1883-2013: Jules Ferry et François Hollande: même combat!

1883-2013 : Jules Ferry et François Hollande : même combat ! ou ?

Tonkin, Mali, Centrafrique !

 =  130 ans  plus tard une régression de la démocratie et de la République !

De la Troisième République à la Cinquième République !

            En 1883, à la demande du Président du Conseil, Jules Ferry, la France va faire la guerre au Tonkin, une fois l’expédition militaire autorisée par la Chambre des Députés (1er budget voté le 15/051883 : 5,3 millions de francs ; 2ème budget voté le 10/12/1883 : 9 millions de francs ; 3ème budget voté le 18/12/1883 : 20 millions de francs), soit 34 millions de francs sur un budget de l’Etat de l’ordre de 3 milliards de francs or.

            En vertu de l’article 9 de la Constitution de 1875 : « Le Président de la République ne peut déclarer la guerre sans l’assentiment préalable des deux Chambres. »

            Il est naturellement possible d’ergoter sur les raisons de cette intervention, un mélange de néomercantilisme, de croyance dans la supériorité de la civilisation française,  de conscience de la puissance du pays, du désir de détourner l’attention de l’opinion publique de la ligne bleue des Vosges, ou tout simplement d’un concours de circonstances militaires, de faits accomplis, ce qu’un certain ministre traduisait à la Chambre des Députés par la formule : « les événements ont marché …»

            Toujours est-il que c’est le Parlement qui décida d’autoriser cette expédition militaire du Tonkin ! Alors que la situation financière n’était pas mauvaise, pour preuve la rapidité avec laquelle le pays paya à l’Allemagne une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or après la guerre de 1870.

            En 2013 : François Hollande engage successivement nos forces militaires en janvier, au Mali, et en décembre, en Centrafrique, sans avoir besoin d’y être autorisé par le Parlement, et sans avoir besoin de faire voter, par les députés, les crédits nécessaires. Connait-on aujourd’hui les coûts de ces deux interventions ?

            Avec quelques raisons qui sonnent comme au temps de Jules Ferry, au lieu par exemple de la civilisation, l’urgence humanitaire, qui s’entrecroisent avec l’héritage officiellement nié de ce qu’était la Françafrique des réseaux Foccart et Penne !

            En cause, la petite merveille constitutionnelle (un des articles de la réforme, l’article 35) votée de justesse par le Congrès le 26 juillet 2008, avec une majorité d’une voix, et le refus massif de la gauche de l’époque : à l’Assemblée Nationale, 10 votes pour et 194 votes contre des députés socialistes, et au Sénat, 0 vote pour et 95 voix contre !

            Sans commentaire !

          Car le Président nouvellement élu et sa majorité parlementaire socialiste n’ont rien trouvé à redire dans l’usage du nouvel article 35 qui permet au Président d’engager nos forces à l’étranger, c’est-à-dire de faire la guerre, en se contentant d’en informer le Parlement dans les trois jours, et de ne solliciter l’assentiment du Parlement qu’après le délai de quatre mois.

            Curieuse régression de la démocratie française et de la République !

            D’autant plus inacceptable qu’avec les moyens de la guerre moderne, cette autorisation tacite de faire la guerre pendant quatre mois peut évidemment mettre le feu à la maison France !

      D’autant plus inacceptable qu’avec ces deux interventions au Mali et en Centrafrique, le Président nous fait faire la guerre à crédit, puisque le pays a une dette publique colossale !

            Alors, certains esprits autorisés, et en premier lieu le ministre des Affaires Etrangères,   défendent le rôle international de la France à travers son siège du Conseil de Sécurité, et ils justifient en permanence le bien fondé de nos interventions à l’étranger. Ils étaient prêts à engager notre armée en Syrie, en oubliant peut-être que nous ne sommes plus à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, que le monde a changé, et que le temps est peut-être venu de partager avec certains pays de l’Union  européenne ce fameux siège à l’ONU.

            Dans sa dernière conférence de presse, le Président a encore souligné le rôle de grande puissance de la France, mais le temps ne serait-il pas venu d’adopter une posture internationale mieux adaptée, celle d’une « puissance d’influence » ?

