Au Jour le Jour, quelques notes…

Gorges du Tarn, Europe, Barbares du Jour, Poutine, Algérie, Mayotte …

Sur France 2, les rafales de faits divers, avec il y a quelques semaines un scoop au goût du jour !

Quelques Pékins décident de camper à flanc de falaises des Gorges du Tarn !

Ces gens-là ne sont pas fous ?

Les pouvoirs publics de Lozère tout autant ?

Avec une Télé publique enchantée … sur fond d’écolo…

En oubliant le classement international de ce site exceptionnel !

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Europe, des raisons d’espérer ?

Oui, en assistant aux championnats d’Athlétisme de Munich !

A voir tous ces athlètes venus de toute l’Europe, partager effort et joie du sport !

En face d’une Union Européenne politique incapable de faire le saut de l’Unité, forte de toutes les richesses dont elle dispose ?

Incapable de jouer son rôle de grande puissance !

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Les Barbares du jour !

Chaque jour ou presque, on joue du couteau, on assassine…  des assassins anonymes… venus de nulle part…

Qui sont-ils ?

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Poutine, le nouveau Grand Barbare de l’Est, avec combien de morts, de soldats, de femmes ou d’enfants, sera-t-il rassasié ?

Et de tenter de nous faire peur avec ses joujoux nucléaires !

Russie, petite ou grande, réveilles toi !

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Algérie, Algérie, Algérie !

Vive l’Indépendance de la France.

Soixante ans après l’Indépendance de l’Algérie !

La France a bien mérité son indépendance !

Le Ciel nous préserve de paroles présidentielles « innocentes » !

Parole d’un Ancien Combattant du Contingent

Vive l’Indépendance de la France !

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Mayotte, Mayotte

Une des folies de Sarkozy…

Pourquoi ne pas nommer Sarkozy, le Père Putatif de tous les clandestins de Mayotte Haut- Représentant de la France auprès de la France clandestine ?… Ultra-marine ?

Jean Pierre Renaud

L’historien Pap Ndiaye nommé ministre de l’Education et de la Jeunesse

            En 2011, ma curiosité et mes recherches sur le colonial et le postcolonial m’ont incité à prendre connaissance de deux textes intéressants rédigés par le nouveau ministre et à les commenter :

            Le premier le 6 mars 2011 dans le Monde Magazine du 5/02/2011 intitulé « L’identité se décline au pluriel »

            Le deuxième, à la date du 16/05/2011, le livre «  La Condition Noire » édité en 2008.

Comment faire mieux connaissance ?

Au-delà des problématiques de la diversité, récemment, celle élitiste de l’Opéra …

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Le Monde Magazine du 5 février 2011

En page de couverture :

« En finir avec la peur de l’autre

La leçon de l’historien PAP NDIAYE »

L’interview des pages 23 à 29

« L’identité se décline au pluriel »

Propos recueillis par Frédérick Joignot

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

Question prélable :  histoire ou politique ?

S’agit-il dans le cas d’espèce de la leçon d’un historien formé à cette discipline par l’université et l’école normale supérieure de Saint Cloud?

Et dans un tel cas, des règles de rigueur que s’imposent nos universitaires pour écrire l’histoire ? Car l’interview donne l’occasion de poser, semble-t-il des questions qui ne s’inscrivent pas, précisément, dans notre histoire.

Car comme l’indique le titre, l’interview est effectuée dans la cible du « discours national-populiste », alors que le « nouvel écho » qu’il trouve en France, en tout cas, s’explique par un certain nombre de facteurs, évoqués par le texte, mais qui méritent quelquefois d’être éclairés ou commentés, parce qu’ils feignent d’ignorer précisément ces facteurs, qui pourraient être qualifiés de « faits » par un historien, et les réactions du peuple français, face à ces « faits ».

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

M.Diaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

Le Monde du 5 mai 2010 faisait état d’une population étrangère de 6,5 millions d’habitants, mais tous les spécialistes savent que plusieurs facteurs ont modifié en profondeur la structure démographique de la France, avec notamment le mouvement des naissances, des mariages, et des naturalisations.

