Le boomerang climato-politique de l’affaire Griveaux…

Selon une source sûre, A1, comme diraient les militaires, celle des Deux Détectives Infatigables D et D, le Président exfiltrerait son ancien Secrétaire d’État, Porte-Parole, en le nommant Ambassadeur des deux « Hémisphères » Nord et Sud.

Ségolène a laissé une place libre.

Secret des sources oblige !

« Paris 2020 » « Paris, un autre Etat dans l’Etat »

Avec le clin d’œil littéraire de Miguel de Cervantès et de Jean de La Fontaine

Avec un clin d’œil chinois et stratégique : « La propension des choses » de François Jullien 

         Introduisons ce sujet austère avec un extrait de l’interview de Bruno Duteurtre (Figaro du 23 décembre 2019), sous le titre « Le cycliste n’admet aucune loi » ? Les quelques lignes de conclusion de cette interview décrivent parfaitement la situation actuelle de Paris aux prises avec la démagogie politique, mais aussi le désordre de gestion  des affaires publiques qui ont cours depuis quelques années :

« … Aujourd’hui, on détruit l’allure même des grands boulevards pour donner à la bicyclette une priorité sur tout. Et, tandis que la rue se divise en multiples voies réservées, on voit s’accroitre un « communautarisme » de la circulation où chaque tribu s’oppose aux autres dans un même ressentiment : vélos contre piétons, trottinettes contre taxis, joggers contre promeneurs. Nous voici loin du radieux « partage de l’espace urbain. »

            Les rapports de forces institutionnelles entre Paris et ses banlieues, entre la collectivité locale Paris et l’Etat ont été complètement modifiés entre l’année 1977, début du nouveau régime institutionnel parisien, et l’année 2020.      

     Les principaux facteurs de cette évolution en sont l’émergence d’une écologie qui se veut parisienne, la « méthode » Hidalgo qui n’a plus rien à voir avec la « méthode » Chirac, le règne de la Com’, et des nouveaux réseaux sociaux dont les sources sont souvent parisiennes, avec l’écho continu donné à l’accueil des étrangers,  et pourquoi ne pas le dire, un affaiblissement de l’État régalien dans la capitale.

            Dans la capitale, la relation Ville-Etat manque de plus en plus de clarté, et seuls quelques initiés peuvent en déterminer les champs et les compétences.

            Le « Paris Bobo » que je décrivais brièvement, il y a quelques mois, sur ce blog, n’a pas battu des records de propreté, de bonne gestion de l’espace public – voir les trous partout, le désordre des vélos et des trottinettes sur nos trottoirs, avec morts et blessés -, les excès de vitesse permanents des véhicules dans nos rues, alors que la municipalité se pique quotidiennement de vouloir diminuer la pollution causée par la circulation.

            Les conditions de circulation, de livraison, et de stationnement, des véhicules et des camions sont à revoir complètement, avec des vitesses limitées et signalées, sous le contrôle de caméras et de radars, là où cela est nécessaire.

        Plus grave encore, comment ne pas constater la dégradation continue de la « tranquillité publique », alors que la municipalité se rallie enfin, pour des raisons « électorales », à la création d’une police municipale ?

     L’État doit faire prévaloir dans notre capitale, qui  abrite les institutions de la République et les représentations diplomatiques étrangères, la préoccupation numéro 1 de l’ordre public.

        Pour un ancien acteur des services de l’État à Paris, il est difficile de ne pas se poser la question de l’« empiètement » continu de la collectivité publique « locale » sur les pouvoirs de l’État dans la capitale.     

       La nouvelle configuration institutionnelle des années 80 posait déjà de redoutables problèmes de cohabitation, de coopération, et naturellement de conflit de pouvoir avec l’Etat, mais tout a changé.

       Le « système parisien » tel que je le décrivais était doté d’une puissance politique exceptionnelle, à laquelle Chirac ajouta un volet de Com’ » à la « papa » qui n’avait rien à voir avec la « Com’ » du jour, grâce aux réseaux sociaux et aux nouvelles Tech. (« Paris un Etat dans l’Etat »(1993) – « La méthode Chirac  »(1997).

            Au cours des dernières années, et sous réserve d’un audit sérieux, il semble que la majorité municipale actuelle de gauche de type « Bobo », une gauche de marque « libertaire », mâtinée de grand capitalisme international et d’associations multiculturelles en tout genre et sans contrôle, ait de plus en plus imposé ses manières de gestion politique et ses pouvoirs à l’Etat.

       C’est en tout cas l’impression générale que la gestion municipale actuelle laisse à l’observateur, un parti-pris multiculturel très gaillard qui échappe  de plus en plus au passé national de notre capitale, la recherche avant tout du bonheur d’une intelligentsia de plus en plus influente, sachant fort bien utiliser les pouvoirs des nouvelles Tech, et donnant les quelques gages d’ouverture sociale qui conviennent à une majorité municipale de gauche.

             Après la « caste «  de la « chiraquie », une autre « caste » ?

            La majorité municipale a en effet forcé la note,  en pratiquant une politique d’accueil laxiste des migrants étrangers, femmes ou mineurs isolés, souvent clandestins, et en menant une politique très coûteuse de diversification sociale en matière de logement, deux axes qui ont eu pour résultat d’aggraver l’insécurité des parisiens et d’alourdir très sérieusement la dette de la collectivité parisienne, c’est-à-dire celle du contribuable parisien, plus de 7 milliards d’euros.

           Avec ce lourd héritage de la dette, il est évident que l’avenir de la Ville est déjà lourdement hypothéqué. Traditionnellement, la Ville de Paris bénéficiait d’une dette faible due en grande partie  au trésor de guerre que constituait sa richesse économique et fiscale, comparée à celle des grandes villes de banlieue, ce qui n’est plus le cas : cette situation constitue une grave hypothèque sur les investissements à venir.

