Florange, ses hauts fourneaux et l’acier de la France!

Quel grand gâchis pour les hommes et les femmes de Florange, pour la Lorraine, mais tout autant pour la France, son histoire sidérurgique, et notre « reliquat » d’indépendance !

            Je vous avouerai que je n’ai pas encore compris comment ce dossier avait été géré, sur le plan humain d’abord, et sur tous les autres plans, stratégique pour notre pays, politique, économique, financier, et prospectif.

            Je n’ai pas vu mettre sur la table tous les enjeux et toutes les données de ce dossier sensible, alors que les médias sont saturés de consultants et d’experts en tous genres.

            Bercy ne disposait plus d’une force de frappe de réflexion et d’action suffisante dans ce dossier ?

            Quelles sont les questions centrales qui auraient dû conduire à un autre et vrai choix politique ?

 1 – La France a-t-elle encore besoin de produire sur son territoire de l’acier ?

La réponse est oui, compte tenu de son intérêt économique stratégique.

2 –  La France est-elle la plus mal placée, compte tenu des traditions sidérurgiques de la Lorraine, pour redonner un nouvel élan à de nouvelles technologies de l’acier ?

La réponse est non

3 – Un investissement de recherche en innovation de l’ordre d’un ou plusieurs milliards est-il hors de notre portée, afin de préparer l’acier de demain ?

La réponse est non,alors que la France gaspille encore des milliards dans toutes sortes de niches fiscales sans intérêt ou mal contrôlées, et qu’elle trouve les milliards nécessaires au financement de projets mal ficelés ou d’expéditions coûteuses à l’étranger.

            Et nul besoin de l’Union Européenne pour faire ce choix !

            N’ayant pas plus l’esprit libéral que l’esprit dirigiste, car tout dépend des situations et des chronologies, j’aurais été partisan, dans le cas présent, et pour au moins les trois raisons énoncées ci-dessus, de nationaliser ces hauts fourneaux et de donner à une nouvelle société les moyens financiers nécessaires pour innover et se repositionner sur les nouveaux et futurs marchés de l’acier.

Donc oui à une mesure de nationalisation temporaire !

Jean Pierre Renaud

« Les tabous de l’outre-mer français » Suite N°1- la folie ou les folies de la République Française et de ses gouvernements!

« Les tabous de l’outre-mer français »

Suite N°1 de la chronique du 29 octobre 2012 sur ce même blog

La ou les folies de la République Française !

Et de ses gouvernements !

            Dans le journal le Monde du 8 novembre 2012, page 21, sous le titre

« Outre-mer : le coût de la niche fiscale sur les logements a explosé en 2012

65% des bénéficiaires du dispositif se situent parmi le 1% des Français les plus riches. » :

            « … Ceux-là en retirent un avantage moyen de 38 656 euros »

            Et par ailleurs, « de 25 à 34 millions d’euros seraient captés chaque année par les cabinets de conseil en défiscalisation »

            Indiquons que cet avantage fiscal tout à fait exorbitant, cette « niche » a pour but d’accroître le parc du logement social outre-mer, mais il fallait faire autrement !

            Coût estimé de la « niche » : de l’ordre de 260 millions d’euros !

Les tabous de l’outre-mer français, en métropole et en outre-mer

  Il est tout de même surprenant de voir des groupes de pression puissants aux intérêts antagonistes faire alliance pour faire silence sur les tabous qui empoisonnent les relations entre la métropole et l’outre-mer français.

Sur un versant, les groupes de pression  qui surfent sur une mauvaise conscience française qui existerait effectivement quant au rôle passé de la France dans l’esclavage par exemple, en omettant de dire que c’est la France qui a aboli l’esclavage en Afrique ou à Madagascar, ou en reprochant à la métropole de ne pas faire une place démocratique légitime à une communauté visible, en quête tout autant d’invisibilité, de groupes de pression toujours en verve de dénonciation d’abus et de revendication d’assistance toujours plus grande de la métropole.

