Humeur Tique: ONU, Polynésie, et hypocrisie postcoloniale: Et pourquoi pas une opération vérité?

Mais cartes sur table, y compris « niches » sous la table !

            Le 17 mai 2013, l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté une résolution faisant de la Polynésie un territoire à décoloniser.

            Dans son numéro du 21 mai, le journal La Croix fait paraître un article sous le titre (page 8) :

            « En Polynésie, la question de la « décolonisation » désormais posée »

            Après tout pourquoi pas ?

           Pourquoi pas une opération vérité ?

          Un référendum sous le contrôle de l’ONU, mais à une condition, la publication de l’état complet et actuel des relations existant entre la France et la Polynésie, sur le plan des institutions, des échanges économiques et financiers, et des migrations.

        La France peut difficilement un jour demander à l’ONU l’autorisation d’intervenir en Côte d’Ivoire, en Libye, ou au Mali, et le lendemain récuser un vote de la même ONU sur un sujet qui dérange son histoire.

      Aux citoyens de Polynésie de décider de leur avenir en toute connaissance de cause !

      Et pourquoi ne pas inviter éventuellement les  citoyens d’autres îles à faire de même ?

Avec en supplément « alimentaire », comme c’est aujourd’hui la mode, le petit post- scriptum ci-après :

Dans le Canard Enchaîné du 22 mai 2013, et en première page, une petite chronique éclairante intitulée :

« Palme d’or à Tahiti

      « …En attendant un hypothétique référendum d’autodétermination, l’Etat français continuera donc de dépenser, chaque année, sous les cocotiers 1,5 milliard d’euros pour ses fonctionnaires et 590 millions en dotations versées directement dans les caisses de plus en plus vides du territoire.

       Une atroce colonisation ! »

    La Polynésie compte de l’ordre de 270 000 habitants

« Qui a peur du Qatar? » Le Monde du 9 octobre 2012

« Qui a peur du Qatar ? »

L’air du monde  Chronique

Le Monde du 9 octobre 2012, page 21, DECRYPTAGES ANALYSES

Décryptons donc, à notre tour, cette belle et dense chronique d’un monde fascinant !

            « Fascinantes coïncidences… » entre trois événements dont la parenté parait évidente aux yeux de la chroniqueuse, c’est à dire l’exclusion d’URSS de l’Agence américaine d’aide au développement (Usaid) par Poutine, la ville américaine de Toledo déroulant le tapis rouge à cent soixante investisseurs chinois, et devinez quoi, et bien sûr, les 50 millions d’euros du Qatar annoncés pour soutenir les projets d’entreprises privées nés dans les banlieues françaises.

En rappelant la genèse « instructive » de ce dossier, la chroniqueuse fait une observation intéressante, et peut-être capitale :

« C’est la première fois qu’un Etat étranger, hors Union européenne, finance une politique publique en France. »

Et plus loin : « Que nous dit cet épisode ? Il nous renvoie d’abord à l’échec de l’intégration des banlieues…

Le Qatar n’est pas un modèle de transparence ni un modèle social…

Il nous dit, enfin, que ces frictions vont se multiplier. Gigantesques, ces fonds souverains des pays émergents ou pétroliers cherchent des débouchés au moment où nos pays cherchent, eux, des solutions à la crise de la dette et au chômage. Il faut apprendre à prévenir ces tensions, à distinguer les craintes légitimes d’interventionnisme ou d’incompétence et les fantasmes ou les susceptibilités nationales mal placées. »

Et la chroniqueuse de choisir son point de chute de conclusion avec l’exemple des Chinois à Toledo !

Je vous avouerai que la mise sur le même plan des trois types d’intervention a de quoi surprendre, pour de multiples raisons, dont les principales sont les suivantes :

« Fascinantes coïncidences » entre trois « événements » qu’il est possible, intellectuellement, de mettre sur le même plan de l’analyse et du raisonnement ?

