1883-2013: Jules Ferry et François Hollande: même combat!

1883-2013 : Jules Ferry et François Hollande : même combat ! ou ?

Tonkin, Mali, Centrafrique !

 =  130 ans  plus tard une régression de la démocratie et de la République !

De la Troisième République à la Cinquième République !

            En 1883, à la demande du Président du Conseil, Jules Ferry, la France va faire la guerre au Tonkin, une fois l’expédition militaire autorisée par la Chambre des Députés (1er budget voté le 15/051883 : 5,3 millions de francs ; 2ème budget voté le 10/12/1883 : 9 millions de francs ; 3ème budget voté le 18/12/1883 : 20 millions de francs), soit 34 millions de francs sur un budget de l’Etat de l’ordre de 3 milliards de francs or.

            En vertu de l’article 9 de la Constitution de 1875 : « Le Président de la République ne peut déclarer la guerre sans l’assentiment préalable des deux Chambres. »

            Il est naturellement possible d’ergoter sur les raisons de cette intervention, un mélange de néomercantilisme, de croyance dans la supériorité de la civilisation française,  de conscience de la puissance du pays, du désir de détourner l’attention de l’opinion publique de la ligne bleue des Vosges, ou tout simplement d’un concours de circonstances militaires, de faits accomplis, ce qu’un certain ministre traduisait à la Chambre des Députés par la formule : « les événements ont marché …»

            Toujours est-il que c’est le Parlement qui décida d’autoriser cette expédition militaire du Tonkin ! Alors que la situation financière n’était pas mauvaise, pour preuve la rapidité avec laquelle le pays paya à l’Allemagne une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or après la guerre de 1870.

            En 2013 : François Hollande engage successivement nos forces militaires en janvier, au Mali, et en décembre, en Centrafrique, sans avoir besoin d’y être autorisé par le Parlement, et sans avoir besoin de faire voter, par les députés, les crédits nécessaires. Connait-on aujourd’hui les coûts de ces deux interventions ?

            Avec quelques raisons qui sonnent comme au temps de Jules Ferry, au lieu par exemple de la civilisation, l’urgence humanitaire, qui s’entrecroisent avec l’héritage officiellement nié de ce qu’était la Françafrique des réseaux Foccart et Penne !

            En cause, la petite merveille constitutionnelle (un des articles de la réforme, l’article 35) votée de justesse par le Congrès le 26 juillet 2008, avec une majorité d’une voix, et le refus massif de la gauche de l’époque : à l’Assemblée Nationale, 10 votes pour et 194 votes contre des députés socialistes, et au Sénat, 0 vote pour et 95 voix contre !

            Sans commentaire !

          Car le Président nouvellement élu et sa majorité parlementaire socialiste n’ont rien trouvé à redire dans l’usage du nouvel article 35 qui permet au Président d’engager nos forces à l’étranger, c’est-à-dire de faire la guerre, en se contentant d’en informer le Parlement dans les trois jours, et de ne solliciter l’assentiment du Parlement qu’après le délai de quatre mois.

            Curieuse régression de la démocratie française et de la République !

            D’autant plus inacceptable qu’avec les moyens de la guerre moderne, cette autorisation tacite de faire la guerre pendant quatre mois peut évidemment mettre le feu à la maison France !

      D’autant plus inacceptable qu’avec ces deux interventions au Mali et en Centrafrique, le Président nous fait faire la guerre à crédit, puisque le pays a une dette publique colossale !

            Alors, certains esprits autorisés, et en premier lieu le ministre des Affaires Etrangères,   défendent le rôle international de la France à travers son siège du Conseil de Sécurité, et ils justifient en permanence le bien fondé de nos interventions à l’étranger. Ils étaient prêts à engager notre armée en Syrie, en oubliant peut-être que nous ne sommes plus à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, que le monde a changé, et que le temps est peut-être venu de partager avec certains pays de l’Union  européenne ce fameux siège à l’ONU.

