L’histoire de la Françafrique racontée aux enfants et aux petits-enfants !
Le coup d’Etat du Burkina Faso
Avec Hollande, Abou Diouf et Blaise Compaoré
Avec le journal Le Monde (page 6) du 20 novembre 2014
M. Abou Diouf, ancien Président du Sénégal de 1981 à 2000, termine son troisième mandat de Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, et il est interviewé dans le journal Le Monde.
Le titre de cette interview :
« Les peuples africains ne supportent plus que les mêmes restent au pouvoir trop longtemps »
« Abou Diouf, le secrétaire général de l’OIF, souligne les avancées de la démocratie »
Abou Diouf nous dit des choses fort intéressantes sur l’interprétation africaine qu’il convient de donner au coup d’Etat du Burkina Faso qui a chassé du pouvoir son ami Blaise Compaoré :
Question du journaliste :
« Pourquoi ne pas avoir suspendu le Burkina Faso, comme cela avait été le cas avec Madagascar ?
« Au Burkina, ce n’est pas un coup d’Etat. Nous avions un Président qui, face à une contestation de la rue assez violente, a préféré démissionner. L’armée a comblé le vide, rétabli l’ordre et la sécurité. Elle a accepté de quitter le pouvoir dès que la charte constitutionnelle aura été adoptée et qu’aura été désigné le nouveau chef de la transition civile. »
Curieuse lecture de l’histoire n’est-ce pas ? Avancée de la démocratie africaine, vraiment ?
La Croix du 21 novembre propose une interprétation différente de cette crise, sous le titre :
« Au Burkina Faso, l’armée garde la main sur la transition.
& Le lieutenant- colonel Zida qui a pris le pouvoir après le départ de Blaise Compaoré le 30 octobre, a été nommé premier ministre par le président de la transition.
& L’armée n’a pas renoncé à jouer un rôle central au Burkina Faso
… Et dans le corps de l’article :
« Aujourd’hui, cette charte apparait comme un habillage juridique – « un tour de passe-passe », selon un observateur à Ouagadougou – pour permettre à l’armée de garder la main sur le pays »
Il n’est pas besoin d’être à Ouagadougou pour porter ce jugement !
Et la Francophonie dans tout cela, et la Françafrique dont on nous dit qu’elle est bel et bien morte ?
Alors que dans la même interview, M.Diouf nous fait la confidence ci-après :
« … Ce n’est plus un secret que la préférence du Président Hollande était que Blaise Compaoré acceptât de venir me remplacer (à la tête de la francophonie). C’eût été magnifique : un homme habitué à gérer les crises aux côtés d’un administrateur chevronné et compétent, Clément Duhaime, qui continuait à gérer le quotidien de l’OIF et la coopération. »
A lire cette dernière confidence, la Françafrique de Mitterrand, de Chirac, de Sarkozy, et de Hollande, est encore bien là.
Est-ce que l’Organisation Internationale de la Francophonie ne mérite pas mieux que d’être présidée par un ancien officier, venu au pouvoir en 1987, à la suite d’un coup d’Etat ?
Jean Pierre Renaud