Relations entre la France et Algérie ?

Remarques Préalables

Les Dés Pipés !

Pour ne parler que des Français nés après 1962, date de l’Indépendance de l’Algérie, et hors les minorités des Français  d’ascendance algérienne, pieds noirs ou immigrés francisés, qui connait l’histoire de l’Algérie ? Qui connait l’histoire récente de la Guerre d’Algérie ?

Jusqu’à présent, nos gouvernements se sont bien gardés  de connaître la vérité en lançant des enquêtes sur cette réalité, qui fut celle de  la France dite coloniale, mais très majoritairement ignorante de l’histoire coloniale.

Les informations, pour ne pas  dire une propagande qui ne dit pas son nom, sont  entre les mains de minorités « intéressées » qui manipulent ce segment mémoriel.

Il est évident que les débats passionnés sur un tel sujet ne touchent qu’une minorité de Français, sauf  quand ils concernent des problèmes très sensibles comme l’immigration, sans faire de distinguo entre les pays du Maghreb ou de l’Afrique noire.

Ce sujet-là, oui, les Français le connaissent de mieux en mieux au fur et à mesure des flux d’immigration régulière ou irrégulière qui ont modifié en profondeur la physionomie de notre pays depuis les années 1980-1990.

Le vrai danger que courent les  deux partenaires que sont l’Algérie, sur une rive,  et la France, sur l’autre rive, est que les Français comprennent de mieux en mieux ce qui dépasse l’entendement, c’est-à-dire, le maintien  d’un privilège  international exorbitant en faveur de l’Algérie depuis plus de soixante ans, depuis 1962.

Pourquoi ce pays bénéficie-t-il toujours d’un  privilège de porte ouverte qui met en cause l’Indépendance de la France ?

L’Algérie a tout intérêt à conserver ce privilège historique obsolète qui fait de la France la béquille d’un État algérien toujours aussi revanchard et fragile.

Selon la fable bien connue du Corbeau et du Renard, avec le Fromage bien sûr – la France est le fromage, c’est à dire une terre d’accueil pour les excédents de population algérienne.

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                                                  Le Figaro a publié successivement, le 30 décembre 2022, une interview du Président Algérien, sous le titre « Abdelmadjid Tebboune veut ouvrir une nouvelle ère des relations franco-algériennes », et le 9 janvier 2023, une chronique de Xavier  Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, sous le titre « L’Algérie s’effondre : entraînera-t-elle la France dans sa chute ? »

                                                  Deux titres qui éclairent  une fois de plus  la scène algérienne, 1) l’interview d’un Chef d’État FLN aux propos édulcorés gouvernant d’une main de fer avec l’appui d’une Armée FLN, source de tout pouvoir, 2) la chronique alarmiste, sinon catastrophiste d’un ancien ambassadeur de France à Alger.

                                                  Rappelons qu’Il y a quelques mois, la Première Ministre a débarqué à Alger avec une quinzaine de ministres, et il est tout à fait étrange que nos ministres aient observé, pour une fois, une consigne de « bouche cousue ».

                                                  L’interview Tebboune semble donner quelques indications…

                                                  A lire cet interview, « on continue comme avant », avec le même dialogue de sourds sur le fond de nos relations diplomatiques, mais toujours « portes ouvertes » à l’immigration algérienne régulière ou irrégulière, en référence aux Accords d’Évian de 1962 que l’État FLN n’a jamais respectés,  alors que le Président actuel déclare « … C’est le respect des principes… », à propos des « indésirables »… « Il y a les binationaux qui doivent être traités comme des Français… » 

                                                  Je me propose de citer 1) quelques-unes des réflexions publiques faites à l’occasion de cette interview par Monsieur Tebboune, donc « rien n’a changé ! L’Algérie continue à plumer la France…

                                                  2) un bref résumé de l’analyse proposée par Monsieur Driencourt.

                                                  3) un texte que j’avais publié sur ce blog « Mon message aux jeunes Français originaires d’Algérie :

« Vive l’indépendance de la France ! »

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L’interview Tebboune

Monsieur Tebboune est le produit politique édulcoré d’un FLN qui n’a jamais appliqué les Accords d’Évian et qui, dans l’interview du Figaro du 30 décembre 2022 déclare :

J’ai souligné quelques mots sensibles

« Le Figaro-  « Après avoir  réduit de moitié la délivrance de visas aux ressortissants algériens depuis l’automne 2021, la France vient de rétablir le flux habituel qui était d’environ 200.000 en 2019, êtes-vous satisfait ? »

Abelmadjid Tebboune  – « C’est simplement dans la logique des choses. La circulation des personnes entre nos deux pays a été réglée par les accords d’Évian en 1962, et l’accord de 1968. Il y a une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins. Elle a été négociée et  il convient de la respecter… »

( 1-  L’Algérie FLN n’a jamais respecté les accords d’Évian)

  (2-  Les flux démographiques n’ont plus rien à voir avec ceux des années 1960-1970 )

« Les relations entre la France et l’Algérie ont-elles une chance, un jour, d’être plus apaisées ? »

« La France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l’Algérie de son complexe de colonisé… Plus de  soixante ans après la guerre, il faut passer à autre chose… »

(Le pouvoir du FLN algérien ne continue à exister qu’en agitant en permanence l’épouvantail du mauvais Français colonialiste en même temps qu’assassin, la rente mémorielle de situation datant des années 60 avec le concours des minorités « repentantes » ou « intéressées » de notre pays, ou « Le Corbeau et le Renard » (voir blog et son fromage)

« Vous vous entendez bien avec le Président Macron. Avez-vous une relation suivie avec lui ?