Sur l’autre versant, les groupes de pression politiques ou économiques qui n’ont pas l’intention  d’abandonner leurs rentes politiques et économiques outre-mer, une complicité publique ou cachée entre grands élus d’outre-mer et de métropole, la défense active de privilèges économiques d’un certain capitalisme de type « colonial », des privilèges qui profitent tout autant à beaucoup d’habitants d’outre-mer, anciens ou récents, notamment les fonctionnaires (indexation de traitements et des retraites et congés bonifiés).

Pour ne pas citer le dossier des niches fiscales encore récemment dénoncé dans un rapport d’inspection générale, un véritable scandale à plusieurs milliards d’euros.

Pourquoi ce silence complice, ces tabous qui empoisonnent les relations entre l’outre-mer et la métropole ? Favorisé incontestablement par le désintérêt de l’opinion publique pour ce type de dossier.

Si vous analysez les chiffres de la représentation politique de l’outre-mer, vous constaterez qu’au nombre d’habitants, l’outre-mer est surreprésenté : en métropole, il faut plus du double d’électeurs pour être élu sénateur ou député, et quelques îles ne comptant que quelques milliers d’électeurs ont réussi à obtenir tel ou tel poste de sénateur ou de député.

En outre-mer, il faut de l’ordre de 67.000 voix pour être élu député, alors qu’en métropole, il en faut de l’ordre de 112.000.

La population d’outre-mer représente 2,84% de celle de la France (y compris outre-mer), alors que sa représentation est respectivement, à la Chambre, de 4,8%, et au Sénat de 6%.

Le gouvernement actuel compte 2 ministres de l’outre-mer sur 38, soit un pourcentage de l’ordre de 5%, alors que sa population représente moins de 3% de sa population, et si l’on parle diversité, cette dernière compterait 7 ministres.

Il parait donc difficile d’affirmer que l’outre-mer souffre d’un défaut de représentation, et qu’au niveau national la diversité n’y ait pas sa place, dans un système politique de discrimination positive qui ne dit pas son nom.

Que de milliards à la clé ! Des milliards qui auraient pu être mis à la disposition d’un fonds de développement social et économique de l’outre-mer, et qui auraient changé la donne dans la vie de ces territoires, à la condition aussi que les élus des deux rives aient le courage de prendre leurs responsabilités, c’est-à-dire de considérer que leur avenir n’est pas obligatoirement lié exclusivement à la métropole.

Les chiffres de la représentation politique de l’outre-mer au Parlement et au gouvernement montrent clairement qu’il revient à ses représentants d’assumer leurs responsabilités, c’est-à-dire, faire tomber tous les tabous qui empoisonnent les relations entre la métropole et l’outre-mer.

L’outre-mer peut devenir un chaudron si le gouvernement et le parlement ne prennent pas leurs responsabilités, et le fait que l’outre-mer y soit plutôt bien représenté, pour ne pas dire surreprésenté, donne l’occasion de donner une nouvelle orientation aux relations entre outre-mer et métropole.

Un chaudron potentiel dans au moins deux départements (Guyane et Mayotte) où les flux d’immigration clandestine mettront en cause, et de façon inévitable, les conditions d’accès à la nationalité française, ce qui veut dire en clair le droit du sol.

Cartes sur tables pour l’ensemble de ce dossier sensible, ce qui veut dire la création d’une commission parlementaire chargée de faire l’inventaire de ces relations et de proposer les réformes nécessaires.

A la condition que cette commission n’enterre pas les résultats de ses travaux comme cela a été le cas pour le dossier de la bi-nationalité.

Jean Pierre Renaud

La Justice Française à l’heure Taubira

Le Monde : l’interview du 20 septembre 2012 à propos de sa circulaire sur la nouvelle politique pénale et « L’ŒIL DU MONDE du 21 septembre 2012 sur la Justice

            La nouvelle Garde des Sceaux y a critiqué à juste titre le « tout carcéral » et y a annoncé quelques orientations, notamment sur le fonctionnement du Parquet.

            Mme Taubira a l’immense avantage de débarquer dans un milieu judiciaire stigmatisé, sous la Présidence précédente, dans sa condition de « petit pois », et elle bénéficie donc d’un préjugé favorable du même type que M.Hollande dont l’élection s’est faite en grande partie sur le rejet de M. Sarkozy.

A charge pour elle de concrétiser et de pérenniser cet avantage.

