Le Mali et la France! Nomades Touareg contre paysans africains à Tombouctou, une histoire qui se répète?

Le Mali et la France !

Nomades Touareg contre paysans africains à Tombouctou, une histoire qui se répète ?

Retour sur notre histoire coloniale avec en 1894, la prise de Tombouctou et le désastre militaire deTacoubao (77 morts dont onze officiers)

Complément historique à la chronique du 14 avril 2012 sur ce blog

            La conquête du Soudan, en gros le Mali actuel, est à mettre au compte des aventures coloniales de la Troisième République, d’une politique confuse, sans qu’on sache le plus souvent quels furent les motifs de ces conquêtes, nouveaux marchés, propagation d’une civilisation dite supérieure, évangélisation, volonté de puissance après la défaite de 1870, ainsi que le notait le grand historien colonial Henri Brunschwig, ou tout simplement fruit des initiatives d’acteurs politiques, militaires ou économiques, dont les initiatives heureuses ou malheureuses furent entérinées par le pouvoir politique.

            Car ces initiatives d’acteurs du terrain, ou des gouvernements, ce qu’on a appelé « le fait accompli » colonial furent nombreuses, et c’est cette problématique coloniale qui a fait l’objet de recherches historiques de ma part en ce qui concerne, la conquête du Soudan, du Tonkin, de Madagascar, et de Fachoda : à savoir si la conquête procédait du fait accompli d’un officier des troupes coloniales, d’un gouverneur, ou tout simplement d’un ministre des Colonies qui s’abstenait de donner des instructions, ou en donnait d’ambiguës, ou entérinait le fait accompli d’un acteur de terrain. (1)

            Il se trouve que dans le cas du Soudan, et notamment de la conquête du Haut Niger, ce que j’ai appelé « une conquête en cachette », l’histoire fait ressortir un cocktail de faits accomplis aussi bien au niveau des ministres que des officiers exécutants sur le terrain, et notamment le rôle du colonel Archinard, sorte de proconsul au petit pied, en particulier dans les épisodes qui concernent la conquête de Ségou et de Tombouctou, entre 1885 et 1895, analysés dans la partie intitulée « Cap sur Tombouctou »

     A partir du moment où le ministre entérinait un fait accompli, il l’assumait complètement.

     A la séance de la Chambre du 4 mars 1895le député Le Hérissé stigmatisait la façon de procéder du gouvernement et corroborait l’analyse d’Archinard :

    « Si nos gouvernants avaient eu alors l’intention de ne pas marcher sur Tombouctou, si le sous secrétariat d’Etat avait eu la volonté de dire aux militaires du Soudan : vous n’irez pas plus loin ; il aurait pu télégraphier au colonel Combes : arrêtez- vous, n’allez pas au-delà de Djenné et de Ségou.

  Au lieu de cela, au lieu de donner des ordres nets et précis, que fait le Gouvernement ? Il envoie au colonel supérieur, le 7 août 1893, une dépêche conçue dans des termes les plus vagues et les plus insignifiants :

               Soyez très prudents, n’écoutez les ouvertures que si elles vous paraissent sérieuses ;

               Dans le langage habituel du ministère des Colonies, cela signifiait : allez faites ce que vous pourrez ; réussissez, nous serons avec vous ; et si vous ne réussissez pas, nous vous blâmerons et vous désavouerons. »

                Il est vrai qu’il existait dans l’exercice du commandement de l’époque une grande inertie, liée aux conditions de transmission des ordres et des comptes rendus, aux conditions de transport des hommes et de leurs approvisionnements.

               Succès ou échecs dépendaient beaucoup de la clarté et de la pertinence de la communication politique et militaire d’engagement de la campagne.

               Une fois le coup parti, les ministres n’avaient plus qu’à former le vœu que tout se passe bien.

               L’analyse du qui faisait quoi à Paris ou dans les territoires à conquérir, à la fois dans la communication des ordres et dans les comptes rendus, dans les différents contextes techniques de la communication matérielle des époques considérées était au cœur des recherches du livre cité.

               On rapporte qu’après avoir donné ses ordres, le général Moltke, partait à la pêche à la mouche (Guerre franco-prussienne de 1870).

             Pendant la guerre 1914-1918, et la deuxième guerre mondiale,  les commandements civils et militaires continuèrent à être confrontés à ce type de situation.

               Les ministres de la Marine et des Colonies pouvaient d’autant plus aller pêcher à la ligne que la conquête du Soudan s’effectuait en cachette du Parlement et de la presse, ce qui ne fut pas du tout le cas de la conquête du Tonkin et de Madagascar.

               Entre 1880 et 1895, la France partit successivement à la conquête du Sénégal, du Haut Sénégal, puis du Niger et de son bassin, avec  des étapes à Kayes, Bamako, Ségou, et enfin Tombouctou.

               Avec leurs nouvelles canonnières remontées à Koulikouro, sur le fleuve Niger, parce qu’elles y avaient été transportées en pièces détachées, quelques officiers de marine prirent l’initiative de se lancer à la conquête de Tombouctou, encouragés ou couverts par Archinard, dont un des rêves était effectivement la prise de Tombouctou, encore considérée à l’époque comme une ville mystérieuse.

