Humeur Tique : Borloo, le « gazeur » du gaz de schiste ?

        Vous vous souvenez sans doute du Grenelle de l’Environnement 1, 2, peut-être 3,  difficile à dire ? Et du ministre de l’Ecologie ou de l’Environnement, M.Borloo, peut-être ?

            Mais savez-vous que le même Boorlo  nous a tous « gazé », nous, les pauvres petits électeurs en autorisant, sans précautions, les sondages dans des gisements supposés de gaz de schiste.

            Une signature donnée à la sauvette alors qu’il faisait des pieds et des mains pour se hisser à Matignon !

            On a beaucoup dit que si la France n’avait pas de pétrole, elle avait des idées, et ne pourrait-on pas dire aujourd’hui que si la France a du gaz elle a aussi ses « gazeurs » ?

PS : voir le mot gazer dans les enquêtes de Nicolas le Floch

Humeur Tique: Borloo « Je quitte l’UMP »: Encore du gazage

Humeur Tique : Borloo « Je quitte l’UMP »

Le Parisien du 8 avril 2010

Encore du « gazage » ?

Mais alors, Borloo ne sera plus sous perfusion financière de l’UMP qui assurait les recettes du Parti Radical (indépendant ?) jusqu’à 77% en 2009 ? (Source Direct Matin du 2 février 2010)

Borloo va vraiment couper le tuyau ? Comment joindra-t-il alors les deux bouts ? Je quitte vraiment l’UMP et ma situation de maison politique «  entretenue » ?

Courage politique ou nouvelle opération de « gazage » du citoyen ?

Sauf à bénéficier d’une autre transfusion, celle d’un parti exotique de Tahiti, lequel a assuré une grande partie du financement d’un autre parti centriste « indépendant », le Nouveau Centre ?

Allons donc tous à Tahiti !

Humeur Tique : la nouvelle Françafrique ? Modèle 2011 ? Côte d’Ivoire et Madagascar

La Côte d’Ivoire et la France :

Toutes les explications officielles données, soit par la France, soit par l’ONU, justifient l’intervention de la force française Licorne en Côte d’Ivoire, très bien !

            Mais il est évident que cette justification n’a de fondement qu’en raison de la présence de ce contingent militaire à Abidjan !

            Question donc ? Chaque fois qu’une importante « colonie » française d’expatriés est présente dans un pays étranger, la France est-elle disposée à proposer à l’ONU son soutien militaire ?

Il est évident que la position officielle de la France dans ce cas d’espèce souffre d’une certaine dose d’hypocrisie, laquelle, dans le cas présent, est de bonne guerre.

Madagascar, la France, et les déclarations de l’ambassadeur Châtaigner dans Madagascar Tribune.com du 4 avril 2011

            Rien à dire sur le fond des déclarations de l’ambassadeur au sujet de son analyse de la situation politique de la grande île, mais est-ce que ce type d’intervention publique s’inscrit dans une nouvelle politique étrangère de la France qui verrait ses représentants à l’étranger s’exprimer sur la situation intérieure du pays où, précisément, ils représentent notre pays ?

            La réponse est sans doute non ! Verrait-on le même M.Châtaigner, ambassadeur à Rome, ou à Tokyo, s’exprimer de la sorte sur la situation politique de l’Italie ou du Japon ?

Comment ne pas trouver, une fois de plus, que de la sorte, nos ambassadeurs font de l’ingérence, d’autant plus dommageable que les élites de ces pays ont la sensibilité nationale à fleur de peau, compte tenu de notre passé commun ?

2012: la problématique du Parti Socialiste face à l’Europe et au monde

Les « propositions » du Parti Socialiste pour 2012 ?

Un catalogue ? Une stratégie ?

Au crible de la difficile problématique de la gauche face à l’Europe et au monde !

       Outre le fait que les primaires risquent d’affaiblir la gauche avant son combat présidentiel, situation que je qualifierais volontiers de facteur secondaire par rapport aux véritables enjeux de la politique française dans les prochaines années, la gauche est mal armée pour affronter les défis auxquels la France doit faire face, ceux de l’Europe et du monde.

            Et la question de fond qu’il convient de poser est celle de savoir, si dans la configuration actuelle du monde et de l’Europe, la gauche est en mesure de proposer un projet socialiste crédible.

            Première difficulté, celle des pouvoirs réels dont dispose encore un gouvernement français face à l’Union européenne, pour ne pas citer ceux, encore beaucoup plus ignorés, de certaines autres institutions internationales !

Les Français ont en effet le droit et le devoir de connaitre le « qui fait quoi » en Europe par grands secteurs d’intervention politiques, le qui est responsable de quoi ?

 Quelle est véritablement la marge de manœuvre de la France dans l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les services, le crédit, la fiscalité, les interventions sociales, ou les impôts… ?