         Et de partager le fauteuil du Conseil de sécurité avec telle ou telle puissance européenne qui acceptera de faire défense commune avec notre pays ?

            Lors de sa visite aux Etats Unis, le Président des Etats Unis a félicité notre Président pour le courage dont il avait fait preuve en engageant notre pays dans une nouvelle guerre au Mali et en Centrafrique, hommage de la démocratie américaine, qui a refusé de s’engager en Syrie, à cet étrange régime républicain où le « monarque » décide de la guerre ou de la paix ?

Jean Pierre Renaud

La guerre du Mali et « l’insoutenable légéreté de l’être » des députés! Assemblée Nationale, le 22 avril 2013

Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés !

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !

Soit 6 sur 10 dans le scrutin N° 510!

  Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

     A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !

    Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !

    Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?

   Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation.

    Pour protéger son gaz et son pétrole ?

    Curieux oubli, non ?

   Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…

    Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !

    Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats !

   Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !

    Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !

   Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : le tam-tam démagogique du non-cumul des sénateurs !

    Le Figaro des  26 et 27 janvier 2013, page 3 :

            « Non-cumul des mandats : les sénateurs PS défient Hollande

            Rebsamen dénonce la « démagogie » et le « populisme » des anticumul »

            La solution, une solution tout à fait simple, le vote d’un article de loi qui impose à l’Assemblée Nationale, au Sénat, et aux conseils municipaux que dirigent les parlementaires, supposés cumulards, de publier dans les grands organes de la presse nationale ou locale, pour chacune des séances de leurs assemblées les membres présents et les membres absents.

            Ainsi seront dissipées les peurs tout à fait démagogiques de certains élus !

Humeur Tique : Bartolone et la cacophonie du gouvernement !

     Le Président de l’Assemblée Nationale  juge dans le journal Le Parisien (21/09/12) qu’il y a trop de ministres :

« Si vous n’avez pas de budget à part ou de texte de loi important à faire passer, il ne vous reste pas grand-chose pour vous distinguer à part des interviews dans la presse. Sept ministres à Bercy, c’est très excessif. »

« Excessif », l’adjectif suffisait.

Etrange situation d’un gouvernement de 38 ministres attelé, entre autres, à un programme de redressement des finances publiques, avec effectivement des ministres qui sont toujours prêts à donner du grain à moudre aux médias, et un premier ministre obligé de les rappeler au « jeu collectif ».

Et pourquoi ne pas s’étonner enfin de voir un Président de l’Assemblée Nationale (le pouvoir législatif) s’ingérer dans le domaine de compétence du pouvoir exécutif ?

On va le rappeler à l’ordre ?

Pour ne pas évoquer enfin les petitesses politiques des Verts !

Humeur Tique: le tabou des chiffres de la bi-nationalité!

Humeur Tique : le tabou français des chiffres de la bi-nationalité ! Les  citoyens français n’auraient pas le droit de connaître leur géographie humaine et géopolitique ?

            En 2011, le dossier de la bi-nationalité des joueurs de l’équipe de France de football a fait la une de nos médias avec deux mots d’ordre « haro sur ce nouveau racisme » et « gloire au multiculturalisme national »

            L’Assemblée Nationale s’était légitimement saisie de ce dossier sensible, mais il a été rapidement mis à nouveau dans les oubliettes.

De quoi la France doit-elle avoir peur ? De la vérité sur la vie de notre pays ?

Alors au détour d’un article ou d’une manifestation, le français curieux glane quelques chiffres sur la bi-nationalité, mythe ou réalité ?

Récemment, le Comité de Coordination des Associations Franco-Turques de France, a publié des placards de pleine page dans nos journaux pour protester contre le vote d’une loi mémorielle sur le génocide arménien.

Le Comité en question revendiquait près de 500 associations, représentant plus de 600 000 franco-turcs.

Un journal algérien aurait fait état de 5 millions de binationaux algériens, dont 90% seraient franco-algériens, c’est-à-dire de l’ordre de 4 500 000 personnes.