               Pour résumer, un officier de marine, le lieutenant Boiteux,  débarqua à Tombouctou, fut pris pour cible par un parti touareg, une colonne, en pirogue, vint à son secours, sous les ordres du lieutenant- colonel Bonnier, et après avoir débarqué se fit surprendre au bivouac par un parti Touareg, le 15 janvier 1894, à Toucabao.

               Bilan : 77 morts dont onze officiers, deux sous-officiers, et 64 tirailleurs.

               Noter qu’une autre colonne commandée par le colonel Joffre, le Joffre devenu célèbre, devait atteindre la ville mystérieuse après le désastre.

               La morale de cette histoire ?

               Et tout cela, dans quel but ? Pour faire cocorico à Tombouctou ou pour trouver un « Eldorado » qui n’y existait pas. Paul Doumer (2) posa plus tard la bonne question :

                « Pourquoi étions- nous allés à Tombouctou ? »

               Il est évident que la crise actuelle du Mali et l’occupation du nord du pays par des partis arabes et Touareg reproduit une problématique locale de conflits permanents et récurrents entre tribus Touareg et peuples paysans du bassin du Niger, avec une extension géographique et politique moderne liée aux initiatives des groupes terroristes d’Al Quaida, mais est-ce que le fond du problème n’est pas celui de l’incapacité des gouvernements du Mali à prendre en compte les aspirations politiques des tribus Touareg, dont la culture a toujours été fortement enracinée et leur fierté proverbiale?

               Avec aussi une problématique historique de conflits entre peuples maures, bambaras, ou malinkés.

               En précisant qu’avant que la France ne vienne y faire une longue « incursion » coloniale, de l’ordre de soixante ans, le bassin du Niger a connu un certain nombre d’empires islamiques puissants, notamment au XIXème siècle, « L’Empire Peul du Macina » (1818- 1853),  celui de Cheikou Amadou, à Hamdallay, ou ceux des El Hadj Omar, Ahmadou, ou Samory.

               Et en indiquant enfin que les frontières de l’Etat actuel du Mali sont celles que la communauté internationale a entérinées lors de l’indépendance des anciennes colonies françaises d’Afrique.

               Jean Pierre Renaud

(1)  «  Le vent des mots, le vent des maux, le vent du large – Rôle de la communication et des communications dans les conquêtes coloniales de la France (1870-1900) » (prix de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer)  editionsjpr.com

(2)  Paul Doumer : homme politique de la Troisième République, franc-maçon et radical, gouverneur général  de l’Indochine (1896-1902), plusieurs fois ministre, président du Sénat (1927), Président de la République (1931), assassiné en 1932. Quatre de ses fils furent tués pendant la première guerre mondiale (1914-1918)

« Les tabous de l’outre-mer français » Suite N°1- la folie ou les folies de la République Française et de ses gouvernements!

« Les tabous de l’outre-mer français »

Suite N°1 de la chronique du 29 octobre 2012 sur ce même blog

La ou les folies de la République Française !

Et de ses gouvernements !

            Dans le journal le Monde du 8 novembre 2012, page 21, sous le titre

« Outre-mer : le coût de la niche fiscale sur les logements a explosé en 2012

65% des bénéficiaires du dispositif se situent parmi le 1% des Français les plus riches. » :

            « … Ceux-là en retirent un avantage moyen de 38 656 euros »

            Et par ailleurs, « de 25 à 34 millions d’euros seraient captés chaque année par les cabinets de conseil en défiscalisation »

            Indiquons que cet avantage fiscal tout à fait exorbitant, cette « niche » a pour but d’accroître le parc du logement social outre-mer, mais il fallait faire autrement !

            Coût estimé de la « niche » : de l’ordre de 260 millions d’euros !

« L’Islam à la Française » « Enquête » John R.Bowen – Lecture critique: 2ème Partie

« L’Islam à la Française »

« Enquête »

John R.Bowen

2ème partie

Réflexions, objections, et questions

            Il s’agit d’un livre savant, difficile à lire, même lorsque l’on a un petit vernis de culture islamique, et le lecteur serait sans doute heureux d’avoir à sa disposition un petit glossaire des mots et concepts de la religion musulmane qui sont utilisés par l’auteur.

            Ma lecture critique repose sur deux postulats :

1 – que ma lecture ait bien résumé l’image représentative que le livre propose de l’Islam à la Française, et donc que j’ai bien interprété le texte.

2 – que l’enquête de M.Bowen soit représentative des réalités musulmanes françaises, et donc, que la façon dont il en rend compte soit la plus objective possible.

Cette enquête est basée avant tout sur les interviews de ceux que l’auteur appelle les « savants », dont la définition est le plus souvent imprécise.

            A la lecture, il est quelquefois possible d’avoir l’impression que le discours Bowen est un plaidoyer en faveur  de tous les chemins possibles d’une « convergence » entre l’Islam et la République Française.

Un face à face entre Islam et République, sur un pied d’égalité ?

            Une des formules utilisées par l’auteur est assez significative à cet égard :

            «  Négocier d’un champ de légitimité à l’autre » (page 289)

            L’auteur analyse la situation de l’Islam en France en le mettant sur un pied d’égalité avec la République Française, une sorte de face à face, alors que pour revenir à la lettre et à l’esprit d’une des « Pensées » de Pascal, le débat se situe entre deux « ordres » différents, le religieux, et le républicain.

