« Intervenir ou pas » en Syrie- les fromages d’Alain Rémond- Le journal La Croix

« Intervenir ou pas »

Un non-dit puisqu’il s’agit de la Syrie ?

Forum & Débats, la Croix du 27/11/15, pages 12 et 13

Les trois contributions

Le billet d’Alain Rémond « Les fromages »

&

Un petit examen de passage, fromage ou expert ?

           J’introduirais volontiers mon sujet en donnant mon entière adhésion au propos qu’Alain Rémond, tient dans son billet du 26 novembre, intitulé « Les fromages », lequel s’interroge sur la compétence des experts, aussi nombreux que les fromages :

          « Les fromages », c’est-à-dire les experts :

           «… Et justement puisqu’on en parle, combien la France compte-t-elle d’experts ? Beaucoup, plein, un tas… Mais comment il se fait qu’après les avoir écouté, j’aie souvent l’impression d’en savoir moins qu’avant… chacun défendant son fromageCombien de fromages déjà ? »

             Pourquoi ne pas proposer d’examiner si ce type de reproche peut être fait à l’encontre des trois experts qui donnent leur réponse à la question « Intervenir ou pas ? » dans  le journal La Croix.

       Les trois experts ont été sollicités pour tenter de répondre à cette question :  un spécialiste de la doctrine de l’Eglise catholique qui s’exprime sur la légitime défense, un ancien ambassadeur de France à l’ONU qui analyse « La responsabilité de protéger, du principe à l’action », et enfin, un chargé de mission au Centre d’analyse, de prévision et de stratégie du ministère des affaires étrangères, lequel intitule son plaidoyer «  Les fondements de l’intervention française en Syrie », le  vrai sujet.

            Ce dernier écrit :

            «  Si la prohibition de l’usage de la force dans la Charte des Nations unies peut à juste titre être considérée comme l’aboutissement le plus important du droit international contemporain, il reste trois manières légales d’utiliser la force armée : le consentement de l’Etat hôte, la légitime défense et l’autorisation du Conseil de Sécurité…Le cas syrien donne lieu toutefois à quelques arguties juridiques, puisque la légitime défense (art. 51 de la Charte) ne s’applique en principe qu’aux Etats, alors que Daech est un acteur non étatique, que jusqu’au 13 novembre, il était difficile de prouver que la France faisait l’objet d’une menace imminente justifiant des frappes préemptives ; et que, Bachar Al Assad  prétendant lui aussi combattre Daech, on peut se demander pourquoi ne pas s’allier avec lui et se reposer sur le fondement plus solide du consentement de l’Etat hôte.

            Les réponses sont simples… »

            Pas aussi simples que le déclare « objectivement » un chargé de mission dont les fonctions actuelles relèvent du Quai d’Orsay, donc de la politique de ce ministère, même si dans un tout petit commentaire de fin d’article, le journal note : « Il s’exprime en son nom propre n’engageant pas le ministère des affaires étrangères ».

            Mes compétences en droit international m’interdisent  de m’immiscer dans ce débat très sophistiqué, mais au moins puis-je me poser quelques questions de bon sens :

            Pourquoi Hollande a- t-il décidé de faire intervenir notre armée à la demande d’un Etat, le Mali, alors qu’il n’y avait plus d’Etat dans ce pays, et sans aucune concertation européenne ?

            Est-ce que les initiatives politiques en Syrie du couple Hollande-Fabius,  afin de susciter ou d’accompagner une opposition démocratique qui n’existait pas, sans colonne vertébrale, ne sont pas au cœur de ce débat, le début de l’engrenage ?

            Qui aura en effet le courage d’expliquer aux Français, les raisons, c’est-à-dire « les fondements » de notre intervention en Syrie, les véritables fondements ?

       La leçon libyenne ne suffisait-t-elle pas afin d’éviter le chaos actuel ?

