Humeur Tique: France 2, une chaîne publique?

Le Journal de 20 heures du 12 novembre 2013

            Hier, France 2 exaltait la « niche » fiscale exceptionnelle que représentait la Polynésie pour les Français qui désiraient s’y installer : ni taxe d’habitation, ni impôt sur le revenu !

            Ce qui est tout de même dommage, c’est que France 2 n’ait pas fait appel, comme elle le fait souvent, à un connaisseur du dossier pour nous livrer les tenants et aboutissants des rapports financiers existant entre la Polynésie et la métropole, en livrant la facture fiscale qu’elle représente pour le contribuable français de métropole, également contributeur de cette chaîne « publique » qui fait une propagande pour la désertion fiscale.

         Hier, c’était le tour de la Polynésie, mais les jours précédents, le Portugal et Malte avaient bénéficié des mêmes faveurs de notre chaîne « publique » !

Humeur Tique: Sauve-qui-peut au Parti Socialiste! Déjà!

          A lire les échos qu’en donne la presse, une sorte de sauve-qui-peut embrase le Parti Socialiste!

            La candidate à la Mairie de Paris prend ses distances avec le gouvernement socialiste et, après ou avant d’autres, Boutih, député de l’Essonne réclame à haute voix un remaniement gouvernemental.

            Dans le cas de la candidate, certains se demandent si elle ne vise pas à écarter plus rapidement que prévu le maire actuel…

            Le ministre Peillon dont l’ambition était de refonder l’école républicaine a fait part de son intention de briguer l’année prochaine un mandat européen, et l’on prête au ministre de l’Economie, Moscovici, son désir de convoler dans une fonction à la Commission européenne. ..

            Si les choses continuent ainsi, il n’y aura plus guère que Valérie aux côtés du président, et cela n’est pas encore assuré !

« Ghosts of Empire » de Kwasi Kwarteng – lecture critique: première partie

« Ghosts of Empire »

« Britain’s Legacies in the Modern World »

Kwasi Kwarteng

(Editions Bloomsbury)

Lecture critique

                 Un titre qui pourrait être en français “ Histoires d’Empire – Héritage britannique dans le monde moderne », mais j’opterais volontiers pour une autre traduction liée celle-là aux fantômes d’un Empire qui ne dit pas son nom.

          Un gros pavé à lire (447 pages), pour le moment en anglais, mais plein d’enseignements sur l’histoire de l’Empire Britannique et sur son fonctionnement concret, avec le regard d’un Britannique aux racines familiales ghanéennes, anciennement la Gold Coast, dont le passé colonial anglais n’est d’ailleurs pas évoqué dans ce livre.

            L’auteur est député conservateur depuis 2010.

             A partir d’un certain nombre de cas coloniaux, l’objet du livre porte sur l’histoire entrecroisée des évènements et du rôle des grands acteurs de cette « saga » coloniale anglaise, les gouverneurs, les résidents, et les administrateurs des Indes, de Birmanie, d’Irak, du Soudan Egyptien, de Nigeria, et de Hong- Kong, les Cromer, Kitchener, Churchill, le père de Winston Churchill, Lugard, pour ne citer que quelques noms parmi les plus connus.

        La colonie de Hong-Kong représente une sorte de  concentré de la problématique impériale anglaise, mais paradoxal, comme nous le verrons plus loin.

        La période étudiée est en gros celle de la deuxième moitié du dix-neuvième  siècle et  de la première moitié du vingtième siècle.

            Et nécessairement, au-delà du portrait de ces grands acteurs coloniaux, cette analyse retrace la conception anglaise de cet empire, sa doctrine, et la politique choisie.

            Je dois dire que j’ai entrepris la lecture de ce livre pour tenter de comprendre pourquoi le passé de l’Empire britannique ne soulevait pas, semble-t-il, le même type de passion, pour ne pas dire d’opprobre, que le passé de l’Empire français, et je dois avouer que cela reste, en dépit de ce livre, encore une énigme, car la construction de cet empire a suscité au moins autant de violences, sinon plus, que celle de l’Empire français.

