L’assassinat du père Hamel

Le journal la Croix du 3 août 2016 : que penser de la mise en page des sujets traités ?

En première page avec une grande photo « Paris s’émancipe » et dans la cinquième colonne de l’éditorial « Plus jamais ça », l’assassinat d’un prêtre catholique !

Question : quelle est la ligne éditoriale de ce journal ?

            Rappelons tout d’abord que ce numéro s’inscrit dans le sillage de l’émotion de l’assassinat, c’est à dire de « l’égorgement » du père Hamel, martyr de la foi, le 26 juillet, dans son église, alors qu’il finissait de célébrer la messe.

           Il est évident que cet assassinat interpelle tout le monde, et encore plus les chrétiens, car au-delà des attentats barbares de Paris et de Nice, il s’agit là du premier crime commis chez nous par des islamistes radicaux contre un serviteur de Dieu, dans cette France que certains considérèrent longtemps comme « la fille aînée de l’Eglise ».

         Je ne suis donc pas sûr que la mise en page de ce numéro rende bien compte de cet assassinat d’un religieux : l’éditorial évoque les funérailles du père Hamel le 2 août 2016 avec un texte qui en surprendra peut-être plus d’un, notamment dans sa conclusion, en écrivant :

         « N’en déplaise aux tenants d’une conception étroite de la laïcité, les responsables politiques peuvent et doivent compter avec les religions pour lutter contre toutes les formes d’obscurantisme, au lieu de vouloir refouler le nom de Dieu hors de l’espace public. A défaut, le « plus jamais ça » restera un vain mot. »

          Cette mort réduite à « une conception étroite de la laïcité » ? Un thème qui semble décidément obséder certains rédacteurs du journal qui devraient se pencher sur l’histoire de France, ancienne ou récente.

         Je me demande ce que la laïcité vient faire dans l’assassinat d’un prêtre.

         Comme je l’ai déjà écrit, je suis issu d’une famille du Haut Doubs qui avait la particularité d’habiter un « pays » que les gazettes avaient baptisé du doux nom de « Petite Vendée ».

         Fidèles et prêtres s’opposèrent violemment à la loi de 1905, aux inventaires. Mon grand-père paternel en fut un des meneurs dans une des communes de ce pays. Il fut arrêté et mis en prison à Montbéliard, lieu de naissance de mes frères et sœurs.

          Ai-je besoin de répéter ce que j’ai déjà écrit ? Il y a longtemps que je pense que la loi de 1905 fut une bonne loi de pacification religieuse et sociale, et je ne suis aucunement partisan d’y toucher, quoique qu’en pensent de nos jours certains zélateurs catholiques, éminences, prêtres, ou simples fidèles qui sont en quête d’accommodements religieux, politiques, ou culturels entre religions et République laïque.

         Les jeunes musulmans sont invités à se pencher sur notre histoire, dans le Doubs, en Franche Comté, ou ailleurs.

        Revenons au face à face « microcosmique » du quotidien du 3 août 2016.

        La mort d’un prêtre français, une colonne d’éditorial, en regard d’une grande photo sur quatre colonnes, qui fait la Une, sous le titre :

      « Paris s’émancipe », Un projet de réforme du statut de Paris doit être présenté ce matin en conseil des ministres pour mettre fin à deux siècles de tutelle de l’Etat »

       Un titre à mon avis trompeur, car la tutelle en question a beaucoup évolué, en particulier après la réforme de 1977, il y bientôt cinquante ans, et l’ancien spécialiste des affaires parisiennes que je fus noterait plutôt qu’entre 1977 et 1995, ce fut l’Etat qui fut mis en tutelle par le système Chirac à Paris.

       Par ailleurs, l’analyse qui est faite du sujet dans les deux pages qui suivent ne  relève pas une des grandes faiblesses de ce projet, c’est-à-dire le droit à la parole des habitants de banlieue qui empruntent quotidiennement des axes de circulation qui n’appartiennent pas aux habitants de la capitale, en oubliant que Paris est la capitale de la France.

       Est-ce que la voie historique de la Seine est la propriété des parisiens ?

       J’ai consacré une petite chronique sur le sujet il y a quelques mois.

