Humeur Tique: Le sondage du Front National, quel ramdam! Procès Chirac: encore un effort d’inventivité juridique!

Le sondage du Front National, quel ramdam ! Un mot peut-être sacrilège !

            Au lieu de crier au loup, nos brillants politiques et intellectuels de tout poil seraient mieux inspirés de procéder à un examen de conscience honnête (sur les trente dernières années), de faire l’inventaire de ce qui ne va pas en France, et de proposer de vraies solutions. Que de temps perdu !

Procès Chirac : encore un petit effort d’inventivité juridique !

            L’ancien président est présumé innocent présumé coupable depuis au moins trente années ! Quelques députés du PS ou de l’UMP seraient bien inspirés de mettre leur créativité juridique au travail, en inventant un tout nouveau concept d’amnistie du présumé innocent présumé coupable.

            Les mêmes ont manifesté la même capacité d’innovation juridique, dans le cas de la Fondation d’Art LMVH, au jardin d’acclimatation de Paris, en substituant, à l’occasion d’un amendement de loi « furtif », la loi au décret en Conseil d’Etat.

            Et dans l’intérêt des citoyens « contribuables » que l’on cesse, de déni de justice en déni de justice, de leur faire payer des dépenses de procédure et de justice dont le montant n’est jamais donné par les médias!

Immigration, Identité, Laïcité: Histoire ou Politique? Le discours Ndiaye, Monde Magazine du 5/02/11

Le Monde Magazine du 5 février 2011

En page de couverture :

« En finir avec la peur de l’autre

La leçon de l’historien PAP NDIAYE »

L’interview des pages 23 à 29

« L’identité se décline au pluriel »

Propos recueillis par Frédérick Joignot

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

Question prélable :  histoire ou politique ?

S’agit-il dans le cas d’espèce de la leçon d’un historien formé à cette discipline par l’université et l’école normale supérieure de Saint Cloud?

Et dans un tel cas, des règles de rigueur que s’imposent nos universitaires pour écrire l’histoire ? Car l’interview donne l’occasion de poser, semble-t-il des questions qui ne s’inscrivent pas, précisément, dans notre histoire.

Car comme l’indique le titre, l’interview est effectuée dans la cible du « discours national-populiste », alors que le « nouvel écho » qu’il trouve en France, en tout cas, s’explique par un certain nombre de facteurs, évoqués par le texte, mais qui méritent quelquefois d’être éclairés ou commentés, parce qu’ils feignent d’ignorer précisément ces facteurs, qui pourraient être qualifiés de « faits » par un historien, et les réactions du peuple français, face à ces « faits ».

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

            M.Diaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

Le Monde du 5 mai 2010 faisait état d’une population étrangère de 6,5 millions d’habitants, mais tous les spécialistes savent que plusieurs facteurs ont modifié en profondeur la structure démographique de la France, avec notamment le mouvement des naissances, des mariages, et des naturalisations.

Qui plus est, ces études montrant que « De 1968 à 2005, la proportion de jeunes d’origine étrangère (au moins un parent immigré) est passée de 11,5% à18,1% en 2005 », mais ce que relève de plus significatif la démographe Tribalat, dans le livre « Les Yeux grands fermés », chapitre 5 : « immigration, territoires et voisinages : mesure et résultats », c’est la concentration de ce type de population dans certains départements ou villes.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Un phénomène ou « fait » que M.Bronner a fort bien décrit dans son livre sur les ghettos.

            Alors vraie ou fausse « invasion » ? Journalistes, élus et chercheurs auraient tort de ne pas voir le problème en face, et peut-être encore moins un historien habitué à la dialectique de l’interprétation des faits, et tout autant des chiffres que des lettres.

Pourquoi ne pas le dire, ce sentiment d’invasion existe chez un certain nombre de nos concitoyens, car ils le ressentent ainsi dans leur quartier ou dans leur ville. Il suffit d’interroger des habitants de ces quartiers ou villes qui ont été le plus bouleversés par ces mouvements de la population, pour s’en convaincre. Et les journalistes ainsi que les Français d’origine immigrée, de bonne foi, sont les premiers à faire ce constat.

Alors, serait Front National le citoyen capable d’ouvrir encore yeux et oreilles, pour estimer, qu’à ce rythme-là, la République ne sera effectivement plus chez elle, pour autant qu’elle le soit encore dans certains de nos quartiers les plus sensibles !

