Guerre en Libye: hélicoptères de combat en Lybie contre radars des députés français!

Le mandat des députés : radars contre hélicoptères de combat en Libye !

            Le Figaro du 23 mai 2011 en première page :

 « Libye

La France engage ses hélicoptères d’attaque »

Le Monde du même jour : rien sur ce nouvel engagement militaire de la France !

Comment ne pas se poser des questions, une fois de plus, sur la liberté tout à fait anormale que la Constitution française laisse au Président de la République pour engager l’armée française, aujourd’hui professionnelle, dans des opérations de guerre à l’étranger ? Et sur l’écho que ce nouveau pas franchi dans la guerre de l’autre côté de la Méditerranée reçoit dans la presse ?

Et comment ne pas être étonné de voir nos braves députés s’intéresser beaucoup plus à la suppression des panneaux annonciateurs de radars, et à la communication très flottante du gouvernement à ce sujet,  qu’à cette nouvelle guerre qui nous est annoncée ?

Car il est évident que la France s’est, une fois de plus, engagée dans des opérations de guerre qui ne disent pas leur nom, fusse avec l’accord d’autres pays de l’OTAN, et avec un mandat de l’ONU !

Sommes-nous  toujours dans le champ du mandat international d’interdiction de vol  dans une zone de protection des populations civiles, avec l’intervention d’hélicoptères de combat au sol ?

La résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU a en effet décidé d’instaurer une zone d’exclusion aérienne en Libye afin de « protéger les populations civiles ».

En vertu de la constitution actuelle, le Parlement ne sera donc saisi que quatre mois après le début de l’engagement militaire de la France en Libye ?

Est-ce qu’il ne serait pas digne d’une république moderne et démocratique de laisser à  la représentation nationale le soin de décider si le pays s’engage ou non dans une intervention militaire, quelles qu’en fussent les raisons, humanitaires ou pas ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : l’affaire DSK, un concentré des hypocrisies françaises !

       Qu’ajouter au tintamarre du « milieu médiatico-politique » qui a entouré l’arrestation de DSK à New York,  sinon quelques brèves remarques ?

Une affaire qui met en scène des personnages dignes de figurer dans les pièces de Courteline, de Molière, et au pire dans  des tragédies grecques : un vieux sage du droit  revêtu du manteau de la présomption d’innocence venant au secours de la « veuve » éplorée (émission spéciale Pujadas France 2), avec des comparses tels que le député médecin parangon de vertu et l’autre député médecin libertin, le jeune archange des médias et ses « principes flous » (Libé du 18/5/11, page 3),  le vieux journaliste égrillard,  joyeux lutin de soubrettes (Marianne), et en fond de scène, le chœur de dames de plume venant témoigner de leur vertu justement épargnée (Libé des 21,22/5/11, page 8).

            Un concentré donc des hypocrisies françaises sur un fond de vieille société phallocrate et franchouillarde, mais tout autant arrogante et donneuse de leçons du droit et des bonnes mœurs au monde entier.

Un seul résultat peut-être dans cette triste affaire, mais loin d’être assuré, celui qui reviendrait à reconnaître qu’en fin du fin, la justice française ne va pas si mal !

Humeur Tique : le procès Chirac et la QPC !

Le procès Chirac et la QPC :

 Le blog du 12 mars a évoqué le moyen dilatoire qu’avait utilisé la grande voix Le Borgne, c’est-à-dire le dépôt d’un tout nouveau moyen de procédure offert aux avocats, le dépôt auprès du tribunal chargé de juger l’affaire, d’une question préjudicielle de constitutionnalité (la QPC) auprès du Conseil Constitutionnel visant la prescription des faits reprochés à Chirac. Donc plus de procès Chirac à la clé !

            Fidèle à la ligne de conduite qu’elle s’était fixée dans ce domaine sensible du droit, la Cour de Cassation vient de confirmer qu’il n’était pas nécessaire de saisir le Conseil Constitutionnel de ce recours, la prescription de trois années n’étant pas applicable dans le domaine des infractions occultes.

            La Cour de Cassation a bien fait son travail, mais on peut regretter que sur la plan politique, le Conseil Constitutionnel n’ait pas été saisi, car une partie de ses membres, dont le Président, n’auraient pas pu y siéger, compte tenu de la suspicion légitime dont ils souffraient du fait de leur affiliation au camp chiraquien. Le Président n’est-il pas mis en cause dans cette affaire, par le biais d’un de ses parents ?

Cette saisine aurait en effet mis en lumière la composition tout à fait originale d’un Conseil Constitutionnel chargé de dire le droit de notre constitution républicaine.

« Guerres d’Afrique, 130 ans de guerres coloniales, l’expérience française », de Vincent Joly, lecture 2

« Guerres d’Afrique

130 ans de guerres coloniales

L’expérience française »

Vincent Joly

Lecture critique

Volet 2 (volet 1 sur le blog du 11 mai 2011 )

La problématique de la guerre : « une espèce de guerre coloniale » ?

Le premier chapitre intitulé « Guerres et violences coloniales : thèmes et débats » ouvre le livre sur le véritable débat de fond, le contenu du concept de guerre, son évolution et sa définition selon les auteurs, et sa signification en tant qu’une « espèce de  guerre coloniale ».

