« Macron choisit un lobbyiste des médias pour diriger sa communication »

« Ancien spin doctor, Frédéric Michel est nommé conseiller spécial communication et stratégie du chef de l’Etat »

Le Figaro du 5 septembre 2022  Page 4 POLITIQUE

Macron aurait-il peur ?

 En faisant appel au conglomérat médiatique de Ruppert Murdoch (Australie) l’un des plus gros groupes médiatiques anglo-saxons du monde ?

Alors que Macron encense presque chaque jour la nation, et commémore à tout bout de champ, comme s’il avait peur qu’on ne le prenne pour un anglo-saxon !

Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les romans policiers d’Upfield et partagé la vie dans le bush australien d’un policier métisse blanc et aborigène dénommé Napoléon pour interpréter l’arrivée de ce brillant lobbyiste anglo-saxon à l’Elysée !

Ne fait-il donc pas confiance aux médias de France ou d’Europe ?

A-t-il déjà épuisé les charmes des algorithmes « Mormons »?

N’aurait-il pas été moins coûteux de préférer le Napoléon du Bush ?

Nos médias publics ont déjà fait un bel effort de franglais avec par exemple Monsieur  Delahousse sur France 2, avec ses « live » et ses « story »

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

Non Monsieur Brossat, nous ne voulons pas d’un Paris des Soviets avec 40% de logements publics !

Autre folie de l’équipe Hidalgo, la Maire 1,75% !

La déclaration tonitruante du conseiller de Paris, adjoint au logement :

La capitale compterait 24,7 % de logements sociaux dans le parc de logements, dit-il, un pourcentage très proche des 25% fixés par la loi, un pourcentage que peu de communes atteignent dans notre pays.

Le conseiller communiste a l’ambition de porter ce pourcentage à 40% en 2035 et de donner « une visibilité » de 12 ans au lieu de 6 ans.

Rappelons qu’à Paris le Parti Communiste compte 11 sièges sur 163.

Première réaction : ces gens-là sont fous ? Ils ont pour ambition de soviétiser Paris, de mettre fin au Paris des libertés que nous connaissons ?  Après l’échec du Programme Commun des Mitterrand Chevènement des années 1980 ? Pour ne pas citer l’écroulement de l’URSS en 1989.

Deuxième réaction : la Ville en a-t-elle les moyens financiers alors qu’elle siphonne ses sociétés pour donner un équilibre artificiel à ses budgets ? Qui a publié un audit complet des finances du système parisien ? Silence de l’opposition !

Troisième réaction : l’équipe Hidalgo est en train de foutre en l’air beaucoup de nos quartiers sous prétexte de socialiser la capitale et de la verdir, mais silence on tourne sur les passoires thermiques du parc de logements publics.

Pour ne pas citer les bouleversements en tout genre que vont entrainer les Jeux Olympiques 2024 compte tenu de leur démesure.

Jean Pierre Renaud  Tous droits réservés

« Jean-Pierre Chevènement, la République au cœur »

Le Figaro du 13 octobre 2022, page 17

Même à Belfort ?

            Le journaliste rend compte de la remise de la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur à Monsieur Chevènement, à l’Elysée, le 12 octobre, par le Président de la République : « une assemblée aussi prestigieuse qu’hétéroclite » dont il citait un certain nombre de personnalités de droite ou de gauche, politiques, intellectuels, ou journalistes.

            Tout au long d’une longue carrière, Chevènement me semble bien représenter la classe politique dont il a fait partie au cœur de l’establishment parisien, une coagulation politico-médiatico-économique qui gouverne encore la France, composée de gens de pouvoir qui excellent à se  passer le sel et le poivre.

            Rappelons tout de même que Chevènement, élu de Belfort, avait largement participé avec le Cérès à la rédaction du Programme Commun socialo-communiste (1973) alors que les chars soviétiques se trouvaient à quelques centaines de kilomètres de Belfort, et que l’URSS des Goulags ne s’était pas encore effondrée (1989). (1)

Le pourquoi de cette nouvelle Légion d’Honneur ? Entre autres, un échange de bons procédés pour les turbines d’Alstom, que les deux hommes, aussi brillants l’un que l’autre, avaient fait rapatrier en France, après les avoir laissé partir chez les Américains…

A ce sujet, j’ai publié un billet sur les Deux Girouettes.