                        A la fin de son livre, l’auteur écrit :

            « Ces développements et ces convergences délimitent les contours empiriques d’une réponse affirmative à la question : l’Islam peut-il être français ? D’un côté comme de l’autre, le défi à relever implique d’embrasser plus largement le pluralisme et le pragmatisme, même si cette démarche emprunte des chemins assez différents. » (page 360)

            En notant que « de nouvelles institutions islamiques innovantes » existeraient bien, l’auteur écrit :

            « A l’inverse, le défi pour la France est de trouver comment théoriser, dans le droit, la politique et la vie sociale réelle qui est celle d’un pluralisme des valeurs. » (page 360)

            Il parait tout de même difficile de parer cette démonstration du concept de pluralisme, alors que c’est précisément la loi de 1905 qui organise et sécurise le pluralisme religieux, à la condition sine qua non que chacun des partenaires reste dans son « ordre », et qu’aucune des religions, les anciennes en France, et la nouvelle, ne veuille s’ériger en contre-pouvoir.

            Il s’agirait donc de « théoriser », dans le cas présent, une relation de normes qui ne sont pas celles  de la République ?

            Une analyse non pertinente

            Une autre critique de base porte sur la description des relations entre l’Islam et les institutions de la République, une description qui semble tout à fait inappropriée.

            La laïcité est au cœur du débat, de même que la chronologie de « l’irruption de l’Islam dans l’espace public français ». (page 37)

            L’auteur fait une curieuse lecture de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, à propos des « Associations religieuses, un frein à l’intégration ? » :

            « Tout au long du XIXème siècle, l’Etat a ainsi progressivement permis à certains types d’entités collectives d’agir selon leurs intérêts : en effet, l’Etat avait fini par admettre qu‘il valait mieux déléguer aux guildes la supervision de la production de pain, que d’avoir à affronter le mécontentement populaire devant des miches rongées aux vers, ou qu’il était préférable d’autoriser quelques syndicats de travailleurs plutôt que de subir des grèves sauvages, de sorte qu’à partir de 1901, on accorda aux citoyens un droit général à faire enregistrer des associations, et que la loi de 1905 était principalement destinée à remettre les Eglises entre les mains des citoyens. » (Page 331)

            N’importe que citoyen français doté d’une petite culture historique ne pourra s’empêcher d’interpréter cette lecture de notre histoire, comme réductrice et fausse, comme si la France n’avait pas connu, sous la monarchie, la confusion entre le pouvoir religieux et le pouvoir civil, le roi fils de Dieu, et comme si la loi de 1905, n’était pas venue sanctionner un long combat pour qu’enfin, l’adage évangélique célèbre « Remets à César ce qui est à César, et ce qui est à Dieu à Dieu », soit enfin une réalité dans la République.

            Un parallélisme historique contestable entre les religions existant aujourd’hui en France.

            Le débat dont fait état l’auteur sur les priorités et les valeurs, et sur la place de la laïcité dans les pages 344, 356, et 359, laisse à penser que ce débat est ouvert, et donc que la France peut trouver des « convergences », c’est-à-dire des accommodements avec certaines exigences de l’Islam, certains de ses rituels.

            L’auteur pose la question « La laïcité doit primer ? » (page 344)

            L’auteur  évoque successivement plusieurs dossiers sensibles tels que l’apostasie (quitter l’Islam), le voile, le mariage, la burqa, et met en cause l’attitude des pouvoirs publics à l’égard de signes ou de rituels religieux compatibles, d’après lui, avec le pluralisme français, en prônant une fois de plus les « convergences » possibles.

Il est tout aussi difficile de suivre le raisonnement de l’auteur lorsqu’il met sur le même plan une « église » musulmane qui n’existe pas, en tant qu’institution comparable à celle des autres religions, et les autres, de même qu’il fait l’impasse sur la chronologie française de ces religions.

La religion musulmane est un fait historique récent, et elle a pris de l’importance au cours des vingt dernières années, notamment avec les flux migratoires venus d’Afrique, et nombreux ont été les Français, non issus de cette immigration, qui ont fait la découverte des pratiques de cette religion nouvelle.

Et à cet égard, les chiffres des espaces de prière que l’auteur cite, en apportent la démonstration, alors que leur ouverture, comme indiqué, n’a pas été toujours aisée : 500, en 1985, 1 279 en 1992, 1 600, en 2010. (page 62)

Une fois esquissées les critiques qui nous paraissent les plus centrales, examinons les éléments de la démonstration que propose M.Bowen, en suivant le cours de son discours.

Itinéraires musulmans

L’auteur décrit toute une série d’itinéraires de musulmans « dont les questions portent avant sur la façon de vivre dans une société laïque, comment pratiquer sa foi, travailler ou se marier en l’absence d’institutions islamiques. » (page 20)

 Des questions qui portent donc sur la compatibilité concrète, sociale, civile, juridique d’une religion pratiquée avec les  institutions républicaines, une compatibilité souvent malaisée que tentent de faciliter ceux que l’auteur appelle « les innovateurs religieux musulmans » qui essaient de « façonner le paysage de l’Islam Français ».

