Echos sanitaires de l’épidémie Covid

Dans un centre hospitalier d’une de nos belles Provinces

            Depuis la date de l’obligation vaccinale pour les personnels de santé, les personnels réfractaires 1) prennent ou sont priés de prendre des congés, sans être remplacés) 2) ou obtiennent un arrêt de travail par leur médecin.

Dans tous les cas, ils ne sont pas remplacés, qu’il s’agisse des brancardiers ou des aides soignantes hospitalières ce qui ne manque pas de poser de réels problèmes de gestion, à la différence des médecins qui eux peuvent théoriquement être remplacés.

            En même temps et dans certains centres hospitaliers de province, les emplois médicaux sont confiés à des personnels qui disposent d’équivalences de diplômes, mais dont les compétences pratiques ne sont pas suffisantes comparativement aux praticiens hospitaliers plus anciens, alors qu’ils bénéficient de contrats aux tarifs exorbitants par rapport aux salaires des praticiens hospitaliers plus anciens.

D‘autant que certains ont des exigences de spécificité : ils ne peuvent ou ne veulent pas faire certains actes, revendiquent des horaires et organisent leur temps de travail dans des conditions non règlementaires quant aux heures de début et fin d’astreintes : ce qui ne manque pas de créer de grandes difficultés et de devoir transférer les charges de travail sur les autres, même si leurs contrats ne sont pas renouvelés.

Ces situations sont à la source de beaucoup de difficultés.

Par ailleurs, on a recours de plus en plus à la télétransmission de l’imagerie scanner, entraînant une augmentation importante de la dépense pendant les gardes de nuit ou de week-end.

Une garde d‘astreinte traditionnelle sur place de 18h à 8h ne dépasse jamais 150€, que plus personne de toute façon ne veut faire, parce que sous-payée par rapport au coût de la télétransmission des sociétés privées, 200 euros par nuit + 50 à 100 euros par examen…

Rappelons qu’une astreinte de 18 heures à 8 heures ne dépasse jamais 150 euros, … des pratiques qui font donc galoper les dépenses de santé.

      Un témoignage du terrain, le 14 septembre 2021

Le Scoop ! L’ENA du 14 juillet 2021

Le Président change de cap !

Un service militaire obligatoire de six mois est institué dans le cycle des études de l’ENA !

3 mois dans une école militaire !

3 mois dans un des régiments de notre force d’intervention militaire à l’étranger !

Motif de la mesure : d’après une source du renseignement secret- défense classé A 1

Il conviendrait d’éviter que la République Française ne se lance dans des aventures militaires en Libye, au Sahel, ou sur la planète avec des ministres ou des conseillers sans expérience militaire.

Jean Pierre Renaud

« Corps noirs et médecins blancs » Delphine Peiretti-Courtis « Quand les médecins classaient les hommes au service du projet colonial »

Delphine Peiretti-Courtis

« Corps noirs et médecins blancs »

« La fabrique du préjugé racial, XIXème –XXème siècles »

La Découverte 2021

Première approche de lecture critique

Dans le Figaro du 10 mai dernier Soline Roy proposait une lecture très positive, pour ne pas dire louangeuse, de l’ouvrage, sous le titre « Quand les médecins classaient les hommes au service du projet colonial ».

Delphine Peiretti-Courtis « s’est plongée dans le discours des médecins blancs qui, à la faveur du développement des colonies en Afrique, ont « observé, disséqué, mesuré et comparé » ses habitants, « dans un souci d’étalonner l’altérité ». En est né un ouvrage vertigineux sur la façon dont « la science a créé la pensée raciale que la politique a ensuite diffusée. »

L’ambition intellectuelle et historique était effectivement vertigineuse.

La thèse défendue par l’auteure apporte des éléments d’information dans les débats qui agitent actuellement en France certains milieux idéologiques et politiques, ou universitaires, avec le concours des groupes de pression décoloniaux ou racialistes, la nouvelle mode venue des USA.

Il est inutile de préciser que cette thèse porte sur des sujets de société ultrasensibles.

Le Président de la République s’est engagé et continue à s’aventurer lui-même dans ce type de débat :

  • en 2018, en manifestant une suspicion quant à la capacité de « deux hommes blancs » à choisir les mesures du programme très étoffé et très étudié que défendait Jean Louis Borloo et son groupe de travail  pour ramener les quartiers sensibles dans la République Française,
  • en décembre 2020, dans l’Express, il reconnaissait l’existence d’un « privilège blanc »,
  • en juin 2021, dans Elle, « je vois la société se racialiser progressivement » jugeant que cette « logique intersectionnelle fracture tout ». « On s’était affranchi de cette approche et voilà que l’on réessentialise les gens par la race, et ce faisant on les assigne totalement à résidence. »

« On s’était affranchi de cette approche » : qu’est-ce à dire ?

L’ouvrage en question soulève une quantité phénoménale de questions de toute nature portant sur l’histoire en général, coloniale et postcoloniale, afin de savoir s’il apporte la démonstration pertinente de la thèse qu’y défend Delphine Peiretti-Courtis quant à la responsabilité historique des « médecins blancs » dans «  la fabrique du préjugé racial au XIX-XXème »

Notre lecture critique sera publiée après l’été, mais d’ores et déjà il est possible d’ouvrir le débat sur l’ambition que représente la lecture historique du rôle des médecins blancs au cours de deux siècles dans l’immense continent africain. Ce continent ne commença à être mieux connu, sur le plan géographique seulement, qu’à la fin du XIXème siècle, avec des contextes historiques très différents.

L’ouvrage pose donc la question clé de la représentativité historique d’un tel discours, à partir des très nombreuses sources consultées par rapport aux contextes historiques innombrables rencontrés.

En ce qui concerne l’Afrique noire française, citons deux exemples de l’histoire coloniale française : dans une AOF qui n’existait pas, les troupes coloniales sont à Bamako en 1883, et la fameuse expédition de Fachoda en Afrique Equatoriale se déroula en 1897-1898.

Autre interrogation celle de la représentativité du regard médical blanc, celui des sociétés médicales parisiennes, entre autres, l’histoire d’en haut, ou celui des médecins blancs très peu nombreux qui couraient la brousse, avant 1914, et après 1918, alors que la médecine tropicale française avait pour priorité la construction d’une infrastructure médicale qui n’existait pas et la découverte de solutions, c’est-à-dire de remèdes et de vaccins, pour les maladies tropicales.

Par ailleurs et à supposer que la thèse défendue par l’auteure soit pertinente dans l’histoire « d’en haut », la question de ses effets sur l’opinion publique française ne parait pas avoir fait l’objet des analyses quantitatives utiles dans le seul vecteur mesurable que fut la presse, une bonne histoire de l’ « en bas » ?

Le même type de reproche de carence d’histoire quantitative ne ressemble-t-il pas à celui que j’ai formulé à l’encontre des ouvrages publiés sur une « culture coloniale » ou « impériale » qui aurait existé.

Les faits et les chiffres ? L’auteure cite à un moment donné le rôle de l’Achac  dans la connaissance des « zoos humains » : seul problème que j’ai soulevé, l’absence de l’histoire quantitative des effets dans la presse, et la composition humaine des populations exposées où figuraient aussi des Bretons.

Quelques semaines après l’inauguration de la fameuse Exposition Coloniale de 1931 (6 mai 1931), la Revue Illustration du 6/06/1931, numéro 4605, laquelle diffusait plus de 600 000 exemplaires, n’en faisait pas mention : une seule page de publicité, la page XIV, avec la mention « Le plus beau voyage à travers le monde », soit une page sur les 46 pages de pub en grand ou petit format de ce numéro.

Dernière question relative au système des écoles doctorantes en sciences humaines ? 

