Les Relations entre la France et l’Algérie (1962-2020) Vive l’Indépendance de la France !

Les Relations entre la France et l’Algérie (1962-2020)

Vive l’Indépendance de la France !

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Avant tout commentaire, et avant de se forger une opinion, il est difficile de parler de mémoire collective,  sans faire référence à l’ouvrage « fondateur », un qualificatif goûté par certains chercheurs, « La Mémoire collective » de Maurice Halbwachs, mort en déportation, publié après sa mort.

J’en ai proposé un résumé sommaire sur le blog du 15 avril 2010.

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« Initiatives mémorielles… organisationnelles… politiques…cet impensé… »

« Ventre Saint Gris » ! Comme aurait juré Henri IV !

 Presque 60 ans plus tard !

Vive enfin l’Indépendance de la France !

Les Confidences du Président à Arthur Berdah, journal du Figaro du 6 novembre 2020, page 8, sous le titre « Islamisme : ce que Macron a en tête »

Le Président a chargé Monsieur Stora, historien et mémorialiste de la Guerre d’Algérie  de lui faire un rapport sur le sujet en décembre prochain :

« Cette étape ouvrira ensuite la voie à des initiatives mémorielles, des initiatives organisationnelles pour la jeunesse et une série d’initiatives politiques »… « sur le sujet, toutes prévues entre 2021 et 2022. » (Comme parhasard !) « On n’a pas réglé le problème de la guerre d’Algérie parce qu’on n’a pas réglé cet impensé de l’histoire contemporaine française… »

            Pourquoi cette mission confiée à un historien-mémorialiste qui fait partie de la mouvance maghrébine des enfants dont les dents sont encore ou ont été « agacées » par Les Raisins Verts qu’ont mangé leurs parents en Algérie est une fois de plus incongrue ? Une mouvance intellectuelle qui ne pouvait qu’être placée sous le signe biblique des « Raisins Verts » : on récolte ce qu’on sème…

            Pour continuer à agiter un monde qui a très largement disparu et que des groupes de pression ont intérêt à manipuler pour des raisons qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’histoire ?

L’historien indien Sanjay Subrahmanyam introduit le chapitre IV « Nationalisme, identité et histoire universelle »,  dans le livre « Faut-il universaliser l’histoire ? (2020) »:

« La question de savoir pourquoi l’on choisit d’étudier l’histoire est bien trop souvent liée à celles concernant la personne qui a fait ce choix et son champ d’étude. » (page 89)

Propos d’un historien un brin dérangeant ! Son livre « Leçons indiennes » a fait l’objet d’une analyse critique le 3 juin 2016.

            L’historien Pierre Goubert confiait qu’il avait choisi d’étudier le Moyen Age afin d’éviter précisément ce mélange des genres entre histoire, mémoire et vécu.

            Il est évident que le Président a fait le choix d’un homme dont le parcours n’est pas de nature à faire naître la confiance dans l’ ensemble des initiatives qu’il lui recommandera : un historien qui depuis de longues années a ses petites et grandes entrées dans le microcosme politique parisien des princes, de préférence à gauche, qui nous gouvernent.

            Pour avoir été officier SAS du contingent pendant la guerre d’Algérie, sans que ma famille n’ait eu d’intérêt à défendre au Maghreb,  je ne suis pas du tout prêt à adhérer à ce type de manipulation politique : pourquoi me réconcilier et avec qui ? Avec la jeunesse algérienne qui manifeste depuis quelques années pour plus de liberté dans son pays, plus de 50 ans après l’indépendance de l’Algérie ?

Revenons au cœur de notre sujet : comment adhérer à la défense d’une thèse mémorielle, et non historique, ou même idéologique, à partir du moment où cette thèse n’a pas été fondée jusqu’à présent par une ou plusieurs enquêtes statistiques, comme il en pleut chaque jour dans les médias depuis plusieurs dizaines d’années ?

            Monsieur Stora a longuement exposé cette thèse mémorielle dans un petit livre intitulé « La Guerre des Mémoires », publié en 2007.

            J’ai analysé longuement les constats et raisonnements de son auteur, et publié à l’époque une critique de l’ouvrage sur le blog « Etudes coloniales » le 11/11/2007. Je l’ai publiée à nouveau sur ce blog le 20 janvier 2016 dans le cadre d’une synthèse sur le modèle de la propagande postcoloniale, celle développée notamment par les historiens Blanchard, Lemaire, et Bancel, laquelle souffre de la même carence  quantitative d’analyse des sources historiques et de leurs effets.

            Tout à fait curieusement, et sauf erreur, dans un livre truffé de chiffres et d’enquêtes sur « L’archipel français » de Jérôme Fourquet, le post-colonial est quasiment absent : la fameuse « Fracture coloniale » des trois historiens Blanchard-Bancel-Lemaire s’est évanouie, de même que les « saignements de mémoire ». de Monsieur Stora, page 90.