Quelle est la marge de manœuvre de la France pour mener une politique socialiste de répartition des revenus et des richesses dans le réseau enchevêtré des pouvoirs entre l’Union et ses membres ?

Pourquoi ne pas mettre en face de chacune des propositions « dépend de la France uniquement » ou « dépend de la France et de l’Europe » ? Et même éventuellement d’une autre autorité internationale ?

Et pourquoi ne pas mettre aussi, pour chacune d’entre elles, les dates de mise en œuvre des « 30 priorités » ?

            Deuxième difficulté liée à la mondialisation, à la globalisation des échanges et des communications, celle de la nouvelle répartition des richesses dans le monde, au profit aussi, il faut le reconnaître des pays jusque-là défavorisés.

            Comment expliquer qu’on refuse les délocalisations, alors qu’elles réalisent une nouvelle répartition internationale des richesses que la gauche serait bien en peine de réaliser sur le plan national ?

Que peut proposer la gauche, en matière de régulation mondiale, avec des effets rapides, à moyen terme de quatre ou cinq ans,  alors qu’aucune puissance ne dispose aujourd’hui des leviers susceptibles de modifier la donne ? Alors que l’Europe fait encore trop preuve d’enfantillage dans la perception des problèmes et dans la définition des solutions !

Le citoyen européen a l’impression que l’Union européenne, dans son état actuel, est incapable de jouer le rôle qui devrait être le sien dans le débat international, la défense de ses intérêts, la promotion d’une politique.

Dans un tel contexte flou à tous points de vue, la gauche serait en mesure de proposer ses solutions et faire croire aux Français que leur vie va changer avec leur accession au pouvoir ?

Alors il est vrai qu’une partie de la gauche tient un discours humanitaire sur l’immigration, la diversité, ou la culture, mais cette posture revient à botter politiquement en touche, c’est-à-dire à reconnaître qu’il est beaucoup plus facile de positionner son discours sur le culturel que sur l’égalité.

En effet, et comme l’a parfaitement analysé le professeur Walter Benn  Michaëls, en examinant la situation des Etats Unis, dans son petit livre « La diversité contre l’égalité », il était plus facile de promouvoir la « diversité » que l’«égalité » entre riches et pauvres. (voir analyse sur le blog du 16/05/2010)

Il est donc difficile d’être convaincu par ce discours, et la même conclusion pourrait d’ailleurs être proposée pour la droite, et c’est tout le problème!

Marx avait fort bien analysé les contradictions du capitalisme, et il manque sans doute de nos jours, une analyse parallèle des contradictions du socialisme, et tout autant d’un monde nouveau structuré par des forces à la fois mal identifiées et mal régulées.

La France est propulsée dans un monde tel que son modèle politique, économique, et social est obsolète. On continue à croire, ou à faire croire qu’un gouvernement national peut changer la donne internationale, à faire croire aux électeurs que leur vie va changer rapidement, alors que les partis, pour que les choses changent, devraient se positionner sur l’échiquier européen, proposer un projet qui tienne compte des contraintes européennes et mondiales.

Il convient à présent que le Parti Socialiste a publié son programme que les spécialistes disent aux Français si l’épure politique proposée s’inscrit oui ou non, dans la réalité du fonctionnement de l’Europe et du monde.

A première lecture, ces propositions sont muettes sur la stratégie proposée, leur calendrier de réalisation, alors que pour au moins quatre d’entre elles (les 3 (emprunt européen), 6 (droits douanes), 8 (TVA), 9 (achats publics), elles supposent une négociation au niveau européen, donc un accord,  d’autant plus difficile à obtenir qu’elles mettent en avant une dose de protectionnisme, alors que c’est le tout libéral qui commande actuellement en Europe.

 Il y manque enfin, et sans doute en « pole position », une proposition précise destinée à aider les « ghettos » urbains à retrouver les chemins de la République.

Une telle proposition aurait en outre l’immense avantage de consolider l’assise politique des éléphants roses de la Seine Saint Denis, notamment celle de l’imam caché de Sarcelles, grands élus qui n’ont pas encore véritablement démontré leur savoir-faire sur ce point.

Dans l’état actuel de ces propositions, il s’agit donc beaucoup plus d’un catalogue de bonnes intentions que d’un projet à stratégie politique possible de réalisation

Jean Pierre Renaud

La France et ses sans-papiers: remise à plat ou révolution?

Sans-papiers, remise à plat ou révolution ?

La France et ses sans-papiers, que faire ? Changer de stratégie ?

Il est peut-être temps de cesser de faire de l’esbroufe politique sur le sujet !

            Qui sait combien la France « abrite » de sans-papiers, 300 à 400.000 personnes ? Mais qui sait non plus, à part les initiés, les préfets, les magistrats, les députés, et les policiers, que la reconduite à la frontière est une belle tartufferie française, étant donné que, dans 70% à 80% des cas, ces « reconduites » ne sont pas mises à exécution ?