            Dans le domaine du logement et de la spéculation immobilière, il n’y a guère d’autre solution que la limitation ou le contrôle des acquisitions par  l’étranger, et l’interdiction absolue de donner une vocation hôtelière aux appartements.

            L’impression aussi de l’amateurisme nouveau de la gestion municipale, à voir la façon dont le Vélib a été géré, l’incursion anarchique des trottinettes, les chantiers ouverts  partout, l’organisation des journées sans voiture, sans que la Ville fasse le nécessaire pour que les contrôles d’accès soient effectués dans les conditions légales exigées…

         Amateurisme d’autant plus surprenant que la Ville dispose de services traditionnellement puissants et compétents, et d’autant plus encore que les services des cabinets des élus sont pléthoriques.

        Le dossier des relations entre une collectivité locale qui a la chance d’être le siège  des grandes institutions de la République Française et l’État doit être rouvert, afin de trouver, non pas un équilibre, mais une nouvelle configuration entre les deux pouvoirs adaptée au temps présent.

Relations entre la Ville de Paris et les Banlieues

         Au fil des années, et compte tenu de sa ligne Bobo, la commune de Paris a tendance à considérer qu’elle peut exercer tous les pouvoirs,  sans se soucier des habitants des Banlieues, notamment en ce qui concerne la circulation, l’accès ou la traversée de la capitale, et le stationnement, quel que soit le motif du déplacement, alors que cette fréquentation s’effectue généralement au profit de Paris.

         « L’octroi Hidalgo » ! Est-ce du social ? Non, trois fois  non ! La création de nouveaux « octrois » comme il en existait sous la monarchie !

       L’équipe municipale actuelle rétablit de nouveaux octrois pour accéder à Paris, la tranquillité d’un Paris Bobo privilégié étant assurée au détriment des habitants de banlieue dont le niveau de vie est inférieur à celui des Parisiens, qui viennent travailler dans la capitale, un comble pour une équipe municipale de gauche !

       La Ville a « privatisé » à son profit les « voies sur berge », entrées en quelque sorte dans le domaine privé de la capitale, sans que, ni l’Etat, ni les collectivités voisines, ne puissent s’y opposer ( ?) et trouver un accord évitant leur neutralisation permanente, sous l’étendard ambigu du CO2.

        En ce qui concerne les relations institutionnelles entre Paris et ses banlieues, l’évolution passée n’a pas brillé par sa simplicité et sa clarté : le mille-feuille de l’agglomération parisienne s’est enrichi d’une couche nouvelle avec une métropole dont personne ne saisit l’utilité entre les départements et la région Ile de France.

       La situation actuelle de Paris et de l’agglomération parisienne n’a plus rien à voir avec celle des années 70-80, notamment dans le domaine de la paix civile : l’équipe municipale actuelle gère ses relations avec l’État en tentant en permanence de faire porter le chapeau à l’État, alors que c’est elle qui prend les initiatives déstabilisantes.

Avant d’être une collectivité locale, Paris est la capitale de la République Française !

Point à la ligne républicaine !

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Un clin d’œil littéraire binational

Avec  Miguel de Cervantès Saavedra dans « L’ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche » et Sancho Panza

Avec Jean de La Fontaine dans la fable « La grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf »

            Dans une fable relativement brève, Jean de La Fontaine décrit l’ambition de la grenouille à vouloir « égaler l’animal en grosseur »

            Disant : « Regardez bien, ma sœur,

          Est-ce assez ? Dites-moi : n’y suis-je pas encore ?

          Nenni.- M’y voici donc ?- Point du tout.- M’y voilà ?

       Vous n’en approchez point. » La chétive pécore s’enfla si bien qu’elle creva.

            Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

       Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs,

       Tout petit Prince a des Ambassadeurs,

            Tout Marquis veut avoir des Pages. »

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Dans son récit plein d’aventures avec ses deux héros, Don Quichotte et Sancho Panza, (chapitre XLII, page 842, Garnier Frères-1961), Don Quichotte donne de précieux conseils à son ami Sancho Panza qui vient d’être nommé gouverneur d’une île :

            « Premièrement, ô mon fils, garde la crainte de Dieu, car dans cette crainte est la sagesse, et, si tu es sage, tu ne tomberas  jamais dans l’erreur.

            Secondement, porte toujours les yeux sur qui tu es, et fais tous les efforts possibles pour te connaître toi-même : c’est la plus difficile connaissance qui se puisse acquérir. De te connaître, il résultera que tu ne t’enfleras point comme la grenouille qui veut s’égaler au bœuf. »

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Un clin d’œil stratégique et chinois avec le sinologue François Jullien dans la « La propension des choses » « Pour une histoire de l’efficacité en Chine »

            Dans ce livre, François Jullien décrit le processus stratégique qui découle des concepts de « disposition » et de « propension des choses », une thématique familière à la pensée chinoise.

            « Le potentiel naît de la disposition (p,25)

            « … tout l’art de la stratégie peut être réexprimé plus précisément à travers lui : dire que l’ « adresse » à la guerre « repose sur le potentiel né de ladisposition » (che) signifie que le stratège doit viser à exploiter à son avantage, et selon leur maximum d’effet, les conditions rencontrées. Comme image idéale de ce dynamisme découlant de la configuration qu’il faut capter, celle du cours d’eau : si l’on ouvre une brèche à de l’eau accumulée en hauteur, celle-ci ne peut que se ruer vers le bas ; et dans son élan impétueux, elle charrie jusqu’aux galets. Deux traits caractérisent, à partir de là un telle efficience : d’une part, elle n’advient qu’à titre de conséquence, impliquée par une nécessité objective ; et, de l’autre, elle est irrésistible, compte tenu de son intensité » (p,25,26)

Tout au long d’une longue histoire, et de nos jours encore, la position de Paris, continue à illustrer, à l’évidence, la configuration stratégique d’une  « disposition » exceptionnelle à la « propension des choses » née de son « potentiel », telles que l’auteur les décrit.

