Le formatage et la bipolarisation des journalistes -Présidentielles 2012 – Feuille n°3 dans les Echos du 2/01/12

Le formatage et la bipolarisation des journalistes

Présidentielles 2012  – Feuille n°3

Après la feuille n°2 du 14/12/2011 et sur le même sujet :

            Dans Les Echos du 2 janvier 2012, l’article de Mme Cécile Cornudet, page 10, intitulée

« Le match Sarkozy- Hollande aura-t-il lieu ? »

L’analyse de Cécile Cornudet » (grand reporter aux « Echos)

Elle connait donc déjà la finale de ce match ? Etrange n’est-ce pas ? Faut-il être grand reporter pour reporter de si belle façon ?

Jean Pierre Renaud

« Patriotisme démagogique » par Eric Le Boucher dans les Echos du 23/12/11 « …un vide conceptuel »? En êtes-vous bien sûr?

« Patriotisme démagogique » par Eric Le Boucher, dans les Echos du 23 décembre 2011

« …un vide conceptuel » ?

En êtes-vous bien sûr ?

            Comme à son habitude, M.Le Boucher nous trousse une belle chronique dont le but avoué est de descendre en flammes les défenseurs « nouveaux », il est vrai, du slogan  « Achetez français ».

            Sa critique n’est-elle pas trop caricaturale ? Ne fait-elle pas la part trop belle au libéralisme, c’est-à-dire au laisser faire, qui nous gouverne en Europe et en France, depuis de très nombreuses années, beaucoup trop d’années peut-être.

            Première réflexion : l’histoire économique n’a pas démontré que le libéralisme avait eu plus de vertus pour développer l’économie du monde que le protectionnisme (voir pour les siècles passés les travaux de Bairoch).

            Deuxième réflexion : proposer l’idée d’un protectionnisme de réciprocité parait être une bonne réponse à une des problématiques du nouveau « mal français ».

 M.Wauquiez citait à cet égard le cas de la Chine et du Japon.

Troisième réflexion : le chantier du « produit en France » est un vaste chantier, et il ne concerne, effectivement, pas uniquement l’industrie, mais comment ne pas voir qu’un important travail de recensement et d’analyse doit être effectué dans notre pays pour avoir la carte de notre potentiel « produit en France »,  ce qui n’est pas encore le cas.

Alors, qualifier de démagogiques les initiatives politiques qui vont dans ce sens, le bon sens et « le bon sens », n’est pas vraiment pertinent !

Quatrième réflexion, trop citoyenne, aux yeux de notre chroniqueur ? Est-ce que M.Le Boucher possède une voiture, et si oui, est-elle française ? Je voudrais lui dire, qu’en ce qui me concerne, pour être né dans un des berceaux de l’industrie automobile française, j’ai toujours acheté une voiture française.

S’agit-il d’un « patriotisme démagogique » ?

Le chroniqueur affirme : « Les slogans « Acheter français » reposent donc sur un vide conceptuel. »

Je ne suis pas sûr que cette affirmation ne caractérise pas, au contraire, un trop plein conceptuel, en même temps qu’un « vide citoyen », celui d’une élite complètement coupée du monde réel, d’une France dont les savoirs, les savoir-faire, les talents, les terroirs et leurs produits, ne demandent qu’à être mis en valeur, et pourquoi pas, avec le souci, précisément, de notre citoyenneté.

C’est dans ces gisements là que les beaux esprits devraient investir, et non point dans la défense d’un libre échange qui, à la vérité, n’en est pas un du tout !

Et pour mettre une note finale, gastronomique, au fil des jours de cette fin d’année, M.Le Boucher pourrait-il nous dire, par exemple, comment la France qu’il défend,  sera en mesure de le faire efficacement, face au libre-échange, dans le cas de la gastronomie française, alors qu’on se félicite, à juste titre, de sa reconnaissance par l’UNESCO ?

