« Carnets politiques de la guerre d’Algérie » Robert Buron- Citations et commentaires

Jour anniversaire de mon fils Hugues

 « Carnets politiques de la guerre d’Algérie » (Plon 1965)

Robert Buron

Ancien ministre du Général de Gaulle, et signataire des accords d’Evian »

Citations et commentaires de Jean Pierre Renaud, ancien combattant appelé de la guerre d’Algérie – Tous droits réservés

Prologue

            Ainsi que je l’ai déjà écrit, après avoir quitté l’Algérie, à la fin de l’année 1960, j’ai tiré un trait sur cette période sans doute inutile de ma vie.

         Je suis revenu bien longtemps après sur ce passé, après avoir lu quelques livres de souvenirs, participé à quelques réunions d’anciens combattants, notamment ceux du 28ème Bataillon de Chasseurs Alpins, et publié une sorte de version de « ma guerre à moi », sorte de compte rendu de mon expérience d’officier SAS en Petite Kabylie dans les années 1959-1960.

        Ce livre, publié en 2002, était intitulé « Guerre d’Algérie – Années 1958-1959-1960 –Vallée de la Soummam ». Plus de trente années avant, j’avais rédigé des brouillons, et dans l’un dans d’entre eux, j’avais eu la curieuse ambition de tenter de donner la parole à quelques-uns de nos adversaires.

            Les sources de mon récit étaient avant tout celles de mes notes et souvenirs, des lettres qui ont été publiées dans les Bulletins de la promotion  Communauté, et surtout des lettres que j’avais adressées à mon épouse.

            Je n’accorde en effet pas une grande confiance à tous les récits, et il y en a beaucoup,  fondés uniquement sur la mémoire, que leurs auteurs proposent  plusieurs dizaines d’années  après les faits.

            Il y a en effet pléthore de récits mémoriels, cédant à une certaine mode historique encore en vogue, le mémoriel se substituant très largement à l’historique, ou encore tout simplement le romanesque.

            C’est d’ailleurs à l’occasion de la lecture du livre de M.Ferrari « Le sermon sur la chute de Rome », qu’il m’est arrivé de réagir sur les interprétations idéologiques de cette guerre, plus de cinquante après, sans rien connaître de l’expérience d’une guerre.

            Il y a quelques années, je suis tombé sur les « Carnets politiques de la guerre d’Algérie »  de Robert Buron, un homme politique que j’estimais. J’ai lu ce livre pour avoir une version que je qualifierais d’honnête sur les tenants et aboutissants de la négociation des Accords d’Evian, en 1962.

            J’ai lu ces carnets pour tenter de comprendre par quel processus « diplomatique » la France s’était résolue à reconnaître l’indépendance de l’Algérie.

            Les extraits de carnets et mes commentaires seront présentés en deux parties : la première, détaillée,  correspond à mon vécu algérien (avril 1959 -décembre 1960) ; la deuxième esquisse une synthèse des notes de Robert Buron consacrées aux négociations qui ont abouti, après la fin de l’année 1959, terme d’un plan Challe qui avait pacifié militairement le territoire algérien,  aux accords d’Evian de 1962.

        J’invite les lecteurs qui souhaitent aller plus loin dans la compréhension de cette période historique à se reporter aux carnets eux-mêmes, ou au livre que l’historien Guy Pervillé a consacré aux mêmes  accords d’Evian.

         Le lecteur trouvera donc dans la première partie quelques extraits des carnets qui me paraissent bien illustrer les positions successives de la France sur le dossier algérien, jusqu’aux barricades d’Alger de janvier 1961, juste après mon départ d’Algérie.

        En parallèle de ce  récit, j’ai cru bon de rappeler quelques extraits de mon propre récit, effectué souvent au jour le jour,  dans l’état d’esprit qui était le mien à cette l’époque. Cette démarche s’inspirerait de celle d’un Fabrice del Dongo : dans la Chartreuse de Parme, Stendhal, décrit le même type d’expérience décalée de la guerre, dans un contexte naturellement très différent, à Waterloo, en 1815.

         La situation de beaucoup de jeunes appelés du contingent envoyés faire la guerre en Algérie, entre 1954 et 1962, ressembla beaucoup, naturellement transposée, un siècle et demi plus tard, à celle de Fabrice à Waterloo.

      Il s’agira donc quelquefois, mais de façon anecdotique, d’une sorte de dialogue  historique à deux voix, avec une voix d’en haut, celle de Robert Buron, le ministre et celle d’en bas, un soldat du contingent.

