2012-2021 : la France au Mali et au Sahel

 
    Les lecteurs du blog qui m’ont accompagné  savent que dès l’origine je fus plus que réservé sur les conditions de notre intervention au Mali en 2012, et j’en ai donné les multiples raisons.
   J’ai beaucoup travaillé sur les conditions historiques des conquêtes coloniales françaises, notamment en Afrique noire et publié analyses et conclusions dans le livre « Le Vent des Mots, le Vent des Maux, le Vent du Large ».
Je résumerai ma pensée en écrivant que, pour de très nombreuses raisons, politiques, matérielles ou intellectuelles, les gouvernements de la Troisième République étaient dans l’incapacité de contrôler les processus de décision politique ou militaire, engagés au niveau central ou colonial.
        Je me suis posé très souvent la question de l’opportunité ou de l’intérêt des différentes conquêtes de la France, ce qui ne fut pas le cas de l’Empire britannique. La comparaison que j’ai proposée il y a quelques années sur le blog entre les deux Empires est toujours bien consultée.
       L’actualité politique et militaire du Sahel et du Mali où nous avons engagé une partie de nos forces militaires en 2012 vient de nous rappeler à l’ordre avec la question du bien-fondé d’une intervention qui a été renforcée par le Président actuel.
Pourquoi ne pas publier à nouveau quelques-unes des chroniques que j’ai publiées sur ce sujet sensible et qui résumaient les enjeux de cette nouvelle guerre française, le dernière le 6 novembre 2020 ?
             

« Mourir pour le Mali ? »
       

« Sous le titre « Mourir pour le Mali ? », Le Figaro du 5 novembre 2020 opinions, page 21, vient de publier  une tribune cosignée par Michel Roussin,  ancien ministre et animateur  d’une certaine France-Afrique et Stephen Smith spécialiste reconnu des questions africaines.
       Le  lecteur aura constaté que les deux auteurs font preuve de la même prudence, sinon de réserve, que celles que j’ai manifestées dans le courrier des lecteurs dont vous trouverez ci-après copie, en ce qui concerne l’intervention de la France au Mali : 
« Pourquoi est-il urgent de « pivoter » d’une action militaire au grand jour vers une action dans l’ombre ? ».
           Dès la date de notre intervention, j’ai publié à plusieurs reprises sur ce blog des articles la concernant, notamment celui concernant la décision de l’Assemblée Nationale sous le titre « L’insoutenable légèreté de l’être » à la date du 27 avril 2013, dont vous trouverez copie plus loin.
                                                            &
Copie Courrier des Lecteurs Ouest France avec parution le 13 septembre 2020
            « Bonjour, pour avoir beaucoup analysé les processus décisionnels des conquêtes coloniales et leurs résultats, notamment en Afrique noire, je suis toujours plutôt surpris de voir les experts de tout poil, disserter savamment sur les géopolitiques du jour, en ignorant le plus souvent les contextes historiques sur tous les plans religieux, culturels, politiques, économiques, locaux ou non…
Je n’étais pas partisan de l’intervention de Hollande, sans en avoir au préalable mis les autres pays du Conseil exécutif européen devant leurs propres responsabilités, une des caractéristiques de la plupart des Présidents qui dans ce domaine ont quasiment les pleins pouvoirs, qu’il se soit agi de VGE, de Mitterrand, de Chirac, de Sarkozy, de Hollande ou de Macron.
       Sarkozy nous a emmenés en Libye et on voit le résultat ! Hollande avec Fabius voulait nous emmener en Syrie ! Avec Macron, nous battons tous les records, comme si la France (affaiblie) avait encore les moyens de faire sonner ses trompettes, comme sous la Troisième République qui entérinait le plus souvent   ex post, comme l’on dit de nos jours, les initiatives coloniales de ses ministres, amiraux ,ou généraux, car il s’agissait souvent d’initiatives dont ils ignoraient l’existence et qu’ils ne pouvaient de toute façon pas contrôler, compte tenu notamment de la défaillance des moyens de communication…
        Pour terminer quelques données géopolitiques pour comprendre notre dossier : pas de solution sans celle du Sahara, sans soutien des confréries religieuses et des grandes tribus ( toujours) et de nos jours , des syndicats et de l’Armée, car le Mali n’a toujours pas d’Etat : avant et après l’indépendance, ce pays a toujours eu une vie agitée, c’est le moins que l’on puisse dire.
        La France aurait dû limiter son intervention, dans le cadre européen, à la protection de ses ressortissants et à celle des services spéciaux, avec l’accord des pays concernés, sans oublier l’Algérie, qui, dans les apparences, est aux abonnés absents. »

