Publiée sur le blog du 27 avril 2013

Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés !

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !

Soit 6 sur 10 !

Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !

Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !

Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?

Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation.

Pour protéger son gaz et son pétrole ?

Curieux oubli, non ?

Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…

Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !

Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats !

Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !

Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !

Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre !

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

NOËL 2021

Une Église de France en péril ?

            Pour les citoyens français qui ont baigné dans le christianisme jusqu’à ce jour, il est sans doute difficile de proposer le bon diagnostic sur la situation du christianisme de leur pays, tout en étant, plus que beaucoup d’autres, conscients de ce qui ne va pas et de ce qui va encore au chœur de l’Église de France.

            Déclin inéluctable,  rien n’est moins sûr, car tout au long de sa longue histoire millénaire, elle a traversé beaucoup d’épreuves, en revenant à l’essentiel, la liberté de conscience et l’amour des autres.

            S’il est vrai que de multiples signes manifestent la perte d’influence de l’Église de France dans notre pays, comme vient d’ailleurs de le souligner le livre « L’archipel » de Jérôme Fourquet que nous avons brièvement analysé sur le blog, je ne partage pas, en effet, son diagnostic pessimiste.

Tout au long de son histoire, souvent très mouvementée, il est vraisemblable que le même diagnostic aurait pu être fait, alors que l’Eglise catholique est toujours vivante, après plus de deux millénaires d’existence.

Sur une période historique courte, dans ma paroisse familiale de Montbéliard, j’ai pu observer au fur et à mesure des années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale son déclin, baisse de fréquentation, baisse du nombre de baptêmes, de mariages et de communions, alors qu’en face une religion encore inconnue dans le Pays de Montbéliard montait en puissance et manifestait une vitalité qui semblait manquer au christianisme.

Ce déclin était d’autant plus surprenant que la paroisse de Montbéliard avait été au cœur de la Résistance et qu’elle avait donné un exemple formidable de patriotisme, de dévouement, et de sacrifice aussi bien parmi ses prêtres que parmi ses fidèles.

Au cours de mon enfance, j’ai gardé le souvenir impérissable du jeune séminariste Robert Cuenot, ami d’un de mes frères aînés, qui fut fusillé par les Allemands en 1944 au Fort Hatry à Belfort.

Au cours de la guerre de 1914-1918, quatre enfants de ma famille paternelle du Haut Doubs dans le Jura de la « Petite Vendée », avaient servi la France : le plus jeune fut tué la veille de ses vingt ans, le deuxième, prêtre fut gazé, le troisième fut mutilé, et le quatrième blessé et meurtri physiquement par cette boucherie.

Les luttes politiques entre cléricaux et anticléricaux n’avaient pas entamé leur patriotisme.

Le diagnostic

Incontestablement, l’Église catholique traverse une mauvaise passe, mais elle dispose des ressources qui lui donneront la possibilité de rebondir, car ses fidèles et ses serviteurs dans nos paroisses sont le fruit d’une sorte de sélection naturelle religieuse qui s’est cristallisée dans un noyau chrétien très vivant et capable de rebondir.

Notre pays souffre d’une grave crise de désagrégation nationale due à un scepticisme généralisé, à un relativisme  culturel agressif d’après lequel toutes les cultures se vaudraient, quel que soit le modèle civil et religieux qu’elles proposent.

La solution n’est pas entre les mains de la laïcité dont les mouvements ont été bien incapables, depuis le début du vingtième siècle, de proposer un « substitut » de croyances qui réponde aux attentes des citoyens. C’est d’ailleurs le constat fait par l’écrivain Jean Marie Rouart, un être humain a besoin de croire…

       Vous connaissez dans nos provinces des mouvements laïcs qui luttent contre la mainmise de l’Islam sur notre histoire et sur notre culture ? Le baptême républicain ?

Alors qu’il existe un laissez faire religieux dans nos provinces, une société de la Libre Pensée combat la place qui a été faite à une statue de Saint Michel en Vendée ! Qu’a-t-elle fait contre l’islamisme en Vendée ou ailleurs ? Qu’a-t-elle fait pour que l’école reste laïque et que les enfants  aient appris à aimer la République ?

      La France n’a pas résisté à une mondialisation d‘échanges sans contrôle, encouragée par une Europe ouverte à tous les vents, et à des flux de migrants qu’elle était bien incapable d’intégrer, et même d’accueillir, sous le prétexte de droits de l’homme que les étrangers brandissent comme des drapeaux, alors que dans leur pays d’origine, ils n’existent le plus souvent pas.

        A beaucoup d’égards, notre pays représente un pays de cocagne pour tous les migrants réguliers ou irréguliers du Maghreb ou d’Afrique noire qui viennent chez nous, d’autant plus que par obsession d’une vue sociétale ou électorale, certains partis politiques ont embrassé leur cause, avec le soutien de très puissantes ONG souvent financées par nos impôts.

            L’année 1968 a marqué un saut dans l’inconnu en donnant la priorité à la jouissance immédiate, « faites l’amour et pas la guerre », aux biens de consommation, avec le soutien des chaines de télévision, le règne des images, et de nos jours, le règne des tweets et des réseaux sociaux.

            La révolution de 1968 est intervenue 20 ans après la deuxième guerre mondiale, et 50 ans après la boucherie de 1914-1918.

            L’Église de France n’a pas su résister à ces facteurs de désagrégation et s’est installée dans une sorte de confort rituel dont elle avait l’habitude, avec une difficile adaptation des rites et des pratiques à ce monde nouveau caractérisé par un individualisme forcené et par une addiction aux images et aux réseaux sociaux.

            La société actuelle est moins disciplinée, et semble moins sensible que l’ancienne aux rites sacrés qui ponctuaient les années, au décor, à sa munificence, à la beauté de nos églises romanes ou gothiques, aux chants en latin, au chant grégorien, à des homélies pas toujours compréhensibles à nos oreilles… Les cérémonies qui lui plaisent, et même l’enchantent, sont celles où les fidèles manifestent leur joie en chantant et en dansant, avec des chœurs et des musiques entrainantes.