       A la fin de l’année 1960, date de ma libération militaire, ne seront citées que les quelques notes qui ont l’ambition de résumer les extraits de ce carnet relatifs aux négociations qui débouchèrent sur les accords  d’Evian

     J’ai beaucoup hésité à revenir sur ces sujets, car l’histoire de la guerre d’Algérie reste à mes yeux un dossier pourri par tout un ensemble de groupes de pression dont la vérité n’est pas le premier des soucis, des deux côtés de la mer Méditerranée.

      Rappellerais-je simplement qu’à partir de 1956, date de l’entrée en scène du contingent, les centaines de milliers de bons petits soldats ne connaissaient quasiment rien du passé de l’Algérie, et qu’au-delà de la côte européanisée, ils réalisaient vite qu’ils débarquaient dans un pays pauvre qui n’était pas la France, sauf peut-être, et encore, sur la côte ?

&

            Rien de mieux pour le citoyen d’aujourd’hui dont l’ambition est de mieux comprendre le pourquoi, le comment, et la « fin » de la guerre d’Algérie, que de lire ces carnets d’un homme politique qui fut, auprès du Général de Gaulle, un des acteurs majeurs des Accords d’Evian en 1962.

            Robert Buron n’était pas un perdreau de l’année dans le monde politique : chrétien de gauche, et alors MRP, il avait déjà exercé des responsabilités ministérielles, notamment dans le gouvernement Mendès-France qui avait mis « fin » à la guerre d’Indochine. Cet engagement hors norme lui avait valu des inimitiés.

     Robert Buron faisait partie  d’une petite cohorte d’esprits libres, relativement bien informés, ouverts au processus d’une décolonisation pacifique construite sur les indépendances et la coopération technique.

     Le livre de Guy Pervillé « Les Accords d’Evian (1962) » en propose par ailleurs une version historique de référence, rigoureuse, complète, et bien documentée.

      Mes études avaient été complètement perturbées par les questions de décolonisation, la guerre d’Indochine, le début de la guerre d’Algérie, et la perspective d’y aller, étant donné la décision qu’avait prise l’Assemblée Nationale, en 1956, sur la proposition de Guy Mollet, Président du Conseil SFIO, d’y envoyer le contingent.

      En ce qui me concerne, après une formation de six mois à Ecole Militaire de Saint Maixent, je fus affecté en 1959-1960 dans une SAS de Petite Kabylie, dans la belle vallée de la Soummam.

     Les carnets rendent bien compte de l’état d’esprit des gouvernements de la Quatrième République, que, nous, étudiants jugions alors complètement dépassés par les événements, et bien incapables d’engager la France et l’Algérie dans une voie nouvelle.

      Les Carnets font un peu plus de 260 pages, avec trois parties : I Le drame algérien et la fin de la IVème République (p, 9-97) – II Vers l’autodétermination (p, 97-175) – III Les Rousses et Evian (p, 175-267)

       Je n’ai pas l’intention d’en faire un commentaire détaillé et je me contenterai de proposer les quelques extraits de texte qui me paraissent bien éclairer les tenants et les aboutissants de cette guerre absurde, mais tout à fait représentative du fonctionnement de la détestable gouvernance politique de la IVème République et des cheminements tortueux de la Vème République pour aboutir à une certaine paix.

      Robert Buron avait su nouer de nombreuses relations amicales au Maghreb et en Afrique noire qui lui donnaient la possibilité de prendre le pouls de ces pays.

     Le procédé d’écriture que je vous propose donc consiste à illustrer  et commenter en parallèle, lorsqu’une source est disponible, – voix d’en haut, le ministre, et voix d’en bas, le soldat projeté dans le douar des Béni Oughlis, dans la vallée de la Soummam.

     Ce douar était considéré comme pourri sur le plan militaire et politique, en raison notamment de l’évolution culturelle de sa population, de sa position dans la willaya III, en bordure de la forêt d’Akfadou et du massif Djurdjura.

        Afin de mettre un peu de clarté dans les dates, j’ai souligné les années.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Carnets Buron – 1 – 1954-1956

Carnets Buron – 1-1954-1956

Première partie

I – Inconscience… 1954-1955 (page 9)

           2 novembre 1954, 5 heures du matin …

           « Voilà ce que je connaissais de l’Algérie en 1939. (c’est-à-dire pas grand-chose !)