            Bien sûr, l’homme s’était opposé à la participation la France à la guerre d’Irak, mais sur sa longue carrière, pourquoi ne pas faire le bilan de ses réussites à Belfort ?

            Souverainiste en Europe, a-t-il fait bouger les lignes de l’Europe ? Non.

Les flux d’immigration dans le Territoire de Belfort ? Comme ailleurs, avec l’explosion des quartiers sensibles : combien avant son premier mandat et combien à la fin du dernier ?

Une République laïque ? Un slogan  facile à agiter avec des parents instituteurs de la Laïque, mais  l’homme l’a-t-il défendue sur le terrain ?

Le nouveau grade de Chevènement dans l’ordre de Napoléon est  tout à fait représentatif de l’establishment parisien dont il fut un membre éminent. Il l’est d’ailleurs encore, à voir les empressements du Président.

Enfant de Franche Comté et du Haut Doubs, comme le personnage, j’ai une suggestion à proposer au journal, procéder à une enquête journalistique 1) sur le souvenir qu’il a laissé à Belfort, 2) et surtout sur son bilan politique.

Combien de jours a-t-il passé à Belfort, plutôt que dans le Vème arrondissement de Paris ?

Incontestablement, Chevènement méritait bien cette nouvelle décoration en remerciement des éminents  services rendus à l’establishment parisien !

  1. Pour ceux qui ont la mémoire courte, l’URSS a écrasé les révolutions du peuple hongrois en 1956, et du peuple tchécoslovaque en ­1969, peu de temps avant le Programme Commun, et le Parti Communiste était inféodé aux Soviets.

Jean Pierre Renaud  Ancien haut-fonctionnaire Tous droits réservés

« JO 2024 : Paris face au défi de la sécurité »

Le Figaro des 22 et 23 octobre 2022, 1ère page

         Est-il temps encore de remodeler ces jeux qui vont déjouer tous les beaux ou faux calculs que nous ont proposés les décideurs de ces Jeux ?

Ces beaux messieurs et ces belles dames nous serinent chaque jour avec le CO2, l’Empreinte Carbone, le Réchauffement Climatique, mais « en même temps » (cela vous dit quelque chose, ) ils ont lancé une machine diabolique !

         La France va-t-elle avoir le courage de réajuster ses ambitions compte tenu de la situation internationale, la guerre en Ukraine, la dette phénoménale du pays, notre incapacité à contrôler nos frontières et à assurer la sécurité du territoire, la fragilité politique de nos élus, en particulier la maire de Paris, le coût écologique de ces jeux, alors que le gouvernement tente de lancer « son chantier de planification écologique », et que le pays n’est pas en bonne santé ?

         Ou bien la France va-t-elle continuer à lancer ses cocoricos comme elle en a la tradition ? Ouvrir partout et  toujours sa gueule ?

         Yves Théard signe son éditorial par le « Un immense enjeu ».

         Je dirais plutôt un immense  poker !

&

Mais où est passée la 7ème Compagnie de Bayrou ?

Le Figaro page 1 :

La France va faire craquer tous les schémas de jeux olympiques écologiques …

Les JO 2024 : le Commissaire au Plan n’a rien à dire ?

Le Figaro, page 2 : la France se préoccupe d’une planification écologique !

« Borne installe les fondations de son chantier de planification écologique »

Le Commissaire au Plan n’a rien à dire ?

On refonde, on refonde tous azimuts sans éprouver le besoin d’éclairer une voie bien incertaine grâce aux travaux du commissariat au Plan !

Jean Pierre et Marie Christine Renaud  Tous droits réservés

Les Contradictions de Madagascar !

Famine au Sud et Iles Éparses ?

Le Chef de l’État va se balader sur la planète en multipliant images et promesses.

Il se rend à l’Assemblée Générale de l’ONU pour plaider le retour des Iles Éparses dans les Eaux Malgaches.

Pourquoi pas ? Sauf qu’il n’aura pas les moyens de les gérer !

Son gouvernement a manifesté, et cela continue, une incurie manifeste pour venir au secours des habitants du Sud et lutter contre la famine.

Comme d’habitude, il fait appel à l’étranger, au PAM, le Programme Alimentaire Mondial, une véritable institution dans la Grande Ile.