«  Oui, nous avons une certaine complicité, je vois en lui l’incarnation d’une nouvelle génération qui peut sauver les relations entre nos deux pays »

(Une  fois de plus, la France a élu un Pigeon d’Alger…)

« Avez- vous gardé des relations avec Vladimir Poutine ?

« Je peux simplement vous dire que je vais aller en Russie prochainement. Je  n’approuve ni ne condamne l’opération russe en Ukraine… »

Une réponse tout à fait logique étant donné que Poutine incarne ce qu’a fait de mieux ou de pire dans le passé l’ancien KGB de l’URSS, bien aimé du FLN)

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L’article Driencourt

Ancien Ambassadeur de France à Alger (A deux reprises)

« L’Algérie s’effondre : entrainera-t-elle la France dans sa chute ? »

Un texte qui fait froid dans le dos !

                                                  « Cela fait maintenant  trois ans qu’en Algérie Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République. Trois ans et à Alger, on pose la question d’un deuxième mandat. Quel bilan de cette Présidence, quelles leçons en tirer pour la France ? Mon amitié pour l’Algérie comme mon respect pour le peuple algérien m’obligent à rappeler quelques évidences sur la réalité politique, les illusions françaises et les conséquences de celle-ci.

                                                  S’il fallait résumer brièvement et brutalement la situation, je dirais  que « L’Algérie nouvelle », selon la formule en vogue à Alger, est en train de s’effondrer sous nos yeux et qu’elle entraîne  la France dans sa chute, sans doute plus fortement et subtilement que le drame algérien n’avait fait chuter en 1958, la IVème République. …

                                                  Or tous les observateurs objectifs constatent que depuis 2020, après peut-être quelques semaines d’espoir, le régime a montré son vrai visage : celui d’un système militaire (formé, on l’oublie, aux méthodes de l’ex-URSS), brutal, tapi dans l’ombre d’un pouvoir civil, sans doute aussi affairiste  que celui qu’il a chassé, obsédé par le maintien de ses privilèges et de sa rente, indifférent aux difficultés du peuple algérien. La répression qui s’est abattue sur le pays, répression élaborée et mise en œuvre par une armée qui ne cesse de glorifier les combats contre la France, « ennemi éternel » a fini par avoir raison des espoirs mis un temps dans le Hirak pour une démocratisation du pays…

                                                  Par confort ou opportunisme, mais surtout par aveuglement, à Paris, nous fermons les yeux sur la réalité algérienne ; nous faisons mine de croire que le pouvoir algérien est légitime à défaut d’être démocratique, que le discours antifrançais est un mal nécessaire mais transitoire, que la démocratie est un apprentissage qui prend du temps.

                                                  Notre aveuglement est une erreur historique : croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers plus de coopération est un leurre. Croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers  plus de coopération est un leurre…

                                                  L’Algérie va mal, beaucoup plus mal que les observateurs  ou les rares journalistes autorisés le pensent ; 45 millions d’Algériens n’ont qu’une obsession : partir et fuir. Partir où, si ce n’est en France, où chaque Algérien a de la famille… »

La vraie question : pourquoi continuer à être la « béquille » de ce régime ?

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Afin de bien comprendre ma position sur nos relations avec l’Algérie, je renvoie les lecteurs sur le texte ci-dessous que j’ai publié le 19/11/2020 :

 « Mon message aux jeunes français originaires d’Algérie »

« Les Relations entre la France et l’Algérie (1962-2020) »

Mon message aux jeunes          

Vive l’Indépendance de la France !

A la suite de mon analyse critique du livre « La Question post-coloniale » d’Yves Lacoste (19/04/20, 21/09/20), et compte tenu de la place que l’auteur accordait à la Question Algérienne, je me proposais de publier le message ci-après.

Un message aux jeunes Français originaires d’Algérie… une bouteille à la mer Méditerranée …

Sous le sceau du Livre d’Ezéchiel Chapitre 18, versets 1 à 9 :

« Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Isaïe : Les pères ont mangé les raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ? »

            Il est difficile de ne pas lire le livre « La Question Post-coloniale » d’Yves Lacoste sans entendre le message permanent, le leitmotiv, que l’auteur adresse aux jeunes français d’origine algérienne : vous allez mieux comprendre pourquoi vous êtes venus chez nous, peuple colonialiste.             Pourquoi cette parabole des Raisins Verts que j’ai déjà citée dans mes chroniques sur l’histoire post-coloniale ? Parce que l’histoire post-coloniale qu’on nous sert depuis des années, sur les deux rives, est fabriquée par des parents ou grands-parents qui ont le plus souvent mangé des Raisins Verts ?

            Sur notre rive, nous sommes encore sous les ordres du groupe de pression intellectuelle et politique d’une matrice maghrébine repentante, bien qu’elle s’en défende, ou partie prenante « intéressée ».