                  Jean Pierre Renaud   –  Tous droits réservés

Paris : Dimanches sans voiture et légalité des contrôles ? La nature du site de messagerie de la Mairie de Paris ?

Les dimanches sans voiture de la Mairie de Paris et la légalité des contrôles !

Un site de messagerie  « privé » !

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Dimanches sans voiture et légalité des contrôles ?

Arrêté n° 2019 T 15524 du 22 septembre 2019 – la Maire et le Préfet de Police – réglementant la circulation à l’occasion de la « Journée sans voiture », le 22 septembre 2019  à Paris (Arrêté conjoint du 22 juillet 2019)

Bulletin officiel de la Ville de Paris, pages 3120,3124

Lien https://cdn.paris.fr/paris/2019/09/06/535b242843b77c6335c0579cf30f3a38.pdf

Texte aimablement communiqué par les services de la Ville

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       Le 22 septembre 2019, dans l’après-midi, un docteur (le médecin généraliste et Gériatre Haicault de la Regontais, pour ne pas le nommer) se voit refuser l’accès à Paris sur un des barrages d’entrée du seizième arrondissement par une équipe chargée d’interdire cet accès.

      L’affaire tourne mal, l’équipe en question provoquant un incident violent, alors qu’il s’agit d’un médecin.

      A aucun moment, les membres de cette équipe n’ont fait valoir le titre juridique que la Maire ou le Préfet de Police leur auraient donné pour exercer le contrôle légal des véhicules.

    La question se pose donc du fonctionnement légal des services de sécurité de la Mairie, ou de la Préfecture de Police, à l’occasion de ces interdictions de circuler : qui a le droit d’exercer ces contrôles ? Qui a le droit d’interdire l’exercice de la médecine dans la capitale, jours de semaine, dimanches ou jours fériés, y compris un « dimanche sans voiture » ?

       La Mairie fait-elle appel à des sociétés privées incompétentes pour assumer une telle mission ou à des bénévoles qui n’ont reçu ni instructions, ni mandat légal de contrôle nécessaires ?

      Les questions posées sont restées sans réponse !

      Les exceptions visées par l’article 4 de l’arrêté visent les « véhicules des professions de soins à domicile » mais aucunement les médecins : omission étrange !

     Mon premier message datait du 24/10 /2019 avec pour accusé de réception la numérotation ci-après MMP191000578, et le dernier du 27/11/2019 avec un accusé de réception numéroté MMP191100544.

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Quelle est la nature du site de messagerie de la Mairie : public ou «privé » ?

      Lorsqu’un citoyen adresse un message à un élu de Paris, la Maire dans le cas d’espèce, le site adresse très rapidement un accusé de réception numéroté, sauf que l’expéditeur se voit en même temps privé de la trace du contenu du message envoyé.

     A titre de meilleurs exemples, la Préfecture de Police laisse le contenu du message de l’expéditeur à sa disposition, et la Ville de Montbéliard également, à une autre échelle…

     Le site de messagerie de la Mairie de Paris fonctionne donc comme les sites des grandes sociétés privées qui se gardent bien de vous laisser le plus souvent la trace du contenu de votre message.

       Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Le Questionnaire Citoyen – Questions N°2 – La justice française ?

Le soupçon légitime sur l’indépendance de la Justice !

En raison d’une « instruction » judiciaire quasiment ouverte à tous !

        Récemment, et une fois de plus, la justice française a été accusée de parti-pris politique, mais une fois de plus, les médias et notre belle intelligentsia n’ont pas soulevé les raisons légitimes du soupçon :

        Un secret de l’instruction « bidon » comme l’affaire Fillon l’a démontré, le secret des sources venant opportunément au secours de cette violation quasi-habituelle du secret de l’instruction par certains magistrats, certains policiers, les avocats souvent, de même que les citoyens incriminés…

        Je rappelle que sur ce blog j’ai dénoncé cette violation du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, – après des primaires légalement autorisées – quelles que puissent être les interprétations des uns et des autres sur les « infractions » dénoncées, car le respect de ce principe est une des clés de la bonne santé de notre République.

       Il est évident que ce soupçon demeurera aussi justifié, tant que le Parquet restera sous les « ordres » des Gardes des Sceaux, c’est-à-dire des gouvernements, quelles que puissent être les belles déclarations quant au distinguo entre directives collectives et individuelles, au cas par cas.

       Tous les initiés savent que beaucoup de parquetiers informent leur hiérarchie sur les affaires sensibles qu’ils traitent, le  plus souvent sur demande d’ailleurs des parquets généraux ou du Cabinet du Ministre de la Justice.

         Dans  la capitale, et compte tenu des institutions locales, un Préfet de Police dont dépend la Police judiciaire, le Procureur de Paris n’a pas le privilège d’être souvent le premier informé.

         L’élection de Macron n’a rien changé.

         Tout au long de ma carrière publique, j’ai toujours été frappé par la servilité quasi-généralisée dont souffrait la haute administration.

Une justice prétorienne de proximité à créer !

     Une suggestion enfin, qui simplifiera le fonctionnement de notre justice, l’institution d’une vraie justice de proximité, pas nécessairement professionnelle, dotée d’un pouvoir de sanction immédiate des infractions les plus courantes de la vie sociale.

Manifestants à visages découverts ou à visages masqués !

Une nouvelle sanction légale est nécessaire !

        Les mœurs de la société actuelle sont très complaisantes avec l’habitude que de très nombreuses personnes ont prises d’échanger des photos, notamment des selfies, sur toutes sortes de réseaux sociaux.

      Ces images circulent en abondance et en boucle un peu partout.