« Le défi pour les uns et les autres allait donc être de construire un savoir islamique qui soit à la fois légitime en termes transnationaux et pertinent en France. » (page 52)

Mais avec quelles « Autorités » ?

« Qui donc sont ces gens qui se sont donné le rôle d’autorités religieuses  pour les musulmans de France ? »  (page 52)

Et c’est effectivement une des difficultés du problème, de même que des pratiques religieuses de type collectif et des interdits inconnus jusque-là, qui paraissent avoir la primauté dans ce type de vécu religieux.

Les observations de l’auteur quant à la particularité d’après laquelle l’héritage colonial, avant tout celui de l’Algérie, lequel mériterait à lui seul, d’être explicité, éclairerait la façon dont les pouvoirs publics abordent le sujet, paraissent  d’autant moins pertinentes que dans les pays musulmans les autres religions ne bénéficient pas du « pluralisme » d’expression  que recommande l’auteur pour la France.

Des convergences d’autant plus difficiles à trouver et à définir que la description des « Espaces et lieux de l’Islam  en France » donne une impression de grand désordre religieux, à la fois dans leur organisation et leur animation, l’ensemble de ces lieux de prière gravitant toutefois dans l’orbite mondiale de « l’umma », la communauté musulmane du monde, plus que dans celle des différents pays concernés par la nouvelle religion.

En ce qui concerne les mosquées, le titre même du chapitre 3 « Des mosquées tournées vers le monde extérieur » soulève des interrogations, le caractère récent de l’enracinement de l’Islam en France expliquant évidemment la prédominance de cette relation étrangère, avec une majorité de « leaders islamiques » jeunes, qui ne sont pas nés en France. (page 88)

L’auteur note : « Par nature, l’enseignement et le culte islamiques en France continuent donc de fonctionner à une échelle mondiale. » (page 92)

Par nature ? S’agit-il d’un des principes fondateurs de l’Islam à la Française ?

Une impression de désordre aussi, dans l’analyse de l’effort, tout à fait méritoire que relate le chapitre « Donner forme à un savoir adapté à la France ».

A lire les pages d’enquête du sujet, le lecteur en retire l’impression que tout est possible, selon les interprétations qui sont données du Coran, de ses versets, des hadiths, – les paroles et actes du Prophète- , des grandes traditions sunnite ou chiite, des avis des imams, et aujourd’hui de l’Islam des sites internet, à la condition toutefois qu’une partie des « savants » trouve un chemin de convergence entre prescription religieuse et conduite de la vie quotidienne.

Car le quotidien est un problème en soi, la prière, les ablutions, la nourriture, et tout ce qui touche au statut des personnes, compatible ou non avec nos lois républicaines.

Dans la troisième partie, l’auteur traite longuement de ces sujets de « friction ».

Les « innovateurs » recherchent les voies d’une convergence entre deux ordres de normes qui ne sont pas toujours compatibles, en s’inspirant des « finalités » de l’Islam, mais à lire les pages qui leur sont consacrées, leur tâche ne parait ni facile, ni concluante.

L’auteur ne masque d’ailleurs pas les difficultés rencontrées pour avancer des solutions.

« Les jeunes générations, ceux qui sont nés ici, ils ne connaissent pas leur propre langue, ni leur propre culture, et ils ne pourraient en aucun cas retourner vivre dans leur pays d’origine. » (page 131)

Et plus loin :

« Ici se révèle une ligne de fracture majeure, entre, d’un côté, la poursuite d’une voie islamique sur le sol français, et de l’autre la volonté de devenir partie intégrante de la France. ! » (page 141)

Les écoles ? Mêmes interrogations ! Et autre challenge !

Le titre de ce chapitre 5 est tout à fait curieux : « Comment les écoles se démarquent les unes des autres » et la lecture des premières lignes donne un cours étrange à cette enquête.

L’auteur évoque à ce sujet, de la part de leurs créateurs ou animateurs, « un créneau à occuper », « une niche particulière sur la marché de l’éducation musulmane par le biais d’une interprétation spécifique de la connaissance islamique ». (page 163).

Heureusement, le corps du sujet ne se résume pas à cela, mais on voit bien qu’il n’est pas facile dans notre pays de vouloir ériger un réseau d’écoles musulmanes, en respectant à la fois les normes de l’école républicaine et celles des finalités premières de l’Islam :

« Les six « finalités » (magasid)  qui sous-tendent et éclairent les interdictions, la préservation de la religion, de l’âme, de la raison, de la procréation, des biens et de l’honneur, c’est-à-dire les cinq principes proposés par al-Shatibi, plus l’honneur, un ajout d’al-Qaradawi.. » (page 173)

A lire cette analyse, le développement récent, il est nécessaire de le souligner, d’un réseau d’écoles musulmanes, rencontre de grandes difficultés, pour plusieurs raisons, dont celle de pas avoir encore réussi à résoudre certaines contradictions dans l’enseignement lui-même.

L’auteur note en effet : « Des écoles musulmanes, des instituts, des centres de formation, et même des camps d’été, tentent de résoudre la quadrature du cercle en conciliant l’intégration sociale et l’intégrité religieuse. » (page 198)

Et le même auteur de poser dans le chapitre 6 la question clé : « Une école islamique peut-elle être républicaine ? » 

La réponse de M. Bowen est affirmative, au moins dans l’exemple qu’il cite.