       Revenons à l’essentiel, c’est-à-dire le martyre du père Hamel, et le compte rendu de ses funérailles du 3 août 2016 (page 11) : est-ce que la première page n’aurait pas dû être « consacrée » au prêtre assassiné avec la mise en exergue de ses dernières paroles citées par l’archevêque ?

         « L’archevêque revient sur les derniers mots du prêtre repoussant ses agresseurs : « Va-t-en Satan ! Va-t-en Satan ! », c’est-à-dire le mal, la barbarie dans toute son horreur.

          C’est à se demander si la rédaction de ce journal, sous le sceau de la bienveillance, de la tolérance, de la charité chrétienne, ne flatte pas trop tout ce qui vient de l’étranger, au risque de nuire au  bien commun de notre société, notre paix civile, et au risque de ne pas assez défendre les couleurs du christianisme.

         L’éditorial du journal  du 16 août 2016 fait incontestablement fort dans la contradiction religieuse. Le lendemain de la fête de l’Assomption de la  Vierge Marie, l’éditorial plaide pour la tolérance à l’égard d’une nouvelle mode balnéaire, le « burkini ». Je ne savais pas de quoi il s’agissait encore il y quelques jours.

       Est-il besoin dans l’ambiance délétère actuelle de la France de prendre la défense de ce nouveau vêtement sans laisser le soin à la société civile de se prononcer, au lieu d’écrire :

       « Les plus conscientes agissent sous l’influence d’une certaine conception de l’islam, qui ne représente cependant qu’un courant au sein de cette religion. Une musulmane peut aussi – et c’est tant mieux !  se baigner en bikini. »

      Fermer le ban ! A lire dans les mosquées par les imams qui parlent français ! Bikini contre burkini !

        Et en ce qui concerne les bons chrétiens, pleins feux sur le burkini ou le bikini, le jour qui suit l’Assomption, mais il est vrai, et pour le rachat des âmes, la première page publie sur quatre colonnes une grande photo en couleur sous le titre

       « 15 août en France L’élan d’espérance des catholiques »

         En petits caractères : «  Les célébrations de l’Assomption ont connu un regain d’affluence trois semaines après l’assassinat du P. Jacques Hamel »

       Une très étrange façon de mêler le journal chrétien à un type d’actualité qu’adorent les réseaux sociaux !

       La Croix au service d’une conception large de la laïcité ?

       Pourquoi ne pas terminer ce billet, pour ne pas dire cette oraison, en rapportant une anecdote d’un de mes vieux amis, en croisière en Champagne pour y acheter du champagne (sans publicité), mais tout autant pour revoir la magnifique cathédrale de Reims ?

      En trinquant avec le vigneron, il lui dit, « Vous savez pourquoi je me suis rendu une fois de plus à Reims ?

      Pour au moins deux raisons, outre la beauté, la grandeur, et la majesté de cette cathédrale, je voulais être assuré que ma visite, se situe avant que le Président actuel ne vienne  s’y faire couronner « Roi du Sahel », et pourquoi pas vous l’avouer, dans des temps moins éloignés qu’on ne pense peut-être, de peur de voir peut-être cette très belle cathédrale chrétienne transformée en mosquée. »

Jean Pierre Renaud

Y-a-t-il un islam de France ?

     Petit rappel :

            Les 19/10/2012 et 5/11/2012,  j’ai proposé une lecture critique du livre intitulé « L’islam à la française Enquête » par John R.Bowen, de laquelle il résultait que la situation de l’Islam de France était on ne peut plus compliquée, compte tenu des courants qui s’y manifestaient, du rôle qu’y tenaient les réseaux sociaux, et aussi l’étranger.

            L’auteur y livrait les résultats de son enquête sur un islam foisonnant, autant déroutant qu’anarchique, qu’il s’agisse des « savants » interrogés, des mosquées « tournées vers l’extérieur », des écoles, des discours, en même temps qu’il tentait d’examiner les concordances qui pouvaient exister entre cette religion et nos institutions républicaines laïques.

        Dans le chapitre 6, l’auteur posait la question : « Une école islamique peut-elle être républicaine ? »

         Les conclusions de ma lecture étaient plutôt nuancées, et c’est le moins qu’on puisse dire.