Ma première remarque porterait sur la qualification coloniale : est-ce qu’une guerre coloniale, petite ou grande, courte ou longue, n’est pas, avant toute chose, celle qui est faite par une puissance qui entend en dominer « une autre », un nouveau territoire, une colonie, donc une guerre coloniale par destination.

La distinction que font les auteurs anglo-saxons entre celles qui ont eu lieu avant 1914, les « small wars », et celles d’après, les « imperial policing » ne suffit pas à décrire les différents états de guerre coloniale, selon les époques.

Ma préférence irait plutôt, en ce qui concerne la France, vers des critères techniques plus rigoureux, le théâtre d’opérations (désert, savane ou forêt), la latitude (tropicale ou non), une mise en œuvre artisanale (Soudan) ou industrielle (Tonkin, Dahomey, ou Madagascar), les effectifs mis en œuvre (africains ou non), les technologies disponibles et mises en œuvre, et évidemment la date, et tout autant la saison.

La thèse développée par l’historien Headricks dans le livre « The tools of imperialism » est tout à fait stimulante à cet égard : pas de conquête du Soudan sans vapeurs sur le fleuve Sénégal, et pas de conquête du bassin du Niger, sans télégraphe (ce que releva d’ailleurs l’historien Brunschwig), canons, et fusils à tir rapide, mais tout autant, sans quinine, et sans recours à une troupe africaine nombreuse.

Le recrutement de ce type de troupe donnait la possibilité de financer la conquête au moindre coût, en faisant appel au minimum de soldats européens mal adaptés, sur le plan de la santé et de l’acclimatation, à ce théâtre d’opérations

Les critères d’analyse retenus par l’historien Keegan dans son « Histoire de la Guerre » seraient sans doute plus pertinents, notamment ceux de « feu », de « logistique », marginalement de « fortifications » à l’occasion de la conquête de l’ouest africain (les fameux tatas), mais en y ajoutant la nature des troupes, la contrainte climatique, et l’importance de l’outil militaire de la conquête, la « colonne », au cours de ce qu’il conviendrait d’appeler la première phase des guerres « coloniales » modernes.

Au cours de la première période, c’est sans doute l’outil militaire de la « colonne » qui a été l’instrument majeur de la conquête coloniale, mis en pratique par les puissances européennes avec des caractéristiques et  une intensité militaire différente selon les enjeux, les époques et les théâtres d’opération.

Quoi de commun entre les premières colonnes de Gallieni en marche vers le Niger dans les années 1880 et celles qu’il commanda au Tonkin dans les années 1890 contre le Dé Tham dans le Yen Thé ?

L’auteur propose sa propre définition de la guerre coloniale qui réunirait trois caractéristiques, une défaite d’exception, la disproportion des pertes subies, la composition africaine de l’armée coloniale. (page 32)

Une telle définition appauvrit considérablement le concept historique, et n’est de toute façon plus applicable dans des contextes historiques tels que la guerre du Rif, ou celles d’Indochine et d’Algérie.

Et en ce qui concerne un des critères, celui des pertes, dans quelle case du bilan, conviendrait-il de mettre les pertes européennes causées par les maladies (le tiers des effectifs de l’expédition malgache en 1895-1896) ?

Le critère proposé par l’historien Henri Brunschwig, même s’il est également très général, traduit beaucoup mieux la relation coloniale entretenue par la métropole pour laquelle toute guerre coloniale, n’a jamais été que « secondaire »

A ce stade de la lecture et de la réflexion, je serais tenté de dire que faute d’avoir choisi un fil conducteur et une chronologie historique, une définition précise de la guerre coloniale, l’auteur brosse un tableau plus récapitulatif que comparatif et synthétique des guerres d’Afrique, dites « coloniales », sans que la rigueur historique y trouve en définitive son compte, en juxtaposant expériences et guerres « coloniales », sans qu’on en voie toujours les lignes de force communes ou antagonistes.

 Les ambiguïtés

Le titre du livre vise les guerres d’Afrique, et il parait tout à fait surprenant d’y inclure la guerre d’Indochine, même si on voit bien le lien que fait l’auteur entre la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie, compte tenu des idées de guerre subversive, psychologique, révolutionnaire, qui ont inspiré, en Algérie, une partie des officiers d’active dans la guerre qu’ils y ont menée.

Mais ce rapprochement est tout à fait discutable, sauf à passer à un autre type d’analyse, celle des guerres « coloniales » modernes, de type d’abord asymétrique, puis de plus en plus symétriques, en raison des moyens militaires mis en œuvre, telle celle du Vietnam, qu’ont été certaines guerres d’indépendance nationale.

D’autant plus discutable qu’en Indochine, la confrontation est-ouest a très rapidement donné une coloration très différente au conflit, ce qui n’a pas été le cas de l’Algérie, même si certains officiers ont tenté d’accréditer cette thèse.

Une école algérienne de la guerre coloniale? Et la doctrine du fait accompli ?

L’auteur fait un sort à une école militaire algérienne à la mode Bugeaud, et classe Faidherbe dans la mouvance de cette école, mais cette ascendance, même si elle a existé, n’a pas obligatoirement conduit Faidherbe à mener ce type de guerre sur un théâtre d’opérations complètement différent, avec l’innovation des opérations amphibies,  et avec une conception coloniale encore plus différente de celle de l’Algérie.

