Le Postcolonial? Un nouveau mythe historique? Le livre « Le colonialisme en question » de M.Cooper

Le Postcolonial ? Nouveau mythe historique ?

Le colonialisme en question

Théorie, connaissance, histoire

Frederick Cooper

(2005)

&

Notes de lecture d’un « colonialiste »

&

Un nouveau mythe de l’histoire coloniale ?

Pour transposer un des termes de l’historien colonial Henri Brunschwig

&

Un colonialisme ambigu, flottant ?

&

Comme je l’ai indiqué sur le blog du 13 octobre 2010, j’ai fait appel aux lumières d’un vieil ami d’études qui a effectué toute sa carrière en Afrique et en Asie. Il apportera donc sa contribution à ce travail de lecture.

Le colonialisme

Lecture 1 : le thème lui-même

            Une première impression générale de vertige intellectuel, en présence d’une accumulation de réflexions et de sources historiographiques qui couvrent tout le spectre de l’histoire de la colonisation, ou plutôt des colonisations qui se sont déployées à travers les siècles et les continents.

            Et donc une première ambiguïté pour un esprit français plus familier avec le sens moderne du terme colonialisme (mot apparu dans les années 1910) au sens du Larousse de l’année 1936 « nom sous lequel les socialistes désignent, en le condamnant, l’expansion coloniale, qu’ils considèrent comme une forme d’impérialisme issu du mécanisme capitaliste », donc la source marxiste en filigrane, que celui de colonisation au sens le plus large de son histoire séculaire.

            Car, ainsi que le relevait déjà, en 1956, le sociologue et anthropologue Balandier dans son introduction de la Revue « Le Tiers Monde » (n°27), les relations inégales sont anciennes, « les centres de domination ont changé, mais non le phénomène ».

Et de décrire la colonisation comme « la manifestation historique la plus ancienne et la plus répandue des relations entre sociétés inégales quant aux forces matérielles dont elles disposent ». (page 21 de la Revue)

Et l’historien Mallet de noter que « Le système colonial aujourd’hui stigmatisé sous le nom de « colonialisme » a étendu son emprise pendant plus d’un siècle sur un bon tiers du globe ». (page 35)

Donc, de quoi parle-t-on ?

 A la lecture du livre, il semble bien que cela soit plus du colonialisme à la « sauce » anglaise, c’est-à-dire la colonisation, que du colonialisme à la « sauce » française, mais nous constaterons que ce type d’ambiguïté conceptuelle marque fortement les analyses de l’historien..

Par ailleurs, la lecture de la revue citée plus haut, fait bien apparaître que ce domaine de recherche a été, plus qu’exploré, par les équipes de chercheurs français de cette époque, alors que l’historiographie très abondante de l’auteur passe quasiment sous silence celle d’origine française..

Une trentaine de sources, sauf erreur, sur près de six cents citées !

Et peut-être les historiens et chercheurs qui écrivent volontiers sur le « déni » de l’histoire coloniale française seraient surpris de constater que l’historiographie coloniale souffrait de la même marginalité dans l’historiographie française.

Il convient toutefois de signaler que l’auteur attache une attention toute particulière à Balandier, et nous consacrerons ultérieurement une chronique à ce numéro de la fameuse Revue « Le Tiers Monde ». Le lecteur constatera alors que cette revue a abordé beaucoup des thèmes qui nourrissent la réflexion de l’historien américain.

Nous évoquerons également la thèse du polémologue Bouthoul qui dit des choses plutôt sensées sur les mêmes sujets.

Dans son analyse, l’auteur fait un sort particulier à deux territoires, Haïti avec son histoire révolutionnaire de début du XIXème siècle, et l’AOF, avec ses mouvements de grève postérieurs à la deuxième guerre mondiale : je ne suis pas sûr que ces exemples historiques aient la valeur explicative que l’historien leur attribue, comme nous l’indiquerons plus loin.

Rappelons le cheminement de l’historien :

1ère Partie : Etudes coloniales et interdisciplinaires

Questions coloniales, trajectoires historiques

Essor, déclin et renouveau des études coloniales, 1951-2001

2ème Partie : Trois concepts en question : l’identité, la globalisation, la modernisation

3ème Partie : Les possibilités de l’histoire

Etats, empires et imaginaires politiques

Syndicats, politique et fin de l’empire en Afrique française

&

L’objet de ce livre est très ambitieux :

Il est difficile à définir, tant les questions qu’il soulève dans le temps, l’’espace, et l’objet lui-même des recherches, sont innombrables.

Si j’ai bien compris l’ambition de l’auteur, il s’agirait de faire la récapitulation des thèses postcoloniales qui ont été effectuées sur le sujet, des problèmes d’interprétation intellectuelle, au sens large, qu’elles soulèvent, et donc de proposer un certain nombre d’éclairages, d’outils d’analyse (les trois concepts cités), destinés à mieux cerner et saisir le « colonialisme ».