            Dans sa dernière conférence de presse, le Président a encore souligné le rôle de grande puissance de la France, mais le temps ne serait-il pas venu d’adopter une posture internationale mieux adaptée, celle d’une « puissance d’influence » ?

         Et de partager le fauteuil du Conseil de sécurité avec telle ou telle puissance européenne qui acceptera de faire défense commune avec notre pays ?

            Lors de sa visite aux Etats Unis, le Président des Etats Unis a félicité notre Président pour le courage dont il avait fait preuve en engageant notre pays dans une nouvelle guerre au Mali et en Centrafrique, hommage de la démocratie américaine, qui a refusé de s’engager en Syrie, à cet étrange régime républicain où le « monarque » décide de la guerre ou de la paix ?

Jean Pierre Renaud

Marx est de retour! Les superstructures étouffent la France!

Marx est de retour !

Les superstructures étouffent la France !

Dans une France qui va mal, l’analyse marxiste n’apporterait-elle pas une partie de la solution ?

Pourquoi ?

            Un tout dernier sondage vient de sonner une fois de plus le tocsin sur l’état de la France, mais avant tout sur l’état d’esprit des Français et des Françaises à l’égard de toutes les superstructures qui étouffent le pays.

            L’enquête Ipsos-Steria (Le Monde du 23 janvier 2014, page 8)  montre l’absence de confiance qu’accordent les citoyens aux syndicats (31%), à l’Union européenne (31%), à la représentation nationale (Sénateurs (27%), Députés (23%), aux médias (23%), aux partis politiques (8%)… c’est-à-dire à nos superstructures !

            Ces chiffres sont évidemment très inquiétants, parce qu’ils démontrent que le pays n’a pas confiance dans des institutions qui ne répondent  plus aux besoins de la France et aux aspirations des citoyens.

            Car à la base, nombreux sont les Françaises et les Français qui ont des talents, des idées, travaillent dur et bien, créent de la richesse ou de la solidarité, mais ne supportent plus le poids psychologique, politique, et fiscal de superstructures obsolètes, vermoulues (avec leur coloration marxiste) qui ne sont plus du tout adaptées au temps présent.

            Le sondage cité plus haut éclaire bien une situation que beaucoup de Français et de Françaises dénoncent, un système politique, médiatique, économique, où l’on se passe le poivre et le sel, avec dans sa forme la plus caricaturale, les jeux mondains du « microcosme » parisien, tel que le dénonçait déjà Raymond Barre. Au XIXème siècle, on aurait peut-être préféré l’expression utilisée par Talleyrand : « les gens du faubourg Saint Germain ».

            Le pays attend donc une révolution, la suppression, ou en tout cas l’allègement, la simplification, la modernisation des superstructures politiques, sociales, et économiques actuelles qui empêchent le pays de s’adapter aux nécessités économiques du monde et aux grandes capacités d’évolution et de créativité de la société française.

            Est-il besoin de préciser qu’il n’est pas interdit de recourir à certains outils d’analyse politique et économique, sans partager, dans le cas d’espèce la thèse générale du marxisme ?

Jean Pierre Renaud

« Bon débarras », Monsieur Rajoelina!

« Bon débarras », Monsieur Rajoelina !

Le titre d’un éditorial de Madagascar Tribune que nous faisons nôtre !

         Je ne sais pas de quoi l’avenir de Madagascar sera fait, mais en tout cas, un pas vient d’être franchi par ce grand pays ami pour se débarrasser d’un apprenti dictateur, un nouveau roi Ubu de l’Océan Indien.

            Reste le plus difficile à faire pour le nouveau Président élu !

            1-    Mettre en œuvre une politique de réconciliation nationale

            2-    Nettoyer les écuries d’Augias, c’est-à-dire sortir tous les corrompus du régime Rajoelina  !

        3-    Rouvrir le chantier du développement économique et social d’un pays aux multiples atouts et ressources qui vient de perdre à nouveau quatre années de sa vie nationale !

         En tout cas, bon vent !

          Sans oublier le vieux proverbe malgache!