            A cet égard, les propositions qu’elle fait sur le fonctionnement et le statut du Parquet méritent réflexion :

            A la question du journaliste :

            « Vous vous interdisez de donner des instructions individuelles aux procureurs mais vous insistez pour que les procureurs généraux vous rendent compte des affaires signalées. N’y-a-t-il pas contradiction ? Ils ont prouvé qu’ils n’avaient pas besoin d’instruction pour devancer les désirs de la chancellerie. »

Elle répond :

            « Dans le passé incontestablement. Mais avec cette circulaire, je redéfinis l’architecture des relations entre le garde des sceaux, les procureurs généraux et les procureurs de la République. Dans un  Etat de droit, le garde des sceaux est responsable de la politique publique de la justice. Pour que cette politique soit pensée, construite, ajustée aux besoins, il faut des éléments sur la réalité des faits, c’est cela le sens de la remontée de l’information. Je ne peux pas être la dernière à être au courant. Désormais, chacun son rôle : au garde des sceaux la politique pénale générale, aux procureurs généraux l’animation de l’action des procureurs et à ces derniers seuls l’action publique. »

            Il existe incontestablement une contradiction entre les propos de la ministre et la mise en œuvre concrète de ses directives, car les informations recueillies sur le fonctionnement concret des parquets montrent à l’évidence que les procureurs sont harcelés par les demandes d’informations de la part des directions de la chancellerie et du cabinet du ministre, sur tout et n’importe quoi, sans compter sur ces procureur(e)s et procureur(e)s généraux toujours prêts à précéder les demandes dans l’unique souci bien compris du service public… mais plutôt avec une propension à l’obéissance anticipée aux ordres.

Les Préfectoraux seraient sans doute étonnés de constater à quel point un procureur rend compte, de peur de ne pas être couvert !

Et pourquoi ne pas se poser, aussi, la question des relations existant à Paris, entre Préfet de Police et Procureur de la République, à savoir qui exerce le véritable pouvoir de l’action pénale dans la capitale ?

Mais le problème  Numéro 1 reste en effet celui du statut du parquet pour lequel, la garde des sceaux ne propose pas de solution.

Or rien n’empêche un garde des sceaux de donner des instructions pénales générales, en laissant le soin à une autorité indépendante du parquet d’animer et de contrôler le travail des procureurs généraux et procureurs.

Et quant au dossier « L’Oeil du Monde » proposé sur la justice, son contenu est très intéressant, parce qu’il montre une fois de plus que la justice française ne dispose pas des moyens nécessaires pour faire du bon travail.

Un seul bémol toutefois relatif à la statistique comparée des dossiers : elle mériterait d’être affinée, car il parait difficile de comptabiliser de la même façon une affaire de vol de portable et un dossier tel que l’affaire dite du Médiator.

Pomme acide et son concubin préféré

France et Algérie-Guerre d’Algérie, le cinquantenaire -La repentance trois fois non! La réconciliation, trois fois oui!

France et Algérie

Guerre d’Algérie, le cinquantenaire

La repentance, trois fois non !

La réconciliation, trois fois oui !

Et voici pourquoi :

            Pour avoir servi la France, en qualité d’officier des affaires algériennes (SAS) en Algérie (en Petite Kabylie, vallée de la Soummam), pendant les années 1959-1960, au titre du contingent,  je ne partage pas, mais pas du tout, l’idée d’une repentance de la France.

            En ma qualité de citoyen français et d’ancien soldat du contingent, je me repentirais d’avoir été partie prenante dans cette guerre sans nom ?

            J’aurais servi, en ma qualité d’appelé, une « armée coloniale » telle que décrite aujourd’hui  par certains anciens « rebelles » ?

            Alors, qu’à l’égal de tous mes camarades du contingent, je n’ai pas demandé à faire cette guerre, et alors que nous avons tous accepté de servir la France, et non de déserter, quelles que fussent nos opinions politiques et nos avis sur les objectifs de cette guerre !

            Qui devrait alors se repentir ? L’armée française ? Les pieds noirs ? Les Algériens qui avaient choisi la France, notamment les harkis ou moghaznis, et dont beaucoup ont été assassinés par le FLN après l’indépendance de l’Algérie ?