Il fut un temps où il était de bon ton, de ne pas détester les théories marxistes quand un étudiant était en quête d’un ou d’une directrice de thèse, puis ce fut la mode de 68, et il semble que de nos jours certaines écoles doctorantes rivalisent d’esprit « décolonial », suivant les modes venues de certaines universités américaines.

Le système doctorant des sciences humaines souffre à cet égard et à mes yeux, me tromperais-je, d’une incontestable fragilité, le secret des délibérations et l’absence d’un réel contre-pouvoir.

Tout repose en effet sur le postulat d’un jury impartial et féru des meilleures vertus du service universitaire, et c’est bien dommage.

J’ai toujours à l’esprit les préceptes d’un professeur de philosophie de Louis le Grand, M.Marsal, lequel nous exerçait constamment à une dialectique, non pas marxiste, léniniste ou trotskiste, mais à une dialectique toute simple de l’exposé d’un sujet où il fallait argumenter pour le pour puis, pour le contre, puis pour la synthèse…

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

En 2022 Décoinçons la France Les propos de François Jullien

III
« Décoinçons la France »
(1)
Le propos Jullien 
Petit résumé


    L’auteur cloue au pilori les intellectuels « gestionnaires d’opinion et donc en quête d’audimat, » « les pseudo-philosophes… débitant de la fausse monnaie philosophique dans ce qui devient effectivement, avec eux, un marché des idées ». (p,22)
    « …Or décoïncider serait, intervenant un temps plus tôt, défaire de l’intérieur ce que la situation impliquait d’impasse dans son établissement… « Un temps plus tôt » pourrait défaire préalablement ce blocage de l’Histoire…Or dire que la décoïncidence, est quant à elle de l’ordre du processuel, non de l’exploit projeté, c’est indiquer qu’elle opère au sein même du devenir engagé dont il s’agit de recapitaliser les ressources à partir de son déroulement… Autant dire que l’art de la décoïncidence, opérant de biais, discrètement en amont… Pourquoi ne constituerait- il pas =, dès lors une politique ? Pourquoi ne deviendrait-il pas une chance – une force – pour la politique, à l’heure où reconnaissons-le, à la politique l’on ne croit plus guère. » (p,41)
    « La décoïncidence rouvre des possibles (p, 43 à 73)
    « … L’histoire de la philosophie est l’histoire processuelle de ces décoïncidences s’ensuivant sans fin…
    Qu’est-ce qui distingue un médiateur d’un juge ou d’un avocat, tous étant légitimes ? Ceux-ci organisent le pour et le contre, chacune des parties coïncidant avec son bon droit instaurant en position son adéquation : le « juste »… Or le médiateur tente de fissurer le mur érigé par les arguments adverses, si cohérents avec eux-mêmes de chaque côté. Par suite d’ouvrir un biais dans ce face-à-face de sorte que chaque partie soit conduite à décoïncider de sa position, de sorte qu’un jeu reparaisse, qu’une marge de manœuvre se déploie, qu’un débordement de chaque position peu à peu s’opère et que se libèrent des ressources qu’on n’escomptait pas. » (p,55)
   »  Il s’ensuit que le plus souvent, la Décoïcidence est d’emblée incomprise. De Gaulle n’a pas décoïncidé de l’ambiance défaitiste et de son idéologie du renoncement, mais à enchaîné les décoïncidences : en taznt que qu’exilé, en tant qu’allié, vis-à-vis du colonialisme et ou de l’américanisme. Ou du rétrécissement des possibles en France et de la perte de sa « grandeur » – j’y reviendrai. Car qu’est-ce, plus précisément, que décoïncider politiquement ? S’il n’y a pas eu jusqu’ici de préambule de ma part, c’est que je ne vois pas, à vrai dire, ce que serait une politique qui ne s’inscrirait pas dans une philosophie première ou générale. Que serait une politique, autrement dit, qui ne saurait  rouvrir des possibles dans la vie et l’histoire présentes ? Même si celles-ci s’étiolent lamentablement sous nos yeux. » (p,71)

III Coïncidence et idéologie (page 76)
« Partons donc, pour peser ce que peut-être la politique de la décoïncidence, de cette définition de principe : une idée, en devenant coïncidente, devient idéologique…


De là suit ce second principe : une telle coïncidence, en s’étendant collectivement, génère la bonne conscience…
On m’accordera volontiers, je pense, que ce phénomène de coïncidence idéologique a été puissamment renforcé, et même changé d’échelle et de nature, dans le monde contemporain. Il s’est décuplé, voir, maximalisé aujourd’hui, on sait pourquoi. D’une part le progrès des technologies de la Communication a abouti à la Connexions généralisée…… Peut-on encore faire trou, « fissure », dans ce grand maillage dont on ne peut plus se tenir à part, même en se marginalisant ?
« … La récente crise du Covid a été exemplaire à cet égard. Car… Qu’il faille faire attention ; prendre des précautions (se laver les mains, etc.) qui le contredira ? Mais fallait-il que se  répande cet endoctrinement et martèlement subi si passivement en termes de Care, porté par une telle adhérence et générant soudain tant  d’infantilisation et de docilité ? Car repris en boucle et ressassé  en faisant leur thème unique (reportages et chiffrages à bon marché, audimat facile à capter…
Car qui osait rappeler que la mort est dans la vie et l’avive, même si la société ne sait plus comment l’y ranger, et que mourir, quand on est en fin de vie, n’est peut-être pas tant à redouter… (p,79)) 
« On a raté là une chance historique (car l’art de gérer la crise, c(‘est  bien de faire du danger affronté une chance, comme le dit si bien – par coordination des contraires – le chinois : Wei-ji, « péril- opportunité » faire d’un péril une opportunité)…

Or je crains que cela ne se produise pour toute cause devenant une « bonne cause » en régime de médiatisation généralisée… Je  crains notamment que ce soit la cas, comme du Care, de l’«écologie ». Car qui ne veut « bien sûr » la préservation de la planète ? mais une langue de bois s’est secrétée et soudée – en termes d’ « écoresponsabilité », de « co-construction » et de « durable », etc, qui fait de ces thèmes obligés échappant par la-même au travail de conviction ; et ne prêtant plus qu’à l’assentiment passif, si ce n’est la manipulation… (p,83)
« … Mais décoïncider exige un travail d’interrogation, voire de soupçon, en amont, qui permette de défaire la condition de possibilité de cet effet de coïncidence collective devenant idéologie dominante et aboutissant à ce résultat… (p,85)
« … Je peux seulement, je reviens à ce terme modeste, la fissurer (belle formule de Soljenistyne à cet égard : « C’est quand même avec des fissures que commencent à s’effondrer des cavernes… »
« France ou la rétraction des possibles (p,94)
« … Je nommerai plutôt ce moment présent de la France, celui d’un retrait ou mieux – un terme plus processuel et graduel – d’une rétraction des possibles. Terme purement descriptif : il dit que les possibles se réduisent de façon endémique et globale, eu lieu de se déployer, et que ce rétrécissement s’opère progressivement sans qu’on s’en rende compte. »
« … Comme elle est mortelle existentiellement, la coïncidence est aussi ce qui bloque politiquement. Repérer les coïncidences idéologiques qui inhibent aujourd’hui ce pays, commencer de les fêler et de les fissurer, est une tâche actuelle, éminemment pratique, engageant politiquement la philosophie.
Cependant, on ne cesse de le dire, à raison, la France garde un grand potentiel (en termes de situation géopolitique, de culture, de savoir-faire comme aussi bien des paysages, etc.) bénéficie de conditions favorables et est riche de tous ces possibles que sont  ses ressources… Il faut donc s’interroger sur le phénomène de rabattement qui brime, retient, rétracte ces possibles dont la France est douée. Car rétraction n’est pas renoncement : « renoncement » est conscient, par rapport encore au volontaire, même si c’est pour l’abdiquer. Rétraction n’est pas résignation, car la « résignation » du moins se connait. La rétraction des possibles, ou leur rabattement, se fait à notre insu, se vit de façon ambiante, en vient à s’imposer comme une évidence collective et, par-là, n’est plus assumée. Le phénomène est implicite, se passe dans le non-dit et est vécu passivement. Peut-on encore avoir prise sur lui ? » (p,96)