Des chiffres existent bien, mais silence sur ce sujet !

Un tabou, un de plus, qui nourrit toutes les phobies fondées ou non !

Qui a peur de publier de tels chiffres, alors qu’ils sont nécessaires à la bonne compréhension de notre vie nationale ?

Et pour parler clair, pourquoi ne peut-on connaître le nombre de nos binationaux, par binômes, France – Allemagne, France – Italie, France – Suisse, France – Portugal, France – Espagne,  France – Israël, France – Algérie, France – Sénégal, France – Gabon, France – Mali, France – Côte d’Ivoire, France – Madagascar, pour n’en citer que quelques-uns?

Secret des chiffres, comme c’est également le cas sur la population « noire »  de France dont certains revendiquent, et à juste titre, une égalité affirmée par la Constitution de la République Française, mais qui, en même temps, refusent d’être comptés ?

Humeur Tique: Triple A et Triple A! A! Ah! Sarkozy, Courroye, et Eva Joly, le Monde du 18 janvier 2012

Le Monde du 18 janvier 2012 

Triple A et Triple Ah ! Ah ! Ah ! pour Sarkozy, Courroye, et Eva Joly

            Sarkozy en première page avec le dessin de Plantu, Sarkozy resté à la proue du paquebot de croisière au triple A, sous le titre « Les naufrages ne se ressemblent pas », avec dans un canot de sauvetage, des naufragés s’écriant : « Quel scandale !! Le capitaine n’a pas voulu quitter le navire ! »

            Mais pourquoi la crise de 2008, n’a pas fait changer de cap au capitaine, c’est à dire le cap de la dette, plus 480 milliards entre 2007 et 2011 ? (source La Croix du 17/01/12)

            Le procureur Courroye en page 2 : « Aux accusateurs doctrinaires »

            L’article rend compte de son long discours de rentrée et de sa conclusion citant une phrase historique prononcée par Mirabeau, le 22 mai 1790 à l’Assemblée Nationale : « Le temps, ce juge incorruptible qui fait justice à  tous ».

L’article rappelle que  « Mirabeau, mort un an plus tard, a été inhumé au Panthéon. Jusqu’à ce que la Convention découvre qu’il négociait dans le même temps avec le roi. On l’a finalement enterré anonymement au cimetière de Clamart… »

            Le procureur vient d’être mis en examen dans l’affaire des fadettes du Monde, et c’est au moins la preuve que dans certains milieux de la justice, l’ indépendance n’est pas un vain mot.

            L’affaire est intéressante à un autre titre : elle va peut-être permettre de faire arbitrer la querelle « secret des sources » contre « secret de l’instruction », et donc de donner raison aux journalistes en supprimant purement et simplement le secret de l’instruction, une des grandes hypocrisies françaises.

            Avec un nouvel exemple dans le dossier Pupponi, député et maire de Sarcelles, ancien suppléant de DSK, évoqué  à la page 11 sous le titre :

            «  Les relations troubles de M.Pupponi avec les banditismes corse et parisien »

            Dans la quatrième colonne de l’article : « Dans une synthèse du 9 janvier 2012, les policiers s’étonnent enfin de « l’assez bonne connaissance (qu’a le député de Sarcelles) du contenu du dossier du cercle Wagram (…) Il est probable, écrivent-ils, que M.Pupponi ait été informé des déclarations de M.Védrune très tôt, sans que l’on puisse établir à ce jour qu’elle fut son canal de renseignement. »

            Du 9 au 18 janvier, date de parution de cet article, les sources vont décidément très vite, et le journal dispose incontestablement du « bon canal de renseignement » !

            Et enfin, Eva Joly, la candidate des Verts aux prochaines élections présidentielles, à la page 9 de ce même journal, sous le titre :

            « Le spectre du retrait colle à la campagne d’Eva Joly »

Diable ! Un spectre ? Mais vous n’êtes pas du tout sérieux, car le journal écrit :

«  Reste Eva Joly. S’exprimant en séminaire devant la direction et son équipe de campagne, le 11 janvier, elle a dit se sentir de mieux en mieux dans ses habits de candidate et avoir enfin trouvé ses marques, ce que confirme son entourage. »

Il conviendra de lire avec attention les prochains numéros de notre grand journal de référence, afin de vérifier que son célèbre caricaturiste ne lui consacre pas un autre dessin avec le titre proposé «  les naufrages se ressemblent. ».