            Pour avoir servi la France et l’Algérie pendant la guerre 1954-1962, mon expérience n’est pas celle qui est le plus racontée : j’ai eu pour  garde du corps un type formidable, un ancien fel ; nous respections les fels que nous combattions, et l’armée que nous servions n’était pas « colonialiste », car nous étions tous engagés, armée du contingent et armée de métier, dans la transformation démocratique du pays.

            Nous avions engagé à nos côtés des Algériens et des Algériennes qui partageaient notre vision républicaine de l’Algérie. Elle n’était plus celle de l’Algérie colonialiste de papa : en 1962, le FLN a exterminé beaucoup d’entre eux, et continue de nos jours – presque 70 ans après – à les traiter comme des ennemis de la patrie, comme si certains membres du FLN et le mouvement lui-même avaient toujours été des modèles de cette guerre insurrectionnelle.

            Le livre d’Yves Lacoste a été publié en 2010, et le message qu’il veut délivrer n’est-il pas obsolète, compte tenu du soulèvement démocratique de la jeunesse algérienne, depuis le 22 février 2019 ?

Je puis témoigner que le message que nous portions dans les années 1958-1960 était celui de l’espoir, de la démocratie, des libertés, identique à celui qui vous anime aujourd’hui.

Est-ce qu’il vous arrive aussi de comparer vos espoirs à ceux qui furent les nôtres ? A ceux des jeunes d’une Algérie française défunte qui quittèrent une terre qu’ils considéraient comme natale ?

Aux jeunes Français d’origine métropolitaine qui, aujourd’hui, ont du mal à comprendre ce qui empêche d’avoir des relations normales avec votre pays d’origine, en levant tous les tabous démocratiques qui pèsent sur ces relations.

Je n’ai jamais aimé le propos de ceux qui cultivent la victimisation, la repentance, ou la réconciliation, avec qui et en quoi ? Je préfèrerais franchement que la jeunesse parle le langage de la vérité et de la bienveillance. »          

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Plus de 60 ans après Evian, cela suffit, cela suffit !

2023-1962

Nul besoin de voir un ami de Monsieur Poutine se pavaner sur Les Champs Elysées !

Si le Président l’a effectivement invité ?

Jean Pierre Renaud        Tous droits réservés

Paris, une Commune en excès de pouvoir !

« Dati «  Hidalgo saigne les Parisiens par l’impôt » Marion Mourgue Le Figaro du 30/11/2022, page 7

Ce sont les minorités qui nous gouvernent !

Une interview dont le contenu est intéressant pour un ancien haut fonctionnaire qui a contribué à la mise en place de la grande réforme institutionnelle des années 1975- 1980 redonnant un maire à la capitale.

            Cette interview pose une série de questions,  mais n’aborde pas, à mes yeux, les problèmes de fond de Paris Capitale de la France, c’est-à-dire l’inadéquation  des institutions parisiennes des années 70 à l’évolution de la région parisienne et du pays, et face à l’évolution des pouvoirs, notamment l’émergence et l’explosion des réseaux sociaux et de la communication.

Paris occupe  une « position stratégique » inégalable en France.

            Le 19 octobre 2021, je publiais une chronique intitulée « Les destinées de Paris « Commune » ou « un État dans l’État » ?

            J’écrivais : « Presque  quarante ans après les réformes des années 70-80, les  relations institutionnelles que j’avais décrites sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les communes et départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un État central bureaucratique légitimement contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation politique tous azimuts de la part des élus parisiens. »

            Traitons successivement questions du jour et questions de fond :

Les Questions du jour

Les chiffres cités ?

            Mme Dati : « …. Je dénonce effectivement l’explosion d’une dette qui s’élève à 10 milliards d’euros. »

D’où vient ce chiffre dont je n’ai pas trouvé la source ? Je ne l’ai pas trouvé dans les derniers rapports de la Chambre Régionale des Comptes.

« Tours de passe-passe comptables » : lesquels, faute d’audit effectué par les oppositions au Conseil de Paris ?

« Nous exigeons depuis deux ans un audit de la gestion de la ville… »

Il y a bien longtemps que l’opposition aurait pu le faire si elle l’avait décidé. Elle n’en n’aurait eu ni la compétence, ni les moyens ?

L’audit nécessaire rencontrera une grande difficulté liée à l’extrême complexité du système administratif et financier parisien et à la constellation des organismes et sociétés qui en font partie : un vaste réseau de vases communicants qui permettent de « fausser », pour ne pas dire « truquer » la comptabilité, mais il faut le démontrer. 

Comment ne pas relever les initiatives démagogiques de la mairie, dans le tout vert et le tout social (explosion de la dépense sociale, le logement, des dépenses soi-disant vertes, des chantiers partout…. ) sans compter ce que coûte déjà la préparation des JO de 2024, peu compatibles avec une politique de décarbonation de la Ville, et la réduction du nombre des passoires thermiques de la Ville ?

Effectivement, Paris est dans un triste état !

L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition, et récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’État n’existaient pas, les assemblées ou le gouvernement, l’ensemble des représentations diplomatiques, les Préfets actuels donnant l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres.

Les Parisiens ne partagent pas tous la culture bobo de l’équipe Hidalgo, alors qu’elle n’a fait que 1,75 % des voix aux dernières présidentielles, après avoir déclaré, avant les municipales, qu’elle ne serait pas candidate à cette élection.