Alors que, comme la chronique l’écrit : « C’est la première fois… »

« Il nous renvoie à l’échec de l’intégration des banlieues », effectivement !

Mais est-ce que le journal Le Monde, dont je suis un ancien lecteur, a fait son métier de journalisme sur ce sujet sensible alors que la gauche et la droite, complices, depuis plus de trente années, n’ont jamais mis le paquet sur ce dossier.

Est-ce que Le Monde a jamais interviewé les responsables politiques concernés, notamment tous ceux qui ont exercé ou exercent encore des mandats, depuis de longues années, dans des circonscriptions à quartiers sensibles pour leur demander des « comptes » sur les initiatives qu’ils ont prises, les projets menés à bien, pour faire entrer « leurs » quartiers dans la République ?

Je n’en ai gardé aucun souvenir.

La Seine Saint Denis aurait été depuis longtemps un bon terrain pour un journalisme d’investigation critique, d’interviews et de suivi politique, ainsi que plus récemment le 18ème arrondissement de Paris, berceau des illustres éléphants du Parti Socialiste que tout le monde connait et qui ont fait une belle carrière au sein de leur parti.

Et en ce qui concerne le Qatar, indulgence ou litote de la part de la chroniqueuse, en notant simplement que « Le Qatar n’est ni un modèle de transparence ni un modèle social » ?

Car plus haut, la chronique avait relevé : « C’est la première fois qu’un Etat étranger… », oui, et il ne s’agit pas de n’importe quel Etat, même dans ses apparences les plus sympathiques, mais d’un Etat théocratique dans une composante sunnite, donc avec toute la complexité politique et religieuse que ce type d’intervention introduit dans le brassage religieux qui affecte la France, et notamment les banlieues, avec un Islam à la Française qui a de la peine à exister.

Je ne suis donc pas sûr, que le propos concernant « les fantasmes ou les susceptibilités nationales mal placées » soit bien approprié au cas du Qatar, même si la politique de ce petit Etat dérange peut être plus qu’il ne conviendrait actualité et politique françaises.

Je complèterais donc volontiers la question « Qui a peur du Qatar ? », par une autre question : « Fantasmes ou susceptibilités nationales », vraiment ? 

            A cette lecture, aurais-je été ce papillon que la lumière des coïncidences n’aurait pas réussi à fasciner ?

Et à recommander le petit encart d’un confrère, le Canard Enchainé du 11 octobre, page 5, intitulé « Le Qatar tout voile dehors », avec à l’occasion du Prix de l’Arc de Triomphe (7 octobre 2012), une photo de buste d’une des hôtesses : …« dans la partie dédiée à la gastronomie qatarie, le dépaysement était garanti : des hôtesses vêtues d’un niqab proposaient des spécialités locales. »

Jean Pierre Renaud

Le Qatar, impérialisme de l’Orient? La France et le Qatar

Le Qatar, impérialisme de l’Orient ?

Jeu stratégique du « A qui perd gagne ! » ? Entre Orient et Occident ?

La France, partie prenante dans le « grand jeu » entre sunnites et chiites ?

Ou enfin, et plus simplement, un jeu de « grenouilles » ?

Avec mes remerciements à mon vieil et fidèle ami M.A pour sa lecture critique éclairée.

 Le Qatar entre sur la scène publique

            Une curiosité de l’opinion publique française, nouvelle, à l’endroit des initiatives de l’Emirat du Qatar, à l’endroit d’un nouvel impérialisme qui ne dirait pas son nom ?

            Au fur et à mesure des années, et des initiatives que prend le Qatar sur le plan national et international, l’opinion publique commence à connaître le petit émirat du Qatar, en tout cas dans sa « face » extérieure, médiatique.

            Le Qatar a suscité un premier mouvement de curiosité lorsque  sa candidature fut retenue pour la Coupe du Monde de Football de 2022, avec la surprise de voir un petit pays du Golfe Persique se porter candidat pour cette manifestation mondiale !

Un territoire à peine plus grand que la Corse, mais, il est vrai, gorgé de gaz et de dollars, « pour le moment » !

