LE MALI

LCP du 28 décembre 2021

« Mali, les sacrifiés du Sahel »

Peggy Bruguière, Marlène Rabaud

DébatDoc

Jean-Pierre Gratien

Avec la participation de deux excellents spécialistes de l’Afrique, Vincent Hugeux et Antoine Glaser

Le documentaire était intéressant et fort instructif sur la situation du Mali avec l’énumération des plaies qui touchent le Mali.

On redécouvre l’absence d’un État, car l’État colonial, antérieur aux années 1960 était un État artificiel avec des frontières artificielles, l’existence d’ethnies qui ne disent pas leur nom, n’en déplaise aux sociologues ou ethnologues « décoloniaux »  qui accusent la France d’avoir créé les ethnies, la diversité des cultures et des croyances, les réalités d’un clientélisme paternaliste chargé de « rémunérer » ses serviteurs, comme sous notre Ancien Régime, les fractures entre nomades et sédentaires, pour ne pas évoquer l’Algérie et le Sahara, etc..

Nous avons en France et depuis plusieurs dizaines d’années un problème de gouvernance de notre politique étrangère africaine, celui de la culture historique de nos dirigeants, et de plus en plus, celle de leur ignorance de la guerre, faute de connaissances sur le sujet et faute d’expérience des hommes sur le terrain.

Nous sommes revenus à l’époque des conquêtes coloniales, face à une Afrique noire encore inconnue.

Lors des conquêtes coloniales, les gouvernements ignoraient ce qui se passait sur le terrain, et depuis 2014, les gouvernements savent : ils nous  engagent  dans de nouvelles guerres, avec l’accord implicite du Parlement de la République Française.

Je me contenterai de proposer aux lecteurs deux chroniques que j’avais publiées sur mon blog les 25 janvier 2013 et 27 avril 2013.

Publiée sur le blog le 25 janvier 2013

La « Guerre » du Mali avec Hollande !

Mesdames et Messieurs, cessons de jouer sur les mots !

Entre Jules Ferry et François Hollande, quelle différence entre « fait accompli » colonial et « fait accompli » néocolonial ?

Le nouvel article 35 de la Constitution de 1958, une régression de la démocratie républicaine !

            1883 : Jules Ferry, Président du Conseil, fait la guerre au Tonkin, sans demander l’accord préalable du Parlement, alors que la Constitution de 1875 disposait dans son article 9: « Le Président de la République ne peut déclarer la guerre sans l’assentiment préalable du Parlement. »

            La Constitution du 27 octobre 1946 disposait dans son article 7 :

            « La guerre ne peut être déclarée sans un vote de l’Assemblée Nationale et l’avis préalable du Conseil de la République »

            2013, le vendredi 11 janvier, François Hollande, après avoir engagé les forces armées de la France au Mali, déclare quelques jours après : « cette décision que j’ai prise vendredi dernier ». 

Intervention ou guerre ? Il est évident qu’un Président de la République qui fait intervenir nos avions de chasse dans un pays étranger, fut-il réputé ami, accomplit un acte de guerre, avec un risque d’engrenage, engrenage qui a eu lieu, jusqu’à quand ?

La France est donc en guerre au Mali, et il n’est pas interdit de se poser de vraies et bonnes questions sur l’interprétation de l’article 35 de la Constitution, d’un article modifié par le Congrès du Parlement le 23 juillet 2008, et adopté par 539 voix, en grande majorité de la droite, contre 357 voix, en grande majorité de la gauche, mais à la majorité d’une voix seulement pour une majorité constitutionnelle des trois cinquièmes fixée à 538 voix.

Ironie de l’histoire, c’est aussi grâce à une voix, et le vote de l’amendement Wallon, que la Troisième République a atteint, en 1875, sa forme républicaine !

L’article 35 de la Constitution de 1958, celle du général de Gaulle, disposait :

« La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement »

Le Parlement, réuni en Congrès, le 23 juillet 2008 a modifié cet article de telle sorte que le Président de la République dispose à présent d’un droit de faire la guerre sans la faire, et sans le dire.