      De nos jours encore, la France aurait, ou le rêve, ou le droit, ou les moyens, d’imposer la démocratie à l’étranger, en particulier en Syrie ?

       Il est évident que le chaos actuel, avec l’intervention de Daech, les flux gigantesques de migrants ou de réfugiés, c’est selon, ne tariront pas, avant qu’une intervention militaire au sol ne se réalise, à la demande des pays arabes, et avec l’aide des pays occidentaux, et ne reprenne le terrain conquis par ce mouvement de terreur islamiste.

            Le plus étrange dans toute cette affaire est que la France avait au moins une raison historique qui dépassait très largement celle du très ancien mandat international que la SDN avait confié à la France, celle de la protection des chrétiens, assurée concrètement par Bachar Al Assad, alors qu’aucun des trois experts ne l’évoque dans ce forum, et que le journal n’en fait pas mention comme une question capitale.

         La politique étrangère de la France a souffert, ces dernières années, d’une sorte de cosmopolitisme altruiste, hors de proportion avec les moyens de notre puissance, un Quai d’Orsay devenu par certains côtés une sorte d’ONG gouvernementale humanitariste, le business militaire étant réservé au ministère de la Défense.

     Car, à lire ces tribunes, un Français ne saura pas mieux pourquoi à l’origine la France était engagée contre Daech avant les attentats de Charlie Hebdo et du vendredi noir du 13 novembre dernier ?

        Alors, oui, aujourd’hui, la France se fera un devoir de combattre cette nouvelle barbarie, aux côtés de ses alliés, avec les raisons d’intervenir cataloguées par l’expert du Quai, mais absolument pas dans les conditions historiques qui ont justifié toutes les initiatives passées du couple Hollande-Fabius.

       Résultats de l’examen de passage : le journal ne s’est pas trompé de fromages, mais le seul expert qui s’est exprimé sur la Syrie, n’a pas livré toute la vérité, s’il y en a une.

     Il est tout de même surprenant qu’aucun des trois « fromages » n’ait évoqué une des raisons qui aurait pu intéresser les lecteurs de La Croix, c’est-à-dire le sort des chrétiens d’Orient.

Jean Pierre Renaud

Lybie, Syrie, Ukraine aujourd’hui, « BHL bordel » !

 Au journal de 20 heures du 7 mars avec un Delahousse aux yeux un peu fatigués, des images furtives de la visite à l’Elysée du nouveau Premier Ministre de l’Ukraine, accompagné de l’inénarrable BHL !

            La doublure d’un ministre des Affaires Etrangères, pourtant très actif, peut-être trop, compte tenu des moyens actuels de la France ?

            A coup sûr, une visite de très bon augure pour l’Ukraine, à voir ce qui s’est passé en Libye et en Syrie, et surtout ce qui s’y passe encore !

            Au moins, BHL n’était pas tatoué sur le modèle de tous ces gens qui se tatouent sur tout le corps d’après le reportage diffusé dans le même journal du soir !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Fabius et Florence Cassez, la com d’un ministre comme énamouré!

Humeur Tique : Fabius et Florence Cassez, la complicité com d’un ministre des Affaires Etrangères de la France enamouré !

Si vous avez regardé les journaux télévisés des chaines publiques à l’occasion de la libération de Florence Cassez, vous avez pu tout à loisir, mais jusqu’à gogo com’, vous rassasier de la vue des deux visages accolés du ministre et de la jeune femme, un ministre dont le visage semblait illuminé : par la jeune femme ou par la  grâce de la com ?

Tout est bon pour la com !

Humeur Tique: le « tabou » de la binationalité

Humeur Tique : les nouveaux « tabous » de la République Française, voile et burqa, laïcité, et aujourd’hui binationalité !

Un débat mal engagé sur le foot, mais un débat utile !