     

Blog du 27 avril 2013 :
« Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés ! »

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !
Soit 6 sur 10 !
« Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !
Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !
Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?
Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation. 
Pour protéger son gaz et son pétrole ?
Curieux oubli, non ?
        Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…
       Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !
Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats ! 
Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !
Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !
Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre ! »

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

« Au Mali, quelle stratégie ? »
        

« La France a engagé son armée au Mali, sans avoir demandé préalablement à ses partenaires européens, d’assumer collectivement cette mission, alors qu’elle est un enjeu important de la sécurité internationale de toute l’Union Européenne.
A lire une presse qui est très volatile sur le sujet,  la France est au Mali pour longtemps, si l’ONU n’accepte pas de mettre à sa place une force de paix internationale.
Au terme des quatre mois de guerre « autorisés » par le Parlement, il va  falloir que la communauté internationale tout autant que le gouvernement français, aient des idées claires sur la longue durée stratégique.
Sur la longue durée, les conditions du succès ne seront pas faciles à remplir :
Une paix difficile à réaliser, sans qu’aux côtés de la coalition africaine en charge de cette mission de guerre et paix, des mouvements de l’islam modéré ne viennent soutenir sa lutte anti-djihadiste, dans une région où traditionnellement l’islam a toujours été fort, pour ne pas dire conquérant, adossé à une histoire riche de grands empires musulmans.
Une paix difficile à réaliser sans l’Algérie, et si l’Algérie, placée au cœur du sujet ne prend pas ses responsabilités en coopérant avec les Etats Africains, parce que la France, compte tenu de son passé colonial n’est pas la mieux placée, à la différence de l’Union Européenne, pour obtenir ce résultat. 
     Une paix difficile à réaliser, alors qu’il n’y a plus ni Etat, ni armée, sans que l’ONU, avec un mandat de transition, ne mette en place au Mali un pouvoir- relais capable d’administrer et de remettre sur pied un nouvel Etat, et il y faudra plus que quelques mois, et peut-être quelques années !
La présence du capitaine Sanogo, auteur du dernier coup d’Etat, aux côtés d’un chef d’Etat qu’il a chassé du pouvoir, ne laisse augurer rien de bon sur le retour de la paix civile dans cette région.
Le reportage du Monde intitulé « Au Mali, l’encombrant capitaine Sanogo reste au centre du jeu » (15/02/13, page 7) est tout à fait édifiant :
« L’ancien putschiste a  été investi au palais présidentiel de Koulouba par le chef de l’Etat par intérim Dioncounda Traoré au rang de président du « Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité »
Ce qui veut dire le loup dans une bergerie qui, il est vrai, n’en est plus une ! Et en plein pataquès africain ! On le croyait ou sur le « front », ou en prison !
Une paix difficile à réaliser, si les nouvelles autorités du Mali, à condition qu’elles existent à nouveau, ne trouvent pas une solution intelligente et pérenne, pour associer le peuple touareg aux décisions politiques du nouvel état à créer.
Une paix encore plus difficile à réaliser, sur la longue durée encore, si les gouvernements africains n’arrivent pas à modérer la pression démographique de leurs pays, pour ne pas dire à confiner l’explosion démographique, car il est évident que ce facteur est un des éléments d’instabilité du continent, avec un manque de développement en face d’une jeunesse au chômage. »

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Le contrôle de légalité préfectoral ? Mythe ou Réalité ? A Mériel sur Oise et à Paris ?

   A la suite des lois de décentralisation de la fin du siècle passé, les Préfets ont été chargés de contrôler, « a posteriori », et dans deux mois,  la légalité des actes des collectivités locales.

            Il est évident que l’exercice de cette mission n’est pas toujours facile pour tout un ensemble de raisons et de facteurs liés à la complexité des domaines de décisions et des capacités de contrôle effectif des autorités préfectorales.

Il est évident que l’urbanisme est depuis longtemps un domaine d’intervention publique très sensible aussi bien dans la capitale que dans l’agglomération parisienne, encore plus sensible récemment avec la loi Dufflot qui a encouragé la division spéculative des parcelles.