            Les deux raisons principales pourraient en être, qu’à la différence de la France :

  – 1°) la Grande Bretagne n’a jamais eu l’ambition « d’assimiler » les peuples colonisés, mais de faire des affaires, c’est-à-dire de gagner de l’argent.

–       2°) que la même puissance coloniale a toujours mis la main sur des territoires riches, facilement accessibles, l’exception étant peut-être celle de l’ancien Soudan Egyptien, mais il ne s’agissait que d’un condominium avec l’Egypte. La Grande Bretagne  avait mis en effet la main sur l’Egypte, le canal de Suez, la voie stratégique de l’Asie, et poursuivi avec une belle continuité le contrôle des voies d’accès à ses riches colonies du Moyen-Orient et d’Asie.

Le livre comprend 6 chapitres :

1-    Iraq Oil and Power

2-    Kashmir : Maharadjas’ Choice

3-     Burma : Lost Kingdom

4-    Sudan : Blacks and Blues

5-    Nigéria : « The Centre Cannot Hold »

6-    Hong Kong: Money et Democracy

       Deux observations liminaires :

     1-    Comme déjà indiqué, le livre fait curieusement l’impasse sur le Ghana, pays d’origine de la famille de l’auteur

      2-    Le livre analyse de façon indirecte l’Empire des Indes, un véritable Empire à lui tout seul.

            Nous proposerons aux lecteurs de commenter ces textes en trois parties et de les publier successivement sur mon blog :

–     la première sera consacrée à l’évocation de ceux qui firent la « grandeur » de l’Empire britannique : qui étaient ces acteurs coloniaux?

–  la deuxième, à l’analyse du comment l’Empire britannique fonctionnait concrètement, quelle politique ces acteurs étaient chargés de mettre en œuvre ?

–      la troisième portera sur une esquisse de comparaison entre les  administrations coloniales des deux empires anglais et français, différences ou similitudes.

     Note de lecture : les citations des textes proprement dits de l’auteur seront suivies de la parenthèse (KK)

1

Les acteurs de l’Empire britannique

 Les modalités du recrutement des administrateurs de l’Empire étaient, dès l’origine, de nature à modeler les caractéristiques de l’administration impériale anglaise.

        D’après ce livre, on recrutait les futurs résidents ou administrateurs, parmi les les candidats issus des grandes écoles militaires, ou des meilleures universités anglaises, telles que celles d’Oxford ou de Cambridge.

          Et ces recrues ne venaient pas de toutes les classes, mais de la classe de la petite aristocratie, ce qu’on appelle souvent la gentry.

      Le recrutement était très sélectif, et les agents recrutés faisaient, pour la plupart d’entre eux, toute leur carrière dans la colonie pour laquelle ils avaient été recrutés.

      La qualité ainsi que la primauté du Civil Service des Indes étaient reconnues, mais le « Sudan Political Service », créé en 1901, eut rapidement l’ambition de devenir le meilleur service civil d’Afrique :

          « The Sudan Political Service was regarded as the elite of the African service end enjoyed a prestige comparable with the Indian Service… Of the fifty-six recruits taken on between 1902 and 1914, twenty-seven had a Blue from Oxford or Cambridge… In an analysis of the 500 or so men who made up the service between 1902 and 1956, it was found that over 70 per cent were from Oxford and Cambridge. » (p, 237,238) (KK)

          Par ailleurs, un tiers de ces recrues du même service venait de familles de clergymen.

       Dans cet immense territoire grand comme cinq fois la France, avec une moitié nord désertique, centrée sur Khartoum qui avait pris place dans l’imaginaire colonial anglais avec la mort de Gordon, celle du Madhi battu en 1898 par l’armée anglaise de Kitchener (1), les administrateurs anglais pouvaient laisser libre cours à leur goût du commandement et de la grandeur de leur mission.

        En face d’une véritable expédition militaire anglaise conduite par Kitchener, la France, avec la petite escorte de Marchand à Fachoda n’avait effectivement pas fait le poids.

