La vie d’Adèle ou la vie « coloniale » d’Adèle d’après M.Mandelbaum dans Le Monde du 9 octobre 2013em

La vie d’Adèle ou la vie « coloniale » d’Adèle ?

Selon le titre accrocheur :

« Abdelhatif Kechiche, de la chair de l’Empire à l’empire de la chair »

Du critique cinématographique du journal Le Monde, M.Mandelbaum, dans le numéro du 9 octobre 2013, une demi-page de texte de la 10 dans Culture

           A lire cette critique cinématographique, gare aux métastases coloniales tunisiennes !  Avant toute épectase nicéenne !

              Il est possible d’être cinéphile et de ne pas partager la plupart des critiques  de cinéma que diffusent nos médias, mais la critique en question, d’une écriture certes bien troussée, transgresse allégrement les quelques bornes que d’autres médias n’ont pas franchies, et n’ont même sans doute pas eu l’idée de franchir.

         Un seul exemple, la critique du journal La Croix du 9 octobre, page 21, Culture, un quotidien qui n’est pas bégueule, comme certains pourraient le croire sans le lire, dont le titre est « Violence de l’intime » et qui classe ce film dans la catégorie des chefs d’œuvre.

         M.Mandelbaum y voit l’expression d’un mal colonial qui nous ronge encore, et pour illustrer son propos, nous vous proposons quelques morceaux d’écriture choisis : 

         «  Cette chose, Kéchiche nous la met sous les yeux depuis qu’il est entré dans la carrière, c’est ce qui dans le rapport charnel persiste du rapport colonial. »…

             « L’image est forte, elle semble surgir d’un ressac inattendu de l’Histoire. »…

            «  Il y a plus. Le sentiment que la tension ethnique, chassée par la porte, revient par la fenêtre. »

«  Son œuvre le crie, le hurle : quelque chose de l’ignominie du rapport colonial est encore parmi nous, qui loge dans le désir des hommes, brûle dans la chair des femmes. »

         Ah bon ! Enfin un vrai film colonial à voir, car il n’y en a pas eu beaucoup dans l’anthologie du cinéma ! Et qui plus est un chef d’œuvre !

       Grâce aux enquêtes qui, effectuées ou à effectuer, dans les règles de l’art par le sociologue Fassin (1) appelé en renfort pour cette  démonstration d’une mémoire coloniale filmée, la France va enfin savoir, en interrogeant les spectateurs à la sortie des salles, si le propos de M.Mandelbaum est fondé ou non.

      S’agirait-il d’une belle histoire d’amour et de chair ou d’un film relatant le passage de « la chair de l’Empire (colonial pour ceux qui l’ignorent encore) à l’empire de la chair. » ?

     Et pourquoi ne pas demander à M. Mandelbaum et au journal Le Monde d’appuyer toute demande de mesure de la mémoire coloniale française qu’aucun média, aucune institution, ou aucun groupe de pression n’a eu le courage de lancer, en lui trouvant le financement nécessaire, bien sûr.

        Au moins, cette belle critique pourrait-elle servir la cause de l’Histoire et de connaître l’état de la mémoire coloniale des Français et des Françaises  !

Jean Pierre Renaud

       Le 22 juillet 2012, M.Fassin s’était illustré par la publication d’une chronique dans une double page du journal Le Monde consacrée à la défense du célèbre tweet de Valérie, intitulée «  Un drame burlesque qui révèle l’ampleur du sexisme antiparitaire », chronique à laquelle j’avais fait réponse sur mon blog du 12 juillet 2012, dans une réaction intitulée « Un os dans le tweet de Valérie »

      Un propos qu’apparemment ne venait fonder une quelconque enquête sociologique effectuée dans les règles de l’art.