Je publie à nouveau cette analyse comme un des éléments de réponse à la décision tout à fait étrange et inacceptable de la désignation de l’historien mémorialiste à la tête d’une mission de réconciliation mémorielle entre la France et l’Algérie.

Je précise que cette analyse critique ne porte pas sur les travaux d’un historien en cette qualité, mais sur le rôle, pour ne pas dire la « mission » idéologique et politique qu’il s’est donnée sur le sujet.

Le lecteur est bien obligé de constater que l’auteur se répand en propos sur la ou les mémoires, sans avancer aucun chiffre les accréditant.

Le lecteur trouvera en postface un certain nombre de références de chroniques que j’ai publiées sur le sujet et sur ce blog.

L’Observatoire B2V des Mémoires a publié en 2019 un livre intitulé « La mémoire, entre sciences et sociétés », sous la direction de Francis Eustache, un ouvrage savant, volumineux, qui ne s’inscrit pas vraiment dans l’héritage scientifique de Maurice Halbwachs : ces travaux ne font pas beaucoup avancer, à mes yeux en tout cas, la méthodologie statistique et scientifique d’analyse de la mémoire collective dans le domaine de l’histoire.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Humeur politique… Le Ras-le-Bol !

Humeur politique des jours heureux ou malheureux !

Un ras-le-bol !

Ces gens-là parlent trop, beaucoup trop, et l’équipe de cordée Macron bat des records chaque jour : n’importe qui, n’importe quoi, n’importe quand !

Une cacophonie anxiogène en pleine épidémie et en pleine crise de confiance !

Avec les doses mortifères et quotidiennes qu’y ajoutent les médias en concurrence de chiffres funèbres et rarement représentatifs de la réalité santé !

Avec l’irruption de toutes sortes d’experts de tout poil et de toute compétence sur nos écrans, généralement inconnus et toujours prêts à paraître dans nos petites ou grandes lucarnes !

Les victimes du virus, les chiffres d’affaires en chute libre, les désordres réglementaires… Tout va mal !

Non, madame, monsieur, car nombreux sont les citoyens qui se battent pour que la France continue à vivre, avec chevillée au corps,  la foi dans son redressement.

Jean Pierre Renaud

Humeur du Jour Conseil de Défense ou Conseil du Roi- Le Coup de Maïtre d’Huwaei: après Borloo, Biot !

Humeur du Jour

       Conseil de Défense ou Conseil du Roi ?

Il est évident que pour un Français qui bénéficie d’une petite culture historique que le Conseil de Défense est devenu le véritable Conseil de Gouvernement en lieu et place du Conseil des Ministres.

            Il s’agit une fois de plus d’une sorte de détournement de nos institutions républicaines représentatives !

Un nouveau coup de maître au cœur de l’establishment parisien, après Borloo, Biot !

Avec Huawei France, Biot, et la 5 G, la Chine communiste au cœur de nos systèmes de gouvernance et de défense.

            Je me suis intéressé depuis longtemps aux stratégies indirectes, un domaine où les Chinois ont toujours excellé.

            La Chine vient de réaliser un superbe coup stratégique en confiant la présidence de Huawei France à l’ancien Président exécutif de l’Ecole Polytechnique (2013-2018), avec son riche carnet d’adresses.

            Il a succédé à Jean Louis Borloo, une autre personnalité française d’influence.

            Comment  expliquer aux Français et dans de telles conditions que ces personnalités servent leur pays, pour ne pas dire leur patrie ?

            Jean Pierre Renaud

Humeur patriotique: Maurice Genevois « Ceux de 14-15 » au Panthéon! (11/11/20)

11 novembre 2020

Humeur patriotique

Maurice Genevois « Ceux de 14-18 » au Panthéon !

Le Conseil Constitutionnel dans sa Bulle au Palais Royal !

Face aux djihadistes, notre intelligentsia politique continue à enfiler des perles et à disserter sur le sexe des anges judiciaires…

Toutes les familles de notre pays commémorent aujourd’hui les millions de morts de cette boucherie.

Maurice Genevois n’était pas dans une Bulle !

Jean Pierre Renaud

« Mourir pour le Mali ? »

Sous le titre « Mourir pour le Mali ? », Le Figaro du 5 novembre 2020 Opinions, page 21, vient de publier  une tribune cosignée par Michel Roussin,  ancien ministre et animateur  d’une certaine France-Afrique et Stephen Smith spécialiste reconnu des questions africaines.

Le  lecteur aura constaté que les deux auteurs font preuve de la même prudence, sinon de réserve, que celles que j’ai manifestées dans le courrier des lecteurs dont vous trouverez ci-après copie, en ce qui concerne l’intervention de la France au Mali :

« Pourquoi est-il urgent de « pivoter » d’une action militaire au grand jour vers une action dans l’ombre ? ».