Qui plus est, ces études montrant que « De 1968 à 2005, la proportion de jeunes d’origine étrangère (au moins un parent immigré) est passée de 11,5% à18,1% en 2005 », mais ce que relève de plus significatif la démographe Tribalat, dans le livre « Les Yeux grands fermés », chapitre 5 : « immigration, territoires et voisinages : mesure et résultats », c’est la concentration de ce type de population dans certains départements ou villes.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

M.Diaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Un phénomène ou « fait » que M.Bronner a fort bien décrit dans son livre sur les ghettos.

            Alors vraie ou fausse « invasion » ? Journalistes, élus et chercheurs auraient tort de ne pas voir le problème en face, et peut-être encore moins un historien habitué à la dialectique de l’interprétation des faits, et tout autant des chiffres que des lettres.

Pourquoi ne pas le dire, ce sentiment d’invasion existe chez un certain nombre de nos concitoyens, car ils le ressentent ainsi dans leur quartier ou dans leur ville. Il suffit d’interroger des habitants de ces quartiers ou villes qui ont été le plus bouleversés par ces mouvements de la population, pour s’en convaincre. Et les journalistes ainsi que les Français d’origine immigrée, de bonne foi, sont les premiers à faire ce constat.

Alors, serait Front National le citoyen capable d’ouvrir encore yeux et oreilles, pour estimer, qu’à ce rythme-là, la République ne sera effectivement plus chez elle, pour autant qu’elle le soit encore dans certains de nos quartiers les plus sensibles !

Il est évident que ces mouvements démographiques ont affecté la France, modifié en profondeur sa structure culturelle, en tout cas dans certains quartiers et  villes, et  conduit un certain nombre de citoyens, beaucoup plus important qu’on ne dit ou qu’on ne croit, à éprouver un sentiment réel d’«invasion. »

Deuxième sujet, l’identité française :

            M.Ndiaye répond à la question-constat de M.Joignot ?

            « Une des constantes des discours de la droite classique comme de la nouvelle droite consiste à présenter l’Autre comme menaçant l’identité française. »

Réponse : «  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Une telle vision suppose un bloc français homogène, un « nous » bien circonscrit. Or depuis longtemps, les historiens et les anthropologues ont montré à quel point l’identité française s’est déclinée au pluriel. Elle ne se pense pas en termes d’essence, mais de relation intersubjective. Surtout, elle a servi de point de d’appui idéologique à une politique bien réelle de stigmatisation des immigrés et de leurs descendants: rafles de sans- papiers, contrôles au faciès, etc »

Identité au pluriel, pourquoi pas ? Mais si vous interrogez les Français, vous constaterez que l’immense majorité d’entre eux se reconnaissent dans leurs villages ou leurs villes, leurs mairies, leurs écoles publiques, leurs églises et leurs temples, et avant tout, dans un milieu de vie, fait de libertés individuelles et collectives, de démocratie, d’école publique (il y a un peu plus d’un siècle), et conquête récente (1945), d’égalité entre les sexes.

Il est donc difficile d’ignorer que notre identité plurielle baigne dans ce tissu national interstitiel, civil, politique, et culturel, plus résistant qu’il ne semble, et qui peut surprendre ceux que l’historien dénomme « les Français dubitables ».

Mais avant d’en terminer sur ce deuxième sujet, ne conviendrait-il pas d’être tout de même surpris de voir certains intellectuels et chercheurs plaider, à toute occasion, la reconnaissance d’identités perdues ou en péril sur notre planète, et en même temps faire facilement litière de l’identité de la France ou d’autres peuples !

Troisième sujet : la laïcité

Et ce dernier sujet est ultra-sensible pour un Français qui connait l’histoire de son pays, les guerres de religion qui ont ensanglanté, pendant des siècles, beaucoup de ses provinces, et les dernières querelles qui ont entouré le vote de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

Nombreuses sont sans doute les familles françaises du sud, de l’est, et de l’ouest, dont l’histoire a renfermé, au pire le souvenir des guerres de religion, et au mieux, des souvenirs de querelles religieuses violentes et tenaces à la fin du dix-neuvième siècle, dont certaines durent peut-être encore.

Alors de grâce, que de bonnes âmes ne nous disent pas aujourd’hui, tel M.Ndiaye  que « le principe de laïcité est dévoyé en politique d’intolérance religieuse. Or la laïcité n’est pas l’intolérance…. Il existe celle militante, agressive, qui s’est manifestée en 1905…L’autre laïcité, plus ouverte, et tolérante, accepte l’existence de lieux de culte pour toutes les religions, admet que certains espaces publics puissent être temporairement occupés par des pratiques religieuses.