Il est évident que ces mouvements démographiques ont affecté la France, modifié en profondeur sa structure culturelle, en tout cas dans certains quartiers et  villes, et  conduit un certain nombre de citoyens, beaucoup plus important qu’on ne dit ou qu’on ne croit, à éprouver un sentiment réel d’«invasion. »

Deuxième sujet, l’identité française :

            M.Ndiaye répond à la question-constat de M.Joignot ?

            « Une des constantes des discours de la droite classique comme de la nouvelle droite consiste à présenter l’Autre comme menaçant l’identité française. »

Réponse : «  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Une telle vision suppose un bloc français homogène, un « nous » bien circonscrit. Or depuis longtemps, les historiens et les anthropologues ont montré à quel point l’identité française s’est déclinée au pluriel. Elle ne se pense pas en termes d’essence, mais de relation intersubjective. Surtout, elle a servi de point de d’appui idéologique à une politique bien réelle de stigmatisation des immigrés et de leurs descendants: rafles de sans- papiers, contrôles au faciès, etc »

Identité au pluriel, pourquoi pas ? Mais si vous interrogez les Français, vous constaterez que l’immense majorité d’entre eux se reconnaissent dans leurs villages ou leurs villes, leurs mairies, leurs écoles publiques, leurs églises et leurs temples, et avant tout, dans un milieu de vie, fait de libertés individuelles et collectives, de démocratie, d’école publique (il y a un peu plus d’un siècle), et conquête récente (1945), d’égalité entre les sexes.

Il est donc difficile d’ignorer que notre identité plurielle baigne dans ce tissu national interstitiel, civil, politique, et culturel, plus résistant qu’il ne semble, et qui peut surprendre ceux que l’historien dénomme « les Français dubitables ».

Mais avant d’en terminer sur ce deuxième sujet, ne conviendrait-il pas d’être tout de même surpris de voir certains intellectuels et chercheurs plaider, à toute occasion, la reconnaissance d’identités perdues ou en péril sur notre planète, et en même temps faire facilement litière de l’identité de la France ou d’autres peuples !

Troisième sujet : la laïcité

Et ce dernier sujet est ultra-sensible pour un Français qui connait l’histoire de son pays, les guerres de religion qui ont ensanglanté, pendant des siècles, beaucoup de ses provinces, et les dernières querelles qui ont entouré le vote de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

Nombreuses sont sans doute les familles françaises du sud, de l’est, et de l’ouest, dont l’histoire a renfermé, au pire le souvenir des guerres de religion, et au mieux, des souvenirs de querelles religieuses violentes et tenaces à la fin du dix-neuvième siècle, dont certaines durent peut-être encore.

Alors de grâce, que de bonnes âmes ne nous disent pas aujourd’hui, tel M.Ndiaye  que « le principe de laïcité est dévoyé en politique d’intolérance religieuse. Or la laïcité n’est pas l’intolérance…. Il existe celle militante, agressive, qui s’est manifestée en 1905…L’autre laïcité, plus ouverte, et tolérante, accepte l’existence de lieux de culte pour toutes les religions, admet que certains espaces publics puissent être temporairement occupés par des pratiques religieuses.

C’est cette attitude que l’on observe majoritairement vis-à-vis du catholicisme pour les processions, les Journées mondiales de la jeunesse chrétienne, la venue du pape, etc. La laïcité tolérante n’exige pas la disparition radicale du fait religieux dans l’espace public ; elle commande la neutralité de l’Etat à l’égard des religions et la laïcité de l’école républicaine. » (page 27)

Un simple mot : voire !

Il est possible de dire et d’écrire n’importe quoi, mais comment prendre comme élément de raisonnement, dans le cas particulier, des pratiques religieuses enracinées dans nos provinces, et encadrées par la loi de 1905, un argument en faveur de la promotion du « fait religieux dans l’espace public », alors que l’historien ne précise pas la nature du « fait religieux » en question ?

Pour résumer mon opinion personnelle, je dirais volontiers : « Ne touche pas à la laïcité française ! », parce qu’elle a été, et continue à l’être, le gage d’une paix civile et religieuse durement gagnée au cours des siècles !

Et gare aux nouvelles guerres de religion !