Son analyse du cas de l’Ecole de la Réussite à Aubervilliers montre qu’une école musulmane peut, à l’exemple d’une école catholique, entrer dans le cadre républicain en mettant en œuvre le programme national de l’enseignement, mais avec toutes les difficultés qu’il y a à enseigner un programme laïc dans une école islamique, notamment quand il s’agit de traiter de l’homosexualité, de l’égalité des sexes, de la théorie de l’évolution, des rituels quotidiens, etc….

Et l’auteur de conclure son chapitre avec une conclusion tout à fait révélatrice de toutes ces difficultés et ambigüités, avec l’observation « en le contestant » que j’ai soulignée:

«  Jusqu’à présent, nous nous sommes attachés à explorer les divers moyens employés par les acteurs publics musulmans pour créer des institutions islamiques qui utilisent (tout en le contestant) l’environnement culturel et politique français, et les chemins parcourus par les enseignants pour façonner le raisonnement islamique en fonction de ces conditions. » (page 244)

Dans la troisième partie « Débats et Controverses », l’auteur revient sur un certain nombre de sujets qui font débat au sein de la société française, musulmane ou non, avant tout des sujets de statut personnel compatible ou non avec la loi française.

Il pose la question : « Un Islam d’Europe est-il nécessaire ? » et l’intitulé même de cette question pose une autre question : un christianisme d’Afrique ou d’Asie est-il nécessaire ?

On voit immédiatement la difficulté du sujet, entre le transnational musulman, souvent venu d’ailleurs, c’est-à-dire celui de l’«umma », une communauté musulmane mondiale polarisée sur l’Arabie Saoudite, l’Iran ou le Qatar, avec son ambition d’universalité, et le national.

L’auteur examine les difficultés d’adaptation de la norme musulmane à la norme française quand il s’agit de la « Riba », – de l’emprunt d’argent – , et d’une façon générale, du « fiqh », de la ou des jurisprudences musulmanes, car leurs sources sont nombreuses.

L’auteur évoque le « mainstream » de l’Islam français, mais à le lire, il n’apparait pas clairement, même pas du tout.

Alors la façon d’exprimer les termes du débat par le titre « Négocier d’un champ de légitimité à l’autre », est de nature à surprendre même le Français le mieux intentionné.

En 2012, la République va négocier avec l’Islam dans son propre champ de légitimité ? En trouvant des « accommodements raisonnables » ? (page 356)

 En ce qui concerne le mariage, le divorce, la nourriture halal, en considérant qu’il existe une « Convergence I de l’Islam à la laïcité », les musulmans trouvant des accommodements avec les normes républicaines ?

En considérant qu’il existe une « Convergence II du droit civil aux pratiques de l’islam », c’est-à-dire en opérant un retour en arrière de la loi et de la jurisprudence française  dans le domaine de la polygamie, en arguant d’arguments de jurisprudence civile tels qu’ « un effet atténué d’ordre public » ou d’ « ordre public de proximité », en proposant une analyse du concept d’ordre public français bien réductrice.

Un plaidoyer donc pour le retour d’un certain pragmatisme dans ce domaine, et en excipant tout à fait curieusement des exemples venus d’en haut de la République française qui rapetissent très sensiblement le champ de son analyse intellectuelle.

L’auteur écrit en effet, au titre des arguments favorables, et à propos de ces efforts d’atténuation de la loi française :

« Enfin, ce genre de distinctions permet aux autorités françaises de paraître moins hypocrites sur le plan moral, dans une période où un nombre croissant de couples français ne se marient pas, et où un certain nombre des Français, en particulier les présidents successifs du pays, pratiquent une polygamie de facto. » (page 323)

Conclusion générale

 Il est difficile de proposer une conclusion générale au sujet traité, un sujet d’une grande complexité théorique et pratique, alors que la France a longtemps ignoré, dans sa vie nationale, concrète, et quotidienne,  l’existence même de l’Islam, sauf pour une minorité de Français, et pour les autres, une teinture scolaire qui mériterait d’être identifiée.

A lire l’auteur, et compte tenu de toutes les limitations que la nature même de cette enquête suppose, il existerait de nombreuses raisons d’être optimiste, quant à la capacité des musulmans de France d’entrer dans le cadre des normes républicaines,

–       en faisant confiance aux « innovateurs » d’un Islam moderne,  encore bien peu nombreux, semble-t-il, et contestés, au sein même de leur communauté religieuse.

–       en recherchant des « convergences » de finalités entre les deux registres de normes islamiques et françaises, mais nous avons relevé à ce sujet que le postulat d’un débat à égalité entre normes soulevait dès le départ un vrai problème.

A la lecture de cette enquête, supposée représentative de l’Islam à la Française,  il existerait d’autres nombreuses raisons de ne pas partager cet optimisme.

La confusion et le flottement qui entourent l’interprétation des normes musulmanes, la multiplicité des sources religieuses, souvent antagonistes entre elles.