L’auteur note en préalable : « Refuser de considérer le colonial comme une dimension nettement délimitée, dissociable de l’histoire européenne constitue un défi important pour l’analyse historique «  (page 10)

Et plus loin : « Ce serait toutefois aujourd’hui au tour des domaines interdisciplinaires des études coloniales et postcoloniales de prendre un nouveau départ, et notamment d’adopter une pratique plus rigoureuse. Or, si elles ont fait connaître à un large public transcontinental la place du colonialisme dans l’histoire mondiale, la majorité de ces études attribuent cependant à un colonialisme générique – situé quelque part entre 1492 et les années 1970 – le rôle décisif dans la construction du moment postcolonial, dans lequel on peut condamner des distinctions et une exploitation injustes et célébrer la prolifération des hybridations culturelles. » (page 22)

Le contenu d’un tel ouvrage ne facilite, ni la lecture, ni son résumé, éventuellement critique.

Notre méthode de présentation des notes de lecture :

Nous nous proposons de publier successivement, sur les différents sujets traités par l’auteur, des notes de lecture composées de trois éléments : un résumé rapide du discours de l’historien, les questions posées, et l’éclairage (si possible) d’un témoin « colonialiste » de cette histoire postcoloniale.

Premier éclairage du témoin « colonialiste »

« Le colonialisme a d’abord été le mauvais visage de la colonisation. Puis, il s’est substitué totalement au mot « colonisation ». Braudel le reconnaît en qualifiant du terme « colonialisme » l’expansion européenne depuis le XVIème siècle.

C’est peut-être une période de temps un peu longue, puisque le mot date du début du XXème siècle (1902). Il serait sans doute préférable de ne l’utiliser que pour la période de 1880 à 1960, période qui va de l’ « impérialisme colonial » à la « décolonisation ».

Le projecteur n’est mis que sur le cas français et britannique, et dans une moindre mesure, et de façon anecdotique sur le cas belge. Le mot est relativement neutre, quand il est utilisé par les historiens britanniques. En France, il donne automatiquement une couleur négative à ce qu’il recouvre.

Si l’on tient à ces observations, on fera l’impasse sur les acteurs autres qu’’Européens (Russie, Etats Unis, Japon…voire Chine, Egypte, Ethiopie… ) et sur les continents autres que l’Afrique et l’Asie.

Il faut enfin garder à l’esprit que le mot « colonialisme » sert à condamner à la fois des événements dans une période donnée (le moment colonial) et un type de relations, celui entre colonisés et colonisateurs (la « situation coloniale »). »

M.A

                Et pourquoi ne pas citer, à titre de conclusion déjà provisoire, et sûrement provocatrice, le stratège Sun Tzu, en le paraphrasant légèrement, et si

« Le fin du fin, lorsqu’on dispose ses troupes, était de ne pas présenter une forme susceptible d’être définie clairement… » ? (Points faibles et points forts)

Jean Pierre Renaud

Le film « Un homme qui crie » de Mahamat-Salah-Haroun

Un bon film, à voir par tous ceux qui s’intéressent à l’histoire et au destin de l’Afrique d’aujourd’hui.

            L’histoire d’un père, maître-nageur dans un hôtel de luxe de N’Djamena (Tchad) et de son fils, pris dans les mailles du filet de la guerre, de la corruption qui touche la conscription militaire, et qui voit son fils partir vers le front.

            Et ce merveilleux side-car qui nous fait découvrir les rues de la capitale, puis le désert, avec la course folle de l’urgence vitale, lorsque le père décide de se rendre sur le front pour rapatrier son fils gravement blessé, lequel meurt dans ses bras, le long du fleuve Chari sans doute.

            Une course de side-car digne de l’anthologie du cinéma !

            Un film qui ressemble au versant africain du film de Claire Denis et d’Isabelle Huppert, intitulé « White Metal » et qui se passait au Cameroun, que nous avons brièvement commenté, il y a quelques mois.

Le versant africain, car le défaut de ce type de film est qu’on ne nous explique  jamais de quelle guerre il s’agit, qui est contre qui, et pourquoi ? La guerre comme nouveau décor africain ! Avec des guerres toujours anonymes, qui ne veulent pas dire leur nom ?

Avec le risque de laisser penser aux spectateurs que chaque pays d’Afrique se voit confronté avec sa ou ses guerres, ce qui est le cas du Tchad.

J’ai vu ce beau film un dimanche après-midi dans un cinéma d’art et d’essai, et vous avouerai-je que j’ai été très surpris de constater que le public ne semblait compter aucune personne venue, semble-t-il, de ce qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui la diversité française.

Jean Pierre Renaud

Afrique (s), une autre histoire du XXème siècle- Acte III: 1965-1989, le règne des partis uniques

« Afrique (s), une autre histoire du XXème siècle

Acte III : 1965-1989, le règne des partis uniques »

France 5 du 24 octobre 2010

            Une rétrospective et un balayage historiques de bonne qualité sur cette période cruciale de l’Afrique qui vit effectivement la prise de pouvoir par des partis uniques et des dictateurs. Mais quid du Maghreb ?