C’est cette attitude que l’on observe majoritairement vis-à-vis du catholicisme pour les processions, les Journées mondiales de la jeunesse chrétienne, la venue du pape, etc. La laïcité tolérante n’exige pas la disparition radicale du fait religieux dans l’espace public ; elle commande la neutralité de l’Etat à l’égard des religions et la laïcité de l’école républicaine. » (page 27)

Un simple mot : voire !

Il est possible de dire et d’écrire n’importe quoi, mais comment prendre comme élément de raisonnement, dans le cas particulier, des pratiques religieuses enracinées dans nos provinces, et encadrées par la loi de 1905, un argument en faveur de la promotion du « fait religieux dans l’espace public », alors que l’historien ne précise pas la nature du « fait religieux » en question ?

Pour résumer mon opinion personnelle, je dirais volontiers : « Ne touche pas à la laïcité française ! », parce qu’elle a été, et continue à l’être, le gage d’une paix civile et religieuse durement gagnée au cours des siècles !

Et gare aux nouvelles guerres de religion !

Jean Pierre Renaud Tous droits réservés

Les caractères gras sont de ma responsabilité.

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« La condition noire »

Le livre de M.Pap Ndiaye

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Lecture critique

Visible ou invisible ?

La faute des autres ?

            Les lecteurs de ce blog ont pu prendre connaissance de mon analyse critique des propos de M.Ndiaye, historien,  à l’occasion de sa longue interview, par M.Joignot dans le Monde Magazine du 5 février 2011 (voir blog du 6 mars 2011)    )

            Afin de mieux interpréter  le discours de l’historien, je me suis donc imposé la lecture de son livre intitulé  « La condition noire », dont le contenu est au demeurant intéressant, et utile au citoyen qui a l’ambition de mieux comprendre l’état d’esprit des membres des minorités « visibles » ou « invisibles ». Cette distinction pose déjà problème : comment résoudre cette contradiction, ou ce « paradoxe minoritaire » selon l’expression utilisée par l’auteur, c’est-à-dire une proposition à la fois vraie et fausse, ou contraire à l’opinion commune ?

            On voudrait en effet qu’elles aient une visibilité politique, en même temps qu’une invisibilité sociale, non discriminée, telle que d’ailleurs décrite dans ce livre.

            L’ouvrage s’attache à traiter successivement les thèmes ci-après : le fait d’être noir, les gens de couleur, l’histoire de ces minorités, les tirailleurs et les sauvageons, penser les discriminations raciales.

            Tout est intéressant dans ce livre, étant donné qu’il nous livre une analyse, un regard, un témoignage sur « la condition » qui serait celle des noirs en France, et il pose donc des questions, car il est tout autant un plaidoyer.

            A noter en ce qui me concerne, une hésitation certaine à utiliser des références américaines, comme le fait l’auteur, alors que la ségrégation y existait encore récemment, et que les flux migratoires massifs venus d’Afrique sont également récents !

            Pourquoi vouloir ignorer que dans nos provinces la plupart des citoyens n’avaient, il y a environ trente ans, quasiment aucun contact avec des Noirs ?

            Une première interrogation relative aux chiffres cités : l’historien rencontre un obstacle inévitable, celui de la statistique des minorités visibles, étant donné l’interdiction qui est faite, en France, de procéder à des recensements qui tiendraient compte de critères d’origine ethnique.

            Il cite un sondage TNS- Sofres/Cran effectué en 2007  (et non une statistique) qui évaluerait ce type de population à 3,86 % de la population française, soit de l’ordre du 1,87 million d’habitants (page 58), une évaluation intéressante, car elle situe d’entrée de jeu les limites des enjeux proposés à la fois par la question des discriminations et par celle de la représentation politique des minorités visibles.

            L’historien donne un certain nombre de chiffres intéressants, mais qui ne dépassent pas, sauf erreur, l’année 1981, alors que chacun sait que les flux de migration ont surtout marqué les années 1990-2009.

            Ce livre évoque d’ailleurs longuement le thème des  « grandes migrations », mais sans chiffres, alors que, sur ce terrain, il existe une assez grande abondance de statistiques des flux migratoires.

C’est bien dommage, étant donné que la bonne compréhension des problèmes d’immigration, d’intégration, d’acculturation à la française, largement traités dans cet ouvrage, sont nés généralement à la suite de ces grandes migrations, trop concentrées sur le plan géographique.