            L’immigration africaine a apporté une touche festive à certaines cérémonies de l’Église de France.

            L’Église est restée frileuse  en refusant de faire évoluer une partie de son clergé vers le mariage des prêtres pour ceux d’entre eux qui le souhaitaient, et vers l’intégration des femmes dans les rangs du clergé sous une forme à définir : d’autres branches du christianisme ont effectué ces choix il y a bien longtemps, alors qu’à ces époques anciennes, le christianisme n’était pas ébranlé comme aujourd’hui.

            Dans nos paroisses, les femmes constituent les véritables abeilles des ruches chrétiennes.

Les défaillances :

Pas plus que la République, l’Église de France n’a su répondre aux défis de l’acculturation des populations immigrées, et en ce qui la concerne, à une forme nouvelle de « missions étrangères» au sein même de notre société.

            L’Islam est en France en pleine progression depuis les années 1980-1990, parce qu’il a accompagné les flux de migrants venus d’Afrique, en ayant l’avantage de leur proposer un « hébergement » culturel, religieux, et social de type collectif, comme chez eux.

Rappelons que cet « hébergement » est, animé par un Islam qui ne distingue pas entre la vie religieuse et la vie civile, alors que beaucoup de femmes et d’enfants arrivaient et arrivent encore en France sans parler notre langue : une forme d’abandon culturel et social !

            L’Islam de France n’a pas encore réussi à opérer une mue républicaine qui lui permette de faire confiance à ses fidèles, en leur laissant leur liberté de conscience de croire ou de ne pas croire, et de croire ou de ne pas croire au dieu de leur choix.

            Rappelons que dans la quasi-totalité des pays musulmans, les chrétiens ne sont pas les bienvenus, qu’ils sont persécutés, ce qui n’a plus été le cas dans notre pays depuis les guerres de religion entre chrétiens : il est sans doute plus facile de faire peur, d’agiter le spectre des mécréants que de convaincre hommes, femmes, et enfants, des principes d’une religion.

            Les persécutions ne seraient-elles pas le bon baromètre du niveau de civilisation des pays concernés ? La peur des contagions religieuses ?

            Dans un lointain passé, notre pays a connu les guerres de religion entre catholiques et protestants, alors qu’ils faisaient partie de la même communauté religieuse, tout comme de nos jours encore, l’Islam est déchiré par de multiples fractures et guerres intestines : le Moyen Orient est une caricature de l’Islam avec une floraison d’interprétations du Coran ou de ses hadiths, mais tout autant de ses fatwas se condamnant les unes les autres.

 Nous ne voulons à aucun prix de cela en France, mais il faut un certain temps historique pour que l’Islam du XXIème  siècle arrive enfin à un âge de sagesse, je dirais volontiers d’une sagesse évangélique. Certaines de ses confréries, notamment en Afrique noire, avaient opté au XXème siècle pour cette version de l’Islam.

Les persécutions, jusqu’à la mort, ne résoudront pas les problèmes de l’Islam, de même que les persécutions en Asie, en Chine ou au Japon, dans les siècles passés et aujourd’hui encore, n’ont jamais éteint les braises du christianisme.

Il suffit de lire quelques-uns des textes d’auteurs chinois ou japonais pour avoir une idée des persécutions que les premiers chrétiens de ces pays ont subies, alors que souvent les autorités impériales sous influence confucéenne  avaient dans un premier temps bien accueilli les missionnaires étrangers.

Ce fut notamment le cas pour des missionnaires jésuites français qui jouèrent un rôle important à un moment de l’histoire impériale chinoise, mais avec une longue interdiction de deux cents soixante ans à partir du début du XVIIème siècle, de même que d’autres furent, dans un premier temps, bien accueillis dans la Cochinchine non coloniale.

Au Japon, le christianisme ne fut jamais bien accueilli, et le roman de Shûsaku Endô, « Silence », propose une très belle évocation des persécutions barbares qui frappaient les missionnaires catholiques.

Les civilisations asiatiques craignaient de voir ébranlées les fondements collectifs de leurs civilisations, et le régime communiste chinois s’est assez facilement installé dans l’héritage impérial d’une obéissance collective et du respect de l’autorité qui n’ont jamais eu d’égal en France.

Le christianisme n’a jamais complètement disparu en Chine de même qu’il n’a jamais eu le temps de s’implanter, mais il est très possible qu’il retrouve un jour des couleurs, face à la dictature communiste, avec un peuple intelligent, de mieux en mieux formé et sensible à un message de liberté religieuse et de service d’autrui.

Les œuvres de François Cheng  sont là pour témoigner d’un message évangélique qui continue à avoir des braises en Chine.

Dans son livre « L’évangile selon Yong Sheng », son auteur Dai Sijie, décrit les parcours ténébreux ou mortels qu’ont été obligés de suivre les chrétiens de Chine, avec la victoire du révolutionnaire communiste  Mao Tsé Toung en 1949.

Avec la richesse de ses élites intelligentes et cultivées, la Chine communiste ne résistera pas toujours aux aspirations de liberté de penser et de croire qui fermentent depuis l’Empire Chinois, avec une redistribution des pouvoirs entre l’Etat et ses provinces. L’Empire communiste de Chine ne pourra guère faire mieux que l’Empire communiste soviétique qui distillait une autre doctrine totalitaire, et qui s’est écroulé en 1989.

Dans toute analyse historique et planétaire du christianisme, on retrouve toujours les liens très étroits que cette religion, comme les autres, entretient avec la culture et les croyances des sociétés d’accueil et la peur légitime des régimes en place de faire de la place ou  trop de place à des religions qui les déstabilisent dans leur fondement, en prônant la liberté de conscience, l’amour des autres, même mécréants, et le refus des persécutions.