Le FLN pour avoir assassiné, ou plutôt égorgé, pendant cette guerre, en Algérie et en France, des milliers de membres du MNA, le parti rival, et des milliers d’Algériens favorables à la France ?

Libre au musulman ou au chrétien, ou encore à l’athée, et dans chaque camp, de confesser ses péchés ou ses fautes, c’est-à-dire les saloperies qu’il a pu commettre auprès de son imam, de son prêtre, ou de sa conscience, s’il en a une encore !

            Alors pourquoi pas la repentance des vrais responsables de cette guerre ? C’est à dire les héritiers politiques et naturels des mouvements politiques de gauche qui ont engagé le pays dans ce conflit sans espoir, le Parti Communiste et l’ancienne SFIO.

            Car le débat doit effectivement être porté à ce niveau politique, et pas du tout au niveau de la nation.

            Sur le plan général de notre histoire coloniale, pourquoi ne pas faire observer par ailleurs que la gauche au pouvoir, étroitement associée à la franc-maçonnerie, a été la grande responsable des conquêtes coloniales sous la Troisième République, et que pendant la décolonisation inévitable et nécessaire, après la deuxième guerre mondiale, la gauche n’a pas assumé cette décolonisation : elle porte une lourde responsabilité dans la répression de la révolte malgache en 1947, dans le déclenchement de la guerre d’Indochine, et très précisément dans la guerre d’Algérie ?

Allons, Monsieur Hollande assumez l’héritage des Jules Ferry, Léon Blum, Marius Moutet, Guy Mollet et d’un certain Mitterrand que votre camp vénère, que cela vous plaise ou non, mais de grâce, n’y mêlez pas la France !

Et en conclusion, quelques extraits des tirades qui concluaient quelques-unes des nouvelles de « ma » guerre (livre « Guerre d’Algérie »), tirades intitulées :

 « Morts ou vivants, ils auraient dit ou ils diraient » :

«… La France n’a pas perdu l’Algérie, mais notre jeunesse y a perdu son âme, ses rêves, dans un cul de sac.

La guerre d’Algérie nous a tous collé à la peau et nous colle encore à la peau : il y avait des salauds des deux côtés et des gens honnêtes dans les deux camps, mais pourquoi condamner toujours la France par avance ?

Etait-il insensé d’imaginer amener les trois couleurs autrement qu’en laissant nos harkis et nos moghaznis se faire empaler et embrocher sur les places des villages ?… »  (page 61)

« …Dans le djebel, on tuait le gars d’en face ou il vous tuait ! C’était la règle du jeu, d’un nouveau jeu, un jeu implacable… » (page 75)

« … Le douar reprenait une vie normale, il y avait un café maure, et même un cinéma (1). Les écoles avaient rouvert leurs portes. Tout semblait dire : la pacification a réussi, on pouvait la toucher du doigt. Déjà on voyait le colonel et le sous-préfet, la colonelle et la sous-préfète venir en touristes admirer les beaux paysages du douar.

Juste une illusion, car le mal était fait. L’histoire avait effectivement franchi ici un pas. Elle ne reviendrait pas en arrière… » (page 94)

Et sans évoquer le dossier plus large d’une repentance coloniale !

Une fois de plus, la repentance, trois fois non !

La réconciliation, trois fois oui !

Jean Pierre Renaud

                        (1) Après l’opération Jumelles en Kabylie

Un été 2012 chaud à Amiens!

Quartiers sensibles et Zones de Sécurité Prioritaire !

Ou l’efficacité politique à l’épreuve, pour ne pas dire en échec !

            Ce blog a déjà évoqué à plusieurs reprises le dossier des quartiers sensibles que la gauche et la droite, depuis au moins trente ans,  n’ont pas pu, ou pas voulu, réintégrer dans la République.

            Récemment, et après l’élection de M.Bartolone à la Présidence de l’Assemblée Nationale, le nouveau Président aurait pu être, très utilement, interviewé sur la politique qu’il avait menée dans la Seine Saint Denis, où il a exercé des mandats importants depuis plus de vingt ans, au profit de ces quartiers, et des résultats obtenus.