         Durant la guerre, Alger a pris pour moi une valeur abstraite, sans lien avec son passé ou avec son avenir, ni sans doute simplement la réalité du moment…. L’armistice signé, l’Algérie a reculé dans l’ombre, loin du devant de la scène où je faisais mes premiers pas…

        Je me rappelle maintenant – avec quelque effort – la rébellion de 1945 et surtout la répression brutale qu’elle a entrainée, dénoncée discrètement par de rares hebdomadaires car la guerre n’était pas encore terminée…

      J’ai voté le statut de 1947 sans trouble de conscience et malgré les protestations de quelques radicaux et indépendants. Ma seule inquiétude concernait la complication du système imaginé et le caractère qui me paraissait quelques peu rétrograde de plusieurs de ses dispositions ; mais je n’étais pas un expert !

          Depuis que je siège dans les conseils du Gouvernement on a bien peu parlé de l’Algérie le mercredi matin ; à quatre reprises tout au plus en deux années – 1950 et 1951 – trois fois au sujet du renouvellement de la mission spéciale de six mois confiée à notre collègue Naegelen et la dernière pour commenter le résultat des élections.

           La presse, sinon le ministère de l’Intérieur, m’a appris qu’elles étaient scandaleusement truquées… Pierre Elain, mon colistier, parti soutenir la campagne de Ben Taïeb dans l’Algérois, en est revenu écœuré des mœurs administratives régnant en Algérie…

      En décembre 1951 je me suis arrêté à Alger. J’étais alors ministre de l’Information – en route vers Brazzaville. Invoquant ma fatigue supposée, le Gouverneur m’avait invité au dîner que des hauts fonctionnaires, corses pour la plupart et s’intéressant exclusivement aux problèmes concernant les Français d’Algérie dont la prospérité paraissait être le seul objectif proposé à leur administration.

      Les responsables de l’Information, de la Radio en particulier, étaient franchement réactionnaires, tous ces braves gens s’employant davantage à critiquer la politique de la métropole qu’à penser à l’évolution algérienne…

      J’aurais pu bénéficier davantage de ces contacts rapides, mais j’étais déjà très préoccupé de l’Afrique Noire et Alger n’était pour moi qu’une simple escale. Ainsi vont les choses !

      Et depuis ?

      Depuis, l’Algérie est sortie à nouveau de mon champ de conscience…

       Depuis la formation du Cabinet Mendès-France, le problème algérien a été évoqué en Conseil des ministres, parfois sur le plan économique, rarement sur le plan politique et François Mitterrand jusqu’à présent ne nous a rien appris de sensationnel à ce propos… (p,14,15)

       Evidemment, il faut convaincre les français d’Algérie ou leur forcer la main. Vichystes pendant la guerre, puis giraudistes et antigaullistes, ils refusent tout ce qui incarne la République en France et Mendès-France par-dessus tout. Pourtant, ils ont du cœur, et les jeunes ont fait plus que leur devoir pendant la campagne d’Italie. Le problème est de savoir les gouverner.

       Hélas, Pierre Mendès-France le saura-t-il, le pourra-t-il ? Radical de toujours, il a de vieilles amitiés avec les leaders algériens les plus conservateurs sur le plan économique et, quant à l’aile du RPF, de la majorité,  ce n’est pas elle qui soutiendra une politique courageuse et progressiste. » (p,16)

         Samedi 5 février, 6 heures du matin- 1954 (page 22)

       Fin du Gouvernement Mendès-France et fin sans doute de ma propre carrière ! Par 319 voix contre 278, nous venons d’être renversés. Je suis trop fatigué pour philosopher à ce sujet. Je peux seulement noter des impressions.

       Hier discours de Mitterrand, excellent quant à la forme, déplorable quant au fond, déplorable au sens propre du terme. Entendre Mendès et son ministre de l’Intérieur rivaliser de nationalisme cocardier pour tenter de retenir les éléments RPF ou indépendants qui nous avaient soutenus jusque-là, puis les voir en fin de compte, abandonnés même par les radicaux sympathisants et mes amis MRP qui, dans leur hâte de procéder à la mise à mort, ne se préoccupent même plus des motifs invoqués… C’était à pleurer.