La France est confrontée à un problème du même type, à savoir l’accueil d’une population d’une autre religion et culture qui n’accepte pas toujours nos règles de vie nationales, et qui déstabilise les fondements de la République.

Le message du christianisme est sans doute le seul message révolutionnaire qui puisse assurer le bien commun, la liberté de conscience et l’amour du prochain, et non la persécution de celui ou de celle, les « mécréants »  qui ne partagent pas les croyances des sociétés notamment musulmanes ou asiatiques.   

Jean Pierre Renaud          Tous droits réservés

Sur les fleuves  Sénégal, Niger, Congo, ou sur les côtes algériennes,(1) les professionnels de l’immigration clandestine, vont ajouter une nouvelle corde à leur trafic !

Car si les citoyens français ignorent presque tout de nos systèmes de contrôle et d’accueil de migrants ou de réfugiés, ça n’est pas du tout le cas des pros du business africain de l’immigration clandestine. Et cela continue…

Avec le nouveau titre de séjour « métiers en tension » défendu par le binôme Darmanin-Dussopt revenants de l’ancien PS et de l’ancien UMP, les deux partis incapables de trouver une solution politique pendant plusieurs dizaines d’années !

Une nouvelle entourloupe sur l’immigration !

Vous ne pensez pas que ces gens-là prennent les Français pour des cons ?

Notre pays est la proie de toutes sortes d’intrusions avec la complicité de groupes politiques, culturels, économiques, de businessmen de la bienfaisance…

Depuis les années 1980, nous accueillons des         sans-papiers qui sont régularisés au fur et à mesure par vagues, ou que la France entretient… a-t-été instituée la mesure du  regroupement familial justifié ou non, compte tenu des coutumes de nombreux pays d’origine,…se sont développées les demandes d’asile de vrais ou de faux réfugiés… la Présidence Sarkozy a imposé l’accueil de mineurs étrangers…

Nous fera-t-on croire que la quarantaine d’enfants prétendument non accompagnés et transportés par un navire ONG réponde aux critères de l’asile ? Qui a payé leur voyage ?

Seule solution, revoir  au cas par cas chaque accord d’immigration ! Mais il faut du courage !

Jean Pierre Renaud  Tous droits réservés

  1. (l’Algérie bénéficie d’un statut privilégié depuis son indépendance…)

Récemment, une quinzaine de ministres à Alger, mais Motus et Bouche cousue !

« L’Algérie n’était pas comme les autres colonies »

Par Benjamin Stora

Interview Frédéric Hervé et Stéphane Vernay dans Ouest France des 19-20 février 2022, page 6

Un petit commentaire

            Une fois de plus, l’historien mémorialiste de l’Algérie et de la guerre d’Algérie (1954-1962) à laquelle il n’a pas participé, étant donné qu’il a quitté l’Algérie à l’âge de 12 ans (issu d’une ancienne communauté algérienne), continue à faire de l’agit-prop aujourd’hui mémoriel et hier trotskiste. Des collègues le citent en parlant  d’un « historien engagé ». 

Depuis des années, avec un écho sur le blog, j’ai analysé ses déclarations et écrits sur l’objet de cet interview, et « Error humanum est, perseverare diabolicum » (1), je continue à contester le bienfondé du discours Stora, en l’absence de toute enquête statistique sérieuse sur ce sujet sensible, alors qu’il a lancé ce Schmilblick (2) depuis plus de dix ans !

L’intéressé a beau s’être trouvé des parrainages dans l’histoire de France, il n’a jamais communiqué sur l’histoire quantitative, celle qui l’aurait fondé à accréditer son discours mémoriel.

Je serais tenté de dire qu’une fois de plus le mémorialiste a trouvé une oreille attentive et compatissante auprès d’un grand journal de l’Ouest, lequel avait l’occasion de confronter un tel discours à celui par exemple de deux autres historiens, Pierre Vermeren ou Jean Sévillia.

Jean Pierre Renaud  Ancien Officier SAS du Contingent

  1. Voir « Citation du Jour Ouest France »
  2. Objet imaginaire, Pierre Dac, 1950

Accords d’Évian

Guerre d’Algérie 1954-1962

Appel aux Anciens du Contingent et à leurs familles !

Boycottons la commémoration Présidentielle des Accords d’Évian du 19 mars 2022 !

En 1962, les Français ont fait Ouf !

  1. La France a abandonné le pouvoir à un FLN, toujours au pouvoir soixante ans après, alors qu’il n’a jamais respecté les accords d’Evian.
  2. En abandonnant tous ceux, hommes ou femmes de France ou d’Algérie qui avaient cru à la parole de la France.

&

Le Président actuel est  « brouillé » avec l’Histoire de France et avec l’Histoire de nos frères et de nos sœurs d’armes en Algérie.  Jean-Marie Rouart

(Le Figaro du 13 décembre 2021, page 18)

« Emmanuel Macron, cinq ans de brouilles avec l’Histoire de France »

Une citation de Jean-Marie Rouart

«… En matière d’Histoire, ce compendium de la folie et de l’inconséquence des hommes, Emmanuel Macron a tout faux. L’ayant montré jusqu’à plus soif dans ses déclarations sur la colonisation « crime contre l’humanité », son appel à la « déconstruction de l’histoire de France », son déni de la « culture française », il persévère en ouvrant avec une insigne légèreté les archives de la guerre d’Algérie et en faisant appel aux historiens pour  bâtir une histoire européenne… »

&

Non, Monsieur Macron, notre sacrifice pour la France mérite mieux que celui d’être un des joujoux d’un caméléon mémoriel : un coup d’un côté, un coup de l’autre, et ainsi de suite,  dans votre marketing politique de réélection !