      « Le mensonge est comme le riz de la première récolte. Il fait plaisir quelque temps mais il ne permet pas d’attendre jusqu’à la fin de l’année. »

Jean Pierre Renaud

L’Europe ou la désertion de nos élites politiques!

  Les élections européennes se profilent à l’horizon, après les élections municipales, et que voit-on ?

                 Le triste spectacle d’une France politique franchouillarde qui continue à préférer la douceur des communes, des cantons, des départements ou des régions à l’affrontement du grand large, celui de l’Europe ou du monde.

            En Ile de France, le triste spectacle du choix d’une seconde de liste, députée européenne sortante qui n’a brillé, ni  par sa présence à l’Assemblée, ni par son travail, une sorte de mandat de sinécure, et dans le sud- ouest, le même triste spectacle d’une tête de liste que son parti cherche à caser !

            Alors que les partis devraient proposer aux Français et aux Françaises le meilleur de leurs élites !

          Et comment ne pas évoquer le triste spectacle d’un Bayrou qui se fait l’apôtre de l’Europe depuis des dizaines d’années et qui sollicite le suffrage des Palois ?

          Sorte de métaphore de l’attitude irresponsable de notre élite politique !

Jean Pierre Renaud

Gravures d’hiver du citoyen ci-devant Renaud

Première gravure, les taxis parisiens !

          Les taxis parisiens protestent contre la concurrence des sociétés de voitures de location qui ont mis en œuvre les outils de la modernité, c’est-à-dire les grandes possibilités de communication offertes par le marché.

      Leur combat n’est pas livré sur le bon terrain, mais pourquoi aucun média ne donne la répartition statistique des chauffeurs de taxis entre artisans à leur compte et salariés des grandes entreprises de taxis ?

     Par ailleurs, une grande partie des difficultés actuelles de cette adaptation économique n’a-t-elle pas pour cause la politique démagogique de la droite RPR qui, dans la capitale, a « monétisé » abusivement les plaques de taxis, alors que certaines de leurs organisations n’étaient que des courroies de transmission du RPR ? Voir Pasqua and Co !

Deuxième gravure, la démagogie du syndicat FO !

        A tout bout de champ, le secrétaire général de ce syndicat combat toute évolution dans les rapports entre salariés et chefs d’entreprise !

      Il vient encore de le faire avec la proposition du Pacte de Responsabilité du Président.

       Est-ce que les médias soulignent assez que le syndicat FO est un syndicat de salariés dont beaucoup de ses membres ont la chance d’avoir un emploi dans une France protégée du grand large, c’est-à-dire de la mondialisation ?

Troisième gravure, la solidarité à bon compte de certains Français !

Les paradis fiscaux cachés de l’intérieur !

      Combien de Français disposant de revenus confortables les mettant à l’abri du besoin font en sorte de ne pas payer d’impôts en France, tout en continuant à bénéficier de la solidarité nationale en matière de santé.

      Il suffit de fréquenter quelques audiences de tribunaux pour le constater ! Comme par hasard, tel ou tel cadre, tel ou tel chef d’entreprise, ne disposerait d’aucun revenu à la barre du tribunal !

Quatrième gravure, modernité dans la santé !

            Ne fréquentez pas trop les médecins, sauf à constater que notre système de santé, avec son immense réussite, est resté très souvent en dehors de l’évolution technologique du pays. A croire que le téléphone, les SMS, les mails d’internet n’existent pas encore, alors qu’ils pourraient faire progresser la médecine et en améliorer les coûts !

 Et pourquoi pas, après le défilé de ces tristes gravures, quelques-unes de nouvelles qui annonceraient vraiment le printemps de la France ? Le crédit compétitivité, le crédit individuel de formation, le non-cumul des mandats, le pacte de responsabilité, s’il ne s’agit pas de pipeau !

La circularité politique privée ou publique d’un Président!

La circularité politique privée ou publique d’un Président !

Privé…Public… Privé…Public…etc !