      Ayons une justice moderne, bien de son temps, et adaptons-la au temps présent, en l’autorisant à publier la photo de manifestants violents et casseurs, arrêtés lors de manifestations.

     Enfin, en ce qui concerne les Avocats, nombreux sont les Français qui se posent la question de leur rémunération – qui les paie ? – quand ils prennent la défense de terroristes, ennemis de notre pays, incarcérés à l’étranger ou en  France ?

     Un peu plus de transparence financière nous ferait sans doute du bien !

Jean Pierre Renaud et Marie Christine Renaud-Varin

La Méthode Chirac et la Méthode Macron – A grands traits !

En 1997, j’ai publié le livre « La méthode Chirac » « De la Mairie de Paris à l’Elysée » qui décrivait la méthode de conquête du pouvoir de l’ancien Président.

        L’appellation de « méthode » a été souvent utilisée par les médias pour qualifier et comparer la gouvernance politique des Présidents qui se sont succédé à l’Elysée.

      Dans son numéro des 7 et 8 septembre 2019,  Le Figaro titrait en première page :

           « Proximité, dialogue : la nouvelle méthode Macron » 

       Sans avoir besoin de  procéder à  une analyse approfondie de la « méthode Macron », un gouffre sépare la manière de gouverner des deux Présidents : Chirac avait un passé politique connu et était le chef d’un parti politique  que les Français identifiaient.

       Ce qui n’est évidemment pas le cas de Macron, venu du « nulle part » d’une intelligentsia non encore identifiée par la grâce de l’affaire Fillon lancée par le Parquet Financier de Paris, intervention du pouvoir judiciaire qui a ébranlé les colonnes du temple républicain, sous les auspices de la République exemplaire que nous avons appris à connaître.

         Après un long passé politique, ses premières classes en Corrèze, sa conquête du parti gaulliste et de la Ville de Paris, en 1979, Chirac n’avait nul besoin de jouer la « proximité » ou d’afficher une volonté de « dialogue », car son ancrage dans le paysage politique, aujourd’hui les « territoires », était solide.

      Comme je l’ai indiqué dans ce livre et dans la synthèse de ma conclusion, la capitale a été au cœur d’un système de pouvoir démocratique « apparent »  mais en réalité, de pouvoir absolu sur les institutions récentes de la démocratie locale parisienne.

      Paris devint la plateforme politique d’un candidat permanent à la magistrature suprême, qu’il mit dix-huit années à conquérir, après maintes trahisons.

       Il a su utiliser tous les atouts qu’une capitale comme Paris mettait à la disposition d’un chef de parti politique, le Maire de Paris disposant de tous les leviers que lui donnait des institutions, dont beaucoup d’entre elles étaient et sont encore celles d’un État dans l’État. (1)

      Chirac a su magnifiquement en user en mettant en place un système de communication efficace et continu qui le faisait apparaître comme le grand maire qu’attendait Paris, le modèle proposé à la France pour devenir son Président.

       Il est évident que comparé à Chirac, Macron « rame » et ne peut que « ramer » comme chef d’un  parti qui n’a pas de doctrine, des « Marcheurs sans boussole » selon le titre d’un éditorial pertinent de Vincent Trémolet de Villers dans le Figaro du 9 septembre 2019.

      Chirac avait installé son personnage dans le halo d’un gaullisme encore vivant, fusse avec les ambiguïtés inévitables liées à sa durée. Je vous avouerai que j’ai toujours eu beaucoup de peine à entendre son propos « Chers compagnons », comme à la belle période du Général de Gaulle.

       Non seulement le Président actuel est venu d’un « nulle part » politique, mais a tout fait, depuis son élection pour court-circuiter les partis politiques en donnant la préférence à la méthode du débauchage, plutôt que de dialogue et de recherche d’un consensus minimum sur un programme de gouvernement républicain.

       De leur côté, les corps intermédiaires ont été ignorés, le Président actuel donnant la préférence à une gouvernance technocratique, et à l’occasion de la crise des gilets jaunes, au Grand Débat, confiant dans l’efficacité de la parole politique d’un « Premier de la Classe ».

       Faute d’ancrage sur le terrain, la vraie boussole de notre Président et de ses Marcheurs est sans doute constituée par la consultation d’une batterie d’algorithmes dont les résultats inspirent ses prises de décision.

         A la différence du Président actuel, Chirac avait le style et l’image d’un acteur de cinéma, et  connaissant à fond les faiblesses humaines, il ne s’était jamais mis en tête de vouloir ériger une République exemplaire, mais sans aucun doute le Président actuel le surpasse en volubilité et en dialectique de la parole.

     N’a-t-on pas un peu, et en effet, l’impression que le Président actuel est toujours en train de passer un Grand Oral de concours ?

Jean Pierre Renaud

  1. « Paris un Etat dans l’Etat »

« Paris, un Etat « Bobo » dans l’Etat ? »

En 1993, j’ai publié un livre d’analyse des institutions parisiennes et de leur fonctionnement, sous le titre : « Paris, un Etat dans l’Etat ».

        J’y décrivais ces institutions et je tentais de déterminer le qui faisait quoi dans l’exercice réel du pouvoir politique de la capitale, une fois transférée, en 1977 (réforme du 31/12/1975), à ses élus, une très grande partie des attributions des communes de droit commun que le Préfet de Paris, représentant de l’Etat, exerçait auparavant. Ce transfert de pouvoirs a été notablement accru par la charte de la décentralisation de la loi du 2 mars 1982, dont l’élément essentiel portait sur le contrôle a posteriori des « actes » de la commune.

        En 1998, dans le livre « La  méthode Chirac », j’expliquais comment Chirac, le premier maire de cette nouvelle ère politique, avait su capitaliser les atouts électoraux que lui donnait la capitale pour son élection à la Présidence de la République. Une fois élu, la Ville et le Département de Paris entretinrent une relation de pouvoirs pour le moins ambigüe.