Souvenir ancien de voyage : dans le  Sud, région de Fort Dauphin, le représentant PAM, vivait dans une résidence qui valait bien celle des administrateurs de la France d’Outre Mer du temps jadis.

Alors que le pays dispose de réelles richesses, la première étant celle de ses habitants !

Jean Pierre Renaud   Tous droits réservés

Le Centrisme serait-il obsolète ?

Bayrou, candidat en 2027 ou Non ? ils ne pensent tous qu’à ça !

On se demande bien pourquoi.

Bayrou, Politicien madré ? Oracle des Pyrénées ?

« On ne sait pas ce qu’il peut se passer » aurait-il dit !

A titre personnel, je pense qu’avec le ras-le bol des Français, la chienlit dans tout le pays, ce gouvernement ne fera pas long feu.

Gare à la dernière goutte de carburant qui risque de faire déborder le vase ! 

&

Macron et Bayrou auraient mangé des palombes à Pau… Qui a mangé l’autre ?

            Sous la Quatrième République, et dans un régime parlementaire, le centrisme était à la fête. Les différents courants du centre faisaient et défaisaient les gouvernements à un rythme rapide, moins rapide toutefois que sous la Troisième République.

            Le Parti Radical, sous toutes ses « incarnations »,  y jouait un rôle clé de faiseur de rois.

            Avec de Gaulle et l’élection d’un Président de la République au suffrage universel, tout a changé, et les formations centristes n’ont pu mieux faire que de peser à la marge, de servir d’appoint, d’endosser une fonction supplétive des gauches ou droites de gouvernement.

En dépit de ses déclarations, et tout au long de sa longue carrière, Bayrou, n’a joué effectivement qu’un rôle « supplétif ».

Quel est son bilan politique ? Il serait blanc comme neige dans la chienlit du pays ? Agressions, meurtres, coups de couteau, violences, appels au meurtre… dans beaucoup de nos villes et villages : l’insécurité presque partout ! 

Peut-il être fier de son ralliement de supplétif à Macron en 2017 et en 2022 ? Rien n’est moins sûr !

Avec la Cinquième, le centrisme n’a jamais joué qu’un rôle secondaire.  

C’est grâce au Modem que Macron a pu être élu en 2017, grâce à un réseau d’élus locaux  utile pour lui donner un crédit démocratique.

Au fur et à mesure des années de mondialisation, et d’immigration non contrôlée, le corps électoral a changé de  nature, s’est radicalisé vers la droite, d’autant plus que les relations avec l’Union Européenne sont devenues de plus en plus compliquées, confuses, au point qu’il est quasiment impossible de savoir qui prend une  décision.

Cette évolution a entrainé une sorte de vide politique favorable aux courants politiques qui militent pour un retour aux racines.

Dans l’état actuel de nos institutions, c’est un rôle « supplétif » qui est assigné au centrisme.

          Jean Pierre Renaud    Tous droits  réservés

Octobre 2022 – Alger Paris-le Silence des ministres de la République Française…

Et ils étaient forts nombreux…

Un silence très étrange, qui n’a rien à voir avec le silence des moines assassinés de Tibhirine en 1996.

Silence on tourne ! Quoi ?

Très étrange ce silence, alors que les ministres de l’ère Macron nous avaient  habitués à un bavardage politique presque quotidien… !

 A qui va occuper le plus les petites ou les grandes lucarnes… !

Le Maire ou Darmanin, n’êtes-vous pas frustrés par cette consigne de « motus et bouche cousue » ?

Jean Pierre Renaud

Echos du Jour

Octobre 2022

Poutine, Un Revenant de la Russie Stalinienne !

Aujourd’hui Chantre Colonialiste du XXIème ?

Il est vrai que la Russie fit partie du lot des grands impérialistes des siècles passés.

Aux yeux d’un citoyen assez bien informé des impérialismes des XIXème et XXème siècles, les discours tonitruants d’un ancien spécimen du Politburo, sur la Place Rouge, sonnaient archi-faux !

       Il ne faut quand même pas prendre les Occidentaux, et même les Russes,  pour des cons !

         Les citoyens de Saint Pétersbourg (Leningrad) sont-ils fiers de cet enfant du pays, le nouveau Tyran ?