Dès la date de notre intervention, j’ai publié à plusieurs reprises sur ce blog des articles la concernant, notamment celui concernant la décision de l’Assemblée Nationale sous le titre « L’insoutenable légèreté de l’être » à la date du 27 avril 2013, dont vous trouverez copie plus loin.

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Copie Courrier des Lecteurs Ouest France avec parution le 13 septembre 2020

« Bonjour, pour avoir beaucoup analysé les processus décisionnels des conquêtes coloniales et leurs résultats, notamment en Afrique noire, je suis toujours plutôt surpris de voir les experts de tout poil, disserter savamment sur les géopolitiques du jour, en ignorant le plus souvent les contextes historiques sur tous les plans religieux, culturels, politiques, économiques, locaux ou non…

Je n’étais pas partisan de l’intervention de Hollande, sans en avoir au préalable mis les autres pays du Conseil exécutif européen devant leurs propres responsabilités, une des caractéristiques de la plupart des Présidents qui dans ce domaine ont quasiment les pleins pouvoirs, qu’il se soit agi de VGE, de Mitterrand, de Chirac, de Sarkozy, de Hollande ou de Macron.

Sarkozy nous a emmenés en Libye et on voit le résultat ! Hollande avec Fabius voulait nous emmener en Syrie ! Avec Macron, nous battons tous les records, comme si la France (affaiblie) avait encore les moyens de faire sonner ses trompettes, comme sous la Troisième République qui entérinait le plus souvent   ex post, comme l’on dit de nos jours, les initiatives coloniales de ses ministres, amiraux ,ou généraux, car il s’agissait souvent d’initiatives dont ils ignoraient l’existence et qu’ils ne pouvaient de toute façon pas contrôler, compte tenu notamment de la défaillance des moyens de communication…

Pour terminer quelques données géopolitiques pour comprendre notre dossier : pas de solution sans celle du Sahara, sans soutien des confréries religieuses et des grandes tribus ( toujours) et de nos jours , des syndicats et de l’Armée, car le Mali n’a toujours pas d’Etat : avant et après l’indépendance, ce pays a toujours eu une vie agitée, c’est le moins que l’on puisse dire.

La France aurait dû limiter son intervention, dans le cadre européen, à la protection de ses ressortissants et à celle des services spéciaux, avec l’accord des pays concernés, sans oublier l’Algérie, qui, dans les apparences, est aux abonnés absents. »

Blog du 27 avril 2013 :

« Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés !

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !

Soit 6 sur 10 !

« Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !

Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !

Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?

Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation.

Pour protéger son gaz et son pétrole ?

Curieux oubli, non ?

Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…

Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !

Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats !

Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !

Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !

Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre ! »

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Sursaut national ou désagrégation programmée…

Sursaut national ou désagrégation programmée, pour ne pas dire formatée?

Le diagnostic :

Tout a déjà commencé dans les années 1970… !

La machine infernale, les engrenages mortels, le gouvernement des juges en France et dans l’Union…juges judiciaires, administratifs, constitutionnels, européens…et des avocats…

Le droit des étrangers en lieu et place du droit de la citoyenneté française…

Il faut lire les deux pages d’une analyse remarquable de la situation actuelle proposée par Jean-Eric Schoettl, ancien Secrétaire général du Conseil Constitutionnel  (Le Figaro du 22 octobre 2020)

La thérapeutique :

Changeons la Constitution et le Droit de l’Union Européenne !

Au train où vont les choses, avec la charia « judiciaire » de la porte ouverte aux étrangers, nous sommes bons pour l’autre charia !

Jean Pierre Renaud

La télévision publique française est formidable !

En souvenir de nos morts !

Le 1er Novembre 2020, Jour de la Toussaint, sur France 2 :

         « Affaire conclue » à 16 heures 35 et 17 heures 45 !!!

Le 2 novembre 2020, Jour des Morts, au journal de 13 heures, sur France 2, un petit documentaire en souvenir de la mort du criminel Mesrine !!!

Jean Pierre Renaud

Les nouveaux pouvoirs de la République, les associations et les réseaux sociaux

Avant-propos

Le texte ci-dessous a été publié il y a moins d’un an : n’est-il pas encore plus d’actualité ?

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Questionnaire Citoyen N°3

 Les pouvoirs de la République Française ? Qui les exerce vraiment ?

Révolution des réseaux sociaux et pandémie révolutionnaire de type planétaire ?

Les trois pouvoirs constitutionnels légaux

            Il existe en  France une grande confusion dans la compréhension et l’exercice du pouvoir politique, entre les pouvoirs publics, répertoriés d’après la Constitution en trois pouvoirs classiques, l’Exécutif, le Législatif, et leJudiciaire, et d’autres pouvoirs, récents ou non, pouvoirs qui ne figurent pas dans cette Constitution, les médias, les associations, ou les réseaux sociaux.

            Récemment, Président  des Etats Unis et Président de France se sont mis à « tweeter », c’est-à-dire à alimenter les réseaux sociaux.