II
Décoinçer la France et l’Europe

– Suite


« … Par suite, quelles décoïncidences sont à opérer, à cet égard, qui rouvrirait effectivement des possibles. Ce  champ des décoïncidences à introduire, des « coins » à enfoncer, est si divers qu’on ne peut l’aborder que chacun à sa façon, à partir de son expérience. Il me parait ainsi que, par esprit de démocratie, croit-on sans l’interroger, il y a en France, discrédit, non pars argumenté, mais coïncidant d’emblée, et par suite installé, vis-à-vis de tout ce qui est qualifié  « d’élitisme » : comme si promouvoir l’exigence de qualité allait nécessairement à l’encontre du plus grand nombre… Ou bien l’idée de servir (le fameux noblesse oblige » bien entendu parait d’emblée (c’est ce «  d’emblée » que je mets en cause) – par une coïncidence idéologique si adhésivement scellée, parce que non interrogée – une soumission insupportable et une aliénation…
 S’il y a un intouchable idéologique, en France, ce sont exemplairement les « vacances ». N’y-t-il pas là coïncidence massive qu’on ne saurait bouger ? C’est là, on sait une « exception »  française : on fête les occasions civiques en plus des religieuses qui perdurent sans qu’on ose y rien changer ; même le jour férié de la Pentecôte n’a pas été vraiment supprimé…Le macronisme à ses débuts pouvait faire espérer, il est vrai un décoincement et un dégagement des possibles. Mais sans doute le concept de « disruption » qui l’a symbolisé était-il encore trop lié au mythe de la Rupture, donc trop extérieur à l’effectif de la situation, et ne disait-il pas suffisamment de dés adhérence idéologique préalablement nécessaire – d’où l’insuccès. Car ce ne sont pas des questions thématisées et classées, ni même dans les mesures justement concertées dont les dossiers s’empilent dans les ministères, qui pourront y changer grand-chose. » (p,103)
« … Reparler de courage et d’effort en France – et plus encore des thèmes militants de « gauche » – serait effectivement décoïncidant et rouvrirait des possibles. Cela  pour ne pas avoir à s’enfoncer un peu plus avant dans la Dette, la démobilisation et le déresponsabilisation face à l’avenir. »
« … C’est pourquoi aussi, à la différence de la Révolution unitaire, dirigé et magnifiée d’en haut, il s’agit essentiellement, dans le travail des décoïncidences, d’initiatives sans commandement, s’insinuant en tout champ d’activité comme de la collectivité. Initiatives locales, de »terrain », d’abord diverses et discrètes, mais qui font leur chemin et se ramifient (comme des fêlures se ramifient) en s’épaulant progressivement… C’est donc latéralement, modestement et même minuscule ment, en enfonçant patiemment des coins dans cette inconscience collective que – par crissements divers, par échos multiples, retentissant d’un champ à l’autre et faisant dissoner la Coïncidence –une chappe idéologique enfin en vient à se fissurer. Seule façon peut-être d’éviter que les mesures prises n’aient plus prise ; ou que la politique patine, c’est-à-dire tourne en rond sans avancer ; par suite, qu’un pays verse alternativement dans la révolte ou l’atonie : que s’installe une désespérance. » ((p,105)
« Pour une seconde vie de l’Europe » (p,106)
« J’appelle une seconde vie qui, chemin faisant, décoïncidant de ce qu’elle a déjà vécu, s’ouvre des possibles jusqu’ici in envisagés, autrement dit inouïs. « Second » y dit ce qui, tout en « suivant », ouvre un écart et se dissocie de ce qu’on nommera rétrospectivement le « premier ». Non pas rompt avec lui, mais en dés adhère ou s’en dégage… On ne « change » pas alors de vie, il ne s’agit pas d’une nouvelle vie, toujours plus ou moins fantasmée : d’où viendrait encore une fois  la capacité de rupture ?
Mais sur l’acquis de sa vie passée, à partir de ce qui silencieusement y a muté, on peut, quand on y fait retour et qu’on en prend conscience, y trier, en tirer part et se décaler de ce qui devenant coïncidant, y apparait désormais stérile et déjà mort. Telle est même l’expression concrète, effective, de la liberté quand on n’en fait pas un vœu pieux (un pur idéal métaphysique)   . ne pourrait-il pas être aussi politique ? « (p,107)
« Il faudra en effet convenir à regret d’une chose, au-delà du destin même de la France et  de ce qu’elle vit de rétraction : une « première vie » de la construction européenne, débutée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, est aujourd’hui en voie d’épuisement. Cette première vie a été positive, à l’évidence, et même miraculeuse, en tout cas riche d’effets propices. L’évidence même du fait le fait oublier : elle a banni, pour la première fois de l’Histoire, la guerre de son territoire. Mais aussi, elle a permis d’ouvrir cette « vieille Europe » en nouvel espace des « possibles » : d’engager une coopération de plus en plus étroite des économies, d’accorder les politiques de façon durable, de battre monnaie commune, etc. Par-là d’y promouvoir la possibilité d’un destin solidaire – le programme Erasmus notamment a fécondé l’avenir. »

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés  

Election 2022 – Décoinçons la France ! Comment ?

Election 2022 
Décoinçons la France !
Comment ?


Avec la stratégie directe souvent préférée par les stratèges occidentaux (modèle Clausewitz) ou la stratégie indirecte préférée par les stratèges chinois (modèle Sun Tzu) ?
Dans son livre « Politique de la décoincidence », le philosophe et sinologue François Jullien nous propose quelques clés pour l’avenir de la France et de l’Europe : il s’agit de « décoincer » nos processus de pensée politique, d’ouvrir de nouveaux « possibles » et de découvrir toutes nos « ressources » !


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La France ne pourra recouvrer la santé en 2022, remettre le pays sur pied, sans faire preuve de courage, d’effort, de travail, de responsabilité et de clarté !
Une devise 
 » Une France des devoirs avant les droits !


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Les principes de François Jullien dans ses livres
Ces principes peuvent  nous aider à nous décoincer en sortant le pays de ses ornières habituelles.
       Cela fait plusieurs dizaines d’années que je fréquente les œuvres de l’auteur avec pour objectif de décentrer nos processus occidentaux de pensée, marqués par le rationalisme de notre civilisation.
    J’ai travaillé sur plusieurs de ses livres pour tenter de mieux comprendre la philosophie chinoise, notamment sur la thématique des stratégies indirectes militaires ou civiles.
    Les deux livres « La propension des choses – Pour une histoire de l’efficacité en Chine » (1992) et « Traité de l’efficacité » (1996) sont utiles pour nous replacer dans le contexte stratégique des propositions de l’auteur : les concepts de « position », de « pouvoir », de « propension », d’« accès » et de « détour », d’« efficacité », de « cours des choses », de « potentiel » et en définitive d’« efficacité », dans :  « La politique de la dé-coincidence ».
    L’image de l’eau qui coule illustre bien le fil de cette pensée, mais encore faut-il savoir dans quel sens, avec quelle force, une force très différente selon les saisons, les parcours, leur longueur, l’usage qui en est fait, dans quel contexte historique, et avant tout comment utiliser cette recette stratégique. C’est dire l’importance de dessiner les cartes stratégiques possibles et choisies, en tentant de maximiser les avantages de la stratégie indirecte de la politique.
    La dé-coîncidence politique, est-elle la bonne recette stratégique ?
Comment faire pour décoincer de façon plus prosaïque la France et l’Europe ? Il faut débloquer nos processus de pensée politique dans l’Union européenne et en France, en ouvrant de nouvelles voies, pour « rouvrir des possibles » en nous appuyant sur nos immenses « ressources ».
La méthode chinoise est d’autant plus utile que le nouvel Empire chinois communiste sait l’utiliser à merveille pour asseoir son nouveau pouvoir, en usant du direct, la force quand c’est nécessaire, et la séduction, ou la faiblesse de ses adversaires potentiels et futures conquêtes de son Empire.
Vous trouverez en annexe un petit résumé du livre « La politique de la dé-coincidence »
    Décoincer la France et l’Europe, un beau programme !
Sans «  globish » !
Les téléspectateurs se « délectent » chaque jour du « globish » publicitaire ou médiatique dont le dernier chic est de parler en « english »: live et drive font la fête !
L’auteur a tout à fait raison de souligner que les langues de l’Europe constituent un trésor qu’il faut protéger et cultiver.
Imaginez un peu ce que peut être le résultat d’une éducation familiale dans les milieux défavorisés bâtie à coup de messages de pub répétés en « globish » !