La Côte d’Ivoire, la Libye, et aujourd’hui, le Mali, sont l’illustration de ce nouvel état d’un nouveau droit constitutionnel qui ne dit pas son nom, car le nouveau texte dispose après l’aliéna 1, cité ci-dessus :

« Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote. Lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Il peut demander à l’Assemblée nationale de décider en dernier ressort.

 Si le Parlement n’est pas en session à l’expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l’ouverture de la session suivante. »

Très étrange rédaction et rédaction inacceptable !

Dans le cas du Mali, le Président de la République engage la France dans ce qu’il faut bien appeler une « guerre »  qui ne dit pas son nom. Le Parlement n’a rien à dire pendant quatre mois, et en dehors d’une session, le même gouvernement peut continuer à faire la guerre en attendant l’ouverture de la session  suivante.

Comment la représentation nationale a pu accepter ce déni de démocratie, d’une France en guerre par la décision de son Exécutif, sans qu’elle ait son mot à dire pendant quatre mois. ?

Après un débat sans vote, le gouvernement peut donc continuer son « intervention » militaire pendant quatre mois, sans demander l’autorisation du Parlement ?

En quatre mois, il peut s’en passer des choses, quand on fait la guerre !

Pourquoi ne pas se demander aussi à quoi peut bien servir la représentation nationale si elle est incapable de se réunir dans l’urgence et donner, ou non, son feu vert, sur un sujet aussi capital pour la vie de la nation qu’une entrée en guerre de la France dans un pays étranger.

Alors, guerre ou pas guerre ? Intervention de nos forces militaires ou guerre ? L’hypocrisie politique des mots !

Autorisation de l’ONU ou non, la France a engagé une nouvelle guerre en respectant la Constitution dans sa forme nouvelle, qui est en soi, une violation de la démocratie républicaine.

Étrangement les mêmes responsables politiques socialistes qui, en leur qualité de députés et sénateurs, les Hollande, Ayrault, Fabius, Bartolone, Bel, etc… avaient voté contre la réforme de 2008, ont endossé très facilement les nouveaux habits d’une République en guerre qui ne dit pas son nom.

En conclusion, pour avoir fait de nombreuses recherches historiques afin de déterminer où se situait le « fait accompli » colonial dans les institutions de la Troisième République, notamment à l’époque des conquêtes coloniales de Jules Ferry et de la Troisième République, soit du fait des exécutants, soit du fait des ministres eux-mêmes, et en avoir tiré la conclusion que le « fait accompli » colonial se situait le plus souvent dans la sphère gouvernementale, je serais tenté de dire que la décision Hollande et tout autant les décisions antérieures de Sarkozy pour la Côte d’Ivoire et la Libye ressemblent fort à des « faits accomplis » du type néocolonial.

Une véritable révolution dans notre conception et le fonctionnement de la République

Giscard a évoqué un néocolonialisme et il n’avait pas tort.

Et pourquoi ne pas rappeler aussi que dans un débat célèbre de la Chambre des Députés sur l’affaire du Tonkin, le 31 juillet 1885, un homme, Clemenceau, s’était élevé contre les initiatives intempestives de Jules Ferry ?

 Avez-vous entendu un homme ou une femme politique de la même envergure dans notre Parlement sur un sujet aussi grave que le Mali, mettre en demeure les députés de droite ou de gauche de prendre clairement position sur ce nouveau conflit ?

Au fond, l’article 35 les arrange bien tous, en leur donnant un drôle d’alibi, celui de la Constitution !

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

Madagascar 2021

« Pleure, ô mon pays bien aimé »

Alan Paton (1948)

Manahoana Malagasy !

            Ce roman superbe sur la ségrégation en Afrique du Sud avait marqué ma jeunesse, et je crois que le même titre résume aujourd’hui la situation de la Grande Ile, plus de soixante ans après son Indépendance.

            Madagascar vit en permanence sous la perfusion des ONG et de l’Assistance Internationale, alors que ce pays magnifique recèle des ressources insoupçonnables et des hommes et des femmes de grande qualité, sacrifiés.

            La grande famine du Sud ? On alerte la planète, et c’est bien, mais qu’ont fait les autorités pour développer leur pays et se mettre en état de défendre ses habitants contre les épidémies et les calamités ?