            Le Monde le rappelle dans un article du 23 mars 2011, mais qui en évalue véritablement l’importance financière et politique ?

Le journal écrit : « Or, sur les 40 000 à 60 000 APRF (arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière) notifiés chaque année, 70 à 80 % ne sont déjà pas exécutés. »

Comment ne pas être surpris par une telle « approximation » ?

            Le ministre de l’Intérieur a l’habitude de donner des statistiques à ce sujet, mais elles sont fausses, et en plus, elles n’ont aucun effet réel sur l’effectif des sans-papiers.

Nouvelle complication, une directive européenne met en demeure les Etats de laisser de 7 à 30 jours pour que le sans-papier quitte « volontairement » le territoire. Faute d’avoir mis en œuvre cette directive, la France voit donc aujourd’hui les arrêtés préfectoraux déférés devant les tribunaux administratifs qui les annulent, donc plus d’expulsion !

C’est donc la loi du roi Ubu, on annule des arrêtés qui, déjà, et de toute façon, ne servent à rien, puisque l’immense majorité des sans-papiers « reconduits » demeurent sur notre territoire, avec toute la chaine des conséquences que les spécialistes connaissent bien, trafic de main d’œuvre, travail au noir ou avec de faux-papiers, hébergements clandestins, soins hospitaliers, naissance d’enfants, et donc impossibilité nouvelle d’expulsion, pour ne pas citer l’espérance de régularisation de leur séjour, etc…

Traduisons donc en bon français la situation actuelle : un sans-papier peut séjourner facilement en France, sans avoir la crainte d’être expulsé, d’autant plus facilement qu’il peut compter :

 1 – sur la solidarité d’une famille ou d’une communauté d’origine déjà présente sur notre territoire.

2 – sur le réseau de soutien de la collectivité française d’accueil (santé, allocations, etc…) et « humanitaire » d’une partie des citoyens français.

Et dans les deux cas, et quel que soit le bon motif, perte de vue du bien commun de la communauté française, car le bien commun est aussi un arbitrage entre bonne action et sacrifice au motif de l’intérêt général !

A ce problème humain et politique difficile, une seule solution serait efficace, celle qui consisterait pour les familles et les communautés qui servent de support au flux inexorable des sans-papiers à renoncer à leur solidarité, et donner donc la préférence à l’intérêt bien compris de la communauté française dont ils font partie.

Une solution tout à fait improbable, compte tenu des liens de solidarité de toute nature qui, de par leur culture d’origine, soudent les ressortissants d’une même communauté, en France ou en Afrique.

Pourquoi ne pas remettre les choses complètement à plat, et donc changer de stratégie ?

Il conviendrait :

1-     tout d’abord d’avoir une bonne évaluation du devenir des sans-papiers sur la longue durée : que sont devenus les sans-papiers arrivés en France, il y a dix ou vingt ans ? Toujours en France, et toujours clandestins ?

2-    de procéder à une évaluation sérieuse du coût des opérations policières, judiciaires, et administratives qui ont l’ambition « fictive » d’expulser les sans-papiers de notre territoire, en clair en chiffrer le budget complet.

3-    de reporter une partie de ce budget sur la poursuite des trafics de main d’œuvre et de faux papiers.

4-    d’affecter les  crédits rendus disponibles sur ce budget dans un compte budgétaire servant à alimenter les budgets de développement des pays d’émigration clandestine, afin de les inciter à participer à cet effort de régulation  démographique, et peut-être de paix civile.

Ce ne sont là que quelques réflexions citoyennes, car il semble évident, en tout cas, que la stratégie actuelle d’expulsion des étrangers sans-papiers n’est pas la bonne ! Et que les ministres de l’Intérieur cessent de se targuer de résultats bidon ou d’annoncer des objectifs annuels chiffrés, avant de faire procéder à une évaluation complète et sérieuse de ce phénomène social et politique majeur !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : Madagascar, tournez, tournez manège !

Madagascar, tournez, tournez manège ! Dernier gouvernement de 32 ministres, dernier ou nouveau en  date ?

Avec le général Vital, accompagné de plusieurs officiers généraux, un observateur étranger ne peut qu’être surpris par cette nouvelle richesse en étoiles de l’armée malgache ! Une nouvelle armée mexicaine ?

            L’île rouge est-elle riche à ce point qu’elle puisse entretenir un personnel politique aussi important, toujours en mouvement et en renouvellement, sur le manège que fait tourner le président de la Haute Autorité de Transition ?

            Qui paie donc ces folles dépenses ?

            Combien d’anciens ministres, anciens ou encore à venir, au fur et à mesure des tripotages constitutionnels et politiques de ce « président » !

            N’aurait-il pas été plus simple, et moins coûteux pour le peuple malgache, avec ce « Président » d’une « transition » qui n’en est pas une, de procéder aux élections de retour à la normalité constitutionnelle qui s’imposaient après son coup d’Etat ?