            Plus récemment, et au cours des derniers mois, le Qatar a  fait la une des journaux avec une succession d’investissements et de prises de participation dans de grandes sociétés françaises, notamment au PSG, le club de football de Paris, ou chez Lagardère.

            Et chaque jour, ou presque, l’acquisition par le Qatar d’un des plus beaux immeubles de la capitale.

Quelques titres de journaux :

 « L’intrigant intérêt du Qatar pour Lagardère » (Les Echos du 20/03/12)

« Notre ami l’émir » (Le Monde du 22/03/12) « …La France apporte son poids sur la scène internationale, l’Emirat ses leviers régionaux et son carnet de chèques.. »

« Le fonds souverain du Qatar de plus en plus offensif dans ses investissements » (Les Echos des 23,24/03/12) : 12,8% du capital de Lagardère, 5,5% de Vinci, 5% de Veolia, 2% de Total et 1% de LVMH.

Certains dirigeants sont inquiets de cette « intrusion » : « Canal Plus face à la menace Al-Jazira » (Les Echos du 2/04/12),mais d’autres, tels que le Président de la Ligue de football professionnel, se félicitent, au contraire, de la même « intrusion » , en concluant que grâce aux gros sous espérés d’Al Jazira, Ligue et Al Jazira font faire du « gagnant-gagnant » (voir son plaidoyer dans les Echos du 21/05/12, sous le titre «  Au secours, le Qatar débarque »)

« Avec le 52, avenue des Champs Elysées, le Qatar ajoute une adresse de prestige à son portefeuille immobilier parisien » ( Les Echos du 6/06/12)

Encore tout dernièrement, les achats d’immeubles de luxe ou d’hôtels à Paris ou sur la Côte d’Azur :

Le Parisien du 23 juin 2012, en première page « Ce que le Qatar vient chercher en France », et en pages 2 et 3, « Pour le Qatar, la France reste une terre de prédilection », « Total, liens historiques », investissements, rapports politiques, etc…

Notons au passage que le qualificatif « historique » attribué par un ancien diplomate n’est pas tout à fait approprié, étant donné que cette « histoire » n’a commencé qu’en 1990.

En novembre 5th 2011, the Economist publiait un article sous le titre :

« Pygmy with the punch of a giant »

Les enjeux de cette entrée en scène

Le Canard Enchainé du 4 avril 2012 pose le problème sous un tout autre angle, que nous adoptons pour notre analyse du sujet :

« Le Qatar et la manière de coloniser

Les milliards investis en France par l’émirat hypnotisent notre classe politique. Anciens ministres, élus, capitaines d’industrie se ruent dans le Golfe pour causer religion, justice fromage de chèvre et… business. »

Le Canard Enchainé a-t-il raison de placer le débat sur le terrain de la colonisation, nous dirions-nous, tout simplement de l’impérialisme ?

De même que Les Echos du 19 juillet 2012, et à propos de l’achat d’un nouveau joueur au Paris-Saint Germain, un article intitulé : « Ibrahimovic pourrait coûter au moins 250 millions d’euros au Paris-Saint Germain », avec un deuxième article dont le titre est une forme de commentaire :

« Le sport est l’un des supports de la stratégie d’influence planétaire du Qatar »

Les deux journaux en question posent donc la vraie question : s’agit-il d’une nouvelle forme de l’impérialisme moderne, dont on avait l’habitude d’attribuer la seule paternité à l’Occident ?

Un nouvel impérialisme venu de l’Orient ? Prenant, en quelque sorte, à revers, la thèse, incontestablement brillante, qu’a défendue Edward W. Said dans son livre « Culture et Impérialisme » ?

En concurrence avec d’autres thèses privilégiant notamment la puissance des technologiesdont a disposé l’Occident à partir du milieu du dix-neuvième siècle, vapeur, électricité, armement à tir rapide, télégraphie, ou quinine, des thèses qui ont plutôt notre faveur en ce qui concerne l’impérialisme de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle.