Est-ce qu’il va être encore possible dans notre belle République, d’aborder sérieusement et démocratiquement, des sujets sensibles, pour ne pas dire dans la nation française devenue quasiment un gros mot pour certains, profondément transformée par l’immigration des dix ou vingt dernières années ?

Les Français seraient racistes ou populistes dès qu’ils oseraient aborder ces sujets ? Comme si le même type de réaction ne se poserait pas dans la plupart des pays du monde, en Afrique y compris.

Dans Mediapart, M.Patrick Weil souligne sans doute à juste titre, mais pour le condamner, que ce sont les Franco-Africains qui sont visés par le débat sur la binationalité dans le football.

D’après une réponse faite, en 2007, sur le sujet, par le ministre des affaires étrangères (JO du 20/09/07, page 1659) à une question d’un sénateur en 2007 (JO 5/07/07, page 1152), il n’existait alors aucun dénombrement des binationaux résidant en France.

La seule statistique disponible était alors celle du registre des Français établis hors des frontières : il y avait alors 614 914 binationaux sur 1 373 988 Français résidant à l’étranger, donc aucune statistique des binationaux en France.

Les belles âmes croient que la France vivra encore longtemps dans la paix internationale qu’elle connait de nos jours, il faut le souhaiter vivement et sans renoncement, mais comment deviner l’avenir ?

Beaucoup de familles françaises ont encore la mémoire d’au moins trois générations marquées par la guerre, 14-18, 39-45, et guerre d’Algérie.

 Et en cas de nouveau conflit sur le pourtour méditerranéen, comment notre nation, déjà très divisée, pourra faire face à l’épreuve avec une partie non négligeable de sa population binationale ?

Notre belle armée de métier y suffira ?

Un peu de lucidité donc dans un débat une fois de plus mal engagé, mais utile !

Humeur Tique: Chirac et Le Borgne – BHL dit la politique étrangère de la France

      Chirac et Le Borgne

Le monde des « initiés » se plait à reconnaitre que l’avocat Le Borgne a une belle voix, mais personne n’est obligé de croire ce qu’il écrit dans sa tribune du Monde du 12 mars 2011, sous le titre « N’en déplaise aux populistes, la procédure qui ajourne le procès est légitime et justifiée »

Légitime ? Alors que la fameuse question prioritaire de constitutionnalité (QPC) n’existait pas au moment des infractions reprochées à Chirac, laquelle arrive presque miraculeusement !

Alors qu’en cas de saisine du Conseil Constitutionnel, ce dernier, compte tenu de sa composition « chiraquienne » serait bien incapable de se prononcer sur le sujet ?

Alors que ce débat cache un autre débat de fond sur la découverte des abus de biens sociaux, un débat qui concerne l’exercice de la justice française et le bon fonctionnement de la République Française, celui de la sanction des abus de biens sociaux, c’est-à-dire des infractions commises généralement par les riches et non par les pauvres ? Il est évident que si les infractions se trouvent prescrites trois années après leur commission, il n’y aura plus d’abus de bien social !

Alors serait populiste le citoyen qui défendrait une conception de justice égale pour tous, et en définitive équitable ?

Et comme le dirait un de mes amis, l’avocat Le Borgne est effectivement borgne en matière de justice, mais il fait son métier d’avocat !

Alors ajouter « la procédure qui ajourne le procès est légitime et justifiée », dépasse tout entendement de bonne justice et renvoie à la fable de La Fontaine « Les animaux malades de la peste », que tous les enfants apprenaient à l’école :

        « Selon que vous soyez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » !

La France est décidément malade d’une nouvelle peste morale !

BHL, Bernard Henry Lévy, nouveau ministre des Affaires Etrangères de la France !.

Nombreux sont les Français, pour ne pas parler des étrangers, qui ont vu et entendu M.BHL faire sur le perron de l’Elysée une déclaration officielle d’après laquelle la France reconnaissait le tout nouveau Conseil de la révolution Libyenne.

Après Alliot-Marie, et Juppé, déjà BHL ?