      Dans la conception anglaise, et comme la mention en a déjà été faite, les agents effectuaient toute leur carrière dans la colonie pour laquelle ils avaient accepté de servir, et étaient astreints à parler au moins la langue principale du territoire. Kitchener par exemple parlait arabe.

       Ces administrateurs étaient recrutés pour avoir de fortes personnalités, et le livre en donne de multiples exemples, qui se traduisent d’ailleurs dans la conception même de l’Empire, et dans sa mise en œuvre concrète.

    La plupart de ces administrateurs de la base au sommet de leur hiérarchie ont projeté leur modèle aristocratique de vie et du commandement dans les colonies où ils étaient affectés.

    La description des modes de vie et d’exercice du pouvoir qu’en fait l’auteur frise la caricature dans les pages qu’il consacre aux Indes et à Hong Kong.

    Aux Indes:

     » In India, the British official transplanted the status, the petty snobberies and the fine gradations of rank and privilege which prevailed in Britain itself. » (p, 97) (KK)

     « This eccentric, even crazy atmosphere was a feature of the British Empire in India which has often been overlooked.” (p,111)(KK)

   A Hong-Kong:

   “The traditions of British imperial rule were much more akin to Chinese, Confucian concepts of law and order, social hierarchy and deference than to any idea of liberal democracy… the British civil servants were even more “Chinese” in their philosophy of government than the Chinese themselves.”(p,385)(KK)

    En résumé, un modèle de recrutement qui était de nature à doter l’Empire Britannique d’un corps de serviteurs d’élite, et qui allait lui donner ses caractéristiques, sa doctrine et ses contours politiques, c’est-à-dire ceux d’un gouvernement de type aristocratique conservant toujours une certaine distance, pour ne pas dire plus, avec leurs administrés indigènes.

(1) Kitchener (1850-1916)  1896: Gouverneur du Soudan;  1899-1902: Guerre des Boers; 1902-1909 : Consul Général d’Egypte

« Natural hierarchy » (p,391), condescendance, ou discrimination ?

     “Perhaps the key to understanding the British Empire is the idea of natural hierarchy. Class and status were absolutely integral to the empire, and notions of class were important in forming alliances with local elites, the chiefs, the petty kings and maharajas who crowded the colonial empire. The dominance of ideas of class and status made it easy for the British to establish local chiefs as hereditary rulers.” (p,391) (KK)

     Les officers britanniques n’auraient donc fait que projeter en Inde, en Asie, ou en Afrique, leur modèle de classe, les rapports hiérarchiques naturels de classe qui existaient chez eux.

    Il est exact que cette conception tout britannique des rapports sociaux les conduisait, comme nous le verrons, à ne pas bousculer, sauf circonstance majeure,  les hiérarchies « naturelles » qui existaient dans leur empire, en Afrique de l’ouest, au sultanat du Sokoto par exemple, ou dans les nombreux royaumes de l’Inde.

     Il n’empêche que  cette conception d’une gouvernance coloniale imbue de sa supériorité de classe et de modèle social n’a pas manqué d’être interprétée comme une forme manifeste de discrimination, de ségrégation, pour ne pas dire de racisme, dans le sillage de la mission de civilisation des races inférieures, du fardeau de l’homme blanc, cher à Kipling.

    L’auteur note en ce qui concerne la Birmanie :

     « The racial attitudes of the British were not based on any scientific reasoning. British imperialists were not systematic racists like the Nazis. The racism and social ostracism were reflected in crude ways such as by “colour bars” at clubs, where only Europeans could join or be served.” (p,190)(KK)

      A de multiples reprises, l’auteur donne des exemples de cette discrimination britannique, et le cas de la colonie de Hong Kong se situe sans doute à la limite de ce type de relations coloniales:

