Deux bonnes nouvelles féminines en France et en Arabie Saoudite

Deux bonnes nouvelles, la première avec quatre françaises, la deuxième avec les femmes d’Arabie Saoudite
En France « Islamisme: quand les vigies prennent la plume »

Le Figaro du 20 septembre 20117, page 14

« Elles sont jeunes, musulmanes, Françaises, nées en France ou pas. Et elles ont décidé chacune à sa façon, d’écrire afin de dénoncer les dérives de l’islam. Plus qu’un phénomène éditorial, un engagement qui leur vaut, pour certaines d’être insultées, menacées, poursuivies en justice, voire traitées d’islamophobes. »

Sonia Mabrouk, Leila Slimani, Lydia Guirous, et Jeannette Bougrab

Comment ne pas saluer le courage de ces femmes qui dénoncent le sectarisme ou le machisme d’intellectuels, de politiques ou de religieux, qui mettent en péril notre modèle de société ?

Je fais partie de ceux, qui depuis de  très nombreuses années, pensent que les femmes  d’origine maghrébine ou africaine ont bien souvent le sort de leurs sociétés d’origine entre leurs mains.

Sur un plan plus général, je regrette que les femmes de France ne manifestent pas plus souvent pour leurs libertés tout autant que pour l’égalité entre les sexes.

         En Arabie Saoudite : les femmes viennent d’être autorisées à conduire des voitures :

Dans un pays très conservateur baignant dans un univers de théocratie musulmane rigoureux,  chacun sait que la condition de la femme est très éloignée de celle des pays européens.

            L’oligarchie politico-religieuse qui gouverne vient d’autoriser les femmes à conduire une automobile.

         Bravo ! C’est un bon début !

        Ayons la modestie de rappeler que dans notre beau pays, les femmes n’ont eu le droit de voter qu’en 1945 !

Jean Pierre Renaud

Les sociétés coloniales avec un brin d’impertinence historique – Coolies, engagistes et domestiques indonésiennes en Arabie saoudite- Exercice de citation et de discussion

Les sociétés coloniales avec un brin d’impertinence historique !

Coolies, engagistes (1850-1950) et domestiques indonésiennes en Arabie saoudite (2013)

Exercice de citations et de discussion : critère colonial, postcolonial, ou multiséculaire ? Les chimères de l’histoire coloniale ?

            Nous avons déjà commenté le livre qui a été consacré à la préparation du CAPES et de l’agrégation d’histoire.

            L’ouvrage consacre une contribution fouillée à l’histoire des sociétés coloniales au travail 1850-1950 Esclavages, engagistes et coolies.

            Quelques propositions de citations du texte : tout d’abord sur l’esprit de la réflexion et ensuite sur le contenu de la réflexion :

            L’esprit de la réflexion

            Introduction

« De tout temps, en tous lieux, la colonisation est décrite comme violente, militairement, éthiquement, politiquement, culturellement, parfois même physiquement. L’action de coloniser sous toutes les formes qui en découlent, introduit des déséquilibres sociaux profonds, d’hybridations dont sont porteuses les sociétés coloniales. N’en déplaise à ses thuriféraires, les sociétés qui en sont issues sont toutes porteuses du déséquilibre primal qu’introduit cette transaction hégémonique qui accouche violemment d’un système complexe à dimensions multiples, influant sur les sociétés des colonisés comme sur celles des colonisateurs et qui agit encore au-delà sur des indépendances sur les colonies et les métropoles par effet de réverbération. » (page 163)

L’auteur décrit les mouvements internationaux de population sous l’angle historique des sociétés coloniales :

«  Ainsi, dès le XIXème siècle, les migrations de travailleurs liées à l’engagisme – numériquement plutôt sino-indien – constituent un mouvement migratoire d’une importance considérable pour l’histoire mondiale et celle des sociétés coloniales. Elles sont au moins aussi importantes que les vastes mouvements de populations  européennes du XIXème siècle s’installant dans ce que l’on appelle alors des « colonies de peuplement » comme l’Afrique du sud britannique, le Südwestafrika allemand ou l’Algérie française… » (page 164)