L’auteur écrit : « Comme Bugeaud, il estime (Faidherbe) qu’il ne peut y avoir de sécurité sans occupation militaire même si celle-ci va à l’encontre de la politique voulue à Paris. Ainsi, en 1859, alors que de nouvelles instructions lui ordonnent de consolider le territoire acquis, il lance une colonne dans le Siné afin de « restaurer le prestige de la France ». En agissant ainsi, il inaugure une pratique du fait accompli et de lace vis-à-vis des pouvoirs civils métropolitains qui est érigée en principe par ses successeurs « soudanais ». Il est ici, selon la juste expression de R.Kanya-Forstner, le véritable père de l’impérialisme français au sud du Sahara. » (page 95)

J’ai consacré plusieurs années de recherches historiques dans les archives militaires et dans les récits de campagne des officiers, et il y en a eu beaucoup, afin de tenter de déterminer la place du fameux « fait accompli » dans l’histoire des conquêtes coloniales. J’ai livré le résultat de ces recherches dans le livre « Le vent des mots, le vent des maux, le vent du large », et ces recherches démontrent :

 1) que dans le contexte des communications de l’époque, il existait effectivement une liberté large et inévitable de commandement. Au cours même de la guerre de 1914-1918, l’historien Keegan a montré les limites du commandement, même au plus près des combats, le chef n’étant le plus souvent pas informé, ou avec retard, de ce qui se passait en avant des tranchées,

2) que le fameux fait accompli était le plus souvent au moins autant celui du petit groupe politique colonial qui tirait les ficelles à Paris que celui décrit comme le clan des « Soudanais », « les épigones de Bugeaud » (page 115)

3) que la thèse de R.Kanya-Forstner avait le mérite d’exister, mais qu’elle n’était pas toujours fondée dans tous ses développements,

4) qu’en tout état de cause, aucune opération militaire ne pouvait se dérouler sans que son chef ait un minimum de liberté de commandement.

Et j’ajouterais volontiers que la course vers Fachoda, ou le lac Tchad, avec le désastre de la colonne Voulet-Chanoine, la guerre du Dahomey, l’expédition de Madagascar, pour ne citer que ces quatre exemples, ne s’inscrivaient pas dans la thèse du fait accompli colonial, mais bien dans celle de la décision politique ou du fait accompli politique.

Alors parler d’école algérienne de l’impérialisme parait tout simplement exagéré, pour ne pas utiliser un qualificatif plus fort. L’extension de cette conception génétique de la guerre coloniale à la guerre d’Indochine ou à celle d’Algérie, serait encore plus étrange !

Mais tout à fait curieusement, il semble qu’à l’arrière-plan de ce type d’analyse se profile l’ombre de l’Algérie, toujours l’Algérie, et sa guerre d’indépendance qui aurait effacé les autres colonies, même si l’Algérie n’était pas une colonie, une « ombre » familière à beaucoup de chercheurs de l’histoire coloniale ou postcoloniale.

Ecole algérienne, celle de Gallieni ou de Lyautey ? Cette thèse n’est pas fondée, en tout cas pour ceux qui ont fréquenté, et leurs récits, et leurs campagnes.

Une armée d’Afrique ?

J’avouerai qu’à la lecture de ce livre par ailleurs bien documenté grâce à son abondante historiographie, et intéressant, j’ai eu de la peine à retrouver les justes repères sur la nature des armées coloniales, sauf en ce qui concerne leur appel à un recrutement toujours très important de soldats africains.

A mes yeux, l’armée d’Afrique était celle d’Algérie, et plus largement celle de l’Afrique du nord, et pas celle des colonies africaines, formée de régiments d’infanterie ou d’artillerie coloniale, et pas du tout de régiments de zouaves ou de chasseurs d’Afrique. Il me semble que c’est d’ailleurs l’acception retenue par les spécialistes, notamment  Anthony Clayton, Troisième partie, L’armée d’Afrique (pages 243 et suivantes).

Ne s’agit-il pas là d’une confusion historique ?  D’autant plus étrange que l’auteur cite à la fois dans son livre et dans sa bibliographie le livre de Clayton, intitulé « L’armée française en Afrique : 1830-1962 »

L’analyse du concept de l’armée d’Afrique, de son contenu, de son recrutement, aurait été intéressant en tant que tel, étant donné la relation qu’il instituait entre le gouvernent, la nation, et la politique coloniale qui était menée en leur nom.

L’histoire des troupes coloniales montre à l’évidence qu’elles ont le plus souvent servi des guerres considérées comme secondaires, ignorées le plus souvent comme le relève d’ailleurs ce livre, d’autant plus facilement, qu’elles n’impliquaient pas l’armée française dans son ensemble, mais surtout, absolument pas dans son système de recrutement, c’est-à-dire la conscription citoyenne, et donc en conséquence dans son fonctionnement et ses missions.

Ce que l’auteur appelle « l’armée d’Afrique », hors Algérie, a généralement été dirigée par des officiers de métier, secondés par un petit noyau européen de soldats de métier, d’engagés, ou de volontaires, mais constituée, pour l’essentiel, de troupes africaines.

