SUBVERSION ET POUVOIR – Le Modèle de propagande des « raisins verts »

IV – Le modèle de propagande des « raisins verts »

           C’est l’appellation, que j’ai choisie dans un de mes chroniques du blog, en date du 3 avril 2016, intitulée « Qu’est-ce qui fait courir Benjamin Stora? » en proposant la clé biblique des « raisins verts », avec deux citations dont celle du Prophète Jérémie (31-29) ?

        « En ces jours-là, on ne dira plus :

            Les pères ont mangé des raisins verts,

            Et les dents des enfants en ont été agacées.

            Mais chacun mourra pour sa propre iniquité ;

            Tout homme qui mangera des raisins verts,

           Ses dents en seront agacées. »

          La « machinerie » de propagande qui a évidemment retenu mon attention est celle que j’ai baptisée du titre des « raisins verts », celle qu’anime un collectif d’intellectuels, de politiques, d’intellectuels qui ont généralement une relation politique, religieuse, familiale, professionnelle, ou amicale, avec telle ou telle ancienne terre coloniale, africaine avant tout.

             L’historien Benjamin Stora en est évidemment une des figures de proue déjà ancienne, mais dans son livre cité, un autre historien, Pierre Vermeren, décrit les caractéristiques et la composition de ce puissant lobby, avec un répertoire des noms de ses animateurs ou de ses membres, venus de la « matrice » algérienne.

         Le lobby en question occupe des positions encore dominantes dans le monde politique, les médias, les universités, la culture, le monde des éditions, les ONG…

        Il irrigue paradoxalement des organes de presse dont la plus grande partie appartient à une sorte de grand capital de la gauche « caviar » ou de la droite « caviar », prêtes à tous les sacrifices nationaux pour servir leurs intérêts financiers, et profiter ainsi de la mondialisation.

       Les points d’appui, ou les « positions » de ce modèle sont nombreux, avec le rôle « polaire » du site Mediapart, par exemple, l’appui d’organes de presse télévisée, écrite, ou radio.

Autre modèle de propagande français

        Pierre Vermeren observe que la presse française est la propriété de grandes sociétés : « Une presse aux mains des grands groupes industriels » (p,291), à l’exemple de ce qu’observait Chomsky aux Etats Unis, il y a plus de trente ans .

       Le même historien écrit plus loin :

     « Pour toutes ces raisons, les régimes autoritaires contrôlent l’information diffusée en France et en langue française. Ce n’est pas pour eux une option, mais parfois une question de survie. Et certains médias français en profitent au passage pour renflouer leurs caisses. » (p,295) 

      Et plus loin encore :

     «  Faut-il ajouter que l’affaire Coleman Leaks, un Wikileaks à la marocaine, qui éclate au cours de l’automne 2014, tardivement dévoilée par la presse française avec une prudence homéopathique, révèle que de grands journalistes français en charge des affaires internationales et du Maroc, ont bénéficié de solides rémunérations en échange d’articles endossant la position du royaume sur le Sahara ? «  (p,302)

         Il cite la Tunisie de Ben Ali, mais de nombreux autres exemples ont jalonné l’histoire des relations entre la France ou telle ou telle de ses anciennes colonies africaines, Sénégal, Gabon, ou Côte d’Ivoire. (p,302)

       Aux yeux de ce lobby de la gauche et de la droite « caviar » réunies, le multiculturalisme et le culte de la diversité ont beaucoup de mérite, parce qu’ils servent leurs intérêts capitalistiques, tout en démontrant au bon peuple qu’ils ont du cœur et de l’intelligence, qu’ils comprennent la situation de notre monde.

        Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Humeur Tique: Alliot-Marie ou la Voix de la France « Proportionnée »

       Dans Libé du 18 janvier, page 5 :

            A l’Assemblée Nationale : « Mardi dernier, déjà, Alliot-Marie avait été interpellée par les députés de l’opposition sur les incohérences de la politique française, soutenant la dictature de Ben Ali en Tunisie et le processus démocratique en Côte d’Ivoire. Loin de reprendre à son compte la qualification du régime tunisien, elle avait préféré  louer « le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité «  qui aurait permis « de régler des situations sécuritaires de ce type » et proposé « aux deux pays de permettre, dans le cadre de la coopération, d’agir dans ce sens ».         

            Dans le Monde des 16 et 17 janvier, « Jeudi 13 janvier, la veille du jour où tout bascule, Paris insiste de nouveau sur son offre de coopération policière. Le Quai d’Orsay souligne que la France dispose d’un savoir-faire reconnu en matière de maintien de l’ordre dans le respect de l’usage proportionné de la force afin d’éviter des victimes ».

            La voix de la France ? Celle de « l’usage proportionné de la force » de maintien de l’ordre, ou celle de  «  l’usage proportionné de la force » des mots ?

            Le Quai d’Orsay ferait donc du nanisme proportionné des mots et des prises de positions diplomatiques, alors que de son côté, le Préfet Guéant, dont l’expérience africaine est immense, ferait joujou avec la politique africaine de la France ?