            Et pendant ce temps-là, on frime ! On construit un superbe stade dans la capitale alors que des enfants meurent chaque jour dans le sud, victimes de l’impéritie de ses gouvernements.

            Réveillez-vous !

            Jean Pierre Renaud          Tous droits réservés

La Folie des Institutions Européennes

La Commission des 27 pays n’est pas issue d’un vote démocratique : qui représente-t-elle ?

Un pays de petite taille comme Malte, un peu plus de 500 000 habitants, entré dans l’Union en 2004, bénéficie d’une égalité de traitement avec les autres partenaires ! La nouvelle loi des minorités ?

Résultat, une Commissaire Européenne à l’Égalité, représentant l’île de Malte,  s’arroge le droit de donner le « La » d’un Nouvel Évangile de la diversité et des minorités de l’Union Européenne.

Selon Le Figaro du 1er décembre 2021, page 10

 « Noël, Marie… Ces mots « tabou » de la Commission européenne « 

« Afin de « refléter la diversité », la commissaire à l’Égalité a proscrit une liste de termes dans un guide interne. Face à l’émotion, remontée jusqu’au Vatican, elle a décidé de retravailler son livret »

A titre personnel, je la renverrais purement et simplement dans ses foyers, car elle symbolise un monde de fous, une folie qui a gagné l’Union Européenne ?

Ça n’est plus le bon sens de Descartes qui est la chose  du monde la mieux partagée mais la connerie européenne.

Il est urgent de redonner des fondements démocratiques à l’Union Européenne, la « vraie Europe !

Jean Pierre Renaud    Tous droits réservés

Humeur Tique du Jour

Crise aux Antilles ?  Courage Fuyons !

Une situation sidérante !

         Où était passé le Ministre de l’Outre-Mer ? Le  courtisan de la Cour Macron pour les prochaines présidentielles ?

         On envoie les CRS et les Gendarmes, mais on ne propose pas de rendez-vous politique sur place pour dénouer une crise virulente !

         Et pendant ce temps-là, le Président est à Rome pour rencontrer le Pape, mais surtout pour remplir son carnet de voyages pour les prochaines Présidentielles.

Et pendant ce temps-là il est à espérer que le Président aura mis un point final au wokisme américain qui sévit actuellement à la Villa Médicis, ambassade avancée  de la culture française.

Revenons aux Antilles, au golfe du Mexique, trois facteurs     géopolitiques empoisonnent le dossier depuis la départementalisation de 1946 :              

         L’attachement à une culture que je qualifierais de très enracinée, d’où les réactions de violences successives qui jalonnent l’histoire des îles : les limites concrètes de l’universalisme républicain.

         Un espace économique américain qui n’est pas le nôtre et qui aurait mérité de trouver depuis longtemps sa place dans une autre conception de développement économique que le nôtre.

         D’où, un goût inévitable et en partie excusable pour une assistance métropolitaine permanente alors que d’autres îles du Golfe voguent autrement.

         Enfin et pour conclure, l’équipe Macron et son chef manifestent à la fois une surdité politique assourdissante et du mépris.

Une Guerre de la Pêche Franco-Britannique sur le mode de « l’Ennemi Héréditaire »

Courage Fuyons !

         Où sont passés le Ministre des Affaires Etrangères et le Secrétaire d’Etat Beaune toujours prêt à dégainer sur tous les sujets du Quai, et notamment sur l’Europe qu’ils ont laissé en bord de route dans cette petite guerre des siècles passés ? Il n’y aurait plus d’Union Européenne ? Mais alors, pourquoi le Président s’était rendu à Rome pour préparer sa future Présidence du Conseil Exécutif ?

Paris, le « Périf » de Monsieur Grégoire ?

Alors que la Maire de Paris n’a pas été élue pour être candidate aux Présidentielles 2022, les petits Messieurs et les Petites Dames de son Cabinet semblent avoir oublié l’histoire récente de la capitale, et notamment celle du Périphérique.