           Je terminais en observant que mon analyse supposait à la fois qu’elle soit représentative du contenu de l’enquête et des réalités de l’islam à la française, tout en relevant que toute évolution de la problématique décrite supposait que l’islam actuel ne s’inscrive plus dans les Pensées d’un Pascal qui posait la question du djihad et dans un discours quasiment magique entre le dar es salam et le dar es harb, celui des mécréants.

           Il se trouve que de nos jours, Daech prône une extrême violence contre tous les mécréants qui ne respectent pas sa lecture du Coran.

            Beaucoup feignent d’ignorer, sauf dans certaines agglomérations, que nombre de français et de françaises n’avait pas conscience de l’importance de l’islam dans notre pays, en corrélation avec les immigrations des trente dernières années, une montée qu’ils ont découverte progressivement à travers ce qu’il faut peut-être appeler le prosélytisme d’une partie de ces communautés à l’école ou dans la rue, avec la multiplication de signes extérieurs de cette nouvelle religion.

         Les menaces de Daech, les attentats, la barbarie de cette forme d’islam radical, ont précipité la prise de conscience de la communauté nationale, alors que notre « establishment » politico- culturel parisien feint de découvrir cette irruption du religieux dans une société qui, grâce à la loi de 1905 sur la laïcité, avait réussi à ne pas mélanger le civil et le religieux.

         Pourquoi ce faire-semblant de la découverte d’un phénomène dont la plupart des formes était connue depuis longtemps, notamment par la plupart des membres de cet « establishment » ?

         Comment ne pas mieux faire le point de la question dans notre pays qu’en reproduisant in extenso une interview fort intéressante parue dans le journal Ouest-France du 5 août 2016, page 4, intitulée

            «  L’Etat a sous-traité la question de l’islam»

               Professeur au CHU d’Angers, ancien conseiller municipal, le cosignataire d’une tribune Abdel-Rahmène Azzouzi estime qu’il existe un lien entre l’absence d’un islam de France et les attentats :

         Pourquoi vous avez cosigné une tribune avec quarante autres personnalités françaises musulmanes dans le Journal du dimanche ?

      Nous avons été des témoins privilégiés de cette descente aux enfers. Depuis trente ans, le musulman que je suis et qui dérange essaie d’éviter la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Trente ans que l’on prêche dans le désert.

      Vous mettez en cause l’organisation actuelle de l’islam en France ?

      La question du culte musulman par l’Etat français est depuis quarante ans, un fiasco total. Il a placé la communauté musulmane dans une sorte d’Etat d’exception. La laïcité ne nous est pas appliquée. Je vais faire de la provocation : puisque celle-ci ne nous concerne pas, pourquoi le musulman ne ferait pas sa prière dans la rue, à l’hôpital, ne mettrait pas de niqab, n’exigerait pas du hallal à la cantine ?

       En quoi l’Etat français est-il responsable ?

       Il a sous-traité la question de l’islam, accepté l’ingérence des Marocains et des Algériens dans le culte français. Il a soumis les musulmans à leur pays d’origine. Dans une ambiance postcoloniale, ce système pouvait avoir du sens : les gens n’étaient pas venus pour rester. Seulement, aujourd’hui 75% des musulmans de France sont nés en France. et c’est là que l’Etat porte une responsabilité majeure ; il a rejeté l’idée d’un  islam de France et voulu des musulmans dociles. Il a aujourd’hui Daech. Avec leurs imposteurs, qui n’ont rien de musulmans.

      Que faire ?

       Plus une seule âme étrangère dans le culte musulman : tolérance zéro chez les dirigeants et les imams. Arrêtons aussi ce discours hostile, qui s’est installé de manière insidieuse, à l’égard de l’islam de France. Les musulmans ne sont pas les paillassons de la République.

        Quelle solution pour éviter que les mosquées ne soient financées par des fonds étrangers ? Je ne demande pas que l’Etat finance les cultes, il ne le faut pas. Mais à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Il suffirait de mettre en place une commission ad hoc avec des experts pour contrôler les projets, leur taille, leur coût. Et gérer un fonds créé dans ce but. Un peu comme une banque. Après, aux Francais musulmans de rembourser jusqu’au dernier centime.

Recueilli par Nathalie Hamon

http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/angers-pr-azzouzi-letat-sous-traite-la-question-de-lislam-4402737

          Dont acte ! Une solution de redressement est proposée.