            Il n’a pas toujours été facile historiquement de faire régner une bonne harmonie entre les trois pouvoirs constitutionnels, régis par le grand principe de la séparation des pouvoirs.

Tout au long des dernières années, l’Exécutif a toujours eu la plus grande peine à faire admettre qu’il en respectait le principe, alors même que les magistrats du Parquet relevaient toujours de cet Exécutif, en dépit des  déclarations, plutôt récentes, sur  le distinguo subtil qui serait fait entre instructions générales et instruction individuelle, au cas par cas.

En 2017, la violation du secret de l’instruction dans l’affaire Fillon, quelques jours seulement après le lancement d’une information judiciaire, en a fourni un  exemple récent.

La Cour de Cassation, élément important du pouvoir judiciaire, a manifesté par ailleurs son ambition d’être « créatrice de droit », et donc en concurrence avec le pouvoir législatif.

Enfin, l’imbrication actuelle entre le système juridique de l’Union européenne et celui de la France, sème un peu plus le trouble, sur le qui fait quoi, en matière de pouvoir et de décision juridique et politique.

A partir des années 2000, la représentativité de la démocratie républicaine a été fragilisée par deux facteurs :

Premier facteur, la présence d’une extrême droite relativement forte fausse les résultats des élections, en donnant l’avantage « artificiel » au candidat le mieux placé face à l’extrême droite, le cas de Chirac ou de Macron.

Deuxième facteur, le fossé qui s’est creusé entre élus et opinion publique, étant donné l’incapacité des partis politiques, reconnus par la Constitution, de proposer des doctrines, des solutions ou projets répondant aux inquiétudes nées d’une mondialisation sans borne.

Il existe enfin un mélange des genres souvent clandestin dans certains couples entre élus, juges, journalistes, ou grands chefs d’entreprises, un mélange des genres qui fragilise la mise en application du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs.

Autres pouvoirs : quatrième, cinquième, et sixième pouvoirs, médias, associations et réseaux sociaux

Médias, le quatrième pouvoir :

Traditionnellement, et avant que les réseaux internet ne submergent ceux de la presse écrite, verbale, ou télévisuelle, il s’agissait de la presse écrite, qui joua encore un rôle d’influence important sous la Quatrième République, à laquelle vinrent s’ajouter plus tard la radio, la télévision.

 Les structures et l’influence de ce quatrième pouvoir,  sont mieux connues aujourd’hui.

Journaux, radios, télévisions et infrastructures internet sont majoritairement entre les mains de grands groupes financiers. Il est donc souvent difficile d’accorder du crédit aux belles déclarations d’indépendance de leurs journalistes.

Je serais tenté de dire qu’ils diffusent une sorte de bruit de fond d’atténuation de l’actualité violente ou dérangeante, avec incontestablement une note dominante de foi libérale, multiculturelle, et en définitive mondialiste.

 Le journal Le Monde en est l’exemple le plus récent, contrôlé par un triumvirat de grands capitalistes de statut national et international. Le rachat d’une partie de la participation d’un des trois, décédé, par un grand capitaliste tchèque provoque évidemment un  grand scepticisme.

Quelques médias se sont faits une spécialité dans la dénonciation de scandales vrais ou supposés. Le Canard Enchaîné en est l’exemple le plus caractéristique, car il dispose traditionnellement d’informateurs quasiment professionnels dans la plupart des secteurs de la République.

Le mélange des genres qui semble se développer au sein des couples, entre journalistes ou élus, mettent aussi en cause le même principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs. Il semble que le cas soit de plus en plus fréquent.

Associations, le cinquième pouvoir

Tout au long du vingtième siècle, la loi de 1901 a fourni aux citoyens un formidable outil juridique pour lancer les initiatives les plus diverses dans beaucoup de domaines publics ou privés, sans que leur contrôle ait été le plus souvent à la hauteur de leur développement, notamment quant à l’obligation qui leur était faite de ne pas avoir de but lucratif.

Un certain nombre d’associations s’adonnaient aux activités lucratives, quitte à habiller leur activité de formules qui les masquait.

Au cours des années 80, les associations reconnues d’utilité publique, soumises à une procédure sérieuse d’instruction et  de contrôle théorique, n’avaient pas trop de soucis à se faire, la Préfecture de Paris, siège de beaucoup d’entre elles, ne disposait alors d’aucun moyen de contrôle financier.

Je citerai le cas d’une grande association nationale, disposant à son siège social de Paris, d’une entrée « privée », et d’une entrée « publique », donc deux faces d’activité.

Une défiscalisation au service du cinquième pouvoir

De très nombreuses associations, grandes ou petites, bénéficient de nos jours des dons effectués sur la base de 66% des montants versés (article 200 du CGI).

            Français et Françaises reçoivent en fin d’année toutes sortes de sollicitations de dons de la part d’associations qui poursuivent les buts les plus divers en France ou à l’étranger.