         Indiquons simplement, que la Ville, Commune, peut être comparée à ce sujet à un propriétaire de fonds servant mis dans l’obligation par le fonds dominant de mettre au service de la collectivité une servitude perpétuelle de passage pour les véhicules.

         Comme dans le droit civil compte tenu de la situation historique de cette voie d’intérêt général et régional !

         Jean Pierre Renaud         Tous droits réservés

Présidentielles 2022

Les destinées de Paris « Commune » ou « Etat dans l’Etat » ?

Dans la Capitale, les initiatives Hidalgo mettent en péril les relations institutionnelles actuelles nées dans le contexte historique des années 1970-1980

La Maire actuelle fait tout pour que Paris ne soit plus la capitale de la France ou que l’histoire revienne en arrière.

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Paris occupe une « position » politique  stratégique

            Il y plusieurs dizaines d’années, en 1993, avec la parution du livre « Paris un État dans l’État », et en 1997, avec la parution du livre « La Méthode Chirac », j’avais proposé une analyse approfondie des institutions parisiennes et des relations institutionnelles existant entre Paris et l’État sur la longue durée : elle démontrait que le mouvement historique entre le pouvoir de l’État, et le pouvoir local, continuait à affecter le couple, pour tout un ensemble de facteurs qui continuent à jouer dans une relation par nature inégale entre institutions étatiques et institutions locales.

            Presque quarante ans après les réformes des années 70-80,  les relations institutionnelles que j’avais décrites sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les communes et départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un État central bureaucratique légitimement contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation politique tous azimuts de la part des élus parisiens.

            La problématique historique tourne toujours autour de la « position » politique stratégique qu’occupe Paris sur l’échiquier national et international.

L’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sans doute trop bien, sauf qu’elle n’a pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle met en question à nouveau le bon fonctionnement de ce « cœur » institutionnel français, à la fois sur le plan régional avec la banlieue, proche ou lointaine, et sur le plan national, en rivalisant avec l’État, une situation qui appelle donc une nouvelle réforme institutionnelle.

            Les lecteurs un peu familiarisés avec les questions stratégiques connaissent l’importance que les stratégies directes ou indirectes accordent à ce concept de « position ».

Évocation d’un long passé institutionnel

            L’histoire des institutions parisiennes n’a jamais été celle d’un « long fleuve tranquille », même si la Maire de Paris a lancé sa campagne sur les rives de la Seine, à Rouen, un fleuve qui a structuré l’histoire de France, alors que cette dernière a « privatisé » les rives dans une ville de plus en plus enfermée sur elle-même, aux petits soins pour les Bobo de France ou de l’étranger.

            Il est tout de même surprenant que le Parti Socialiste, en perdition il est vrai, ait donné sa bénédiction à sa désignation comme candidate aux Présidentielles.

            Rien n’a jamais été simple à Paris, rien n’est simple de nos jours, et rien ne sera simple dans l’avenir, dans une  région toujours en mouvement dans un des cœurs de l’Europe et du monde.

            L’histoire de France n’a pas toujours  été confondue avec celle de Paris, mais très souvent et fort étroitement, et les gouvernements ont longtemps gardé la main sur les institutions parisiennes, en s’en méfiant, à juste titre.

            Sous la Troisième République, la loi du 5 avril 1884 qui a constitué la charte des communes de France jusqu’aux années 1980 n’était pas applicable à  Paris : il fallut attendre cette période pour que le préfet, représentant du pouvoir exécutif, passe la main à un exécutif élu.

            En 1978, dans leur conclusion au Colloque du Conseil d’Etat sur les institutions parisiennes, MM Thuillier et Tulard écrivaient :

            « L’administration de Paris a ses règles, ses coutumes propres en dehors des pratiques habituelles de l’administration : Paris a toujours eu le goût de l’autonomie poussé jusqu’à la fronde, ses administrateurs prennent des initiatives – en matière hospitalière, sociale, scolaire – tentent parfois des expérimentations en dehors de toute permission : c’est traditionnellement un Etat dans l’Etat et les bureaux des ministres n’osent guère contrôler ce qui se passe à Paris (ainsi, à l’ordinaire, le Ministre de la Santé a bien de la peine aujourd’hui – à contrôler l’Assistance Publique qui tend à régler ses problèmes directement avec les Finances).