            Le nouveau ministre de l’Intérieur lance une nouvelle action en direction de certains de ces quartiers, les Zones de Sécurité Prioritaire, pourquoi pas pas ? Mais comment ne pas être étonné par le choix du 18ème arrondissement de Paris ?

Il est tout de même surprenant, qu’après les très longs mandats politiques de M.Vaillant, député socialiste du 18ème arrondissement depuis 1988, 24 ans, maire du 18ème depuis 1995, 17 ans, et des fonctions de Ministre de l’Intérieur de Jospin, pendant deux ans, le nouveau ministre de l’Intérieur ait jugé nécessaire de créer une zone de sécurité dans le 18ème arrondissement !

Un « éléphant » socialiste à la manœuvre dont le bilan se résumerait à zéro ?

D’autant plus surprenant que cet arrondissement a été le terreau politique de deux autres éléphants, l’ancien Premier Ministre Jospin, et l’actuel Maire de Paris !

La réintégration des quartiers sensibles dans la République appelle évidemment une politique d’ensemble sur ces quartiers, sociale, économique et culturelle, une politique qui s’inscrit dans la longue durée, mais elle appelle tout autant une réforme, pour ne pas dire une révolution, dans la nature des forces de l’ordre qui sont chargées de la sécurité dans ces quartiers.

C’est-à-dire la constitution de forces de police spécialisées, triées sur le volet et formées pour ce type d’intervention qui relève au moins autant de l’esprit de service public que de l’excellence des actions de mise en sécurité publique.

Jean Pierre Renaud

Rocard et la suppression de la bombe atomique, levée d’un nouveau tabou français?

Rocard et la suppression de la force de dissuasion nucléaire de la France, la levée d’un nouveau tabou français ?

            Le 20 juin dernier, Rocard a fait une déclaration « explosive » en faveur de la suppression pure et simple de la force de dissuasion nucléaire française.

            Tollé de tout ce qui compte dans notre landernau politique, presqu’unanimement attaché à cette force de frappe, tout autant qu’au refrain sans cesse répété d’une France encore grande puissance, un grand pays qui ferait encore rêver la terre entière…

             Cette déclaration fracassante pourrait avoir au moins un mérite, celui d’une révision complète de nos accords de défense avec les autres pays d’Europe, et notamment l’Allemagne, ce qui veut dire accord sur les objectifs, mise en commun des forces, et partage équitable des charges financières.

Sur le blog du 19 décembre 2011, nous avions cité les chiffres comparés des budgets de la défense de la France et de l’Allemagne, chiffres qui démontraient l’écart existant entre les charges des deux pays :

En 2010, le budget de la défense de la France représentait 3,3% de son PIB, contre 1,92% en Allemagne, et en crédits, 64 milliards en France contre 46 milliards en Allemagne, soit 18 milliards de plus, alors que la population française ne représente que 77% de la population allemande.

En résultat et en 2009, un français dépensait 1 015 euros pour sa défense, et un allemand 560 euros.

Pourquoi donc refuserait-on d’ouvrir à nouveau et complètement ce dossier de la défense européenne ? Beaucoup d’eau a coulé sous nos ponts depuis l’échec de la Communauté Européenne de Défense, la CED, en 1954 !

Zone euro, gouvernance de la zone et de l’Europe, défense de l’Europe, une autre et nouvelle Europe, même « combat » !

Jean Pierre Renaud

Burqa et voile intégral, la Croix du 15 mai 2012, l’interview de M.Frégosi

L’interdiction de la burqa, le voile intégral

Bilan de la Présidence Sarkozy : le 15 mai 2012, le journal La Croix fait le point sur plusieurs dossiers sensibles, dont l’interdiction du voile intégral.

Le journal a interviewé à ce sujet M. Franck. Frégosi, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de l’Islam, avec pour titre de l’article «  Une loi dont on ne connait pas les effets », un titre bien anodin, compte tenu du contenu de l’interview.

Et il est bien dommage que le même journal n’ait pas consacré, au minimum, le même espace de presse au contenu de notre post-scriptum, relatif à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, que vient de décider le Parlement de Norvège.