         Notre monde est à nouveau bien malade. Nos parents auraient classé Poutine dans la catégorie Assassin !

France

Les Réseaux sociaux ? Progrès ou Poison social et politique? L’anarchie en mouvement ?

Il est tout de même curieux que les partis politiques, et le Parlement ne se soient pas encore saisis du dossier de la régulation civique des réseaux sociaux. Depuis des années, n’importe qui peut raconter ou     montrer n’importe quoi, grâce aux réseaux sociaux, nouveau pouvoir dans nos sociétés, en concurrence avec les autres pouvoirs des institutions républicaines, gouvernement, assemblées, et presse….

                     Pour faire moderne, le Président « Tweete » comme les autres !

                     Le pouvoir des réseaux sociaux semble écraser les autres pouvoirs institutionnels, notamment chez les jeunes.

                     Les journalistes eux-mêmes font  référence à la source « Réseaux sociaux ».

                     Silence, on tourne, mais surtout on détourne l’attention !

                     Le Conseil d’Etat vient d’engager une réflexion sur ce sujet sensible. Les belles âmes s’étonneront sans doute de voir les pouvoirs juridictionnels de France ou de l’Union prendre le pouvoir des institutions gouvernementales et parlementaires  …

                     Il est urgent que la République fixe les règles du jeu des réseaux sociaux, déclarations, sites, et contrôle !

Paris, ou le Panier des crabes politiques communicants ?

Hidalgo a-r-elle une équipe politique représentative ?  Non !

                      Pour de multiples raisons ! Les élections du Covid en 2021 ? La perte de crédit du Parti Socialiste ! Existe-t-il encore ?

                     Est-elle elle-même représentative ? Rien n’est moins sûr avec le score ridicule qui fut le sien aux Présidentielles !

                     Comme je l’ai expliqué dans une analyse récente sur les institutions parisiennes, les élus parisiens bénéficient d’un privilège politique né de l’invasion de la société de communication tous azimuts au niveau national et international, un privilège qui les a installé dans un système d’abus de pouvoir.

                     Les polémiques politiques répétées qui agitent le microcosme parisien en sont un des symboles, en donnant la parole à des figures politiques pour le moins « originales », mais non représentatives sur le plan parisien, et encore moins national, les Bayou, Rousseau, Obono, ou Benbassa …

                     Ont-ils des racines ? La France est un drôle de pays qui prend le risque de compter des élus dans les assemblées nationales qui ont plusieurs nationalités : quelles nations représentent-ils ?

Extrême droite ou extrême gauche ?

Dans notre pays, les « experts » continuent à classer les électeurs en fonction de critères obsolètes, comme si la France n’avait pas changé depuis 1945 ou 1960.

                     Quoi de commun entre la France du jour, ouverte au monde, prête à accueillir la terre entière et celle des années 70 et 80 ? Alors que nos villes et nos villages n’avaient pas encore été confrontés à des populations « étrangères » de culture « étrangère », ou religieuse ?

                     Résultat : notre pays attache de plus en plus d’importance à son identité, à ses racines, à son mode de vie traditionnel.

                     Résultat : notre pays va de plus en plus facilement vers des formations politiques qui incarnent ces valeurs, qui disposent d’une colonne vertébrale, d’une hiérarchie de valeurs et d’objectifs, et pas d’un n’importe quoi, au gré des vents ou des modes.

                     A titre d’exemple, le Président que vous connaissez a fait un choix « disruptif », comme il les aime en confiant notre éducation nationale à un Français d’origine sénégalaise très sensible à la culture américaine, à laquelle il a été confronté en sa qualité d’étudiant, en oubliant peut-être que la ségrégation sévissait encore aux Etats Unis dans les années 60.

                     Dans le livre « La Condition Noire », il faisait l’impasse statistique sur les années postérieures à 1980, période à partir desquelles l’immigration a beaucoup augmenté, en changeant la donne politique.

                     Dans l’Union Européenne, les scrutins récents montrent que la population rallie de plus en plus les rives des partis identitaires, en France comme ailleurs.

                     Au risque de choquer les âmes sensibles, et face aux Extrêmes Gauche de tout poil, le Rassemblement National fait de plus en plus figure de parti modéré en comparaison des autres formations politiques qui proposent des options on ne peut plus fades dans la décomposition politique du pays.