            Avec toutes les horreurs de toutes les guerres, et pourquoi ne pas le dire, à l’exemple de beaucoup d’autres pays du monde, de tous les continents, y compris d’Europe, pour ne citer que l’exemple le plus récent du Kosovo !

            Comme je l’ai déjà noté dans une chronique précédente, et comme cela a été répété par différents interlocuteurs, il est impossible d’examiner cette période africaine, en oubliant la guerre froide entre l’Est et l’Ouest.

            Au cœur de ce dossier, la capacité ou l’incapacité des nouveaux Etats, issus d’un découpage territorial colonial, souvent artificiel, à assurer la continuité de l’Etat colonial: pouvait-il en être autrement ?

Et si oui, pourquoi le documentaire n’a pas abordé le sujet ? Ou peut-être n’ai-je pas été assez attentif ? Ou peut-être s’agissait-il d’un sujet tabou ? Celui des ethnies naturelles ou suscitées par le pouvoir colonial, des (fausses) fractures ethniques et des (vraies) fractures coloniales ?

            Une seule mention à ce sujet, le reportage  du Monde intitulé « De l’autre côté du fleuve » (page 3, le 27 octobre 2010), et le texte intitulé « L’unité nationale à l’épreuve des tensions ethniques », je précise entre maures, peuls, wolofs,soninké, et plus précisément entre populations qui étaient, à l’origine, soit nomades, soit sédentaires.

Tous les historiens de bonne foi pourront témoigner de l’existence très ancienne de ce problème et de ces tensions, comparables à toutes celles qui ont traditionnellement opposé les nomades du désert ou du Sahel (plus à l’Est, souvent des Touaregs) et les paysans sédentaires

            Le parti unique a incontestablement constitué une réponse institutionnelle à la situation née des indépendances, et à ce type de situation, et en cas de carence vraie ou fausse, l’armée, seul corps institutionnel capable d’assurer l’ordre public.

            En ce qui concerne le Sénégal, je ne crois pas avoir entendu évoquer non plus la rébellion de Casamance.

            Les extraits de discours de plusieurs « chefs » des Etats d’alors, qui ont été diffusés étaient très intéressants, car ils en disaient long sur leur talent oratoire de leaders politiques ou militaires, qu’ils aient été de vrais ou de faux révolutionnaires !

Heureusement, le documentaire s’est achevé sur une note optimiste, avec l’intervention d’une femme, responsable politique du Kenya, laquelle témoignait de son action en faveur d’un passage à la démocratie, action qui fut couronnée de succès.

Dernière question : est-ce que l’Afrique de cette époque troublée a compté des territoires qui ont échappé à la solution du parti unique ?

Jean Pierre Renaud

Afrique (s), une autre histoire – France 5 du 17 octobre 2010

Afrique (s), une autre histoire du XXème siècle

Acte II : 1945-1964, l’ouragan africain

France 5 du 17 octobre 2010

Une première remarque qui a son importance, pourquoi une programmation aussi tardive ?

Ceci dit, tout comme le premier documentaire, une émission intéressante sur la période en question, avec quelques questions de fond.

Il est très difficile de comparer l’évolution passée des différentes composantes de l’Afrique « coloniale » : il y avait de grandes différences entre les territoires qui comptaient une importante population européenne, avec appropriation des richesses, et les autres, entre l’Afrique du Sud, l’Algérie, la Rhodésie,… et les autres, ceux notamment de l’Afrique de l’Ouest, d’où sans doute l’explosion armée fort bien décrite.

Comme cela été bien dit par certains commentateurs, cette histoire doit toujours être examinée à la lumière de la guerre froide entre l’Est et l’Ouest, et des initiatives diplomatiques des deux camps, et d’un troisième, le Tiers Monde de l’époque. Beaucoup des révolutionnaires africains étaient marxistes par conviction ou intérêt national. A Paris, le discours des étudiants africains était très majoritairement marxiste.

L’histoire du Congo Belge n’est pas comparable à celle de l’Afrique encore française. Dans les années 1950, les Belges s’y voyaient encore installés pour longtemps. Les futurs administrateurs coloniaux n’avaient absolument pas conscience des évolutions révolutionnaires à venir.

La question du maintien possible d’une structure fédérale ou confédérale, qui aurait succédé aux AOF et AEF est effectivement importante. Machiavélisme ou non de la France à ce sujet ? Le dossier mériterait d’être creusé.

Curieusement, aucun responsable politique blanc de l’époque n’a été interviewé dans le sujet –sont-ils tous morts ? -, et c’est un peu dommage.

Il serait sans doute intéressant de traiter dans un documentaire à venir le dossier de la querelle des mémoires coloniales, et de nous éclairer sur l’état de la question en Grande Bretagne, en Belgique, ou au Portugal.