Dans ce texte, il manque peut-être une définition des sociétés coloniales qui sont les cibles choisies par l’auteur pour décrire les phénomènes historiques, tout en notant l’expression tout à fait curieuse utilisée par un historien pour apprécier, je dirais objectivement, techniquement, ce type d’histoires : « N’en déplaise  à ses thuriféraires… »

Le contenu de la réflexion

            Quelques chiffres et dates de la description historique, avec la conclusion  proposée :

                A la Jamaïque, « 254 000 esclaves vers 1830 » (page 167)

            De 1841 à 1867, « ce furent près de 35 000 Africains libres engagés sous contrats qui entrèrent dans les colonies britanniques…. » (page 169)

            Avec le coolie trade, 120 000 coolies  viennent à Cuba. (page 171)

            Les migrations chinoises : 7 millions de Chinois entrent en Malaisie entre 1840 et 1940. (page 179)

            « Quel bilan chiffré peut-on tirer de ces migrations à l’échelle du globe, résultat des chocs impériaux ? Si près de 15 millions de coolies chinois quittèrent leur pays pour travailler dans le monde entier (Canada, Australie, Etats Unis aussi,  qui mirent tous en place des politiques de quotas et en limitèrent la venue par crainte de perdre leur identité blanche), ce fut principalement en Asie du Sud Est que la diaspora chinoise fut la plus marquante. .. » (page 179)

            Discussion et questionnement sur le colonial et le postcolonial

            L’auteur place son analyse dans le champ des sociétés coloniales et des « chocs impériaux » qui seraient la cause des migrations du travail décrites.

            Questions :

            Est-il possible d’interpréter ces migrations comme étant celles d’un rapport de domination coloniale, de « transaction hégémonique » ?

1 – sans comparer l’ensemble des mouvements migratoires européens, indiens ou chinois, car, et comme indiqué, les migrations « blanches » furent également importantes au cours de la même période.

2 – sans s’interroger sur les causes de ces mouvements, c’est-à-dire l’histoire des pays d’émigration, et pas uniquement sur celle des pays de colonisation, à titre d’exemple pour l’Europe, les famines de l’Irlande, et pour la Chine, la répétition de famines tout au long de la période examinée, dont les causes ne furent pas nécessairement liées aux initiatives impériales des puissances européennes : des dizaines de millions de morts au cours des famines des années 1850 (la révolte des Taiping), puis 1876-1879,etc… ?

N’est-il pas possible de comparer certaines de ces migrations du travail avec celles des femmes indonésiennes en Arabie Saoudite ? Coloniales ou  postcoloniales, dans le champ d’un rapport de domination coloniale ?

A lire un article du journal La Croix intitulé « Le dur destin des domestiques indonésiennes en Arabie saoudite » (28/06/2012)

« Parmi 1,2 million de travailleurs domestiques indonésiens dans le royaume, nombreux ceux qui dénoncent des mauvais traitements… comme de l’esclavage moderne… »

            Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Arabie Saoudite et Maroc: deux bonnes nouvelles!

Humeur Tique : Arabie Saoudite et Maroc, deux bonnes nouvelles dans l’actualité de ces deux grands pays musulmans !

A Ryad, en Arabie Saoudite, les femmes bravent les autorités politiques et religieuses : considérées comme mineures par la loi, elles n’ont pas le droit de prendre le volant de leurs voitures.

            Elles ont donc décidé de braver cette loi rétrograde en prenant le volant.

Un point marqué contre la condition inégalitaire à laquelle elles sont soumises !

&

A Rabat, au Maroc, Mohammed VI, le roi, vient de décider de proposer à son peuple la mise en place d’une monarchie de type parlementaire.

Il pourrait s’agir bien d’une véritable révolution politique.