&

L’article premier de la loi du 11 octobre 2010 prévoit que « nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage »

M. Frégosi commente cette loi :

« L’une des particularités de cette loi est que les policiers se sont montrés extrêmement dubitatifs sur son application dès sa promulgation. Finalement, c’est le silence radar sur ses effets : il est vrai qu’ils sont beaucoup plus difficiles à mesurer que ceux de la loi sur les signes distinctifs à l’école, votée en 2004. Le paradoxe est qu’à mon avis, personne ne se risquera à la toucher. François Hollande lui-même s’est engagé à continuer à la faire appliquer. Elle n’en reste pas moins discutable parce qu’elle porte sur un comportement très marginal et parce que son argumentation juridique est fragile. Contrairement à l’école, qui est un service public, il ne pouvait être question ici de laïcité, le terme n’est d’ailleurs pas mentionné. On a franchi un pas dans la restriction des libertés individuelles, dans un contexte de construction d’une panique morale autour du multiculturalisme. On est passé au fil du quinquennat, d’une laïcité positive à une laïcité sélective dont la cible principale est l’islam. »

Pourquoi ne pas dire et écrire que la plupart des arguments avancés par ce spécialiste sont, au minimum, contestables ?

« Comportement marginal », tout d’abord, certes, mais avec un coût tout à fait modeste, comparé aux campagnes nationales de publicité des grands panneaux  JCDecaux, et avec un effet garanti et démultiplié de pub islamique, d’une des mouvances religieuses qui veut promouvoir en France une coutume contraire à notre droit, et pourquoi ne pas oser le dire aussi, à nos mœurs de liberté.

Car, le spécialiste avance sur le terrain du droit, dont il est sans doute également spécialiste, en déclarant « son argumentation juridique est fragile ».

 Fragile notre conception du droit des femmes, de l’égalité entre sexes, de la dignité humaine ?

« On a franchi un pas dans la restriction des libertés individuelles », vraiment ?

« Construction d’une panique morale autour du multiculturalisme… laïcité sélective… », alors que la loi  ne parle pas de laïcité, comme ce spécialiste de l’islam l’a d’ailleurs relevé.

Alors oui, parlons du multiculturalisme !

Le concept de multiculturalisme n’emporte pas comme conséquence un retour en arrière sur la situation des relations qui existait, entre principalement, l’Eglise catholique et le pouvoir civil, avant la loi de séparation des églises et de l’Etat de 1905.

Pourquoi vouloir faire accroire que le multiculturalisme suppose une confusion des genres entre l’ordre de la religion et l’ordre de l’Etat, celui du pouvoir civil et politique ?

La France n’a jamais été à l’écart des échanges entre cultures, souvent beaucoup plus que d’autres pays, mais elle a su le faire, encore mieux, après 1905,  grâce à cette nouvelle charte d’un multiculturalisme, qui ne peut, ne doit  vivre, et prospérer, qu’en respectant ce principe fondamental de la République : ne pas mélanger le civil et le religieux !

De grâce, ne recréons pas en France les conditions de nouveaux affrontements civils et religieux, c’est-à-dire aussi des guerres religieuses atroces, comme ce fut le cas au cours des siècles passés !

Ma famille est bien placée à ce sujet, étant donné que notre grand-père paternel a été en prison pour s’être opposé, sur les plateaux du Russey, dans la « Petite Vendée » du Jura, aux inventaires décidés par la République.

Il n’est pas besoin de préciser que, dans notre famille, il y a bien longtemps que l’on a rallié le camp de la loi de l’année 1905, un gage de paix civile et religieuse.

Jean Pierre Renaud

Post-Scriptum : dans le même journal, à la date cette fois, du 29 mai 2012, un petit encart de cinq centimètres de côté, à la page 19 – Religion :

« La Norvège opte pour la séparation Eglise-Etat

Alors que la Norvège était l’un des derniers pays développés à avoir une religion d’Etat, son Parlement a entériné jeudi la séparation de l’Eglise et de l’Etat après une révision constitutionnelle. « La religion évangélique luthérienne ne sera plus la religion officielle du pays », et cette Eglise recevra des fonds publics « de la même manière que les autres », a-t-il annoncé dans un communiqué. »

Plus d’un siècle après la France donc ! Ce serait une si mauvaise solution ?

Barrot, le centriste schizophrène!

