ARTE 28 mn du 7/08/20 : ensauvagement et désinformation postcoloniale

Arte 28 minutes vendredi 7 août

L’ensauvagement et la désinformation postcoloniale

Présentation : Jean François Pernin

Avec la participation de Sylvie Brunel et de Pascal Blanchard

     Depuis quelque temps le 28 minutes d’Arte avait amélioré la qualité de ses contenus, ce qui n’a pas été le cas le 7 août dernier.

            Curieuse idée d’inviter, il est vrai en pleine canicule, un des premiers de cordée de la désinformation postcoloniale, qui s’est approprié les Images coloniales d’un Colloque Savant de 1993, dont le contenu nourrit, depuis, à la fois le flux de ses activités associatives et privées et de ses publications.

   Une invitation tout à fait justifiée compte tenu du rôle que ce premier de cordée a joué pour semer un nouveau virus, et faire fructifier les graines d’une culture coloniale et impériale qui n’a jamais existé et qu’il n’a jamais mesurée, terreau de nos quartiers sensibles.

  L’un des fruits de ces semailles politiques et idéologiques d’un nouveau genre constitue précisément un tout-début d’« ensauvagement » commenté à l’occasion des 28 minutes du 7 août dernier.

    Heureusement, la France n’est pas encore entrée dans une nouvelle phase historique d’ensauvagement, telle que celle décrite par Ksawery Pruszynsnki !

    Stephane Courtois signe une Opinion dans le Figaro des 8 et 9 août (page 18), un texte où il résume le récit du grand journaliste polonais Ksawery Pruszynski sur la guerre civile espagnole « Espagne rouge. Scènes de la guerre civile, 1936-1937 ».

    « Dès son arrivée, Pruszynski écrit : « Cette fin septembre sent son printemps russe de 1917 ! Il est frappé par la violence omniprésente, le sadisme, la cruauté gratuite, la jouissance morbide à tuer qu’il résume d’un mot « ensauvagement »

    A lire cette citation, il est évident que le mot utilisé en 2020 est très loin de caractériser la situation de la société française, mais il a au moins le mérite de mettre l’accent sur un risque culturel, social et politique non négligeable.

     La théorie économique n’a-t-elle pas fait un sort à la loi de Gresham, la mauvaise monnaie chassant la bonne, sans doute familière à la géographe et économiste Sylvie Brunel ?

    Maigre consolation, celle de constater qu’en pleine canicule, les téléspectateurs ne risquaient pas d’être intoxiqués, ou « imprégnés » un des qualificatifs du collectif Blanchard, pas plus que les citoyens de la Troisième République risquaient de l’être avec la propagande coloniale anémique du régime nouvellement républicain !

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés

Avec FRANCE 2 et ARTE, la ronde du show-biz parisien médiatico-politique !

  Ces jours derniers deux émissions ont suscité mes réactions, le « 28 minutes » d’Arte et le « 20 heures 30 Dimanche » de Laurent Delahousse.

Le 28 minutes d’Arte offre au journaliste Askolovitch une sorte de « marronnier » que connait  bien le milieu des médias, c’est-à-dire celui d’un prêchi-prêcha culturel et politique assez régulier.

            L’autre soir, il passa de longues minutes à déplorer le sort qui était fait au chanteur Cantat, lequel, et quoi qu’on en dise, a bien été un assassin. Est-ce que ce commentateur patenté n’a pas confondu la rédaction d’un journal franco-allemand et la chaire d’une église, même si de nos jours, certaines chaires n’ont pas trop bonne presse ?

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France 2 une chaine publique avec appartements privés ?

Le 20 heures 30 Dimanche de Laurent Delahousse sur France 2

         certains trouveront sans doute que ce journaliste de talent, entré déjà depuis longtemps dans le saint des saints de la ronde parisienne médiatico- politique, en fait un peu trop, dans cette sorte de club des barbichettes « je te tiens, tu me tiens ».

         Dimanche soir, nous avons eu droit à un festival du genre, avec la présence d’un autre journaliste, ancien présentateur et animateur de talent, venu comme par hasard présenter, sans le dire, tout en le disant, un film dont le sujet est celui d’un présentateur de télévision.

         On adore dans ces milieux faire tourner les couverts et les serviettes en rond !

         Ce type d’émission pose la question à la fois du sens du service public et de son fonctionnement : le fait que des journalistes comme Delahousse ou Ruquier, pour ne citer qu’eux deux, tiennent l’antenne publique en même temps qu’ils sont producteurs de télévision, créent un mélange des genres entre privé et public qui, à première vue, fait problème

        Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: L’image d’une France dérisoire face au nouvel empire de Chine. Guéant France 2 et Chine sur Arte

Humeur Tique : L’image d’une France dérisoire face au nouvel empire de Chine !