Jean Pierre Renaud

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Post-Scriptum : et après la lecture éventuelle du pensum ci-dessus, proposons au Monde Magazine de publier un numéro spécial, allégé, distribué gratuitement au Mali et au Niger, et comportant une interview d’un historien de l’un ou l’autre de ces beaux pays sur le thème qu’a choisi M.Joignot pour sa  chronique du 26 février 2011 dans le même magazine, page 65, intitulée :

« Je ne pense qu’à ça  Frédéric Joignot

Le plaisir féminin et la « mâle peur »

Il s’agirait dans le cas d’espèce de lancer une interview sur le point G (grain de café ou orchidée… ?) qui a fait l’objet des plus sérieuses recherches scientifiques.

La politique étrangère de la France: réflexions d’un citoyen

Réflexions d’un citoyen sur la politique étrangère de la France

L’actualité arabe met le projecteur sur la politique étrangère de la France, et il est bien dommage que les citoyens français, directement, ou par la voix de leurs représentants à l’Assemblée Nationale ou au Sénat, n’aient jamais l’occasion de débattre de ces sujets, et de donner leur avis.

Chacun sait en effet qu’elle est le plus souvent entre les mains de hauts fonctionnaires, en poste à l’Elysée, plus ou moins talentueux, et à mon humble avis, trop souvent, ignorants de l’histoire des relations entre la métropole et ce qu’il était convenu d’appeler « l’empire français »

Première réflexion donc, relative au fonctionnement des pouvoirs de la Cinquième République actuelle : qui décide ? Qui porte la parole de la France ? Le Conseiller spécial du président lorsqu’il signe une tribune dans le Monde ?  Le Secrétaire Général de l’Elysée lorsqu’il donne ses instructions? L’ambassadeur de France à Madagascar lorsqu’il prit la parole, au mois de décembre, pour accréditer le discours d’un président d’une haute autorité provisoire, toujours provisoire depuis plus de deux ans, laquelle a accédé au pouvoir grâce à un coup d’Etat ?

A Madagascar, est-ce que la voix de la France n’aurait pas été plutôt, et clairement, celle de la condamnation du coup d’Etat et de son engagement déterminé en faveur d’un retour au fonctionnement normal des institutions, à la suite d’élections libres organisées sous le contrôle international, en plein accord avec les puissances régionales d’Afrique ?

Quelle image de la démocratie de notre pays donne-t-il ainsi à la jeunesse de ce pays en cautionnant un coup d’Etat, et en entretenant un rôle très ambigu de la France dans le processus actuel de retour à la « démocratie » malgache ? Mais il est vrai que la plupart des Français ne savent pas grand-chose sur Madagascar, pour autant d’ailleurs qu’ils sachent même situer la grande île sur la carte !

Deuxième réflexion de la part d’un citoyen qui dispose d’une assez bonne connaissance de notre histoire coloniale, relative au fonctionnement institutionnel de la Cinquième République très semblable à celui de la Troisième République.

En partant à la conquête de la terre entière, Jules Ferry et sa petite équipe de « colonialistes » ont incontestablement ouvert la voie pérenne des méthodes de travail de la petite équipe de notre belle Françafrique, dans le silence, la manipulation, et pourquoi ne pas le dire, dans la corruption et le mélange des genres !

Seule différence, et elle est capitale, la Chambre des Députés se saisissait alors du sujet, consacrait des séances entières au Soudan, au Tonkin, ou à Madagascar, alors qu’à ma connaissance la politique étrangère de la France dans ces anciens territoires français n’est jamais évoquée  et encore moins débattue à l’Assemblée.

Est-il nécessaire de rappeler que le gouvernement de Jules Ferry est tombé sur les affaires du Tonkin ?

Que les personnes les mieux informées nous disent quand la position de la France en Côte d’Ivoire ou à Madagascar a été l’objet de questions et de débats à l’Assemblée ? Quand l’Assemblée Nationale a-t-elle approuvé la politique de la France dans ces deux anciennes colonies ?

Et c’est là qu’est le fond du problème, étant donné que la politique étrangère de la France n’est jamais sérieusement débattue et approuvée par la représentation nationale.

Et donc en parallèle, et impunément, de grands notables français, politiques, économiques, ou universitaires, avec le concours de je ne sais quelles officines, mènent on ne sait jamais quelles missions, et au service de qui et de quoi !

Troisième réflexion, liée au débat ouvert par la tribune du groupe de diplomates « Marly », celle du positionnement de la diplomatie française dans le monde. La France n’a plus les moyens d’une grande puissance, et combien de fois faudra-t-il le répéter !