La prédominance d’une religion concrète très rituelle, de type collectif, qui a besoin de s’exprimer, de s’extérioriser dans le domaine social, avec quelquefois un esprit conquérant, prosélyte, en ce qui concerne le voile, la nourriture, ou  le jeûne du Ramadan.

Les observateurs de la vie islamique à la française savent qu’une pression de plus en plus importante et constante s’exerce sur tous les membres de la communauté musulmane pour que le Ramadan soit respecté, ou pour que les femmes portent un voile, une pression qui n’existait pas il y a quinze ou vingt ans.

D’autres observateurs font le constat que les musulmans éprouvent une très grande difficulté à séparer le civil du religieux, comme ce fut longtemps le cas en France, quand l’église catholique exerçait son magistère sur la vie nationale.

Pessimiste, donc si l’Islam de France ne réussit pas à faire sa révolution copernicienne, c’est-à-dire à ne plus dépendre des vrais centres de décision de cette religion qui sont situés à l’étranger, ou au minimum à accepter les dispositions de la loi de 1905, sur la séparation des Eglises et de l’Etat.

Sauf à penser que l’Islam de France puisse engager sa révolution religieuse, il est à prévoir que les convergences à trouver ne soient pas aisées à trouver et à mettre en œuvre, une révolution copernicienne, très difficile à réaliser, compte tenu du mur qui sépare encore le dar el salam du dar el harb.

Pourquoi cacher que pour tout un ensemble de raisons de politique intérieure ou extérieure, les relations entre la communauté islamique et les autres communautés continueront à être délicates, ne serait-ce qu’en raison de la difficulté que l’Islam de France rencontrera pour ne pas être identifié avec un Islam extrémiste, fanatique, prêt à porter la guerre en Occident.

Toute la question est de savoir :

– si le jugement que Pascal portait, au XVème siècle,  sur cette grande religion a encore une actualité ou non. (Pensées de Pascal Article IX – La perpétuité –  articles 595 et suivants)

– ou encore, si l’Islam à la Française est  « mektoub », ce qui est écrit dans le Coran.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique ou Humour Tique ? Nouvelles des pays de la cacophonie et de la gastronomie « industrielle » à la française

     Nouvelles du pays de la cacophonie !

Citation « … Najat Vallaud Belkacem voudrait qu’on enseigne les préférences sexuelles des écrivains et des grands hommes dans les cours de français et d’histoire » (Le Figaro des samedi 27 et dimanche 28 octobre, dans « Vidalies « pas d’accord avec Vallaud-Belkacem », page 38).

            Mais alors pourquoi ne pas le demander à tous les élus (es) de nos grandes assemblées nationales ?

            Vous seriez sans doute surpris !

            Et sur le fond, en quoi l’histoire de la France et du monde en serait plus claire, et plus compréhensible ?

 Pour la porte-« parole » actuelle de la « parole » de la République Française ?

            Nouvelles du pays de la gastronomie  « industrielle » à la française ou de la démagogie politique française !

            Chirac avait promis une TVA de la restauration à 5,5 % et Sarkozy a tenu la promesse démagogique de Chirac, alors que le secteur de la restauration est depuis longtemps connu comme un des secteurs privilégiés du travail clandestin, en concurrence avec le bâtiment, et que de nos jours, beaucoup de restaurateurs ne font même plus leur cuisine eux-mêmes, mais utilisent de plus en plus des plats déjà cuisinés.

            Et comme déjà indiqué sur ce blog, les fabricants industriels de ces beaux et bons plats cuisinés se paient le luxe de délivrer, à l’occasion de grandes manifestations mondaines, des prix de bonne cuisine à la française avec le concours de grands chefs étoilés qui arborent à leur cou une belle décoration bleu blanc rouge.

            Vraiment, c’est à pleurer !        

Les tabous de l’outre-mer français, en métropole et en outre-mer

  Il est tout de même surprenant de voir des groupes de pression puissants aux intérêts antagonistes faire alliance pour faire silence sur les tabous qui empoisonnent les relations entre la métropole et l’outre-mer français.

Sur un versant, les groupes de pression  qui surfent sur une mauvaise conscience française qui existerait effectivement quant au rôle passé de la France dans l’esclavage par exemple, en omettant de dire que c’est la France qui a aboli l’esclavage en Afrique ou à Madagascar, ou en reprochant à la métropole de ne pas faire une place démocratique légitime à une communauté visible, en quête tout autant d’invisibilité, de groupes de pression toujours en verve de dénonciation d’abus et de revendication d’assistance toujours plus grande de la métropole.

Sur l’autre versant, les groupes de pression politiques ou économiques qui n’ont pas l’intention  d’abandonner leurs rentes politiques et économiques outre-mer, une complicité publique ou cachée entre grands élus d’outre-mer et de métropole, la défense active de privilèges économiques d’un certain capitalisme de type « colonial », des privilèges qui profitent tout autant à beaucoup d’habitants d’outre-mer, anciens ou récents, notamment les fonctionnaires (indexation de traitements et des retraites et congés bonifiés).

Pour ne pas citer le dossier des niches fiscales encore récemment dénoncé dans un rapport d’inspection générale, un véritable scandale à plusieurs milliards d’euros.

Pourquoi ce silence complice, ces tabous qui empoisonnent les relations entre l’outre-mer et la métropole ? Favorisé incontestablement par le désintérêt de l’opinion publique pour ce type de dossier.