            Les hauts fonctionnaires qui dirigent l’administration parisienne cherchent traditionnellement à échapper à toute tutelle, règlent directement leurs affaires avec les ministres, le Premier Ministre, ou parfois le Château… » (page 96, 97 du premier livre cité)

            «  En 1978… » : Après la réforme qui a redonné un Maire à la capitale en 1975, avec Chirac, antérieure aux réformes successives qui ont attribué de plus en plus de pouvoirs aux institutions élues de la capitale, le Maire et le Conseil de Paris, notamment, la réforme Defferre du 31/12/1982, sur la décentralisation, avec la création d’un contrôle de légalité a posteriori, un contrôle bien improbable, en tout cas dans les grosses collectivités locales.

            Dans le premier livre, en 1993, j’écrivais : « …qui commande à Paris, le Président de la République, le Maire, le Préfet ?… Le pouvoir local est-il vraiment un État dans l’État, comme beaucoup le disent et l’écrivent ? Comment est-il organisé, comment fonctionne-t-il ? » (p,8), et plus loin, sur la longue durée historique :

« L’histoire des pouvoirs publics parisiens met bien en évidence la complexité des relations qu’ont entretenues pouvoir central et pouvoir local et la permanence des enjeux de pouvoir à partir du moment où Paris est devenue la capitale de la France. » (p,13),

L’histoire des institutions parisiennes a été pour le moins chaotique, avec une succession d’accès de fièvre aussi bien sous la Royauté, les Révolutions, les Empires ou les Républiques, pour au moins une raison évidente et permanente, la « position » capitale qu’occupe Paris depuis des siècles, une « position » politique stratégique qui nourrit toutes les ambitions de pouvoir : la tentation a toujours été grande de prendre le pouvoir à Paris, la clé de tous les pouvoirs.

Dans la conjoncture actuelle et avec les Présidentielles, la « position » politique et stratégique de Paris a nourri, une fois de plus, toutes les ambitions, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, d’autant plus que la capitale constitue une plateforme d’images, d’information, de communication, de toutes sortes d’ « influences » sur les réseaux sociaux, donc une plateforme d’influence et de pouvoir sans égale, et tout autant de manipulation.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste exsangue.

Est-ce que la Maire de Paris et candidate aux élections présidentielles de 2022 n’a pas abusé de cette « position », alors qu’avant tout, elle est la Maire des minorités, des réseaux sociaux, et des initiatives démagogiques ? Il est évidemment légitime de se poser la question ?

En 1993, je notais que la lutte était engagée sur le terrain de l’information (p,37), alors que la municipalité de Chirac se dotait d’un impressionnant service d’information et de communication, tout en se dotant également d’une Direction des Relations Internationales, sorte de petit Ministère des Affaires Étrangères au service de la Ville de Paris, celle de Chirac, puis de Delanoë, et de nos jours d’Hidalgo.

Rappelons à toutes fins utiles que Chirac avait pris Paris avec la même ambition présidentielle, mais en s’appuyant sur un parti bien installé et toujours vivant sur le territoire national.

Tout a changé en trente ans avec l’irruption explosive d’internet et des réseaux sociaux qui fonctionnent sans contrôle et mettent en péril les institutions de la République.

La « position » stratégique de Paris et ses incidences politiques

          Afin de bien comprendre toutes les possibilités que recèle la « position » de Paris, il n’ y a rien de mieux que d’éclairer notre analyse par celle, complète, qu’en a faite François Jullien dans ses ouvrages, notamment « La propension des choses  – Pour une histoire de l’efficacité en Chine » (1992) et son « Traité de l’efficacité » (1996).

            François Jullien a analysé en profondeur plusieurs concepts d’analyse et de raisonnement stratégique familiers à la culture chinoise, « la propension des choses », la « disposition », la « position », des concepts qui  permettent de bien comprendre comment agit la « position » qui n’est plus celle des Empires Chinois, mais qui fait jouer les mêmes mécanismes stratégiques à partir de toutes sortes de « positions » naturelles ou construites, militaires, politiques, ou civiles, culturelles ou religieuses, etc…

Les concepts en question éclairent bien le fonctionnement d’une « position politique stratégique » comme Paris, jusqu’au « potentiel de manipulation ».