    « In its first hundred years as a Crown colony, Hong Kong was an incredibly divided society. There were obvious racial divisions between the English and the Chinese, which were not merely a matter of class and money, since, as already noted, some of the richest people on the island were Chinese.  As early as 1881, all but three of the twenty highest taxpayers in Hong Kong were Chinese. Despite their wealth, the rich Chinese businessmen did not socialize with their European counterparts and commercial attainments. On top of racial divisions, there were divisions the British themselves, the most obvious of which was the split between the official class, with their elite culture, their Classical education and their competence in the Chinese language, and the class of wealthy expatriate merchants. “ (p,338)…

    “Perhaps the most sensitive racial issue for the wealthier Chinese residents was the difficult question of where to live. The most fashionable district of Hong Kong, the Peak, was effectively barred to Chinese until after the Second  World War” .(p,340)(KK)

    Après la première guerre mondiale, de retour d’un voyage en Asie, et au Japon, et de passage dans les Indes, le grand reporter Albert Londres notait :

    « Cela se sentait : Samul avait une confidence à me faire. Mais, chaque jour, il hésitait. Il la garda au fond de lui au moins une semaine, puis un soir :

–    Monsieur, je dois vous dire quelque chose : quand je sortirai avec vous, je ne marcherai pas sur le même plan, mais derrière.

–     Eh Samul, vous marcherez comme vous voudrez !

–    Et je ne prendrai pas l’ascenseur avec vous.

–   Qu’est-ce que je vous ai fait, Samul ?

–   C’est moi qui vous fais du tort, monsieur. Je suis cause que les Anglais vous méprisent. Ainsi, tout à l’heure, quand, ensemble, nous avons traversé le hall  de l’hôtel, ils se sont moqués de vous. Je vous fais perdre votre situation.

–    Je n’en ai pas, Samul, je ne puis pas la perdre.

–    Si, monsieur, ainsi, aujourd’hui, on ne vous recevrait pas au Bengal Club…

–      Pourquoi ?

–    Parce que je suis de couleur

–    Samul était un native. Quelqu’un qui n’a pas entendu ce mot, native, de la bouche d’un Anglais n’a pas la moindre idée de l’intonation de mépris. On dirait que pour l’Anglais, d’abord il y a l’Anglais, ensuite le cheval, ensuite le Blanc en général, ensuite les poux, les puces et les moustiques, et enfin le native ou indigène. »

       Dans “Visions orientales”  Edition Motifs, pages 222 et 223

Jean Pierre Renaud

 Deuxième partie dans une quinzaine de jours

Madagascar, réveilles-toi ! Madagascar, mifohaza !

A Madagascar, enfin l’occasion politique à saisir !

Citoyens et citoyennes de Madagascar : plus de quatre années de règne du clan Rajoelina, cela ne vous suffit pas ?

Le Monde des 10 et 11 novembre 2013

Andry Rajeolina : «  Mon candidat sera le nouveau président de Madagascar »

Fanfaronnades, pantalonnades, rodomontades… Rajoelina me voilà !

          Cela fait plus de quatre années que le soi-disant président d’une transition qui n’en finit pas s’incruste au pouvoir, en utilisant tous les expédients possibles et imaginables, un maire d’Antananarivo que la chargée d’affaires de l’ambassade de France a eu l’imprudence d’accueillir comme un fugitif à l’occasion du coup d’Etat qui l’a conduit en 2009 au pouvoir.

           Il faut donc un sacré culot pour répondre en fin d’interview «  Mais un patriote ne se sauve jamais »

           Il faut avoir un sacré culot pour se réclamer du respect  de la loi :

          « mais nous allons respecter la loi »,

          tout en indiquant quelques lignes avant :

      « De notre côté, nous avions dix candidats (33 candidats se sont présentés) Si on fait le calcul, nous arrivons à près de 55%. Le candidat que je soutiens sera le nouveau président de Madagascar. »

        Curieuse conception de la démocratie, vraiment !

     Un tissu de mensonges, de contradictions, de propos outrecuidants sur les résultats de son action, alors que tous les observateurs étrangers qui suivent la situation de la Grande Ile savent que ces quatre années de pouvoir, quasi-dictatorial, ont été catastrophiques pour Madagascar, sauf pour l’ego et les affaires du dictateur en herbe qui continue à plastronner, et de son clan.