            Sans s’encombrer d’un débat philosophique entre pensée linéaire ou pensée circulaire, entre monde linéaire et monde circulaire, il est frappant de constater que le président  actuel est un bon modèle de circularité politique privée et publique.

            Pourquoi ?

            – Est-ce que sa première épouse aurait été candidate aux présidentielles de 2007 en dehors du contexte « conjugal », privé, qui était alors le sien ? A l’évidence, non !

          – Est-ce que le président actuel aurait été candidat, puis élu, en dehors de son nouveau contexte conjugal, « privé », au sein duquel une autre femme, femme des médias, portait plus haut que son compagnon, l’ambition de devenir la première dame de la République ?

            Sans doute non !

            Pour la suite, il conviendra d’observer comment cette circularité entre vie privée et vie publique continuera à animer, comme par le passé, la vie des médias !

            Ne serait-elle pas déjà la cause de ses nouvelles propositions social-démocrates ou sociales- libérales ?

Jean Pierre Renaud

Un malentendu à « l’eau de rose » !

  En début d’année 2014, le Président de la République a alimenté abondamment  les gazettes et leurs commentaires.

            En dépit des commentaires qui ont décelé dans ces discours un tournant majeur vers un social-libéralisme assumé, il y a tout lieu de penser que cette sorte de « baratin » politique, techno sur les bords, n’a pas convaincu l’opinion publique.

            Un discours qui est tellement loin de l’attente des citoyens, c’est-à-dire celle d’une remise à plat complète du pays.

            Comment convaincre les Français et les Françaises,  en proposant à nouveau à la sortie du Premier Conseil des Ministres de l’année 2014, cette photo de famille des « 37 »  ministres, comme s’il n’y avait pas de crise en France ?

            L’éditorial du Monde du 3 janvier parait bien optimiste lorsqu’il écrit : «  son appel au ressaisissement est balisé », mais en constatant : « un homme qui s’est toujours refusé à tenir un discours de vérité sur l’état du pays », alors qu’il s’agit d’un discours aussi banal, et qu’il n’a pas proposé aux Français et aux Françaises des objectifs concrets avec un calendrier d’action, selon la méthode qu’utilisait Mendès France.

            Le meilleur exemple est celui de la zone euro : le même journal rapporte le propos du Président en ce qui concerne l’Europe : «  je prendrai dès le printemps prochain des initiatives avec l’Allemagne pour donner plus de force à notre union ».

            Il lui a fallu presque deux ans pour avancer sur un sujet aussi important, sans en dire plus ?

            Le problème est que la France n’a pas élu le Président actuel, mais voté contre l’ancien Président, que le Président actuel n’a pas de majorité pour prendre un tournant social-libéral, celui que propose le MEDEF, et mettre en œuvre, pour autant qu’il en ait l’intention ou l’envie, le tournant politique d’une remise à plat nationale de nos institutions (le millefeuille), de notre système économique et social, et du renforcement de notre arrimage européen.

            Il faudrait pour cela que nos politiques aient le courage de biffer les frontières largement artificielles qui existent aujourd’hui entre une certaine gauche et une certaine droite, en jouant le jeu d’une politique de sursaut national.

            Pourquoi la France serait-elle incapable d’imiter une Allemagne en bonne santé, capable de faire une politique gauche-droite, alors que l’état  économique de la France plaiderait encore plus pour une telle union de salut public ?

Jean Pierre Renaud

La Princesse Palatine aux trousses de la Duègne Chirac!

La Princesse Palatine aux trousses de la Duègne Chirac !

La morale politique de Bernadette Chirac ?

En deçà ou au-delà de toute morale politique ?

Dommage que la France soit privée d’une Princesse Palatine dont la verve et le piquant seraient inégalables pour épingler les dires de cette ancienne Première Dame de la Cour !

            Pour avoir été témoin pendant de longues années du mélange des genres qui régnait dans la Ville de Paris entre la Ville elle-même et le RPR, c’est-à-dire le financement illégal de ce parti politique, plus rien ne devrait, il est vrai, m’étonner.