Jean Pierre Renaud

Mélanges politiques du 19/12/11: postes d’enseignants, 32 heures de Joly, Wauquiez et son protectionnisme moderne, les satellites espions

Mélanges politiques du 19 décembre 2011

Les sujets : les postes d’enseignants supprimés, les 32 heures d’Eva Joly, le « protectionnisme moderne » du ministre Wauquiez, les satellites espions.

Les postes d’enseignants supprimés :

Un mauvais signal politique, incontestablement, parce que le citoyen qui cherche à s’informer le mieux possible sur le dossier, ne réussit déjà pas à se faire une opinion sérieuse, à partir, des informations données, soit par les organisations professionnelles concernées, soit par le gouvernement.

D’où le message politique inaudible ou illisible, au choix, d’après lequel on veut faire de l’éducation une priorité nationale, alors qu’on diminue le nombre des enseignants.

Les 32 heures d’Eva Joly :

En matière de « connerie » politique, on ne fait pas mieux, alors que les entreprises, et derrière, le pays tout entier, se débat encore dans le grand désordre des 35 heures!

Que propose Mme Joly pour faire en sorte que les 32 heures puissent être raisonnablement appliquées dans le domaine hospitalier, alors que les 35 heures ne le sont pas encore, avec toutes les conséquences à en tirer en matière d’emplois et de rémunérations ?

La solution du temps partiel « accompagné » serait sans doute une solution plus intelligente, à la condition de l’adosser à une structure nationale de consolidation sociale.

« Le protectionnisme moderne » du ministre Wauquiez :

Tout à fait d’accord sur son constat, à savoir la nécessité pour la France de pratiquer un « protectinonnisme moderne », et j’ai moi-même, sur le blog du 7 juin 2011, préconisé un protectionnisme intelligent, en faisant valoir qu’historiquement, le protectionnisme n’avait pas été, pour le développement des économies du monde, contrairement à la petite musique toujours libérale que veut nous faire entendre la Commission Européenne, la damnation des damnations.

Il n’est pas donc pas indécent de se prononcer, à tout le moins, pour un protectionnisme de réciprocité.

Dans son interview au Monde, M.Wauquiez donne plusieurs exemples d’anomalies graves dans le fonctionnement du commerce international, qui mettent en cause notamment le Japon et la Chine.

Mais alors pourquoi les gouvernements qui se sont succédé en France, depuis dix ou vingt ans,  ont laissé faire, avec, aux commandes de notre vieille Europe, le libéralisme triomphant de la Commission Européenne ? Et depuis 2004, M.Wauquiez, comme ministre de ces gouvernements ?

Par ailleurs, M.Wauquiez s’est fait élire dans une circonscription de Haute loire détenue par un grand « européen », un homme qui a exercé des fonctions de Vice-Président de la Commission Européen, son « parrain »,  lequel aurait donc laissé faire ?

Et l’UMP au pouvoir depuis 2002 également ?

Et le gouvernement actuel qui n’a pas cru devoir changer de cap après la crise de 2008 ?

Je trouve qu’il y a donc, à la fois, beaucoup de légèreté dans ces conduites politiques et dans les explications données à postériori.

Cocorico ! Les satellites espions de la France !

Un grand bravo à nos ingénieurs, mais quand notre pays va-t-il se décider enfin à réviser sa politique de « grandeur » ?

Va-t-on continuer à croire qu’il est possible de soutenir financièrement notre politique de grandeur ? Très récemment, à  Abidjan ou à Tripoli, et en continuant à financer toutes sortes de missions, allant du maintien de l’ordre à l’étranger à la préservation de notre arsenal de défense nucléaire ?

Il va falloir enfin choisir !

Et une France qui se mêle quotidiennement de tous les sujets du monde, alors qu’elle n’a pas été capable de contrôler sa dette publique ?

Incapable également de faire rentrer nos quartiers de banlieue défavorisés dans notre belle République ?

Tout cela n’est pas très sérieux !