         Je ne suis pas du tout sûr, mais pas du tout, que la désignation à la tête d’une Fondation, d’un cacique politique de cet « establishment » qui se veut « innocent », alors qu’il a gouverné la France tout au long des trente et quarante dernières années, soit la meilleure des solutions.

        Sortons des sentiers battus !

        Jean Pierre Renaud

Elections présidentielles 2017: qui a la compétence des affaires internationales…?

Elections présidentielles 2017

Qui a la compétence des affaires internationales, entre notre « élite » militaire ou notre « élite » politique ?

Le jugement péremptoire de Juppé n’est pas fondé : la situation de la France, de l’Union Européenne, et du monde exigent de notre gouvernance politique, une culture de guerre, et au minimum un « vécu » des institutions internationales.

            Le 5 mai dernier, le général Vincent Desportes a publié dans Le Monde une excellente tribune en réponse à une parole tout à fait imprudente du candidat aux primaires Juppé, une tribune intitulée «  Non, les militaires n’ont pas à «  la fermer ».

            Pourquoi, ils n’ont effectivement pas à la fermer ? Pour au moins trois raisons :

          La première est le simple constat que le Président et les Premiers Ministres qui nous gouvernent depuis les années 2000 n’ont aucune expérience concrète de la guerre, et cela change tout dans l’appréciation de la situation internationale.

          La deuxième est que nos dirigeants n’ont, dans la très grande majorité des cas, aucune expérience de l’étranger, et ils ressemblent à cet égard à la plupart des ministres de la Troisième, Quatrième, et Cinquième République, qui n’avaient jamais vécu aux colonies ou à l’étranger.

          Cette carence est d’autant plus grave quand s’y ajoute celle d’une bonne culture historique !

           La troisième, la plus affligeante, tient au fait que les hommes et femmes  qui nous gouvernent n’ont pas plus d’expérience de la gestion des affaires européennes.

           N’est-il pas tout à fait surprenant de constater que les hommes politiques qui se réclament le plus continument de l’Europe, – le cas de Monsieur Bayrou est éclatant, choisissant Pau, plutôt que d’aller batailler à Bruxelles ou à Strasbourg, ou celui de Juppé choisissant de son côté Bordeaux – ,  ne considèrent pas qu’un mandat dans l’Union européenne constitue le préalable devenu nécessaire dans toute ambition politique nationale ?

          A la différence de nos hommes politiques, non seulement beaucoup de nos généraux ont à la fois une expérience de la guerre, des affaires internationales, des organisations internationales, une expérience qui leur donne la possibilité de beaucoup mieux apprécier les risques et les enjeux  des choix internationaux de la France, et de mesurer la capacité du pays à choisir tel ou tel objectif de puissance.

        Nos grandes entreprises internationales constitueraient également un bon vivier pour animer une nouvelle « élite » politique.

           Vivement encouragé par l’intriguant BHL, Sarkozy s’était « contenté « de l’intervention en Libye, et on en voit les résultats.

          Pour ce qui est de la Syrie, Paris continue ou continuait à vouloir encourager la formation d’une opposition à Bachar el Assad « Paris mobilise les soutiens de l’opposition syrienne » (Le Monde du 11 mai, page 2), or on sait  ce qu’il en est de cette opposition fragmentée, en partie affiliée à l’islamisme radical, privée d’une véritable colonne vertébrale politique.

            La France a-t-elle les moyens de mener ces guerres tout en protégeant la population française des menaces et des attentats des islamistes radicaux ? Non !         

         Avec plus de deux mille cent milliards de dette, et alors qu’un petit vent de retournement des taux d’intérêt la mettrait au rang d’une nouvelle Grèce !

Jean Pierre Renaud

Barroso chez Goldman Sachs! Dans le liste officielle des « animaux politiques nuisibles » !

« Barroso chez Goldman Sachs, un pantouflage qui fait du bruit »

Dans le journal Le Monde  Eco & Entreprise des 10 et 11 juillet 2016, avec une photo sur un tiers de la première page et une chronique sur un autre tiers de la page 4
 « Europe
Polémique après la reconversion de Barroso chez Goldman Sachs »

         Que dire ? Qu’ajouter ? Plus que du « bruit », un scandale !

          Au niveau de l’ l’Union européenne, et pour les citoyens les moins béni-oui-oui, la boucle des « Tous pourris », est malheureusement bouclée.