Non, Monsieur Macron, vous n’êtes pas un exemple pour la jeunesse de la France !

&

Nous Boycotterons cette Commémoration Présidentielle

Jean Pierre Renaud

Ancien Officier SAS

Soummam – Algérie 1959-1960

Deux images de ce conflit puisées dans mon livre de souvenirs :

La première

« Chemini le 9 janvier 1960

« … Ce soir mon garde du corps Kabyle m’a fait cadeau d’une couverture. Il multiplie les gestes gentils.

« Il faut faire plaisir à mon lieutenant. C’est la première fois que je reçois une carte de France depuis six ans. Vous m’avez rattaché à la vie. »

Je lui en avais envoyé  une. C’est mon chauffeur et mon garde du corps et le seul moghazni (que j’ai avec moi). Ancien chef terroriste d’un village de ma circonscription, presque tué au cours d’une opération en juin 1959, fait prisonnier, dégoûté de la vie de fellagha, je l’ai pris avec moi en octobre 1959… » (page 142)

C’était un type formidable (Belaloui). Je lui avais envoyé cette carte au cours de ma permission de Noël 1959.

La deuxième

«  Vieux Marché le 26 avril 1960

« … Ce matin, au passage, sur la route, des enfants m’ont jeté des bouquets de fleurs dans la jeep. Au retour, j’en ai ramené quatre pour leur faire faire un tour de jeep. J’ai mis leurs fleurs en vrac sur la table, un vrai décor champêtre… »

Jean Pierre Renaud        Tous droits réservés

L’Islam en France

Le « Biais » statistique « Intime » ?

Questions sur les sondages

L’exemple du sondage sur la population musulmane en 2019 ?

IFOP Le Point Fondation Jean Jaurès

JF/FK N°116 646 Septembre 2019

Cité par Mme FatihaAgag-Boudjahlat

« Etude auprès de la population musulmane en France, 30 ans après l’affaire des foulards de Creil »

Brève définition du concept « biais » :

Dans une enquête statistique, caractéristique d’une question ou d’une démarche qui a pour conséquence de générer des erreurs dans les résultats ou l’interprétation des résultats de l’enquête.

Notre petit résumé :

Du 26/08/2019 au 9/09/2019 : un échantillon de 1012 personnes

Nos questions ?

La base de calcul de la population ? Comment établir la base de calcul d’un échantillon représentatif d’une population mal identifiée ? De personnes de religion ou d’origine musulmane ?

La méthodologie :

En 2019, sur un échantillon 1012 personnes représentatif de la population de religion ou d’origine musulmane âgée de 15 ans et plus interviewée par téléphone du 26/08/2019 au 9 septembre 201915 ans et plus ? Par téléphone ? Sur deux fois quatre jours ouvrables (hors vendredi, samedi, dimanche) ?

Comment établir une cohérence statistique, pour ne pas dire scientifique, avec plusieurs sondages antérieurs sur le même sujet avec des échantillons de tailles et d’âges différents, 536, plus de 18 ans, en 2010, pour le Figaro, 547 en 2011, plus de 18 ans, pour Marianne, 15 459 en 2016, plus de 15 ans, du 13/04 au 23/05/16 pour l’Institut Montaigne ?

Le public visé : Il parait évident que ces variations de données mériteraient une explication, d’autant plus qu’il s’agit d’un objet de sondage très particulier puisqu’il met en cause la vie intime, les convictions des personnes, d’autant plus sensible qu’il s’agit d’un public très difficile à toucher.

Il est évident que le même objet de sondage soulèverait le même type de difficulté dans le public chrétien ou juif.

Le téléphone n’est sûrement pas le bon instrument de « confession ».

Autre question, les dates des sondages ? Il parait évident que les contextes historiques ont changé entre 2011 et 2019.

Le témoignage de Fatiha Agag-Boudjahalat dans un livre fort intéressant intitulé « Les Nostalgériades » Nostalgie Algérie Jérémiades » (pages 71 et suivantes) en dit plus long sur le sujet que mes propres commentaires. L’auteure est née à Montbéliard.

L’auteure fait partie du groupe très dynamique de femmes françaises d’origine musulmane qui luttent contre un patriarcat qui n’a ni frontières, ni religion, notamment la musulmane, que certaines féministes « bourgeoises » et « blanches » ont tendance à cautionner sous un prétexte multiculturel.

A propos de ce sondage de 2019, qu’elle cite, elle écrit : «  Ce genre de sondages ou d’études qui se multiplient sont classiquement biaisées par l’échantillonnage peu représentatif, souvent trop masculin, par les dates auxquelles ils sont réalisés, la proximité avec un attentat ou une focalisation dans les médias sur un sujet en lien avec l’islam ou l’intégration des enfants d’immigrés induiront une posture de défense. Posez n’importe quelle question à un musulman sur l’islam, et la réponse sera un acte de foi, quel que soit son degré de pratique religieuse. La question même est perçue comme une intrusion, voire une agression. Et c’est un acte de foi facile, comme le soulignait avec humour Ali Al-Wardi. Les réponses au sondage de la fondation Jean Jaurès étaient faciles et vaniteuses, parce qu’elles n’engageaient à rien, n’exposent à aucune conséquence, ne se traduisent par aucun effet ou perte d’opportunité. La question était donc mal posée. Elle donnait l’impression d’une compétition entre civilisation et style vie musulmans avec la France et son système politique. Répondre que la loi islamique primait était non seulement un acte de foi facile, un doigt d’honneur à l’interrogateur, et un élément du dispositif d’estime de soi. Ce qu’explique Axel Honneth en ces termes : « L’honneur ou la dignité traduit le degré d’estime accordé à la manière dont cette personne se réalise dans l’horizon culturel d’une société….