Il est question de mutualiser tout ou partie des dettes européennes, mais il est évident que l’absence de mutualisation de la défense européenne fausse toute comparaison entre la France et l’Allemagne à ce sujet, étant donné le poids respectif des budgets de la défense.

En Allemagne, le budget de la Défense représentait, en 2010, 1,92% du PIB, soit 46 milliards d’euros, et en France, 3,3% du PIB, soit 64 milliards d’euros, plus 18 milliards, alors que la population française ne représente que 77% de la population allemande, soit de l’ordre de deux fois plus par habitant.

La dépense défense du citoyen français était en 2009 de 1 015 euros par tête, alors qu’elle n’était que de 560 euros par tête pour le citoyen allemand. (source Wikipedia)

Et si la France consacrait le même budget que l’Allemagne à sa défense, notre pays économiserait, en valeur 2009, 29 milliards par an.

Un élément parmi d’autres pour nourrir notre réflexion nationale sur la réduction d’une dette insupportable !

Les candidats aux présidentielles 2012 seraient bien avisés de proposer aux Français une autre politique, celle d’une France, bien réelle, celle-là, une puissance moyenne.

Et si la France remettait les pieds sur terre ?

Jean Pierre Renaud

FN: Pourquoi toujours cette obsession du FN?

Et un chroniqueur du Monde d’enrôler à présent le film « Intouchables » dans le combat contre le Front national ! (journal du 13 décembre)

Son titre « Les « intouchables » contre Mme Le Pen »

            Il est tout de même très frappant de constater à quel point les gens des médias et du monde politique semblent obsédés par le Front National.

            A croire que tout doit être analysé par rapport à Marine Le Pen, devenue la pierre angulaire de tout raisonnement.

            La chronique en question est construite sur ce principe : le film devient l’instrument du même combat politique contre Mme Le Pen, pourquoi pas, mais est-ce bien sérieux ?

            J’hésitais à aller voir ce film tant sa métaphore me paraissait sauter aux yeux, le bon noir pauvre venant au secours du blanc riche et handicapé.

            Mes enfants m’ont invité a à y aller, et je ne l’ai pas regretté, car ce film est plein d’inventions, de drôleries, d’à-propos sur les rapports existant entre nos quartiers sensibles des banlieues et nos quartiers huppés de la capitale.

            J’y ai vu, pour ma part, un message salutaire de la France qui souffre particulièrement dans quelques- unes de nos banlieues et celle qui profite de son confort dans les beaux quartiers, et tout autant de la nécessité d’être à l’écoute des jeunes de banlieue qui ont à fois de la richesse humaine et des choses à nous dire.

            Je voudrais dire toutefois à tous ces jeunes de banlieue qui ont applaudi à ce film, que tous les blancs n’habitent pas des hôtels particuliers disposant d’immenses salles de bains avec de magnifiques baignoires en marbre, dans le genre de notre héros tétraplégique, et que le même message d’humanité qui rayonne dans ce film n’a pas beaucoup inspiré, jusqu’à présent, les gens qui nous gouvernent de gauche ou de droite.

            Résultat : le FN n’a pas besoin de faire beaucoup de propagande, étant donné que ses adversaires, et ils sont nombreux, la font à son profit.

            A quoi peut-il servir de tirer ce film vers une interprétation politique plutôt restrictive ? Sauf peut-être à vouloir combler une panne d’inspiration.

            Car, il ne suffit pas de brandir le drapeau de la peur fondée ou non, pour comprendre l’évolution de l’opinion des citoyens, mais les raisons du succès encore relatif de le Pen.

            Est-ce que les « éléphants » de gauche ou de droite des circonscriptions électorales, où ils sont depuis longtemps implantés, ont eu le courage de faire leur examen de conscience sur l’action qu’ils ont conduite pour ramener les quartiers sensibles dans le champ de la République ?