            Dans le premier livre, François Jullien écrit : « Le potentiel nait de la disposition (en stratégie) » (p,23) – « La position est le facteur déterminant en politique » (p,37) – « En occupant sa position, le prince régit les hommes comme s’il était lui-même le Ciel (la nature) ; il les fait fonctionner comme s’il appartenait lui-même au règne invisible des « esprits ». Ce qui signifie que, en laissant simplement œuvrer le dispositif de pouvoir que constitue sa position, il ne peut (de même que le cours du Ciel) dévier de la régularité de sa conduite ni, par conséquent, prêter à la critique » ; et que hantant le monde humain sur un mode invisible (à l’image des esprits), il n’aura jamais à « peiner », puisque ses sujets se sentent déterminés non par une causalité extérieure, mais sous l’effet de la pure spontanéité. Ils sont agis comme s’ils agissaient d’eux-mêmes, ils se prêtent à la manipulation comme si c’était l’expression de leur propre intériorité. Pourvu donc, que la « position fonctionne », si rigoureuse que soit l’injonction, elle ne saurait rencontrer d’obstacles » (p,48,49)

            « Conclusion  I Une logique de la manipulation

I – Conduite de la guerre – gestion du pouvoir : en même temps qu’on pressent une affinité certaine entre ces deux objets… Même analyse, donc, de part et d’autre : sur le plan pratique, se laisser voir, c’est donner prise à l’autre et le laisser avoir barre sur soi ; sur le plan théorique, le vrai manipulateur se confond avec le fonctionnement du dispositif. » (p,56 à 59)          

Le sinologue et philosophe montre bien à la fois ce qu’est une « position » et comment elle fonctionne grâce aux multiples « dispositions » d’actions et d’influences qu’elle recèle, pour ne pas dire, comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui, un potentiel de prise du pouvoir, dans un nouveau face à face entre le local et l’étatique, entre la Commune et l’État, mais tout autant entre Paris et sa banlieue, Paris et la Région dans un contexte de millefeuille où la métropole n’a pas réussi à trouver sa place, et ne peut pas la trouver.

Années 2020

Les Points de rupture institutionnels

            L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition, sens dessus dessous : très récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’Etat n’existaient pas, les assemblées ou le gouvernement, l’ensemble des représentations diplomatiques, les Préfets actuels donnant l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres.

Je serais très tenté de dire que la Maire de Paris commet des « abus de pouvoir » sans contrôle, alors qu’elle s’appuie  sur une majorité politique hétérogène et éphémère.

La politique menée, excessive, ignore le rôle vital qu’un « cœur », quelle que soit sa nature, accomplit pour une bonne circulation du sang dans un corps, dans le cas présent dans l’ensemble de la région et bien au-delà.

 Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe, avec le PSG, une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans une forteresse, aujourd’hui Bobo, avec une équipe municipale des minorités et des réseaux sociaux

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé – il faut payer cher pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’etablissment français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises.

Conclusion :

il faut à nouveau tout changer et redistribuer les pouvoirs de la cité entre des institutions qui soient au service des citoyens dans toute la région d’Ile de France, avec un Etat passif et immobile de peur qu’on ne l’accuse de violer les libertés locales.

  • Il faut rétablir l’égalité et la solidarité des chances entre Paris et les cinq départements du Val de Marne, des Hauts de Seine, de Seine-Saint  Denis, du Val d’Oise, et de l’Essonne  et sans doute revoir la répartition des compétences entre institutions,
  • Il faut transférer à la Région Ile de France les pouvoirs de l’Etat dans les domaines non régaliens : économie, emploi, environnement, enseignement, santé, culture…

           Jean Pierre Renaud    Tous droits réservés

« A Paris, le « périph » de la discorde »

Le Figaro du 10/11/2021 (page 12)

Une polémique Hidalgo, une de plus !