Le jeu impérial du Qatar

Tel peut être l’enjeu d’une réflexion sur le nouveau jeu impérial du Qatar !

Le cas de cet émirat illustre-t-il un renversement des facteurs de domination tel qu’il puisse exprimer et réaliser une nouvelle forme d’impérialisme, venue cette fois, et à nouveau, de l’Orient, longtemps après, par exemple celui d’ l’Empire Ottoman ?

Réalisant une fusion réussie entre la religion, la culture, le sport, les médias, les technologies les plus modernes, au moyen de ses pétrodollars, de la chaîne télévisée Al Jazira, ou de ses nombreux investissements à l’étranger ?

Une forme aussi réussie d’impérialisme que toutes les formes antérieures des impérialismes que l’histoire du monde a connus, avec leur caractéristique essentielle de domination.

La forme impériale du Qatar et l’analyse Said ?

Dans la lecture, l’analyse, et la critique, que nous avons proposée du livre de M.Said « Culture et Impérialisme » (1), le concept central d’une « structure d’attitudes et de références », et aussi « d’affinités » apparaissait à ses yeux comme la clé de l’interprétation et de la compréhension du fonctionnement de l’impérialisme occidental, un concept qui le sous-tendait et l’expliquait.

Cette thèse reposait sur l’analyse de très nombreuses œuvres littéraires publiées au dix-neuvième et vingtième siècle, allant du « Mansfield Park » de Jane Austen à « La Peste » ou à « L’étranger » de Camus, ou à « Les damnés de la terre » de Frantz Fanon.

D’après cet auteur, l’’ensemble de ces œuvres était porteur du message de l’impérialisme occidental, une « structure d’attitudes et de références » qui formatait et justifiait cet impérialisme, et qui, toujours, minorait la culture de l’Orient.

L’état d’esprit d’un Occident dominateur et sûr de lui, de ses valeurs, de son pluralisme, de son libéralisme, de ses libertés de pensée et d’action, de son esprit d’entreprise, mais au moins autant de son esprit critique, à la source de sa créativité technologique et de ses conquêtes impériales.

Nous avons relevé que ce concept, pour séduisant qu’il fut, souffrait d’au moins deux faiblesses, son manque de cohérence historique entre les œuvres culturelles analysées et citées sur les deux siècles considérés, d’une part, et, d’autre part, son défaut d’identification susceptible d’être évaluée à la fois dans ses éléments et dans ses effets.

 Edward W.Said ne propose jamais une évaluation historique pertinente, quantitative, des éléments de sa thèse impériale, et nous restons donc dans le domaine de la théorie des idées, séduisante, mais pas nécessairement dans celui de l’histoire réelle.

Alors que dans le cas du Qatar, le concept de « structure d’attitudes et de références » est susceptible, semble-t-il, de recevoir un contenu historique très concret, mesurable.

Le concept de jeu impérial du Qatar peut faire sursauter certains observateurs qui seraient plutôt prêts plutôt à épingler un comportement de « nouveau riche ». C’est à qui aura le plus grand aéroport, la plus haute tour, le plus beau musée… ! Sans qu’apparemment le mouvement Al Quaïda n’y trouve rien à condamner…

Une puissance d’Etat incontestable, oui, mais plutôt celle d’une famille régnante, avec une minorité d’autochtones et beaucoup de travailleurs étrangers. 

       Sous la houlette d’un émir, un Etat unitaire et centralisé, de type islamique, appliquant la charia, animateur et soutien de la propagation de l’Islam dans le monde entier, disposant de moyens considérables, les pétrodollars, pour développer son influence à l’étranger, grâce à sa chaine de télévision Al Jazira, de type CNN, c’est-à-dire une diffusion de l’information en continu dans le monde arabe, mais aussi grâce à ses investissements dans le capitalisme mondial.