Il est non moins évident que ce type de décision publique est de nature à multiplier les cas de connivence et de mélange des genres entre les autorités préfectorales de contrôle et les autorités locales soumises à ce contrôle, pour ne pas citer les interférences entre pouvoirs publics et intérêts privés…

A titre d’exemple, l’attention du lecteur peut être appelée sur deux cas de figure contentieuse vraisemblables dans le Val d’Oise et à Paris.

Dans le Val d’Oise, à Mériel, sous la précédente mandature,  la signature des décisions d’urbanisme (travaux ou constructions) était déléguée à une Adjointe qui exerçait des fonctions de fonctionnaire territorial à la Préfecture du Val d’Oise, dans la Direction chargée de ce contrôle.

Une telle situation de juge et de partie dans l’urbanisme a été signalée à la Préfecture, mais sans résultat, sauf l’accusé de réception classique du site de messagerie.

A Paris, un Sous-Directeur de la Construction a délivré un permis de construire à Paris Habitat, « un Etat dans l’Etat parisien », pour la construction d’un petit immeuble de logements sociaux de sept étages. (1 rue Alfred Bruneau, 75016).

Seul petit problème sans doute, sur les 15 logements à construire, 5 sont réservés à la Préfecture de Paris, 2 aux employeurs et 8 à la Ville !

Comment un contrôle de légalité peut-il exister sur un tel acte, alors que le Préfet de Paris est juge et partie ?

L’ancien préfectoral que je fus ne peut donc manquer de s’interroger sur le fonctionnement concret du contrôle de légalité, dans l’hypothèse où ce type de situation de juge et de partie serait fréquent de nos jours.

Question : des contrôles de légalité Bidon ?

Jean Pierre Renaud

La Bi-ou Double Nationalité ? Vrai ou faux tabou ? Vraie ou fausse boussole nationale ?

Interview de Manuel Valls dans le Figaro du 26 mai 2021 par Loris Boichoit (page 4) : Titre « La France a besoin de la Nouvelle Calédonie »

            Le journaliste rappelle dès le début le rôle de l’intéressé dans sa qualité d’ancien Premier Ministre, et incidemment la publication de son bouquin sous le titre de « Pas une goutte de sang français », un titre pour le moins ambigu.

   La dernière question est tout à fait intéressante :

            « Comme la Nouvelle Calédonie que vous appelez de vos vœux, votre destin passe-t-il par la France, après votre départ annoncé du conseil municipal de Barcelone ?

            « Y-a-t-il beaucoup de responsables politiques qui vous parlent avec autant de passion et d’amour de la France ou de ce territoire unique qu’est la Nouvelle Calédonie ? Oui, décidément, la France coule dans mes veines. »

            Vous avouerai-je que je ne comprends pas très bien, sans doute parce que je fais partie d’un monde en voie de disparition.

            Sans évoquer le cas de la bi-nationalité extra-européenne, comment, en cas de conflit, pour ne pas parler de guerre entre deux pays de la communauté européenne, tel ou tel ministre bi-national serait-il en mesure d’opter pour telle ou telle solution ?

            Manuel Valls en a été un des exemples les plus récents avec sa tournée électorale en Catalogne, alors que cette province a ouvert un conflit politique majeur de sécession avec le gouvernement central espagnol : à la fin de l’interview, il rappelle qu’il va quitter le conseil municipal de Barcelone.

            A cette occasion, avait-il la nationalité espagnole ou française ?

            A l’heure actuelle, Madame Hidalgo de la même bi-nationalité que Monsieur Valls, entend briguer la Présidence de la République Française, rien de moins, après avoir été espagnole, puis française, puis bi-nationale franco-espagnole.

S’agirait-il d’un atout sur la scène électorale française qui manque effectivement de plus en plus de repères politiques ? Ne s’est-elle pas faire élire pour être maire, à la tête d’une équipe dont la composition est, au choix, celle de la paella ou de la salade niçoise… ?   

Jean Pierre Renaud

Avec un Président imprévu et incongru « Place aux nouveaux consommateurs »

 Dans l’éditorial du 20 mai 2021 intitulé « Mise en demeure », Yves Théard écrivait : « …La présence de Gérald Darmanin aux côtés des policiers en colère était incongrue à plus d’un titre. Non seulement elle ne pouvait pas dédouaner le pouvoir exécutif de ses propres responsabilités dans le malaise des forces de l’ordre, mais elle valait, en plus approbation des terribles accusations lancées par les représentants des flics contre l’action judiciaire. Participer à cet événement revenait donc à se mettre dans la gueule du loup… »

Le Président actuel est entré en scène en 2017 de façon tout à fait imprévue sur les ruines du système politique français grâce aux algorithmes et aux réseaux sociaux, les « nouveaux consommateurs ».