       Un quart de siècle plus tard, pourquoi ne pas revisiter brièvement  ce « site » institutionnel et politique, afin de voir comment il a fonctionné, comment il a évolué ?

         A quel système politique de pouvoir avons-nous affaire, alors que sa nature de double-face soulève à mes yeux autant de problèmes qu’auparavant ?

      Comment Paris peut-il échapper à son statut de capitale de la France ? A sa banlieue, à sa région, à la France ?

       Dans l’historique résumé, je notais :

    « Les analyses qui précèdent ont montré que les gouvernements successifs, quels qu’aient été leurs fondements, n’ont jamais véritablement trouvé la bonne solution institutionnelle, le juste équilibre entre un pouvoir d’Etat qui ne peut être contesté dans sa capitale, et un pouvoir local exprimant une volonté parisienne. Le fait « Capitale » l’a toujours emporté sur le fait « Paris », sauf depuis une période récente. » (p,25)

       Question-clé : est-ce que ce que j’appellerais volontiers la « dérive » politique des institutions ne s’est pas accentuée ?

      Avant de poser quelques questions à ce sujet, il est utile de revenir sur quelques-uns des constats ou quelques-unes des questions que je posais dans la conclusion générale de cet ouvrage (p,235 à 264) résumés dans les extraits ci-joints. J’ai souligné quelques mots ou phrases clés.

    « LES INSTITUTIONS (p,241)

      « … Peut-être serait-il plus juste de parler de système parisien que d’institutions parisiennes ? Dans le sens que lui donnent les économistes, les sociologues, les juristes.

       Paris est un système parce que la capitale présente sur la longue durée historique un ensemble de caractéristiques dans son organisation, ses moyens, sa relation avec l’État central.

      Le système parisien, c’est un pouvoir local de nature très particulière, qui entretient des relations ambiguës avec le pouvoir central, que ce soit en configuration de pouvoirs étatique centralisé ou en configuration de pouvoir décentralisé.

      Le pouvoir local a beaucoup de mal à résister à la tentation de l’État dans l’État, et quelquefois de l’État local contre l’État central.

      De son côté, l’État central, monarchique ou républicain, imprime volontiers sa marque aux affaires de « sa » capitale. Son éclat ou sa munificence rejaillit sur le pouvoir local, renforçant son propre éclat, et ajoutant à sa propre munificence.

      Le système parisien, c’est un pouvoir local servi par une puissance administrative, politique, économique et financière, de type étatique, souvent bien secondée par l’Etat central.

        La véritable question que l’on peut se poser, et que nous avons choisie pour sous-titre, est celle de la nature exacte de la collectivité parisienne, étatique à maints égards, et pourtant collectivité locale : comment Paris peut-elle être une collectivité locale, ou comment peut-on être Persan ?

       …      La puissance médiatique est venue récemment s’ajouter aux attributs traditionnels de la puissance parisienne, le pouvoir local sachant merveilleusement utiliser la capacité de rayonnement que lui donne la chance d’être la capitale. Chaque jour, Paris fait l’actualité.

       La décentralisation étant récente, il est difficile d’émettre un pronostic très élaboré, mais il semble d’ores et déjà qu’elle ait contribué à renforcer la stature exceptionnelle du pouvoir local, ait confirmé sa  tendance traditionnelle à s’ériger en quasi-pouvoir d’État, sinon en contre-pouvoir d’État …

        L’observateur ne peut manquer d’être frappé par la complexité des relations entre l’Etat et les collectivités parisiennes, leur enchevêtrement, la représentation locale de l’Etat étant mal identifiée ou confondue avec ses fonctions d’ordre public.

      A l’évidence, les institutions locales parisiennes ne s’inscrivent pas dans le droit commun, et ne peuvent pas le faire en raison précisément du statut de capitale.

        Cette situation de double face, de Janus, donne un formidable levier au pouvoir local qui démultiplie ses avantages, d’autant plus que le pouvoir central aborde encore les affaires parisiennes avec mauvaise conscience, dès qu’on lui oppose en première ou en dernière raison l’argument massue de la démocratie locale. Les autorités locales ont donc le champ libre pour accréditer l’idée qu’à Paris tout relève de la collectivité locale.

      Il est normal de se poser la question de savoir si les institutions actuelles avec le potentiel de conflit et de coopération qu’elles offrent aux deux partenaires, Etat et collectivité locale, donnent un cadre juridique stable aux pouvoirs publics parisiens.

       Une question beaucoup plus importante se profile derrière cette première interrogation, celle de l’organisation des pouvoirs publics, étatiques et locaux, susceptibles d’assurer le développement de Paris, de sa banlieue, de la région.

      Il convient de raisonner cette fois en termes de fonctionnalité des organisations par rapport aux objectifs, aux ambitions que les hommes politiques proposent aux citoyens. Comme nous le verrons dans les pages consacrées au thème du Grand Paris, la véritable réponse institutionnelle fait encore défaut.

        Quels que soient les atouts de Paris et de l’Ile de France dans la compétition européenne et mondiale, ils risqueraient d’être en partie gâchés si les institutions adéquates ne se mettaient pas au service de leurs ambitions légitimes … » (p243)

       En ce qui concerne l’urbanisme, la révision du schéma directeur de l’Ile de France conduisait à fixer les grandes orientations de son aménagement pour les années futures, grandes orientations que nous résumerons ci-après.

        LE GRAND PARIS (p,243)

       « … LA CHARTE D’AMÉNAGEMENT DE PARIS (p,246)

     … La Ville entend sauvegarder par ailleurs le dynamisme économique de la capitale, la qualité de la vie, renforcer l’unité de Paris et de sa région.

      Attardons nous sur le dernier objectif.

       Les autorités communales veulent que leur ville soit le moteur du développement régional.