L’expédition de Madagascar avait par exemple montré les limites de l’appel à des formations militaires de la métropole. Les unités de soldats recrutés en métropole, fêtées par la population à leur départ, le 200ème de ligne et le 40ème Chasseurs, avaient perdu, à la fin de 1895, plus de la moitié de leur effectif.

L’historien Brunschwig avait fort justement qualifié cette expédition de « criminelle ».

C’est entre autres, la raison pour laquelle je remarquais au début de cette analyse que les guerres coloniales n’avaient jamais été celles de la France, de son peuple, mais celles de ce que j’appellerais la France coloniale.

Et c’est sans doute pour les mêmes raisons que, grâce à l’existence d’un article 35 tout à fait curieux de la Constitution, à la suppression du service militaire et  à la disposition d’une armée professionnelle, la France s’engage aujourd’hui dans des guerres extérieures, sans trop se soucier de l’avis du Parlement ou de l’opinion des citoyens.

Nous touchons ici du doigt une des causes de nos guerres coloniales, celle qui mettait à la disposition des gouvernements de la Troisième République une force militaire professionnelle dont l’emploi ne soulevait  pas de conflit politique majeur.

Dans les deux guerres « perdues » d’Indochine et d’Algérie, le facteur principal de la défaite fut dans un cas, l’absence de la mobilisation des citoyens pour assumer le conflit, et dans l’autre cas, l’engagement des citoyens, c’est-à-dire d’un contingent rapidement hostile aux buts de cette guerre.

Avant d’en terminer, toutefois un regret, que l’auteur n’ait pas assez fait état des archives d’opérations militaires elles-mêmes, et pu consacrer plus de temps à la lecture des récits des officiers qui ont été les acteurs de ces guerres coloniales, je pense notamment à Gallieni et à Lyautey, mais il y en a eu beaucoup d’autres.

Au-delà de leur métier militaire, ils avaient souvent un talent de plume incontestable !

 Et le regret aussi que l’analyse historique n’ait pas épousé strictement le concept de comparaison entre « guerres » chronologiquement et conceptuellement comparables.

Jean Pierre Renaud

(1)  « Le vent des mots, le vent des maux, le vent du large » Editions JPR 2006

Le rôle de la communication et des communications dans les conquêtes coloniales (1870-1900)

Humeur Tique: France 2, com’ charognarde et affaire DSK – le Stade de rugby du maire de Paris

    France 2, com’ charogarde et affaire DSK : est-ce qu’il était bien nécessaire que le porte- parole du gouvernement, ministre du budget se pointe dimanche 15 mai 2011, au Journal de France 2, celui de treize heures ? Pour ne rien dire, heureusement ! Quelle qu’ait pu être la tentation du ministre com’,car  elle a dû être grande !

            Est-ce qu’il était bien nécessaire qu’une candidate du parti socialiste aux présidentielles 2012, au plus bas dans les sondages, vienne sur le plateau de France 2, au journal de vingt heures, donner son point de vue sur l’affaire DSK ?

            Ne serait-il donc pas bien nécessaire que notre belle chaîne publique ne se croie pas obligée de suivre le trop plein com’ des autres médias ?

            Le Stade de rugby du Maire de Paris : le maire de Paris et son équipe ont engagé  la ville dans un projet de nouveau stade dédié au rugby, à la place de l’ancien stade Jean Bouin, dont le coût annoncé le 9 septembre 2009 était de l’ordre de 119 millions d’euros.

            Paris avait donc besoin d’un nouveau stade de rugby pour renforcer son image internationale de capitale ?

Au-delà de ce coût pour les contribuables, et du fait que stade aurait très bien pu trouver sa place dans une ville de la banlieue, au nom d’une vraie solidarité urbaine Paris-Banlieue, il est tout de même surprenant de constater que le partenaire désigné pour être accueilli dans le nouveau stade est un club sportif très mal en point sur le plan financier, puisqu’il il est obligé de faire appel à une fondation canadienne pour rétablir ses finances.

Information du journal Le Parisien du 13 mai 2011 !

Une situation d’autant plus curieuse, compte tenu de l’objet de cette fondation privée d’aide au développement économique et social agréée par l’ONU !

Le rugby parisien et ses élus parisiens sous la protection de l’ONU ?

« La condition noire » de Pap Ndiaye, lecture critique, visible ou invisible, la faute des autres?

« La condition noire »

Le livre de M.Pap Ndiaye

&

Lecture critique

Visible ou invisible ?

La faute des autres ?

            Les lecteurs de ce blog ont pu prendre connaissance de mon analyse critique des propos de M.Ndiaye, historien,  à l’occasion de sa longue interview, par M.Joignot dans le Monde Magazine du 5 février 2011 (voir blog du 6 mars 2011)    )

            Afin de mieux interpréter  le discours de l’historien, je me suis donc imposé la lecture de son livre intitulé  « La condition noire », dont le contenu est au demeurant intéressant, et utile au citoyen qui a l’ambition de mieux comprendre l’état d’esprit des membres des minorités « visibles » ou « invisibles ». Cette distinction pose déjà problème : comment résoudre cette contradiction, ou ce « paradoxe minoritaire » selon l’expression utilisée par l’auteur, c’est-à-dire une proposition à la fois vraie et fausse, ou contraire à l’opinion commune ?

            On voudrait en effet qu’elles aient une visibilité politique, en même temps qu’une invisibilité sociale, non discriminée, telle que d’ailleurs décrite dans ce livre.