       J’ai peine à penser que cette question algérienne ait l’importance que lui accorde la presse de gauche et qu’une nouvelle affaire indochinoise se prépare. Un Cabinet Mendès aurait dû, de toute façon, la traiter autrement que les cabinets Ramadier avant-hier ou encore hier Laniel n’ont traité la première…

     Mercredi 16 mars, dans l’avion vers Aoulef, Niamey et Garoua.

       Nous nous sommes arrêtés hier soir à Alger pour une courte escale de nuit. Ma femme m’accompagne dans cette tournée au Cameroun où nous nous rendons à l’invitation de Roland Pré que j’y ai nommé haut-commissaire il y a six mois…

       Dîner avec Jacques Soustelle, Gouverneur général :

       « Tout serait facile, dit-il, si les colons voulaient admettre qu’il est possible de gagner de l’argent sans pour autant exercer, à travers une administration docile, leur domination politique et sociale sur les musulmans et si les administrateurs venus de la métropole n’acceptaient trop vite les uns après les autres de fermer les yeux sur la vérité algérienne…

      Soustelle a compris tout de suite pourquoi le problème algérien n’était qu’incidemment policier et militaire et sa solution nécessairement politique. » (p,25)

         Mon commentaire

      Je faisais alors partie d’une des dernières promotions de l’Ecole Nationale de la France d’Outre-Mer, complètement inconsciente, sans doute trop optimiste, car elle croyait qu’elle était destinée à servir une Communauté franco-africaine encore à construire et à faire vivre.

      A titre personnel, je m’étais engagé dans cette voie universitaire sur le conseil d’un aumônier qui m’avait encouragé à aller servir l’Afrique.

      La façon catastrophique dont la IVème République gérait les dossiers de la décolonisation, et en premier lieu celui de l’Algérie, nous inquiétait beaucoup, et encore plus, la perspective d’effectuer un service militaire de presque trois ans en Algérie.

     Nous suivions donc avec la plus grande attention l’actualité politique du moment.

II – Prise de conscience 1956 (page 26)

      Jeudi 26 janvier

      … Diner chez les Ardant où je retrouve Bouabid, le ministre d’Etat chérifien …. Il m’expose les revendications immédiates de l’Istiqlal… Nous parlons de l’Algérie. Visiblement – et c’est naturel – il est en relations suivies avec les dirigeants des maquis algériens. Sans complexe, malgré la situation assez particulière du nouveau gouvernement chérifien, il défend les thèses des révoltés. Il n’imagine pas de solution autre qu’une République algérienne indépendante au sein d’une communauté interdépendante…

        Mercredi 8 février (p,27)

     Que de souvenirs se lèvent à l’occasion de la réception réservée à Guy Mollet avant-hier à Alger par les jeunes fascistes du cru, les colons venus de la Mitidja pour l’accueillir à leur manière, mais aussi les cheminots, les électriciens et les traminots ! Cet accueil, m’a confié tout à l’heure Alexandre Verret, qui dirige son Cabinet, a profondément ébranlé Guy et pesé sur sa décision…

     Robert Lacoste va partir pour l’Algérie. Je le plains. Que pourra-t-il y faire vraiment ?

     Mercredi 29 février (p,28)

     Le problème algérien domine la vie politique. Un véritable sentiment d’angoisse s’empare de tous les Français. Le régime se délite peu à peu. Comment agir ?

… Que nous sommes mal informés ! Je dis nous car mes collègues sauf exception paraissent partager mon sort à cet égard.

… En métropole, une large majorité de l’opinion, qui, devant l’hésitation du pouvoir, est sur le point de choisir les voies de l’indiscipline, de l’individualisme, de la spéculation et de la « combinazzione » aux divers échelons, parait cependant prête à suivre un gouvernement qui réagirait avec énergie et mobiliserait ce qui reste en France de ce sentiment national dont les français ne se déprennent pas sans regrets, enverrait deux ou trois classes au-delà de la Méditerranée et inonderait de troupes (pour reprendre l’expression de Mendès-France au sujet de la Tunisie) les trois départements algériens, rassurant non seulement les « colons » mais les musulmans fidèles dont 37 ont été assassinés par les fellaghas…

        Les lettres que m’envoient d’Algérie les jeunes mayennais, en particulier mes propres cousins, laissent l’impression qu’ils se sentent victimes de l’ignorance, de l’irréalisme et de la confusion intellectuelle de ceux qu’ils désignent de ce terme malheureusement imprécis « les chefs »…

      Que représente vraiment pour nous le maintien de l’Algérie dans la France ? » (p,31)

       Vendredi 16 mars (p,31)

      « Guy Mollet a recueilli une majorité écrasante… mais a-telle une signification pratique ? Comment usera-t-il de ces pouvoirs spéciaux que nous lui avons concédés, C’est l’essentiel du problème… »

        En somme si la plupart des élus ne veulent songer qu’à la politique intérieure et à la vie quotidienne du Parlement, les plus lucides se convainquent qu’il n’y a pas d’issue concevable au drame algérien et voient l’avenir en noir… »  (p,33)

Robert Buron est de plus en plus perplexe sur le dossier algérien.