                     La plupart des « Experts » classent ces formations sous le critère « populiste », alors qu’il s’agit tout simplement du peuple.

Les mèches révolutionnaires de  Macron !

                     Chacune de nos belles provinces se  verra attribuer un lot de demandeurs d’asile, faute pour lui et ses gouvernements  successifs d’avoir eu ou d’avoir le courage de faire enfin le ménage dans les flux migratoires !

                     Un de mes vieux amis bon connaisseur du sujet et de l’étranger me confiait « Macron n’est-il pas devenu fou ? ».

Jean Pierre et Marie Christine Renaud     Tous droits réservés

Poutine, le Maître Chanteur !

Je fais joujou avec mes armes nucléaires…

Poutine, Raspoutine…

Au fur et à mesure des années, j’ai publié quelques chroniques de critique de ce personnage hors du temps, en 2011, en 2013, en 2014, en 2015, en particulier avec la Crimée, le Mistral, et aujourd’hui avec l’invasion de l’Ukraine.

 La Russie de Poutine n’est pas très éloignée de la Russie décrite par le Marquis de Custine dans ses « Lettres de Russie ».

Dans leur quatrième de couverture, les Editions Folio (1975) écrivaient à l’époque de la Guerre Froide :

« …Best-seller tombé dans l’oubli et redécouvert en URSS par l’édition clandestine et en Occident au moment de la guerre froide, « La Russie en 1839 » a, si l’on veut comprendre celle d’aujourd’hui, la même importance que pour les Etats-Unis « La Démocratie en Amérique de Tocqueville… »

Deux extraits de ce livre pour tenter de comprendre la Russie profonde, celle du jour, qui n’a pas encore réussi, semble-t-il, à choisir entre l’est et l’ouest, entre la liberté et le servage !

« Ce n’est pas d’aujourd’hui que les étrangers s’étonnent de l’amour de ce peuple pour son esclavage : vous allez lire un extrait de la correspondance du baron d’Herberstein, ambassadeur de l’empereur Maximilien, père de Charles V, près du czar Vassili Iwanowitch. J’en ai la mémoire fraiche, car j’ai trouvé ce passage dans Karamsin, que je lisais hier sur le bateau à vapeur. Le volume qui le contient a échappé à la police dans la poche de mon manteau de voyage, les espions les plus fins ne le sont jamais assez ; je vous ai dit qu’on n’a point fouillé ma personne.

Si les russes savaient tout ce que des lecteurs un peu attentifs peuvent apprendre de l’historien flatteur  dont ils se glorifient, et que les étrangers ne consultent pourtant qu’avec une extrême défiance, à cause de sa partialité de courtisan, ils le prendraient en haine, et, se repentant d’avoir cédé à la manie des lumières, dont l’Europe moderne est possédée, ils supplieraient l’empereur de défendre la lecture de tous les  historiens de la Russie, Karamsin à leur tête, afin de laisser le passé dans les ténèbres également favorables au repos du despote et à la félicité des sujets qui ne sont jamais si à plaindre que lorsqu’on les plaint. Les pauvres gens se croiraient heureux si nous autres étrangers nous ne les qualifions imprudemment de victimes. Le bon ordre et l’obéissance, les deux divinités de la police et de la nation russes, exigent, ce me semble, ce dernier sacrifice.

« Voici ce qu’écrivait Herbertstein en se récriant sur le despotisme du monarque russe : « Il (le czar) dit et tout est fait : la vie, la fortune des laïques et du clergé, des seigneurs et des citoyens, tout dépend de sa volonté suprême. Il ignore la contradiction, et tout en lui semble juste, comme dans la Divinité ; car les Russes sont persuadés que le grand prince est l’exécuteur des décrets célestes : ainsi l’ont voulu Dieu et le Prince, Dieu et le Prince le savent, telles sont les locutions ordinaires, parmi eux, rien n’égale leur zèle pour son service ; un de ses principaux officiers, vieillard à cheveux blancs  et autrefois ambassadeur en Espagne, vint à notre rencontre lorsque nous entrâmes dans Moscou ; il courait à cheval, et s’agitait comme un jeune homme, la sueur découlait de son visage, et comme je lui en témoignais ma surprise : «  Ah monsieur le baron, me répondit-il tout haut, nous servons notre Monarque d’une tout autre façon que vous. »

«  J’ignore si c’est le caractère de la nation russe qui a formé de tels  autocrates,  ou bien si les autocrates eux-mêmes  ont donné ce caractère à la nation .»