Donnons acte toutefois à l’auteur du constat qu’il fait quant à la nécessité d’obtenir des statistiques liées à l’origine de la population si l’on veut évaluer sérieusement la discrimination par rapport à son poids démographique.

L’auteur reconnait en effet «  l’utilité de la mesure statistique des discriminations » (page 278).

Comment en effet opérer une telle mesure, établir une véritable comparaison, sans mesurer cette discrimination par rapport à la population concernée ?

Visibilité ou invisibilité des Noirs ?

Sauf erreur, le livre n’a pas démontré que les 4% arrondis, et cités plus haut, de population française noire ne trouvaient pas la place qui leur revenait dans nos institutions ou dans la société.

Comment d’ailleurs concilier cette contradiction à vouloir obtenir une visibilité politique en même temps qu’une invisibilité sociale ?

L’auteur parle de « paradoxe minoritaire »

L’auteur écrit : « voulant être invisibles du point de vue de notre vie sociale… Mais nous voulons être visibles du point de vue de nos identités culturelles noires, de nos apports précieux à la société et à la culture française. » (page 361)

L’auteur écrit : «  L’invisibilité noire commença avec la décolonisation » (page 331), et je ne partage pas du tout cette appréciation, pourquoi ?

Est-il possible de dire qu’historiquement les Noirs étaient visibles du temps des colonies, alors que l’histoire que nous raconte l’auteur montre qu’effectivement ils étaient peu nombreux avant les grandes migrations dont il fait état ?

Faudrait-il alors faire référence à un soi-disant imaginaire colonial qui aurait imprégné la mentalité des Français et les aurait mis en familiarité avec les noirs ?

Cela aurait à mon avis peu de sens !

Il est évident que le facteur qui fonde la relation actuelle entre blancs et noirs en France est l’immigration régulière ou non d’une minorité noire importante, avec pour conséquence, l’élaboration de nouveaux rapports sociaux inconnus de beaucoup de Français.

En résumé, si l’analyse est souvent intéressante et utile, il semble qu’elle pêche par trois biais :

  • Une mise en perspective historique insuffisante par rapport aux flux migratoires de la fin du XX° siècle et du début du XXI° siècle,
  • La croyance d’après laquelle discriminations, stéréotypes, et éventuellement racisme, ne seraient que le fait des blancs, alors que ces phénomènes existent partout dans le monde : ni discrimination, ni racisme dans les vallées du Sénégal ou du Niger ? Naturellement tout racisme est à proscrire, mais malheureusement, il n’est pas le privilège des blancs, Français ou pas !
  • Un discours qui manque d’élan positif, car c’est toujours la faute des blancs, la faute des autres !

Et je serais tenté de dire, pourquoi au lieu de toujours se plaindre, les Noirs n’auraient pas autant de raisons que les blancs d’être fiers de leur couleur ? Et d’assumer toutes leurs responsabilités de citoyens en France, quand ils le sont !

Pourquoi ne pas les inviter à reprendre l’expression célèbre d’Obama « Yes, you can ! », au lieu de dire toujours « c’est la faute des autres », c’est-à-dire des blancs ?

               Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

L’Islam en France

Le « Biais » statistique « Intime » ?

Questions sur les sondages

L’exemple du sondage sur la population musulmane en 2019 ?

IFOP Le Point Fondation Jean Jaurès

JF/FK N°116 646 Septembre 2019

Cité par Mme FatihaAgag-Boudjahlat

« Etude auprès de la population musulmane en France, 30 ans après l’affaire des foulards de Creil »

Brève définition du concept « biais » :

Dans une enquête statistique, caractéristique d’une question ou d’une démarche qui a pour conséquence de générer des erreurs dans les résultats ou l’interprétation des résultats de l’enquête.

Notre petit résumé :

Du 26/08/2019 au 9/09/2019 : un échantillon de 1012 personnes

Nos questions ?

La base de calcul de la population ? Comment établir la base de calcul d’un échantillon représentatif d’une population mal identifiée ? De personnes de religion ou d’origine musulmane ?

La méthodologie :

En 2019, sur un échantillon 1012 personnes représentatif de la population de religion ou d’origine musulmane âgée de 15 ans et plus interviewée par téléphone du 26/08/2019 au 9 septembre 201915 ans et plus ? Par téléphone ? Sur deux fois quatre jours ouvrables (hors vendredi, samedi, dimanche) ?