Un puissant cocktail de moyens de puissance et d’influence sachant mêler et associer le matériel et l’immatériel, les investissements lourds et le culturel, la religion et le sport…

Tous les ingrédients donc d’un nouvel impérialisme moderne utilisant au mieux les technologies d’influence les plus efficaces !

Mais comment ne pas souligner en parallèle que les talibans savent également utiliser les mêmes technologies, dans leur ordre de la révolution islamique.

Le Qatar met en œuvre, avec une très grande habileté, tous les outils des nouvelles puissances, en choisissant des cibles financières et économiques qui démultiplient son influence, notamment dans le sport, la culture,  et l’information, mais en développant une stratégie religieuse subtile qui a le mérite de doubler le plus souvent son influence civile.

Et le même Qatar ne s’est pas privé d’intervenir directement ou indirectement dans la solution des crises récentes du monde musulman et arabe, dernièrement en Libye, et aujourd’hui en Syrie.

Et c’est sans doute cette cohérence politique et religieuse qui donne sa forme et sa force à cette nouvelle influence impériale, surtout dans le monde musulman.

Le Qatar soutient, jusqu’à preuve du contraire, un Islam, beaucoup moins rigoureux que celui de l’Arabie Saoudite, un Islam qui tend à faire la part de la modernité, et c’est en cela que son influence est intéressante, car elle semble apporter une réponse au débat qui oppose souvent une majorité de musulmans traditionnalistes, comme le sont aussi nos « intégristes », et les musulmans  pragmatiques.

Entre Qatar et France, un échange de stratégies indirectes ?

Curieusement, l’influence du Qatar trouve un appui « mondain » auprès d’une partie de notre élite politico-économique, sans que l’on sache toutefois si ce soutien est fondé sur une véritable analyse de stratégie indirecte, seule praticable par le Qatar et par la France.

Sans vouloir encombrer ce débat, indiquons simplement que la stratégie indirecte, telle qu’elle a été définie à l’origine par Sun Tzu, et remise au goût du jour par Liddell Hart, consiste à imposer sa « volonté » à un « adversaire », en utilisant tout un ensemble de stratagèmes pour triompher, pour prendre intact « tout ce qui est sous le Ciel », en mettant l’accent sur la psychologie, la volonté, l’esprit.

Cette stratégie implique la mise en œuvre d’approches indirectes de toute nature, de détours stratégiques efficaces pour endormir ou apaiser l’adversaire ou le partenaire, et au résultat, imposer sa volonté.

Simple petit rappel ! A la différence de Clausewitz qui prônait lui l’affrontement direct, et en quelque sorte la mise à mort de l’adversaire !

Il n’est pas interdit de se poser la question, à la fois de l’existence d’un tel schéma stratégique réciproque, et s’il existait, de son importance réelle dans les relations internationales, de sa place dans l’échelle des puissances mondiales.

Un article récent du Monde (24/08/12, page 4) viendrait illustrer ce type de stratégie pour la Syrie :

« La France coordonne avec la Qatar son aide à la rébellion »

Soit dit en passant, entre Sarkozy et Hollande, donc rien de changé !

De mauvais esprits relèveraient peut-être aussi que les deux acteurs auraient pris les habits de la fable connue, l’un,  la France, une « grenouille » qui n’a plus envie ou qui n’a plus les moyens de se gonfler, et l’autre « grenouille » qui se dégonflerait vite, s’il y avait un « printemps arabe », si les Etats Unis quittaient la plus importante base de la région qu’ils ont dans cet émirat, si la Chine trouvait du gaz de schiste ou n’achetait plus le gaz du Qatar ,etc…

Car il ne faut pas exagérer l’influence de cet émirat, pas plus que celle de la France du XXIème siècle, même s’il dispose d’un fonds d’investissement de plus de cent milliards de dollars, d’une tirelire confortable de pétrole, et d’une chaine d’information continue, Al Jazira.

L’audience de cette chaine, même si elle fait concurrence à notre chaine France 24, plutôt modeste, avec 3,4% d’audience internationale, est très loin derrière les grandes chaines mondiales, CNN International, avec 18% ; Skynews (16,8%), Euronews (14,2%) , ou BBC World New (13,1%).