      « Mais alors, où est mon devoir ? Les français ne semblent pas voir la situation telle qu’elle est là-bas – sauf certains peut-être, tels mes petits mayennais appelés ou rappelés.

       Faut-il tenter de leur ouvrir les yeux et comment y parvenir ? » (p,40)

       Mon commentaire

      A cette date, j’avais fait ma première expérience de l’Afrique au nord du Togo et au sud, pendant un stage de six mois. A Sansanné-Mango, j’y avais rencontré Robert Buron qui s’acquittait d’une mission parlementaire aux côtés d’un député communiste et d’un député radical-socialiste.

     J’avais participé en cours du dîner à une conversation très ouverte sur l’évolution du continent africain et sur la décolonisation annoncée, dans une optique de coopération ouverte avec les nouveaux Etats en gestation.

        Du fait du mandat international de tutelle que la France y exerçait encore, la République du Togo expérimentait en quelque sorte les outils institutionnels des nouveaux Etats indépendants.

     Comme j’en fis à nouveau l’’expérience ailleurs, en Algérie, ou à Madagascar, ça n’était pas la France !

        Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

L’équipe Hidalgo démarre l’année 2018 sur les « chapeaux de roue » ! Sa neige éternelle, ses affiches, et ses rats !

Paris Plage et Paris Neige : le feuilleton continue !

Attendons les JO de 2024 !

            Le 10 février 2010, j’ai fustigé une première fois l’incapacité des autorités municipales à prendre les mesures nécessaires, afin de limiter les conséquences des chutes de neige pour les piétons, les cyclistes, et les automobilistes.

            J’ai récidivé le 1er février 2012, puis le 20 janvier 2013, mais rien n’a bien sûr changé, alors que la Maire de Paris se rengorge en permanence de ses bons résultats en matière de circulation des véhicules dans la capitale.

            Ces jours derniers, grâce à la neige, la Maire a effectivement gagné son pari, de même que pour la circulation des piétons sur des trottoirs non dégagés, au risque de faire glisser et tomber beaucoup de piétons : combien de victimes dans les hôpitaux ?

            Dans les villes de l’est que j’ai connues, les maires prenaient des arrêtés imposant aux propriétaires riverains la charge du nettoiement, sauf à payer une amende.

            Dans la capitale, rien de tel ! Les commerçants riverains laissent les trottoirs enneigés ou verglacés ! Les pharmaciens ne donnent pas l’exemple ! Quant aux propriétaires riverains, souvent des syndicats de copropriétaires, ils n’en font pas plus.

            Ajoutons qu’en dépit des prévisions de chutes de neige, la Mairie de Paris n’a pas pris les mesures nécessaires pour dégager les voies de la circulation urbaine !

       L’affichage à Paris ? Plus les berges de la Seine ? Les nouvelles incuries de la Maire, de son équipe  et de ses services !

            Dans un lointain passé, la Mairie de Paris nous avait habitué à mieux, beaucoup mieux !

            Hier le fiasco du nouveau Vélib, aujourd’hui le fiasco de l’affichage sur les 1630 panneaux d’affichage de la société JCDecaux : perte de recettes égale à 40 millions d’euros ! Excusez du peu !

        Les services de la ville et leur municipalité ont décidément perdu leur savoir-faire juridique pour lancer leurs appels d’offre !

         Et à nouveau hier encore, l’’information d’après laquelle la piétonisation des berges de la Seine serait illégale ! L’arrêté n’est pas conforme à la loi.

        Sur le fond, et à mes yeux, cette « privatisation » parisienne des berges de la Seine s’inscrit en violation de l’intérêt général et historique d’une voie régionale et nationale le long de la Seine !

           A quand, la « privatisation » parisienne des eaux de la Seine ?

         La Mairie de Paris Est devenue beaucoup plus compétente pour la gestion de sa com’ que pour la gestion des affaires municipales.