Comment établir une cohérence statistique, pour ne pas dire scientifique, avec plusieurs sondages antérieurs sur le même sujet avec des échantillons de tailles et d’âges différents, 536, plus de 18 ans, en 2010, pour le Figaro, 547 en 2011, plus de 18 ans, pour Marianne, 15 459 en 2016, plus de 15 ans, du 13/04 au 23/05/16 pour l’Institut Montaigne ?

Le public visé : Il parait évident que ces variations de données mériteraient une explication, d’autant plus qu’il s’agit d’un objet de sondage très particulier puisqu’il met en cause la vie intime, les convictions des personnes, d’autant plus sensible qu’il s’agit d’un public très difficile à toucher.

Il est évident que le même objet de sondage soulèverait le même type de difficulté dans le public chrétien ou juif.

Le téléphone n’est sûrement pas le bon instrument de « confession ».

Autre question, les dates des sondages ? Il parait évident que les contextes historiques ont changé entre 2011 et 2019.

Le témoignage de Fatiha Agag-Boudjahalat dans un livre fort intéressant intitulé « Les Nostalgériades » Nostalgie Algérie Jérémiades » (pages 71 et suivantes) en dit plus long sur le sujet que mes propres commentaires. L’auteure est née à Montbéliard.

L’auteure fait partie du groupe très dynamique de femmes françaises d’origine musulmane qui luttent contre un patriarcat qui n’a ni frontières, ni religion, notamment la musulmane, que certaines féministes « bourgeoises » et « blanches » ont tendance à cautionner sous un prétexte multiculturel.

A propos de ce sondage de 2019, qu’elle cite, elle écrit : «  Ce genre de sondages ou d’études qui se multiplient sont classiquement biaisées par l’échantillonnage peu représentatif, souvent trop masculin, par les dates auxquelles ils sont réalisés, la proximité avec un attentat ou une focalisation dans les médias sur un sujet en lien avec l’islam ou l’intégration des enfants d’immigrés induiront une posture de défense. Posez n’importe quelle question à un musulman sur l’islam, et la réponse sera un acte de foi, quel que soit son degré de pratique religieuse. La question même est perçue comme une intrusion, voire une agression. Et c’est un acte de foi facile, comme le soulignait avec humour Ali Al-Wardi. Les réponses au sondage de la fondation Jean Jaurès étaient faciles et vaniteuses, parce qu’elles n’engageaient à rien, n’exposent à aucune conséquence, ne se traduisent par aucun effet ou perte d’opportunité. La question était donc mal posée. Elle donnait l’impression d’une compétition entre civilisation et style vie musulmans avec la France et son système politique. Répondre que la loi islamique primait était non seulement un acte de foi facile, un doigt d’honneur à l’interrogateur, et un élément du dispositif d’estime de soi. Ce qu’explique Axel Honneth en ces termes : « L’honneur ou la dignité traduit le degré d’estime accordé à la manière dont cette personne se réalise dans l’horizon culturel d’une société….

L’existence même de ce genre de sondages est vécue comme une humiliation qui conduit plus un sondé à surcompenser par une fanfaronnade. A l’exception des islamistes les plus durs, qui peut souhaiter que s’applique en France la charia en matière pénale ou familiale. Ce sondage donne à croire qu’il s’agit de juger de la qualité, de la reconnaissance de la supériorité d’un mode de vie sur un autre, et la religion intriquée avec l’identité des descendants d’immigrés, ces questions humilient. Les musulmans étant sommés de prendre parti pour la France contre leur culture, beaucoup choisissent de se défendre. » (pages 72,73,74,75)

Je conclurai cette courte chronique en rappelant le calendrier tout à fait curieux de ce sondage, à la fin d’un été qui a vu sans doute de nombreux immigrés ou enfants d’immigrés, français, binationaux, ou bénéficiaires d’une carte de séjour, aller se reposer dans ce que l’auteure citée plus haut dénomme le « bled », c’est à dire du 26 août 2019 au 9 septembre 2019 : un bled qui a été transformé depuis la guerre d’Algérie (1954-1962).

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

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Questions mémorielles : la guerre d’Algérie et  les mémoires coloniales ?

Une question posée aux Universités qui ont sans doute peur de s’aventurer dans le domaine des enquêtes statistiques qui troubleraient incontestablement la loi du silence ?