      On voit mal en effet comment le développement de l’Ile de France pourrait se priver de son pôle de croissance le plus puissant.

     … La charte trace une vision de l’avenir de Paris qui n’est pas dépourvue  de qualité, et qui s’inscrit bien dans le dessein de développement régional. Elle n’apporte pas de réponse précise en termes de pouvoir, tout en marquant une préférence pour la responsabilité des élus locaux… » (p,248)

      LA CHARTE D’AMÉNAGEMENT DU CONSEIL RÉGIONAL (p,246)

       « … La charte régionale a l’ambition d’inscrire ces actions (7) dans l’espace selon quatre directions, la valorisation globale de la ville de Paris et de la proche banlieue, le dynamisme nouveau des villes et de la grande couronne, un développement coordonné avec les régions voisines, une ambition européenne.

        L’idée d’une valorisation globale de la ville de Paris et de la proche couronne est incontestablement intéressante puisqu’elle tient compte de l’espace le plus urbanisé de la région dans sa globalité et dans sa continuité…

       Trois lignes d’actions sont envisagées : développement qualitatif du réseau urbain de Paris et de la petite couronne, en s’appuyant sur la diversité de leurs communes, de leurs centres et de leurs sites, assurer l’unité du réseau de transport de la capitale et de la petite couronne, y créer une trame verte bien nécessaire dans un espace aussi urbanisé. » (p,249)

     La charte régionale souligne par ailleurs ses points forts par département, et en ce qui concerne Paris, il y en a 7…

       La charte du Conseil régional aborde en toute clarté le problème des pouvoirs dans la région, en estimant qu’il ne serait pas raisonnable de fixer des orientations d’aménagement, sans que les institutions soient en mesure de les faire appliquer.

       La charte déclare « Il subsiste encore l’illusion tenace qu’on peut changer l’Ile de France par décret. » (p,251)

       LA CHARTE DE L’ÉTAT (p,252)

       L’État y défendait son rôle de façon très détaillée en se donnant des objectifs ambitieux : 

      … « l’avenir de l’Ile de France est inséparable de celui du bassin parisien  qui englobe évidemment les régions voisines, et évidemment de la France entière, dont elle est la province la plus riche et la plus dynamique ».

       « Deuxième argument : les déséquilibres constatés dans la région, et les intérêts pas toujours convergents des 1281 communes, de la capitale de la France, des huit conseils généraux de département, du Conseil régional. Leurs responsables étant tous des élus du suffrage universel, il n’existe pas la moindre hiérarchie entre toutes ces collectivités.

        Troisième argument « les grandes agglomérations sont dures aux faibles ». (p,253)

       Dans le résumé des propositions qui étaient faites aux différents niveaux de pouvoir, je notais en ce qui concerne Paris :

       « Il faut que les autorités de la capitale s’habituent à penser en administrateurs d’une très grande ville, une ville presque comme les autres, avec un horizon borné, alors que sa puissance éclate en permanence, qu’elle a pris en mains la transformation de ses derniers quartiers en friche. D’une façon générale, mais d’abord pour tout ce qui touche à l’aménagement des secteurs contigus à la banlieue, l’urbanisme ne peut plus se concevoir dans un cadre strictement parisien …

      Plus largement, et à partir du moment où l’urbanisation des communes de banlieue s’inscrit de plus en plus en continuité avec celle de la capitale, avec son image de prestige, son urbanisme de qualité, comment va-t-il être possible de relever le défi d’une capitale étendue à la petite couronne, d’une agglomération de qualité à peu près égale, compte tenu des problèmes que cela pose, et de financements à réunir, les ressources se trouvant plus abondantes à Paris et dans les Hauts de Seine que dans le Val de Marne ou  en Seine Saint Denis ?

        De temps en temps un responsable local fait une déclaration à ce sujet, évoquant la perspective  d’un Grand Paris, mais il s’agit d’un sujet tabou qui à peine esquissé soulève une montagne de difficultés, souvenirs du passé, prudence de l’État de voir se constituer une nouvelle puissance locale à sa porte, enjeux politiques au sein des différentes collectivités locales et entre elles        … L’intervention de Roland Castro, qui fut chargé du grand projet Banlieues 89, dans ce débat feutré, administratif, technocratique, lui donne un éclairage décapant.

Le numéro spécial d’Actuel consacré à Paris (Mai 1992) reproduit quelques propos vigoureux de Roland Castro (p,262):

«  On ne nous a jamais donné les moyens de faire grand. Il faudrait ouvrir la capitale, fabriquer cinq Paris…

       Dans le même numéro, Génération Écologie va dans le même sens (p,263) :

        « Enjamber le périf, c’est supprimer l’idée d’un Paris élitiste, l’idée que quatre millions d’habitants vivent au ban de ce lieu… »

        J’écrivais alors :

       « Il existe une distance entre le discours des responsables politiques ou administratifs et la conscience qu’ont beaucoup d’habitants de vivre dans la même ville, les entités administratives actuelles étant déjà ressenties comme artificielles.

       Il s’agit donc bien de savoir comment un pouvoir local, ou des pouvoirs locaux, avec l’aide de l’Etat, réussiront un Grand Paris, qui n’ait pas à rougir du Petit Paris en qualité d’urbanisme, en diversité sociale et en richesse d’équipements, d’activités et de services…(p,263)

&

Questions : plus de vingt-cinq ans plus tard ? Où en sommes-nous ?

Une municipalité de gauche gouverne la ville et le département depuis 2001, soit depuis plus de dix-huit ans.

         Le système parisien ?

         Le système politique et administratif de la capitale ne parait pas avoir évolué vers la simplicité et la clarté des pouvoirs respectifs de la municipalité et de l’État, notamment sous l’angle du qui fait quoi, entre maire, préfet de police ou préfet de Paris (Préfet de Région), représentant des autres services de l’État.