Les rats de Paris, petits ou gros, de toutes espèces !

            La capitale fait face à une invasion  de rats qu’elle n’avait pas connue depuis longtemps, et les inondations n’en sont pas la cause principale.

            Le  facétieux diront peut-être qu’après les dernières élections présidentielles, les rats politiques qui ont quitté leur bateau en perdition, plus à gauche qu’à droite, ont préparé le terrain, et c’est peut-être vrai.

       Ils ajouteront sans doute que les premiers rats ont déjà quitté la barque Hidalgo, mais il ne s’agit sûrement pas de celle du blason de la capitale « Fluctuat nec mergitur » !

             Faute d’avoir fait le nécessaire pour éradiquer cette nouvelle plaie, absorbée comme elle l’était par son déploiement  d’activités sur tous les  fronts internationaux, la Maire  de Paris sera sans doute dans l’obligation de faire appel à un « joueur de flute », « l’attrapeur de rats de Hamelin »  pour entrainer le peuple des rats en dehors de la ceinture du périphérique, comme ce fut le cas dans la cité d’Hamelin, en Allemagne, au 13ème siècle.

            Mais alors gare aux promesses non tenues et au retour du « joueur de flute » attirant les enfants parisiens, sous le charme  de sa musique, en  dehors de la capitale !  (voir les Contes de Grimm)

Une gestion municipale bobo à la fois électoraliste, multiculturaliste, et dispendieuse !

       1 milliard de dette en 2001 et de l’ordre de 6 milliards aujourd’hui, soit une dette multipliée par 6, plus de 3 000 euros par habitant.

      Gare au coup de tampon en cas de crise sur les marchés internationaux des capitaux, d’autant plus qu’avec la suppression de la taxe d’habitation, la ville se trouvera complètement, comme toutes les autres collectivités locales, entre les mains d’un Etat, très, très endetté !

          Qui payera en définitive ?

              Jean Pierre Renaud

Les médias au service des assassins ?

  Sauf à ne pas regarder la télévision ou à lire un journal, personne n’ignore qu’un procès a lieu à Bruxelles contre un des assassins islamistes de novembre 2015.

            Le Parisien du 6 février, page 15, y consacre 2 colonnes sur 5.

            Le Figaro du 6 février, page 8,  y consacre presque la moitié d’une page, avec une photo en prime.

       Je fais partie des citoyens qui pensent que le complexe médiatico-politique n’a encore rien compris sur l’influence et le rôle pervers de cette information – propagande.

        Ces gens- là n’ont pas encore compris que les subversions nourries par l’islam radical n’avaient pas besoin de trouver de l’argent pour alimenter leur budget de propagande, étant donné que leurs adversaires mettaient tous les feux de la justice et des médias sur les assassins arrêtés et emprisonnés.

          Ils n’ont pas encore compris que les plus endurcis d’entre eux mettaient en scène leur figure de martyre pour des publics prêts à les entendre !

       Jean Pierre Renaud

Les sources du Palmipède ? « Fillon ; suicide mode d’emploi « fictif » ou le soupçon de manipulation demeure!

Les sources du Palmipède ?

« Fillon : suicide mode d’emploi « fictif » »

Le Canard Enchaîné du 31 janvier 2018, dernière page

Ou le soupçon de manipulation politique et judiciaire demeure !

            Les journalistes du Canard Enchaîné écrivent :

         « … Les journalistes du Palmipède y répètent – une fois de plus – qu’aucune force obscure n’a guidé leurs plumes, qu’ils sont allés eux-mêmes chercher l’information. « Trop simple ! » rétorquent les esprits forts… »

         Témoignage d’un « esprit fort » :

       Au cours de ma carrière préfectorale, j’ai connu au moins un  Préfet de l’Ouest de la France qui ne se cachait pas d’être un informateur du Palmipède, j’ai aussi assisté à un échange téléphonique entre un Préfet d’Ile de France et un journaliste du Palmipède.

           Ajouterais- je que j’ai eu dans un de mes services, au temps du « système Chirac », un fonctionnaire qui entretenait une connivence avec un journaliste du même Palmipède, toujours bon « bec » ?

           Sans en rajouter, pourquoi ne pas dire que le Canard n’a pas trop d’effort à faire pour puiser à bonne source, auprès de « lecteurs » bien ou mal intentionnés ?

         Il n’est donc nul besoin d’invoquer une « force obscure ». Tout est clair !