Son intérêt est ailleurs, c’est-à-dire la cible de son public arabe et musulman.

            En 1953, les Editions du Seuil (Esprit) présentaient ainsi le livre de F.W.Fernau « Le Réveil du Monde Musulman » :

            «… Un monde que travaillent deux « réformes », l’une religieuse qui purifie l’islam par un retour aux sources – l’autre politique, qui vise au contraire à la laïciser, à la moderniser… des nations qui cherchent leur voie, à travers les pressions étrangères et les secousses intérieures. Et l’Islam, ne l’oublions pas est le plus riche réservoir du pétrole. »

            Cette analyse est un peu dépassée car la deuxième réforme a disparu des écrans, vraisemblablement avec la guerre des Six Jours de 1967, et laissé toute la place à l’expansion de l’Islam, avec la poussée d’une religion souvent conquérante.

            Le Qatar est un bon exemple de cette problématique ancienne, toujours d’actualité, étant donné qu’il se trouve à la frontière de ces deux mouvements, purisme religieux d’un côté, et tentative de modernité de l’islam de l’autre.

            En conclusion, chacune des deux parties, la France et le Qatar, a un intérêt à entretenir des stratégies indirectes d’influence, une sorte de « soft power », pour autant qu’elle existe au Qatar, et dans notre pays, car les deux partenaires paraissent avoir  à cœur de promouvoir une cohabitation apaisée entre un Orient islamique en pleine renaissance et un Occident laïc et démocratique de plus en plus contesté, mais il ne conviendrait pas d’exagérer l’influence respective des deux puissances en question, l’une ancienne et déclinante, et l’autre jeune, en montée de puissance, mais aux pieds fragiles.

Seul l’avenir dira qui sera le gagnant de ce jeu stratégique du « A qui perd gagne » ! Pour autant qu’il existe ! Pour la France du XXIème siècle !

Dans l’état actuel des forces respectives des deux partenaires, entre un Qatar décidé et offensif, et une France ouverte à tous les vents du large, les paris ne peuvent qu’être très ouverts.

Mais comment ne pas remarquer enfin que les groupes de pression influents de la défense des droits de l’homme dans notre pays restent bien discrets sur le sujet, lorsqu’il s’agit de nos relations avec ce pays, et noter que dans ce nouveau « Grand Jeu » stratégique,  la France se trouve partie prenante dans la confrontation entre le sunnisme, dont le Qatar est un des défenseurs et promoteurs, et le chiisme ?

Une tout autre sorte de « Grand Jeu » que celui décrit par Kipling dans le très beau roman de « Kim », dans l’Inde des Anglais !

Jean Pierre Renaud

(1)  Sur ce blog ma lecture critique du livre « Culture et Impérialisme » les 13/07/11, 7/10/11, 19/10/11, 7/11/12, et 1/12/11.

Humeur Tique Eté 2012: le scooter de Fillon et le « Canard » d’aimer

Humeur Tique Eté 2012 

 Fillon, un tigre dans le moteur !

 « le Canard » d’aimer de l’hebdomadaire « Les Inrocks », numéro spécial été « Sexe »

I

            Le moteur de Fillon :

Enfin un peu de bling- bling à la Sarko pour Fillon ! Sa virée à Capri chez son ami richissime, le pédégé de Ferrari !

            On comprend mieux son compagnonnage avec  Sarkozy, un des rares hommes politiques, sinon le seul, à avoir un tigre dans le moteur !

            Son accident malheureux de scooter – bon rétablissement – lui redonne une apparence politique humaine !

            L’embuscade Sexe et Canard Enchaîné de l’hebdomadaire « Les Inrocks »

       Dans son numéro du 1er août 2012, et en première page, le Canard intitule un article :

« Le Canard d’aimer » qui nous conte la façon de draguer du « banquier69 », en laissant un message sur Smartphone pour favoriser une rencontre avec une fille.