Tout au long des années 2017- 2021, le nouveau Président a ébranlé les colonnes du temple de la République, en jouant l’opinion contre la démocratie parlementaire et locale, en répondant aux gilets jaunes par un Grand Débat coûteux et sans résultat, au cours duquel il fit de la belle épate.

Puis vint l’épidémie, et l’invention d’une rafale d’experts médicaux ou paramédicaux d’accord sur rien, dans le but de dédouaner par avance le pouvoir exécutif.

Autre astuce politique, des gadgets démocratiques à la mode, tels que le site « Consultation citoyenne Lutte contre les discriminations » (alors que les publics en question refusent de se voir comptés…), ou le « Collectif Climat », issu d’un tirage au sort du type « Française des Jeux », et de nos jours la suppression de l’ENA … ou dernièrement le Clip Video d’Emmanuel Macron avec les Youtubers Mcfly et Carlito… en direction des jeunes électeurs de 18 à 25 ans supposés voter pour lui en 2022…

Macron aurait-il déjà ouvert sa campagne et commencé à faire comptabiliser ses frais de campagne ?

L’Enarchie du Président se ferait Hara Kiri ? Mais nous ne sommes pas au Japon et la réforme envisagée aboutirait à nier l’importance des corps de l’Etat voués à un service public régalien, et à donner le pouvoir aux coteries idéo-politico-économiques, c’est-à-dire le règne du mélange des genres au détriment du bien commun.

Pour revenir au propos Théard, cette intrusion suspecte d’un ministre de l’Intérieur, chargé de l’ordre public, venu défendre des serviteurs de la République devant l’Assemblée Nationale est évidemment tout à fait dans la ligne politique d’un Président « incongru » qui, tout au long de son mandat, cultive un style disruptif, démagogique, qui met la République Française « cul par-dessus tête ».

Avec en boucle sur les réseaux sociaux, la ronde des ministres défendant le nouveau slogan publicitaire « Place aux nouveaux consommateurs » !

Jean Pierre Renaud

Supercherie coloniale ou Culture coloniale ou impériale made in Blanchard

« Supercherie coloniale »

(2008)

Avec Jean Pierre Renaud

 Ou

« Culture coloniale », culture impériale … » » avec Pascal Blanchard et l’Achac ?

Il y a presque quatorze ans déjà !

Réponse d’un grand éditeur en date du 5 juillet 2007 : une pièce à conviction sur les choix d’édition entre éditeurs !

Comme je l’ai déjà écrit à maintes reprises sur le blog, le livre en question mettait en pièces, pièce par pièce, le discours idéologique et littéraire de l’équipe Blanchard, un discours pseudo-historique frappé d’une carence notoire de démonstration statistique et quantitative.

« Lettre du 5 juillet 2007

« ConcerneSupercherie coloniale,

Cher Monsieur,

Je vous remercie vivement de vos deux textes.

Je les ai appréciés à leur juste valeur et me sens bien entendu, sur la même longueur d’onde que vous. Mais pour vous dire la vérité, je n’ai aucune envie de me lancer ou de laisser…. se lancer dans une polémique directe avec des auteurs nommés (et dont un a même été publié dans la Maison !).

Votre « avant-scène post-coloniale m’a par ailleurs bien amusé.

J’espère que vous trouverez un autre éditeur et vous assure, cher Monsieur, de tous mes sentiments les meilleurs. »

&

Concrètement, je n’ai pas trouvé d’éditeur de la place courageux, alors que d’autres éditeurs surfaient sur ces courants d’histoire repentante, idéologique, ou marketing, comme vient de le relever Pierre-André Taguieff, dans un livre que j’ai cité sur le blog.

J’ai fait appel à un petit éditeur amateur et grand défenseur d’une histoire coloniale non frelatée.

Ce type d’histoire marketing marche tellement bien que Pascal Blanchard, par son entremise, vient de se voir propulser dans un des nombreux conseils du Président actuel.