         Que dire de plus à une jeunesse encore porteuse du rêve européen ?

         Comment accorder notre confiance à un « système » politico-économique dont la gouvernance est confiée, sans vote des peuples, à cette espèce de personnages politiques sans foi ni loi, sans amour propre, ni fierté,  pourri, pourquoi ne pas le dire, par le goût du fric ?

         Après avoir beaucoup contribué à faire le lit de l’ultralibéralisme en Europe, dont nous payons la facture, le sire Barroso va faire bénéficier les adversaires du renforcement de l’Union de ses lumières, pour mieux s’assurer que le détricotage des liens de l’Union avec la Grande Bretagne ne s’effectue pas au détriment des intérêts du grand capitalisme anglo-saxon.

        Ce Barroso-là est incontestablement d’une grande perversité ! A ajouter dans la liste officielle des « animaux politiques nuisibles » à la France, tout autant qu’à l’Europe !

Jean Pierre Renaud

L’Europe est une maison de passe Ou comment peut-on être européen ?

            Cela fait des années que la grande majorité de notre personnel politique et médiatique dénonce la montée de ce qu’ils appellent les populismes, mais sans avoir jamais apporté une réponse politique aux inquiétudes des citoyens européens.

           En 2002, Jospin et Chirac, les deux représentants d’une gauche socialiste et d’une droite supposée gaulliste, ont accepté l’entrée des pays de l’ancienne Europe de l’Est communiste, des pays qui n’étaient pas prêts à intégrer le système politique, social, et économique européen.

         Cette entrée prématurée a provoqué des déséquilibres dans de nombreux domaines, notamment sur le plan social, et en entraine aujourd’hui, plus de quatorze ans après, dans la gestion politique de l’Union.

        L’Union européenne a été menée au rythme du libéralisme Barroso de type anglo-saxon, sur la base des bienfaits supposés de l’ouverture des marchés, quel qu’en soit le prix, et alors que la mondialisation des échanges constituait un facteur important de déstabilisation des sociétés européennes.

       L’Europe n’a donc pas joué son rôle de régulation, de protection.

        En parallèle, l’Union s’est dotée d’institutions qui fonctionnent comme des usines à gaz, des superbureaucraties que les citoyens ne connaissent pas, n’élisent pas, ne contrôlent pas.

       Qui commande dans ce magma institutionnel ?

      Tout le monde sait depuis de très nombreuses années que l’Union doit changer, qu’il faut enfin acter le fait qu’elle fonctionne à plusieurs vitesses, mais avez-vous entendu un Bayrou, un Sarkozy, ou un Hollande, mettre sur la table un projet précis de refonte des institutions européennes ? Non, trois fois non !

         Le séisme des migrants ou des réfugiés, car comment les dénommer ? sans que l’Union ait été capable d’anticiper, ébranle sérieusement  ses institutions, compte tenu d’une ouverture incontrôlée et incontrôlable de ses frontières, et sans qu’elle soit en mesure d’adopter une politique commune, des flux migratoires qui font le jeu des populismes dénoncés par la grande majorité de la classe politique.

        La menace du Brexit constitue un deuxième facteur d’instabilité de l’Union, alors que la meilleure réponse qui aurait pu être apportée aurait été celle d’une refonte des institutions européennes, dont la réalité est déjà celle d’une Europe à géométrie variable, avec la constitution d’une zone euro charpentée sur le plan politique.

       Comment est-il possible d’être encore européen dans ce méli-mélo que personne ne comprend et ne défend ?

      A cela, la situation de la France ajoute sa dose de confusion, avec ses hésitations actuelles sur ses destinées collectives, des hésitations que les grandes inconnues de l’Europe ne font qu’accentuer.

     Une France dont la nature, l’organisation, et l’élection des corps intermédiaires, Parlement, collectivités, syndicats est complètement à revoir, afin qu’ils soient représentatifs des Français, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

     L’exemple le plus flagrant de cette situation est celui du Conseil Economique Social Environnemental dont les Français ne connaissent pas mieux l’existence que ses fonctions.

       Avez-vous eu connaissance du rôle qu’il a pu jouer dans les négociations économiques et sociales ? Récemment encore avec le vote de la loi Travail ?  Non !