Ces sujets ont été abordés et  traités à de multiples reprises sur le blog en faisant notamment référence aux analyses scientifiques de Maurice Halbwachs sur la mémoire collective et aux discours mémoriels de toute  nature, trop souvent idéologiques ou politiques, qui tentent de se substituer tout à la fois à l’histoire et aux enquêtes statistiques pertinentes.

Le texte ci-dessus revient sur le sujet des sondages  et  des enquêtes statistiques qui proposent de cerner une partie de ce sujet sensible, et tabou : a-t-on peur de la vérité ? Est-ce que l’Université ne devrait pas prendre une initiative, qui l’honorerait, d’une grande enquête statistique sérieuse et transparente sur le sujet ?

Il y a quelques années, la Fondation Jean Jaurès s’était emparée d’une partie du sujet, mais sans convaincre, comme je l’avais expliqué sur le blog du 29/01/2015, voir  ci-dessous :

IFOP et Guerre d’Algérie : une enquête de mémoire pertinente ?

L’enquête IFOP d’octobre 2014 pour la Fondation Jean Jaurès et le journal Le Monde :

« Le regard des Français sur la Guerre d’Algérie, soixante ans après la « Toussaint rouge »

Les résultats de l’étude :

« A – Le souvenir spontané et les représentations associées à la Guerre d’Algérie »

B – La mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie et les relations franco-algériennes »

La Fondation Jean Jaurès m’a communiqué les résultats de cette enquête et je la remercie

Les questions que pose cette enquête ?

            Questions sur le langage tout d’abord ?

            Est-il possible de cerner le sujet de la mémoire que les Français ont, en 2014, de la guerre d’Algérie, en associant dans la grille du questionnaire des concepts aussi différents, pour ne pas dire ambigus, contradictoires, ou faussement compréhensifs au sens « logique », que « regard », « souvenir spontané » « représentations associées » « mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie », « Contemporains de la guerre d’Algérie » ?

            Les « contemporains de la guerre d’Algérie » auraient de nos jours plus de 65 ans, et concernent les deux dernières tranches d’âge de cette enquête : les réponses aux questions posées sont –elles donc représentatives ?

            « Mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie », un titre qui laisse à penser qu’il y a eu confusion entre la colonisation et l’Algérie, ce qui est inexact, même si certains chercheurs ou même historiens veulent nous faire croire le contraire.

            Questions sur la grille du questionnaire en deuxième lieu ?

            Avant d’aller dans les deux parties de cette enquête, une double question préalable de méthodologie :

  •  celle qui dans la partie A questionne toutes les classes d’âge sur des contenus qui s’inscrivent dans une grille de chronologie qui manque de pertinence avec ces classes d’âge,
  •  et celle  qui fait la distinction pertinente entre les « contemporains » et les autres, mais sans donner la définition statistique du questionné « contemporain ».

A – Le souvenir spontané et les représentations associées à la Guerre d’Algérie

            Question – L’événement le plus marquant de la guerre d’Algérie, c’est… ? En premier ? En deuxième ? En troisième ?

                Sont énumérés les événements cités par le questionnaire qui viennent dans l’ordre suivant en pourcentage des citations :

            L’arrivée des pieds noirs (59%), une guerre de libération (54%), le retour du général de Gaulle (41%), une défaite pour la France (38%), l’abandon des harkis (38%), les attentats du FLN ( 29%), le recours à la torture par l’armée française (27%), le putsch des Généraux et l’OAS (14 %).

            L’institut publie en page 8 une grille très sophistiquée des questionnaires par personne interrogée, une structure dont au moins un des éléments fait problème, celui des âges :

            Age de l’interviewé(e)

Moins de 35 ans

18 à 24 ans

25 à 34 ans

35 ans et plus

35 à 49 ans

50 à 64 ans

65 à 69 ans

70 ans et plus

            Il parait tout de même difficile d’admettre que les générations nées après 1962, aient pu avoir un « souvenir spontané » de la plupart, sinon de presque tous les événements cités.

Outre le fait, que ce questionnement ne tient pas compte de la composition du public interrogé, ancien pied noir ou descendant, français immigré ou harki, etc …, une méthode statistique qui fait peser une suspicion légitime supplémentaire sur la représentativité de cette enquête.