            Ces dons donnent aux associations un réel pouvoir d’influence sur les autres pouvoirs, et l’actualité récente en apporte la preuve quotidienne dans la lutte contre le réchauffement climatique.

            La mesure en question donne des moyens financiers à des associations dont le but n’est pas toujours celui de l’intérêt général, de la paix civile, de la laïcité, quand il ne s’agit pas de peser sur la politique étrangère de la France.

Théoriquement, les associations inscrites au Répertoire national des associations n’y figurent, après instruction, que dans la mesure où elles respectent trois critères, l’intérêt général, un mode de fonctionnement démocratique, et le respect de la transparence financière.

 Tout repose donc ensuite sur les capacités de contrôle des pouvoirs publics, de la Cour des Comptes, ou des administrations de l’Etat, alors qu’il s’agit d’une manne annuelle payée par les contribuables, dont le montant dépassait en 2017, un milliard quatre-cents mille euros.

La réglementation actuelle, sauf erreur,  n’impose pas ce type de contrôle pour les associations qui reçoivent moins de 153 000 euros de dons par année, une limite de versement qui laisse donc beaucoup d’espace de liberté aux petites associations.

A voir les nombreux courriers avec stylos, images, timbres, et brochures, que beaucoup d’associations diffusent et répètent, le quasi-harcèlement de certains bénéficiaires de dons, et à jeter un coup d’œil sur certains comptes, il apparait bien que les agences de communication tirent le meilleur parti du système actuel, en prélevant de 10 à 20 % des montants perçus grâce aux dons.

 Le nouveau pouvoir des associations soulève une question politique importante, à partir du moment où les contrôles d’objectifs et de résultats ne paraissent pas à la hauteur des enjeux de la République, au niveau de l’Etat et des collectivités locales. Les collectivités locales subventionnent un grand nombre d’associations de toute nature.

Il ne se passe pas de jour sans qu’on entende que telle ou telle association, souvent inconnue, a porté plainte auprès d’un tribunal, contre telle ou telle décision, sans que l’on sache si ces associations ont une activité conforme à la loi de 1901, ou aux obligations qui sont les leurs en cas d’inscription au Répertoire national des associations.

Réseaux Sociaux, le sixième et nouveau pouvoir : la révolution des réseaux sociaux avec son potentiel et son risque de pandémie révolutionnaire de type planétaire

Ce dernier pouvoir a incontestablement fait exploser notre vieux système de pouvoir, avec d’autant plus de force qu’il a tissé des réseaux dans tous les domaines et sur la planète toute entière : il est en capacité de faire circuler n’importe quelle rumeur, faux texte ou fausse image, comme les dernières années l’ont montré.

 Nombreux sont les politiques qui, à l’exemple de Trump ou de Macron, se sont mis à « tweeter » et à « retweeter », accordant crédit ou bénédictions à ce nouveau pouvoir incontrôlé.

Les réseaux sociaux constituent un nouveau pouvoir mis à la disposition de n’importe qui et pour n’importe quoi, pour de bonnes ou de mauvaises raisons , bonnes ou mauvaises causes, fric ou bien commun…

L’exemple de la jeune suédoise devenue une sorte d’icône de la lutte contre le réchauffement climatique est très symbolique de notre époque.

Le développement des réseaux sociaux soulève donc un redoutable problème de contrôle.

Il manque incontestablement une nouvelle instance de régulation et de contrôle des réseaux  sociaux et du contenu de leurs flux d’images et d’informations, au niveau de notre pays, de l’Union européenne, et du monde.

Gare à la pandémie révolutionnaire mondiale pour n’importe quelle cause et n’importe quelle lubie !

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

L’assassinat de Samuel Paty: « il faut faire le ménage »

L’assassinat de Samuel Paty, Professeur d’Histoire

Le 16 octobre 2020

En sa mémoire

Une simple question :

Quand est-ce que les pouvoirs publics vont-ils se décider à « faire le ménage » dans le « milieu » des ennemis de la France ?

Jean Pierre Renaud

L’Ordre public entre Troisième et Cinquième République

« Toute ressemblance entre contextes historiques existants ou ayant existé serait pure coïncidence ! »

L’Ordre public entre Troisième et Cinquième République ?

1888-2020

L’actualité des dernières années met à rude épreuve les nerfs des forces publiques narguées et accusées de tous les péchés de la création, m’a remis en mémoire un récit que fit Marie Etienne Péroz, officier des Troupes Coloniales, en qualité d’officier d’ordonnance du Ministre de la Marine et des colonies : il fut acteur et témoin d’une opération de maintien de l’ordre particulièrement délicate à l’occasion des manifestations populaires en faveur du Général Boulanger en 1888.

            Les contextes historiques  ne sont pas du tout les mêmes, mais un épisode comme celui-là nous rappelle le risque que prennent les pouvoirs publics à ne pas bien mesurer le ras-le-bol des forces de l’ordre quand il se nourrit de l’actualité politique du moment.