            Sauf que la corruption politique continue, en empruntant les mêmes chemins anciens, ceux du 5ème arrondissement, le fief des Tibéri, aux prises judiciaires, depuis de fort longues années, avec une très sérieuse affaire d’inscriptions fictives de centaines de faux électeurs sur les listes de l’arrondissement, pour ne pas citer d’autres affaires qui furent également soulevées.

           Dans la campagne des municipales parisiennes 2014, Madame Chirac vient de recommander officiellement  à la candidate UMP NKM  de s’inspirer de la sagesse politique de Mme Tibéri :

        « Tout ce que j’ai appris de la politique de terrain, c’est Xavière Tibéri qui me l’a appris » (Le Monde du 19 décembre, page 9)

           Quelle belle leçon de morale politique, vraiment !

          Dommage qu’une Princesse Palatine moderne ne vienne donner à la duchesse de Sarran l’un ou l’autre des petits qualificatifs qu’elle décernait régulièrement à la maîtresse du Roi, Mme de Maintenon, les plus doux, étant ceux de « ripopée » ou de « pantocrate », et les plus mordants,  étant « l’ordure » ou « la sorcière ».

        Car dans une telle affaire, il s’agit bien de savoir si Bernadette Chirac dispose d’une telle immunité institutionnelle qu’elle puisse continuer à s’affranchir de toute morale politique, et afficher un tel degré de perversion.

Jean Pierre Renaud

        Le lecteur intéressé pourra consulter sur le blog du 31 mars 2012, une petite chronique intitulée « A Nantes, un attelage de duchesses dans le carrosse Sarkozy, sur le mode de la Princesse Palatine. »

Mali, Centrafrique, le néocolonialisme français? Nouveaux atours de la Françafrique ?

Mali, Centrafrique, le néocolonialisme français ?

Les raisons bonnes ou mauvaises  des interventions à répétition de la France en Afrique !

Nouveaux atours de la Françafrique ?

            La dernière décision du Président de la République de faire intervenir les troupes françaises en Centrafrique, le « j’ai décidé » a suscité des réactions diverses dans le monde politique ou géopolitique, telles que celles publiées par Le Monde, le 4 décembre 2013, sous le titre «  Néocolonialisme français en Afrique », ou dans la Croix, le 5 décembre 2013, sous le titre « Les interventions françaises ».

            Il parait  intéressant et utile de récapituler les arguments échangés par un homme politique (de Villepin), un anthropologue (Amselle), deux politologues ( Marchal et Galy) , un humanitaire (Bolopion), et un géopolitologue, le patron actuel de l’IRIS (Boniface).

               Une France néocolonialiste?

            M.Bolopionl’humanitaire serait sans doute le seul à tenir un discours qui pourrait mettre tout le monde d’accord, une intervention justifiée par la terreur qui règne dans un pays. Pourquoi la France ? Et en a-t-elle le droit, le devoir, et les moyens ? Une France humanitaire sur la terre entière ?

            Il ne s’agirait donc pas de néocolonialisme.

       Des deux politologues,  le premier, M.Marchal, défend une position qui dénie tout néocolonialisme dans l’intervention française, mais critique le manque de vision de notre pays, « la courte vue des interventions françaises », « une gestion à la petite semaine », le deuxième, M.Galy,  reconnait clairement dans cette intervention « la dernière aventure coloniale »,  « une de ces manifestations dont la Françafrique a le secret depuis cinquante ans : allégeance et préparation d’interventions militaires »

          M.Amselle, l’anthropologue, nous propose, en prenant le cas du Mali, une ouverture sur la structure des sociétés africaines traditionnelles étrangères aux concepts d’état et de société civile qui sont les nôtres, puisqu’elles seraient fondées sur les concepts des clans et des lignages, une appellation savante de ce que d’aucuns dénommeraient ethnies ou tribus, et d’après lui :

         « Or le lien politique en Afrique est régi essentiellement par des principes de prédation et de redistribution du type clientéliste. »

         Une affirmation qui parait bien sévère à la fois dans le constat et dans les conséquences qu’il en tire, car toute l’immense zone du Sahel a longtemps bénéficié de la force structurante d’un Islam plutôt modéré et tolérant, et les structures traditionnelles n’étaient pas obligatoirement synonymes de « prédation et de redistribution clientéliste ».