        Il est évident que seuls les spécialistes sont capables de savoir, et encore, qui exerce le pouvoir dans tel ou tel domaine de décision.

     Les autorités municipales savent parfaitement utiliser l’ambiguïté de ces rapports de pouvoir, quand il s’agit de troubles de l’ordre public (voir l’épisode fréquent des gilets jaunes) d’usage des espaces publics (vélos ou trottinettes), de la voirie (voir les voies sur berge de Seine ou les transversales entre banlieues),  des incivilités ou de la sécurité de proximité (le concept de tranquillité publique dans le droit commun), la maire de Paris ayant jusqu’à présent refusé d’assumer les responsabilités d’une police municipale.

      La politique d’accueil des étrangers, telle que la conçoit et la pratique la municipalité, est évidemment à la source d’une multitude de problèmes qui ne facilitent pas la vie des habitants, outre les charges de toute nature qu’elle impose aux budgets parisiens : ne s’agit-il pas d’un des dossiers politiques les plus sensibles que la ville nourrit volontiers, afin de marquer son ancrage à gauche et d’afficher son goût pour la solidarité internationale, quelques puissent être les doutes sur le bien-fondé de cette forme nouvelle d’ONG publique.

      Dans un tel contexte de pouvoirs, c’est toujours l’État qui est responsable, même si les autorités municipales font tout pour alimenter le feu, sauf à dire que selon les conjectures de pouvoir entre gouvernements et autorités municipales, l’observateur éprouve une certaine difficulté pour savoir s’il y a conflit de pouvoir ou complicité.

      En résumé, la répartition actuelle des pouvoirs n’est ni claire, ni stable. Il est possible de se demander s’il est possible d’atteindre un tel objectif.

       Mon diagnostic actuel est que le pouvoir municipal a dépassé ses limites de compétence sur un territoire qui est celui de la capitale du pays.

     Paris et sa banlieue ?

     Vingt-cinq ans plus tard, rien n’a vraiment changé sur le plan institutionnel, avec à Paris, un enchevêtrement superposé de pouvoirs en Ile de France, qui n’a jamais été simplifié, mais au contraire aggravé, tellement l’exercice soulève à la fois de grands enjeux de pouvoir et une grande complexité de solutions.

     A l’approche des prochaines élections, les autorités municipales déploient une activité débordante pour limiter l’usage de la voiture dans la capitale, et afficher une image de ville « écolo », en n’hésitant pas à lancer des gadgets écolos.

       Il est évident qu’une telle politique lèse les intérêts des habitants de la Petite et Grande Couronne : elle soulève la question de principe du fondement du pouvoir des autorités municipales dans la capitale, sauf à dire que dans la capitale, c’est la mairie de Paris qui exerce tous les pouvoirs.

       Comment est-il possible d’estimer que le territoire de la capitale de la nation et de la République Française appartiendrait à ses seuls habitants, alors que les grands axes de circulation sont nécessaires à la sécurité des services de l’État – dont bénéficie largement la ville de Paris – tout autant qu’aux besoins de déplacement des autres habitants d’Ile de France ?

      La politique municipale actuelle s’inscrit dans un registre social qui n’a plus grand-chose à voir avec le socialisme affiché par ses responsables depuis plus de dix-huit années,  sans aucun respect des autres habitants d’Ile de France et de la plupart de leurs collectivités moins favorisées.

     C’est ce type de caractéristique du  nouveau système parisien que j’ai retenu pour intituler ces réflexions, un Paris « État Bobo » qui ne dit pas son nom, car tout semble être fait à Paris pour une population souvent déjà bien gâtée, bien au chaud, avec son intelligentsia friquée, le véritable moteur du système parisien …

     La composition de la majorité municipale actuelle éclaire le jeu politique avec un zeste de communisme, un zeste d’écologie, aujourd’hui à marche forcée,  un zeste de socialisme en voie d’extinction, à l’ombre du grand capitalisme international et multiculturel …

       D’aucuns auraient raison de trouver que la politique anti-voitures de la maire actuelle rétablit, sous une forme modernisée, en supprimant des voies, en instituant  de généreuses taxes ou amendes de stationnement, les anciens « octrois » de l’ancienne Ville qui ne furent définitivement supprimés qu’en 1943, sous Vichy.

       Les relations politiques et administratives de Paris avec la petite Couronne et la grande Couronne soulèvent d’autres questions, de même qu’avec la région. Est-il imaginable qu’une simplification soit proposée à ses électeurs par référendum ? Cela serait souhaitable.

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés

2019 : la droite en France ?

    Coup de théâtre ou coup personnel comme la Chiraquie en a eu une longue habitude, celle des trahisons entre « amis » ?

            Les électeurs de droite ne se sont pas volatilisés comme par enchantement, – avec quel Merlin l’Enchanteur ? – comme feignent de le croire certains observateurs : ils manquent de repères pour distinguer entre une droite macroniste et mondialiste, une droite républicaine nationale et européenne, et une droite nationaliste.

            La défection de Pécresse, coup d’éclat ou coup d’épée dans l’eau sonne étrangement, à la veille du soixante-quinzième anniversaire du débarquement allié sur nos côtes, pour des gens qui prétendent porter l’héritage gaulliste.

            N’ont pas complètement tort ceux qui interprètent cette défection, comme  l’illustration, une de plus, de la fracture entre la France des territoires et la France parisienne ou francilienne !

            Jean Pierre Renaud

Le Paris Bobo des trottinettes ?

Au fur et à mesure des mois, n’importe quel parisien ou parisienne de bonne foi a pu constater les dégâts en tout genre que causait l’invasion de trottinettes de tous modèles sur les trottoirs et dans les rues.