Pourquoi ne pas dire que cette diplomatie souffre des mêmes défauts qu’une certaine politique française en général, celle d’avoir des ambitions qui, depuis longtemps, ne sont plus à la portée de notre pays ? Pourquoi ne pas oser dire que notre réseau d’ambassades est surdimensionné, même si en définitive son coût global n’est pas exagéré, car il faut faire des choix : comment ne pas se poser la question de la compatibilité de ce réseau avec celui que l’Europe met en place actuellement ? Afin de résumer ma pensée, j’userais volontiers d’une maxime bien connue des temps passés, en Franche Comté, dans un langage beaucoup plus vert !

Le grand journal Le Monde n’aurait-il pas, par hasard, le même type de problème, celui de la réadaptation de son réseau mondial à ses moyens ?

Quatrième réflexion, corrélative de la précédente : est-ce que la France a su trouver les moyens d’adapter le métier d’ambassadeur à la révolution internet, à l’explosion mondiale des communications et des médias, révolutions de nature à bouleverser l’exercice du métier ?

Et la même réflexion pourrait sans doute être faite pour les métiers de souveraineté, préfectorale et justice y compris.

Cinquième réflexion, celle de l’indépendance de notre politique étrangère à l’égard de notre ami puissant, les Etats Unis, pour autant que cette indépendance puisse de toute façon exister. Il est évident, et le fait a été souligné, que le retour de la France dans l’OTAN a limité les marges de liberté que le pays pouvait avoir auparavant, mais sans en exagérer toutefois les possibilités réelles.

Sixième réflexion, un excellent spécialiste du monde arabe, M.Laurens a eu l’occasion d’exprimer une opinion tout à fait intéressante à l’émission animée par M.Elkabach à la bibliothèque Médicis, le 26 février, une opinion susceptible de consoler beaucoup d’observateurs : la diplomatie française a été, comme toutes autres, aveugle sur les événements qui allaient agiter le monde arabe, et c’est tant mieux, car au moins, ces pays ne pourront pas accuser les occidentaux d’avoir allumé les incendies démocratiques de Tunisie, d’Egypte, et d’ailleurs.

M. Elkabach avait organisé un débat très intéressant, original, parce que transversal entre un écrivain égyptien célèbre, M.Khaled Al Khamissi, le ministre actuel des Affaires étrangères d’Algérie, M. Mourad Medelci, et le professeur Laurens, spécialiste reconnu du monde arabe, dont l’objet était le devenir des révolutions arabes en cours, avec le rôle majeur de la jeunesse de tous ces pays, incontestablement une des clés de leur évolution.

Avec, en finale, le constat du tout est possible !

Comment ne pas terminer ces réflexions en regrettant que l’ambassadeur de France en Tunisie n’ait pas été rappelé illico presto dans son pays?

La France n’a pas fini de payer son verbe imprudent et impudent, comme elle a mis longtemps à payer auprès de la Chine la perte de « face » que le Préfet de Police lui a infligée à l’occasion du passage de la flamme olympique à Paris !

Jean Pierre Renaud

Mayotte, bienvenue à bord! Quel avenir pour le 101ème département français?

Mayotte, bienvenue à bord !

Mayotte, quel avenir pour le 101ème département français, à compter du 1er mars 2011 ?

            Un titre du Monde, journal du 10 février 2011, page 13 :

            « Mayotte : un mineur sans papiers affilié à la Sécurité sociale ;

            Une juridiction contraint l’Etat à prendre en charge les soins aux immigrés clandestins. »

            Il s’agit d’une décision du tribunal des affaires de sécurité sociale de Mayotte du 17 décembre 2010.

            Et l’article de préciser : « Le mineur, aujourd’hui âgé de 10 ans, est originaire de l’archipel des Comores, comme la plupart des immigrés sans papiers qui débarquent sur l’île à bord d’embarcations de fortune. Un nombre qui a crû au fil des ans, puisqu’on estime que les clandestins représentent environ un tiers des 186 000 habitants de Mayotte. »

            Seul hic, Mayotte n’est pas Bahreïn, alors que la densité de sa population est déjà la moitié de celle de la riche Bahreïn, de l’ordre de 500 habitants au kilomètre carré, au lieu de   1 000 dans cette île du golfe Persique, autrement plus riche ! Avec une proportion importante d’accouchements, à Mayotte, de femmes « sans – papiers » venues des autres îles des Comores!