Si vous analysez les chiffres de la représentation politique de l’outre-mer, vous constaterez qu’au nombre d’habitants, l’outre-mer est surreprésenté : en métropole, il faut plus du double d’électeurs pour être élu sénateur ou député, et quelques îles ne comptant que quelques milliers d’électeurs ont réussi à obtenir tel ou tel poste de sénateur ou de député.

En outre-mer, il faut de l’ordre de 67.000 voix pour être élu député, alors qu’en métropole, il en faut de l’ordre de 112.000.

La population d’outre-mer représente 2,84% de celle de la France (y compris outre-mer), alors que sa représentation est respectivement, à la Chambre, de 4,8%, et au Sénat de 6%.

Le gouvernement actuel compte 2 ministres de l’outre-mer sur 38, soit un pourcentage de l’ordre de 5%, alors que sa population représente moins de 3% de sa population, et si l’on parle diversité, cette dernière compterait 7 ministres.

Il parait donc difficile d’affirmer que l’outre-mer souffre d’un défaut de représentation, et qu’au niveau national la diversité n’y ait pas sa place, dans un système politique de discrimination positive qui ne dit pas son nom.

Que de milliards à la clé ! Des milliards qui auraient pu être mis à la disposition d’un fonds de développement social et économique de l’outre-mer, et qui auraient changé la donne dans la vie de ces territoires, à la condition aussi que les élus des deux rives aient le courage de prendre leurs responsabilités, c’est-à-dire de considérer que leur avenir n’est pas obligatoirement lié exclusivement à la métropole.

Les chiffres de la représentation politique de l’outre-mer au Parlement et au gouvernement montrent clairement qu’il revient à ses représentants d’assumer leurs responsabilités, c’est-à-dire, faire tomber tous les tabous qui empoisonnent les relations entre la métropole et l’outre-mer.

L’outre-mer peut devenir un chaudron si le gouvernement et le parlement ne prennent pas leurs responsabilités, et le fait que l’outre-mer y soit plutôt bien représenté, pour ne pas dire surreprésenté, donne l’occasion de donner une nouvelle orientation aux relations entre outre-mer et métropole.

Un chaudron potentiel dans au moins deux départements (Guyane et Mayotte) où les flux d’immigration clandestine mettront en cause, et de façon inévitable, les conditions d’accès à la nationalité française, ce qui veut dire en clair le droit du sol.

Cartes sur tables pour l’ensemble de ce dossier sensible, ce qui veut dire la création d’une commission parlementaire chargée de faire l’inventaire de ces relations et de proposer les réformes nécessaires.

A la condition que cette commission n’enterre pas les résultats de ses travaux comme cela a été le cas pour le dossier de la bi-nationalité.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique Eté 2012: Impertinence ou indépendance de la Justice? Les caricatures d’une procureure

Humeur Tique Eté 2012

Impertinence ou indépendance de la Justice ?

Les caricatures d’une procureure

            Derrière la porte d’une procureure du Parquet de Paris, oh ! combien !  « petit pois » de l’ancien président Sarkozy, étaient affichées maintes caricatures des multiples travers et mauvaises manières de notre haut personnel politique.

            Mais aussi un très beau texte de Platon sur une philosophie de la vie et de la justice toujours d’actualité!

            Au choix, quelques-unes de ces caricatures, notamment celles de Cabu :

            La première très ancienne, de Cabu, intitulée « AFFAIRES : LA JUSTICE CREUSE LES DOSSIERS », en haut du dessin, Jospin et Chirac écoutent au sol, et en dessous et de chaque côté, deux magistrats creusent au marteau piqueur, l’un, à gauche, avec dans la bulle, « HLM de Paris », l’autre, à droite, dans la bulle « MNEF »

            C’est tellement loin aujourd’hui ! Cela ne vous dira plus rien, mais dans l’affaire HLM, Chirac était au cœur du sujet, et dans l’affaire MNEF, Jospin, en compagnie de ses amis DSK, Le Guen et Cambadélis.

            La deuxième de Pétillon, intitulée « LA CHASSE AUX SANS-PAPIERS » avec le dessin de trois policiers devant une porte, et dans une bulle : « Ouvrez ! Ça n’a rien de personnel… » et dans la deuxième « On fait du chiffre »

            La troisième de Cabu, intitulée « LE COUP DE BOULE DE SARKOZY AUX MAGISTRATS » avec un dessin de Sarkozy qui donne un coup de boule à un magistrat, et dans la bulle du bas « COMME ZIDANE, J’AI L’OPINION AVEC MOI ! »

            Et enfin une dernière caricature affichée, de CABU, intitulée « LE MEDIATOR », avec un Bertrand, assis entre deux piles de rapports de santé,  habillé en vieil apothicaire, en train de manipuler une paire de ciseaux et déclarant :

            « Je préconise une bonne purge dans les rapports de santé »

            Et pour revenir sur terre, un très beau texte de Platon, oh ! combien !  d’actualité ! :

« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »

Humeur Tique: le PS à Toulouse, choc de compétitivité ou choc climatique?

Humeur Tique :

Choc de compétitivité ou choc climatique ?