Et gare à  l’accord Verts-PS pour un partage intelligent et politiquement lucratif des circonscriptions législatives !

Humeur Tique: « Les bergeries de la Sarkozie », loups et bergeries?

Loups et bergeries ?

Le journal Le Monde vient de publier dans son numéro du 29 août 2011 un reportage d’investigation remarquable  intitulé : « Les bergeries de la Sarkozie ». « Décryptages Enquête », pages 16 et 17) »

A l’Assemblée Nationale, un projet de loi sur les conflits d’intérêt, le mélange des genres, loi destinée à « promouvoir un Etat exemplaire et une République irréprochable »,  et sur les plages de Corse, une certaine élite française, notamment politique, qui fait bon ménage avec le petit monde des voyoux.

« Etrange Murtoli qui héberge des voyoux et- des ministres, accueille de concert des repris de justice et des hiérarques policiers. »

Hier, le ministre des finances actuel, aujourd’hui le secrétaire d’Etat chargé du tourisme !

Diantre ! Le tourisme du représentant d’une République Française « irréprochable » ?

Et bien sûr quelques petites ou grandes « stars » du petit ou du grand écran !

On comprend mieux les raisons du succès de nos séries policières, tellement proches du réel.

Et comment, par comparaison, ne pas juger bien dérisoire le combat de la justice contre les petits délinquants, même récidivistes, de nos belles banlieues ?

La politique étrangère de la France: réflexions d’un citoyen

Réflexions d’un citoyen sur la politique étrangère de la France

L’actualité arabe met le projecteur sur la politique étrangère de la France, et il est bien dommage que les citoyens français, directement, ou par la voix de leurs représentants à l’Assemblée Nationale ou au Sénat, n’aient jamais l’occasion de débattre de ces sujets, et de donner leur avis.

Chacun sait en effet qu’elle est le plus souvent entre les mains de hauts fonctionnaires, en poste à l’Elysée, plus ou moins talentueux, et à mon humble avis, trop souvent, ignorants de l’histoire des relations entre la métropole et ce qu’il était convenu d’appeler « l’empire français »

Première réflexion donc, relative au fonctionnement des pouvoirs de la Cinquième République actuelle : qui décide ? Qui porte la parole de la France ? Le Conseiller spécial du président lorsqu’il signe une tribune dans le Monde ?  Le Secrétaire Général de l’Elysée lorsqu’il donne ses instructions? L’ambassadeur de France à Madagascar lorsqu’il prit la parole, au mois de décembre, pour accréditer le discours d’un président d’une haute autorité provisoire, toujours provisoire depuis plus de deux ans, laquelle a accédé au pouvoir grâce à un coup d’Etat ?

A Madagascar, est-ce que la voix de la France n’aurait pas été plutôt, et clairement, celle de la condamnation du coup d’Etat et de son engagement déterminé en faveur d’un retour au fonctionnement normal des institutions, à la suite d’élections libres organisées sous le contrôle international, en plein accord avec les puissances régionales d’Afrique ?

Quelle image de la démocratie de notre pays donne-t-il ainsi à la jeunesse de ce pays en cautionnant un coup d’Etat, et en entretenant un rôle très ambigu de la France dans le processus actuel de retour à la « démocratie » malgache ? Mais il est vrai que la plupart des Français ne savent pas grand-chose sur Madagascar, pour autant d’ailleurs qu’ils sachent même situer la grande île sur la carte !

Deuxième réflexion de la part d’un citoyen qui dispose d’une assez bonne connaissance de notre histoire coloniale, relative au fonctionnement institutionnel de la Cinquième République très semblable à celui de la Troisième République.