L’existence même de ce genre de sondages est vécue comme une humiliation qui conduit plus un sondé à surcompenser par une fanfaronnade. A l’exception des islamistes les plus durs, qui peut souhaiter que s’applique en France la charia en matière pénale ou familiale. Ce sondage donne à croire qu’il s’agit de juger de la qualité, de la reconnaissance de la supériorité d’un mode de vie sur un autre, et la religion intriquée avec l’identité des descendants d’immigrés, ces questions humilient. Les musulmans étant sommés de prendre parti pour la France contre leur culture, beaucoup choisissent de se défendre. » (pages 72,73,74,75)

Je conclurai cette courte chronique en rappelant le calendrier tout à fait curieux de ce sondage, à la fin d’un été qui a vu sans doute de nombreux immigrés ou enfants d’immigrés, français, binationaux, ou bénéficiaires d’une carte de séjour, aller se reposer dans ce que l’auteure citée plus haut dénomme le « bled », c’est à dire du 26 août 2019 au 9 septembre 2019 : un bled qui a été transformé depuis la guerre d’Algérie (1954-1962).

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

&

Questions mémorielles : la guerre d’Algérie et  les mémoires coloniales ?

Une question posée aux Universités qui ont sans doute peur de s’aventurer dans le domaine des enquêtes statistiques qui troubleraient incontestablement la loi du silence ?

Ces sujets ont été abordés et  traités à de multiples reprises sur le blog en faisant notamment référence aux analyses scientifiques de Maurice Halbwachs sur la mémoire collective et aux discours mémoriels de toute  nature, trop souvent idéologiques ou politiques, qui tentent de se substituer tout à la fois à l’histoire et aux enquêtes statistiques pertinentes.

Le texte ci-dessus revient sur le sujet des sondages  et  des enquêtes statistiques qui proposent de cerner une partie de ce sujet sensible, et tabou : a-t-on peur de la vérité ? Est-ce que l’Université ne devrait pas prendre une initiative, qui l’honorerait, d’une grande enquête statistique sérieuse et transparente sur le sujet ?

Il y a quelques années, la Fondation Jean Jaurès s’était emparée d’une partie du sujet, mais sans convaincre, comme je l’avais expliqué sur le blog du 29/01/2015, voir  ci-dessous :

IFOP et Guerre d’Algérie : une enquête de mémoire pertinente ?

L’enquête IFOP d’octobre 2014 pour la Fondation Jean Jaurès et le journal Le Monde :

« Le regard des Français sur la Guerre d’Algérie, soixante ans après la « Toussaint rouge »

Les résultats de l’étude :

« A – Le souvenir spontané et les représentations associées à la Guerre d’Algérie »

B – La mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie et les relations franco-algériennes »

La Fondation Jean Jaurès m’a communiqué les résultats de cette enquête et je la remercie

Les questions que pose cette enquête ?

            Questions sur le langage tout d’abord ?

            Est-il possible de cerner le sujet de la mémoire que les Français ont, en 2014, de la guerre d’Algérie, en associant dans la grille du questionnaire des concepts aussi différents, pour ne pas dire ambigus, contradictoires, ou faussement compréhensifs au sens « logique », que « regard », « souvenir spontané » « représentations associées » « mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie », « Contemporains de la guerre d’Algérie » ?

            Les « contemporains de la guerre d’Algérie » auraient de nos jours plus de 65 ans, et concernent les deux dernières tranches d’âge de cette enquête : les réponses aux questions posées sont –elles donc représentatives ?

            « Mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie », un titre qui laisse à penser qu’il y a eu confusion entre la colonisation et l’Algérie, ce qui est inexact, même si certains chercheurs ou même historiens veulent nous faire croire le contraire.

            Questions sur la grille du questionnaire en deuxième lieu ?

            Avant d’aller dans les deux parties de cette enquête, une double question préalable de méthodologie :

  •  celle qui dans la partie A questionne toutes les classes d’âge sur des contenus qui s’inscrivent dans une grille de chronologie qui manque de pertinence avec ces classes d’âge,
  •  et celle  qui fait la distinction pertinente entre les « contemporains » et les autres, mais sans donner la définition statistique du questionné « contemporain ».

A – Le souvenir spontané et les représentations associées à la Guerre d’Algérie

            Question – L’événement le plus marquant de la guerre d’Algérie, c’est… ? En premier ? En deuxième ? En troisième ?

                Sont énumérés les événements cités par le questionnaire qui viennent dans l’ordre suivant en pourcentage des citations :

            L’arrivée des pieds noirs (59%), une guerre de libération (54%), le retour du général de Gaulle (41%), une défaite pour la France (38%), l’abandon des harkis (38%), les attentats du FLN ( 29%), le recours à la torture par l’armée française (27%), le putsch des Généraux et l’OAS (14 %).

            L’institut publie en page 8 une grille très sophistiquée des questionnaires par personne interrogée, une structure dont au moins un des éléments fait problème, celui des âges :

            Age de l’interviewé(e)

Moins de 35 ans

18 à 24 ans

25 à 34 ans

35 ans et plus

35 à 49 ans

50 à 64 ans

65 à 69 ans

70 ans et plus

            Il parait tout de même difficile d’admettre que les générations nées après 1962, aient pu avoir un « souvenir spontané » de la plupart, sinon de presque tous les événements cités.

Outre le fait, que ce questionnement ne tient pas compte de la composition du public interrogé, ancien pied noir ou descendant, français immigré ou harki, etc …, une méthode statistique qui fait peser une suspicion légitime supplémentaire sur la représentativité de cette enquête.

            Le même type de suspicion légitime peut exister pour la question suivante – :

«  Le jugement sur le comportement de la France à l’égard des différentes populations concernées par la guerre d’Algérie

Question : diriez-vous que depuis la fin de la Guerre d’Algérie jusqu’à aujourd’hui, la France s’est plutôt bien ou mal comportée   ?