Jean Pierre Renaud

« Afrique(s), une autre histoire » : France 5 du 10 octobre 2010

« Afrique (s), une autre histoire du XXème siècle

Acte 1 : 1885-1944, le crépuscule de l’homme blanc »

France 5 du 10 octobre 2010

            Autre histoire, je ne sais pas, pour un certain nombre de personnes qui connaissent un peu cette histoire, mais en tout cas un bon documentaire dans son ensemble sur le sujet.

            Le documentaire : un angle d’attaque qui nous change des discours idéologiques que l’on voit souvent tenir sur cette période historique !

            Quelques réserves toutefois sur quelques épisodes :

–       Le choix de Béhanzin, comme résistant, sans cadrage !  S’il est vrai qu’il gouvernait un royaume bien organisé, qu’il était un des rares rois africains à disposer d’une armée également bien organisée, avec canons et fusils modernes, il s’illustrait tout de même par des sacrifices humains rituels à gros effectifs, non contestés, et par des razzias régulières d’esclaves dans les royaumes voisins. Des rois voisins se sont d’ailleurs félicités de sa disparition.

o   Samory aurait peut-être été un meilleur choix.

–       En ce qui concerne le même Dahomey de l’époque, il parait tout de même difficile d’évoquer, comme je crois l’avoir entendu, quelque chose qui aurait pu ressembler à la construction d’une « nation » dahoméenne ou béninoise.

–       En ce qui concerne l’évocation de la politique des races de Gallieni à Madagascar, effectivement, officiellement prônée et mise en œuvre par l’intéressé, c’est tout à fait exact, mais ces instructions se situaient au cours de la période d’une pacification fragile, dans un contexte où il était difficile d’obtenir l’appui de l’élite merina de la monarchie qui gouvernait l’île, en dépit des difficultés qu’elle avait rencontrées, et qu’elle rencontrait encore auprès de certaines des dix huit ethnies du pays

o   Le principe « diviser pour régner » n’était pas à cet égard une originalité

–       A titre accessoire, j’ai été plutôt surpris de voir en Ethiopie une image de musulmans en train de faire une de leurs cinq prières quotidiennes.

–       Enfin, le crépuscule de l’homme blanc a débuté effectivement après la première guerre mondiale, laquelle avait montré qu’il n’était pas invincible, comme la légende en courait en Afrique : de retour dans leur pays, les tirailleurs avaient pu en témoigner.

La discussion : qui a suivi, très intéressante, avec un contenu sans tabou, qui change également avec le prêt-à-penser habituel, mais en se demandant quel pouvait être son lien logique avec le documentaire diffusé.

JPR

Humeur Tique : La Halde, le bénévolat de Schweitzer, et la Cour des Comptes – le procès fictif de Chirac – le Canard Enchaîné et la presse française – Vu du Ciel du 8 septembre, au Sénégal

Humeur Tique : La Halde, le bénévolat de Schweitzer, et la Cour des Comptes – le procès fictif de Chirac –  le Canard Enchaîné et la presse française – Vu du Ciel du 8 septembre, la reconquête des mangroves du Sénégal, et les écoliers

La Halde, Schweitzer, et son bénévolat :

            Propos de M.Schweitzer, recueillis par Cécilia Gabizon, lus dans le Figaro :

Question : « La Cour juge également les salaires trop élevés. »

Réponse : « Les gens qui travaillent méritent d’être payés. Je n’ai moi-même pas voulu être bénévole, car mon activité à la Halde n’était pas une bonne œuvre mais un véritable travail. J’ai renoncé à un salaire mais je percevais une indemnité annuelle de 75 000 euros » 

            Ah bon ! Pour ceux qui croyaient qu’il s’agissait de bénévolat de la part d’un patron qui figurait dans le top 50 des patrons les mieux payés en 2006, 11,9 millions d’euros, et 23,2 millions en 2007 ! Mais il est vrai que certains patrons battaient de loin l’heureux président.

            Certains de ses amis socialistes ont peut-être été surpris par cette information et comprendront peut-être mieux ce que veut dire « ne plus avoir les pieds sur terre » !

Le procès fictif de Chirac, de plus en plus fictif !

            Tout était, une fois de plus, dans les caricatures de Plantu, à la page 7 du Monde Magazine du 4 septembre dernier !

            Le titre « Petits arrangements entre amis » illustrait parfaitement, et une fois de plus, les mœurs d’une partie de nos élites. Et d’entendre dire que l’argent des contribuables est sauvegardé, alors que l’UMP va s’acquitter d’une bonne partie de l’arrangement entre amis, sur des fonds publics qui lui sont alloués en qualité de parti politique. Et que dire de la morale politique d’un ancien président !

Le Canard Enchaîné et la presse française : courage, fuyons !