Dernière anecdote tout à fait symbolique : le livre que j’avais envoyé en deux exemplaires à la Mairie de Paris (Maire Delanoë) pour la Bibliothèque Municipale s’est retrouvé en vente dans une solderie…

Je publie donc à nouveau ci-après le passage du livre cité ci-dessus par mon correspondant.

« Supercherie  Coloniale »

Jean Pierre Renaud

Mémoires d’Hommes 2008

Pages 13 à 16

« En avant-scène postcoloniale
Et, sur les pas du célèbre Montesquieu,
Comment peut-on être Malgache
à Paris au XXIe siècle ?

  De Jérôme Harivel, Cité Universitaire Internationale, à Paris, à sa chère et tendre Vola, restée à Faravohitra, à Antatananarivo,

     Octobre 2001 – Comme tu le sais, à l’occasion du match. Algérie-France, dans ce magnifique stade deFrance, (quand en aurons-nous un aussi beau dans notre belle capitale ?) une partie du public a sifflé l’hymne national des Français. Tu vois le scandale ! Je n’y étais pas, car tu connais l’amour très modéré que je porte au sport. Cela m’a beaucoup étonné, moi qui croyais que l’Algérie était indépendante depuis 1962. La France était-elle devenue, à son tour, la colonie de l’Algérie ?

    Septembre 2003 –- Des amis français m’avaient convié à une soirée à la campagne, une campagne toute verte comme tu l’aimerais, près du Mans. A un moment donné, un des convives se mit à évoquer des livres récents qui traitaient de l’histoire coloniale de la France. Tu sais que les Français ne s’y intéressent pas beaucoup, mis à part la guerre d’Algérie, qui a laissé des traces profondes dans beaucoupde familles françaises.

      Je ne m’estimais pas vraiment concernélorsque j’entendis ce convive parler de bain colonial, et aussitôt je fis une association d’idées avec notre grande fête du bain de la Reine, notre fandroana mais il ne s’agissait pas de cela. C’était bien dommage, car la cérémonie du bain revêtait une grande importance dans notre monarchie. Beaucoup de faste, une grande foule, le bain de Ranavalona III derrière le rideau rougela couleur sacrée, avec ce petit grain de folie religieuse qui mettait du sel dans le rituel sacré du bain, l’aspersion de la foule venue entendre le kabary de la reine et assister à son bain caché, avec l’eau qui avait servie au bain de la reine, une eau naturellement sacrée. Une lointaine parenté sans doute avec l’eau bénite, sans vouloir blasphémer le rite catholique !

     Février 2005 – Un de mes bons amis malgaches m’a entraîné auForum des Images de la Ville de Paris pour assister à une des séances du festival des films coloniaux qui y avait lieu.

    Deux personnes commentaient ces documents, un belge, je crois, et un universitaire africain dont j’ignorais le nom. Pour nous mettre sans doute dans l’ambiance idéologique de cette séance, le présentateur belge avait distribué une note de présentation dans laquelle il énonçait quelques fortes vérités, je cite :

      « C’est au nom de la légitimité coloniale que l’on filme les femmes au torse nu… c’est la relation d’assujettissement du colonisé au colon. C’est la violence légale. naturelle de l’ordre colonial qui apparaît lorsque l’on regarde ces images… on perçoit régulièrement les signes d’un déni d’humanité accordé à l’indigène dont le filmeur (sic) d’alors n’avait pas conscience ».

      On nous a projeté plusieurs films d’amateurs de qualité tout à fait inégale. L’un d’entre eux a attiré mon attention, parce qu’il avait été tourné chez nous, par un Vazaha (un Blanc) sans doute riche, car il le fallait pour disposer d’une caméra. A un moment donné, onvoyait une femme blanche assise dans un filanzana, notre fameuse chaise à porteurs. portée donc par quatre bourjanes, et le commentateur de souligner doctement, et une fois de plus, que cette image était un autre symbole du colonialisme en action.

     A la fin de la projection, un Vazaha s’est levé et a pris la parole pour expliquer à la salle que tous les gens riches de Madagascar, nobles, hauts fonctionnaires militaires ou civils, marchands fortunés recouraient habituellement à ce mode de transport à une époque où il n’y avait aucune route dans l’île, et donc aucun véhicule à roues. Je me suis bien gardé d’intervenir, mais l’échange m’a bien amusé.

     Que dire encore à ce sujet sur les pousse-pousse qui existent encore en Asie et sur notre belle île !