            Et pour l’instant, la seule rente sur laquelle peut compter Mayotte est celle de l’Etat français, c’est-à-dire de ses contribuables, ou celle de sa « démographie », et non celle du pétrole !

            Qui aura le courage politique de reconnaître que, sans modifier en profondeur nos règles de droit, le nouveau département court à la catastrophe ?

            Est-ce que M.Bayrou n’avait pas en tête quelque chose de voisin, dans une déclaration qu’il aurait faite en 2007, à Saint Denis de la Réunion : une «  nationalité française qui ne soit plus automatique » ?

Jean Pierre Renaud

DSK, l’invité du Journal de 20 heures à France 2, le 20 février 2011: un journal consternant!

Consternante et désespérante, cette interview sur notre chaîne publique, beaucoup plus mondaine  que citoyenne !

Dans la ligne des échanges de sourires, de paroles qui marquent généralement  les interviews d’acteurs ou d’actrices de cinéma.

            Que de contorsions physiques, verbales, et médiatiques, un journaliste à l’affût, épaules droites ou en oblique, corps et regards en mouvement, en empathie conquérante et désir de séduction, pour croire qu’on va pouvoir confesser l’invité, le Directeur du FMI, être donc le journaliste du scoop du « siècle »!

Ils en rêvent tous, chaque jour !

            Tout cela est bien dommage, car les téléspectateurs auraient pu avoir l’occasion d’entendre le responsable du FMI  leur expliquer, de façon pédagogique, les enjeux financiers, économiques et sociaux du monde actuel, et présenter les solutions qu’il propose pour notre pays, l’Europe, et la planète.

            Car un des problèmes de fond posé à notre pays n’est pas celui de savoir qui va être le nouveau président, dans un contexte international où ses pouvoirs d’initiative sont de plus en plus réduits face à l’Europe et au monde, mais quelle France est encore possible et jouable dans le nouveau monde, car de cela beaucoup de Français n’en n’ont pas une claire et bonne perception.

            Et pour ce faire, la France a besoin de beaucoup de pédagogie ! Car les enjeux de pouvoir se trouvent aujourd’hui à Bruxelles, New York, ou Pékin, plus qu’à Paris !

            Et pourquoi ne pas dire, en cohérence avec ce propos, que le responsable actuel du FMI est beaucoup plus utile dans ses fonctions actuelles que dans le «  petit quartier » français de ce monde nouveau, si les idées que lui prêtent à loisir ses supporters et thuriféraires sont effectivement les siennes.

Jean Pierre Renaud

Indépendance et crédibilité du discours centriste?

Le paradis fiscal du Nouveau Centre !

Indépendance des Centristes ou crédibilité politique des discours centristes ?

Un article très intéressant sur DirectMatin du 2 février 2011 (page 13), intitulé :

Comment les partis du centre  se financent ?

            « Liberté de parole et de proposition », comme l’a déclaré M.Boorlo, président du Parti radical, alors que son petit parti ne pourrait quasiment pas exister sans le financement de l’UMP ?

            En 2009, « le PR est sous perfusion financière de l’UMP à hauteur de 77% ». (budget PR = 1,3million)

            Deux petits partis, le Parti chrétien démocrate de Mme Boutin, et la Gauche moderne de M.Bockel émargent auprès de l’UMP pour le tiers de leur budget, c’est déjà beaucoup mieux, mais avec un nombre faible d’adhérents.

Le Nouveau Centre a un financement théoriquement autonome, mais tout à fait exotique, et en définitive étrange : grâce à un montage avec un petit parti tahitien et à un régime juridique différent de celui de la métropole, il a pu recevoir une contribution de 1,4 million.

Et comme l’indique le même article : « un montage qui est légal mais qui contourne « l’esprit de la loi ».

Il vaut donc mieux que le Nouveau Centre ait un discours discret, le plus discret possible sur le financement des partis politiques, et sur son indépendance..

Conclusion, le seul parti centriste indépendant financièrement est le Modem de M.Bayrou, avec une réserve qui n’a pas été levée à notre connaissance, celle d’un trésorier, actuellement ministre de la Justice de M.Sarkozy.

Les quatre autres partis « centristes » ont donc toutes les caractéristiques des petits partis politiques de la Cinquième République qui ont servi de plastrons au parti  « gaulliste » dominant, pour autant que cette appellation « gaulliste » ait conservé, après Pompidou, son sens originel.