            Le Canard Enchaîné est décidément bien utile à la presse française, écrite ou télévisée ! Il suffit que cet hebdomadaire soulève un lièvre, un scandale, pour que les autres journaux trouvent alors le courage d’évoquer l’affaire en citant notre hebdomadaire. L’un d’entre nous a eu le courage de transgresser le non dit, alors allons-y nous aussi ! Ah ! L’affaire Tapie ! Vous avez lu ?

Ecologie, des actes et non des discours ! Les mangroves du Sénégal et ses écoliers, « Vu du Ciel, France 3 du 8 septembre dernier »

            Beaucoup de Français sont sans doute réservés sur la capacité des écologistes à changer quoi que ce soit dans notre système de vie quotidien, en quête de solutions concrètes plutôt que de discours.

            L’émission Vu du Ciel du 8 septembre dernier est un modèle de ce qu’il serait agréable de voir sur la mobilisation humaine et citoyenne qui a permis aux habitants de la côte de Casamance (plus de 80 000 personnes) de partir à la reconquête de leur mangrove, et de continuer à replanter des millions de palétuviers.

            Et ce, il est vrai grâce à l’activité débordante et au dévouement inlassable de M.Haïdar El Ali.

            Tout autant, les initiatives de France Gall à N’Gor en faveur de la scolarisation des enfants du Sénégal, à mettre en parallèle avec le pourcentage d’enfants actuellement scolarisés, environ la moitié de l’effectif du Sénégal, et avec le scandale des enfants exploités par des marabouts véreux (au moins 50 000, d’après Human Rights Watch), et le procès qui vient enfin de condamner certains d’entre eux. (voir l’article de Philippe Bernard « Au Sénégal, des marabouts contraignant des enfants à mendier sont condamnés, le Monde du 11/09/10)

L’Afrique Noire est-elle maudite? Un livre de M.Moussa Konaté! lecture

« L’Afrique Noire est-elle maudite ? »

Un livre de M.Moussa Konaté

Lecture critique

            Ce livre est à lire par tous ceux qui tentent de mieux comprendre le fonctionnement « apparent » et « non apparent » des sociétés  d’Afrique Noire, un livre lucide et courageux qui ose dire leurs quatre vérités aux Blancs, mais aussi aux Noirs.

            Un témoignage d’autant plus utile et courageux, « ce texte vers quoi tendait toute ma vie », que son auteur est un des grands intellectuels de l’Afrique occidentale et qu’il n’est sans doute pas facile de porter une telle voix de vérité.

            Un des mérites de ce livre est qu’il ne renvoie pas, comme trop souvent, toute la responsabilité des malheurs actuels de l’Afrique sur les Blancs, tous coupables de tous nos malheurs, et ad vitam aeternam, à la suite de la traite des noirs et de la colonisation française.

            Je remarquerais à cet égard, que cette dernière n’a exercé ses pleins pouvoirs, dans l’ensemble des territoires d’Afrique de l’Ouest,  de type « dictatorial », c’est vrai, avec la mise en place d’un vrai « système colonial », qu’entre les années 1914 et 1945, une très courte période à l’échelle historique.

            C’est d’ailleurs une autre critique de type historique que je ferais volontiers à l’auteur, celle de laisser accroire, qu’avant la colonisation, l’Afrique de l’Ouest connaissait un « âge d’or », ce qui n’est pas vrai, tant étaient permanentes les luttes et guerres intestines entre ethnies et royaumes rivaux, entre talibés musulmans et bambaras animistes, par exemple, dans le bassin du Niger, avec une très forte incidence des croyances religieuses.

            C’est d’ailleurs cet état de guerre quasi permanent à la fin du dix neuvième siècle qui facilita la conquête de ces territoires.

            Egale hésitation à accorder un crédit à « la thèse du complot blanc », les anciennes puissances coloniales ayant toujours un intérêt à maintenir leurs anciennes colonies en mauvais état.

            Le lecteur non averti des choses africaines sera sûrement frappé par la description que fait M.Konaté de la société africaine, une description sans concession d’une société dotée d’une très forte cohésion sociale et religieuse interne.

            Une description sans concession du modèle social africain !

            C’est en prenant connaissance de son constat implacable sur le poids du modèle social africain, sur les immenses contraintes collectives que fait peser le pacte originel de la famille et des ancêtres sur l’individu que la lecture de ce livre est la plus stimulante, même pour un lecteur qui a une petite pratique des cultures africaines.

            Un pacte originel toujours vivant, en dépit des agressions qu’a subies la société africaine du fait de l’esclavage et de la colonisation, fondé sur la famille, la solidarité« la pierre angulaire du modèle social africain » (p,143), le respect des anciens, le règne des mâles, la convivialité sociale, un pacte étroitement contrôlé, grâce à un maillage de croyances religieuses et de sanctions qui empêchent les libertés individuelles de s’exprimer.