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« Péroz 4ème Partie »

 « Fin de partie coloniale »

« Général Boulanger, capitaine Dreyfus, colonne Voulet- Chanoine »

« Chapitre 19 »
Le commandant Péroz, officier d’ordonnance des ministres de la Marine et des Colonies (1888-1891) Un brin de confession politique !

La situation de la Troisième République en 1888

La Troisième République n’avait pas dix ans d’ancienneté et ses institutions étaient encore fragiles. Deux historiens, Boyer et Dubois, ont baptisé cette période « La tentation du sabre », et nous verrons, à travers le témoignage du commandant Péroz, placé aux premières loges de la vie politique, à Paris, comment les événements se sont déroulés lorsque le général Boulanger se trouva en situation de prendre le pouvoir.

            Les gouvernements formés par la gauche républicaine modérée se succédaient à un rythme rapide, mais ils avaient en face d’eux une opposition de droite relativement forte.

Au cours de son passage au ministère de la Marine et des Colonies, le commandant Péroz fut en contact avec le Président de la République Sadi Carnot, les présidents du Conseil, Floquet, Tirard et de Freycinet, et servit successivement dans le cabinet de trois amiraux, Krantz, Jaurès, et Barbey.

Tous ces gouvernements avaient une coloration politique de gauche républicaine et modérée, et une étroite solidarité franc-maçonne unissait souvent beaucoup de ces ministres, notamment ceux qui étaient les promoteurs des conquêtes coloniales.

Mais curieusement, ces dernières étaient le fruit d’une nouvelle alliance entre le « sabre » et le « goupillon » idéologique, celle de l’armée ou de la marine, et de la franc-maçonnerie politique.

C’est donc dans ce contexte politique et institutionnel que le commandant Péroz servit au Ministère de la Marine et des Colonies.

Jusqu’à la création d’un ministère des Colonies, en 1893, les ministres de la Marine furent également des ministres des Colonies ; à cette époque, l’infanterie de marine relevait donc du même ministère, et c’est là que le commandant fut affecté en qualité d’officier d’ordonnance des ministres.

Le témoignage de Péroz est d’autant plus intéressant qu’il nous donne à la fois, l’ambiance des relations qui existaient alors, dans cette période d’extrême tension politique entre le pouvoir exécutif et l’armée, et son sentiment personnel sur le type de relations qui pouvaient exister alors entre un gouvernement et son armée.

A cette occasion, et une fois de plus, l’homme, le citoyen, et l’officier se découvraient dans leur authenticité.

Péroz, officier d’ordonnance

«  De l’année 1888 au mois de juillet 1891, je remplis les fonctions d’officier d’ordonnance des trois ministres de la marine qui se succédèrent pendant cette période…

            Il est facile de se représenter la vie d’un officier dans l’entourage immédiat d’un ministre : vie d’apparat et de représentation. Pour moi, au contraire, elle fut toute de travail, entrecoupée seulement et non remplie par les obligations extérieures de ma charge. Cependant j’eus maintes occasions d’observer, au cours de ces trois années, le monde politique d’alors auquel j’étais fortement mêlé par ma situation.

            C’était pendant la période de l’agitation boulangiste. L’excitation de la bataille sans merci que se livraient les partis permettait de mieux en voir les chefs au naturel. J’aurais pu faire sur eux une ample moisson d’études. Mon existence vagabonde à travers le monde sauvage, où ne pénètrent que des échos très espacés et très affaiblis des dissentiments aigus qui, périodiquement, agitent les Français, m’avait tenu très en dehors de toute opinion exagérée. » (432/PV)

            Le loyalisme de Péroz

            «  Mes sentiments se bornaient à un loyalisme absolu, traduit par une obéissance entière aux représentants du gouvernement de la république et à mes chefs directs. Je ne comprenais guère les violences de langage qui, si rapidement, transforment en irréconciliables ennemis deux citoyens dont les vues gouvernementales diffèrent. Dans cet état d’esprit, mes remarques pouvaient être empreintes de quelque impartialité.

            Mon intention n’est pas de décrire les phases politiques que j’ai traversées. Au reste, mon opinion sur ces événements, quelle qu’elle soit, serait sans valeur. Mais à coup sûr cependant, l’exprimer, blesserait soit les uns soit les autres, par ce fait qu’elle émanerait d’un officier. D’autre part, je n’ai reçu des divers personnages avec lesquels j’ai été en rapport, que des témoignages de bienveillance et d’estime ; il y aurait quelque ingratitude à me laisser aller à des appréciations critiques sur leur rôle, que, au demeurant, je ne prétends nullement avoir été en mesure de juger.