            Une fois de plus, car il faut le répéter sans cesse, aux oreilles de ceux qui nous gouvernent et qui feignent de gouverner Madagascar, il n’y aura jamais de solution durable et respectable en dehors d’élections démocratiques contrôlées par des institutions internationales.

            La France s’honorerait en délivrant un tel message, car au-delà de ce manège politique, c’est l’intérêt général du peuple malgache qui est en jeu !

            Et pour les amis français de Madagascar, quelle tristesse !

Humeur Tique: – dans la « Dérision », une élection cantonale de Corrèze à une voix! – dans l »Espérance » les Dragon Ladies à Venise

Humeur Tique : – dans la « Dérision », une élection cantonale de Corrèze à une voix!

–      dans l’« Espérance » de la guérison de leur cancer du sein, les Dragon Ladies à Venise !

Dans la dérision !

Une élection cantonale dérisoire, à une voix près, en Corrèze !

L’ancienne première dame de France élue à une voix, la sienne ou celle de l’ancien Président de la République, s’il a voté par correspondance ou par procuration ?

 Que notre belle République Française est devenue petite !

Dans l’espérance !

Le Thalassa du 25 mars 2011 nous a offert un très beau cadeau d’espérance et de combat pour la vie de la part de femmes qui ont souffert d’un cancer du sein.

Ces femmes ont eu le courage d’assumer leur ancienne maladie et de se reconstruire.

Il s’agissait d’un reportage sur un groupe de femmes, vingt et une, qui s’entraînaient à ramer sur leur Dragon Boat pour participer à la 34ème régate Volalonga de Venise, en mai 2010.

 Et elles ont effectivement ramé pendant trois heures sur la lagune, le long d’un parcours de vingt kilomètres.

Quand on sait combien il est difficile de rééduquer un bras affaibli par la chimiothérapie ou la chirurgie !

Bravo à ces femmes courageuses qui redonnent de l’espoir à beaucoup d’autres, mais aussi à leur entourage qui a quelquefois de la peine à en comprendre l’ enjeu vital !

Bravo aussi à Thalassa !

Le Postcolonial ex ante ?, Georges Balandier, notes de lecture 3

Le Postcolonial ex ante ? 

« Le Tiers Monde »

« Sous-développement et développement »

Georges Balandier

Cahier 27 (INED 1956)

Notes de lecture 3

Le texte ci-dessous n’ a d’autre ambition que de proposer une lecture résumée, et toujours d’actualité, de la dernière partie des analyses de la Revue « Tiers Monde », avec citations des auteurs.

Notes de lecture 1 sur le blog du 11 février et 2 sur le blog du 25 février

« Troisième partie »

« Recherche d’une solution »

Après avoir « reconnu » le problème (première partie),  et l’avoir « analysé » (deuxième partie), l’équipe Balandier s’est lancée dans la « recherche d’une solution », et c’est dans ce processus que Balandier marquait l’importance du contexte socio-culturel et du coût social du progrès.

Le contexte socio-culturel et le coût social du progrès

(page 289 à 305)

En préambule, le sociologue posait la question de savoir si le développement à l’occidentale pouvait être considéré, en tant que tel, comme un modèle à imiter, et si certains pays, certains, musulmans, n’avaient pas raison de refuser les transformations, de peur de perdre  « leur âme », ou d’adhérer à des modèles de transformation qui ne s’accordaient pas avec la hiérarchie de valeurs qui n’était pas celle des européens.

Bonnes questions, mais l’auteur  relevait que les sociétés « attardées » n’avaient guère le choix, même si elles manifestaient un certain nombre de résistances légitimes  au changement qui leur était imposé, les « forces culturelles de résistance au progrès ».

Les conditions culturelles du progrès

« On ne peut contester le caractère contagieux de la civilisation technique, le prix que les nations nouvelles attachent à cette dernière en tant qu’instrument de leur indépendance. Toute la question est de savoir sous quelle forme il reste possible de faire accepter les éléments de cette civilisation par le grand nombre des individus de type traditionnaliste, qui sont les moins préparés à les recevoir. C’est un problème de « traduction », d’adaptation au langage particulier à la culture réceptrice. » (page 293)

« En face des économistes qui ont tendance à envisager le fait du sous-développement sous l’aspect primordial (mais non exclusif) de la capacité à investir, en face des anthropologies qui accentuent l’inertie des cultures traditionnelles, les obstacles que ces dernières dressent aux projets de modernisation technique et économique, il est nécessaire de tenir une position moyenne qui corrige les uns par les autres les différents points de vue. »

L’économiste Frankel notait  que la conversion des sociétés traditionnelles impliquait « nécessairement la lente croissance de nouvelles aptitudes, de nouvelles manières de faire, de vivre et de penser »

Les conditions sociales du progrès

Première victime du progrès, le paysan :

« Dans des sociétés où les activités agricoles restent prédominantes, alors que le processus d’industrialisation n’est apparu qu’à une époque récente, les problèmes sociaux posés par la modernisation concernent d’abord le milieu paysan. C’est le villageois qui est, en même temps, que le plus enserré dans le tissu des traditions, la première victime des insuffisances techniques et des relations inégales caractérisant l’ordre ancien. » (page 294)

D’où l’importance de la question agraire comme on l’a vu dans la Chine communiste, et les conséquences migratoires vers les villes du processus de transformation technique, avec la formation d’économies et de sociétés de type dualiste : société préindustrielle et société industrialisée, société précapitaliste et société capitaliste, société fermée et société ouverte.