A l’égard les Pieds Noirs, le peuple algérien, les Français issus de l’immigration algérienne, les Harkis (c’est-à-dire les Algériens favorables à l’Algérie française) »

en interrogeant donc une population française qui, dans ses âges et ses origines, ne peut pas, sur le plan historique, porter un tel jugement, d’autant moins si l’enquête ne tient aucun compte du nombre de personnes interrogées qui sont précisément issues des différents courants de population impliqués.

B – La mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie et les relations franco-algériennes

L’impact de l’indépendance pour l’Algérie et pour la France

            Comment mettre sur le même pied la mémoire de la colonisation et celle d’Algérie, même si un historien bien connu a tendance à confondre  ces deux mémoires, sans jamais avoir pris l’initiative de les faire à la fois mesurer et distinguer ?

            Comment, telle qu’est rédigée cette question, se mettre à la place de l’Algérie ?

            Question : Diriez-vous que l’indépendance de l’Algérie a été une bonne ou mauvaise chose… ?

            A la différence de la question précédente, le questionnaire fait la distinction entre contemporains de la guerre d’Algérie et les autres non spécifiés, mais sans donner la définition retenue pour les « contemporains »

            Comme nous l’avons indiqué plus haut, cette absence de définition, aussi bien sur le plan du langage que sur le plan de sa représentativité statistique, fait peser un sérieux doute sur les résultats proposés.

            « La place accordée à la guerre d’Algérie dans les médias et à l’école »

Question : Selon vous, avez-vous l’impression que l’on parle trop, pas assez ou comme il faut de la Guerre d’Algérie ?

Le questionnaire distingue à nouveau entre les « contemporains » et les autres, mais il parait difficile d’interroger les « contemporains » de cette guerre sur ce qui se passe à l’école, sauf à avoir interrogé les enseignants et peut-être les parents d’élève.

En conclusion, cette enquête apporte quelques lumières sur le sujet de la mémoire de la guerre d’Algérie, mais il est regrettable que celle-ci n’ait pas procédé à un cadrage statistique rigoureux des questions posées par rapport au public interrogé, avec des impasses qui font peser une suspicion légitime sur ses résultats.

Jean Pierre Renaud    Tous droits réservés

2021 – Bilan d’activité et réflexions

Depuis sa création en 2010, le blog a eu 46 636 « Visites », correspondant à 69 561 Pages Vues, d’après les définitions du blog. 

En 2021

Visites = 1 913

Pages Vues = 3 657

Ce blog, libre de toute allégeance,  fonctionne à la manière d’une petite bibliothèque que les visiteurs peuvent fréquenter en toute liberté.

Au fil des jours, des mois et des années, depuis 2010, j’ai abordé une grande variété de sujets, portant sur l’actualité, récemment sur le Mali, l’Algérie, l’islam, la laïcité, et l’Eglise de France, mais j’ai toujours tenté de conserver les fils conducteurs que je m’étais proposé de suivre au fur et à mesure des années, la publication d’analyses et de récits qui ont jalonné la période coloniale, des témoignages, par exemple ceux de Gallieni, de Lyautey, ces « inconnus », de Loti », lesquels ne cachaient pas la vérité coloniale, d’écrivains voyageurs aussi tels qu’Albert Londres ou Jacques Weulersse et un ensemble d’analyses d’historiens qui ont proposé « leur » version de la période coloniale et postcoloniale : avec une ambition, celle de tenter de représenter ce que fut la période coloniale, et de dénoncer toutes les interprétations idéologiques de ce passé, qui continuent à faire fureur de nos jours, dans certains milieux. André Gide et Claude Lévi-Strauss ont jalonné ce parcours.

Un de mes auteurs préférés fut incontestablement Henri-Brunschwig dont j’appréciais tout à la fois la rigueur et le sens de la distanciation historique nécessaire, en concurrence avec le philosophe sinologue François Julien dont les analyses fouillées sur la philosophie chinoise m’a toujours aidé à décaler le regard que je tentais de porter sur l’Occident.

En lisant les œuvres du grand lettré africain Hâmpaté Bâ, je me suis retrempé dans l’histoire coloniale du terrain, haute en couleurs, grâce aux récits et aux portraits proposés avec son regard tout à la fois critique et ambivalent, à l’image d’une colonisation aux deux visages du jour et de la nuit. Adu.Boahen ainsi que Ki-Zerbo m’ont proposé leur lecture de l’histoire africaine.

Mon blog s’est intéressé aussi au dossier des legs de la colonisation selon les pays colonisateurs, à l’Algérie aussi, et aux auteurs qui ont analysé les deux guerres d’Algérie et d’Indochine, sous le thème « Parole de la France » : André Malraux, Henri Kissinger, Graham Green, Pierre Brocheux, Général Gras, Général Giap, Lucien Bodard, Hugues Tertrais, Nguyen khac Vièn, Hélie de Saint Marc…

 Je me suis attaché entre autres à dénoncer les discours de chercheurs qui surfent sur le marché des mémoires qui tentent de nous faire croire que la France de la Troisième et Quatrième République avaient une culture coloniale, et même impériale : sont visés particulièrement les publications de l’équipe Blanchard-Lemaire- Bancel.

Cette équipe a proposé une vision historique de la réalité coloniale en métropole affectée de graves carences scientifiques et statistiques, faute d’avoir procédé à une analyse fouillée et quantitative des vecteurs de la propagande coloniale supposée et de ses effets : en particulier, aucune analyse du vecteur presse, le seul mesurable tout au long de la période examinée ! Ces historiens surfent sur des concepts encore à la mode, la victimisation et la repentance, en ignorant, semble-t-il, l’histoire coloniale factuelle, concrète et tout autant la quantitative, celle des chiffres.