    Mai 2005 – Un grand débat agite les médias et le microcosme politique, sur l’esclavage et le rôle positif de la colonisation française. Des députés, toutes tendances confondues, de droite et de gauche, ont eu la foutue bonne idée de faire reconnaître par la loi le rôle positif de la colonisation. Grand chahut chez les historiens et au sein des associations qui ont l’ambition de défendre la cause des populations immigrées. notamment de celles qui ont publié un appel d’après lequel, leurs ressortissants seraient les Indigènes de la république.

     Prudence de notre côté étant donné le passé de notre grande île et de l’abolition relativement récente de notre esclavage. Certains de nos lettrés ne disent-ils pas que les descendants des andevos, nos anciens esclaves, portent encore dans leur tête leur passé d’esclave, avec la complicité des descendants de leurs anciens propriétaires d’esclaves. Nous sommes d’ailleurs bien placés à Madagascar pour savoir que la traite des esclaves s’est prolongée longtemps en Afrique de l’Est, dans l’Océan Indien, et dans le Golfe Persique, avec les traditionnels trafics arabes d’esclaves.

     Je te signale d’ailleurs qu’une historienne de La Réunion prend des positions hardies dans ce difficile débat.

     Je recommanderais volontiers la même prudence aux descendants des grands royaumes négriers de l’Afrique du Centre et de l’Ouest.

     Novembre 2005 – En France, la mode est aujourd’hui à la repentance. Les Français adorent ça et se complaisent dans leurs défaites militaires qu’ils célèbrent avec une joie masochiste. Le président Bouteflika somme la France de se repentir, alors que la guerre d’Algérie a été un affrontement de violences des deux côtés, et que l’Algérie indépendante sort à peine d’une guerre civile cruelle.

      Dans toutecette affaire, plus personne ne comprend plus rien à rien, entre ce qui relève de la mémoire et ce qui relève de l’histoire ! Je me demande si certains historiens ne s’intéressent pas plus à la mémoire qu’à l’histoire.

     Octobre 2006 – Tuvois, l’Algérie est toujours au cœurdu problème français, et certains historiens ont du mal à travailler sur l’histoire coloniale sans être obsédés par l’Algérie, toujours l’Algérie, qui parait d’ailleurs de plus en plus présente en France, plus de quarante ans après son indépendance. Un politologue, d’une espèce difficile à définir, a commis un livre, ou plutôt un crime contre la raison, en énonçant le postulat qui voudrait que coloniser, c’est exterminer, et bien sûr en raisonnant sur l’Algérie. Ce politologue s’est fait ramasser dans les grandes largeurs par deux éminents historiens de l’Algérie.

     Ce mois-ci, Blois a accueilli le 9ème Rendez-vous de l’Histoire. A l’occasion d’un Café Littéraire, tu te souviens du rôle des cafés dans l’histoire littéraire parisienne, un dialogue musclé s’est engagé entre le principal prosélyte d’une nouvelle histoire coloniale et l’auteur d’un livre intitulé Pour en finir avec la repentance coloniale, précisément dans le cas de l’Algérie. Le prosélyte de lui lancer : « Vous êtes un historien révisionniste, ça vous fait fliper » (sic)(1). Je me serais bien gardé d’intervenir dans ce débat : il n’y a pas si longtemps, notre grand Amiral marxiste. Dictateur et chef de l’État, aurait brandi aussi facilement ce type d’accusation. »

  1. Il s’agissait de Pascal Blanchard

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Macron « Son Plan pour 2022 » Le Figaro Magazine du 30/04/21

« Macron »

« SON PLAN POUR 2022 »

Le Figaro Magazine du 30 avril 2021, pages 36,37,38, 39, 40

Carl Meeus et Mathilde Siraud

&

Décryptage : « impressionnisme » ?

Ou « ambigüité » ?

Une lecture intéressante qui soulève évidemment beaucoup de questions sur le secret des sources et le courage politique.

« Un conseiller » s’est cru autorisé à procéder à un rapprochement historique anachronique, pour ne pas dire abusif avec la Résistance. (p,37)

François Bayrou a profité de l’occasion pour ouvrir le nouveau chapitre des « campagnes électorales amoureuses » (p,39)

  Le décryptage proposé s’inscrira sous le titre d’un extrait de cette chronique, « un tableau impressionniste » :

« Il dresse un tableau impressionniste et répond par petites touches aux inquiétudes du pays, s’attaque aux symboles comme avec la suppression de l’ENA », approuve un artisan de la victoire de 2017 »

Il s’agit tout d’abord d’un « impressionnisme » d’écriture politique qui mérite que l’on énumère toutes les sources « anonymes » = « courage fuyons » et « sources affichées ».