« Il donne toujours rendez-vous au même café, avec « Le Canard Enchaîné ouvert en signe de reconnaissance. (Les filles) décident si elles veulent utiliser le gros o…l ou passer leur chemin. »

Tout  lecteur intéressé par la solution de cette énigme « en cinq lettres » pourra s’adresser à la compagne du Ministre du Redressement Productif, nouvelle directrice éditoriale de l’hebdomadaire en question

Le film japonais « I Wish » « Nos vœux secrets » d’Hirokazu Kore-Eda

 La critique du Canard Enchaîné (DF) du 11avril 2012 trousse un joli et juste résumé de ce film dont l’intrigue se déroule dans l’île la plus au sud du japon, Kyushu.

« Un délicieux film d’enfants, tendre et émouvant, … des grands-parents adoucis comme du papier de soie… « Un petit miracle » selon le titre japonais original. »

Deux frères de 8 et 12 ans organisent, en cachette des adultes, avec leur petite bande d’amis, un voyage vers le point de rencontre des deux nouveaux TGV japonais qui doivent s’y croiser pour la première fois, un point sacré pour un échange de vœux.

Les deux frères séparés par un divorce, et habitant chacun à l’une des deux extrémités de l’île souhaitent réconcilier leurs deux parents.

Et pour décor japonais, la présence d’un volcan toujours en activité,  symbole de la fragilité de la vie humaine !

Qu’ajouter de plus, sinon, qu’à la sortie, la forte impression d’avoir respiré une grosse bouffée d’air frais !

Jean Pierre Renaud et sa concubine préférée

Le film « Mes meilleures amies »

Le film en question avait fait l’objet de telles belles et bonnes critiques que le temps maussade d’un jour d’été m’a donné l’envie de sauter sur l’occasion d’aller voir cette comédie présentée comme « la meilleure comédie de l’été » par le Canard Enchaîné du 10 août..

Mille millions de sabords de tonnerre de Brest !

 A peine avais-je vu et supporté la moitié de ce spectacle « hilarant », que je n’ai pas pu résister à une envie contraire, celle de quitter le  » bord » de ce cinéma !

Je ferai donc un court commentaire :

Ce film, annoncé comme une comédie produite par Judd Apatow, avait été précédé par deux autres films intitulés, l’un « En cloque, mode d’emploi », et l’autre « 40 ans, toujours puceau »

J’ai donc compris que ma « cinéphilie » n’avait sans doute pas encore  perdu son pucelage !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Borloo et la devinette du Canard Enchaîné du 29/06/11- Mayotte et ses contradictions

Humeur Tique : Borloo, le Canard Enchaîné du 29/06/11 et sa devinette de vocabulaire politique –  Mayotte et ses contradictions, Libé du 29 juin 2011

Borloo et la devinette du petit vocabulaire politique français du Canard Enchaîné du 29 juin 2011 : une caricature à la page 4, avec un titre

 « Pour contrer Borloo, les missiles sont prêts »

Avec deux personnages, un petit et un  grand, et dans une bulle le petit texte ci-après :

« Il faut laisser entendre que si Borloo crache dans la soupe, ça fera chabrot. »

Mayotte et ses contradictions !

Dans Libé du 29 juin 2011, à la rubrique grand angle (pages 28 et 29), le reportage sur Mayotte, intitulé « L’ylang-ylang à l’agonie », une des raisons étant celle des salaires pratiqués à Mayotte : « le salaire minimum tourne ici autour de 1000 euros, contre 80 euros à Anjouan et 30 euros à Madagascar »

Encore faut-il qu’il y ait travail et donc salaire !

Et au détour d’une phrase, sur la situation démographique de cette belle île :

« près d’un tiers de ses habitants serait en situation irrégulière »

Vous avez bien lu ? Un habitant sur trois y « serait » donc en situation irrégulière !

