Je publierai au cours des prochains mois, des extraits du livre de Robert Buron « Carnets politiques de la guerre d’Algérie » par un signataire des accords d’Evian (Plon 1965), accompagnés de quelques commentaires pour la période de mon service militaire en Algérie, dans la vallée de la Soummam, dans les années 1959-1960.
En conclusion, je renverrai à la lecture du roman d’Alice Zeniter « L’art de perdre » et de sa conclusion.
Au cours des mois suivants, je publierai une réflexion sur le discours idéologique du collectif de chercheurs Blanchard and Co, avec pour intitulé « Une Subversion postcoloniale ordinaire » le « modèle de propagande » Blanchard and Co.
Les lecteurs pourront consulter sur mon blog (Subversion et Pouvoir, à compter du 17 septembre 2017) le sens de cette expression lancée par Noam Chomsky, en 1988, dans son livre « La Fabrique de l’Opinion publique ».
Ils pourront vérifier que le modèle de propagande Blanchard and Co s’inscrit parfaitement dans cette définition, en concurrence avec les modèles de propagande des Raisins Verts de Benjamin Stora (Algérie, plus Algérie, et toujours Algérie !), ou celui de Médiapart, avec son arborescence idéologique, et sa nouvelle trouvaille, faute de prolétaire, le musulman.
Le business du modèle de propagande Blanchard and Co a la particularité de pratiquer un mélange des genres efficace entre secteur associatif, public, et privé, l’agence de Com’ BDM.
A mes yeux, et compte tenu d’une analyse approfondie de ces discours, notre pays doit faire face à une véritable entreprise d’intoxication historique et politique dont les bases scientifiques sont on ne peut plus fragiles, pour ne pas dire biaisées, tant sur le plan du dénombrement des vecteurs de culture, que de leurs effets sur l’opinion publique et de leur interprétation. (Voir le livre « Supercherie coloniale », bientôt en édition numérique.)
Entre 1880 et 1962, la France n’a pas eu de « culture coloniale », contrairement à leurs dires !
Il s’agit donc d’une forme de subversion nationale fondée avant tout sur une complète inversion des faits historiques, faire croire que la France a été coloniale, qu’elle a été imprégnée par des flux d’images et de propagande jamais évalués : grâce à un inconscient collectif colonial non identifié et non identifiable, ni plus qu’une mémoire collective coloniale chantée par le mémorialiste Stora. Les Français et les Françaises d’aujourd’hui porteraient encore dans leur mémoire les stigmates de cette maladie, le collectif préfère le mot de stéréotypes.
En quelque sorte, le nouveau roman historique postcolonial, sans qu’il soit possible de distinguer entre le « vrai » et le « faux, comme chez Jean d’Aillon!
En 1985, Umberto Eco avait publié un livre intitulé « La Guerre du Faux », et nous avons là un exemple de ce type de guerre décrit dans le chapitre IV « Chronique du village global » (page 125) – « Pour une guérilla sémiologique » (pages 127 à 136).
A les lire, je me suis souvent posé la question de savoir 1) s’ils avaient beaucoup fréquenté les récits de l’histoire coloniale, celle du terrain, 2) s’ils avaient beaucoup fréquenté les cours de statistique, celle de l’histoire quantitative.
A mes yeux, il s’agit tout simplement d’une sorte de falsification de l’histoire.
&
En amuse-bouche critique de l’analyse du « modèle de propagande Blanchard and Co »
Un premier éclairage tiré du début d’un article de Laurence De Cock intitulé : « L’Achac, de la transmission du passé colonial : stratégies entrepreneuriales et culturalisation de la question immigrée dans la mémoire nationale. » dans la revue Cultures&Conflits, numéro 107, sous le titre « La production officielle des différences culturelles » (pages 105 à 121), chez L’Harmattan.
Dans ce type de lecture, pourquoi ne pas s’attacher à comprendre le sens des mots utilisés, car ils en disent déjà long sur le discours du modèle de propagande qui sera décrit et critiqué ?
« passé colonial » ou passé supposé et construit d’une France métropolitaine ?
« stratégies entrepreneuriales », l’expression annonce clairement la couleur, et la présentation de l’auteure illustre bien les caractéristiques de la méthode historique mise en œuvre par ce collectif de chercheurs.
Sommes-nous encore dans l’histoire, ou même dans la mémoire, ou dans le business mémoriel ?