             L’auteur écrit : « solliciter l’assistance d’autrui équivaut à dire :

            « Si tu ne m’aides pas, les ancêtres te maudiront et tu seras mis au ban de la société. Nul besoin de le formuler explicitement, car tout Noir africain a intériorisé cette menace. » (p,182)

            Car il ne s’agit plus alors de renvoyer sur les blancs la responsabilité des malheurs actuels de l’Afrique, mais de proposer un diagnostic sur les causes du blocage social et culturel qui empêchent l’Afrique de donner toute sa mesure dans le concert des nations.

            L’auteur exécute brillamment les pratiques anciennes liées à la vieille Afrique, notamment la polygamie et l’excision, et reconnaît donc à la femme tous ses droits. Le chapitre III s’intitule « Mâle aujourd’hui, mâle toujours : un monde d’hommes » et son analyse montre bien toute la difficulté que la société africaine rencontre pour abandonner ces pratiques ancrées dans de très fortes traditions de respect, sans doute immodéré des anciens, puisque la sanction toujours présente, est celle de la malédiction qu’encourt la femme qui s’écarte de la tradition, une sorte de mort civile.

            L’auteur met en question le modèle social africain, « une harmonie intangible » (p,141), le « consensus obligatoire » (p,147), « la pensée unique, fabrique des Noirs africains iidentiques » (p,143), en ce qui concerne l’enfant, « l’intelligence est bridée à l’aube de sa vie » (p,143), « ce contrôle de la parole et de la pensée se poursuit à l’âge adulte » (p,145).

             « Quand les ancêtres se confondent avec l’irrationnel

            Quand l’enfant se présente à un examen, sa réussite dépend de la bénédiction qu’il aura eue ou non de ses parents, des esprits qu’invoque le marabout, le féticheur ou le devin. ». (p,149)

            « Car seuls le féticheur, le marabout, le sorcier et autres devins ont le droit de s’isoler pour réfléchir : cela était prévu. » (p,168)

            Il faut lire à ce sujet les romans d’Hampâté Bâ et de Kourouma pour bien réaliser combien la société africaine est encore profondément imprégnée du religieux et des interdits de la tradition, ce que beaucoup de Français ignorent complètement.

            Une description lucide, mais qui pose toutefois la question de sa représentativité : vaut-elle pour toute l’Afrique de l’Ouest ? Qu’en est-il des effets dévastateurs de l’urbanisation et de la démographie galopantes sur ce fameux pacte originel ? Avec leurs effets destructeurs, comparables peut-être à ceux de l’ancienne colonisation.

            L’auteur montre en effet que les grandes valeurs de la société africaine, la famille, la solidarité, le respect des anciens sont détournées par toutes sortes de corruptions :  

      « En fait, le « parent » a le pas sur tous les autres hommes, et la « famille » est au dessus du droit » (p,183)

            Et si un cadre s’exile, la raison en est que

            « Or ce que l’Occident lui offre d’essentiel, c’est la liberté d’être un individu, et d’échapper à « la malédiction de l’ancêtre »

            Encore plus novateur encore, et courageux, est sans doute son regard sur les « barrières invisibles » dont peu d’auteurs africains ou européens osent parler, de peur sans doute de compliquer et de passionner encore plus le débat sur l’esclavage et les discriminations.

            « Le système des castes est une des grandes injustices du continent noir africain » (p,164)… Aujourd’hui encore, les descendants d’esclaves sont eux-mêmes considérés comme des esclaves » (p,165), « la ségrégation est omniprésente en Afrique, qu’elle soit géographique, ethnique, ou tribale » (p,165)

            Un mot sur les autres barrières, les frontières territoriales dont l’auteur déclare qu’elles sont à mettre au passif de la colonisation : avant que la France ne conquière l’Afrique occidentale, il existait bien quelque chose qui ressemblait étrangement à des frontières, puisqu’on n’entrait pas dans un territoire sans l’autorisation de son chef, roi ou almamy, avec la fonction codifiée des récadères, les  porte-canne.

            Sur tous les sujets de société ou de religion qui paralysent l’épanouissement  de l’Afrique noire, le constat de M.Konaté est implacable, et il indisposera sûrement beaucoup d’intellectuels africains. Quant aux blancs, pour la minorité d’entre eux qui ont une petite culture historique et coloniale, ils sont, à la fois peu nombreux, et depuis longtemps, familiarisés avec le réquisitoire sur la traite des esclaves et les colonisations blanches, sources aujourd’hui confondues de tous les malheurs de l’Afrique.

            L’auteur a au moins le mérite de reconnaître qu’il fallait des vendeurs pour qu’il y ait des acheteurs, et que la traite n’était pas le privilège des « nazaréens » de l’ouest, mais aussi celui des musulmans de l’est. Aux yeux des spécialistes, ce débat est un peu dépassé.

            En ce qui concerne la colonisation, l’auteur écrit : « C’était la fin d’un cauchemar » (p,117), dont acte, pour le moment !