            Le même type de suspicion légitime peut exister pour la question suivante – :

«  Le jugement sur le comportement de la France à l’égard des différentes populations concernées par la guerre d’Algérie

Question : diriez-vous que depuis la fin de la Guerre d’Algérie jusqu’à aujourd’hui, la France s’est plutôt bien ou mal comportée   ?

A l’égard les Pieds Noirs, le peuple algérien, les Français issus de l’immigration algérienne, les Harkis (c’est-à-dire les Algériens favorables à l’Algérie française) »

en interrogeant donc une population française qui, dans ses âges et ses origines, ne peut pas, sur le plan historique, porter un tel jugement, d’autant moins si l’enquête ne tient aucun compte du nombre de personnes interrogées qui sont précisément issues des différents courants de population impliqués.

B – La mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie et les relations franco-algériennes

L’impact de l’indépendance pour l’Algérie et pour la France

            Comment mettre sur le même pied la mémoire de la colonisation et celle d’Algérie, même si un historien bien connu a tendance à confondre  ces deux mémoires, sans jamais avoir pris l’initiative de les faire à la fois mesurer et distinguer ?

            Comment, telle qu’est rédigée cette question, se mettre à la place de l’Algérie ?

            Question : Diriez-vous que l’indépendance de l’Algérie a été une bonne ou mauvaise chose… ?

            A la différence de la question précédente, le questionnaire fait la distinction entre contemporains de la guerre d’Algérie et les autres non spécifiés, mais sans donner la définition retenue pour les « contemporains »

            Comme nous l’avons indiqué plus haut, cette absence de définition, aussi bien sur le plan du langage que sur le plan de sa représentativité statistique, fait peser un sérieux doute sur les résultats proposés.

            « La place accordée à la guerre d’Algérie dans les médias et à l’école »

Question : Selon vous, avez-vous l’impression que l’on parle trop, pas assez ou comme il faut de la Guerre d’Algérie ?

Le questionnaire distingue à nouveau entre les « contemporains » et les autres, mais il parait difficile d’interroger les « contemporains » de cette guerre sur ce qui se passe à l’école, sauf à avoir interrogé les enseignants et peut-être les parents d’élève.

En conclusion, cette enquête apporte quelques lumières sur le sujet de la mémoire de la guerre d’Algérie, mais il est regrettable que celle-ci n’ait pas procédé à un cadrage statistique rigoureux des questions posées par rapport au public interrogé, avec des impasses qui font peser une suspicion légitime sur ses résultats.

Jean Pierre Renaud    Tous droits réservés

2021 – Bilan d’activité et réflexions

Depuis sa création en 2010, le blog a eu 46 636 « Visites », correspondant à 69 561 Pages Vues, d’après les définitions du blog. 

En 2021

Visites = 1 913

Pages Vues = 3 657

Ce blog, libre de toute allégeance,  fonctionne à la manière d’une petite bibliothèque que les visiteurs peuvent fréquenter en toute liberté.

Au fil des jours, des mois et des années, depuis 2010, j’ai abordé une grande variété de sujets, portant sur l’actualité, récemment sur le Mali, l’Algérie, l’islam, la laïcité, et l’Eglise de France, mais j’ai toujours tenté de conserver les fils conducteurs que je m’étais proposé de suivre au fur et à mesure des années, la publication d’analyses et de récits qui ont jalonné la période coloniale, des témoignages, par exemple ceux de Gallieni, de Lyautey, ces « inconnus », de Loti », lesquels ne cachaient pas la vérité coloniale, d’écrivains voyageurs aussi tels qu’Albert Londres ou Jacques Weulersse et un ensemble d’analyses d’historiens qui ont proposé « leur » version de la période coloniale et postcoloniale : avec une ambition, celle de tenter de représenter ce que fut la période coloniale, et de dénoncer toutes les interprétations idéologiques de ce passé, qui continuent à faire fureur de nos jours, dans certains milieux. André Gide et Claude Lévi-Strauss ont jalonné ce parcours.

Un de mes auteurs préférés fut incontestablement Henri-Brunschwig dont j’appréciais tout à la fois la rigueur et le sens de la distanciation historique nécessaire, en concurrence avec le philosophe sinologue François Julien dont les analyses fouillées sur la philosophie chinoise m’a toujours aidé à décaler le regard que je tentais de porter sur l’Occident.

