Le film « Camille Claudel » de Bruno Dumont

   Juliette Binoche incarne parfaitement cette grande sculptrice, dont la destinée fut à la fois exceptionnelle dans l’art et dans son malheur privé.

         Cette dernière fut internée dans l’asile psychiatrique de Montfavet, dans le Vaucluse, à la demande de sa famille, et c’est toute l’énigme du film et de la vie de Camille Claudel : internement de convenance pour une jeune femme dont la vie avait défrayé la chronique en raison de sa liaison avec le grand sculpteur Rodin ? Jalousie professionnelle ? Etat de santé mental réel ?

            Pourquoi ne pas rappeler en effet que dans la bonne  bourgeoisie française de l’époque, on n’hésitait pas dans un certain nombre de cas à faire interner tel fils de famille trop dispendieux, ou telle fille de famille trop délurée ? Il n’est d’ailleurs pas du tout assuré qu’il n’en soit pas encore ainsi, quelquefois, et de nos jours.

          Le film propose en parallèle de son histoire un véritable documentaire sur la vie d’un hôpital psychiatrique, et cela ne fait qu’accroître son intérêt.

        En revanche, la visite du « grand » Paul Claudel à sa sœur, son arrivée en vieille voiture d’époque, dans un beau décor méditerranéen, sonne complètement faux et creux.

        Les tirades à la fois poétiques et religieuses qu’il déclame sont tout à fait incompréhensibles et la scène de la chambre d’hôtel où la caméra s’attarde longuement sur un Claudel au torse blanc et dénudé, paraît à la fois surréaliste et ridicule.

            Ce film mérite néanmoins d’être vu !

JPR et MCV