            Quant aux propos tenus sur la guerre des mémoires, je serais très curieux de savoir si l’auteur a la possibilité de mettre à la disposition des lecteurs français les résultats d’une ou de plusieurs enquêtes d’opinion sérieuses, faites dans l’Afrique de l’ouest, aux fins de donner du crédit à ce discours.

            Quant à l’école, le « monde à l’envers »

            « L école à l’occidentale fut sans doute le facteur le plus perturbant pour les sociétés africaines. En donnant le savoir à « n’importe qui », de surcroît à des jeunes, elle vint soudain rompre le système traditionnel, où un certain savoir était concentré entre les mains de quelques individus, souvent âgés. Pour les Noirs africains, ce fut longtemps le monde à l’envers. » (p,80)

            « Mais son image d’outil de déstructuration des sociétés africaines leur colle à la peau. » (p,81)

            Sur ce point, l’opinion de l’auteur ne parait pas en concordance intellectuelle parfaite avec son analyse sans complaisance du « modèle social » africain, longuement décrit, éclairant sur les sources de blocage de la société africaine, notamment le poids démesuré des anciens dans le contrôle social.

 .          Même réserve sur le jugement qu’il porte sur la langue !

            Langue du colonisateur ou langues africaines ?

            « Ecole nouvelle et langues d’Afrique noire

            Pour avancer, les noirs africains ont besoin d’être apaisés et de reprendre confiance en eux-mêmes. Cela sera impossible tant qu‘ils n’auront pas retrouvé le plein usage de ce qui fonde leur identité, c’est-à-dire leurs langues, vecteurs de leurs cultures et de leur mémoire » (p,205)

            Vaste et ambitieux chantier, ambigu aussi. Ambitieux parce que beaucoup d’ethnies, dotées de leur langue propre, à l’époque de la conquête, situées par exemple en Côte d’Ivoire, ou au Togo, à quelques kilomètres, les unes des autres, étaient privées de la faculté de communiquer entre elles, sauf à recourir à la langue véhiculaire d’une ethnie plus forte, c’est-à-dire dominatrice, qu’on le veuille ou non.

             Au risque de provoquer l’auteur, est-ce que l’usage du poular, du malinké, du haoussa, n’était pas, et n’est pas encore de nos jours la marque d’une langue « impériale » ?

            L’usage du haoussa, se serait-il autant développé sans la puissance du Sokoto islamisé et de ses razzias chez les peuples voisins non islamisés, et à la saison sèche?

            Et enfin, comment ne pas citer le témoignage du grand savant Hampäté Bâ qui se plaisait à reconnaître que la colonisation française tant décriée, et souvent à juste titre, avait eu au moins le mérite de doter l’Afrique occidentale d’une langue de communication mondiale, une « face diurne » contre une « face nocturne », selon le grand conte initiatique peul Kaïdara.

            Le challenge d’un nouveau modèle social et d’un pacte originel modernisé           

            Après avoir décortiqué les forces et les faiblesses du modèle social africain, ses dérives, et avoir osé briser un autre tabou, celui des « barrières invisibles », l’auteur esquisse les solutions d’une renaissance.

            En définitive, M.Konaté n’est pas pessimiste sur l’avenir de l’Afrique noire. Il estime qu’il est possible de réorienter dans un sens positif les valeurs anciennes, notamment celle de la solidarité, « pierre angulaire du modèle social africain », et de trouver un équilibre entre deux nécessités, le retour à la sagesse africaine et l’épanouissement de nouvelles libertés individuelles.

            Citons un de ses propos de conclusion :

            « Pour l’Afrique noire, rien n’est donc perdu, à condition qu’elle se libère peu à peu des angoisses et reprenne confiance en elle. Elle a la capacité de devenir la lumière que cherche notre monde embourbé dans ses contradictions. Si l’Afrique noire a le courage de se regarder en face, elle sera en mesure d’accomplir son devoir historique en proposant une voie de salut  à une humanité de plus en plus déboussolée. (p,230) »

            « Lumière du monde » ? Quel challenge !

            Le téléphone portable

             Et le lecteur me pardonnera de raccorder cette lecture à celle du livre de M.Cooper, intitulé « Le colonialisme en question », livre bien connu des « postcoloniaux », et, en particulier à la longue analyse qu’il fait du concept de modernité (p,153 à 201).

            Est-ce que le livre de M.Konaté ne proposerait pas un exemple « moderne », en temps et en lieu, de son analyse conceptuelle et historiographique à donner le « tournis » intellectuel et historique, avec le tout nouveau  rôle du téléphone portable en Afrique, une des clés peut-être de l’ambition « moderne » de M.Konaté’ pour l’Afrique ?

            Jean Pierre Renaud

14 juillet 2010, Madagascar, les indépendances, et la Françafrique

« Les ambiguïtés d’un 14 juillet africain »

Editorial du Monde du 8 juillet 2010

La Françafrique ?