       Pour être un vieil et fidèle ami de Madagascar et de ses habitants, et pour estimer que ce beau et riche pays mérite mieux qu’un régime dirigé par un personnage issu de la farce du théâtre, je recommande vivement aux électeurs et électrices d’un pays qui m’est cher de chasser le clan Rajoelina du pouvoir.

     On peut toujours regretter que les élites n’aient pas réussi à mettre en route un processus de changement démocratique interne, sans le concours ou les pressions de la communauté internationale, mais le deuxième tour de ces élections présidentielles donne enfin une vraie chance au pays pour revenir au sein des grands pays démocratiques.

         Madagascar ! Après plus de quatre années de sommeil, réveilles-toi !

         Madagascar, mifohaza !

         Jean Pierre Renaud

MALI contre Ecotaxe « poignante » ou des ministres et des élus aux « yeux fermés »!

 Mali 

            Le président Hollande a engagé une guerre dont il ne disait pas le nom, avec la complicité de la majorité des députés et sénateurs qui ont entériné cette nouvelle guerre, jusqu’à quand ?

           Nul ne le sait, et à quel coût au jour d’aujourd’hui ? Personne ne le dit, et personne ne le demande officiellement : pas loin de 500 millions d’euros ?

           En perspective et si les conditions de notre engagement militaire ne sont pas sérieusement modifiées (avec la participation de l’Algérie), comment la France sortira-telle de ce guêpier afghan du désert ?

Ecotaxe, une écotaxe « poignante »

            Le feu a pris en Bretagne, un des grands fiefs socialistes depuis de nombreuses années.

            Comment est-il possible que cette nouvelle, taxe, votée à une très large majorité gauche droite unie, au cours du quinquennat précédent, ait pu être mise en application « les yeux fermés » par tous les grands élus socialistes de l’ouest.

            Et quel type de conseil, Monsieur Poignant, conseiller de l’Elysée, mais en même temps maire de Quimper et député européen, a-t-il pu donner au locataire de l’Elysée ? En dépit du cumul de tous ses mandats ?

             Trouvera-t-on autant d’argent que celui dépensé au Mali pour aider la Bretagne à sortir de l’ornière ? Compte tenu de la dette publique écrasante qui pèse sur les épaules de tous les citoyens ?

            Et comment ne pas signaler le manque de courage de la droite qui, au début de la polémique, n’a pas reconnu qu’elle avait fait voter cette taxe sous le quinquennat Sarkozy ? Quant à sa mise en application « les yeux fermés », c’est une autre question !

         Et tout autant, le silence des Ecolos abandonnant leurs tréteaux pour disparaître dans la verdure !

Jean Pierre Renaud

Avec le club « Quadrilatère », le symbole du non dialogue social français -Le Monde des 27 et 28/10/13

Avec le club « Quadrilatère », le symbole du non dialogue social français !

Dans le journal Le Monde des 27 et 28 octobre 2013, page 9, une    enquête tout à fait intéressante et fort instructive sur le dialogue social français :

« Les discrètes agapes des membres du Club Quadrilatère »

Depuis vingt ans, le cercle informel réunit, à l’abri des regards, cadres de grandes entreprises,  hauts fonctionnaires, journalistes et syndicalistes »

            La lecture de cette enquête est édifiante sur la situation et l’évolution du dialogue social dans notre pays, puisqu’il faut qu’un club réunisse régulièrement en toute discrétion, pour ne pas dire en secret, et dans l’ombre, quelques-uns des grands acteurs de la vie économique et sociale française, au fur et à mesure des années, depuis une vingtaine d’années, pour qu’un dialogue existe.

        Le journal note toutefois que d’autres clubs de nature comparable fonctionnent au grand jour.

       Le club en question a été fondé en 1992, à l’initiative du groupe de presse Liaisons Sociales.