« L’Achac a réussi à se bâtir une position d’incontournable pivot à la fois dans la détermination de diagnostic et dans la prestation de services en direction de différentes institutions et collectivités…
La transmission de l’histoire coloniale est au cœur de sa démarche… (p,105)
Les mots soulignés par mes soins sont à la source des critiques de base qu’appelle le discours de ce collectif : 1) le diagnostic n’a pas été effectué, 2) et n’a de toute façon pas porté sur l’histoire coloniale, mais sur des représentations métropolitaines des mondes coloniaux, dont le dénombrement et l’interprétation ne sont pas fiables.
Plus loin, l’auteure écrit :
« En ce sens, la stratégie de l’Achac participe d’une culturalisation de la question immigrée, avec ceci de particulier que, par sa configuration, les acteurs qui y sont impliqués, ainsi que les actions mises en place, elle ajoute une dimension entrepreneuriale tendant à faire du passé colonial un véritable marché…
Ainsi, la démarche de l’Achac introduit une nouvelle coordonnée dans les usages sociaux du passé et de la mémoire qui jusque-là privilégiaient les circuits associatifs, familiaux ou politiques sans que n’intervienne de façon ostensible la question de la rentabilité. » (p,106)
« marché », « rentabilité » ? Sommes-nous encore dans le domaine de l’histoire ou même de la mémoire, celui des usages académiques et savants de ce type de discipline, ou dirais-je dans celui de la marchandisation, c’est-à-dire du fric.
L’auteure propose ensuite une analyse fort intéressante dont les paragraphes sont les suivants : « A l’origine de l’Achac, un entrepreneur bâtisseur : Pascal Blanchard » (p, 106 à 108) – « Multipositionnalité de l’Achac » (p,209 à 111) – « Les partenariats institutionnels » (p,11 à 113) – « L’usage de la culture coloniale et du continuum comme instrument de catégorisation culturelle » « p,113 à 115) – « Le marché de l’histoire scolaire » (p,115 à 120) – « Essentialisation et déshistoricisation de la question immigrée » (p, 120,121)
Nous reviendrons évidemment sur cette analyse éclairante de la problématique que soulèvent les « productions » du modèle de propagande que nous décrirons, et le fonctionnement du moteur entrepreneurial du modèle de propagande, incarné par Pascal Blanchard, dans cette entreprise de falsification historique labellisée par certaines institutions publiques, une entreprise de manipulation idéologique.
Je recommande vivement cette analyse des origines et du fonctionnement de ce modèle entrepreneurial de propagande postcoloniale.
&
Et pourquoi pas une petite mise en bouche historique signée JPR, avec quelques perles postcoloniales de choix ?
« Du riz dans les assiettes, de l’Empire dans les esprits » (Culture Impériale, page 82, Mme Sandrine Lemaire) : sauf que ce riz indochinois allait dans nos poulaillers !
«… la persistance d’une figure de l’indigène logée dans leur corps » (Fracture Coloniale, page 200, Mme Nacira Guénif-Souilamas) : qu’est-ce à dire ?
« La Mauresque aux seins nus : l’Imaginaire érotique colonial dans la carte postale » (Actes du Colloque, page 93, M.Gilles Boëtsch : « la thèse soutenue par Gilles Boëtsch suscita de nombreuses réactions » (Arts et Séductions, page 87), avec la critique pertinente de M. Guy Mandery dans la note 6.
Et enfin, pour dessert, le sondage de M.Nicolas Bancel sur les anciens Colos dont je fis partie : son ambition était de déterminer une corrélation entre la participation à des mouvements de jeunesse, « avant ou au cours du cursus à l’ENFOM » et leurs choix de carrière.
L’historien a adressé un questionnaire à 297 anciens Colos, reçu 55 réponses, dont 23 témoignaient d’avoir effectivement participé à de tels mouvements, soit 23 sur 297, sans déjà tenir compte de la base de données réelle, beaucoup plus importante.
Ce qui n’a pas empêché pas l’historien d’écrire : « Le très fort taux d’anciens membres de mouvement de jeunesse est remarquable… Par ailleurs, l’idée d’une fonction de préparation de la pédagogie active aux aventures Outre- Mer… est massivement confirmée par ces réponses. » (Culture Coloniale, pages 188,189, et Culture Impériale, page 103) : 23 sur 297, soit 7,7 %= « un très fort taux », = massivement confirmée » : est-ce bien sérieux ?
Jen Pierre Renaud