            L’ouvrage s’attache à traiter successivement les thèmes ci-après : le fait d’être noir, les gens de couleur, l’histoire de ces minorités, les tirailleurs et les sauvageons, penser les discriminations raciales.

            Tout est intéressant dans ce livre, étant donné qu’il nous livre une analyse, un regard, un témoignage sur « la condition » qui serait celle des noirs en France, et il pose donc des questions, car il est tout autant un plaidoyer.

            A noter en ce qui me concerne, une hésitation certaine à utiliser des références américaines, comme le fait l’auteur, alors que la ségrégation y existait encore récemment, et que les flux migratoires massifs venus d’Afrique sont également récents !

            Pourquoi vouloir ignorer que dans nos provinces la plupart des citoyens n’avaient, il y a environ trente ans, quasiment aucun contact avec des Noirs ?

            Une première interrogation relative aux chiffres cités : l’historien rencontre un obstacle inévitable, celui de la statistique des minorités visibles, étant donné l’interdiction qui est faite, en France, de procéder à des recensements qui tiendraient compte de critères d’origine ethnique.

            Il cite un sondage TNS- Sofres/Cran effectué en 2007  (et non une statistique) qui évaluerait ce type de population à 3,86 % de la population française, soit de l’ordre du 1,87 million d’habitants (page 58), une évaluation intéressante, car elle situe d’entrée de jeu les limites des enjeux proposés à la fois par la question des discriminations et par celle de la représentation politique des minorités visibles.

            L’historien donne un certain nombre de chiffres intéressants, mais qui ne dépassent pas, sauf erreur, l’année 1981, alors que chacun sait que les flux de migration ont surtout marqué les années 1990-2009.

            Ce livre évoque d’ailleurs longuement le thème des  « grandes migrations », mais sans chiffres, alors que, sur ce terrain, il existe une assez grande abondance de statistiques des flux migratoires.

C’est bien dommage, étant donné que la bonne compréhension des problèmes d’immigration, d’intégration, d’acculturation à la française, largement traités dans cet ouvrage, sont nés généralement à la suite de ces grandes migrations, trop concentrées sur le plan géographique.

Donnons acte toutefois à l’auteur du constat qu’il fait quant à la nécessité d’obtenir des statistiques liées à l’origine de la population si l’on veut évaluer sérieusement la discrimination par rapport à son poids démographique.

L’auteur reconnait en effet «  l’utilité de la mesure statistique des discriminations » (page 278).

Comment en effet opérer une telle mesure, établir une véritable comparaison, sans mesurer cette discrimination par rapport à la population concernée ?

Visibilité ou invisibilité des Noirs ?

Sauf erreur, le livre n’a pas démontré que les 4% arrondis, et cités plus haut, de population française noire ne trouvaient pas la place qui leur revenait dans nos institutions ou dans la société.

Comment d’ailleurs concilier cette contradiction à vouloir obtenir une visibilité politique en même temps qu’une invisibilité sociale ?

L’auteur parle de « paradoxe minoritaire »

L’auteur écrit : « voulant être invisibles du point de vue de notre vie sociale… Mais nous voulons être visibles du point de vue de nos identités culturelles noires, de nos apports précieux à la société et à la culture française. » (page 361)

L’auteur écrit : «  L’invisibilité noire commença avec la décolonisation » (page 331), et je ne partage pas du tout cette appréciation, pourquoi ?

Est-il possible de dire qu’historiquement les Noirs étaient visibles du temps des colonies, alors que l’histoire que nous raconte l’auteur montre qu’effectivement ils étaient peu nombreux avant les grandes migrations dont il fait état ?

Faudrait-il alors faire référence à un soi-disant imaginaire colonial qui aurait imprégné la mentalité des Français et les aurait mis en familiarité avec les noirs ?

Cela aurait à mon avis peu de sens !

Il est évident que le facteur qui fonde la relation actuelle entre blancs et noirs en France est l’immigration régulière ou non d’une minorité noire importante, avec pour conséquence, l’élaboration de nouveaux rapports sociaux inconnus de beaucoup de Français.

En résumé, si l’analyse est souvent intéressante et utile, il semble qu’elle pêche par trois biais :

–       Une mise en perspective historique insuffisante par rapport aux flux migratoires de la fin du XX° siècle et du début du XXI° siècle,

–       La croyance d’après laquelle discriminations, stéréotypes, et éventuellement racisme, ne seraient que le fait des blancs, alors que ces phénomènes existent partout dans le monde : ni discrimination, ni racisme dans les vallées du Sénégal ou du Niger ? Naturellement tout racisme est à proscrire, mais malheureusement, il n’est pas le privilège des blancs, Français ou pas !

–       Un discours qui manque d’élan positif, car c’est toujours la faute des blancs, la faute des autres !

Et je serais tenté de dire, pourquoi au lieu de toujours se plaindre, les Noirs n’auraient pas autant de raisons que les blancs d’être fiers de leur couleur ? Et d’assumer toutes leurs responsabilités de citoyens en France, quand ils le sont !