        Pourquoi par ailleurs des pays comme le Sénégal, le Ghana, le Niger, la Nigéria, ou le Cameroun, ont réussi, en dépit de l’existence des clans et des lignages,  à maintenir tant bien que mal, sinon à renforcer,  un  Etat issu de la colonisation ?

Les analyses de MM Villepin et Boniface s’inscrivent dans un contexte de réflexion plus large.

         M. de Villepin évoque « une recolonisation bienveillante », une autre formulation donc d’une sorte de néocolonialisme, non ?

         Il note toutefois : « Il faut dire ici une vérité criante : la France est la plus mal placée pour intervenir en  Centrafrique. »

         Mais son analyse cadre bien le sujet, à savoir la nécessité de faire entrer toute initiative française à la fois dans un cadre international (l’ONU), ce qui a été fait, mais également dans un cadre européen, ce qui n’a pas été fait.

       M.de Villepin critique ce type  de stratégie, «  celle d’un engrenage régional » et constate  qu’ «  en vérité, la France n’a pas de politique africaine. »

      M.Boniface, géopolitologue,  légitime l’intervention française en la situant dans le cadre plus large de la politique étrangère française à l’égard de la Palestine et de l’Iran, mais en la justifiant essentiellement par l’impératif de l’urgence et par le fait que la France était la seule puissance capable d’intervenir aussi vite sur des théâtres d’opérations qu’elle connait bien.

     Il écrit : « Tout ceci reste encore dans la limite de ses moyens actuels et rappelle la nécessité de respecter scrupuleusement la loi de programmation militaire »

      Cela reste évidemment à démontrer ! Qui connait en effet le coût actuel de l’opération Serval au Mali et les coûts induits sur notre appareil de défense, alors que la France est endettée jusqu’au cou, et qu’elle finance donc ces guerres en s’endettant encore un peu plus (1)  et qu’elle a toujours l’ambition d’être une puissance atomique ?

     Le legs politique que cite l’auteur, à ce sujet, celui du respect de principes gaullo-mitterrandistes qui auraient régi notre politique africaine laisse un peu rêveur, compte tenu de l’héritage des réseaux Foccart ou Penne, ceux précisément de la Françafrique.

      Les questions qui peuvent être posées contre cette nouvelle intervention française en Centrafrique sont les suivantes :

      1   – Avec sa dette publique colossale, un pays en crise, la France aurait donc encore les moyens d’intervenir seule et à crédit ?

      2   – Une France seule, sans l’Europe ? Pourquoi le Président de la République n’a-t-il pas pris le soin de demander l’avis et l’engagement du Conseil Exécutif de l’Europe sur l’opportunité de cette intervention ?

     3 –   Pourquoi la France devrait-elle porter ce « nouveau fardeau de l’homme blanc », sans que l’Algérie n’y prenne part et responsabilités dans le cas du Mali, et ailleurs, sans le concours des autres membres permanents du Conseil de Sécurité, notamment la Chine, nouvelle puissance du monde africain ?

     4 –  Pourquoi la France n’imiterait-elle pas la Grande Bretagne qui s’est bien gardée jusqu’à présent, mis à part le cas limité, en temps, en Sierra Leone, de mettre la main dans les autres guerres civiles qui affectent encore quelques- uns de ses anciens territoires, par exemple l’ancien Soudan Anglo-Egyptien, où se poursuit toujours une guerre, ouverte ou larvée entre les populations arabes du nord, musulmanes, et les populations noires, chrétiennes ou animistes du sud ?

    Comment en définitive ne pas trouver dans ce type d’intervention fût-elle humanitaire, comme un parfum de néocolonialisme qui ne dit pas son nom ?