      Quand l’élite politico-médiatique qui nous gouverne encore, aura-t-elle le courage de supprimer ce refuge  des sinécures ?

Jean Pierre Renaud

Chronique N° 8 de la France « d’en bas »- La loi Travail? Pourquoi la France se cabre?


            Le gouvernement s’est enlisé dans sa réforme du Code du Travail, et les raisons de cette situation sont évidemment très nombreuses :

            Proposons en quelques-unes :

           Un mot seulement sur l’instabilité du monde actuel, des effets d’une mondialisation mal régulée, notamment par une Union européenne privée de colonne vertébrale, des facteurs qui ne contribuent pas à faciliter les évolutions politiques, économiques et sociales pourtant nécessaires.

        Hollande a été élu sur un programme de la « demande » sociale, alors que la situation de la France imposait une politique de « l’offre », c’est-à-dire le choix de l’entreprise, la baisse de sa fiscalité, donc les investissements, les exportations, et en définitive les vrais emplois.

      La France paie aujourd’hui ce mauvais diagnostic, en dépit du virage à quatre-vingt-dix degrés qu’Hollande a pris depuis deux ans, c’est-à-dire une politique tournée vers l’entreprise.

      Résultat des courses et pour employer un terme savant de la stratégie militaire, le gouvernement actuel se bat à « front renversé », une configuration de combat désespérée, avec dans son dos et pour adversaire, une grande partie de son ancien camp politique.

         Une carence de pédagogie, car les Français n’ont pas vraiment compris les enjeux de cette réforme, de toute façon trop tardive dans le calendrier politique, pour faire comprendre qu’en facilitant la mobilité du travail, c’est-à-dire qu’on le veuille ou non, une précarité sociale déjà très présente, il est possible de diminuer sensiblement l’effectif des chômeurs, en redonnant de la souplesse aux entreprises.

             En contrepartie, Il est nécessaire d’inventer des solutions nouvelles afin de sécuriser les salariés en adossant leur parcours du travail ou du non-travail à une structure stable de protection économique et sociale.

           Cette carence de pédagogie est incontestablement une, sinon la seule,  des raisons principales pour laquelle la France se cabre devant l’obstacle, liée évidemment à l’insuffisance du projet quant à cette dimension de protection sociale nécessaire, dans l’intérêt même de l’évolution économique tout aussi nécessaire.

         Un mot seulement enfin sur le rôle pervers de certains syndicats dont la représentativité mérite d’être sérieusement discutée, sinon contestée, qui voient d’un très mauvais œil la perte de pouvoir que cette réforme leur causerait, à partir du moment, où la base sociale, au niveau de l’entreprise,  leur échapperait, alors que leur organisation centralisée leur donne encore les moyens de subsister.

Jean Pierre Renaud

La France est entrée dans une ère de pleine fiction politique !

      La République française, place de la République ?

            Le gouvernement et le Parlement ont décidé de mettre la France en « état d’urgence », contre le terrorisme, et depuis plusieurs semaines, la Place de la République, est occupée par une sorte de coalition d’anarchistes, d’agitateurs professionnels,  et de rêveurs « innocents »,  mâtinée de bandes de casseurs.

            Résultat : les forces de sécurité sont quotidiennement détournées de leur mission nationale de protection et de défense.

         Conclusion : le gouvernement est incapable de faire respecter l’ordre public.

        Alors que la situation du pays échappe de plus en plus complètement et de toute part au Président,  ce dernier fait comme s’il ne se passait rien dans notre pays. Certains observateurs diraient qu’il passe plus de temps dans l’avion  présidentiel que dans son pays.

      D’autres observateurs trouveraient que la situation française ressemble fort à celle qui avait précédé en 1958 le retour du général de Gaulle au pouvoir, à la seule différence près qu’il n’y a plus de de Gaulle.

               Pourquoi ne pas dire que le pouvoir de l’Etat « part en couille » ?

Macron, le nouveau porte-étendard de Jeanne d’Arc !

            L’ancien pensionnaire de la banque Rothschild a-t-il vraiment beaucoup de choses à se faire pardonner pour tenter de capter un petit brin du mythe de Jeanne d’Arc ?

           Autre hypothèse : à  quel prince ou à quel roi le futur « puceau d’Orléans » a-t-il proposé son aide spirituelle ? Pour sauver la France ?