Pourquoi ne pas les inviter à reprendre l’expression célèbre d’Obama « Yes, you can ! », au lieu de dire toujours « c’est la faute des autres », c’est-à-dire des blancs ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: l’Union Européenne, notre rêve, Merkel et son nucléaire, morale politique avec Jospin et Mitterrand, élection présidentielle 1974 truquée, myopie et double foyer chez Mitterrand

Humeur Tique : L’Union Européenne, notre rêve, Merkel et son nucléaire, morale et politique avec Jospin et Mitterrand, myopie et double foyer chez Mitterrand

            L’Union Européenne, notre rêve ? Ne trouvez-vous pas étrange, très étrange, la situation actuelle de l’Union Européenne présidée par un Belge dont le pays est capable de se gouverner sans gouvernement depuis plus d’un an, par un président de commission Portugais dont le pays est en dépôt de bilan, et représentée à l’étranger par une lady anglaise qui ne partage pas les grands objectifs de notre union, puisque la Grande Bretagne est restée hors de l’Euro ? 

            Merkel et son nucléaire : fin du nucléaire en Allemagne ? Très bien ! Mais à la condition que l’Allemagne n’importe pas d’électricité produite, par exemple, par les centrales nucléaires françaises ! 

            Morale et politique, Jospin, Mitterrand, et la posture gaulliste Garraud : on savait déjà que Chirac avait donné des consignes à ses troupes pour faire voter Mitterrand, et donc battre Giscard, mais les « non-initiés » découvrent sans doute que Jospin a aidé la candidate gaulliste dissidente Garraud à recueillir les cinq cents signatures dont elle avait besoin pour être candidate. (Le Parisien du 7/05/11, page 6, livre Vaillant).

            Certains se souviennent sans doute des postures soi-disant gaullistes de Garraud, mais d’autres auraient-ils pu penser que l’ancien premier ministre socialiste se soit prêté à un tel jeu ?

            Morale et politique, l’élection présidentielle de 1974 : d’après Jacques Attali (interview dans les Echos du 9 mai 2011)

 « En réalité, la campagne de 1981 ne fut que la répétition de 1974, que Français Mitterrand avait en fait emportée puisque l’on sait maintenant que les résultats des DOM-TOM ont été truqués. »

Qui va confirmer ?

Clin d’œil politique : comment résister à la citation d’un mot d’esprit qui figure dans le texte « En vue » des Echos du 10 mai 2011, en dernière page, intitulé « François Mitterrand » :

« Tout gourmet qu’il ait été des plaisirs de la vie et des fastes de sa fonction, l’ami des arbres et des livres n’a jamais sacrifié à la myopie de l’instant, même s’il n’a pas attendu ses deux septennats pour adopter la pratique du double foyer. »

Guerres d’Afrique, 130 ans de guerres coloniales? Le livre de Vincent Joly, lecture critique

Guerres et guerres ? Guerres coloniales ?

« Guerres d’Afrique

130 ans de guerres coloniales

L’expérience française »

Vincent Joly 

Lecture critique

Volet 1

 Avant toute analyse, je serais tenté de dire, sans nécessairement user d’un paradoxe, ni vouloir déstabiliser le lecteur, qu’au cours de ces cent trente années, la France, c’est-à-dire, son peuple, n’a jamais fait de « guerre coloniale » en Afrique, sauf pendant la guerre d’Algérie, et beaucoup de citoyens de France savent comment elle s’est finie, c’est-à-dire grâce précisément à l’intervention de son peuple, c’est-à-dire le contingent.

            Car, en l’absence d’une armée professionnelle, il en aurait été peut-être, et sûrement, autrement !

            Nous reviendrons sur cette réflexion liminaire paradoxale, car le lecteur aura la possibilité, au terme de notre analyse, notamment celle des troupes coloniales, de mieux en comprendre le sens.

            Mon analyse sera longue, car avant même la lecture de ce livre, le sujet a occupé une partie importante de mon temps, en lectures, recherches de sources, consultations d’archives, et réflexions.

            Nous reviendrons tout d’abord sur le contenu général de ce livre, puis nous aborderons les questions de fond que pose l’ouvrage, et enfin les ambiguïtés, peut-être inévitables, que recèle un tel travail.

Un éclairage historique récapitulatif et comparatif utile, mais ambitieux

            L’auteur avait l’ambition de brosser les caractéristiques de l’évolution historique des guerres coloniales en Afrique entre 1830 et 1960et son pari est en gros réussi, même si ce travail important d’historiographie soulève encore beaucoup de questions, dont les deux premières portent sans doute, d’une part, sur la nature de son fil conducteur, et d’autre part, sur son articulation historique.

            Une des particularités de cet ouvrage est sans doute liée en effet au traitement de l’information historique beaucoup plus par le biais de concepts, guerres et violences, expériences, pratique de la guerre coloniale, l’outil, la paix française, les résistances africaines, l’usage métropolitain de la guerre coloniale avant 1914, la pacification, le maintien de l’ordre, la guerre psychologique, que par celui de la chronologie historique des guerres coloniales dont les caractéristiques furent très différentes tout au long de cette période de cent trente années.

            Quoi de commun entre Bugeaud et Leclerc, ou entre Abd el Khader et Ho Chi Minh ?