Dans les années 1970, le Centre Démocratie et Progrès (CDP) de la troïka Fontanet, Duhamel, Pleven, en a été une des illustrations, avec pour trésorier un certain Antoine Veil, époux de Mme Veil. En faisaient, entre autres, partie, les Méhaignerie, Barrot et Stasi…

Jean Pierre Renaud

Journal Le Monde (26/01/11), les conflits d’intérêt et le service public

Conflits d’intérêts, République Française, esprit et goût du service public

« Menacée et dérangeante, la Commission nationale de l’informatique et des libertés se trouve mise en cause par un rapport provisoire de la Cour des comptes

La CNIL n’est plus en cour »

Le Monde du 26 janvier 2011, page trois

Pour un lecteur, une grande insatisfaction, trop ou pas assez d’information !

            J’avoue ne pas très bien comprendre le premier titre du journal, car l’affaire en question illustre parfaitement les dérives de certaines autorités publiques nommées à ma connaissance pour servir le bien public, et la République Française.

            J’ai lu :

            «  Alex Türk gagne nettement moins que ses homologues : 39 000 euros par an, contre 185 000 euros pour le président du CSA, 183 000 pour le Médiateur, 303 000 pour celui de l’Autorité des marchés financiers (AMF) »

            Dans un paragraphe précédent, le même journal écrivait :

            « Le président bénéficiait d’une indemnité de 3 200 euros par mois, et, contrairement à l’information donnée au Parlement », dit la Cour, il a « pris l’initiative de s’attribuer, en supplément, des indemnités forfaitaires par séance ainsi que des vacations qui ont représenté un montant de 1 800 euros par mois ».

Quelques réflexions à ce sujet :

Le journal ne dit pas si les titulaires des mandats confiés par la puissance publique ont conservé ou non les rémunérations et indemnités de leurs corps d’origine et dans le cas considéré celles d’un sénateur, information nécessaire pour apprécier correctement ce type de dérive morale et financière.

Car si tel était le cas, les rémunérations et indemnités accordées à ces grands serviteurs de la chose publique seraient encore plus choquantes.

Est-ce que le gouvernement et le Parlement ne devraient pas fixer un plafond de rémunération pour toutes ces fonctions du service public, un montant qui correspondrait au plafond des rémunérations et indemnités maximum attribuées aux hauts fonctionnaires. Récemment, sauf erreur, le traitement d’un haut fonctionnaire hors échelle G, il n’y en a pas beaucoup, était de 83 400 euros brut, hors indemnités ou primes.

Le nouveau président de l’AMF a accepté de modérer sa rémunération, et c’est bien, mais conserve-t-il en parallèle son traitement d’inspecteur général des finances ?

Car il convient de poser la question de fond :

Le contenu de cet article laisserait à penser qu’il ne serait plus possible de trouver dans notre élite politique et administrative des candidats ayant encore chevillé au corps le sens du service public et de la République ?

Alors que la France a longtemps été citée en exemple pour sa haute administration intègre et compétente au service du public, mais il est possible de se poser effectivement la question sur sa réputation actuelle, quand on voit l’empressement de nombreux hauts fonctionnaires à occuper des fonctions publiques ou privées très, très bien rémunérées, après un passage fructueux dans un lieu de pouvoir, trop bien rémunérées dans une société de moins en moins solidaire, et surtout de plus en plus inégalitaire.

L’excellent rapport Sauvé sur les conflits d’intérêt doit voir toutes ses propositions mises en œuvre rapidement, mais pourquoi ne pas le compléter quelque peu sur ce point ?

Jean Pierre Renaud

BAYROU ET GEORGE VI: le film « Le Discours d’un roi »

Bayrou et George VI

Le film « Le discours d’un roi » 

« L’homme qui ne pouvait être roi »

Voici venir le grand favori de la course aux oscars. L’histoire vraie du père de l’actuelle reine d’Angleterre, George VI, coupé de son peuple par un problème aigu de bégaiement…

Le Journal du Dimanche du 30 janvier 2011

Page Culture

Clin d’œil du cinéma à l’un de nos candidats attendus aux prochaines présidentielles, même s’il ne s’est pas encore déclaré candidat ?