            Est-ce que les grands médias les ont interviewés à ce sujet ? Et dans le cas de cette chronique, pourquoi ne pas proposer à notre grand journal dit de référence de donner la parole à ces fameux « éléphants », qui ne font pas que « barrir », pour qu’ils nous expliquent ce qu’ils ont fait, au cours de leurs mandats, pour faire entrer leurs quartiers sensibles dans notre belle République ?

            J’avais fait cette proposition dans un commentaire que j’avais adressé au Monde Magazine, ancienne formule, mais sa rédaction a publié mon texte, en supprimant précisément cette proposition d’explication citoyenne, sans me demander d’ailleurs mon accord.

            Jean Pierre Renaud avec sa concubine préférée

Le formatage et la bipolarisation des journalistes -Présidentielles 2012 – Feuille n°2

Le formatage et la bipolarisation des journalistes

Présidentielles 2012 – Feuille n° 2

            Deux exemples de formatage et de bipolarisation des journalistes ou des journaux :

            Les Echos du 12 décembre 2012, page 7, France,

            « Le fait du jour politique

            Le match Bayrou-Le Pen

            Guillaume Tabard

            Le Figaro du 12 décembre 2012, page 4, politique,

            « La percée de Bayrou relance la bataille de la 3°place »

            Rodolphe Geisler

            Et cette tactique du goutte à goutte permanent, répété, et donc tout à fait « politique » d’un combat politique qui se limiterait à deux adversaires, naturellement le premier et le deuxième du premier tour des présidentielles 2012, soit l’UMP, soit le PS !

            Incontestablement une forme de propagande clandestine, dans une forme proche des techniques clandestines de manipulation mentale que Vance Packard a décrites dans son livre « La persuasion clandestine », dans les années 1950 !

Conflits d’intérêt, confusion des genres? « Journalistes et politiques Les liaisons dangereuses » Le Magazine du Monde (3/12/2011)

Conflits d’intérêt, confusion des genres ?

« Journalistes & politiques

Les liaisons dangereuses ? »

Le magazine du Monde (3/12/2011)

            Le magazine a consacré plusieurs pages au problème des relations entre journalistes et politiques, un important sujet de la vie politique d’aujourd’hui, et c’est très bien !

            Une analyse qui concernait les couples Hollande-Trierweiler, Borloo-Schönberg, Kouchner-Ockrent, et Montebourg-Pulvar

            Au soir de la primaire socialiste, Audrey Pulvar était apparue au côté d’Arnaud Montebourg et avait répondu :

« J’avais vécu la campagne, la fatigue, l’angoisse, la séparation, et lorsqu’on m’a poussée à la tribune, je ne me suis pas rendu compte de ce que cela allait susciter. » (page 56)

Et la société des journalistes de Radio France de réagir de façon tout à fait curieuse, et anachronique :

« Vivez vos amitiés et vos amours, mais gardez-les pour vous. N’oubliez pas les soupçons des auditeurs, pour qui, souvent, l’amitié d’aujourd’hui peut devenir la collusion de demain. »

Faites donc comme les bons bourgeois des siècles passés qui avaient un vrai savoir-faire pour cacher leurs amours « illicites »!

Curieuse façon de traiter la question, car caché ou non, le problème demeure, celui du conflit d’intérêt ou de la confusion des genres, un problème majeur et récurrent dans une société percluse de fric et de com., et ici, très précisément, entre le médiatique et le politique.

Et pourquoi ne pas se demander si ce type de relation est fréquent, et si oui, pourquoi ?

Mon opinion est qu’à partir du moment où un politique entretient une relation intime avec un journaliste, et alors que le dit-journaliste joue un rôle important dans un média, tout militerait en faveur du constat d’un conflit d’intérêt.