            Comment procéder à cette analyse de la longue durée, sans minimiser deux ruptures historiques sont souvent ignorées, ou au mieux, minorées, par beaucoup de chercheurs, la première guerre mondiale de 1914-1918 qui a vidé la France du sang de son peuple pour de longues années, et la deuxième guerre mondiale, fruit amer de la première, qui a bouleversé les enjeux de la planète, avec notamment l’arrivée de la guerre froide ?

            Les guerres d’Indochine ou d’Algérie seraient à classer dans la catégorie des guerres coloniales ?

            Cet ouvrage a le mérite d’ouvrir le champ de la connaissance par une analyse comparative des guerres coloniales menées précisément dans la première période des conquêtes par les autres puissances européennes, la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal et l’Espagne.

            Un oubli sans doute, celui de la Belgique, car la comparaison avec la France coloniale serait au moins aussi pertinente que celle de la Grande Bretagne !

            Nous reviendrons sur le sujet, car l’auteur ne semble pas avoir tiré tout le parti qu’il était possible de tirer de la comparaison des autres expériences de guerre, car il aurait été intéressant de comparer les types de conquête coloniale des différentes puissances, entre par exemple la guerre anglaise contre les Ashantis, en 1874, et celle des Français contre le roi Béhanzin en 1894, la conquête française du Congo comparée à la belge, ou encore les grandes différences qui existaient dans les configurations militaires du véritable outil de la conquête coloniale que fut la « colonne », entre la méthode française, le plus souvent artisanale, et la méthode anglaise beaucoup plus lourde, industrielle.

 Comme l’auteur l’a d’ailleurs indiqué, le colonel Péroz a écrit des choses intéressantes sur le sujet, lourdeur des colonnes, côté anglais, et légèreté, côté français, pour ne pas dire économie « forcée » des moyens.

            N’aurait-il pas été intéressant de comparer des guerres comparables, notamment celles menées sous la forme de grandes expéditions militaires à la fin du 19ème siècle et

au début du suivant, de type industriel, telles que celles citées dans l’ouvrage, les italiennes, les anglaises de l’Afrique du Sud, et les françaises de la même époque, au Tonkin et à Madagascar, très différentes des petites expéditions, le plus souvent à court de moyens, qui partirent à la conquête de l’Afrique occidentale ou centrale, en ce qui concerne la France ?

            Car le découpage conceptuel qui est retenu par l’ouvrage tend à juxtaposer, plus qu’à comparer expériences ou guerres coloniales.

            Observations intéressantes sur la position de l’Islam dans les conflits décrits, mais surtout sur les « résistances » au conquérant.

Pour avoir beaucoup analysé les opérations de conquête française de l’Afrique occidentale (1), je partage l’opinion de l’auteur sur la nature des résistances africaines de l’époque :

« Les nécessités de l’unification nationale ont poussé les dirigeants des pays nouvellement indépendants, y compris ceux qui n’avaient pas connu la lutte armée pour se libérer, à forger des mythologies résistancialistes souvent autour de grands personnages comme Samori en Afrique de l’Ouest. » ( page 134)

Plus novatrices,  pour certains lecteurs, sont sans doute les pages consacrées aux révoltes importantes qui ont eu lieu pendant la première guerre mondiale dans l’Afrique de l’Ouest, notamment  dans le Bélédougou, le pays Mossi, dans le nord du Dahomey, en pays Touareg, révoltes motivées principalement par le refus du recrutement.

Ces révoltes montraient bien les limites de la fameuse pacification, ou de la nouvelle « paix française ».

Au Tonkin, la révolte de Yen Bay, en 1931, en fut un autre signal significatif. 

Dérangeantes par ailleurs pour certains chercheurs, les pages consacrées aux réactions de l’opinion publique sur les conquêtes coloniales !

L’auteur écrit :

«  Fabriquer des héros ?

L’histoire coloniale de la France recèle un étonnant paradoxe. Alors qu’avant 1914, tout le monde s’accorde à dénoncer l’indifférence de l’opinion publique à l’égard de l’expansion d’outre-mer, les événements et les acteurs de cette dernière occupent une place considérable dans la presse, la littérature ou encore les programmes scolaires. Ainsi, ils contribuent à populariser non pas une culture coloniale mais plutôt un impérialisme populaire dont l’armée constitue l’élément central et dont on mesure la vigueur à l’occasion de crises comme celle de Fachoda. » (page 163)

Comment ne pas regretter que l’auteur n’ait pas cru pouvoir citer, dans sa riche historiographie, des travaux qui auraient permis de sortir de la formule banale du « tout le monde » ?

Et pour la suite, mon opinion est plutôt réservée sur le concept « impérialisme populaire », car je maintiens qu’à l’heure actuelle, aucune démonstration statistique sérieuse ne vient accréditer à la fois l’importance des vecteurs de « culture coloniale », ou ici, comme proposé par l’auteur, d’«impérialisme populaire », et encore moins de leurs effets sur l’opinion publique.

La première appréciation historique aurait été d’autant plus intéressante qu’à la page 168, l’auteur cite une source d’évaluation du « fait colonial », plutôt significative, celle d’une enquête faite par le capitaine Roland, entre 1903 et 1907, sur les conscrits : 8% d’entre eux ignoraient ce que fut la mission Marchand, et 15 % seulement d’entre eux avaient entendu parler de l’amiral Courbet.