Stratégie directe ou stratégie indirecte, entre le « frontal » et le « biais » ? En France, l’emploi des deux stratégies, la directe et l’indirecte sont nécessaires.
 Objectif Numéro 1 : occuper la « position de commandement », c’est à dire l’Elysée pour pouvoir enfoncer des « coins », exploiter des « fissures », car c’est l’élection qui donne la possibilité de gagner des « positions », dans le contexte constitutionnel actuel, d’entrainer les cordées.
Une « position de commandement » occupée par une équipe dont la composition aura été affichée, avant l’élection, et non par un nouveau « roi » solitaire.
Auparavant, les élections départementales et régionales donneront de leur côté la possibilité de renforcer, en deuxième ligne, les positions politiques qui permettront de lancer une offensive et de l’accompagner.

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Les situations qui coincent en France et en Europe !
Le ras-le-bol bureaucratique !
Une bureaucratie coûteuse étouffe les initiatives et les libertés en France comme en Europe.
La gestion de l’épidémie de la Covid a été l’exemple manifeste chez nous, de la gestion centrale et bureaucratique d’un système de santé souvent présenté comme un modèle du genre : l’absence d’une stratégie de défense contre les pandémies, une superposition d’organisations de la santé au niveau gouvernemental, régional et départemental, la défaillance de la communication de santé publique…
On a donné la préférence aux bureaucrates plutôt qu’aux soignants. Tous les responsables politiques et publics le savaient depuis des dizaines d’années, mais font aujourd’hui semblant de le découvrir. La préférence a été donnée aux « bavards », les communicants politiques, ou non, tous « savants », plutôt qu’aux « actifs ».
Le Parlement vote des lois à tout bout de champ et cela continue, en multipliant les difficultés d’application et en édictant souvent des règles stupides : la loi ALUR, c’est-à-dire l’écologie béton, pourrait être citée comme le bon exemple de cette maladie dévorante familière à nos élites qui veulent toujours donner d’autres fondements théoriques et nouvelles règles du jeu à la société française : de nos jours le tout vert, après le tout social, quel que soit leur prix et leurs effets.
Comment ne pas évoquer la bureaucratie tâtillonne qui écrase beaucoup d’initiatives et de créativité dans le vivier des TPE qui sont au coeur de nos territoires et qui les font vivre ? Plus de la moitié des emplois en France et de l’ordre de 10% du PIB !
Aujourd’hui « l’écocide », après « le principe de précaution », il va falloir l’expliquer aux citoyens, aux avocats, aux juges, aux médias, aux réseaux sociaux qui vont s’en donner à cœur joie, et à toutes les associations qui vont naitre d’une génération spontanée.
Qui paie les avocats ? Les contribuables ?
Depuis plusieurs dizaines d’années, les majorités successives ont multiplié comme à plaisir les feuilles du millefeuille administratif, des communautés de communes qui ont encore augmenté les effectifs et les coûts des anciennes collectivités encore bien ancrées, de grandes régions qui n’arrivent pas à supprimer les duplications de compétences et de coûts, le manque de clarté dans les compétences fixées entre communes, départements, métropoles, régions, et Etat.
En Ile de France, n’aurait-il pas été plus simple et moins coûteux d’attribuer les compétences de la nouvelle métropole créée à la région d’Ile de France ?
Le qui fait quoi entre l’Etat, toujours parisien et les collectivités !
Le qui fait quoi entre la France et l’Union Européenne ?
Actuellement, en Europe, il est quasiment impossible de savoir qui exerce le pouvoir, entre l’Assemblée, la Commission, le Conseil Exécutif, et de plus en plus les Juges ?
La République n’est plus à même de défendre une conception des institutions européennes qui respecte la subsidiarité nécessaire, les différentes cultures des pays de l’Union, car l’Europe manifeste l’ambition de réglementer notre vie nationale en jouant des trois armes que constituent la nouvelle justice européenne, l’appât  des subventions, et le fatras réglementaire des institutions de l’Union.
En parallèle et en France, l’Etat se mêle de tout, asphyxie les pouvoirs locaux, reste entre les mains de l’establishment parisien, alors même qu’il est incapable d’assumer ses missions régaliennes de contrôle des frontières et de paix civile.
L’Etat laisse prospérer la délinquance et les incivilités, et un nouvel état de droit qui donne la priorité aux délinquants au lieu des victimes, et aux minorités.
Pour tout dire, la France vit de nos jours dans une sorte de chaos judiciaire, compte tenu de l’évolution et de la paralysie de justices, souvent concurrentes, sur le plan national et européen.
Les dernières années ont fait émerger les revendications légitimes de la France des territoires, un appel à de nouvelles libertés, de nouvelles solidarités qu’exigent les grands bouleversements provoqués par une urbanisation croissante, la désindustrialisation, la numérisation des services publics, de l’économie et de la société, la poussée de quartiers sensibles qui ne partagent pas notre culture…
La connerie et la veulerie des Français dont on ne parle pas assez : Jamais Assez ! Jamais contents !
On gueule mais on ne vote pas !
Oui, mais on fait tout pour ça !
Ils se croient toujours les plus intelligents de la terre.
Le Président actuel n’en constitue-t-il pas un symbole ? Donneur de leçons à la terre entière !
Jamais assez ! Mais on préfère ne pas travailler, ne pas faire trop d’effort, et avant tout, les vacances, les sacro-saintes vacances !
L’esprit de partage du collectif ne se réduirait-il pas au partage de ce mythe ? Alors que dans les territoires il existe déjà de beaux exemples d’actions collectives.
Les vrais pouvoirs du jour : les associations, les médias et les réseaux sociaux en dehors de toute légitimité démocratique et constitutionnelle, avec l’insuffisance notoire des contrôles de légitimité juridique et financière !
Curieusement, de nombreux médias font écho en permanence aux informations vraies ou fausses des réseaux sociaux qui peuvent raconter n’importe quoi : venant de réseaux sociaux de l’étranger ou de France, les citoyens ont pu faire la connaissance des nouvelles folies d’un racisme nouvelle mode.
Les pouvoirs publics distribuent chaque année, pour le compte des contribuables, à des milliers d’associations soi-disant reconnues, mais jamais contrôlées, plusieurs milliards d’euros.
En France, une classe de fonctionnaires trop longtemps choyée au détriment des entreprises françaises dont dépendent en réalité nos moyens de vivre et de nous défendre, c’est à dire d’exister ! La France des fonctionnaires que nous avons réussi à exporter outre-mer.
La politique de l’Etat à l’égard du secteur très vivant des TPE n’est pas à la hauteur du rôle clé qu’elles jouent dans le pays et du vivier phénoménal qu’elles constituent avec des hommes et des femmes qui n’ont pas eu peur de prendre des responsabilités et qui manifestent un bel esprit d’entreprise et de prise de risque.
Ces petites entreprises croulent sous une réglementation changeante, indéchiffrable, les contraignant à faire appel à des expertises extérieures coûteuses dont disposent les grandes entreprises en leur sein.
Elles ne bénéficient pas d’une égalité de traitement pour leur accès aux marchés publics auxquels elles pourraient concourir.
Ajoutons à cela que les services de l’Etat ont trop tendance à considérer que les chefs de ces entreprises sont tous des fraudeurs, en oubliant que les multinationales connaissent elles les bonnes ficelles de la défiscalisation en France ou à l’étranger, avec des enjeux qui ne sont pas comparables.
L’absence d’une vision commune de la nouvelle puissance européenne.
Une Europe trop redondante !
A suivre l’actualité française, européenne et internationale, il est clair que chacun des pays de l’Union a tendance à jouer son propre jeu international avec les grandes puissances du monde, aujourd’hui encore les Etats Unis et la Russie, l’ancienne URSS, et les nouvelles puissances montantes, Chine, Inde ou Brésil.
Il est évident que ces jeux diplomatiques de toute nature manifestent, 1) que l’Europe ne constitue pas encore la puissance qu’elle devrait avoir compte tenu de ses moyens, de ses « ressources », 2) que la situation actuelle offre à ses rivales maintes occasions stratégiques d’influence ou de contrôle : la Chine développe un véritable savoir-faire stratégique dans le direct et l’indirect pour développer sa nouvelle puissance impériale.
Il est tout de même curieux que les pays européens développent des relations économiques de type occidental en feignant de croire qu’on puisse contracter des relations économiques normales entre économies de marché et économie étatisées de type Chinois.
Laissons respirer la France !
Redonnons de l’air aux initiatives locales, beaucoup d’air, transférons des pouvoirs de l’Etat aux régions et aux départements, dans les domaines de l’emploi et de la formation, de l’enseignement, de l’économie, de la santé, de l’environnement, l’Etat ne conservant que le régalien et l’international.
La France crève d’une bureaucratie politique parisienne qui continue à vouloir faire la pluie et le beau temps, et y a ajouté la mise en œuvre d’une philosophie d’action européenne du tout marché qui trouve ses fondements dans un ailleurs mondial qui asphyxie le rêve français.
    Les ressources de la France  
La France dispose encore d’une immense réserve de ressources, ses paysages, ses terroirs, ses itinéraires religieux prestigieux à travers « son blanc manteau d’églises » (Glaber, Xème siècle) romanes et gothiques, ses modes de vie, sa gastronomie, ses traditions, ses libertés locales, son goût ancien  pour un vivre ensemble national, son histoire avec ses ombres et ses lumières…
Ses universités, ses laboratoires, ses théâtres, ses orchestres, ses stades et leurs équipes…
Sa culture, mais tout autant son goût déjà ancien pour la culture !
Sans oublier l’Europe des religions,  un patrimoine religieux façonné par des guerres de religion du passé et fondé de nos jours sur la liberté de conscience, le respect des convictions d’autrui, et le refus du mélange des genres et des pouvoirs entre le religieux, le politique, ou le civil.
Le pays a besoin de rétablir le régalien, de faire prévaloir le principe du respect des devoirs du citoyen avant celui des droits, la maladie qui ébranle sérieusement la société, la refonte complète de la panoplie des peines face aux infractions de toute nature et du système judiciaire lui-même qui aboutit aujourd’hui à sacrifier les victimes au profit des délinquants: immédiateté de certaines peines, exécution immédiate, cantonnement des anciens djihadistes dans d’autres lieux que les prisons, tels qu’anciens forts et îles…
La France a besoin de respirer en retrouvant une autonomie de souveraineté pour le contrôle de ses frontières et de l’immigration, une autonomie de vie dans la santé, ses productions vivrières, ses industries stratégiques, sanitaires…