Ils se sont approprié le gisement politique et électoral que constitue la population d’origine immigrée pour de nombreux groupes de pression, et la plupart du temps, ils ne sont jamais plongés dans les témoignages écrits, nombreux, qui ont jalonné cette période, l’histoire concrète, celle de « L’Autre », le fameux « Indigène » du terrain : comme si l’esclavage et les castes n’y avaient jamais existé !

Il convient de préciser que leur propagande s’est développée d’autant plus facilement que, même pour certains historiens « réputés », les mémoires rivalisent avec ce qu’on appelait communément « l’histoire ».

Benjamin Stora s’est fait le champion de l’histoire des mémoires en concurrence avec celle de l’histoire (« La guerre des mémoires ») : seul problème, l’intéressé, aujourd’hui, conseiller du Prince,  n’a jamais eu le courage de faire faire une analyse statistique des supposées mémoires collectives coloniales dont il défend les causes.

Parmi les auteurs de la période postcoloniale, je citerai Fatiha Agag-Boudjahlat, Hélène Blais, Paul Bairoch, John Richard Bowen, Frederick Cooper, Catherine Coquery-Vidrovitch, Sophie Dulucq, Armelle Enders, Bouda Etemad, Frantz Fanon, Claire Fredj, David Galula,  Daniel R.Headrick, Maurice Halbwachs Marc Michel, Moussa Konaté, Ahmadou Kourouma, Jean François Klein, Claire Laux, Pap Ndaye, Yves Lacoste, Daniel Lefeuvre,  Elise Huillery, Kwasi Kwarteng, Jacques Marseille, Walter Ben Michaels, Guy Pervillé, Michel Renard, Bernard Rougier, Marie Albane de Suremain, Emmanuelle Sibeud, Isabelle Surun, Edward W.Said, Pierre Singaravelou, Marie-Claude Smouts, Benjamin Stora, Sylvie Thénault, Sanjay Subrahmaniayan,  Pierre Vermeren, Eugen Weber …

Les deux œuvres d’Edward W.Said, « Culture et Impérialisme » et « L’Orientalisme » ont fait l’objet d’une lecture critique à l’origine de milliers de pages vues.

Très récemment, j’ai publié une analyse fouillée du livre intitulé « Corps noirs et médecins blancs » de Delphine Pereitti-Courtis que je rangerais volontiers dans la catégorie d’une « déconstruction » historique non pertinente.

Tout au long de mes lectures et analyses, le fil conducteur a été le plus souvent celui des croyances et des cultures qui ne sont pas toujours « solubles » dans nos propres croyances et cultures.

Jean Pierre Renaud         Tous droits réservés

LE MALI

LCP du 28 décembre 2021

« Mali, les sacrifiés du Sahel »

Peggy Bruguière, Marlène Rabaud

DébatDoc

Jean-Pierre Gratien

Avec la participation de deux excellents spécialistes de l’Afrique, Vincent Hugeux et Antoine Glaser

Le documentaire était intéressant et fort instructif sur la situation du Mali avec l’énumération des plaies qui touchent le Mali.

On redécouvre l’absence d’un État, car l’État colonial, antérieur aux années 1960 était un État artificiel avec des frontières artificielles, l’existence d’ethnies qui ne disent pas leur nom, n’en déplaise aux sociologues ou ethnologues « décoloniaux »  qui accusent la France d’avoir créé les ethnies, la diversité des cultures et des croyances, les réalités d’un clientélisme paternaliste chargé de « rémunérer » ses serviteurs, comme sous notre Ancien Régime, les fractures entre nomades et sédentaires, pour ne pas évoquer l’Algérie et le Sahara, etc..

Nous avons en France et depuis plusieurs dizaines d’années un problème de gouvernance de notre politique étrangère africaine, celui de la culture historique de nos dirigeants, et de plus en plus, celle de leur ignorance de la guerre, faute de connaissances sur le sujet et faute d’expérience des hommes sur le terrain.

Nous sommes revenus à l’époque des conquêtes coloniales, face à une Afrique noire encore inconnue.

Lors des conquêtes coloniales, les gouvernements ignoraient ce qui se passait sur le terrain, et depuis 2014, les gouvernements savent : ils nous  engagent  dans de nouvelles guerres, avec l’accord implicite du Parlement de la République Française.

Je me contenterai de proposer aux lecteurs deux chroniques que j’avais publiées sur mon blog les 25 janvier 2013 et 27 avril 2013.

Publiée sur le blog le 25 janvier 2013

La « Guerre » du Mali avec Hollande !

Mesdames et Messieurs, cessons de jouer sur les mots !

Entre Jules Ferry et François Hollande, quelle différence entre « fait accompli » colonial et « fait accompli » néocolonial ?

Le nouvel article 35 de la Constitution de 1958, une régression de la démocratie républicaine !

            1883 : Jules Ferry, Président du Conseil, fait la guerre au Tonkin, sans demander l’accord préalable du Parlement, alors que la Constitution de 1875 disposait dans son article 9: « Le Président de la République ne peut déclarer la guerre sans l’assentiment préalable du Parlement. »

            La Constitution du 27 octobre 1946 disposait dans son article 7 :

            « La guerre ne peut être déclarée sans un vote de l’Assemblée Nationale et l’avis préalable du Conseil de la République »

            2013, le vendredi 11 janvier, François Hollande, après avoir engagé les forces armées de la France au Mali, déclare quelques jours après : « cette décision que j’ai prise vendredi dernier ». 

Intervention ou guerre ? Il est évident qu’un Président de la République qui fait intervenir nos avions de chasse dans un pays étranger, fut-il réputé ami, accomplit un acte de guerre, avec un risque d’engrenage, engrenage qui a eu lieu, jusqu’à quand ?