       Comment ne pas être choqué par l’étendue des pouvoirs du chef d’un Etat qui n’est pas démocratique, étant donné que la Constitution, modifiée en 2008, autorise par avance cet excès de pouvoir ?

     « Vu l’urgence, j’ai décidé, d’agir immédiatement… Cette intervention sera rapide… »

      Comme sous Louis XIV donc !

      Exit le Parlement, même lorsque la France fait la guerre ?

     Comment ne pas constater aussi que notre politique africaine, et plus largement, la politique française dans son ensemble, n’ont plus les pieds sur terre, et qu’elles continuent à se déployer dans un monde qui n’est plus ?

Jean Pierre Renaud, ancien haut fonctionnaire

(1)  Un général chiffrait le coût unitaire de ce type d’intervention par soldat pour une année, à la somme de 100.000 euros. A ce tarif, le budget Mali et Centrafrique dépasserait déjà le milliard d’euros.

NON MILLE FOIS NON à la subversion de l’Image de Paris, image de la France, par le Qatar!

NON MILLE FOIS NON à la subversion de l’Image de Paris, Image de la France, par le Qatar !

Avec prière d’insérer de la part du Club Camille Desmoulins (1789-2013)

Noces d’images entre la capitale de la France et le Qatar, avec le Qatar Paris Saint Germain ?

Parisiens et Parisiennes, signons une pétition pour que le Conseil de Paris refuse d’examiner, le 16 décembre prochain, quelques mois seulement avant les élections municipales du printemps 2014,  la convention d’occupation du Stade des Princes pendant trente années,

30 ans !

Un nouveau printemps arabe ?

Engageons-nous à refuser notre vote aux conseillers de Paris et aux formations politiques qui auront autorisé ces nouvelles noces d’or entre Paris et le Qatar !

Pourquoi un tel refus ?

1-   La nouvelle traite des esclaves :

      Presque chaque jour, les médias font état de l’exploitation humaine qui sévit au Qatar.

       A titre d’exemple, Les Echos du 26 novembre dernier, une page entière, la 13, pour décrire la situation effroyable des travailleurs immigrés du Qatar, sous le titre «  A Doha, les soutiers du miracle qatari ».

2 – L’impérialisme d’un petit Etat théocratique

         au goût du jour, le soi-disant soft power des puissances modernes, lequel avec pièces sonnantes et trébuchantes s’approprie, pour ne pas dire aliène, l’image de la capitale de la France. A travers un club de football, fut-il prestigieux, il ne faut pas confondre, l’image d’un Etat démocratique et républicain avec celle d’un Etat théocratique.

3 – Un Etat où la laïcité n’est pas la bienvenue !

       Dans le journal la Croix du 26 novembre dernier, un long article intitulé « La nouvelle jeunesse de la Mission laïque française », et à la fin de cette chronique le texte ci-après :

      « Seul anicroche, la Mission a dû se retirer en décembre 2012 du Qatar. Elle y gérait depuis 2007 le lycée franco quatarien Voltaire, ouvert à la demande de l’émirat… Mais l’émirat s’immisçait dans les programmes. Un manuel d’enseignement de la langue arabe a du être remplacé par un autre mêlant apprentissage de la langue arabe et de la religion et qui s’ouvrait par un verset du Coran. A tout ceci s’est ajouté un litige financier : « Une histoire de détournement d’argent montée de toutes pièces par la Qatar pour prendre le contrôle du lycée, estime Yves Aubin de la Messuzière. Nous sommes devenus indésirables du fait de notre vigilance sur les programmes. »

4 – Un mélange des genres détonnant entre République et théocratie islamique

       Comment ne pas être attentif à tout ce qui peut dans notre pays être porteur de nouvelles divisions, sinon tensions, entre sunnites et chiites ?

        Compte tenu des nouvelles guerres de religions qui agitent le Moyen Orient !

        Et du souvenir de nos anciennes guerres de religion!

5 – Le football français pourri par le fric, les centaines de millions d’euros du Qatar !

Stop au tout pour le fric !

De la part des membres du Club Camille Desmoulins

 (1789-2013)