Les conseillers de Paris jouissent d’une rente de situation, d’un privilège politique, un potentiel de communication fondé sur leur position dans la capitale, alors que leur représentativité politique est faible ou non démontrée.

Les Rousseau, Obono, Charon, Bayou, Benbassa…, ont très souvent tendance à s’exprimer sur le plan national en jouant sur une représentativité politique qui pose question.

L’’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sauf qu’elle n’a en effet pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle ajoute à la grande confusion des pouvoirs qui existe dans la capitale et dans la région, le qui fait quoi entre la région, les départements, les communes, la métropole, et l’État, un mille-feuille bureaucratique.

La capitale souffre de l’absence de l’État et pour Madame Hidalgo : «  l’État, c’est moi ! ».

La « position » politique et stratégique de Paris a toujours nourri les ambitions les plus folles, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, car la capitale constitue une plateforme exceptionnelle de communication, d’influence et de pouvoir.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste « sociétal » exsangue.

Pour avoir en France une compréhension  complète des enjeux économiques, sociaux et politiques, il est nécessaire de faire intervenir le rôle majeur de l’establishment qui est au cœur de tous les problèmes et décisions nationales,  et pour ce faire, rééquilibrer le système de pouvoir au profit des provinces, de ce qu’on appelle les « territoires ».

Les Questions de Fond

« Paris, un État dans l’État » ? Toujours !

Oui, pour d’autres raisons !

Avant la réforme des années 70, le système parisien fonctionnait dans un contexte étatique préfectoral doté de moyens démarqués de l’État, notamment  pour les statuts du personnel.

 De nos jours, la Ville de Paris jouit encore de privilèges hérités de l’Etat, à la fois dans la gamme de ses statuts ou dans l’adaptation des anciens statuts.

Excès de pouvoir ? Pourquoi ?

Les héritages de l’ancien système parisien

La Chambre Régionale des comptes vient de publier un rapport fort intéressant intitulé « Paris et Métropole Exercices 2016 et suivants »

Ce document montre l’ensemble des liens juridiques qui permettent à la ville de Paris d’échapper à la Métropole grâce aux nouveaux tentacules de pouvoir  que sont les accords de coopération bilatérale passés avec les départements voisins, s’ajoutant aux anciens, établis sur la base du patrimoine immobilier important qu’elle détient encore en banlieue.

La Ville de Paris est au cœur d’une mini métropole parallèle à la Grande Métropole qui a du mal à exister. Elle jouit d’une grande capacité à tirer beaucoup de ficelles  dans la Région Ile de  France.

Quelques notes du Rapport : 

« La Ville de Paris poursuit sa propre stratégie métropolitaine, autonome par rapport à la MGP…elle n’est pas, ou pas encore au cœur d’une métropole polycentrique. … l’organisation des services de la ville n’intègre qu’à la marge « la « dimension métropolitaine »… le rôle déterminant de la Ville de Paris dans la gouvernance de la MGP… une gouvernance Paris/MGP partagée… absence de transferts en matière d’aménagement et de logement… des groupements de commandes principalement coordonnés par la ville de Paris….l’absence de dimension métropolitaine dans les services de la ville », « une coopération par projet »   le PLU 2020, « un projet autonome ».

Il est évident que l’équipe Hidalgo ne joue pas le jeu démocratique d’une métropole parisienne, et qu’elle en a fait un outil de plus de domination politique.

En ce qui concerne le boulevard périphérique, la Ville considère qu’il lui appartient, alors que l’État et l’ancien District de Delouvrier sont à l’origine financière de la création de ce boulevard, dont l’intérêt interdépartemental est indiscutable.

Nécessité d’une nouvelle réforme institutionnelle

Plus de quarante après, les relations institutionnelles en question sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un État central bureaucratique de plus en plus contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation.

            Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans sa forteresse, aujourd’hui bobo.

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé – payer pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’«establishment » français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises, d’où l’importance de retrouver un équilibre des pouvoirs entre l’ensemble de nos provinces.

Conclusion :

il faut adapter la répartition des pouvoirs à l’évolution de notre pays, mettre fin à une bureaucratie qui multiplie les niveaux de compétence, entre l’Union européenne, la nation, les provinces, les départements, les communes, simplifier.

En concurrence avec les pouvoirs de l’Union européenne, que l’Etat central fasse son métier régalien, et les vaches seront bien gardées, selon un de nos vieux dictons provinciaux.

Que l’État transfère à nos régions ses pouvoirs dans les domaines non régaliens : économie, emploi, environnement, enseignement, santé, culture…

Dans la région d’Ile de France, Il faut instituer une vraie métropole qui égalise les chances du « pouvoir » entre Paris et les départements de la Petite Couronne.

La Com, les réseaux sociaux, l’affaiblissement des corps intermédiaires ont attribué un pouvoir excessif au système parisien, à son establishment, un excès de pouvoir qui  défie nos  institutions  démocratiques et républicaines, d’autant plus que quelques minorités diffusent leur propagande grâce à la position stratégique que leur donne leur élection parisienne.

Jean Pierre Renaud       Tous droits  réservés

Les Vœux 2023 d’un Président ?

Ou un long catalogue d’épicerie politique ?