La France est donc en guerre au Mali, et il n’est pas interdit de se poser de vraies et bonnes questions sur l’interprétation de l’article 35 de la Constitution, d’un article modifié par le Congrès du Parlement le 23 juillet 2008, et adopté par 539 voix, en grande majorité de la droite, contre 357 voix, en grande majorité de la gauche, mais à la majorité d’une voix seulement pour une majorité constitutionnelle des trois cinquièmes fixée à 538 voix.

Ironie de l’histoire, c’est aussi grâce à une voix, et le vote de l’amendement Wallon, que la Troisième République a atteint, en 1875, sa forme républicaine !

L’article 35 de la Constitution de 1958, celle du général de Gaulle, disposait :

« La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement »

Le Parlement, réuni en Congrès, le 23 juillet 2008 a modifié cet article de telle sorte que le Président de la République dispose à présent d’un droit de faire la guerre sans la faire, et sans le dire.

La Côte d’Ivoire, la Libye, et aujourd’hui, le Mali, sont l’illustration de ce nouvel état d’un nouveau droit constitutionnel qui ne dit pas son nom, car le nouveau texte dispose après l’aliéna 1, cité ci-dessus :

« Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote. Lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Il peut demander à l’Assemblée nationale de décider en dernier ressort.

 Si le Parlement n’est pas en session à l’expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l’ouverture de la session suivante. »

Très étrange rédaction et rédaction inacceptable !

Dans le cas du Mali, le Président de la République engage la France dans ce qu’il faut bien appeler une « guerre »  qui ne dit pas son nom. Le Parlement n’a rien à dire pendant quatre mois, et en dehors d’une session, le même gouvernement peut continuer à faire la guerre en attendant l’ouverture de la session  suivante.

Comment la représentation nationale a pu accepter ce déni de démocratie, d’une France en guerre par la décision de son Exécutif, sans qu’elle ait son mot à dire pendant quatre mois. ?

Après un débat sans vote, le gouvernement peut donc continuer son « intervention » militaire pendant quatre mois, sans demander l’autorisation du Parlement ?

En quatre mois, il peut s’en passer des choses, quand on fait la guerre !

Pourquoi ne pas se demander aussi à quoi peut bien servir la représentation nationale si elle est incapable de se réunir dans l’urgence et donner, ou non, son feu vert, sur un sujet aussi capital pour la vie de la nation qu’une entrée en guerre de la France dans un pays étranger.

Alors, guerre ou pas guerre ? Intervention de nos forces militaires ou guerre ? L’hypocrisie politique des mots !

Autorisation de l’ONU ou non, la France a engagé une nouvelle guerre en respectant la Constitution dans sa forme nouvelle, qui est en soi, une violation de la démocratie républicaine.

Étrangement les mêmes responsables politiques socialistes qui, en leur qualité de députés et sénateurs, les Hollande, Ayrault, Fabius, Bartolone, Bel, etc… avaient voté contre la réforme de 2008, ont endossé très facilement les nouveaux habits d’une République en guerre qui ne dit pas son nom.

En conclusion, pour avoir fait de nombreuses recherches historiques afin de déterminer où se situait le « fait accompli » colonial dans les institutions de la Troisième République, notamment à l’époque des conquêtes coloniales de Jules Ferry et de la Troisième République, soit du fait des exécutants, soit du fait des ministres eux-mêmes, et en avoir tiré la conclusion que le « fait accompli » colonial se situait le plus souvent dans la sphère gouvernementale, je serais tenté de dire que la décision Hollande et tout autant les décisions antérieures de Sarkozy pour la Côte d’Ivoire et la Libye ressemblent fort à des « faits accomplis » du type néocolonial.

Une véritable révolution dans notre conception et le fonctionnement de la République

Giscard a évoqué un néocolonialisme et il n’avait pas tort.

Et pourquoi ne pas rappeler aussi que dans un débat célèbre de la Chambre des Députés sur l’affaire du Tonkin, le 31 juillet 1885, un homme, Clemenceau, s’était élevé contre les initiatives intempestives de Jules Ferry ?

 Avez-vous entendu un homme ou une femme politique de la même envergure dans notre Parlement sur un sujet aussi grave que le Mali, mettre en demeure les députés de droite ou de gauche de prendre clairement position sur ce nouveau conflit ?

Au fond, l’article 35 les arrange bien tous, en leur donnant un drôle d’alibi, celui de la Constitution !

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

Madagascar 2021

« Pleure, ô mon pays bien aimé »

Alan Paton (1948)

Manahoana Malagasy !

            Ce roman superbe sur la ségrégation en Afrique du Sud avait marqué ma jeunesse, et je crois que le même titre résume aujourd’hui la situation de la Grande Ile, plus de soixante ans après son Indépendance.

            Madagascar vit en permanence sous la perfusion des ONG et de l’Assistance Internationale, alors que ce pays magnifique recèle des ressources insoupçonnables et des hommes et des femmes de grande qualité, sacrifiés.

            La grande famine du Sud ? On alerte la planète, et c’est bien, mais qu’ont fait les autorités pour développer leur pays et se mettre en état de défendre ses habitants contre les épidémies et les calamités ?

            Et pendant ce temps-là, on frime ! On construit un superbe stade dans la capitale alors que des enfants meurent chaque jour dans le sud, victimes de l’impéritie de ses gouvernements.

            Réveillez-vous !

            Jean Pierre Renaud          Tous droits réservés

Macron convoque à Montpellier la jeunesse africaine !!!

Rien de moins pour un immense continent !!!

Insolente ignorance de la culture africaine de la part d’un Président ou de son entourage ?

Dans l’Afrique noire que nous connaissions, pas nécessairement, mais aussi, dans celle de la Françafrique, les jeunes respectaient la sagesse et les traditions des anciens !

Ne serait-ce plus le cas ?

Rien n’est moins sûr !

La France du jour persévèrera-elle dans son « insoutenable légèreté de l’être » ou dans la folie des grandeurs?

En plein cinéma Macron !

Jean Pierre Renaud   Tous droits réservés