          Est beaucoup moins clair, le rôle qu’ont joué le « quatrième » pouvoir des médias, et l’un des trois pouvoirs constitutionnel, le judiciaire dans un déroulement électoral balisé par des primaires : violation de la séparation des pouvoirs ? Oui ou non ? Avec la complicité des anciens adversaires de Fillon à la primaire ?

           De même que le rôle joué après par les deux détectives infatigables D et D du journal Le Monde !

         Tout à fait curieusement par ailleurs, le documentaire de BFM utilise le verbe « débrancher » le candidat investi, c’est-à-dire « pendre » dans les mœurs du Moyen Age. (Source Jean d’Aillon)     

          En conclusion, et en ce qui concerne les médias et le monde politique  : « Il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages ! » (Les Sources : un proverbe ancien et le film de Michel Audiard)

    Jean Pierre Renaud

Le coup d’oeil politique : le « Karambolage » franco-allemand : Scène 2 & France 2 L’émission politique de Léa Salamé ?

Le coup d’œil politique

Le « Karambolage » franco-allemand : Scène 2 : « Je fais ce que je dis »

Assemblée Nationale du 22 janvier 2018

Célébration du cinquantenaire du traité De Gaulle- Adenauer.

Honte à la France !

            A Berlin, le Président de l’Assemblée Nationale est reçu dans un Bundestag au grand  complet !

            A Paris, le Président du Bundestag est reçu dans un hémicycle vide !

            147 députés présents sur 577, 1 sur 4, et en ce qui concerne les députés de  la République en Marche, 56 députés sur 311, moins de 1 sur 4 !

            Sur les bancs du gouvernement, M.Hulot, et Mme Loiseau, arrivée en retard, faisaient de la figuration !

            Est-ce bien sérieux ?

            Merkel et Macron se sont rencontrés sur le thème d’une nouvelle Union Européenne à refonder, mais les députés macronistes n’ont pas eu l’air de partager l’enthousiasme de leur Créateur.

« L’Emission Politique » de Léa Salamé

Invité Laurent Wauquier

Le 25 janvier 2018

Ou que penser du média France 2 ?

Trois remarques sur le déroulement :

La première concerne la maîtrise de soi, et donc l’agressivité de l’animatrice et de la chef du service politique de la chaine en face de l’invité.

La deuxième concerne la psychanalyste franco-marocaine, porteuse d’une contradiction plutôt confuse à l’invité !

La troisième, l’invité « surprise » de l’émission, Alain Minc : quelle « surprise » de voir un vieux monsieur qui a mangé à tous les râteliers de la République se faire le porte-parole du nouveau monde de la République en Marche !

Jean Pierre Renaud

La République Française et la Corse ? Cartes sur table ! Un nouvel Etat ?

   Le 10 décembre 2017, les nationalistes et indépendantistes de Corse ont remporté les élections de la nouvelle assemblée régionale.

            Leur discours actuel ? Aller vers l’indépendance de l’île dans une dizaine d’années.

            Ce processus suscite de multiples questions :

            La première, la République Française indivisible existe-t-elle encore, étant donné que son assiette constitutionnelle échappe ou semble échapper à ses pouvoirs constitués, le Parlement et le gouvernement, donc aux citoyens français ?

            Ne serait-il pas constitutionnel et démocratique de soumettre  ce choix à un  référendum national, Corse comprise, plutôt que de se laisser entraîner dans un processus constitutionnel détourné. Monsieur Siméoni a reconnu d’ailleurs qu’il conviendra de modifier la Constitution.

            En troisième lieu, et avant toute chose et toute décision, il est capital que le processus engagé le soit « cartes sur tables », du « doit » et de l’« avoir », ce qui veut dire avec un bilan des relations de toute nature existant entre les deux collectivités.

       Il faut qu’il soit bien clair, que dans une situation d’indépendance de la nouvelle Corse, le nouvel État ne bénéficiera pas, sous couvert d’une appellation flatteuse d’une autonomie-indépendance qui ne dit pas son nom, d’une sorte d’assistance respiratoire ad vitam æternam, en conservant tous les avantages existant aujourd’hui avec sa métropole, continuité territoriale, relations extérieures, monnaie, défense, sécurité, aide sanitaire et sociale, lutte contre les incendies, etc…

            Est-ce que dans la balance, les beautés de la Corse suffiront à faire le poids ?