« C’est montrer que le passage de l’individu, de l’un à l’autre de ces milieux, ne pourra s’effectuer sans heurts. »

Avec des conséquences dans les rythmes du travail, son organisation individuelle ou collective, ses motivations, donc un « coût social »

Le coût social du progrès.

« Il est fréquent d’affirmer qu’une industrialisation accélérée, et un développement économique rapide des sociétés « attardées », ne paraissent possibles que si une génération d’hommes au moins se sacrifie pour les suivantes. Mais ce n’est pas sous cette forme de comptabilité brutale que l’on peut seulement envisager l’expression : coût social du progrès ».

« Le progrès économique impose toute une série de bouleversements en chaîne qui affectent la structure matérielle des sociétés traditionnelles, comme leurs éléments immatériels… Ils créent des mécontentements et des tensions. Ils expliquent le besoin qu’ont les jeunes gouvernements de trouver des responsables étrangers sur lesquels puisse se transférer le ressentiment. Ils finissent toujours par exiger, à des degrés divers, le recours à la contrainte. »

« Mais c’est au regard du sociologue que les phénomènes « pathologiques » sont les plus apparents. La ville nouvelle présente souvent une structure démographique aberrante… d’un autre côté, la ville nouvelle apparaît comme une société improvisée, affectée par de continuelles transformations… la ville provoque une transformation dans les rapports familiaux traditionnellement prescrits…Il faut enfin rappeler, bien que son étude ne puisse être abordée ici, le problème que pose un prolétariat mal stabilisé, mal équipé techniquement, mal rétribué et souvent démuni des moyens efficaces qui lui permettraient dd défendre ses droits ; son instabilité même contrarie et son organisation et le développement de sa conscience de classe.

Il semblait raisonnable de penser que l’exemple laissé par l’Europe, assurant le démarrage de son industrialisation, permettrait d’éviter le renouvellement d’erreurs particulièrement « coûteuses ». Ce n’est pas la cas. Les leçons de l’histoire n’ont guère d’efficacité. » (page 303)

« Brèves remarques pour conclure »

(page 369 à 381)

Sous-développement et coexistence compétitive

« On ne peut plus douter que l’avenir prochain des pays sous-développés ne détermine aussi notre propre avenir. Leur inquiétude est devenue notre inquiétude ; dans la mesure même où elle conditionne une révolte qui se dirige contre les nations privilégiées. » (page 369)

Et Balandier de citer l’écrivain R.Wrigt qui, à propos de la conférence de Bandoeng (1955), évoquait l’incertitude de l’Indonésien éclairé : « Comment… obtenir la coopération de l’Occident et en même temps se défendre contre la volonté de domination des Occidentaux. »

L’actualité la plus récente révèle plus une compétition qu’une entente internationale à propos des pays sous-développés. »

Nous étions à l’époque de la guerre froide, mais est-ce que les choses ont véritablement changé ?

« Il n’y a donc pas d’équivoque. Nous avons à opter pour une politique de compétition mortelle entre grandes puissances ou pour une politique de paix favorable à la résolution du seul grand problème du XX°siècle: celui de la faim et de la misère, condition de la majorité des peuples du monde. » (page 370)

Et Balandier de citer la thèse de l’historien Abdoulaye Ly qui critiquait avec une égale violence « l’impérialisme (impérialisme du capitalisme financier et monopoliste) et « l’expansionnisme soviétique » (expansionnisme du monopole étatique et de l’Etat-Parti), cet auteur donnant la préférence à « l’action révolutionnaire des paysanneries sous-développées »

Première conclusion de Balandier : il est difficile de tirer quelques conclusions d’ordre général, alors qu’

« il semble par contre aisé de s’entendre quant à la liste des obstacles qui s’opposent au progrès des sociétés économiquement faibles. Le premier d’entre eux est d’ordre démographique. L’expansion des populations, si elle se poursuit avec son dynamisme actuel, annihilera pendant longtemps les plus sévères efforts d’investissement. Il est plus aisé de multiplier le nombre d’hommes (le coût des techniques sanitaires modernes étant relativement bas) que le volume des biens mis à leur disposition. Ceci est d’autant plus vrai que les pays en cause sont souvent les héritiers d’un passé culturel qui, selon l’expression de Engels, accordait plus d’attention à la « reproduction des êtres humains » qu’à la « production des moyens d’existence ». L.Henry a montré ici (page 149), après F.Lorimer, toutes les incidences du contexte culturel particulier aux sociétés traditionnelles sur la fécondité humaine. » (page 372)