Pour avoir effectué un certain nombre de recherches sur la presse de ces époques, et pour avoir évalué, à partir de leurs sources, le discours que tient un petit groupe de chercheurs sur une culture coloniale ou impériale qui aurait imprégné les Français et laissé des traces dans leur « inconscient collectif », je confirmerais volontiers qu’ils n’ont jamais été vraiment concernés par la fameuse expansion coloniale, que ce soit avant 1914, ou après 1918.

J’ai en effet analysé (2), vecteur par vecteur, ceux cités par ce petit groupe de chercheurs, la presse, les livres scolaires, les affiches, le cinéma, les expositions, et la propagande coloniale elle-même, en concluant à une démonstration statistique et historique notoirement insuffisante.

Volet 2 de la lecture la semaine prochaine

(1)          Le vent des mots, le vent des maux, le vent du large  – Le rôle de la communication et des communications dans les conquêtes coloniales (AOF-Tonkin- Madagascar-Fachoda- 1870-1900)

2006–Editions JPR

(2)          Supercherie coloniale- 2008- Mémoires d’Hommes

Humeur Tique: le « tabou » de la binationalité

Humeur Tique : les nouveaux « tabous » de la République Française, voile et burqa, laïcité, et aujourd’hui binationalité !

Un débat mal engagé sur le foot, mais un débat utile !

Est-ce qu’il va être encore possible dans notre belle République, d’aborder sérieusement et démocratiquement, des sujets sensibles, pour ne pas dire dans la nation française devenue quasiment un gros mot pour certains, profondément transformée par l’immigration des dix ou vingt dernières années ?

Les Français seraient racistes ou populistes dès qu’ils oseraient aborder ces sujets ? Comme si le même type de réaction ne se poserait pas dans la plupart des pays du monde, en Afrique y compris.

Dans Mediapart, M.Patrick Weil souligne sans doute à juste titre, mais pour le condamner, que ce sont les Franco-Africains qui sont visés par le débat sur la binationalité dans le football.

D’après une réponse faite, en 2007, sur le sujet, par le ministre des affaires étrangères (JO du 20/09/07, page 1659) à une question d’un sénateur en 2007 (JO 5/07/07, page 1152), il n’existait alors aucun dénombrement des binationaux résidant en France.

La seule statistique disponible était alors celle du registre des Français établis hors des frontières : il y avait alors 614 914 binationaux sur 1 373 988 Français résidant à l’étranger, donc aucune statistique des binationaux en France.

Les belles âmes croient que la France vivra encore longtemps dans la paix internationale qu’elle connait de nos jours, il faut le souhaiter vivement et sans renoncement, mais comment deviner l’avenir ?

Beaucoup de familles françaises ont encore la mémoire d’au moins trois générations marquées par la guerre, 14-18, 39-45, et guerre d’Algérie.

 Et en cas de nouveau conflit sur le pourtour méditerranéen, comment notre nation, déjà très divisée, pourra faire face à l’épreuve avec une partie non négligeable de sa population binationale ?

Notre belle armée de métier y suffira ?

Un peu de lucidité donc dans un débat une fois de plus mal engagé, mais utile !

Obligation de réserve des magistrats, Conseil Constitutionnel et juges d’instruction

Nouvelles magistratures et nouvelle fonction publique ? Pour faire de la « com », on peut dire aujourd’hui n’importe quoi ?

L’obligation de réserve des magistrats ? Il en serait de même que du secret de l’instruction, une supercherie judiciaire ?

            A lire ou à entendre les déclarations et opinions de certains « magistrats », il semble bien qu’il en soit ici de l’obligation de réserve comme du fameux secret de l’instruction invoqué seulement lorsqu’on en a besoin !

Que penser en effet des déclarations fréquentes du Président du Conseil Constitutionnel, ancien magistrat, Conseil Constitutionnel, ultime gardien des droits et libertés de nos institutions républicaines, prenant position, à tout bout de champ, sur tous les sujets, et dans tous les canaux médiatiques ( citation ci-dessous tirée d’une intervention sur Radio J) ?

Ces jours derniers, par exemple, sur l’immigration légale, Les Echos du 2 mai 2011, page 2 « Il faut accepter l’immigration légale » : qu’est-ce à dire vraiment ? Avis politique ou constitutionnel ?

. Le citoyen a en effet le droit de s’interroger sur ce type de communication politique, et donc sur le mode de désignation des membres de ce Conseil, un mode de nomination qu’il faudra bien changer pour lui rendre son autorité de juge suprême indépendant !

Conseil constitutionnel français et conseil constitutionnel ivoirien, même combat ? A s’y méprendre peut-être pour de mauvais esprits comme Gbagbo !

Que penser, autre exemple, des déclarations d’un juge d’instruction, spécialisé dans les dossiers de terrorisme donner son opinion sur l’affaire Ben Laden ? (Libération du 3 mai 2011, page 15)

Gage d’impartialité, de neutralité de la justice sur de tels sujets ? Instruction à charge et à décharge ?

Alors il est vrai que le ministère de la Justice fait une lecture plutôt tolérante, pour ne pas dire laxiste, de l’obligation de réserve des magistrats (voir réponse du garde des Sceaux à ce sujet du 9/04/2009), mais il ne faut pas être alors étonné que de plus en plus de fonctionnaires enfreignent l’obligation de réserve que leur statut leur impose.

Jean Pierre Renaud