Avec quelques mots répétés qui en disent plus long sur la personne solitaire que de longs discours, l’appel répété au « collectif », à « l’unité », à « ensemble »…

C’est à se demander si les conseils d’administration ou les réunions techno constituent  la bonne école du discours politique ?

C’était tellement long, affreusement long, que le Président en avait oublié de regarder les citoyens et les citoyennes dans les yeux, au lieu de son prompteur !

Pour nous résumer, où était la France dans ce salmigondis politique ?

Comme si Macron refaisait une campagne présidentielle qu’il avait boycottée !

Bonne année à notre France !

Jean Pierre Renaud

Annonce de publication en janvier 2023

  1. 1 – Paris et son excès de pouvoir

Crise des institutions publiques dans la capitale : leur non représentativité avec le mélange des genres entre pouvoirs publics et pouvoirs privés, l’establishment parisien

Mettons fin aux excès de pouvoir d’une équipe politique  non représentative !

Il faut à nouveau tout changer !

Signée par un ancien haut fonctionnaire de la Préfecture de Paris (années 1970-1993) « Paris, un État dans l’État » « La Méthode Chirac »

2- La bi-nationalité

Comment peut-on être non pas Persan, sur le mode Montesquieu, mais bi-national dans des fonctions régaliennes françaises, Président de la République, Premier Ministre, Ministre, Député, ou Sénateur ?,

Dossier sommaire des chroniques proposées sur les problèmes de la bi-nationalité dans les années 2000.

Les Français savent-ils ce qu’il en est des bi-nationalités en France ? Silence on tourne…

Jean Pierre Renaud

Publiée sur le blog du 27 avril 2013

Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés !

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !

Soit 6 sur 10 !

Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !

Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !

Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?

Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation.

Pour protéger son gaz et son pétrole ?

Curieux oubli, non ?

Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…

Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !

Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats !

Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !

Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !

Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre !

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

Notes de fin d’année 2022

Dans l’information, l’anonymat ! Combien de fois sur les chaines publiques, et  notamment avec les Histoires Secrètes de Sophie Lapix, on cite des témoignages sans nom, sans courage, un ministre, un conseiller de l’Elysée, ou un parlementaire…

La presse écrite, même le Figaro, ne répugnent pas à user de ce procédé mystérieux et faux qui aiguiserait l’appétit des décrypteurs… le décryptage vrai ou faux, le mot à la mode…

Les politique qui font l’actualité, Beaune le ministre  des Transports incapable de gérer la crise de la Sncf, pour Noël : ne passe-t-il pas trop de temps dans la Com ? A intervenir à tout propos et sur n’importe quoi pour exister à Paris ? Une maladie typiquement macroniste !

Mélenchon qui n’en peut plus des faux-pas de vie de ses camarades hommes ou femmes qui ont soif, soif, de réussir, quel qu’en soit le prix pour eux, et en définitive pour les Français.

Le Troisième Homme du concours Républicain des derniers mois, ce député du Sud-Ouest, prêt à dire n’importe quoi pour s’affirmer et exister.

Ne ressemblerait-il pas  trop à qui vous  savez dans nos institutions ?

Ne s’agirait-il pas de la marque de fabrique politique actuelle la plus répandue ?

Enfin Bayrou vint et Macron fut élu ! Bayrou en est réduit aujourd’hui à prendre quelquefois la parole pour laisser croire que le centre existe toujours, alors que le centre en tant que tel, pour autant qu’il ait existé, est un astre mort…

Pub ou propagande ? A zapper sur les différentes chaines de télévision publiques ou privées souffrant de la même maladie, on nous balance chaque jour à répétition, en flot de mots, d’images, et de bruits, ce qu’on appelait avant de la réclame, et qui est en réalité de  la propagande de consommation très comparable en procédés et  bruits d’une société totalitaire… je répète, je répète, et je chante, je chante…et je matraque en vous inondant d’images…

Deux exemples récents, Lidl et Malongo le commerce équitable du café, quel café !

Lidl serine chaque jour, « le nouveau consommateur », celui qui mate une scène changeante avec un peintre de fiction « On ne bouge plus », ces jours-ci avec un Père Noël, le nouveau consommateur martelé en long et en large sous toutes ses formes, une propagande qui ne dit pas son nom !

Malongo, le café du commerce équitable avec le même porte- parole à la voix d’outre-tombe nous sert aujourd’hui non plus le café mais l’objet  industriel d’une petite machine à café, garantie 5 ans…

Les vrais trophées de l’année, avec la Résistance de l’Ukraine, trophées du courage, de la liberté, et de la démocratie, face à un Poutine qui singe l’histoire en voulant nous faire croire qu’il n’est pas l’agresseur, et même en se faisant bénir par un Pope orthodoxe dont les frères et les pères ont été massacrés par les frères et les pères de ce nouveau tsar du jour !

Autres trophées grâce à cette jeunesse d’Iran et à toutes ces femmes que les Ayatollahs étouffent et tuent, et qui veulent tout simplement vivre dans la liberté !