Madagascar : la Françafrique et le président « immature » !

            Dirais-je que, pour une fois, j’adhère complètement au contenu de cet éditorial, et notamment à sa conclusion :

            «  La France aurait gagné, au contraire, à saisir l’occasion du cinquantenaire pour affirmer sa rupture définitive avec le post-colonialisme et considérer ses anciennes possessions comme des partenaires et non comme des obligés. En un mot, normaliser sa relation avec l’Afrique. »

            La situation de Madagascar est à cet égard à la fois symbolique et caricaturale : une autorité soi-disant de transition (depuis février 2009) parvenue au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat, et soutenue, qu’on le veuille ou non, par la France, au risque de compromettre définitivement les liens républicains qui auraient pu unir le destin des deux pays. Comment voulez-vous inspirer confiance aux jeunes malgaches ?

            Alors que penser de cette Françafrique, encore entre les mains d’un petit

club d’hommes étroitement liés par des intérêts politiques et économiques, grâce à l’entregent, en parallèle, d’anciens personnages politiques dont les intérêts sont entremêlés avec ceux bien concrets d’un petit club d’entreprises, qui considèrent encore que ces territoires font partie de leur chasse gardée !

            Une Françafrique ignorée par un Parlement aveugle et complice !

            Quel est l’intérêt économique de cette fameuse Françafrique, et quel est son coût politique ?

            Mais cher ami, et le prestige ? Et la grandeur de la France ?

            Mais nous ne sommes plus aux siècles de Louis XIV, de Napoléon, de Jules Ferry, ou même de de Gaulle !

            Et le prestige et la grandeur de la France feraient meilleur ménage, au vingt et unième siècle, avec la démocratie, la république, et les droits de l’homme !

            Et pourquoi la mascarade continue ? Parce qu’aujourd’hui comme hier, les Français ne sont pas concernés par les enjeux de la Françafrique, laissant ces jeux « futiles » de politique internationale à leurs politiques, et d’intérêts bien compris pour les autres, c’est d’ailleurs bien dommage.

            Et pour ceux qui, comme moi, ont une certaine culture de l’histoire coloniale, l’histoire de France se répète, et la politique française de l’outre mer, hier les colonies, aujourd’hui les « indépendances », est entre les mains d’un petit club d’hommes ou de femmes, et pas du tout entre celles des citoyens français, qui, comme hier, ont le tort de ne pas s’y intéresser.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Lagardère au Bois de Boulogne, Coupe du Monde et prestige des marabouts

Humeur Tique: un Maire de Paris socialiste et Lagardère, ensemble au Bois de Boulogne, Coupe du Monde et marabouts

    Un Maire de Paris socialiste et Lagardère au Bois de Boulogne (Le Monde Magazine du 26 juin 2010): les intérêts d’une caste

 Sept hectares du Bois de Boulogne concédés en 2006 au groupe Lagardère au profit d’une petite clientèle de la bourgeoisie huppée, ça n’est pas rien!. Une concession, d’autant plus curieuse qu’elle a été accordée par une municipalité socialiste, alors qu’elle avait l’occasion de redonner ces hectares aux Parisiens.  C’est à l’occasion d’un conflit interne, que le magazine nous documente sur le fonctionnement concret du « pré carré ».

   Deux observations:  – la première relative au rôle de ce club dans ces lieux prestigieux,  des lieux d’un consensus politique et mondain, droite et gauche,  ensemble, sportives.

   – la deuxième concernant l’histoire du Bois de Boulogne: il est inacceptable que la donation faite à la Ville de Paris par le régime de Napoléon III reste confisquée par une caste de citoyens parisiens fortunés. 

  Coupe du Monde et Marabouts

 L’équipe de France n’avait sûrement pas choisi les bons marabouts, mais qu’en est-il de la bonne et vieille Afrique? Seul le Ghana aurait su entretenir les bons marabouts? En tout cas, bonne chance au Ghana, avec ou sans marabouts!

Football, Coupe du Monde 2010, et histoire de l’Afrique

Football, Coupe du Monde 2010, et histoire de l’Afrique

   Une réflexion éclairante de Monsieur Moussa Konaté dans son livre « L’Afrique noire est-elle maudite? », sur le poids de la culture africaine:

 « Les Noirs africains vivent dans une forêt d’interdits embrassant tous les domaines de la vie, dont l’origine remonte  à des mythes prétendant encadrer de façon absolue et immuable la vie entière de l’individu. Or, quiconque souhaite s’affranchir d’une telle tutelle, s’émanciper, saisira la moindre occasion qui lui sera donnée. La danse et les activités sportives comptant parmi les rares espaces à ne souffrir d’aucune interdiction, qu’y a-t-il d’étonnnant à ce que les Noirs africains s’y adonnent à coeur joie. (page 165,166) »

    Nous verrons ce qu’il en est aux résultats de la Coupe du Monde 2010, qui se joue en Afrique du Sud