Humeur Tique: le Canard Enchaîné du 8 juin 2011 a proposé une énigme à ses lecteurs

A l’attention des lecteurs-citoyens qui n’ont pas eu accès aux informations d’un milieu médiatico – politique qui n’existerait pas ?

            En haut de la première page :

A gauche : « L’audience de DSK à New York a duré 4 minutes… »

A droite : « … Douche comprise ? »

Clé de cette énigme : il s’agirait d’un autre homme politique ? S’adresser au courrier des lecteurs du Canard

Un film finlandais: « Very Cold Trip », un film too « very cold » indeed!

Very Cold Trip: un film finlandais

de Dome Karukoski

Very, very, too very cold trip indeed!

            Les lecteurs du blog ont l’occasion de lire, de temps en temps, un écho sur un film vu, généralement un film choisi pour son dépaysement géographique et culturel.

            Je suis donc parti à la découverte cinématographique de la Finlande exotique, théoriquement bien disposé intellectuellement par la lecture des livres pleins d’humour d’Arto Paasilinna,  notamment « Le lièvre de Vatanen », mais j’avouerai tout de suite que l’humour de ce film, s’il en contient quelque brin, ce dont je ne suis pas sûr, risque peu de mettre en danger le lièvre de Vatanen.

Very Cold Trip donc, un film plus que glacial, de la nuit polaire et de la neige plein les yeux, avec toutefois de beaux scintillements des lumières des cités, avec des explosions continuelles de farces et attrapes, ou d’invraisemblances.

Pour une fois, pas du tout d’accord avec la critique cinématographique souvent juste du Canard qui classait le film dans la catégorie des films qu’on peut voir, et concluait même «  Mission comique impossible : accomplie ! »

 Pour moi, mission annulée ! Ce film n’a pas de quoi, vraiment, de quoi vous prendre, même aux tripes !

Une histoire à dormir debout ou assis dans un fauteuil de cinéma, à condition qu’il soit confortable !

Jean Pierre Renaud

BAYROU ET GEORGE VI: SUITE ET FIN

En dépit du tam-tam qui précédait la présentation du film en salle, un très bon film qui nous change des bluettes de la plupart des films du cinéma français.

A retenir quelques « enseignements » :

1 – Sur les origines du centrisme : on explique dans le film que le bégaiement peut trouver son origine dans une éducation familiale qui contrarie l’usage de la main gauche chez les gauchers de naissance, pour les contraindre à utiliser leur main droite.

D’où certainement cette hésitation « fondamentale » du chef des centristes, de certains de ses amis, entre la droite et la gauche !

2 – Et pour les Français, toujours de plus en plus rares sans doute, à vouloir comprendre les différences d’approche coloniale entre la France et la Grande Bretagne, pendant la période coloniale des années 1880-1960, le contenu du serment de George VI, lors de son couronnement, est intéressant, parce qu’il manifeste l’engagement du roi à respecter les « coutumes » des colonies de l’Empire britannique.

La République Française avait, elle, la folle ambition d’assimiler ses sujets d’outre- mer.

Cinquante ans plus tard, et s’agissant cette fois des populations d’origine immigrée en général, vivant dans les deux métropoles, le Premier Ministre anglais vient, après la chancelière, de déclarer l’échec du multiculturalisme dans son pays (le Monde du 8 février 2011) :

« Multiculturalisme : le constat d’échec de David Cameron. Après Angela Merkel en Allemagne, le premier ministre britannique a reconnu les limites du modèle multiculturel  pour lutter contre les extrémismes. »

Récemment, le Président de la République Française, a constaté, de son côté, l’échec de la politique d’intégration, alors qu’elle a obtenu des résultats partiels, et que cet échec est largement dû à l’incapacité démontrée, pendant au moins trente ans, de la gauche et de la droite à faire entrer les quartiers sensibles dans la République.

Mais pour revenir au vrai sujet, celui du cinéma, signalons le titre- jugement du Canard Enchaîné (2/02/11) :

«  Le discours d’un roi

(Reçu sceptre sur sceptre)

On ne peut donc être plus royaliste !