Deuxième obstacle, l’épargne, c’est-à-dire l’investissement

Les évaluations sont difficiles, mais les pays pauvres auront beaucoup de mal à mobiliser le niveau d’épargne nécessaire à leur développement. Ils seront donc dans l’obligation de faire appel à un apport de capitaux étrangers, publics ou privés, avec les conséquences que cela comportera inévitablement en termes de relations extérieures, mais également avec le risque de création d’une structure économique de type dualiste, comme cela a été souvent le cas,  avant leur indépendance, ou celui d’une désarticulation de leur tissu socio-économique.

Donc une succession de choix difficiles !

« Le problème du choix a été fréquemment posé sous la forme du dilemme : industrialisation immédiate ou industrialisation différée ? La tendance la plus générale est d’opter pour la seconde solution…

Pour les sociétés de structure socialiste, la question ne mérite pas un instant de réflexion : l’industrialisation et la socialisation vont de pair, se portant l’une l’autre ; la création d’un prolétariat est nécessaire, dans la mesure où ce dernier reste par excellence le moteur du progrès…

P.Gourou, dans son ouvrage consacré aux Pays tropicaux, présente un opinion nuancée, qui a pu cependant être jugée comme la justification scientifique de comportements conservateurs… Il accorde la priorité aux programmes de modernisation agricole et d’action sociale. » (page 376)

Idéologies et réaménagement des structures.

Balandier faisait remarquer qu’il convenait de distinguer la croissance actuelle des pays « attardés » de celle connue par les sociétés occidentales du siècle passé :

«  D’autres considérations renforcent encore cette remarque et conduisent à distinguer la croissance actuelle des pays « attardés » de celle connue par les sociétés occidentales au cours du siècle passé. Elles sont en premier lieu d’ordre culturel… Elles tiennent aussi à la structure des sociétés traditionnelles… Alors que la transformation fut continue, et relativement étalée dans le temps, en Occident, la croissance des sociétés sous-développées doit s’effectuer aujourd’hui d’une manière soudaine et à un rythme accéléré. Sinon, l’écart entre nations riches et nations pauvres ne fera que s’accroître et les secondes continueront à subir les effets préjudiciables de cette différence de potentiel économique. » (pages 377et 378)

Et pour obtenir ce résultat, les nations pauvres seront conduites  à mettre en œuvre des « techniques de choc », pour mobiliser les énergies :

« Pour créer le dynamisme indispensable à la réalisation de leurs programmes, pour faire tolérer le prix d’une mutation qui exige de véritables « techniques de choc » et impose un bouleversement des comportements, les gouvernements des pays attardés doivent susciter un « New Deal des émotions » (A.Gerschenkron). Ils ont, d’une manière ou d’une autre, à réaliser une véritable mobilisation idéologique. Le prétexte commun reste la lutte contre le colonialisme et le racisme : ce fut le leitmotiv des représentants réunis à Bandoeng… En Inde, l’émulation entre l’Union et la Chine nouvelle et la formule du « neutralisme dynamique » riche de succès internationaux  jusqu’à maintenant, ont permis d’animer les masses, d’apaiser les conflits de classes et de castes, de différer des réformes de structure qui paraissaient urgentes. » (Page378)

Et Balandier de conclure sur la vision de F.Perroux :

«  C’est en constatant l’ensemble de ces phénomènes que F.Perroux a été conduit à définir les conditions d’un « dépassement » du capitalisme. L’Occident doit rechercher des méthodes nouvelles, s’il veut intervenir à bon escient dans le champ des pays « attardés ». Une économie de service, et non de gain, paraît de plus en plus nécessaire et le choix des investissements ne doit guère s’inspirer des habituelles normes de rentabilité. M.Perroux vient de reprendre une thèse qui lui est chère ; il affirme sans équivoque :

« Une espèce humaine respectueuse d’elle-même se prononce en faveur du principe que les vies humaines, et les conditions fondamentales d’une vie humaine pour tous, doivent être protégées par priorité. Pour ce faire, il faut accepter des formes d’activité économique sans rendement, c’est-à-dire des formes bien spécifiées de l’économie gratuite ou de l’économie du don pendant une suite de périodes. » (page 379)

Rêverie utopique d’un économiste distingué ou pronostic confirmé par la suite des événements qui se sont succédé depuis près de cinquante années, aux historiens économiques de nous le dire !