        Des trottinettes garées ou abandonnées n’importe où, le long des murs ou des caniveaux, propres ou sales, interdisant souvent le passage normal des piétons, et encore plus des poussettes ou des fauteuils roulants…

        Des trottinettes manipulées par des adultes ou des enfants, souvent par deux jeunes adultes ou un adulte plus un enfant, mais aussi des moins jeunes roulant le plus souvent sur les trottoirs…

          Des trottinettes électriques fonçant dans les rues et sur les trottoirs, se faufilant entre les voitures, faisant la course avec les engins motorisés…

        Cette invasion constitue une nouvelle « pollution » qui n’a pas l’air de beaucoup inquiéter les responsables municipaux, alors qu’elle est la cause de nombreux et graves accidents : les autorités municipales ne disposeraient-elles pas de pouvoirs pour réglementer ces nouveaux usages dans l’espace public des trottoirs et de la voirie ?

      Au cours des dernières semaines, un accident de trottinette a fait la une des journaux : une jeune femme et son bébé de 7 mois ont été percutés et blessés par un adepte de la trottinette électrique.

        Les autorités municipales ont tendance à se gausser des initiatives qu’elles prennent pour dorer ou redorer l’image de notre capitale, mais à voir le bordel des trottinettes, le compte n’y est pas encore, d’autant plus que la ville, et donc le contribuable, mettront la main à la poche pour indemniser les victimes de ce laisser-aller, la ville de Paris étant son propre assureur.

     Question : est-ce que Mme Hidalgo va faire la campagne municipale à trottinette ?

        Jean Pierre Renaud

Paris, Bruxelles, Strasbourg ? Quelle importance !

   Pour avoir, pendant des années, observé et analysé le « système parisien », l’actualité parisienne est toujours aussi surprenante, et par certains aspects tout simplement affligeante. (1)

            A voir le nombre de candidatures déclarées à la Mairie de Paris, notamment du côté de la République en Marche, un mouvement qui est censé gouverner le pays, il est possible de se demander si ces candidats estiment que les élections municipales à Paris sont plus importantes que les élections européennes du mois de mai.

            Au moins deux « communicants » officiels ont  déjà fait acte de candidature, l’un du camp Macron, l’autre de l’ancien camp Hollande, à vous faire croire que la communication est devenue la reine des batailles politiques.

            La capitale de notre pays aurait-elle basculé dans une nouvelle phase de sa belle histoire, celle de la téléréalité et des réseaux sociaux, en dehors de tout enjeu politique sérieux ?

         Jean Pierre Renaud

  1. « Paris, un Etat dans l’Etat » (1993) – « La méthode Chirac » (1997)

« Paris, un Etat Bobo dans un Etat Bobo ! » La piétonisation des voies sur berge !

    En 1993, j’ai publié chez L’Harmattan, un livre intitulé « Paris, un Etat dans l’Etat ».

         Ce livre décrivait dans le détail les institutions parisiennes et montrait comment la Ville de Paris exerçait, sous de multiples formes, au sein même de l’Etat central, national, la puissance d’un autre Etat.

         En 1997, dans un autre livre intitulé « La méthode Chirac »,  j’exposais la façon et les méthodes utilisées par Chirac pour faire de la Ville de Paris qu’il administrait sa plateforme de conquête du pouvoir présidentiel.

        A l’époque, ma longue pratique des institutions parisiennes et de leurs relations ambiguës avec le pouvoir central occupé par la gauche  ou la droite, apportait la preuve des multiples connivences politiques de gestion, que l’alternance de la droite et de la gauche au pouvoir, n’a jamais fait cesser.

       J’ai décrit les grandes difficultés que le contrôle de légalité préfectoral des actes et délibérations de la ville et du département de Paris rencontraient  pour être exécuté.

      Une sorte de négociation qui ne disait pas son nom s’engageait sous l’épée de Damoclès du délai des deux mois de contestation légale possible, un délai qui arrangeait bien certaines affaires, d’autant plus que les services de contrôle étaient submergés par un flux incontrôlable d’actes et délibérations de toute nature.

       A cette époque, le tribunal administratif était exceptionnellement saisi.

      La juridiction administrative a été saisie de la piétonisation des voies sur berge, et c’est une bonne chose, car dans l’exercice de mes compétences d’alors, j’aurais effectivement proposé de saisir le Tribunal administratif pour annuler cette décision.

      Est-ce que c’est le Préfet, représentant de l’Etat central qui a saisi la juridiction administrative ?

       Comme je l’ai déjà écrit sur ce blog, comment admettre que la Ville de Paris opère une « privatisation » publique d’un domaine public qui n’est pas le sien, parce qu’il s’agit d’une voie de circulation d’intérêt national et régional, d’une voie de circulation capitale pour tout ce qui concerne la sécurité, l’économie, la santé, les loisirs et les échanges humains en général ?

        Les élus de Paris oublieraient-ils l’exigence de solidarité citoyenne avec les habitants de banlieue ?

      A mes yeux, cette piétonisation faisait litière de l’intérêt général, du bien commun national et régional, et dans la logique politique de cette équipe municipale, cette décision était clairement antisociale pour les habitants de banlieue.

        Au fur et à mesure des évolutions politiques ou institutionnelles qui se sont produites à Paris, en Ile de France, ou dans le pays, une nouvelle forme d’Etat s’est développée : « Paris, un Etat Bobo  dans un Etat Bobo », sous le signe de nouvelles connivences.

      Depuis l’enquête publique en plein été 2011, j’ai manifesté à plusieurs reprises mon opposition à cette privatisation, laquelle constitue un véritable « fait accompli » juridique et politique.

      Sommes-nous encore au Moyen Age ou au siècle des « blanchisseuses » de Paris ?

      Il semblerait en tout cas que le « fait du prince » prospère toujours !

        Jean Pierre Renaud

        Petit post-scriptum : sans parenté avec le chanteur Renaud et son clip Les Bobos.