Les « sources affichées » dans l’ordre d’écriture, sauf erreur : Séjourné, Attal, Guerini, Grangeon, Ferrand, Falco, Estrosi, Lecornu, Séjourné, Kholer,  Denormandie, Bayrou, Beaune.

Le « Secret des sources » : « ses visiteurs », « A l’Elysée », « ses fidèles », « un conseiller » « un interlocuteur », « un de ses visiteurs », « sa garde rapprochée », « à l’Elysée », « au Palais », « dans son entourage », « une élue LREM, ex LR », « un conseiller historique de la campagne de 2017 », « un observateur attentif », « un visiteur du soir », « un protagoniste », « à l’Elysée », « un proche », « à l’Elysée »…

Une seule remarque !

La référence « impressionniste » a-t-elle été bien choisie, alors que les grands peintres impressionnistes n’ont connu la célébrité qu’après leur mort ?

« Un conseiller » :

«  Emmanuel Macron va engager le pays sur de grandes orientations : la prospérité, la souveraineté, l’autorité. Ce sera tous ensemble pour reconstruire le pays », dans l’esprit du Conseil national de la Résistance. »

François Bayrou et sa citation d’anthologie politique, « magnétique » :

« Avec lui, en raison de son caractère, ce qui parait impossible devient possible. La campagne doit être magnétique : il n’y a rien qui ressemble plus à une relation amoureuse qu’une campagne comme celle-là ».

Jean Pierre Renaud

Au Loup ! Au Loup ! A Strasbourg !

Au Loup ! Au Loup !

Le Loup de mon enfance ?

Mais la France a beaucoup changé depuis lors !

De quelle France s’agit-il ?

Celle de l’Alsace et de la cathédrale de Strasbourg qui a bercé mon enfance ?

Celle de la Marche « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine » ?

Celle du souvenir de parents qui ont combattu sur « La ligne Bleue des Vosges », pendant la Première Guerre Mondiale,  ou encore de ceux, qui à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, ont été libérer triomphalement Strasbourg avec le Général Leclerc ?

Rien n’est moins sûr !

Le Figaro du 23 mars dernier (page 24) a publié un article sous le titre «  Un loup aperçu près de Strasbourg suscite l’émoi de riverains »

S’agit-il d’un loup de l’espèce animale, témoin de la biodiversité défendue par les « Les loups verts » qui semblent régner à Strasbourg ?

D’un « loup combattant chinois » guetteur avancé  d’une Chine impériale auprès des institutions européennes, au cœur d’une des capitales de l’Europe ?

Ou encore d’un « loup gris » dont le mouvement vient d’être dissous par le gouvernement, un mouvement du type Cinquième Colonne de la Turquie ?

Ou plus simplement de tous les loups Français innocents  qui prêtent la main à la destruction de l’Alsace et de la France ?

Jean Pierre Renaud                   

Actualité décryptée « petites culottes » et « culottes de peau », les « Golfeurs »

Une actualité décryptée en mode « média » !

« Petites culottes » contre « culottes de peau » !

Ces jours derniers, un sujet a agité l’actualité, entre « petites culottes » de Castex, ( voir le Canard Enchainé », et « culottes de peau » dans l’Armée Française, avec aussitôt une avalanche de commentaires plus catégoriques les uns que les autres, avec tout aussitôt Le Pen et Mélenchon !

Mais rassurez-vous, car pour une fois, les « médias » officiels se sont rappelés qu’il existait un instrument de mesure qu’ils négligeaient le plus souvent, pour faire du « buzz », la représentativité, avec un grand R !

Dans le contexte historique actuel, il n’est pas sûr que dans un pays qui aime encore la gaudriole, les « petites culottes » n’aient pas éclipsé les « culottes de peau » !

« Golfe » contre « Golfe »

PSG contre Manchester !

On pourrait croire que le PSG défend les couleurs d’un pays et de sa capitale, mais détrompez-vous, la Ville de Paris a « vendu » son image au Quatar, petit pays du Golfe, et que Manchester City défend les couleurs du Royaume Uni, mais détrompez-vous ce n’est que le très grand port impérial et anciennement cotonnier de Manchester qui a vendu son image aux Emirats du Golfe !

