Une France Ambigüe ! La France des « Coups médiatiques « ?

Une France Ambiguë !

La France des « Coups médiatiques » ?

Eté 2017

            Avec l’affaire Fillon, le pouvoir judiciaire a fait déraper la machine institutionnelle, sapé les partis politiques, permis à la start-up Macron de détenir toutes les clés du pouvoir, après le grand déballage, faute de combattants, c’est-à-dire de candidats et d’électeurs.

            Nous verrons la suite qui, espérons le sera positive, mais rien n’est moins sûr !

            Nouveau gourou ou président d’une France qui avait enfin compris qu’elle avait grand besoin d’être réformée ?

            Le paradoxe de la situation actuelle, – mais dans notre pays, on n’en est pas à un paradoxe près -, est que le nouveau président est le  pur produit d’un système qui n’a jamais eu le courage de réformer et de se réformer.

            Exemple d’un autre paradoxe, le Président a besoin pour réussir du soutien de l’armée des cadres politiques, des militants, qui faisaient fonctionner les anciens partis, un pari donc difficile.

             Après la com quotidienne et lassante de son prédécesseur, les « coups médiatiques » ?

               Il en faudra plus pour gagner la confiance de notre peuple, et sans doute celles des militants de tous les anciens partis politiques qui  constituaient leur « capital humain » bénévole et dévoué.

              Jean Pierre Renaud

                Post Scriptum: comment ne pas souligner, comme le faisait remarquer un unième expert politico-médiatique, cireur de godasses à ses heures, sur une des chaines de télé, que le nouveau Président bénéficiait d’un exceptionnel alignement des planètes ?

               Après les voix de Jeanne, celles des astrologues ? Gare à l’alchimie ! Du plomb en or pour résorber la dette de la France, ou pour assurer le budget de l’armée française ?

           Jean Pierre Renaud

La folie des primaires présidentielles ! Chaos politique et saturation !

La folie des primaires présidentielles ! Chaos politique et saturation !

            Les lecteurs et lectrices de mon blog savent que depuis 2010 et 2011, alors que le think tank de gauche Terra Nova lançait la mode des primaires présidentielles, j’ai fait connaître mes réserves sur le sujet (1/08/10, 3/10/11). J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises (2012, 2013, 2014) de renouveler mon opposition à cette formule d’origine anglo-saxonne alors en vogue.

          Mon opposition était fondée, et l’est encore, sur quatre raisons majeures : 1) La Constitution accorde un rôle aux partis politiques, article 4, et n’a rien prévu pour encadrer légalement les primaires. 2) Il est tout à fait curieux, pour ne pas dire malsain, pour notre démocratie de faire choisir tel ou tel candidat par un corps électoral indéfini, lequel donne la possibilité aux candidats de se faire élire en comptant sur le vote de ses adversaires pour éliminer ses concurrents. 3) Les partis politiques, constitutionnellement reconnus, sont ainsi encouragés à ne pas avoir le courage d’assumer leur rôle d’information des citoyens, et de la responsabilité qui est la leur de choisir les candidats qui méritent de porter leurs couleurs. 4) Expérience faite, aussi bien en 2012, qu’en 2016-2017,  ces initiatives mettent le pays dans un état d’élection permanente, avec le déchainement des agences de com’ et des médias, au risque de déstabiliser un corps électoral qui l’est déjà beaucoup, et donc de mobiliser les abstentionnistes.

          En 2011, le Parti Socialiste du Président actuel s’est engagé dans cette voie hasardeuse et douteuse, et l’on en voit bien les résultats en 2017 : un Parti socialiste éclaté et en complète dérive !

        La droite a récidivé pour d’autres raisons, mais les résultats ne sont pas meilleurs, car l’absence de cadre juridique constitutionnel a encouragé depuis la date des primaires, toutes les initiatives les plus singulières pour déstabiliser et décrédibiliser les résultats de cette primaire, au mépris de la séparation des pouvoirs – le quatrième pouvoir, la presse n’aurait-elle pas pris le pouvoir ? -, d’un secret de l’instruction « bidon » qui a « autorisé » des fuites sur un dossier à charge contre un élu qui n’avait pas, jusqu’à sa mise en examen, accès à son dossier, pour se défendre.

       Il y a effectivement quelque chose de pourri dans le royaume de France, et il conviendrait donc 1) que la prochaine législature encadre juridiquement le processus des primaires, s’il est maintenu, sauf à laisser les partis avoir le courage de faire le métier pour lequel ils sont rétribués sur des fonds publics

         2) que la prochaine législature décide de supprimer purement et simplement le secret de l’instruction, ou que le législateur trouve le moyen de le verrouiller pénalement, ce qui est loin d’être assuré, compte tenu de la « porosité » politique et administrative des chaines pénales ou administratives : croyez-vous sérieusement que la chaine pénale actuelle soit à l’abri de toute pression à partir du moment où le cabinet d’un ministre est inévitablement informé, et que les procureurs sont notés et promus par le pouvoir exécutif ?

          La République ferait donc appel à des « saints » laïques ?

       Croyez-vous sérieusement que les enquêteurs de police judiciaire, soumis aux ordres d’une double hiérarchie, administrative et judiciaire conserveront par devers-eux, le résultat des enquêtes effectuées dans le cadre d’un secret de l’instruction, alors que leur promotion dépend « théoriquement » des deux autorités, mais « concrètement » de l’autorité administrative ?

        L’affaire Fillon montre bien ce qu’il en est réellement.

        Dans la capitale, et compte tenu du fonctionnement des institutions, il n’y a pas si longtemps, et il serait vraiment surprenant que la situation ait beaucoup changé, le Préfet de Police était informé avant le Procureur de Paris de toute affaire à caractère politique sensible.

Jean Pierre Renaud