Suite en II

Election 2022 – Décoinçons la France ! Comment ?

Elections 2022

Décoinçons la France !

Comment ?

II

Que faire ?
– Stop à l’immigration des populations venues du dehors de l’Union ! Instaurons un moratoire de trois ans afin de réexaminer pays par pays les modalités d’échange de populations.
– Ne sous-estimons pas les effets dévastateurs politiques et sociaux d’un traitement social plus favorable de l’étranger par rapport au citoyen français : exemple de la CMU !
– Revitalisons le suffrage universel et la démocratie, avec le vote obligatoire dans les élections politiques et professionnelles.
– Le respect de la loi, de l’autorité publique, de la séparation des pouvoirs entre les Eglises et l’Etat, gage de paix civile. 
– La lutte contre le réchauffement climatique fondée sur les initiatives locales, celles du terrain, et non sur les élucubrations des écolos ! 
–  Des Régions motrices du progrès économique et social ! 
Transférons les pouvoirs de l’Etat « parisien » aux Régions, dans les domaines de l’écologie, de la santé, de la formation et de l’emploi, du développement économique, et de la culture.
Une équipe restreinte de ministres qui gouvernent au lieu de communiquer.
L’introduction d’un service militaire obligatoire de six mois dans le cursus universitaire de l’ENA, trois mois d’école militaire et trois mois dans un régiment constitutif de notre force d’intervention.
Depuis 2002, suite à la suppression de la conscription par Chirac en 1997, les hauts fonctionnaires n’ont aucune expérience militaire, ce qui ne les empêche pas de conseiller le gouvernement en matière d’intervention militaire.
– Le rétablissement de la République dans les quartiers sensibles avec un vrai programme global de développement culturel, social, éducatif, économique, donnant accès à la République,
– Une justice de proximité avec des sanctions immédiates pour toute incivilité constatée avec des lieux d’accueil contrôlés, les nouveaux chantiers d’intérêt général,
Stop à tous les droits ! Une France des devoirs et de la responsabilité, avant les droits !
Réhabilitons  le travail au lieu de l’assistanat, le respect d’autrui et de la politesse, l’école républicaine (arrêt du tutoiement, blouses communes…)
Affichons le coût réel des services publics rendus aux citoyens chaque fois qu’ils en bénéficient : une facture de frais de santé ou de frais d’école
Un remboursement intelligent et progressif de la dette publique, une dette colossale qui met la France sous le contrôle de ses créanciers.
L’Empire chinois ne réédite-t-il pas avec beaucoup de pays d’Afrique ou d’Asie la vieille recette utilisée jadis par l’impérialisme occidental pour mettre la main sur des terres à contrôler ?
– L’Etat doit assurer ses missions régaliennes de sécurité et de défense, et ses missions internationales au lieu de se mêler de tout dans nos villes et dans nos campagnes,
– L’Etat doit établir la liste des activités économiques stratégiques de défense, de santé, d’industrie, d’approvisionnement en matières premières, de nos fabrications et de nos services, en les protégeant et en les dynamisant. 
– La France doit avoir l’obsession nationale permanente de préserver notre ligne de vie :  la conservation et  le développement d’un tissu d’entreprises actives, innovantes, et vivantes, de préférence à des services publics redondants. Il faut revoir la carte des services publics entre ceux d’intérêt public (santé, sécurité…) et les autres.
La France doit tout faire pour entretenir et fortifier le vivier de petites et moyennes entreprises qui la font vivre, et qui la feront vivre, simplifier et alléger la bureaucratie actuelle et toujours en mouvement, trouver une solution de financement et de garantie d’emprunt qui ne fasse pas courir un risque démesuré à ces entreprises, ce qui veut dire, en cas de difficulté, la mise sur la paille de leurs dirigeants appelés en garantie à titre de cautions personnelles !