Une soirée ordinaire, le 30 avril 2013, au journal du soir de France 2, un ancien préfet, et sur Arte, le documentaire de Jean-Michel Carré « Chine, le nouvel empire »

                Au journal de 20 heures, les explications entourloupées  et dérisoires de l’ancien Préfet, ancien ministre, et ancien secrétaire général de l’Elysée sur la provenance d’argent liquide venant d’une vente de tableaux… et l’ancien « filleul » de son ancien grand « parrain » Pasqua de dénoncer la violation du secret de l’instruction, la plus hypocrite foutaise de notre droit.

            De l’argent noir, il y en a toujours eu dans les services de police, et à une époque ancienne, il y avait dans les hautes sphères des dits services, trois sortes de primes, les officielles, déclarées, les officieuses, alimentées par les fonds secrets (2002, la suppression Jospin), et les clandestines dont il serait sans doute intéressant de connaître la source.               

            Existeraient-elles encore ?

            L’ancien préfet aurait mis la main ou les deux mains dans les pots de confiture ?

            Le même soir, Sur Arte, un documentaire historique tout à fait intéressant sur l’histoire de la Chine qu’une grande partie de notre élite semble découvrir de nos jours.

            Il est difficile en voyant ces foules innombrables, graves ou joyeuses, le développement sidérant des villes « multimillionnaires » de Chine, de cette nouvelle puissance du monde, de ne pas être saisi de vertige.

            Il serait bon que nos dirigeants, chaque matin, en se levant, aient cette vision du monde à l’esprit !

           Comme l’indiquait d’ailleurs cet intellectuel chinois, la Chine n’aura même plus besoin d’affronter l’ennemi extérieur traditionnel, étant donné l’écart de puissance qui existera bientôt avec toutes les autres puissances de ce monde.

            Sauf si l’empire de Chine renouait un jour avec son grand passé de luttes internes impériales, avec la naissance de nouveaux « royaumes combattants » idéologiques !

A Madagascar, la mafia du bois, Arte du 25/10/2011

« Enquête en forêt tropicale »

A Madagascar, la mafia du bois !

Arte du 25/10/11

Un documentaire très intéressant pour tous ceux qui s’intéressent à Madagascar, en dépit de la grave crise de gouvernance politique et civique qui s’y déroule depuis plus de deux ans.

            Le documentaire montre bien les éléments et les étapes du trafic des bois précieux de Madagascar, entre les Etats Unis, l’Europe, et avant tout la Chine qui est au cœur de tous les trafics.

            On y voit les bois précieux du parc national de Masoala, bois de rose et ébène, pillés par les mafias internationales.

            Il sera sans doute difficile de lutter contre ces trafics tant que Madagascar n’aura pas retrouvé un pouvoir légitime capable de lutter contre ces trafics. La brève allusion à une rencontre entre le président « Hatif » (1) et un mafieux chinois, laisse un peu sur sa faim.

            Dommage que le commentaire, un  peu trop ingénu, fasse de l’espion écologique qu’est devenu un descendant de Bismarck, le héros de cette chasse au trafic de bois précieux, un héros avec des côtés de bande dessinée.

(1) Le président actuel de la Grande Ile parvenu au pouvoir par un coup d’Etat, cela fait  plus de deux ans

Jean Pierre Renaud

Edward Saïd et Victor Segalen: « Regard sur la Chine », Arte du 29/01/11

Edward Saïd et Victor Segalen

Un Orientaliste français, Victor Segalen, sur le « modèle » Edward Saïd ou non ?

Victor Segalen

« Regard sur la Chine »

Emission d’Arte du 29 janvier 2011

            En 1914, Victor Segalen a conduit une expédition archéologique en Chine pour faire l’inventaire de nombreux monuments funéraires, sculptures et statues de la grande dynastie des Han (la première, la plus longue, de 202 avant JC à 220), dans la province du Sichuan, au sud-ouest de la Chine.

            Arte a diffusé un documentaire fort intéressant sur la mission Segalen et  a fait découvrir aux téléspectateurs ces trésors de l’art chinois ancien et de la culture bouddhique.

            Segalen a fait partie, comme Loti, et beaucoup d’autres, de cette cohorte d’officiers de marine curieux de tout, à l’occasion de leurs nombreux voyages dans toutes les parties du monde. Et Segalen, après Loti, séjourna aussi en Polynésie et en Chine.

            Victor Segalen fut également poète et écrivain, et à la lecture de ses ouvrages, il est difficile, outre le fait de ces découvertes archéologiques à la gloire de l’ancienne Chine, de le ranger dans la catégorie des orientalistes français qu’Edward Saïd tentait d’épingler dans son livre « L’orientalisme », livre que nous avons commenté sur ce blog, le 20 octobre 2010.

            Les deux livres intitulés « René Leys » et « Le fils du ciel » ne paraissent pas répondre aux critères d’Edward Saïd

            Victor Segalen y décrivait en effet, avec une sorte de regard du dedans, un monde et une culture qui le fascinaient.

            Je rappelle en effet qu’Edward Saïd décrivait l’orientalisme comme un mouvement de pensée, construction pure et simple de l’Occident, très largement artificielle de l’Orient réel, laquelle aurait constitué l’outil idéologique de la domination de l’Occident.

Jean Pierre Renaud