renaud – 1997)

Cela fait tout de même dix huit ans, d’après le Canard Enchaîné, que cet héritier naturel du système Chirac, rallié un temps au Grand Avatar de la Chiraquie, que le nouveau ministre bénéficie d’un avantage aussi naturel qu’un logement social à bon prix. Il y a là de quoi mettre un peu d’argent de côté!

Est-ce qu’un tel sujet politique est bien désigné pour être l’interlocuteur des représentants des fonctionnaires, et sans doute le héraut d’une déontologie républicaine, au service de l’intérêt général?

On peut en douter.

Et quoiqu »en disent certains aujourd’hui, le système Chirac a connu effectivement de beaux jours! Et aujourd’hui encore, certains de ses héritiers naturels!