 27 octobre 2012, le Congrès du Parti Socialiste à Toulouse, choc de compétitivité ou choc climatique ?

Le même jour, l’hiver arrive et l’heure d’hiver !

Quel choc !

Etranges coïncidences !

« Chevaliers du fiel » de la grande ville rose de Toulouse au travail !

Humeur Tique : France 2, le journal de 20 heures du 24 octobre 2012, « abonnés » et pub indirecte !

 Le train-train habituel du journal du soir de France 2, c’est-à-dire l’avis d’un nouveau consultant, maintenant « abonné » du journal, M.Lenglet, au demeurant compétent, mais chaque jour sur scène ?

            Au risque de lasser !

            Et chaque jour, ou presque à présent, un gros brin de téléréalité, le dossier du même journal sur le « baby clash », avec imperturbablement une pub indirecte pour tel ou tel livre qui traite du sujet.

            Une pub rémunérée ? Au profit de qui ou de quoi ?

Crimes en Corse à la Une! Pourquoi pas une enquête des deux détectives infatigables du Monde, D et D?

Humeur Tique : Crimes et Mystères en Corse ? Pourquoi pas une enquête nouvelle des deux détectives infatigables D et D du Monde ?

En suivant le fil d’Ariane !

            Ici, il ne s’agirait pas d’une enquête qui consisterait à fouiner dans les procès- verbaux d’instruction de la police ou des juges d’instruction, et de violer le fameux secret d’instruction avec la complicité des parties intéressées, sans trop bouger de son fauteuil, mais d’aller au cœur des processus de corruption et de mélange des genres entre mafias corses, entreprises, et élus de Corse ou de métropole.

            A lire les multiples avis de la gent en « logue », anthropologues, politologues, criminologues,… ou de la gent en « tant », les nombreux consultants de tout poil, on n’est guère plus avancé sur les causes de la criminalité exceptionnelle de l’île.

Ne serait-il pas plus efficace d’oser mettre au jour les complicités passives ou actives qui contribuent à entretenir un climat de violence qui ne date pas d’aujourd’hui ?

N’a-t-on pas vu dans les années 1995-1997 (gouvernement Juppé) un ministre de l’Intérieur complice d’une conférence de presse de nationalistes en cagoules et en armes ?

Cela n’a pas empêché ce ministre d’accéder à une des plus hautes fonctions juridictionnelles de la République, c’est-à-dire le Conseil Constitutionnel !

Les deux détectives infatigables du Monde continuent imperturbablement à noircir des pages sur des affaires qu’ils estiment capitales (Bettencourt), aux confins de la grande notoriété, alors que la mise au jour d’autres trafics contribuerait sans doute à améliorer, de façon beaucoup plus efficace, l’état de notre belle France.

A titre d’exemple, citons les filières de corruption corse, comme déjà indiqué, mais tout autant celles du cannabis et de la drogue, des flux d’immigration clandestine, des combines de l’outre-mer, ou de Bruxelles… ou encore les affinités électives, dans la coulisse, entre milieux d’affaires et milieux politiques, par exemple dans le cas du plan social de Sanofi, sans doute celles de son président non exécutif et des autorités politiques.

Humeur Tique politique du jour: les pioches, UMP, contrat de génération, et Education « durable »

Humeur Tique politique du jour : mauvaise, bonne pioche, et pioche durable !

UMP, Chômage des jeunes et des seniors, éducation « durable »

 Mauvaise pioche, ces primaires pour l’élection d’un Président de l’UMP, comme c’était déjà le cas pour le choix d’un candidat socialiste aux élections présidentielles !

            A quoi sert l’article 4 de la Constitution, premier alinéa «  Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage … » ?

            S’ils s’en remettent aux instituts de sondage et à l’opinion des Français pour le choix de leurs responsables !

            Et donc, s’ils n’ont même pas le courage de demander à leurs militants de choisir les chefs de leur parti, c’est-à-dire qu’ils optent pour un choix médiatique !

 Bonne pioche du gouvernement, le contrat de génération qui a l’ambition d’associer dans l’emploi, un jeune débutant et un senior en préparation de retraite, et de contribuer à lutter contre le chômage des jeunes.

            Il est à souhaiter que ce nouveau contrat redonne un espoir à une partie de notre jeunesse.

Pioche à « l’as » de l’éducation « durable »

       Il n’est pas besoin d’être un spécialiste des dossiers de l’éducation nationale pour avoir remarqué que tous les ministres qui ont défilé au ministère de l’Education Nationale ont eu pour souci d’attacher leur nom à une réforme de notre Education Nationale.

            Vous seriez sans doute surpris de constater que la mémoire des Français les a oubliés, de même que leurs réformes.

            Le ministre actuel suit les traces de ses nombreux prédécesseurs, alors que la seule réforme qui vaudrait la peine, et qui a un coût incontestable, devrait porter sur le traitement des enseignants

            D’après l’OCDE, et en comparaison de l’Allemagne, après 15 années de service, le salaire moyen dans l’enseignement primaire est de 33 359 euros en France, contre 57 005 euros en Allemagne, dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, de 35 856 euros contre 62 930 euros en Allemagne, et dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de 36 145 euros contre 68 619 euros en Allemagne.

            Cherchez l’erreur !