Jean Pierre Renaud   et  Marie Christine Renaud « Nihil Obstat Imprimatur »

« Histoire secrète »

« Derrière les Étiquettes »

Après la Trêve de Noël

Sur France 2

« Mes Deux Z’émours »

« Mes Deux Amours »

Secret des sources : « un ministre », « un conseiller du Prince », « un membre de l’entourage », un « communicant », « un journaliste »…

            Source A1, comme dans le Renseignement Militaire, si les choses n’ont pas changé…

Joséphine Baker au Panthéon

Le 30 novembre dernier, à l’occasion de l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon, les courtisans du Président ont eu une frousse bleue…

            On leur avait annoncé le risque d’un mouvement de génération spontanée, celle d’un petit chœur de chanteurs zemmouriens dans la rue Soufflot, devant le Panthéon, avec le refrain « J’ai deux z’emours ».

            Ouf ! Il ne s’est rien passé, et même le jeune Attal, le communicant quotidien n’a pas pu en faire état.

      Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

Une boussole pour 2023

« Partout, il n’y a plus de pilote dans l’avion »

« Ecole, Santé, Dette, Industrie »

« Le cri d’alarme de Philippe Aghion et  de Jean Tirole »

 Le Figaro du 14 décembre 2022 page 26

Jean Tirole, le Prix Nobel et Philippe Aghion,le Nobélisable

            Je me contenterai de citer  le  dernier paragraphe de cet entretien en proposant un petit chapeau :

            3 000 milliards de dette : le cadeau de Noël et de Nouvel An pour nos enfants et nos petits-enfants… avec un Président de l’Agence Havas qui continue à  tirer des chèques… et à satisfaire une soif juvénile de voyages.

            « JT – Philippe a raison, rien n’est simple. Mais nous pouvons résoudre le réchauffement climatique, les problèmes d’éducation, de santé ou d’endettement. Ce qui m’inquiète le plus, c’est une forme de perte de boussole collective. Partout, il n’y a plus de boussole collective. Partout il n’y a plus de pilote dans l’avion. L’État qui devrait être à la pointe des combats sociétaux  se défausse…On demande à la politique de la concurrence, aux banques centrales, aux cours de justice, aux institutions multilatérales, de s’occuper de ces problèmes ; même si certains, telle l’écologie ou les inégalités sont existentiels, tout le monde fait tout et n’importe quoi, sans responsabilisation claire ni capacité matérielle à réguler correctement. Nous perdons le sens commun. »

            Jean Pierre Renaud

ARTE et le 28 minutes d’Élisabeth Quin

Le 28 minutes du vendredi 16 décembre 2022 avec Renaud Dély

Ou les sachant supposés du siècle, hier l’historien postcolonial Blanchard et le journaliste politicien Askolovitch…

Ou les gentils « marronniers » des vendredis (de la monnaie sonnante et trébuchante, non cryptée) bien connue dans le milieu journalistique ! Chaque vendredi !

Décryptage, le mot à la mode !

Le grand expert Blanchard des images coloniales, un trésor issu d’un Colloque savant de 1993 qu’il s’est approprié, laissant croire, grâce à ces images, que la France était devenue coloniale, un  discours dont j’ai démontré l’absence de fondement historique.

Donc hier soir, l’expert Blanchard, aux belles chaussures à talon haut, montre une photo de deux footballeurs issus de la diversité qui se cajolent en excipant de leur fraternité, alors que tout au long de ses prestations écrites ou télévisées, il n’a eu de cesse de creuser le sillon d’une propagande non fondée et revancharde.

Donc hier soir encore, comme d’habitude, chaque semaine la ratatouille  verbale d’un journaliste politique qui s’exprime fort bien, mais avec le ton d’un militant politique de gauche chevronné sur une sombre affaire de quartier à Fréjus : il mettait en scène les deux élus coupables, évidement  de droite.

Toujours à vouloir faire pleurer les gens … !

Heureusement qu’Arte diffuse d’autres émissions culturelles fort intéressantes !

 Madame, Monsieur, ça n’est plus la saison des marronniers !

Jean Pierre Renaud

NOËL 2021

Une Église de France en péril ?

            Pour les citoyens français qui ont baigné dans le christianisme jusqu’à ce jour, il est sans doute difficile de proposer le bon diagnostic sur la situation du christianisme de leur pays, tout en étant, plus que beaucoup d’autres, conscients de ce qui ne va pas et de ce qui va encore au chœur de l’Église de France.

            Déclin inéluctable,  rien n’est moins sûr, car tout au long de sa longue histoire millénaire, elle a traversé beaucoup d’épreuves, en revenant à l’essentiel, la liberté de conscience et l’amour des autres.

            S’il est vrai que de multiples signes manifestent la perte d’influence de l’Église de France dans notre pays, comme vient d’ailleurs de le souligner le livre « L’archipel » de Jérôme Fourquet que nous avons brièvement analysé sur le blog, je ne partage pas, en effet, son diagnostic pessimiste.

Tout au long de son histoire, souvent très mouvementée, il est vraisemblable que le même diagnostic aurait pu être fait, alors que l’Eglise catholique est toujours vivante, après plus de deux millénaires d’existence.

Sur une période historique courte, dans ma paroisse familiale de Montbéliard, j’ai pu observer au fur et à mesure des années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale son déclin, baisse de fréquentation, baisse du nombre de baptêmes, de mariages et de communions, alors qu’en face une religion encore inconnue dans le Pays de Montbéliard montait en puissance et manifestait une vitalité qui semblait manquer au christianisme.