Quelques conclusions de lecture :

 « Le colonialisme en question » de Fréderick Cooper

 ou « Le colonialisme en action » de Georges Balandier ?

un Diagnostic et une thérapeutique de développement

Il est possible de se poser une première question, celle de savoir si les travaux de cette équipe sont devenus obsolètes, en comparaison des multiples travaux dont M.Cooper a fait état dans son livre, et ma première réponse serait non.

L’équipe Balandier a inscrit ses réflexions et ses propositions dans la longue durée historique dont le concept clé est la « domination », à la fois multiséculaire, planétaire, et multiforme.

Leur travail avait le mérite de proposer un diagnostic, quasi-médical, et une « thérapeutique » également, quasi-médicale, en dehors de tout  a priori intellectuel, raciste, ou idéologique, sauf si, en ce qui concerne cette dernière caractéristique, on considère que certains facteurs de modernité, tels que l’hygiène ou l’alphabétisation sont, par exemple,  les enfants des « jumeaux malfaisants des Lumières ».

  Sur le fond des analyses historiques, le cadre intellectuel tracé et proposé par l’équipe Balandier paraît donc avoir conservé toute son actualité.

Et pourquoi ne pas donner la parole à M.Balandier lui-même, en citant quelques-unes de ses réflexions dans sa préface au livre « La situation postcoloniale» (2007).

« Pour moi, le postcolonial commence en 1955, à Bandung… Puis il y a eu la « Tricontinentale » dont on ne parle plus,…Viennent ensuite le discours de la libération, le discours tiers-mondiste, auquel j’ai contribué, bien plus qu’en le nommant… Tout cela fait une généalogie que l’on ne peut pas ignorer. Cette généalogie n’est pas la propriété d’une nation particulière ou d’un groupe. Elle est un savoir commun dont il convient de tirer des leçons actuelles dans une nécessaire relation à une histoire immédiate, encore obscure, injuste et grandement dangereuse…

Le lien à l’histoire me semble décisif et je ne suis pas sûr que les tenants des postcolonial studies l’aient à l’esprit, pour prendre une distanciation par rapport à l’actuel, faire apparaître ses conditions de formation, sa complexité et ses ambigüités….

Je me souviens d’avoir affirmé – cela choquait ou laissait incrédule au début – que l’anthropologie politique, en identifiant les réalisations du politique dans l’histoire africaine, constatait une créativité qui était peut-être plus importante que celle de l’Occident, j’entends l’Occident dans les siècles passés. Tant de formes politiques, tant de modes d’organisation, tant de modes d’aménagement et de la pacification du vivre-ensemble, tout cela avait été éprouvé…

Une dernière observation : on parle beaucoup d’hybridation, d’imbrication, de métissage ; je tiens donc à rappeler que la fait métis est une donnée générale des sociétés et des cultures. Il n’y a pas de produit « pur » en ce domaine, et les produits supposés « purs » sont ceux que créent par des artifices funestes et la violence, les régimes totalitaires… Nous devons considérer un tout autre phénomène : nous sommes passés avec l’accélération des techniques, des sciences et des applications de la science, dans un temps où le techno-métissage est en train de gagner toutes choses, toutes et tous…

Partout se constituent ces espèces de « nouveaux Nouveaux Mondes » qui s’imposent à nous, qui s’étendent, indépendants des territoires géographiques, annonciateurs d’un nouvel âge de l’histoire humaine.

Le postcolonial désigne une situation qui est celle, de fait, de tous les contemporains. Nous sommes tous, en des formes différentes, en situation postcoloniale. » (page 24)

Jean Pierre Renaud

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Humeur Tique: 79,5% d’abstention dans le Quartier Sensible DSK de Sarcelles!

Humeur Tique : le Sarcelles de DSK, Quartier Sensible : 79,5% d’abstention ! Pourquoi pas un jeu concours « républicain » entre éléphants roses ?

            Comment ne pas être surpris de constater qu’à Sarcelles, commune dans laquelle DSK, présenté comme le sauveur de la gauche, a exercé des mandats politiques depuis plus de vingt ans, (depuis 1989), l’abstention  électorale a battu un record, 79,5%, mieux qu’à Vaulx-en-Velin (72,5%) ou à Clichy-sous-Bois (74,4%) ?

            Et comme l’indique également le Monde du 23 mars, la participation y a diminué de 30% entre 2004 et 2011.

            Avec de tels résultats affligeants, il parait difficile de croire que les éléphants roses du Parti Socialiste ont trouvé la bonne solution pour aider les quartiers sensibles dont ils avaient la responsabilité à trouver ou retrouver le chemin de la République.

            De même qu’il semble difficile de dire « c’est la faute à l’Etat ! »

            Alors, pourquoi ne pas proposer aux éléphants roses du Parti Socialiste  un jeu concours « républicain » intitulé QS/PS, celui de la meilleure lanterne rouge républicaine ?