Jean Pierre Renaud

Algérie- France 1962-2021 ça suffit ! Cartes sur table !

Algérie- France

1962-2021

Ça suffit ! Ça suffit !

L’Algérie corrompue d’un FLN autocrate nous donne des leçons de vertu nationale : n’a jamais failli dans sa propagande de mensonges et de chantage,dans les double, triple ou quadruple jeux !

Pendant les années noires des années 1990, beaucoup d’Algériens et d’Algériennes sont venus se réfugier en France !

Réguliers ou irréguliers, nombreux sont les Algériens qui sont venus ou viennent encore chez l’ennemi héréditaire : étrange, non ?

Sans ennemi héréditaire, la dictature FLN s’écroulerait !

 Ça suffit ! Ça suffit !

Fermons notre frontière à titre provisoire pendant deux ans et suspendons pendant deux ans tous les accords diplomatiques !

Mettons tout sur la table, et nous verrons !

Jean Pierre Renaud

Les Mots d’un Président – L’interview du 19 avril 2021 dans le Figaro

Beaucoup de sujets y ont été abordés, mais revenons sur le sens de quelques mots, avec une question de portée générale sur le vrai sens des mots dont aime faire usage le Président et qui soulèvent ou ont soulevé des polémiques.

De deux choses l’une, ou bien le Président n’a pas choisi la bonne expression politique, le mot d’un « Mamamouchi » ?,

Ou bien le Président a volontairement choisi des mots ou des expressions dont le but était de capter ce qu’il faut bien appeler des soutiens et des voix.

Convient-il d’écarter peut-être à tort pour l’expliquer, 1) la tentation permanente et presque maladive de tout savoir d’un ancien premier de la classe, 2) le manque d’expérience politique, ou enfin 3) la sorte d’orgueil   d’un être qui veut toujours surprendre, sinon éblouir et, en définitive, ne pas être compris.

Dès le départ, le Président expédie les questions portant sur « l’ensauvagement » en bottant en touche vers un problème de « débat sémantique ».

C’est déjà un vrai progrès. (voir ci-dessous la chronique de septembre 2020 sur son « Kouma Sutra »)

Sans convaincre, le Président revient successivement en flottant au dessus ou au dessous de la ligne de flottaison, sur les mots qui continuent à « fâcher » : les « violences policières », les « contrôles au facies », « le privilège blanc », ou « le racisme systémique »…

J’ai noté une proposition tout fait étrange dans sa dénomination pour notre police nationale et notre gendarmerie nationale, celle de la création d’une « forme d’école de guerre avec de la formation continue ».

« Une forme d’école de guerre » ? Est-ce qu’il s’agit bien d’une anticipation d’un tel contexte de guerre ?

Un Président qui conclut son propos en invoquant jusqu’au « dernier quart d’heure », puis en finale : « Le moindre centimètre de résultat est un centimètre gagné. »

On se croirait projeté dans un récit de Guerre en 1918 !

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

 le blog du 20//09/2020:

Les Mots d’un Président ?

Ou appeler un chat un chat ?

« Le Kama Sutra de l’ensauvagement » ?

            Alors que la France vit dans l’ambiance d’une insécurité délétère pour tous, il est évident que l’expression qu’a choisie le Président pour caractériser la violence qui ponctue l’actualité est la mieux choisie, vraiment congrue, le qualificatif scientifique approprié : elle doit s’inscrire dans un nouveau Livre des Records de la parole politique inaudible, pour ne pas dire stupide.

            Le Kama Sutra est un livre que connaissent sans doute mieux les Libertins (par exemple les amis de Strauss-Khan) et les initiés à la culture indienne, que la grande majorité des marcheurs ou des citoyens qui font encore confiance à Macron.

            Faites un sondage comme il en pleut chaque jour !

            Pourquoi ne pas demander au Président qu’il charge les Têtes d’Œuf de son Cabinet de décliner ce livre d’éducation sexuelle en livre d’éducation citoyenne et républicaine ? Un vrai défi !

            Le Président va-t-il demander à ses Marcheurs d’opter pour l’une des 100 positions de l’ouvrage ?

            Au jour d’aujourd’hui, la situation de la France mérite beaucoup mieux que la logorrhée quotidienne qui nous gouverne.

            Jean Pierre Renaud 

            Nihil obstat ! MCV