            Je voudrais seulement conter quelques faits qui ont produit sur moi une très vive impression. Ils sont peu nombreux ; j’étais suffisamment absorbé par les tâches diverses qui m’incombaient pour ne jeter qu’un regard distrait sur les incidents qui se produisaient au Parlement ou dans la rue. Je n’ai voulu retenir que ceux auxquels j’ai été personnellement associé. »

Le général Boulanger et l’attitude des forces de police

            « Le 27 janvier 1889, Paris et la France entière étaient dans un état d’effervescence extraordinaire. Le général Boulanger était nommé député de Paris, battant Floquet, son adversaire, à une énorme majorité. Sur le soir, une population enthousiaste se pressait sur les boulevards, s’étalait sur la place de la Concorde, s’engouffrait dans la rue Royale, applaudissant les résultats partiels du vote qui s’allumaient aux transparents. Déjà le succès de l’élection du général était certain.

            J’étais de service de nuit au ministère de la Marine. Dans la première cour, du côté de la rue Royale, un escadron de la garde républicaine attendait, pied à terre, toutes portes closes, que l’ordre lui fut donné de déblayer la place de la Concorde et les abords de l’Elysée.

            Au dehors, un ronflement ininterrompu de cris, au milieu desquels dominaient ceux de : « Vive Boulanger ! A « l’Elysée ! » On s’écrasait littéralement aux abords de la rue du Faubourg Saint Honoré et sur la place de la Madeleine pour acclamer le nouvel élu qui, entouré de ses fidèles, paraissait de temps en temps aux fenêtres du restaurant Durand.

            Dans la rue Saint-Florentin, derrière le Ministère, la foule était moindre. C’était un courant continu de gens pressés de manifester ou d’agir, venant de la place de la Concorde ; ils allaient s’aplatir contre la masse qui obstruait le rond-point de la Madeleine, la pénétrant peu à peu, la rendant plus dense, plus échauffée, plus menaçante. La deuxième cour du Ministère, celle qui donne sur cette rue et qu’entourent les appartements particuliers, était occupée par un bataillon de ligne tout entier.

            A neuf heures, nous recevons par téléphone, du ministre de l’Intérieur, l’ordre pour les troupes stationnées dans l’hôtel de la Marine de dégager la rue Royale et de couvrir le palais présidentiel.

            J’étais en tenue de service. Aiguillettes, brassard blanc à la manche, bandes d’or au pantalon

Les hésitations de l’escadron de la garde républicaine

            « Je me présente au capitaine commandant l’escadron ; je lui transmets les instructions que je venais de recevoir. C’était un grand beau garçon, vigoureux, trapu, la mine énergique, une quarantaine d’années, peut-être. Il me fit répéter l’ordre, il le redit à son tour pour s’assurer qu’il l’a bien retenu. Plusieurs sous-officiers nous entourent et paraissent écouter curieusement.

            S’étant ainsi assuré qu’il a bien saisi ce qu’on veut de lui, il s’approche de son cheval et commande : «  A cheval ! »

            A mon grand étonnement, car la garde républicaine parait être en tout temps troupe de discipline modèle, quelques cavaliers seuls se mettent en selle. Leur chef rassemblait déjà ses rênes et faisait signe au concierge d’ouvrir la lourde porte de la rue Royale.

            A ce moment, il se retourne pour s’assurer qu’on est prêt à marcher et pour faire le signal de : « En avant ». La vue d’une partie de son escadron encore à pied, les hommes ramassés en petits groupes chuchotant à voix basse, arrête net son geste. Sa figure trahit la stupéfaction la plus complète : à coup sûr, il ne comprend pas. Et moi, à pied près de lui, je ne comprends guère plus. Mais un maréchal des logis se charge vite de nous éclairer sur les sentiments de tous :

            – Mon capitaine, fait-il d’une voix légèrement gouailleuse, serait-ce que nous allons conduire Boulanger à l’Elysée ?  S’il n’en est pas ainsi, peut-être ferions- nous tout aussi bien de rester ici.

             – Parfaitement ! Soulignent plusieurs voix.

            Les gardes, leurs figures goguenardes tournées vers le capitaine, semblent approuver.

            Moi, je commence, assez démonté, et sans trop savoir ce que je disais :

            –  Capitaine…

            Mais un hurlement, un beuglement plutôt, m’interrompt :

            – Nom de Dieu, à cheval ! A cheval ! Nom de Dieu ! Rugissait le capitaine, la face enflammée, congestionnée, la main sur la poignée de son sabre, qu’il tire à demi en faisant volter son cheval et en le poussant contre ses hommes.

            Sa voix a éclaté comme un tonnerre dans la cour à demi obscure qu’entourent les hautes murailles. Le silence s’est fait tout d’un coup sur le roulement de l’écho des jurons. On n’entend plus que le cliquetis des fourreaux de sabre des cavaliers qui se mettent en selle, et les tintements des mors et des gourmettes.

            La grande porte s’ouvre à deux battants, jetant brutalement un flot de lumière dans la cour ; les cuivres polis des casques brillent et les aciers scintillent. La foule entassée dans la rue acclame Boulanger et l’appelle à l’Elysée ; lorsqu’elle voit apparaître cette troupe silencieuse, elle la salue de quolibets et d’insultes. Les figures  des soldats se crispent ; elles deviennent dures et provocantes au fur et à mesure que, par quatre, à la sortie du palais, elles sont fouettées par les ricanements et les défis.