Et pour une note finale de gaieté dans le mélange des genres, une citation du courrier des lecteurs du même numéro du magazine (page 20):

« Camouflage « Depuis bientôt un mois je n’ai plus honte. Je peux enfin lire Elle en faisant croire que je lis Le Monde » Christian Lefebvre

Jean Pierre Renaud, avec sa concubine préférée

La France et l’Allemagne: pourquoi ne pas aller plus loin dans la coordination, c’est à dire une union confédérale?

La France et l’Allemagne : pourquoi ne pas aller plus loin dans la coordination, c’est-à-dire une union confédérale ?

En écho de l’interview de M.Schaüble, ministre allemand des finances (Le Monde des 13 et 14/11/2011) : « les crises sont une chance », « On constate qu’une politique monétaire commune et le Pacte de stabilité et de croissance ne suffisent pas », favorable à une « vraie révolution » en Europe, c’est-à-dire une union renforcée.

            Je suis né dans une région de l’est de la France qui a connu trois invasions allemandes, pendant la guerre de 1870, la première guerre mondiale, et la deuxième guerre mondiale.

            Je suis né dans une famille dont le grand-père a connu la guerre de 1870, dont le père a effectué six années de service militaire entre 1913-1919, et a été blessé à plusieurs reprises, avec un premier frère revenu mutilé par la guerre, un deuxième revenu avec un handicap de respiration par inhalation de  gaz toxique, et un troisième, le dernier, tué, à la veille de ses vingt ans.

            Frères et sœurs, nous avons subi l’occupation allemande, l’exode et la peur, assisté à des rafles, souffert de la faim, vu défiler chaque jour, en chantant, les soldats bottés de la garnison allemande…

            Avant et après le débarquement, les plus âgés ont suivi, grâce à l’écoute clandestine de la radio suisse, radio Sottens,  le déroulement de la guerre sur tous les continents.

Et compris, après la guerre, certaines des actions de résistance auxquelles se sont associés quelques membres de notre famille.

Et en dépit de toutes ces morts, souffrances, et blessures, je ne crois pas avoir entendu des paroles de haine contre les Allemands, ou comme à la mode du jour, une demande ardente d’actes de repentance (est-ce que, par hasard, ce mot vous dirait quelque chose ?).

Depuis plusieurs années, et en ce qui me concerne, je pense qu’il faut aller beaucoup plus loin dans l’action commune de nos deux pays, au-delà des conseils périodiques franco-allemands.

Dans chacun de nos deux conseils des ministres, il faut créer un embryon de pouvoir confédéral, y nommer un ministre naturellement bilingue, ministre à part entière, qui serait chargé de faire avancer des propositions de politique confédérale, au quotidien, comme au moyen et au long terme..

Jean Pierre Renaud

Mayotte, un concentré des impasses « coloniales » des 3ème et 4ème Républiques françaises!

« Mayotte et la parabole du yaourt »

Le Monde du 5/11/11 Décryptages Analyses

Après le yaourt, le garde-côte ?

Ou une parabole de Jules Verne à Mayotte ?

Ou on peut aimer les Mahorais, et oser leur dire la vérité

Ou « Toute vérité n’est pas bonne à croire » Beaumarchais

Que dire du contenu d’un tel article, sinon celui d’avoir lu un texte complètement hors du temps ? D’un nouvel Albert Londres ? Il est possible d’en douter sérieusement.

            « Dans la plus grande indifférence de la métropole », qu’il s’agisse des troubles sociaux, ou auparavant l’accession de Mayotte au statut départemental : quoi de plus naturel pour un pays qui s’est toujours désintéressé de l’outre-mer, et quoi qu’on en dise ou écrive ? Hors Algérie, et hors le petit cercle obsolète de la Françafrique !

            Pour de nombreuses raisons bonnes ou mauvaises, on a voulu ignorer la situation concrète de cette île : politique, géographique, culturelle et économique. On a promis de faire accéder ce nouveau département au statut d’un département de métropole, dans un délai de 25 ans : on croit rêver ! Les troubles sociaux qui agitent le nouveau département montrent déjà que ce délai est contesté.

Dès les premiers pas du nouveau département, le Président du Conseil général de Mayotte demande que le RSA soit mis en application en 2012, au taux de 50%, et non celui de 25 %, comme prévu.

Le journaliste écrit : «  A Mayotte apparait l’absence d’un modèle économique clair, venu de l’Etat ou des élus locaux »

Comme s’il revenait à l’Etat de proposer ou d’imposer un « modèle économique » ! Comme au bon vieux temps du communisme soviétique et des colonies ?

Mais le modèle choisi semble bien celui de la perfusion permanente de l’île par des fonds français ou européens, avec un tiers de la population composée de clandestins, dont le flux n’est pas prêt de tarir.

En ce qui concerne le salaire minimum, l’utopie : « Le smic local est fixé à 85% du smic national, soit 1000 euros par mois », alors qu’à Madagascar, à quelques centaines de kilomètres de ses côtes, dans le même Océan indien, les malgaches peu nombreux qui trouvent  du travail touchent un salaire mal assuré, qui  ne dépasse pas les 100 euros.

On peut aimer les Mahorais et leur dire la vérité, et en faisant un brin de Jules Verne :  au train où va votre nouveau  département, attendez- vous, dans les années à venir, à voir votre île placée en état de siège permanent, sous la surveillance de flottilles de garde- côtes, afin de protéger votre île des flux d’immigrés clandestins qui voudront fréquenter, au-delà de votre merveilleux lagon, votre paradis économique et social artificiel.

Il est bien dommage que les Mahorais, et la France officielle (celle de la puissance, de la grandeur, du prestige et du « on vous aime »…), et non les Français, à la fois ignorants et indifférents, n’aient pas eu le courage d’ouvrir un autre chemin ! Plus intelligent !

Un Triboulet de la République, faute de Fou du Roi

Et pour nourrir notre réflexion :

les propos d’Audrey Pulvar, compagne de M. Montebourg, candidat des primaires socialistes dans le dernier Respect Mag, page 9, qui déclare :

« Moi, je suis pour l’indépendance de la Martinique. Ça n’arrivera pas de mon vivant, mais je pense que c’est un horizon accessible, et souhaitable. »

Energie nucléaire et lunettes vertes, roses, ou rouges de l’éthique « verte » ?

Le nucléaire du PS et des Verts, l’éthique politique d’Eva Joly et de son parti, l’éthique d’une élection présidentielle, ou les questions que peut se poser un citoyen « ingénu »

Un accord politique PS-Verts sur le nucléaire tout à fait étrange, à épisodes dignes d’un vaudeville : le Parti socialiste a-t-il, et avait-il, hier encore, une doctrine  nucléaire ?

Les Français ont sans doute été très surpris de constater, à travers la polémique qui a entouré l’accord politique PS-Verts, que le grand parti de gouvernement que fut le PS, et de nos jours, le principal parti d’opposition, n’avait pas de doctrine claire sur l’énergie nucléaire.

            Manque d’experts, manque de courage politique, aveuglement politique ? Alors que les centrales nucléaires fournissent de l’ordre de 75% de notre électricité,  que la France est engagée dans un programme national de construction de centrales à l’étranger, qu’elle dispose d’une palette d’ingénieurs exceptionnelle ?

            Et l’on veut faire croire à l’opinion publique qu’il est possible de fermer 25 centrales avant 2025 ?

 Et l’on nous dit que la France abandonnerait à Flamanville le nouveau module et modèle qu’elle veut exporter dans le monde entier ?

C’est à se demander si nous ne vivons pas sur une planète de fous ! L’Allemagne a pris ce type de décision, et nous verrons bien si elle est capable, sans autre dommage, ou à dommage égal, pour l’environnement, de se passer de l’électricité nucléaire française.

L’éthique politique d’Eva Joly, candidate des Verts

Madame Joly se targuait jusqu’alors d’une éthique exigeante, dont elle a effectivement fait preuve dans ses anciennes fonctions de magistrat.

Dans son interview au journal Le Monde du 23 novembre, elle cite encore l’expression « L’exigence éthique », mais dans la même interview, elle utilise des mots tels que « cambouis », ou « tambouille politicienne » pour stigmatiser l’accord PS-Verts, c’est à dire celui dont le contenu a été négocié par la secrétaire nationale de son parti, bénéficiaire, semble-t-il, d’un heureux parachutage politique à Paris.

On peut donc douter que la candidate s’estime liée par l’accord passé par son parti, et, parallèlement, il n’est pas douteux qu’elle juge sévèrement les négociations entre parti politiques, parce qu’ils manquent d’éthique ?

Comme quoi il n’est pas si facile de passer du verbe d’un juge d’instruction à celui d’une femme politique !

La signification d’une candidature aux élections présidentielles ? Ethique politique ou non ?

Sans doute de façon trop ingénue, un citoyen pouvait légitimement penser qu’aux prochaines élections présidentielles, il aurait le choix de voter pour tel candidat ou telle candidate, mais l’existence d’un accord politique préalable entre les deux partis, ou les deux candidats, c’est à voir, l’un ou l’autre candidat étant interchangeable, PS ou Verts, prive les électeurs de faire leur choix.

On leur impose à tout le moins, un choix ambigu, c’est à dire ambivalent.

Qu’on le veuille ou non, ce type d’accord détourne gravement le sens d’une élection présidentielle, et manque de ce fait à l’éthique de ce type d’élection !

Jean Pierre Renaud

Mélanges politiques (7/11/2011)

       L’Europe et l’Euro :

Les commentateurs les plus savants vous répètent que le temps politique n’est pas le temps des marchés, sans doute !

            Mais après la crise de 2008, il fallait réformer la gouvernance de la zone euro, et cela fait donc plus de trois années de perdues !

            Le temps « est venu » de réunir une assemblée constituante des institutions nouvelles de la zone euro, car le temps « est venu » d’inventer, d’innover, et de sauvegarder l’Europe.

            L’Europe et nos hommes et femmes politiques :

Combien d’entre eux ont-ils une formation et une expérience internationale, alors que notre destin se joue quotidiennement à Bruxelles, Washington, ou Pékin ?

            On continue en France à faire de la politique franco-française, comme au bon vieux temps de la Troisième République, et à préférer le confort électoral de nos petits cantons au grand large.

            La situation de la France :

Comment expliquer que la majorité actuelle n’ait pas décidé de changer de cap politique et économique après la crise de 2008 ? Comme si rien ne s’était passé ? Comme s’il était raisonnable de faire le pari de la croissance, solution miracle de tous nos problèmes nationaux ? Comme s’il était raisonnable de fermer les yeux sur la dette publique ?

            Comment expliquer qu’après avoir critiqué les 35 heures de Mme Aubry, la mauvaise solution du partage du travail, la majorité ait prôné et mis en oeuvre l’exonération des heures supplémentaires, une égale et mauvaise solution du partage du travail ?

            Pourquoi toujours et toujours focaliser les Français sur la croissance du PIB, X% de croissance en plus et en moins, avec l’obsession de la valeur toujours ajoutée, alors qu’avec un PIB constant, il est encore possible d’assurer les fins de mois du pays, mais à la condition d’apurer la dette publique ?

On entend d’ailleurs un peu moins en ce moment les thuriféraires de la croissance zéro !

Le Parti socialiste va d’ailleurs avoir la plus grande peine à mettre en œuvre un programme, quel qu’il soit, étant donné que le socialisme réussit mieux quand il y a du grain à moudre, alors qu’il n’y en a pas.

Enfin, la candidature, une de plus, d’un homme fort bien introduit dans les réseaux du microcosme politico-médiatique de la capitale, une candidature Chevènement hors du temps, donc un non évènement !

Jean pierre Renaud