&


Puissance Française et Puissance Européenne
 Face à l’absence d’une vision politique commune de la nouvelle puissance européenne.
Les Liaisons Dangereuses
Mettons sur la table l’ensemble des traités qui nous lient aux pays de l’Union pour y réintroduire de la clarté ! – Rétablir nos Franchises de Souveraineté : mise à jour des traités entre compétences de l’Union et celles des Etats européens sur le domaine de souveraineté des Etats.
A suivre l’actualité française, européenne et internationale, il est clair que chacun des pays de l’Union a tendance à jouer son propre jeu international avec les grandes puissances du monde, aujourd’hui encore les Etats Unis et la Russie, l’ancienne URSS, et les nouvelles puissances montantes, Chine, Inde ou Brésil.
Il est évident que ces jeux diplomatiques de toute nature manifestent, 1) que l’Europe ne constitue pas encore la puissance qu’elle devrait avoir compte tenu de ses moyens, de ses « ressources », 2) que la situation actuelle offre à ses rivales maintes occasions stratégiques d’influence ou de contrôle : la Chine développe un véritable savoir-faire stratégique très ancien dans le direct et l’indirect pour développer sa nouvelle puissance impériale.
Il est tout de même curieux que les pays européens développent des relations économiques de type occidental en feignant de croire qu’on puisse contracter des relations économiques normales entre économies de marché et économie étatisées de type Chinois. 
Est tout aussi éclatant, le manque de clarté, pour ne pas dire la confusion des pouvoirs en France et en Europe, dans le qui fait quoi, dans le qui exerce la compétence, dans la plupart des activités nationales, en violation continue du principe de la subsidiarité qui devrait régir la répartition des pouvoirs.
Confusion des pouvoirs, mais tout autant et de plus en plus les empiètements judiciaires des juges européens sur la souveraineté de chacun des Etats, dans un halo de compétences incertain.
Donnons à notre pays et à l’Europe de nouveaux caps, de valeur ajoutée et de partage pour l’Europe dans l’espace, les frontières, les sciences qui constituent encore un de nos atouts, mais aussi la culture.
L’Union jouit d’un immense privilège dans le domaine de la culture, des cultures de chaque pays, sans égal par rapport à la plupart des pays du monde : faisons le valoir plus encore, car il s’agit d’un atout de puissance qui vaut largement d’autres, tels par exemple celui des forces de maintien de la paix.
La responsabilité et le courage, car ni la France, ni l’Europe, ne retrouveront puissance et rayonnement entre Etats-Unis, Chine, Russie et Inde, sans renoncer à leur goût du retrait et de l’abandon.
Foin du ras le bol bureaucratique !

La subsidiarité à grandes voiles !
Avec des ressources scientifiques et culturelles sans équivalent dans le monde, développons une stratégie de l’intelligence et de la culture.
Les ambitions d’une puissance française à la fois souveraine mais solidaire dans des compétences partagées
Il s’agit d’un débat complexe qui met en jeu une multitude de facteurs français et européens, historiques ou non, rationnels ou irrationnels.
Premier constat, retrouvons tout d’abord la santé !
Dans notre pays, le débat est difficile car une partie de notre élite rêve toujours d’un passé, souvent lointain, du rôle joué par une France dont la puissance, puissance coloniale ou néocoloniale, même malmenée, continua jusqu’en 1945, à jouer son rôle de puissance mondiale.
De Gaulle eut le grand mérite de nous réintroduire, presque miraculeusement, dans les jeux mondiaux, avec les deux môles stratégiques du Conseil de Sécurité et de l’arme nucléaire: les traités européens et l’Union Européenne ont contribué à y ajouter une autre dimension stratégique, mais insuffisamment structurée.
La France a conservé une certaine puissance de défense avec l’atome et l’armée de métier, mais il est clair que tout reste à faire pour que l’Union se dote d’une capacité de défense et d’intervention en cas de crise, et ait le courage d’affirmer sa puissance, son autorité, et son influence au sein de nos alliances, notamment l’OTAN.
L’Europe a bien d’autres atouts que la force armée pour faire rayonner sa puissance, ses richesses artistiques et culturelles, ses universités, ses laboratoires, ses entreprises, ses savoir-faire politiques, mais elle ne peut s’en passer sauf à continuer à vivre sous l’ombrelle américaine.
Il faut donner naissance à une puissance de l’Union à géométrie variable,  avec un cœur de réacteur décisionnel des pays qui partagent la même politique étrangère à l’égard des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Brésil…) et à l’égard des puissances instables ou dangereuses, la Turquie, la Corée du Nord, l’Iran, ou le Pakistan…
Pourquoi ne pas mettre sur pied une Union qui fonctionne comme une équipe sportive dynamique et solidaire ?
Un seul Conseil exécutif pour les pays solidaires, un seul ministre des Affaires étrangères de l’Union partagée, des Ambassadeurs dédiés dans les pays d’accréditation, disposant d’un corps d’intervention et de défense militaire.
Les décisions du Conseil exécutif seront prises à la majorité simple, et soumises pour avis à une Assemblée constituée des députés européens appartenant à l’Union partagée.
La France acceptera de faire un saut stratégique institutionnel en partageant son siège au Conseil de Sécurité et en partageant sa défense nucléaire, du donnant donnant pour permettre  à la nouvelle puissance d’exister et de fonctionner.
Nous ne sommes plus au « temps des colonies » !
Remettons sur la table pour examen et actualisation tous les traités qui nous lient encore aux Etats que nous avons décolonisés il y a presque 60 ans.
L’Union partagée aura pour mission de projeter son action dans les années à venir, avec une valeur ajoutée d’action et de défense dans l’espace, la cyberdéfense, ou le quantique…
Dans sa forme la plus large, l’Union consacrera beaucoup d’initiatives pour faire rayonner sa culture, ses savoirs, sa manière de gouverner, son modèle politique et social fait de liberté, de démocratie, et de contre-pouvoirs.
L’Europe a besoin d’un cœur de Puissance 2 dans une nouvelle Union à géométrie variable, une géométrie variable que les institutions ont reconnues dès les origines au profit de quelques pays de l’Union.
Les ressources scientifiques et culturelles de la France et de l’Europe sont sans équivalent dans le monde. Elles constituent les atouts d’une stratégie incomparable d’influence de l’intelligence et de la culture, sans avoir besoin de dominer.


Jean Pierre Renaud, un « coin« (1) préfectoral, avec Marie Christine, un « coin » judiciaire,  et notre fille Anne, le « coin » entrepreneurial
(1) une des voies citées par François Jullien
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2012-2021 : la France au Mali et au Sahel

 
    Les lecteurs du blog qui m’ont accompagné  savent que dès l’origine je fus plus que réservé sur les conditions de notre intervention au Mali en 2012, et j’en ai donné les multiples raisons.
   J’ai beaucoup travaillé sur les conditions historiques des conquêtes coloniales françaises, notamment en Afrique noire et publié analyses et conclusions dans le livre « Le Vent des Mots, le Vent des Maux, le Vent du Large ».
Je résumerai ma pensée en écrivant que, pour de très nombreuses raisons, politiques, matérielles ou intellectuelles, les gouvernements de la Troisième République étaient dans l’incapacité de contrôler les processus de décision politique ou militaire, engagés au niveau central ou colonial.
        Je me suis posé très souvent la question de l’opportunité ou de l’intérêt des différentes conquêtes de la France, ce qui ne fut pas le cas de l’Empire britannique. La comparaison que j’ai proposée il y a quelques années sur le blog entre les deux Empires est toujours bien consultée.
       L’actualité politique et militaire du Sahel et du Mali où nous avons engagé une partie de nos forces militaires en 2012 vient de nous rappeler à l’ordre avec la question du bien-fondé d’une intervention qui a été renforcée par le Président actuel.
Pourquoi ne pas publier à nouveau quelques-unes des chroniques que j’ai publiées sur ce sujet sensible et qui résumaient les enjeux de cette nouvelle guerre française, le dernière le 6 novembre 2020 ?
             