« La politique en mal d’humanisme

L’ancien ministre Jacques Barrot et l’historien Christophe Bellon analysent dans un livre les causes et les conséquences du déclin de l’héritage démocrate-chrétien »

« De l’indignation à l’engagement »

Leur livre

Les Echos du 19 avril 2012, Idées, page 13

&

Ou Barrot, le centriste schizophrène !

            A lire la présentation du livre des deux auteurs, et à supposer qu’elle résume bien leur pensée, en tout cas celle de l’ancien ministre, et de la part d’un citoyen qui a partagé beaucoup d’illusions sur les animateurs politiques d’un centre tout en fictions et en allégeance aux « gaullistes », ou en tout cas, affichés comme tels, le propos est à la fois surprenant, et consternant.

            Surprenant, parce que l’ancien ministre a fait l’essentiel de sa carrière à l’ombre du RPR, puis de l’UMP, sans jamais oser l’indépendance et une traversée du désert qui aurait été salutaire pour la sauvegarde de l’héritage démocrate-chrétien.

            En dehors de la chiraquie, et de son carriérisme, avec le virage politique de 1995, puis son intégration à l’UMP, en 2002, point de « salut » pour Barrot !

Il fut tout de même le premier Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale en 2002, il faut le rappeler !

Tout aussi consternant, pour un homme qui ose affirmer :

            « Le grand bonheur du responsable politique, c’est de pouvoir regarder derrière lui afin de vérifier que les choix faits se sont révélés justes. »

Est-ce bien le cas ? Fidèle imperturbable de la chiraquie, il ose poser cette question : 

                           « Pourquoi l’humanisme d’inspiration chrétienne n’a-t-il pas de descendance ? »

            Parce que M. Barrot a effectué des choix qui se sont révélés justes (1) ?

            C’est-à-dire ceux d’un grand « supplétif » des « gaullistes » ? Ou se dénommant comme tels ? Un Barrot, en sorte de « monnaie d’échange » comme aiment à la cultiver, et à la faire prospérer beaucoup de membres du corps préfectoral ?

            Les choix effectués n’étaient donc pas ceux du courage, et du désir de « réveiller des vocations ».

            Trop, c’est trop, beaucoup trop !

            Un peu  d’humilité et de repentance, Monsieur, puisque nous nous trouvons en bonne compagnie chrétienne.

            Alors, et effectivement, un certain centrisme souffre décidément d’une schizophrénie bien de chez nous !

Jean Pierre Renaud

(1 Pour ne pas revenir sur sa condamnation pour financement illégal du CDS, avec Méhaignerie, son grand et vieux compère en œuvres saintes.

Avec Hollande, Le Monde à Mayotte et à La Réunion: punching-ball et toc!

Des Présidentielles 2012 en toc !

Avec Hollande, le journal Le Monde à Mayotte et à La Réunion, les 31 mars et 1er avril

Le journal du 3 avril, page 4

« Présidentielles 2012 

M.Hollande se voit en puncher de M.Sarkozy : « Maintenant, on va le taper. »

Que de médiocrité et de petitesse dans cette campagne au cours de laquelle la plupart des candidats et des médias marchent du même pas !


            Le grand silence ! Comment allons-nous payer nos dettes, et ne pas les laisser à nos enfants et à nos petits-enfants, tout en continuant quand même à avancer ? 

Français, il va falloir vous serrer la ceinture, mais en répartissant équitablement les efforts.

Et dans le décor exotique des îles de l’Océan Indien, de Mayotte et de la Réunion, notre grand journal de référence, expédie un compte rendu de voyage qui rapetisse une fois de plus les enjeux de cette campagne présidentielle.

On attendait Hollande sur la ou les solutions qu’il propose pour la problématique de l’outre-mer français, une problématique dont la solution ne sera pas uniquement celle, habituelle, de plus de subventions ou de niches fiscales, mais celle d’un développement économique autonome assumé, dans un cadre régional qui n’est pas celui de la métropole.

Bilan ou pas ? Quelle importance ? Si la gauche et la droite, et dans l’outre-mer aussi, continuent à pratiquer la politique de l’autruche ?

Et la boxe dans tout ça ? Est-ce bien sérieux ?

Jean Pierre Renaud