        C’est au moins autant la composition de ce club qui fait question que son fonctionnement caché. Quelques-uns des propos publiés, l’illustrent bien à leur façon :

       « On débriefe le diner autour de la machine à café, mais jamais dans les instances officielles » explique un cadre de la CFDT »

        « Ce n’était pas secret, même si ce n’était pas public » Jean-Christophe Le Duigou, ancien membre du bureau confédéral de la CGT »

          Une belle formule, incontestablement !

         Il est dommage que l’enquête n’ait pas donné la parole à celui qui fut sans doute le deus ex machina de cette belle opération de connivence entre les différents ordres de pouvoir, c’est-à-dire celui qui fut le conseiller social presque tutélaire de plusieurs éminences de la République, c’est à dire M.Soubie.

       A lire cette enquête, il n’est pas interdit de se poser la question de l’utilité du Conseil Economique et Social dans le domaine du dialogue social, précisément au cœur supposé de ce dialogue, alors qu’il est doté d’un budget de l’ordre de trente millions d’euros.

       Mais pourquoi bouder son plaisir de lecture d’une enquête de ce genre qui nous change des autres enquêtes des deux détectives infatigables du Monde, D et D, tirées des procès- verbaux qui leur sont aimablement communiqués par la police, les avocats, ou même les juges.

       Jean Pierre Renaud

Le film « Salvo » ou le navet « palmé » du Canard Enchaîné

Le film « Salvo » de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza

Ou le navet « palmé » du Canard Enchaîné !

« Méfiez- vous  fillettes »  des critiques de cinéma !

            Une histoire invraisemblable sur fond de mafia napolitaine, celle d’un tueur à gage, beau comme un ange des enfers, qui rend la vue à une jeune femme aveugle, sœur d’un des mafieux qu’il vient d’assassiner.

            Un exercice de masturbation cinématographique à travers des lumières et des bruits toujours plus sophistiqués !

            A lire dans la rubrique Le Cinéma du Canard Enchaîné du 16 octobre 2013 :

            « Réchappant d’un assassinat programmé, un homme de main de la Mafia s’introduit dans la maison du commanditaire et tombe sur sa sœur aveugle…

         Et la lumière fut ! Soudain le film bascule dans une autre dimension, belle comme un miracle. Primé à Cannes, ce premier long métrage coproduit par la France est exceptionnel… »

         On comprend mieux pourquoi la fréquentation des salles de cinéma est en baisse et il faut sans doute se poser la question du mode de financement des films en France, à l’ombre d’un Centre National du Cinéma qui dispose d’une belle cagnotte.

Jean Pierre Renaud

Information de publication: Empires britannique et français

           Information de publication

Au cours des prochains mois, je me propose de publier une série de chroniques consacrées, tout d’abord à l’Empire britannique avec la lecture critique du livre « The Ghosts of Empire » de M. Kwasi Kwarteng, puis à un essai de comparaison entre l’Empire britannique et l’Empire français.

La vie d’Adèle ou la vie « coloniale » d’Adèle d’après M.Mandelbaum dans Le Monde du 9 octobre 2013em

La vie d’Adèle ou la vie « coloniale » d’Adèle ?

Selon le titre accrocheur :

« Abdelhatif Kechiche, de la chair de l’Empire à l’empire de la chair »

Du critique cinématographique du journal Le Monde, M.Mandelbaum, dans le numéro du 9 octobre 2013, une demi-page de texte de la 10 dans Culture

           A lire cette critique cinématographique, gare aux métastases coloniales tunisiennes !  Avant toute épectase nicéenne !

              Il est possible d’être cinéphile et de ne pas partager la plupart des critiques  de cinéma que diffusent nos médias, mais la critique en question, d’une écriture certes bien troussée, transgresse allégrement les quelques bornes que d’autres médias n’ont pas franchies, et n’ont même sans doute pas eu l’idée de franchir.