            L’équipe politique d’Hidalgo vient de lancer une nouvelle polémique en « privatisant » d’une certaine façon le boulevard périphérique, avec le projet de neutralisation d’une des voies de circulation, toujours dans l’esprit des ayatollahs verts qui gouvernent certaines de nos cités.

Il y a un problème juridique de compétence, car le périphérique fait partie du domaine public de la capitale, depuis les années 1960, à la suite des grandes réformes du général de Gaulle, avec la création du District de Paris, puis de la Région qui lui a succédé, et la création des nouveaux départements de banlieue, Val de Marne, Hauts de Seine, Seine Saint Denis, Essonne et Val d’Oise. Le District est à l’origine du périphérique, en exécution d’un plan de voies rapides desservant la capitale et sa banlieue. La Ville de Paris fut appelée à financer les travaux aux côtés du District et de l’Etat.

Le périphérique est frappé depuis l’origine d’une servitude d’ « intérêt collectif » au service de tous les usagers  qui l’utilisent, notamment ceux de la banlieue.

Il s’agit donc une fois de plus, comme pour la voie sur berge, d’un abus de pouvoir de la part de la municipalité actuelle qui mérite donc d’être sanctionné par le juge administratif, avec des représentants de l’Etat qui laissent faire de peur d’être accusés de porter atteinte aux libertés locales.

Jean Pierre Renaud

Union Européenne, Biélorussie, Russie, Pologne

Une Europe absente face au chantage

L’Union Européenne n’est pas à la hauteur de son histoire, de notre histoire.

Nos représentants semblent oublier que l’URSS n’a disparu qu’en 1989, et que l’Europe de l’Est n’a retrouvé la liberté qu’à cette date.

Quant à la Pologne, nos relations historiques ont toujours été étroites, même si en 1939, notre pays a été incapable de tenir ses engagements à l’égard d’une nation qui a été dépecée, puis soumise au joug soviétique.

Dans le cas de la France, notre gouvernement hausse le ton sur les initiatives du gouvernement polonais, mais lorsque la Pologne est sous la menace du voisin démagogique biélorusse, il préfère envoyer ses troupes au Sahel plutôt que d’envoyer symboliquement, avec d’autres pays, un contingent à la frontière polonaise.

Il est évident que l’Union ne constituera pas une nouvelle puissance s’il elle montre une telle capacité stratégique…

Petit rappel historique entre autres

Entre le 12 et le 21 Août 1944, au cours de la Bataille de Normandie, la Pologne participe à la Libération.

Un grand nombre de divisions allemandes sont prises en étau dans la poche de Chambois, dans l’Orne.

Le 19 août 1944, deux unités polonaises ferment la poche de Chambois , le 10ème Régiment blindé et le 8ème Régiment d’Infanterie de ligne.

Le seul Régiment blindé perd 1500 hommes

Jean Pierre Renaud

2022 : 7 Objectifs !

La France ne pourra recouvrer la santé en 2022, remettre le pays sur pied, sans faire preuve de courage, d’effort et de travail !

Haro sur les fausses sciences historiques qui surfent sur les réseaux sociaux pour démolir la République française et propager leur histoire repentante et toujours victimaire !

Baudelaire : « … mais il est bon de hausser le ton et de crier haro sur la bêtise humaine contemporaine ». (Salon 1859)

Objectif Numéro 1 : occuper la « position de commandement »,c’est à dire l’Elysée,pour pouvoir enfoncer des « coins« , exploiter des « fissures« , car c’est l’élection qui donne la possibilité de gagner des « positions« , dans le contexte constitutionnel actuel, d’entrainer les cordées.

Une « position de commandement » pour une équipe avec composition affichée, et non pour un nouveau « roi » solitaire.

Objectif Numéro 2 : la légitimité de nos territoires ! Transférer aux Régions et aux départements les pouvoirs de l’Etat (économie, réchauffement climatique, santé, emploi, enseignement et formation, culture et environnement, lutte contre le réchauffement climatique fondée sur les initiatives locales et non  sur les élucubrations des écolos), un Etat qui se mêle de tout, asphyxie les pouvoirs locaux.

Ce dernier reste entre les mains de l’establishment parisien, alors même qu’il est incapable d’assumer ses missions régaliennes de contrôle des frontières et de paix civile.