Ce déclin était d’autant plus surprenant que la paroisse de Montbéliard avait été au cœur de la Résistance et qu’elle avait donné un exemple formidable de patriotisme, de dévouement, et de sacrifice aussi bien parmi ses prêtres que parmi ses fidèles.

Au cours de mon enfance, j’ai gardé le souvenir impérissable du jeune séminariste Robert Cuenot, ami d’un de mes frères aînés, qui fut fusillé par les Allemands en 1944 au Fort Hatry à Belfort.

Au cours de la guerre de 1914-1918, quatre enfants de ma famille paternelle du Haut Doubs dans le Jura de la « Petite Vendée », avaient servi la France : le plus jeune fut tué la veille de ses vingt ans, le deuxième, prêtre fut gazé, le troisième fut mutilé, et le quatrième blessé et meurtri physiquement par cette boucherie.

Les luttes politiques entre cléricaux et anticléricaux n’avaient pas entamé leur patriotisme.

Le diagnostic

Incontestablement, l’Église catholique traverse une mauvaise passe, mais elle dispose des ressources qui lui donneront la possibilité de rebondir, car ses fidèles et ses serviteurs dans nos paroisses sont le fruit d’une sorte de sélection naturelle religieuse qui s’est cristallisée dans un noyau chrétien très vivant et capable de rebondir.

Notre pays souffre d’une grave crise de désagrégation nationale due à un scepticisme généralisé, à un relativisme  culturel agressif d’après lequel toutes les cultures se vaudraient, quel que soit le modèle civil et religieux qu’elles proposent.

La solution n’est pas entre les mains de la laïcité dont les mouvements ont été bien incapables, depuis le début du vingtième siècle, de proposer un « substitut » de croyances qui réponde aux attentes des citoyens. C’est d’ailleurs le constat fait par l’écrivain Jean Marie Rouart, un être humain a besoin de croire…

       Vous connaissez dans nos provinces des mouvements laïcs qui luttent contre la mainmise de l’Islam sur notre histoire et sur notre culture ? Le baptême républicain ?

Alors qu’il existe un laissez faire religieux dans nos provinces, une société de la Libre Pensée combat la place qui a été faite à une statue de Saint Michel en Vendée ! Qu’a-t-elle fait contre l’islamisme en Vendée ou ailleurs ? Qu’a-t-elle fait pour que l’école reste laïque et que les enfants  aient appris à aimer la République ?

      La France n’a pas résisté à une mondialisation d‘échanges sans contrôle, encouragée par une Europe ouverte à tous les vents, et à des flux de migrants qu’elle était bien incapable d’intégrer, et même d’accueillir, sous le prétexte de droits de l’homme que les étrangers brandissent comme des drapeaux, alors que dans leur pays d’origine, ils n’existent le plus souvent pas.

        A beaucoup d’égards, notre pays représente un pays de cocagne pour tous les migrants réguliers ou irréguliers du Maghreb ou d’Afrique noire qui viennent chez nous, d’autant plus que par obsession d’une vue sociétale ou électorale, certains partis politiques ont embrassé leur cause, avec le soutien de très puissantes ONG souvent financées par nos impôts.

            L’année 1968 a marqué un saut dans l’inconnu en donnant la priorité à la jouissance immédiate, « faites l’amour et pas la guerre », aux biens de consommation, avec le soutien des chaines de télévision, le règne des images, et de nos jours, le règne des tweets et des réseaux sociaux.

            La révolution de 1968 est intervenue 20 ans après la deuxième guerre mondiale, et 50 ans après la boucherie de 1914-1918.

            L’Église de France n’a pas su résister à ces facteurs de désagrégation et s’est installée dans une sorte de confort rituel dont elle avait l’habitude, avec une difficile adaptation des rites et des pratiques à ce monde nouveau caractérisé par un individualisme forcené et par une addiction aux images et aux réseaux sociaux.

            La société actuelle est moins disciplinée, et semble moins sensible que l’ancienne aux rites sacrés qui ponctuaient les années, au décor, à sa munificence, à la beauté de nos églises romanes ou gothiques, aux chants en latin, au chant grégorien, à des homélies pas toujours compréhensibles à nos oreilles… Les cérémonies qui lui plaisent, et même l’enchantent, sont celles où les fidèles manifestent leur joie en chantant et en dansant, avec des chœurs et des musiques entrainantes.

            L’immigration africaine a apporté une touche festive à certaines cérémonies de l’Église de France.

            L’Église est restée frileuse  en refusant de faire évoluer une partie de son clergé vers le mariage des prêtres pour ceux d’entre eux qui le souhaitaient, et vers l’intégration des femmes dans les rangs du clergé sous une forme à définir : d’autres branches du christianisme ont effectué ces choix il y a bien longtemps, alors qu’à ces époques anciennes, le christianisme n’était pas ébranlé comme aujourd’hui.

            Dans nos paroisses, les femmes constituent les véritables abeilles des ruches chrétiennes.

Les défaillances :

Pas plus que la République, l’Église de France n’a su répondre aux défis de l’acculturation des populations immigrées, et en ce qui la concerne, à une forme nouvelle de « missions étrangères» au sein même de notre société.

            L’Islam est en France en pleine progression depuis les années 1980-1990, parce qu’il a accompagné les flux de migrants venus d’Afrique, en ayant l’avantage de leur proposer un « hébergement » culturel, religieux, et social de type collectif, comme chez eux.