         Un seul exemple, la critique du journal La Croix du 9 octobre, page 21, Culture, un quotidien qui n’est pas bégueule, comme certains pourraient le croire sans le lire, dont le titre est « Violence de l’intime » et qui classe ce film dans la catégorie des chefs d’œuvre.

         M.Mandelbaum y voit l’expression d’un mal colonial qui nous ronge encore, et pour illustrer son propos, nous vous proposons quelques morceaux d’écriture choisis : 

         «  Cette chose, Kéchiche nous la met sous les yeux depuis qu’il est entré dans la carrière, c’est ce qui dans le rapport charnel persiste du rapport colonial. »…

             « L’image est forte, elle semble surgir d’un ressac inattendu de l’Histoire. »…

            «  Il y a plus. Le sentiment que la tension ethnique, chassée par la porte, revient par la fenêtre. »

«  Son œuvre le crie, le hurle : quelque chose de l’ignominie du rapport colonial est encore parmi nous, qui loge dans le désir des hommes, brûle dans la chair des femmes. »

         Ah bon ! Enfin un vrai film colonial à voir, car il n’y en a pas eu beaucoup dans l’anthologie du cinéma ! Et qui plus est un chef d’œuvre !

       Grâce aux enquêtes qui, effectuées ou à effectuer, dans les règles de l’art par le sociologue Fassin (1) appelé en renfort pour cette  démonstration d’une mémoire coloniale filmée, la France va enfin savoir, en interrogeant les spectateurs à la sortie des salles, si le propos de M.Mandelbaum est fondé ou non.

      S’agirait-il d’une belle histoire d’amour et de chair ou d’un film relatant le passage de « la chair de l’Empire (colonial pour ceux qui l’ignorent encore) à l’empire de la chair. » ?

     Et pourquoi ne pas demander à M. Mandelbaum et au journal Le Monde d’appuyer toute demande de mesure de la mémoire coloniale française qu’aucun média, aucune institution, ou aucun groupe de pression n’a eu le courage de lancer, en lui trouvant le financement nécessaire, bien sûr.

        Au moins, cette belle critique pourrait-elle servir la cause de l’Histoire et de connaître l’état de la mémoire coloniale des Français et des Françaises  !

Jean Pierre Renaud

       Le 22 juillet 2012, M.Fassin s’était illustré par la publication d’une chronique dans une double page du journal Le Monde consacrée à la défense du célèbre tweet de Valérie, intitulée «  Un drame burlesque qui révèle l’ampleur du sexisme antiparitaire », chronique à laquelle j’avais fait réponse sur mon blog du 12 juillet 2012, dans une réaction intitulée « Un os dans le tweet de Valérie »

      Un propos qu’apparemment ne venait fonder une quelconque enquête sociologique effectuée dans les règles de l’art.

Léonarda, une affaire dérisoire qui tourne la République Française en dérision !

   Au niveau du chef de l’Etat, dans les médias publics ou privés, dans certaines formations politiques, une affaire dérisoire qui tourne la République Française en dérision !

            Que n’avons-nous pas vu, entendu, ou lu, à ce sujet ? Des envoyés spéciaux au Kosovo, des déclarations multiples, des manifestations dans quelques-unes de nos villes, et le destin tout à fait « exemplaire » de cette famille sans papiers !

           Mais après tout, pourquoi cette affaire ne permettrait-elle pas  aux Français et aux Françaises de mieux connaître les différentes voies d’accès clandestines à l’obtention d’un titre de séjour ?

          Tout d’abord les faux papiers, bien sûr, aussi les demandes d’asile non fondées, et de façon plus subtile, un accouchement en France, un mariage binational, un séjour prolongé pour études, un regroupement familial à géométrie variable, la venue clandestine d’un mineur qu’il est impossible d’expulser, d’autant moins si grâce à l’obligation légale de scolarité des mineurs, il se trouve placé sous la protection à la fois de la loi et de réseaux de soutien souvent très actifs dans ce domaine.

        Mais le résultat de toute cette esbroufe politique et médiatique, des dizaines de milliers de suffrages en plus pour le Front National !

Jean Pierre Renaud