« Mourir pour le Mali ? »
       

« Sous le titre « Mourir pour le Mali ? », Le Figaro du 5 novembre 2020 opinions, page 21, vient de publier  une tribune cosignée par Michel Roussin,  ancien ministre et animateur  d’une certaine France-Afrique et Stephen Smith spécialiste reconnu des questions africaines.
       Le  lecteur aura constaté que les deux auteurs font preuve de la même prudence, sinon de réserve, que celles que j’ai manifestées dans le courrier des lecteurs dont vous trouverez ci-après copie, en ce qui concerne l’intervention de la France au Mali : 
« Pourquoi est-il urgent de « pivoter » d’une action militaire au grand jour vers une action dans l’ombre ? ».
           Dès la date de notre intervention, j’ai publié à plusieurs reprises sur ce blog des articles la concernant, notamment celui concernant la décision de l’Assemblée Nationale sous le titre « L’insoutenable légèreté de l’être » à la date du 27 avril 2013, dont vous trouverez copie plus loin.
                                                            &
Copie Courrier des Lecteurs Ouest France avec parution le 13 septembre 2020
            « Bonjour, pour avoir beaucoup analysé les processus décisionnels des conquêtes coloniales et leurs résultats, notamment en Afrique noire, je suis toujours plutôt surpris de voir les experts de tout poil, disserter savamment sur les géopolitiques du jour, en ignorant le plus souvent les contextes historiques sur tous les plans religieux, culturels, politiques, économiques, locaux ou non…
Je n’étais pas partisan de l’intervention de Hollande, sans en avoir au préalable mis les autres pays du Conseil exécutif européen devant leurs propres responsabilités, une des caractéristiques de la plupart des Présidents qui dans ce domaine ont quasiment les pleins pouvoirs, qu’il se soit agi de VGE, de Mitterrand, de Chirac, de Sarkozy, de Hollande ou de Macron.
       Sarkozy nous a emmenés en Libye et on voit le résultat ! Hollande avec Fabius voulait nous emmener en Syrie ! Avec Macron, nous battons tous les records, comme si la France (affaiblie) avait encore les moyens de faire sonner ses trompettes, comme sous la Troisième République qui entérinait le plus souvent   ex post, comme l’on dit de nos jours, les initiatives coloniales de ses ministres, amiraux ,ou généraux, car il s’agissait souvent d’initiatives dont ils ignoraient l’existence et qu’ils ne pouvaient de toute façon pas contrôler, compte tenu notamment de la défaillance des moyens de communication…
        Pour terminer quelques données géopolitiques pour comprendre notre dossier : pas de solution sans celle du Sahara, sans soutien des confréries religieuses et des grandes tribus ( toujours) et de nos jours , des syndicats et de l’Armée, car le Mali n’a toujours pas d’Etat : avant et après l’indépendance, ce pays a toujours eu une vie agitée, c’est le moins que l’on puisse dire.
        La France aurait dû limiter son intervention, dans le cadre européen, à la protection de ses ressortissants et à celle des services spéciaux, avec l’accord des pays concernés, sans oublier l’Algérie, qui, dans les apparences, est aux abonnés absents. »

     

Blog du 27 avril 2013 :
« Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés ! »

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !
Soit 6 sur 10 !
« Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !
Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !
Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?
Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation. 
Pour protéger son gaz et son pétrole ?
Curieux oubli, non ?
        Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…
       Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !
Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats ! 
Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !
Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !
Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre ! »

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

« Au Mali, quelle stratégie ? »
        

« La France a engagé son armée au Mali, sans avoir demandé préalablement à ses partenaires européens, d’assumer collectivement cette mission, alors qu’elle est un enjeu important de la sécurité internationale de toute l’Union Européenne.
A lire une presse qui est très volatile sur le sujet,  la France est au Mali pour longtemps, si l’ONU n’accepte pas de mettre à sa place une force de paix internationale.
Au terme des quatre mois de guerre « autorisés » par le Parlement, il va  falloir que la communauté internationale tout autant que le gouvernement français, aient des idées claires sur la longue durée stratégique.
Sur la longue durée, les conditions du succès ne seront pas faciles à remplir :
Une paix difficile à réaliser, sans qu’aux côtés de la coalition africaine en charge de cette mission de guerre et paix, des mouvements de l’islam modéré ne viennent soutenir sa lutte anti-djihadiste, dans une région où traditionnellement l’islam a toujours été fort, pour ne pas dire conquérant, adossé à une histoire riche de grands empires musulmans.
Une paix difficile à réaliser sans l’Algérie, et si l’Algérie, placée au cœur du sujet ne prend pas ses responsabilités en coopérant avec les Etats Africains, parce que la France, compte tenu de son passé colonial n’est pas la mieux placée, à la différence de l’Union Européenne, pour obtenir ce résultat. 
     Une paix difficile à réaliser, alors qu’il n’y a plus ni Etat, ni armée, sans que l’ONU, avec un mandat de transition, ne mette en place au Mali un pouvoir- relais capable d’administrer et de remettre sur pied un nouvel Etat, et il y faudra plus que quelques mois, et peut-être quelques années !
La présence du capitaine Sanogo, auteur du dernier coup d’Etat, aux côtés d’un chef d’Etat qu’il a chassé du pouvoir, ne laisse augurer rien de bon sur le retour de la paix civile dans cette région.
Le reportage du Monde intitulé « Au Mali, l’encombrant capitaine Sanogo reste au centre du jeu » (15/02/13, page 7) est tout à fait édifiant :
« L’ancien putschiste a  été investi au palais présidentiel de Koulouba par le chef de l’Etat par intérim Dioncounda Traoré au rang de président du « Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité »
Ce qui veut dire le loup dans une bergerie qui, il est vrai, n’en est plus une ! Et en plein pataquès africain ! On le croyait ou sur le « front », ou en prison !
Une paix difficile à réaliser, si les nouvelles autorités du Mali, à condition qu’elles existent à nouveau, ne trouvent pas une solution intelligente et pérenne, pour associer le peuple touareg aux décisions politiques du nouvel état à créer.
Une paix encore plus difficile à réaliser, sur la longue durée encore, si les gouvernements africains n’arrivent pas à modérer la pression démographique de leurs pays, pour ne pas dire à confiner l’explosion démographique, car il est évident que ce facteur est un des éléments d’instabilité du continent, avec un manque de développement en face d’une jeunesse au chômage. »

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

La propagande postcoloniale de Pascal Blanchard – Le Figaro du 9/04/21

La propagande postcoloniale subversive de Pascal Blanchard

Le Figaro du 9 avril 2021, pleine page 15 – Portrait

Alexandre Devecchio

« Pascal Blanchard, l’indigéniste version « cool » de Macron »

« L’entrepreneur a su séduire les élites politiques et médiatiques. Au point que le gouvernement lui a confié la mission de célébrer les personnalités de la « diversité ». Mais celui qui se présente comme historien est qualifié d’imposteur par une partie de ces derniers. »

  Dès l’année de sa création, en 2010, les lecteurs et lectrices du blog ont pu avoir l’occasion de découvrir mes appréciations sur les œuvres de ce groupe de pression idéologique et marchand animé par Pascal Blanchard, au travers d’une association ACHAC, dont il est possible de se demander quel est son statut juridique et financier.

            En 2018 (avril et mai), j’ai publié plusieurs chroniques critiques sur la propagande postcoloniale diffusée par le groupe d’études Blanchard and Co tel que je l’ai dénommé.

            J’y dénonçais ce que je qualifiais de propagande subversive telle qu’elle a été développée par la plupart des mouvements révolutionnaires de l’époque moderne.

            Je ne me suis pas contenté de survoler les écritures de ce groupe, mais j’ai été à la source du discours Blanchard, sa thèse à la Sorbonne, son rôle au cours et après le Colloque Savant de 1993 sur le thème « Images et Colonies », et naturellement la succession des livres publiés sur la Culture coloniale, puis impériale, puis sur la Fracture coloniale, des écrits que j’ai passés au peigne fin.