        Dans quel siècle vivons-nous ?

     Jean Pierre Renaud

Primaires à gauche, primaires à droite ? Macron ? Terroristes, Zorro, ou Zozos

Primaires à gauche, primaires à droite ? Macron,  électron libre, vraiment ?  Terroristes, Zorro, ou Zozos ?

           Les primaires –

         J’ai déjà manifesté mon opposition à ce mode de désignation des candidats à l’élection présidentielle, et je la renouvelle pour au moins trois raisons :

        La première : la contradiction qui existe entre l’article 4 de notre Constitution, qui reconnait le rôle des partis politiques dans la démocratie et cette nouvelle pratique politique qui donne la possibilité aux mêmes partis de se défausser de cette responsabilité en la transférant aux électeurs, quels qu’ils soient, ces derniers ayant la charge de désigner la ou le plus populaire d’entre eux.

       La deuxième : le constat que ces joutes politico-médiatiques misent beaucoup plus sur le coefficient de popularité de tel ou tel candidat, sur leur ego, que sur les projets, les idées, en faisant basculer une élection présidentielle vers un nouveau type de manifestation politique cosmétique.

      La troisième : le constat qu’avec la combinaison du quinquennat présidentiel et des primaires, le pays est plongé dans une campagne électorale permanente.

        Macron,

         nouvel OVNI, ni gauche ni droite, mais ministre d’un gouvernement socialiste ! Aurait-il honte d’être socialiste, mais alors que fait-il  dans ce gouvernement ?

        L’irruption de Macron dans le jeu politique n’est pas innocente : quels sont ceux ou celles qui tirent les ficelles ? Pour ajouter encore plus à la sorte d’anarchie des idées qui règne dans le pays ? Une sorte de relève de la gauche caviar qui ne dit pas son nom ? Une  manip de plus d’un Hollande manœuvrier qui a trop tendance à confondre la carte de France avec celle d’un Parti Socialiste, dont il fut longtemps le tireur de ficelles le plus averti ?

Terroristes, Zorro, Zozos ?

           Nos gouvernements et nos médias font une drôle de guerre !

         Ils s’empressent tous de faire de la pub à ces nouveaux barbares, on vous file leurs portraits sous les yeux, toutes les heures et tous les jours,  vous savez tout de leur passé, petits ou grands délinquants, mais aussi gentils petits garçons, de leurs allers et retours en Syrie ou d’ailleurs, de leurs exploits, c’est-à-dire de leurs lâches assassinats d’innocents et d’innocentes.

           Est-ce que dans certains milieux de France, certains jeunes convertis ou pas, ne se prendraient pas déjà pour des Zorro ?

Jean Pierre Renaud

Nouvelles du Rif et du shit ! Maroc et France, des relations au beau « shit » !

« Les relations diplomatiques Maroc-France sont au beau « shit » ! »

Silence, on tourne !

Suite de notre feuilleton avec les Nouvelles du Rif !

            Petit rappel du blog ! Le 22 octobre 2012, un petit écho intitulé « le silence est d’or » et de « cannabis ».

            Le 29 juillet 2015, entre la Maroc et la France, « les relations diplomatiques sont au beau shit ».

            Le 22 mars 2016, « des bulles de champagne aux eaux troubles du port de Tanger »

            Aujourd’hui, avec les interviews de l’historien Pierre Vermeren dans les journaux Le Figaro (22/03/16, page 16), et Le Monde (24/03/16, page22) ;

           Avec le Figaro, nouvelles du Rif, le trafic du shit nourrit le djihadisme, détruit une partie de notre jeunesse, mais notre establisment ferme les yeux.

            « L’idée s’est imposée au fil des décennies dans les milieux  dirigeants (de droite comme de gauche) que le commerce du haschich est un moindre mal. Que ce trafic fait vivre une région explosive et pauvre du Maroc, le Rif. Que la stabilité du Maroc ami prime sur la santé publique des jeunes européens, comme si ce royaume ancien avait besoin de cela pour aller de l’avant. En outre, les élites tolèrent de fait cette drogue longtemps réputée douce, bien que les hôpitaux psychiatriques soient remplis de milliers de jeunes ayant décompensé sous son effet. » (Pierre Vermeren)

             Ce qui n’empêche pas combien de nos anciennes ou nouvelles éminences politiques ou médiatiques de France de fréquenter les cieux très agréables du Maroc, comme si de rien n’était !