Rappelons que cet « hébergement » est, animé par un Islam qui ne distingue pas entre la vie religieuse et la vie civile, alors que beaucoup de femmes et d’enfants arrivaient et arrivent encore en France sans parler notre langue : une forme d’abandon culturel et social !

            L’Islam de France n’a pas encore réussi à opérer une mue républicaine qui lui permette de faire confiance à ses fidèles, en leur laissant leur liberté de conscience de croire ou de ne pas croire, et de croire ou de ne pas croire au dieu de leur choix.

            Rappelons que dans la quasi-totalité des pays musulmans, les chrétiens ne sont pas les bienvenus, qu’ils sont persécutés, ce qui n’a plus été le cas dans notre pays depuis les guerres de religion entre chrétiens : il est sans doute plus facile de faire peur, d’agiter le spectre des mécréants que de convaincre hommes, femmes, et enfants, des principes d’une religion.

            Les persécutions ne seraient-elles pas le bon baromètre du niveau de civilisation des pays concernés ? La peur des contagions religieuses ?

            Dans un lointain passé, notre pays a connu les guerres de religion entre catholiques et protestants, alors qu’ils faisaient partie de la même communauté religieuse, tout comme de nos jours encore, l’Islam est déchiré par de multiples fractures et guerres intestines : le Moyen Orient est une caricature de l’Islam avec une floraison d’interprétations du Coran ou de ses hadiths, mais tout autant de ses fatwas se condamnant les unes les autres.

 Nous ne voulons à aucun prix de cela en France, mais il faut un certain temps historique pour que l’Islam du XXIème  siècle arrive enfin à un âge de sagesse, je dirais volontiers d’une sagesse évangélique. Certaines de ses confréries, notamment en Afrique noire, avaient opté au XXème siècle pour cette version de l’Islam.

Les persécutions, jusqu’à la mort, ne résoudront pas les problèmes de l’Islam, de même que les persécutions en Asie, en Chine ou au Japon, dans les siècles passés et aujourd’hui encore, n’ont jamais éteint les braises du christianisme.

Il suffit de lire quelques-uns des textes d’auteurs chinois ou japonais pour avoir une idée des persécutions que les premiers chrétiens de ces pays ont subies, alors que souvent les autorités impériales sous influence confucéenne  avaient dans un premier temps bien accueilli les missionnaires étrangers.

Ce fut notamment le cas pour des missionnaires jésuites français qui jouèrent un rôle important à un moment de l’histoire impériale chinoise, mais avec une longue interdiction de deux cents soixante ans à partir du début du XVIIème siècle, de même que d’autres furent, dans un premier temps, bien accueillis dans la Cochinchine non coloniale.

Au Japon, le christianisme ne fut jamais bien accueilli, et le roman de Shûsaku Endô, « Silence », propose une très belle évocation des persécutions barbares qui frappaient les missionnaires catholiques.

Les civilisations asiatiques craignaient de voir ébranlées les fondements collectifs de leurs civilisations, et le régime communiste chinois s’est assez facilement installé dans l’héritage impérial d’une obéissance collective et du respect de l’autorité qui n’ont jamais eu d’égal en France.

Le christianisme n’a jamais complètement disparu en Chine de même qu’il n’a jamais eu le temps de s’implanter, mais il est très possible qu’il retrouve un jour des couleurs, face à la dictature communiste, avec un peuple intelligent, de mieux en mieux formé et sensible à un message de liberté religieuse et de service d’autrui.

Les œuvres de François Cheng  sont là pour témoigner d’un message évangélique qui continue à avoir des braises en Chine.

Dans son livre « L’évangile selon Yong Sheng », son auteur Dai Sijie, décrit les parcours ténébreux ou mortels qu’ont été obligés de suivre les chrétiens de Chine, avec la victoire du révolutionnaire communiste  Mao Tsé Toung en 1949.

Avec la richesse de ses élites intelligentes et cultivées, la Chine communiste ne résistera pas toujours aux aspirations de liberté de penser et de croire qui fermentent depuis l’Empire Chinois, avec une redistribution des pouvoirs entre l’Etat et ses provinces. L’Empire communiste de Chine ne pourra guère faire mieux que l’Empire communiste soviétique qui distillait une autre doctrine totalitaire, et qui s’est écroulé en 1989.

Dans toute analyse historique et planétaire du christianisme, on retrouve toujours les liens très étroits que cette religion, comme les autres, entretient avec la culture et les croyances des sociétés d’accueil et la peur légitime des régimes en place de faire de la place ou  trop de place à des religions qui les déstabilisent dans leur fondement, en prônant la liberté de conscience, l’amour des autres, même mécréants, et le refus des persécutions.

La France est confrontée à un problème du même type, à savoir l’accueil d’une population d’une autre religion et culture qui n’accepte pas toujours nos règles de vie nationales, et qui déstabilise les fondements de la République.

Le message du christianisme est sans doute le seul message révolutionnaire qui puisse assurer le bien commun, la liberté de conscience et l’amour du prochain, et non la persécution de celui ou de celle, les « mécréants »  qui ne partagent pas les croyances des sociétés notamment musulmanes ou asiatiques.   

Jean Pierre Renaud          Tous droits réservés