Objectif Numéro 3 une France des devoirs et non des droits, avec des institutions républicaines qui fonctionnent, la justice, l’école la police, face à des associations et à des réseaux sociaux qui fonctionnent en dehors de toute légitimité démocratique et constitutionnelle, avec l’insuffisance notoire des contrôles juridiques et financiers !

Objectif Numéro 4 : priorité au cœur de notre pays d’entreprises, des milliers et des milliers de petites entreprises qui font vivre notre pays, c’est-à-dire tailler dans la bureaucratie sociale, administrative, et fiscale qui les empêche de respirer.

Objectif Numéro 5 : Mettre fin au millefeuille parisien et  au désordre des compétences entre  un Etat souvent absent, des pouvoirs superposés et concurrents, entre une Région dynamique, une Métropole dans les limbes, une Ville de Paris qui dispute leur avenir aux départements, notamment ceux de sa proche banlieue.

Objectif Numéro 6 : cartes sur tables pour tous les accords internationaux passés avec les autres pays que ceux de l’Union, ce qui veut dire réexamen complet notamment de nos relations humaines ou économiques.

Objectif Numéro 7: face à l’absence d’une vision politique commune de la nouvelle puissance européenne, cartes sur table pour l’ensemble des traités qui nous lient aux pays de l’Union pour y réintroduire de la clarté !

L’Union est d’ores et déjà à géométrie variable, sans le dire et dans la confusion entre le marché et les institutions, la subsidiarité et la géométrie variable à grandes voiles !

Avec des ressources scientifiques et culturelles sans équivalent dans le monde, développons une stratégie de l’intelligence et de la culture.

Les ambitions d’une puissance française à la fois souveraine, en partage ou en complément d’une puissance européenne

&

Rappel

      En juin 2021, le blog a publié un travail de réflexion stratégique pour les Elections 2022 sur le thème de la « décoïncidence » le concept stratégique de François Jullien philosophe et sinologue

           Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

La veille du 11 novembre, jour  de l’hommage à nos millions de morts de 14-18 

L’Alibi ou le nouveau Conte de Noël, avant l’heure !

La Fable de Jean de La Fontaine intitulée : « L’homme et son image »

« Un homme qui s’aimait sans avoir de rivaux

Passait dans son esprit pour le plus beau du monde… »

Il s’agissait du Narcisse de la mythologie qui reflétait son image dans une fontaine.

Notre Narcisse présidentiel reflétait son image dans son prompteur.

28 minutes pour répéter aux Français et aux Françaises, son JE et son NOUS, en usant de l’alibi de la Covid !

Un Président Candidat champion du mélange des genres entre sa fonction et une candidature sans le dire tout en le disant chaque jour.

La France sera-telle dupe ?

Jean Pierre Renaud

« Imprimatur » Marie Christine

Les Mots des Présidentielles 2022

Quelques mots « politiques » qui ont émaillé une campagne électorale déjà lancée.

Montebourg avec sa « Remontada » !

Le candidat Montebourg a baptisé sa campagne d’un mot espagnol la « Remontada » que les électeurs vont très certainement comprendre.

Ne s’agirait-il pas tout simplement de faire écho à celle de Madame Hidalgo qui n’avait nulle besoin de trouver un mot espagnol ?

Ou encore d’invoquer les dieux du Mont Beuvray au lieu de la Roche de Solutré ?

Séjourné, conseiller du Prince qui nous gouverne, à la fois à l’Elysée et à Bruxelles, avec le « cache-sexe » du souverainisme !

Dans le Figaro du 5 novembre, page 4, L’Événement :

« Séjourné : « Nous sommes dans le camp de l’audace »

« L’euro député LREM, chef des libéraux au Parlement européen, critique les visites de Zemmour et de Le Pen en Hongrie »

« …Le souverainisme d’Orban, comme de Le Pen et Zemmour, est un cache-sexe pour se tourner vers un modèle illibéral autoritaire… »

Mais alors il pourrait s’agir d’un combat des sexes, avec une feuille de vigne en bandoulière ?

Jean Pierre Renaud