            Sont-ils encore boulangistes les beaux cavaliers de la garde ? Peut-être. Mais ils ne seront certainement pas avec le peuple, cela se voit dès maintenant ; leur consigne sera, à coup sûr, vigoureusement exécutée.

            Les portes se sont refermées.

            Déjà, la mêlée brutale a commencé. Des cris d’effrois, des vociférations emplissent la rue. »

L’obéissance du bataillon d’infanterie

            «  Dans la seconde cour, le bataillon d’infanterie attend, faisceaux formés. J’ai fini de communiquer à son commandant les ordres du gouvernement. Il me demande quelques renseignements sur la topographie du quartier. Puis il fait signe à une escouade d’agents de police qui lui est attachée de venir à lui, et il explique le cas. Pendant ce temps, les petits troupiers comprennent à ces conciliabules qu’on va marcher ; ils se placent d’eux-mêmes derrière leurs armées, debout, immobiles, attendant le commandement. Le chef de bataillon est monté à cheval ; les capitaines l’ont  imité :

            –  Rompez ! … ceaux ! Remettez !… ette ! Par le flanc droit, droite ! En avant !

            La porte de la rue de la rue Saint-Florentin s’est ouverte.

            – Marche ! Et le bataillon s’écoule sans un mot, sans autre bruit que celui des pas qui sonnent sur le pavé de la cour, que le tintement de la ferraille des fourreaux et des quarts.

              « L’armée est boulangiste », affirmait-on alors dans les milieux officiels ; « les officiers particulièrement », ajoutait-on volontiers. Les deux exemples que je viens de rapporter peuvent servir à se faire un jugement sur ce sujet.

            Cette nuit-là, vers une heure du matin, les manifestants avaient été refoulés, puis dispersés. Il ne restait dans les rues avoisinant le Ministère et sur la place de la Concorde, que de tardifs curieux qui regagnaient hâtivement leur demeure. A peine, de temps à autre, un groupe de braillards. Sous la colonnade, dans l’ombre que projettent les arceaux qui la supportent, était embusqué un détachement d’agents de police. Les hommes qui la composaient devaient avoir une forte revanche à prendre, car leurs agissements étaient empreints d’une sorte de sauvagerie violente ; ils semblaient en proie à une surexcitation extraordinaire, animés d’un irrésistible désir de rendre avec usure les coups anonymes reçus dans les charges de la soirée.

            Dès qu’un inoffensif promeneur tournait l’angle de la rue Royale, il était immédiatement happé par la bande qui le secouait durement, en le questionnant sur les causes de sa déambulation tardive. A grands renforts de bourrades, de coups de pèlerine sur les épaules et sur la tête, on l’interrogeait. Si ce traitement poussait le pauvre diable à quelques récriminations, son affaire était claire. Entraîné sous le péristyle, il recevait une homérique volée ; après quoi, de grands coups de pied au derrière l’invitaient à gagner au large et à rentrer promptement chez lui. »

La joiedes chapeaux haut-de-forme

            «  Les chapeaux haut-de-forme causaient aux défenseurs de l’ordre un plaisir particulier. A ce tournant redoutable de la rue Royale, une invincible tentation déchargeait à l’improviste les poings robustes sur ces bourgeoises coiffures : sous le choc, le cylindre se plissait d’un seul coup en accordéon, s’enfonçant parfois jusqu’au nez, à la grande joie des policiers.

            Bien peu de Parisiens osaient se plaindre d’un traitement si abusif. J’ai conclu de cette grande philosophie que le Parisien est, de sa nature, extrêmement soumis aux fantaisies des représentants de l’autorité.

            Au reste, toute protestation, il s‘en produisait cependant quelques-unes, occasionnait au patient rétif un complet désastre ; il était ainsi convaincu, plus qu’aucune autre parole n’eût pu le faire, du tort certain dans lequel un citoyen se met en revendiquant le droit incertain de porter chapeau haut-de-forme. »

Pages  235 à 239 du livre :

               « Les Confessions d’un officier des Troupes Coloniales »

                     Niger (Samory) . Guyane (Dreyfus) . Tonkin (Dé-Tham)

Marie Etienne Péroz

1857-1910

Editions JPR (2011)

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En anecdote historique plus récente, pendant la révolte de mai 1968, en Haute Saône, le gouvernement Pompidou –Président de Gaulle aux abonnés absents…

           Plus personne au gouvernail !

      Un des principaux animateurs de cette révolte, Daniel Cohen-Bendit se veut aujourd’hui conseiller des Princes qui nous gouvernent…

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Ultime question ?

Dans une situation du même genre en 2020, y-aurait-t-il un capitaine pour « mettre la main sur la poignée de son sabre » ?

Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés