A Nantes, un attelage de duchesses dans la carrosse Sarkozy, sur le mode de la Princesse Palatine!

Dans la bonne ville de Nantes, le 27 mars 2012, quel bel attelage de duchesses dans le carrosse présidentiel de Sarkozy !

             A la Cour du roi soleil Louis XIV, la princesse Palatine, épouse de Monsieur, frère du roi, ne manquait pas d’un humour très piquant dans les nombreuses lettres qu’elle adressait à ses fidèles amies restées dans son Palatinat natal.

            Pourquoi ne pas proposer une petite comparaison, en pastiche, de la Cour du roi Sarkozy, parti en bel équipage à Nantes, pour convaincre les électeurs de Bretagne ?

            Un si bel attelage de roi !

En tête d’attelage, la duègne, la duchesse de Sarran que la princesse Palatine aurait sans  doute brocardé d’un de ses mots d’oiseau favoris, qu’elle réservait à Mme de Maintenon, et que le lecteur curieux saura trouver dans une des éditions (1) de ses lettres, les plus anodins étant la « pantocrate » (2) ou la « ripopée » (3).

Et caracolant à ses côtés, la duchesse de Vendôme, trop prématurément anoblie, par faveur du roi, et au deuxième rang, la comtesse de Versailles, que la princesse Palatine aurait sans doute trouvé un peu trop dévote à son goût, mais le roi pensait sans doute, que dans la Bretagne, encore bien-pensante, une pincée de grande dévotion pouvait être encore convaincre quelques pêcheurs !

Sans doute un regret, il y manquait une des duchesses dont l’apanage aurait pu commencer par la lettre C !

Jean Pierre Renaud

Le temps retrouvé –Mercure de France (2) mot dérivé des qualificatifs de « majesté », ou de « toute puissante ». (3) mélange de différentes sortes de vins, de sauces (Larousse 6 volumes)

Protectionnisme de réciprocité ou non? il a fallu quinze ans?

Protectionnisme de réciprocité ou non ? Après ces « quinze dernières années », dixit Barnier, l’Europe bouge enfin !

            Sur le blog du 26 décembre 2011, nous avons :

 1) rappelé qu’historiquement, le protectionnisme n’avait pas toujours été la calamité économique dénoncée par les libéraux de tout crin,

            2) défendu la thèse d’un protectionnisme de réciprocité.

            Et récusé l’accusation de « patriotisme démagogique » formulée par un  rédacteur en chef du journal Les Echos.

            Alléluia ! La Commission Européenne vient d’amorcer un tournant sur le sujet.

            Dans le Figaro du 22 mars 2012 :

« Bruxelles fait un petit pas vers le « Buy European Act »

Une proposition de loi de la Commission fermera les marchés publics de l’UE aux pays jugés déloyaux. »

            Dans le journal Les Echos du même jour, le Commissaire Barnier répond à la question :

–       Avez-vous marqué un point avec votre texte sur la réciprocité dans les marchés publics ?

–       L’Europe doit être ouverte sans être naïve. Ces quinze dernières années, elle a fait preuve de naïveté, alors que, si elle est ferme, elle peut obtenir des résultats.

–       Le but n’est pas de fermer nos marchés, mais d’ouvrir ceux des autres. Aucun pays n’a d’avenir en se recroquevillant, le temps de la ligne Maginot défendue par Mélenchon, Le Pen, Montebourg est terminé. »

            Quinze ans de naïveté chez nos gouvernants ? Les Chirac, Jospin, et Sarkozy ?

            Au-delà des marchés publics, il existe encore, et naturellement, un champ possible pour mettre en application un protectionnisme de réciprocité loyal.     

       Jean Pierre Renaud

Choix diplomatiques en cas d’alternance? Une diplomatie française d’Epictète ou non?

« Les choix diplomatiques d’un Président »

De Pascal Boniface dans La Croix du 22 février 2012, page 27 « Autrement dit »

« Que signifie l’alternance pour la politique étrangère française ? Inventons une autre diplomatie pour faire face à un monde changeant »

Le Monde du 1er mars 2012 Décryptages Débats, page 20

&

Une diplomatie française d’Epictète ou non ?

Une sagesse de 2000 ans, toujours d’actualité !

            Deux textes intéressants, publiés par deux journaux, La Croix et Le Monde, mais des textes qui suscitent beaucoup de questions de la part d’un lecteur qui attache beaucoup d’importance à la politique étrangère de la France.

            Curieusement, et tout d’abord, la nette impression,

– que le contenu du premier article personnalise, je serais tenté de dire à outrance, le débat engagé sur ce thème important, une sorte de jugement politique du Président sortant, alors que le débat ouvert dépasse largement la question des personnes.

–    et que celui du deuxième situe effectivement sa réflexion dans le champ de l’alternance politique, pourquoi pas ? mais les enjeux de ce débat  paraissent dépasser largement les deux champs de réflexion ainsi fixés.

            M.Boniface propose de distinguer plusieurs problèmes. « Le premier consiste à différencier les évolutions sur lesquelles il n’y a pas de prise de celles sur lesquelles un choix peut et doit être fait »

            L’auteur parait avoir oublié d’énoncer les autres problèmes, alors que l’allusion à la célèbre phrase d’Epictète : « ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous » aurait été effectivement un bon chemin pour poser la problématique de la politique étrangère de la France.

Il ne lui apparait pas qu’une véritable  divergence de fond ait véritablement séparé la ligne qu’il qualifie l’une de « gaullo-mitterandisme », de l’autre, « mettant l’accent sur la centralité du rôle de l’Otan ».

M.Laïdi parait proposer une démarche plus réaliste, fidèle à la pensée d’Epictète, en distinguant plusieurs cercles de notre action diplomatique, l’Europe, l’Atlantique, et la Méditerranée, mais quid des autres cercles ?

A mes yeux, le sage principe d’Epictète n’a jamais véritablement inspiré notre politique étrangère, ce qui s’exprimerait clairement dans la formule « une politique étrangère adaptée à nos moyens, c’est-à-dire à ceux d’une puissance moyenne. »

Et là, devrait être la rupture, sans se payer de mots, et sans faire croire que de nos jours la France exerce une souveraineté sans limite, alors que qu’elle la partage de plus en plus, en Europe d’abord, et dans le monde.

Cessons enfin de faire l’autruche ! Nous ne sommes plus au 17°,18°, 19°  siècles, et même, au début du 20° siècle ! Richelieu, Louis XIV, Napoléon, la 3ème République dans ses débuts, tout cela c’est le passé.

Choisissons des objectifs qui soient à notre portée, en Europe ou en Méditerranée, dans l’Atlantique, et dans le vaste monde, soit des actions propres lorsque nous en avons les moyens, et elles ne seront pas nombreuses, soit des actions communes quand nous ne les avons pas, et c’est la règle générale.

Pour le reste, contentons- nous de mener des actions indirectes, servies soit  1) par le fait que nous avons encore un rôle d’intermédiaire expérimenté, de « go between » selon l’expression anglaise, car notre puissance ne gêne plus beaucoup de monde,  2) ou encore, par un prestige culturel, peut-être, miraculeusement préservé.

En politique étrangère, il ne peut y avoir véritablement de rupture, sauf en cas de crise, mais ce qui manque à notre pays c’est une rupture dans nos ambitions et nos anciens rêves de grandeur.

Jean Pierre Renaud

Crise de l’euro: que de faux-fuyants! La solution, un pouvoir souverain en face de la BCE!

Crise de l’euro, crise de l’Union Européenne, et crise de la BCE, que de faux-fuyants !

La solution, un pouvoir souverain en face de la BCE !

            Les pays membres de la zone Euro tentent depuis de longs mois, de trop longs mois, de mettre en œuvre à la fois une véritable gouvernance de la zone euro, en même temps qu’une réelle solidarité, mais rien ne sera vraiment réglé tant qu’en face de la Banque Centrale Européenne, il n’existera pas un pouvoir « souverain » de la zone euro, comme c’est le cas pour toutes les banques centrales des Etats Unis, de Chine, ou de Grande Bretagne, et comme c’était encore le cas avec notre vieille Banque de France.

            Un économiste compétent a écrit et dit des choses fort intéressantes à ce sujet, M. André Orléan :

Il a fait le constat que la BCE s’était défaussée sur ce terrain : faute de pouvoir être le prêteur en dernier ressort de la zone euro, comme peut le faire une vraie banque centrale, et donc de pouvoir créer de la monnaie, comme le fait la FED américaine, depuis des décennies, avec le dollar, elle a trouvé l’astuce d’une création de monnaie indirecte à travers les prêts colossaux et à faible intérêt qu’elle a consentis aux banques européennes.

Pourquoi tarder à remettre en chantier, et sur de bons pieds, les institutions européennes, et dans ce cas précis, avec un pouvoir souverain en face de Banque Centrale Européenne, même si la tâche parait difficile ?

Car à dire vrai, et jusque-là, l’Europe, en tant que puissance internationale, n’existera pas vraiment !

Jean Pierre Renaud

Réflexions d’un citoyen sur le fonctionnement d’une justice républicaine en six points

  1 – Première mesure à prendre : supprimer le secret de l’instruction, c’est-à-dire l’article 11 du Code Procédure Pénale !

            Tout le monde s’en moque ! Il suffit pour s’en convaincre de lire les journaux du jour.

             2 – Pas de bonne justice sans bon ou bonne Garde des Sceaux ! Or tel n’a pas été souvent le cas ces dernières années !

            3 – Pas de justice efficace sans vrais « managers » au ministère de la Justice ! Car, par définition et choix professionnel, un magistrat n’est pas un manager. Alors que ce sont très généralement des magistrats qui gèrent le ministère de la Justice !

            4 –  Pas de vraie justice républicaine sans autonomie institutionnelle du Parquet, afin de limiter toute interférence entre pouvoir politique, économique, et judiciaire.

5 – Pas de vraie justice républicaine, sans rattachement institutionnel de la Police Judiciaire au Parquet.

Et ce dernier point est capital, précisément dans la capitale de la République française, dont l’organisation des institutions d’Etat, et notamment les pouvoirs du Préfet de Police, nourrissent et entretiennent la confusion des pouvoirs.

Le Préfet de Police est toujours informé, donc l’exécutif, et avant tout le monde, de toute affaire judiciaire. (1)

6 – Alors que la justice financière et économique est plutôt bonne fille avec le monde économique et financier, tout contrôle démocratique de l’activité des sociétés est, par définition, impossible, sans dépôt régulier des comptes et bilans, une obligation mal ou peu respectée (notamment à Paris) par les sociétés, et insuffisamment contrôlée par les parquets.

L’analyse des comptes et bilans n’est déjà pas un exercice facile (voir le film « L’empire des Rastelli », ou le scandale de Parmalat), mais sans comptes et bilans, gare aux autres scandales cachés ou à éclore !

(1)  Post scriptum préfectoral : car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans une station-service du Préfet de Police, lequel déclarait dans Le Monde du 15 janvier dernier : « Pour moi, c’est comme dans une station-service ! On a une pompe à gasoil et une pompe à essence et on ne mélange pas les carburants. » (voir blog du 15/01/12)

  Ou il ne faudrait tout de même pas « prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages » !

Jean Pierre Renaud

Le « Made in France » ou le « Produit en France », La Croix du 25 Janvier 2012

La Croix du 25 janvier 2012 sur trois pages : en première page « Consommer français est-ce possible ? », en pages 2 et 3 intitulées « Evénement » : « Acheter français » n’est pas donné à tous », « Le made in Breizh » a réussi son pari », « Acheter français implique de retrouver une dynamique d’innovation »

       Trois pages d’information et de réflexion utiles et intéressantes, mais qui méritent un commentaire.

            Il est possible tout d’abord de s’interroger sur l’utilisation de l’expression « made in France », plutôt que l’expression « Produit en France » dans le sillage du succès de « Produit en Bretagne ».

Et en second lieu, comment ne pas noter le ton plutôt dubitatif de l’éditorial sur ce sujet majeur : « Comment dépasser les fleurs de rhétorique ?…, Le « made in France », pour l’instant, semble être un bon slogan. Mais les conséquences d’un tel choix restent bien incertaines ».

Donc un manque d’enthousiasme !

Alors qu’à la page 25 du même journal, et sous la rubrique « Autrement dit », un économiste de banque écrit « Le principe de subsidiarité est le seul recours contre la « crise du politique ». », un texte qui propose donc une orientation positive à la solution du problème.

Et comment ne pas voir qu’une telle direction rejoint celle que l’écologie sérieuse tente de faire prévaloir dans le fonctionnement de notre économie ?

Défendre le « produit en France » ne signifie pas la fermeture des frontières, sauf quand il s’agit de promouvoir un « protectionnisme de réciprocité » sur les grands marchés publics, mais la protection et la promotion de tous nos savoirs et savoirs faire, des produits de nos terroirs, bien au-delà de nos industries.

L’article intitulé « Acheter français implique de retrouver une dynamique d’innovation » propose un contenu plus optimiste, mais pourquoi cantonne-t-il le sujet à l’industrie ?

Le propos du secrétaire national de la CFDT «  « Le made in France », ça ne fait pas une politique »  manque incontestablement et également d’optimisme. Ne s’agirait-il pas là de la marque d’une forme de technocratie syndicale ?

Ce qu’il nous faut en France, c’est une administration de mission de la « mission France », animée par des français qui y croient, dotée de moyens financiers sur le modèle des crédits de recherche, avec une capacité d’inventaire, de définition des contraintes techniques et juridiques à mettre en œuvre, de soutien financier, mais en donnant effectivement la priorité à la subsidiarité, la réussite d’une telle politique étant entre les mains des collectivités locales, grandes ou petites, et des groupements de citoyens, et évidemment des entreprises, tous acteurs de cette nouvelle ambition, et mission.

Mesdames et messieurs, un peu d’enthousiasme s’il vous plait ! Je préfère nettement à ces pages empreintes de trop de pessimisme, la page 33, « Le rendez-vous high-tech » du journal Le Parisien du 27 janvier, intitulée « Le made in France, ça marche »

Français ! Au travail, le « produit en France » est entre vos mains, ainsi que notre destin commun, et celui de nos enfants et petits-enfants !

Jean Pierre Renaud

La primaire socialiste et les questions posées: propositions Terra Nova et « caucus » Ferrand à Marseille

La primaire socialiste et les questions posées ?

La principale : ne s’agit-il pas d’une forme moderne de « détournement » de la loi républicaine, en pleine « tendance/com » ?

Un « caucus » à Marseille, à la mode « Iowa » pour choisir le candidat PS Ferrand pour les législatives 2012 ? C’était l’occasion rêvée de tester une aussi belle idée de la part du principal animateur de Terra Nova!

Le Monde et la Croix ont rendu compte des conclusions du rapport de Terra Nova sur cette primaire :

Le Monde, dans le numéro du 22/11/11, intitule ainsi son compte-rendu :

« Les promoteurs de la primaire socialiste ont quelque regret sur son déroulement »

« La fondation Terra Nova estime que le débat a commencé trop tard et que de nombreux sympathisants n‘ont pas voté par crainte d’être fichés. »

La Croix, dans son numéro de la même date, intitule ainsi son compte-rendu :

« La Fondation Terra Nova propose de généraliser les primaires

–      A l’origine de la primaire du parti socialiste, Terra Nova juge son bilan très positif

–      Le laboratoire d’idées a élaboré une proposition de loi visant à encadrer et à généraliser la procédure de la primaire en France. »

Le contenu de ce rapport rapporté de façon très différente par ces deux quotidiens soulève de nombreuses questions.

Un contenu résumé de l’article du Monde :

La fondation tire un enseignement positif de cette première expérience, tout en regrettant un certain nombre de points, et formule des propositions :

Première proposition sur la durée de la campagne : M.Ferrand fait référence au modèle américain en indiquant « Trois semaines de campagne, c’est beaucoup trop court », aux Etats Unis, rappelle-t-il la compétition s’étale sur six mois, « ce qui laisse le temps à des candidats inconnus au départ – comme Clinton ou Obama – de s’imposer… Les candidats et les journaux ont peiné jusqu’à la mi-septembre, à mobiliser la masse des électeurs faute de couverture télévisuelle suffisante. »

Deuxième proposition : mieux déployer la campagne à l’échelle locale :

Pourquoi ne pas importer en France le principe anglo-saxon des « caucus », où les militants se mettent dans la peau des candidats.

Citant en modèle « l’extraordinaire déploiement de la campagne d’Obama sur le terrain qui a permis de ramener aux urnes  15 million d’électeurs. »

Troisième proposition  relative au scrutin lui-même : suppression du versement d’un euro et « mise à la disposition de tous les bureaux habituellement ouverts lors des scrutins républicains. »

La Fondation Terra Nova a l’ambition d’aider le parti socialiste à mieux réussir sa prochaine primaire, mais aussi de faire adopter par les autres partis le même type de scrutin pour la désignation des têtes de listes dans les communes de plus de 50 000 habitants, ainsi qu’aux chefs de file des élections régionales et européennes.

Un contenu résumé de l’article de la Croix :

La  fondation Terra Nova a tiré un « bilan objectivement très bon » et qualifié ce premier essai de « l’innovation démocratique la plus importante depuis l’élection  du président au suffrage universel, en 1962 »

La fondation a démontré par ailleurs la bonne opinion qu’ont retenue les Français… « ils sont 74% à estimer que ce mode désignation du candidat est positif pour la démocratie »

« Fort de cette première expérience, la fondation Terra Nova a donc élaboré une proposition de loi pour généraliser cette procédure. »

« Qu’il s’agisse de l’investiture pour un mandat exécutif national (élection présidentielle) ou local (municipal) tous les partis pourraient ainsi solliciter une sorte de « label » officiel de primaire. Cette certification permettrait à la formation politique d’accéder à la version numérisée des listes électorales ou de bénéficier de la mise à disposition gratuite des bureaux de vote.

La fondation souhaite enfin que les partis soient autorisés à conserver les fichiers de sympathisants : « Le PS se prive d’un vivier de 600 000 personnes ».

« Or l’intérêt de la primaire est précisément selon lui de renouveler la démocratie participative. »

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Beaucoup de questions !

Les enseignements que tire la fondation ainsi que ses propositions soulèvent naturellement une foule de questions.

 Une transposition électorale anglo-saxonne ?

En premier lieu, est-ce qu’une fondation politique française a vraiment besoin de faire appel au système électoral et politique américain pour justifier l’expérience électorale que le PS vient de proposer aux Français ?

Il parait tout de même difficile de s’appuyer sur une telle référence, pour tout un ensemble de raisons, dont la principale est incontestablement le système électoral américain lui-même du choix d’un candidat et d’un président.

Et la fondation de proposer de retenir « le principe anglo-saxon des « caucus » où les militants se mettent dans la peau des débatteurs ».

Regretter les délais de campagne, l’insuffisance de la couverture télévisuelle, mettre à la disposition des électeurs la disposition de tous les bureaux habituellement ouverts lors des scrutins républicains », ne sont-ce pas là de belles propositions qui faussent très précisément les conditions d’un scrutin vraiment républicain ?

Une couverture télévisuelle insuffisante alors que beaucoup de français ont souffert d’une overdose de télévision, comme ils en souffrent à nouveau avec le tout plein com des médias sur la prochaine élection présidentielle.

Un mélange des genres politiques institutionnalisé ? C’est-à-dire une forme nouvelle et moderne de détournement du scrutin fixé par la Constitution et nos lois électorales.

Dans son article 4, la Constitution dispose en effet « il est toujours universel, égal et secret ».

La fondation propose donc de doubler ce type de scrutin par un  autre, ou d’autres organisés par les partis politiques, avec les mêmes conditions d’universalité, d’égalité et de secret ? Non !

Des élections à tout bout de champ ?  Nos écoles neutralisées en permanence par ces consultations répétées, avec tout ce que cela représenterait en mobilisation de moyens dans nos mairies et nos préfectures ? Un coût supplémentaire des processus électoraux, non chiffré ?     Et une France en élection ou réélection perpétuelle, avec ses surdoses de com. et le coût également non chiffré et supplémentaire non chiffré de cette surdose ?

Non ces propositions ne sont pas sérieuses. Elles émanent d’un think tank à l’américaine de facture technocratique et ne méritent pas d’être autorisées par le Parlement.

Outre les nombreuses objections ci-dessus, et avant tout, cette nouvelle forme de détournement de la loi républicaine de nos scrutins électoraux qu’elle sanctionnerait, elle souffre de deux autres handicaps, le premier lié aux responsabilités des partis qui se défaussent sur les électeurs de leur mission d’information et de politisation, quels qu’ils soient, fuyant donc leurs propres responsabilités (définies d’ailleurs dans notre Constitution), et le deuxième attaché à l’explosion des réseaux internet qui donne une couleur obsolète à de telles propositions.

Que chaque parti organise ses primaires comme il l’entend, tout à fait d’accord, mais de grâce qu’on ne mélange pas les genres d’élections, alors que le pauvre électeur a déjà beaucoup de peine à s’y reconnaitre dans nos processus électoraux!

Alors mille fois non à ces propositions !

Jean Pierre Renaud

Mélanges politiques du 12 janvier 2012 : gastronomie française et dette publique

       La gastronomie française, mythe ou réalité ?

            L’année 2011 a vu consacrer par l’UNESCO le repas gastronomique à la française, et de nombreux Français, illustres ou médiatiques, de s’extasier sur une telle « consécration » !

            Oui, mais pendant ce temps les gastronomies basque et italienne n’ont pas perdu de temps pour se doter d’instruments efficaces de promotion de leur savoir-faire gastronomique !

            Dans son numéro du 7 janvier, le Monde Magazine a publié un article fort intéressant intitulé « La cuisine a son Harvard. »

Oui, mais le Harvard en question ne se trouve pas en France, mais à Saint Sébastien, dans le pays basque espagnol, et à Turin, en Italie.

Qu’attend la France pour passer de la parole aux actes ? Comme si notre pays se contentait de sa gloire passée, et aujourd’hui menacée.

Une France anxieuse, désorientée face au mouvement du monde ? Françaises et Français, retroussons nos manches !

La France souffre d’une dette colossale causée par l’irresponsabilité des gouvernements français et, pourquoi ne pas le dire, par l’aveuglement des citoyens, qui ont laissé faire, sur le refrain « Tout va très bien madame la marquise ! »

Et aujourd’hui, les cassandres sont de plus en plus nombreux à annoncer, à sons de trompes, leurs sombres prédictions, nos nouvelles plaies d’Egypte.

Mais la France est riche, elle a de la ressource, et ce qui lui faut, c’est une équipe gouvernementale qui ait le courage d’affronter la situation, d’apurer cette dette, de préparer le redressement qui nous attend.

Il nous faut donc augmenter la TVA de plusieurs points, et affecter ce supplément de ressource au remboursement intégral de la dette, la majoration «  TVA dette »   

D’autres mesures, et elles sont nombreuses, déjà préconisées, sont à mettre en œuvre, mais aucun redressement ne sera possible et durable sans faire partager à tous l’effort national qui est nécessaire, ce qui veut dire avec le souci d’une plus grande justice sociale.

Enfin, sans nouvelle gouvernance de la zone euro, les efforts de la France risquent fort d’être à la fois pénalisés et précaires.

Jean Pierre Renaud

« Peuple français souverain » réjouis-toi, car tu as un Préfet de Police de rêve! La nouvelle station-service du corps préfectoral?

« Peuple français souverain » réjouis-toi, car tu as un Préfet de Police de rêve !

« L’affaire de l’Inspection générale des services (IGS) révélée par le Monde du jeudi 12 janvier 2012 »

La nouvelle station-service du corps préfectoral ?

Le Monde du 14 janvier 2012

            Pour qui a eu une expérience sans doute trop « bornée » des affaires parisiennes, et une meilleure connaissance du fonctionnement « concret » des institutions parisiennes, l’interview du Préfet de Police ne laisse- t-elle pas apparaître une « vraie fausse » candeur ?

            Alors donc aujourd’hui, comme hier, la police judiciaire n’informerait pas sa hiérarchie des enquêtes qu’elle mène d’initiative ou sur instruction des autorités judiciaires. Le Préfet de Police, et le ministre, ne seraient-ils pas les premiers informés, au minimum, des procédures en cours, et au maximum, à égalité avec les journalistes d’investigation, du contenu des procès-verbaux ?

            On peut effectivement rêver, car beaucoup des acteurs des procédures judiciaires parisiennes savent qu’il en est tout autrement, et qu’un procès-verbal intéressant ou utile est rapidement entre les mains de la hiérarchie administrative et politique, et que l’autorité judiciaire a le plus grand mal à préserver ses pouvoirs.

            A cet égard, la métaphore de la station- service mériterait de figurer dans une anthologie du corps préfectoral :

            «  Pour moi, c’est- comme dans une station-service : on a une pompe à gasoil et une pompe à essence et on ne mélange pas les carburants »

            A la seule différence près, qu’un Préfet de Police alimente les deux pompes à carburant !

            Et en finale, l’honorable haut fonctionnaire déclare : « J’ai toujours été au service de l’Etat et au service du gouvernement émanant de l’expression du peuple français souverain. »

            Dont acte ! Mais pourquoi ne proposerait-il pas alors au gouvernement, conformément à l’article 64 de la Constitution, de disposer de deux stations-service, l’une pour l’exercice des pouvoirs de police et la deuxième pour l’exercice des pouvoirs judiciaires, ce qui veut dire le rattachement de la police judiciaire au pouvoir judiciaire ?

            Au moins, le Préfet de Police ne se trouverait pas si injustement accusé par la presse et la République courrait moins de risques à mélanger ses carburants !

            Jean Pierre Renaud

Campagne Balladur 1995: »Les sales dessous d’une campagne » et les « dessous » de l’écriture!

« Les sales dessous d’une campagne »

Le Monde du 3 janvier 2012, page 18 – Décryptages Enquête

Ou les « dessous » de l’écriture ?

Un autre décryptage ? Honneur d’un ancien Préfet ? Secret des sources contre secret de l’instruction ? S’agit-il d’un véritable journalisme d’investigation ?

            Honneur d’un ancien Préfet ? De façon tout à fait étrange, l’ancien  « trésorier » n’est plus qu’un ancien « haut fonctionnaire, chargé du financement de la campagne » (Balladur), par ailleurs « magistrat de la Cour des Comptes affecté au financement », alors qu’il a exercé les fonctions de Préfet pendant au moins vingt ans, dont les deux dernières, en qualité de Préfet de la Région  Ile de France, Préfet de Paris, un des deux postes les plus élevés de la préfectorale, avec la Préfecture de Police. Il a été nommé à ce poste le 8/7/1993 par Pasqua, alors ministre de l’Intérieur.

            L’intéressé n’était incontestablement pas un perdreau de l’année !

            Mais la véritable question que pose la lecture de cet article est celle du « qui parle », qui « témoigne », qui dit « sa vérité » ? Le magistrat ? L’ancien Préfet, et à ses côtés, d’autres comparses? Les policiers ? Ou les deux journalistes … ?

            Paroles recueillies de vive voix ou paroles « volées » au secret de l’instruction, au bénéfice du respect du secret des sources ?

Un exercice d’écriture incontestablement subtil, bien entrelacé, mais tout autant manipulateur !

            Si j’ai bien lu : l’ancien « haut fonctionnaire », placé en garde à vue le 7 décembre dernier, livre toute une série de considérations sur le financement de la campagne Balladur dont il a fait part à la police et sans doute au juge d’instruction, qui sont couvertes ou non par le secret « bidon » de l’instruction, ou aux journalistes eux-mêmes ?

            Dans le même article, les journalistes se mettent à la place du juge d’instruction, comme au théâtre, ou dans la réalité, de confidences vraies ou fausses du magistrat, avec un exemple parmi d’autres : « le juge Van Ruymbeke acquiert peu à peu la conviction que la campagne d’Edouard Balladur a emprunté des chemins tortueux. Il formule l’hypothèse…»

            Ah bon ! Les journalistes ou le juge d’instruction ?

            Et à titre « supplétif », au cas où vous n’auriez pas encore bien compris, en ce qui concerne les policiers chargés de l’enquête : « Selon une synthèse réalisée par les policiers, « le montant total des engagements a été dépassé de plus de 17 millions de francs, au 20 mars 1995. »

            Secret des sources contre secret de l’instruction ? On prend décidément les Français pour des cons !

 Qu’il s’agisse d’un ancien préfet, des journalistes, des policiers, et peut-être du juge d’instruction lui-même, à lire ce type d’article !

Jean Pierre Renaud