En partant à la conquête de la terre entière, Jules Ferry et sa petite équipe de « colonialistes » ont incontestablement ouvert la voie pérenne des méthodes de travail de la petite équipe de notre belle Françafrique, dans le silence, la manipulation, et pourquoi ne pas le dire, dans la corruption et le mélange des genres !

Seule différence, et elle est capitale, la Chambre des Députés se saisissait alors du sujet, consacrait des séances entières au Soudan, au Tonkin, ou à Madagascar, alors qu’à ma connaissance la politique étrangère de la France dans ces anciens territoires français n’est jamais évoquée  et encore moins débattue à l’Assemblée.

Est-il nécessaire de rappeler que le gouvernement de Jules Ferry est tombé sur les affaires du Tonkin ?

Que les personnes les mieux informées nous disent quand la position de la France en Côte d’Ivoire ou à Madagascar a été l’objet de questions et de débats à l’Assemblée ? Quand l’Assemblée Nationale a-t-elle approuvé la politique de la France dans ces deux anciennes colonies ?

Et c’est là qu’est le fond du problème, étant donné que la politique étrangère de la France n’est jamais sérieusement débattue et approuvée par la représentation nationale.

Et donc en parallèle, et impunément, de grands notables français, politiques, économiques, ou universitaires, avec le concours de je ne sais quelles officines, mènent on ne sait jamais quelles missions, et au service de qui et de quoi !

Troisième réflexion, liée au débat ouvert par la tribune du groupe de diplomates « Marly », celle du positionnement de la diplomatie française dans le monde. La France n’a plus les moyens d’une grande puissance, et combien de fois faudra-t-il le répéter !

Pourquoi ne pas dire que cette diplomatie souffre des mêmes défauts qu’une certaine politique française en général, celle d’avoir des ambitions qui, depuis longtemps, ne sont plus à la portée de notre pays ? Pourquoi ne pas oser dire que notre réseau d’ambassades est surdimensionné, même si en définitive son coût global n’est pas exagéré, car il faut faire des choix : comment ne pas se poser la question de la compatibilité de ce réseau avec celui que l’Europe met en place actuellement ? Afin de résumer ma pensée, j’userais volontiers d’une maxime bien connue des temps passés, en Franche Comté, dans un langage beaucoup plus vert !

Le grand journal Le Monde n’aurait-il pas, par hasard, le même type de problème, celui de la réadaptation de son réseau mondial à ses moyens ?

Quatrième réflexion, corrélative de la précédente : est-ce que la France a su trouver les moyens d’adapter le métier d’ambassadeur à la révolution internet, à l’explosion mondiale des communications et des médias, révolutions de nature à bouleverser l’exercice du métier ?

Et la même réflexion pourrait sans doute être faite pour les métiers de souveraineté, préfectorale et justice y compris.

Cinquième réflexion, celle de l’indépendance de notre politique étrangère à l’égard de notre ami puissant, les Etats Unis, pour autant que cette indépendance puisse de toute façon exister. Il est évident, et le fait a été souligné, que le retour de la France dans l’OTAN a limité les marges de liberté que le pays pouvait avoir auparavant, mais sans en exagérer toutefois les possibilités réelles.

Sixième réflexion, un excellent spécialiste du monde arabe, M.Laurens a eu l’occasion d’exprimer une opinion tout à fait intéressante à l’émission animée par M.Elkabach à la bibliothèque Médicis, le 26 février, une opinion susceptible de consoler beaucoup d’observateurs : la diplomatie française a été, comme toutes autres, aveugle sur les événements qui allaient agiter le monde arabe, et c’est tant mieux, car au moins, ces pays ne pourront pas accuser les occidentaux d’avoir allumé les incendies démocratiques de Tunisie, d’Egypte, et d’ailleurs.

M. Elkabach avait organisé un débat très intéressant, original, parce que transversal entre un écrivain égyptien célèbre, M.Khaled Al Khamissi, le ministre actuel des Affaires étrangères d’Algérie, M. Mourad Medelci, et le professeur Laurens, spécialiste reconnu du monde arabe, dont l’objet était le devenir des révolutions arabes en cours, avec le rôle majeur de la jeunesse de tous ces pays, incontestablement une des clés de leur évolution.