France et bien commun, séparation de l’église et de l’Etat, Barbarin et Bernheim

France et bien commun, séparation de l’église et de l’Etat et laïcité

Les interviews du cardinal Barbarin et  du grand rabbin Bernheim

Le Monde (le 5 mars 2011, page 11 ; les 20 et 21 mars 2011, page 14)

       J’avouerai, dès le départ, que la lecture de ces textes m’a beaucoup troublé, et voici pourquoi.

            Une première raison est relative à la problématique de la séparation de l’église et de l’Etat Elle dépasse largement celle de la laïcité qui a pris son essor dans les écoles primaires publiques dans les années 1880, bien avant la loi de séparation de l’église et de l’Etat, en 1905. Cette dernière a véritablement donné son assise républicaine à notre laïcité.

            La deuxième raison est liée au concept de bien commun, un concept habituellement familier à l’Eglise catholique.

            Il est tout de même curieux que la cardinal Barbarin n’ait fait aucune allusion au concept de bien commun, à sa valeur sociale, dans le sillage religieux de la cité augustinienne des hommes en regard de la cité de Dieu.

L’Eglise a toujours, sauf erreur, reconnu le principe du bien commun : « Tout comme le tout est plus important que la partie et lui est antérieur, la cité est antérieure à l’individu… et son bien est d’une dignité plus élevée que celui de chaque individu pris en lui-même. »

Le bien commun a donc toujours été un arbitrage entre des intérêts divergents qu’ils appartiennent à des individus, à des groupes, ou qu’ils soient ceux d’une collectivité, un arbitrage nécessaire pour qu’il y ait un vivre ensemble, et il est clair que les dossiers difficiles de l’immigration, de la laïcité, ou de l’islam en France, peuvent faire l’objet d’une analyse sous l’angle du bien commun de la société française.

A cette lumière, les Français sont en droit de considérer que séparation de l’église et de l’Etat et laïcité constituent leur bien commun, et ils ont beaucoup de raisons de le penser, étant donné qu’elle a été le résultat d’un combat difficile à la fin du dix-neuvième siècle, entre le cléricalisme et la société civile, l’expression politique de la maxime de l’Evangile :

 «  Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu » (Mathieu XXII)

Je suis d’autant mieux placé pour le reconnaître, qu’un de mes grands-pères, meneur d’une révolte de toute sa commune, a fait quinze jours de prison pour s’être opposé aux inventaires qui avaient pour but de mettre en application la loi de séparation de l’église et de l’Etat.

Historiquement, il avait tort,  étant donné que ce nouveau principe du vouloir vivre ensemble dans la République a été le gage d’une paix religieuse et sociale durable.

Et pour ceux qu’effraient les débats actuels sur la laïcité, je serais tenté de leur dire, compte tenu de la violence des luttes qui ont entouré le vote de la loi de 1905, que le débat actuel, même s’il est « instrumentalisé », a plutôt les allures d’une lutte aseptisée.

J’adhère donc à la phrase du cardinal qui sert de titre à l’interview: «  L’islam est compatible avec la République, à condition que les musulmans le veuillent… mais des progrès restent à faire », et le cardinal a raison de noter les problèmes de réciprocité que l’islam pose dans le monde, et de conclure son propos ainsi, car le point est sensible : 

 «  Cela dit, il est vrai que dans l’islam, le rapport entre le religieux et le social ou le politique est différent du nôtre. C’est une question de fond que posent les musulmans en France, et nous pouvons en parler avec eux. En outre, il est clair que des questions spirituelles ne vont pas trouver leur réponse dans la seule sphère du politique. »

Je suis beaucoup plus hésitant sur l’interprétation des propos du grand rabbin Bernheim, notamment lorsqu’il déclare, et c’est la phrase qui sert de titre à l’interview, à tort ou à raison : « Il est souvent difficile d’être musulman en France dans ce climat malsain. » qui risque d’être mise en relation, sinon en corrélation, avec sa phrase sur la « concurrence des victimes », le même auteur concluant du reste à ce sujet, « La comparaison à laquelle vous faites allusion est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah. »

Tout autant hésitant lorsqu’il déclare : « Mais le véritable enjeu est ailleurs, plus pervers et plus grave : c’est hélas la place des juifs et des musulmans dans la société française. »

Le véritable sujet de ces interviews porte sur la situation de la religion musulmane en France et de la capacité de ses fidèles à jouer le jeu de nos institutions républicaines, et à voir le débat actuel, il n’est pas encore démontré que ce soit le cas, pour une partie d’entre eux.

Pourquoi ne pas adhérer à l’analyse du cardinal qui range les catholiques dans trois catégories, ceux qui font silence sur les problèmes, ceux qui ont peur pour leur christianisme, et ceux qui ne se rangent dans aucun de ces deux camps, c’est à dire les troisièmes ? :

 « Enfin, d’autres refusent l’opposition violente comme la candeur, et savent vivre un chemin de respect, voire d’amitié. C’est l’exemple laissé par les moines de Tibihérine. »

Jean Pierre Renaud