« Le soleil ne se lève plus à l’Est »
Bernard Bajolet
« Mémoires d’Orient d’un ambassadeur peu diplomate » (Plon-2018)
Une lecture intéressante, mais comme l’indique la mention ci-dessus, dérangeante.
Un livre qui n’est pas toujours facile à lire, compte tenu principalement de la problématique inextricable des pays où le mémorialiste a exercé ses responsabilités, et de l’importance des relations très personnelles que l’auteur décrit, donc de la couleur très personnelle de ses mémoires.
A lire ce document, je me suis souvent demandé si la France n’aurait pas dû choisir des officiers plutôt que des diplomates pour la représenter, compte tenu du risque permanent que ses représentants courent dans ces pays (voitures blindées et attentats) : est-ce encore la place des diplomates, avec du James Bond en filigrane ?
Autre remarque relative à la déontologie ancienne qui imprégnait le corps diplomatique : les temps ont effectivement bien changé quant au devoir de réserve de la fonction publique.
Il est vrai que l’édition compte maintenant de nombreux exemples de récits qui s’en dispensent, et qu’au cours des dernières années, un ancien Président s’est adonné à un genre nouveau, celui de confessions presque quotidiennes.
Dernière remarque : je ne suis pas sûr que la lecture de cette chronique puisse nous éclairer sur le contenu et les objectifs de la politique étrangère du pays dans tous les pays cités (Algérie, Syrie, Bosnie, Jordanie, Irak, Afghanistan) et puisse-nous convaincre de l’intérêt que peut avoir la France à entretenir le réseau diplomatique dans sa configuration actuelle, et avec le flux nouveau de tweets ou communications en tout genre entre chefs d’Etat.
Le moment ne serait-il pas enfin venu de mutualiser avec l’Union Européenne nos représentations diplomatiques ?
Jean Pierre Renaud
PS : j’ai déjà évoqué le livre en question sur le blog du 8/07/2019 à propos de l’Algérie