La France grande puissance ?
Puissance passée, présente, ou à venir ?
Le cavalier seul de la France !
Commentaire d’une chronique signée Stéphane Madaule intitulée :
« Affaires étrangères, la France toujours présente ? »
Journal La Croix du 20 août 2014
Une chronique dont le contenu incite à la réflexion comme à la critique.
L’auteur s’inscrit en faux contre le discours des déclinologues :
« Les déclinologues de tout poil dissertent à longueur d’articles ou de livres sur l’affaiblissement supposé de la France. Bien entendu, la situation économique de notre pays n’est pas très brillante et n’engendre pas l’optimisme. Bien sûr, les déboires de l’Union européenne ne laisse guère entrevoir de perspective crédible quant à la naissance d’une nouvelle superpuissance sur le sol européen. Evidemment ; avec ses 65 millions d’habitants, notre pays n’est plus qu’une petite partie du monde et ne peut prétendre peser excessivement sur les grands équilibres géopolitiques.
Et pourtant, si l’on va dans le détail, dossier par dossier, l’influence de la France n’est pas négligeable..… »
L’auteur examine tour à tour le rôle de la France dans le monde, notamment en Afrique, et en tire la conclusion que :
« Seuls quelques pays comme la France et dans une moindre mesure le Royaume Uni ont réussi le tour de force de découpler leur influence de leur puissance réelle sur le plan économique. »
La démonstration de l’auteur est incontestablement optimiste, car les interventions de la France en Afrique, n’auraient pu se développer sans le soutien des Etats Unis, pour ne pas dire à l’abri de cette grande puissance, outre le fait que la France a fait « cavalier seul », accusant ensuite ses partenaires européens de mollesse..
Le rôle de la France dans les grandes instances internationales n’est pas négligeable, mais comment démontrer qu’il est plus important que celui d’autres puissances moyennes ?
En Europe, la France ne joue plus le même rôle moteur que dans le passé, faute de s’investir dans une nouvelle forme de puissance, celle de l’Union européenne avec un saut stratégique vers une union politique de la zone euro, vers une défense européenne, et vers une politique étrangère européenne.
Là, se trouvent les leviers d’une autre forme de la puissance de la France !
Afin d’apprécier la portée de l’analyse Madaule, quoi de plus attristant que ce spectacle d’une Union européenne incapable en effet de s’opposer ou d’intervenir efficacement contre les initiatives intempestives d’un Poutine en Ukraine ou les actions criminelles des nouveaux djihadistes de l’Irak !
A lire cette chronique, on a l’impression de se trouver en étroite familiarité avec un genre de vie qui ressemble étrangement à celui d’une noblesse décatie qui donne le change, fût- elle un peu ruinée, joue avec une façade qu’elle entretient, alors que le toit fuit, et qu’une grande partie des pièces (entre autres les quartiers défavorisés) est dans un état de ruine.
La France, c’est vrai, continue à faire bonne figure, fait comme si elle n’était plus sous la protection de la grande puissance américaine, grâce à l’héritage de son passé, une bonne figure, mais maquillée, ressemblant effectivement à un déclin, faute d’oser l’Europe.
Loin de moi toutefois, l’idée qui vient toutefois à l’esprit, de comparer les actions étrangères de la France à celles d’un Lucky Lucke, contre les frères Dalton dans « Cavalier seul » !
Jean Pierre Renaud