            Dans le livre « Supercherie coloniale » j’ai résumé en 2008 l’ensemble des critiques de fond qu’appelaient ces écrits : anachronisme, carence notoire de l’histoire quantitative, absence de mesure des vecteurs de propagande et de leurs effets – absence criante de la presse alors que la télévision n’existait pas – , analyses truffées d’enflures d’écriture et d’affirmations non fondées, ignorance de l’histoire coloniale, etc…

            Les lecteurs peuvent consulter quelques dizaines de pages de ce livre, soit sur internet, soit sur mon blog.

            Puis-je signaler qu’un grand éditeur de la place n’avait pas cru devoir donner suite à ma proposition de publication du manuscrit, du fait des interférences pouvant exister avec certaines branches de son groupe,   parties prenantes possibles  des écrits critiqués ? J’ai conservé cette lettre.

            La France se réveillerait-elle enfin pour dénoncer tous ces « bateleurs d’estrade » ( le mot de Pierre-André Taguieff ), ces faussaires, ces amateurs de fric qui sèment les graines d’une désagrégation nationale ?

            Notre devoir de citoyen est de dénoncer une Présidence de la République qui donne son label républicain à ce type d’entreprise de démolition nationale !

        Jean Pierre Renaud

Enigme ? Méthode ? Orgueil démesuré ? « Émile » du Siècle ?

« L’énigme Macron » (Le Carnet de Jacques Julliard – Le Figaro du 4 janvier 2021, page 25, une pleine page)

 « Le Président est confusionniste. Quelle marge de manœuvre ce ping-pong cérébral laisse-t-il à l’action ? »

L’auteur nous assène une leçon bien documentée sur l’analyse qu’il propose pour nous éclairer sur le « mystère Macron » :

« Plus il parle, et moins on l’entend. Plus il s’explique, et moins on le comprend. Plus le temps passe, et moins on y voit clair. « Le mystère s’épaissit » comme on dit dans les polars ».

Je me suis intéressé depuis longtemps aux stratégies, les directes et les indirectes (le livre « Chemins Obliques »), aux stratégies politiques, notamment celle de Chirac dans « La Méthode Chirac » (1997) : il est évident que celle du Président actuel fait plus qu’intriguer, compte tenu des conditions imprévues de son accession au pouvoir et de la méthode, sinon de l’étrange stratégie qu’il met en œuvre pour gouverner, s’il en existe une.

Le blog s’en est déjà fait l’écho en proposant une explication sans doute partielle, mais elle a le mérite d’être dans le goût du jour et des capacités algorithmiques de son groupe de Mormons, la stratégie politique des algorithmes, le verbe épousant successivement  le mouvement des vagues digitales de l’opinion publique.

Une interprétation crédible :

Le Président a cru, depuis le début à sa bonne étoile, mais sans doute autant à ses capacités intellectuelles et à son verbe, pour tout résoudre avec sa baguette magique et nous entrainer tous vers une France nouvelle.

Toutefois, il recourt en permanence à la méthode « du je passe à côté » de la colonne vertébrale des institutions républicaines pour s’appuyer sur la seule opinion publique, en misant sur ses Marcheurs pour donner une autre colonne vertébrale au pays : seul problème, cette autre colonne vertébrale n’existe pas. Le président continue à parler, parler, à tweeter, en court-circuitant les institutions, le Parlement, les collectivités territoriales, les corps intermédiaires, … mais il court toujours après un début d’enracinement politique dans les territoires…

Sa façon de gérer l’épidémie actuelle constitue un autre symbole de ses choix stratégiques en assumant, tout en ne les assumant pas, en renvoyant les solutions sur autant d’experts qu’il faut pour diluer ses propres responsabilités.

Aujourd’hui et faute de jouer le jeu démocratique des collectivités territoriales, il fait porter la responsabilité sur l’administration, la bureaucratie centrale…

Il invente donc des expédients pseudo-démocratiques : le Grand Débat, le Loto des conventions citoyennes tirées au sort, celle du « climat » ou de la « vaccination » qu’il accroche à l’une des institutions les moins représentatives du pays, le Conseil Économique Social et Environnemental.

Il n’est pas besoin d’être initié pour savoir que cette assemblée est composée de membres éminents désignés le plus souvent par les organisations professionnelles à titre de sinécures…

Ces expédients confinent à l’absurde dans la mesure où par exemple certains des membres de la Convention Climat revendiquent un « statut citoyen ».

 Pas de problème puisque je suis le meilleur ! Et donc que j’ai les capacités pour asseoir mon pouvoir de façon indirecte, en inventant une démocratie représentative bidon ! Le tirage au sort démocratique, il faut le faire !

Je me rallierais donc volontiers au commentaire qui figure en  marge de la longue tribune Julliard, un commentaire qui contient toute une gamme d’interprétations subtiles du type « psy » :

« Le quinquennat d’Emmanuel Macron fait songer à ce que les Allemands appellent « Bildungsroman », c’est-à-dire un roman d’éducation, analyse l’historien et essayiste que nos lecteurs retrouvent chaque premier lundi du mois. »

Son séjour à Élysée l’aiderait donc à poursuivre une éducation, sans doute trop protégée ?

Ne sommes-nous pas revenus en définitive au siècle de Jean Jacques Rousseau avec son Émile ?

Le 29 janvier 2020, mon vieil ami Auchère m’avait fait parvenir une photo parue dans Der Spiegel du 18 janvier 2020 : une photo de Macron à son bureau, en train de lire un document avec Brigitte debout derrière lui, à sa droite, la main sur son épaule, avec pour titre :

« Staatsoberhaupt Macron, Ehefrau Brigitte im Elysée : Die arroganten kleinen Sätze hängen ihm bis heute nach »

Avec son commentaire : «  Ce n’est pas Jupiter, c’est une professeure (aux grands pieds) avec son élève favori »

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Imprimatur du 8/01/21

Humeur du jour- La sécurité de la France : imams, immigrés, loi sur la sécurité !

Humeur du Jour 

Novembre 2020

La sécurité de la France

Imams étrangers, flux d’immigrés, loi sur la sécurité !

Imams étrangers ? Renvoyons dans leur pays les imams qui refusent de signer une charte de neutralité politique ! En commençant par les 150 qui viennent d’une Turquie islamiste et hostile : en Turquie, le distinguo entre charia et régime politique n’existe pas !

            Les imams sont donc inévitablement les zélateurs de l’islamisme turc qui attaque les institutions républicaines.

Mettons fin à cette hypocrisie !

Flux d’Immigrés clandestins venus du Maghreb : en 2019, 100 000 personnes en situation  irrégulière  ont été interpellées par la police des frontières et 49 000 illégaux par la gendarmerie, des chiffres auxquels il conviendrait d’ajouter tous ceux qui sont passés entre les mailles du filet.

« Les Algériens représentaient 15 % du flux, les Albanais environ 10%, les Marocains autour de 8% et les Tunisiens tout autant » (Le Figaro du 20/11/20, page 12) : soit de l’ordre de 45 000 venus du Maghreb !

Les reconduites à la frontière ont été marginales, car l’on sait depuis de très nombreuses années que les pays d’origine refusent le plus souvent le retour chez eux de leurs ressortissants, d’autant mieux, qu’ils bénéficient comme l’Algérie d’anciens accords diplomatiques qu’il convient de remettre à plat !

La protection des forces de l’ordre: l’article 24 de la nouvelle loi sur les images proposait une solution contre laquelleles médias se sont insurgés en faisant valoir la menace que sa rédaction faisait peser sur la liberté de la presse.

Pourquoi les médias en vive concurrence avec les réseaux sociaux ne proposent-ils pas la bonne solution, afin d’éviter que l’on voie à chaque manifestation des images tournant en boucle montrant des manifestants insultant, narguant, ou provoquant les forces de l’ordre, à touche-touche ?

Jean Pierre Renaud