Jean Pierre Renaud

« Afrique: dépasser l’intensité du temps présent » Stephane Madaule, La Croix du 29/02/16 : ou dépasser le temps de l’écriture?

« L’Agence Française de Développement » à Brazzaville

Avec M.Stephane Madaule, son délégué

Dans le journal La Croix du 29 février 2016, la Tribune «  Afrique : dépasser l’intensité du temps présent » (page 23)

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Question : quel est le but de ce type de tribune, aussi bien pour son signataire que pour le journal qui l’a publiée ?
Un but intellectuel ou un but politique confinant avec une idéologie humanitariste qui ne dit pas son nom ?
Parler du développement et tenir un discours du type « Continuez ! Mettez-vous en plein les poches ! » Car le « temps présent » file entre vos mains !
La belle citation !  : « …Devant l’incertitude, comment ne pas être tenté de tirer avantage de sa fonction le plus vite possible pour soi-même et pour son entourage qui réclame avec insistance sa part du gâteau ?… »
Un beau titre littéraire pour un sujet austère qui touche à l’économie et à la politique du développement !

            Qu’est-ce à dire vraiment ?

            Le titre porte sur l’Afrique en général, mais il parait difficile, dans le cas de ce continent, d’avoir l’ambition d’en appréhender la complexité et la variété sous cette seule appellation géographique.

            A lire cette tribune, signée sous la qualité d’ « essayiste », quelle en est la raison, alors que le signataire est le délégué de l’AFD à Brazzaville, une qualité qui aurait permis de mieux localiser géographiquement le sujet traité, c’est-à-dire le cas de l’Afrique centrale, tropicale et équatoriale ?

            L’auteur décrit un contexte de contraintes géographiques extrêmes qui expliquerait l’obsession du court terme que partagent les acteurs de cette zone géographique : « Le temps présent est ainsi surévalué »…, mais tient aussitôt un discours qui n’a rien de géographique ou d’économique :

          « Lorsqu’on a la chance d’assumer des responsabilités dans les affaires publiques ou dans les affaires privées, le court terme domine également. Devant l’incertitude, comment ne pas être tenté de tirer avantage de sa fonction le plus vite possible pour soi-même et pour son entourage qui réclame avec insistance sa part du gâteau ? Si l’on gagne un peu d’argent, on essaie de le protéger du milieu, en l’envoyant ailleurs, à l’étranger, dans des coffres ou sous des latitudes au climat plus clément. Pourquoi l’exposer au soleil ? A l’humidité des tropiques ou à la chaleur du Sahel ? A la demande insistante des porches ? A tous ceux qu’il faut « servir », et qui sont parfois dans le besoin ?…« De nombreuses communautés d’Afrique se construisent sur ce socle, appuyées sur l’instant présent, adaptées à un milieu instable fait d’excès en tout genre, en capacité à jouir complètement et heureusement de l’immédiat. »          

Et le responsable local de l’AFD de conclure :

          « L’’intensité du temps présent qui semble dicter sa loi en Afrique peut et doit être vaincue. Il en va du développement réel de ce continent, pour un bien-être partagé de ses populations. Mais que l’obstacle est  rude à franchir !»

             Discours d’économiste du développement ou discours politique tout disposé à passer en pertes et profits la situation de corruption qui prévaut dans ce continent, toute l’Afrique que l’auteur a ciblée dans sa Tribune ?

               En lisant ce texte, et en me remémorant mes connaissances économiques du sujet, je me suis demandé si son auteur n’avait pas oublié le concept d’«intensité du capital » au lieu d’«’intensité du temps présent », un concept qui aurait sans doute mieux éclairé le sujet sur le terrain économique qui est celui de l’AFD.

                Quant à l’obsession du court terme, est-ce que nos sociétés ne sont pas aussi frappées du même mal : « Ils ne mourraient pas tous, mais tous en étaient frappés ! », aurait peut-être dit le bon La Fontaine.

               Pourquoi ? Parce que de plus en plus de nos « lettrés » confondent, en tout cas dans ce domaine, l’intérêt général avec la bonne conscience humanitaire.

Jean Pierre Renaud