« Cette lettre écrite depuis près de trois siècles vous peint les Russes d’alors, absolument tels que je vois les Russes d’aujourd’hui.  A l’instar de l’ambassadeur Maximilien, je me demande encore si c’est le caractère de la nation qui a fait l’autocratie, ou l’autocratie qui a fait le caractère russe, et je ne puis résoudre la question non plus que ne le pouvait le diplomate allemand. »

(Pages 86,87)

Autre extrait :

«… Ce qu’on voit du premier coup d’œil en entrant au pays des Russes, c’est que la société telle qu’elle est arrangée par eux ne peut servir qu’à leur usage : il faut être russe pour vivre en Russie : et pourtant en apparence tout s’y passe comme ailleurs il n’y a de différence que dans le fond des choses.

…Un peuple sans liberté a des instincts, il n’a pas de sentiments ; ces instincts se manifestent souvent de manière inopportune et peu délicate : les empereurs de Russie doivent être excédés de soumission ; parfois l’encens fatigue l’idole. A la vérité ce culte admet des entractes terribles. Le gouvernement russe est une monarchie absolue, tempérée par l’assassinat ; or quand le prince tremble, il ne s’ennuie plus ; il vit donc entre la terreur et le dégoût.

Si l’orgueil du despote veut des esclaves, l’homme cherche des semblables : mais un Czar n’a point de semblables ; l’étiquette et la jalousie font à l’envi la garde autour de son cœur solitaire ; il est à plaindre plus encore que ne l’est son peuple, surtout s’il vaut quelque chose… » (page 106)

Les folles initiatives criminelles de l’ancien officier du KGB, ses déclarations délirantes, comme celles de Lavrov à l’ONU, semblent loin des préoccupations des Russes de notre siècle.

Il s’agit d’une guerre de conquête et non « d’une opération spéciale ! Spéciale ? Vraiment ? Très spéciale !

Retour vers le goulag et un retour historique vers le servage ?

La mobilisation « partielle » des jeunes russes et leur exil massif vers l’étranger ? Le refus du servage sous l’emblème du livre de Kravchenko «  J’ai choisi la liberté », en 1946.

Dernier avatar : la singerie démocratique des référendums organisés dans les territoires occupés de l’est de l’Ukraine ! Avec un Poutine qui ridiculise cette démocratie bidon !

Jean Pierre Renaud

Cérémonie du Souvenir 2022

Une contribution

Souvenir d’une enfance dans la guerre

Noël 1942

Aujourd’hui, 18 septembre 2022, cérémonie du souvenir en l’honneur des Justes qui, pendant la dernière guerre mondiale ont sauvé des juifs, enfants ou adultes, que les allemands exterminaient dans les camps de concentration.

Ma famille a été  confrontée à l’Occupation. En 1944, mes frères, l’un âgé de 17 ans, l’autre de 19 ans, une sœur âgée de 16 ans, ont fait de la Résistance.

La Paroisse de Montbéliard, notre deuxième famille, joua un rôle important d’animation de la Résistance dans le Pays de Montbéliard.

J’ai déjà, dans le passé, rappelé le souvenir d’un jeune séminariste, Robert Cuenot, ami de la famille, fusillé en 1944, au Fort Hatry

Montbéliard. A Noël, 1942, Souvenir d’un enfant de chœur

« En 1942 fut imposé aux juifs le port de l’étoile jaune. A Noël, la messe de minuit fut avancée à 18 heures. Assistance massive, dans laquelle bon nombre d’Allemands en uniforme. Selon la coutume, au début de la célébration, les enfants de chœur vont en procession porter l’Enfant Jésus à la crècheoù sont déjà installés les autres personnages. L’Enfant Jésus – de  30 à 40 cm- traverse toute la foule émue jusqu’aux larmes : il porte l’étoile jaune ! Et dans la crèche, Joseph et Marie portent également l’étoile jaune. L’affaire n’eut pas de suite, mais cette trouvaille d’un humour tragique a profondément  marqué l’assistance. »

(L’Abbé Flory –Joseph Ball, page 211)

Jean Pierre Renaud