Avec, en finale, le constat du tout est possible !

Comment ne pas terminer ces réflexions en regrettant que l’ambassadeur de France en Tunisie n’ait pas été rappelé illico presto dans son pays?

La France n’a pas fini de payer son verbe imprudent et impudent, comme elle a mis longtemps à payer auprès de la Chine la perte de « face » que le Préfet de Police lui a infligée à l’occasion du passage de la flamme olympique à Paris !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : les jurys populaires de Sarkozy – le nuage de verre de LVMH dans le nuage de passe-droit de l’Assemblée Nationale

Les jurys populaires de Sarkozy

 Est-il vraiment sérieux de proposer l’institution, toutes autres affaires cessantes, naturellement, de jurys populaires dans les tribunaux correctionnels ?

            Alors que le ministère de la Justice est déjà incapable de payer régulièrement tous ses personnels vacataires, et que le budget de la justice française occupe une des dernières places de la justice européenne !

            Et qu’au surplus, l’Etat n’a pas encore fait connaître le coût de cette belle opération « .com » !

Le nuage de verre de la fondation LVMH dans le nuage de passe-droit de l’Assemblée Nationale ! (voir blog du 8/02/11)

D’après le Monde du 17 février 2011 : « L’amendement de quatre lignes a été glissé à 22 heures 30, ce mardi 15 février. Les députés achevaient la discussion d’une proposition de loi sur le prix du livre numérique….Puis vint cet amendement abscons, traitant, semble-t-il de la délivrance d’un permis de construire accordé à paris, sujet largement étranger à ce qui précédait…

En moins de trois minutes, sans même que les auteurs prennent la peine d’en expliquer le contenu, les députés approuvaient ce texte commun qui derrière un habillage impersonnel, déclarait d’utilité publique la Fondation Louis Vuitton pour l’art contemporain. Ils passaient ainsi outre une décision de la justice administrative qui venait d’annuler le permis de construire du bâtiment dans le bois de Boulogne. »

Un amendement de « connivence », de « consensus », ou de « collusion », au choix, de MM Gaymard (UMP Savoie) et Rongement (PS Ile et Vilaine) !

Un amendement de collision juridique  aussi !

Etant donné que la procédure juridique fixée par les textes attribue ce pouvoir de reconnaissance de l’utilité publique au pouvoir Exécutif, par décret en Conseil d’Etat, donc sous le contrôle de cette haute assemblée !

L’Assemblée Nationale ne sortira pas grandie de son nuage de passe-droit !

Humeur Tique: Alliot-Marie ou la Voix de la France « Proportionnée »

       Dans Libé du 18 janvier, page 5 :

            A l’Assemblée Nationale : « Mardi dernier, déjà, Alliot-Marie avait été interpellée par les députés de l’opposition sur les incohérences de la politique française, soutenant la dictature de Ben Ali en Tunisie et le processus démocratique en Côte d’Ivoire. Loin de reprendre à son compte la qualification du régime tunisien, elle avait préféré  louer « le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité «  qui aurait permis « de régler des situations sécuritaires de ce type » et proposé « aux deux pays de permettre, dans le cadre de la coopération, d’agir dans ce sens ».         

            Dans le Monde des 16 et 17 janvier, « Jeudi 13 janvier, la veille du jour où tout bascule, Paris insiste de nouveau sur son offre de coopération policière. Le Quai d’Orsay souligne que la France dispose d’un savoir-faire reconnu en matière de maintien de l’ordre dans le respect de l’usage proportionné de la force afin d’éviter des victimes ».

            La voix de la France ? Celle de « l’usage proportionné de la force » de maintien de l’ordre, ou celle de  «  l’usage proportionné de la force » des mots ?

            Le Quai d’Orsay ferait donc du nanisme proportionné des mots et des prises de positions diplomatiques, alors que de son côté, le Préfet Guéant, dont l’expérience africaine est immense, ferait joujou avec la politique africaine de la France ?