            Quatrièmement, la République française a tout intérêt à quitter ces chemins de traverse qui, sous couleur de grandeur nationale et d’autonomie, depuis des dizaines d’années, laissent s’établir dans ces territoires le laissez aller des affaires publiques.

            A lire l’Editorial du Figaro du 3 décembre : « Corse : le pari du réalisme » et le Contre-Point de la page 3 : « Outremer : l’autonomie, antidote de l’indépendance », on voit bien se perpétuer ce type de dérive « nationale » quasi-historique qui continue à prospérer chez nous les yeux fermés, dans l’outre-mer en général.

             Avec une fois de plus, une illustration de l’adage « le beurre, et l’argent du beurre ».  

    Jean Pierre Renaud

        Dernière heure ! Le Miracle ! Le Parisien du 5 janvier 2017, page 15 :

          » Au Cap Corse, on marche sur l’eau »

Entre compères énarques, Le Maire et Moscovici; le déficit de plus de 2 300 milliards d’euros!

Entre compères énarques, Le Maire, le Marcheur en France, et Moscovici, le socialiste à Bruxelles, le choc des photos : la photo !

Le Figaro économique du 1er décembre 2017, en première page la photo de :

Bruno Le Maire ministre de l’Economie et Pierre Moscovici commissaire européen aux Affaires économiques et financières

« Déficit : Paris négocie au forceps à Bruxelles

Certains aspects du budget pourraient être contestés par la Commission et remettre en cause le rétablissement des comptes publics. » 

            Je te tiens, tu me tiens par la barbichette sur le déficit de la France !

            Curieuse photo sur laquelle on voit les deux compères échanger des propos sur un déficit de la France qui est encore trop élevé !

            Comment s’y retrouver dans la responsabilité politique de nos déficits publics entre le duo Hollande-Macron, et le duo Macron- Le Maire ?

            Je donne ma langue au chat !

            De toute façon, le débat actuel sur le budget 2018 ferme les yeux sur la dette du pays, plus de 2 300 milliards d’euros, avec un budget qui, en fin d’exercice, ne survit qu’avec une dose supplémentaire de respiration artificielle, c’est-à-dire celle des emprunts supplémentaires sur le marché international des capitaux.

          Jean  Pierre Renaud

Tournis, vertige politique… une révolution qui ne dit pas son nom… avec Macron

Tournis, vertige politique, grand dérangement, chamboulement ?

Une révolution qui ne dit pas son nom !

            Avec Hollande, chaque jour une parole ou une image !

            Avec Macron, chaque jour une annonce nouvelle !

            Au risque que l’opinion ne s’y perde, dans cette sorte de buzz permanent de marketing politique, dans les réseaux sociaux ! Est-ce que la France va retomber sur ses pieds, telle est la question ?

            A vouloir toucher toutes les touches du clavier en même temps, la France risque fort d’être prise d’une nouvelle sorte de vertige, mais il ne s’agira pas du « langoureux vertige » du poète Baudelaire.

            Jean Pierre Renaud

La taxe d’habitation, sa suppression ? … Pourquoi je suis contre ?

La taxe d’habitation, sa suppression ? Miracle en « marchant » ou tour de prestidigitation ?

Pourquoi je suis contre ?

            1 – Cette suppression porte atteinte aux libertés fondamentales de nos collectivités locales, déjà bien entamées, et à ce seul titre, cette mesure viole la Constitution.

            2  – Peut-on faire confiance à l’État ? Non !

            Même si la ministre chargée des relations avec les collectivités locales déclarait dans le Figaro du 22 novembre «  les collectivités ne perdront pas un centime ».

         La majorité actuelle s’engage à compenser cette perte de recettes pour les collectivités locales : un engagement peu crédible, compte tenu du risque que fait déjà courir à la France le remboursement d’une dette publique colossale : la hausse des taux d’intérêt des emprunts d’État sur les marchés internationaux pèsera naturellement de façon délétère sur cet engagement.  Une nouvelle Grèce à venir ?

            Est-ce que dans notre passé, l’État a tenu tous les engagements qu’il a pris ? Non. Sans doute moins que les collectivités locales !

            3 – Le vrai problème à résoudre est celui de la réforme de finances locales, obsolètes, mais ce n’est sûrement pas en ouvrant cette boite de Pandore par la taxe d’habitation, et de proposer cette solution du type « emprunt toxique ».

Jean Pierre Renaud, ancien haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur et titulaire  de plusieurs postes de finances publiques