Dans la même page, François Bayrou déclarait : « Le film montre que ce n’est pas un handicap. »

Assurément, comme il en a apporté de multiples preuves au cours de sa vie.

Alors un bon conseil à François Bayrou, laissez le film engranger succès et bonnes entrées dans nos cinémas : George VI travaille pour vous !

Les mauvaises langues vous accuseront sans doute d’avoir trop souvent mis vos pas dans ceux du grand Béarnais que fut Henri IV, et aujourd’hui d’avoir secrètement sponsorisé le film « Le discours d’un roi »

Seul petit problème : il faut accéder maintenant au fauteuil de roi sans en être l’héritier !

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: Françafrique « cachée » : Gbagbo et Coquery-Vidrovitch

Humeur Tique : la Françafrique « cachée » : Gbagbo et Coquery-Vidrovitch, ou les « Enjeux politiques de l’histoire coloniale » ou postcoloniale ?

            Les lecteurs du journal le Monde savent qu’ils trouveront toujours une information intéressante au détour d’un article, d’une tribune, ou d’une page.

Et tel fut le cas, avec le « Décryptages Débats.du 28 décembre, page 16, en lisant un article de M.Bouquet, professeur de géographie politique à l’Université Bordeaux III,  intitulé :

« L’université française et ses tyrans

« Gbagbo et ses amis en sont issus»

Avec l’extrait suivant : « La liste est longue, mais on peut faire court. Laurent Gbagbo a soutenu sa thèse de doctorat d’histoire à la Sorbonne avec une grande – et progressiste – historienne française qu’il a d’ailleurs décorée il y a quelques semaines en souvenir de cette collaboration. »

C’était, sauf erreur, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7 août dernier, Madame la Professeur émérite fut alors faite Commandeur de l’Ordre ivoirien, diable ! C’est le cas de le dire !

La Françafrique n’est donc pas toujours là où on l’attend, car il est tout de même difficile de dire que M.Gbagbo pouvait être, déjà au mois d’août dernier, un modèle pour la jeune démocratie africaine, alors que le processus de l’élection présidentielle était difficilement engagé.

Il est vrai, et comme nous l’avons dit sur le blog du 3 décembre dernier, que Lang a fait beaucoup mieux, en assistant à un des meetings électoraux de Gbagbo, mais les initiés comprendront mieux le sens du titre cité plus haut d’une des dernières œuvres d’histoire de Mme Coquery-Vidrovitch. Ce livre a fait l’objet d’une lecture critique sur le blog du 28 mars 2010.

La « grande – et progressiste – historienne française » aurait – t- elle trouvé à Abidjan, du  nouveau grain à moudre, en rapport avec notre  «inconscient collectif » (page 168 du livre cité),  une magnifique occasion de briser le « tabou  français » de « la « non-décolonisation » de la société française » (page 166), ou d’avoir enfin une chance historique d’ouvrir une nouvelle page du « postcolonial » à la Françafricaine ?

Mitterrand: « Le dernier mort de Mitterrand de Raphaëlle Bacqué

« Le dernier mort de Mitterrand »

de Raphaëlle Bacqué

Lecture

Ou comment peut-on être encore mitterrandiste ?

            Un livre intéressant sur le plan historique, sur le rôle des entourages familiaux ou amicaux, mais aussi sur celui de certains d’entre eux, beaucoup moins désintéressés, sur fond des magouilles du financement de la vie politique et des vies privées.

            Le « ministre de la vie privée » de M.Mitterrand est au cœur de l’intrigue, partenaire ou victime d’une véritable fascination amoureuse que le prince exerçait sur lui, qui l’aurait conduit au suicide ?

            Mais un livre glauque, mortifère de tout idéal politique, un livre désespérant, pour tout dire, pour ceux qui, comme moi, ont cru à la vie politique, à ses vertus et à ses idéaux.

            Je serais tenté de dire : comment peut-on encore porter un culte au personnage politique de Mitterrand ? Je vous avouerai que je dirais volontiers la même chose de son adversaire politique de l’époque, Chirac.

            Est-ce que c’est « l’idéal » socialiste que l’on propose à une jeunesse sceptique et déboussolée ? Tout autant d’ailleurs que « l’idéal chiraquien » ?

            Seul bémol à ce triste bilan, l’amour qui liait l’homme « public » à sa « deuxième » épouse, et cela, bien avant son arrivée au pouvoir, en 1981 !

                                                           Jean Pierre Renaud