En lisant les œuvres du grand lettré africain Hâmpaté Bâ, je me suis retrempé dans l’histoire coloniale du terrain, haute en couleurs, grâce aux récits et aux portraits proposés avec son regard tout à la fois critique et ambivalent, à l’image d’une colonisation aux deux visages du jour et de la nuit. Adu.Boahen ainsi que Ki-Zerbo m’ont proposé leur lecture de l’histoire africaine.

Mon blog s’est intéressé aussi au dossier des legs de la colonisation selon les pays colonisateurs, à l’Algérie aussi, et aux auteurs qui ont analysé les deux guerres d’Algérie et d’Indochine, sous le thème « Parole de la France » : André Malraux, Henri Kissinger, Graham Green, Pierre Brocheux, Général Gras, Général Giap, Lucien Bodard, Hugues Tertrais, Nguyen khac Vièn, Hélie de Saint Marc…

 Je me suis attaché entre autres à dénoncer les discours de chercheurs qui surfent sur le marché des mémoires qui tentent de nous faire croire que la France de la Troisième et Quatrième République avaient une culture coloniale, et même impériale : sont visés particulièrement les publications de l’équipe Blanchard-Lemaire- Bancel.

Cette équipe a proposé une vision historique de la réalité coloniale en métropole affectée de graves carences scientifiques et statistiques, faute d’avoir procédé à une analyse fouillée et quantitative des vecteurs de la propagande coloniale supposée et de ses effets : en particulier, aucune analyse du vecteur presse, le seul mesurable tout au long de la période examinée ! Ces historiens surfent sur des concepts encore à la mode, la victimisation et la repentance, en ignorant, semble-t-il, l’histoire coloniale factuelle, concrète et tout autant la quantitative, celle des chiffres.

Ils se sont approprié le gisement politique et électoral que constitue la population d’origine immigrée pour de nombreux groupes de pression, et la plupart du temps, ils ne sont jamais plongés dans les témoignages écrits, nombreux, qui ont jalonné cette période, l’histoire concrète, celle de « L’Autre », le fameux « Indigène » du terrain : comme si l’esclavage et les castes n’y avaient jamais existé !

Il convient de préciser que leur propagande s’est développée d’autant plus facilement que, même pour certains historiens « réputés », les mémoires rivalisent avec ce qu’on appelait communément « l’histoire ».

Benjamin Stora s’est fait le champion de l’histoire des mémoires en concurrence avec celle de l’histoire (« La guerre des mémoires ») : seul problème, l’intéressé, aujourd’hui, conseiller du Prince,  n’a jamais eu le courage de faire faire une analyse statistique des supposées mémoires collectives coloniales dont il défend les causes.

Parmi les auteurs de la période postcoloniale, je citerai Fatiha Agag-Boudjahlat, Hélène Blais, Paul Bairoch, John Richard Bowen, Frederick Cooper, Catherine Coquery-Vidrovitch, Sophie Dulucq, Armelle Enders, Bouda Etemad, Frantz Fanon, Claire Fredj, David Galula,  Daniel R.Headrick, Maurice Halbwachs Marc Michel, Moussa Konaté, Ahmadou Kourouma, Jean François Klein, Claire Laux, Pap Ndaye, Yves Lacoste, Daniel Lefeuvre,  Elise Huillery, Kwasi Kwarteng, Jacques Marseille, Walter Ben Michaels, Guy Pervillé, Michel Renard, Bernard Rougier, Marie Albane de Suremain, Emmanuelle Sibeud, Isabelle Surun, Edward W.Said, Pierre Singaravelou, Marie-Claude Smouts, Benjamin Stora, Sylvie Thénault, Sanjay Subrahmaniayan,  Pierre Vermeren, Eugen Weber …

Les deux œuvres d’Edward W.Said, « Culture et Impérialisme » et « L’Orientalisme » ont fait l’objet d’une lecture critique à l’origine de milliers de pages vues.

Très récemment, j’ai publié une analyse fouillée du livre intitulé « Corps noirs et médecins blancs » de Delphine Pereitti-Courtis que je rangerais volontiers dans la catégorie d’une « déconstruction » historique non pertinente.

Tout au long de mes lectures et analyses, le fil conducteur a été le plus souvent celui des croyances et des cultures qui ne sont pas toujours « solubles » dans nos propres croyances et cultures.

Jean Pierre Renaud         Tous droits réservés

Une Fable Franco-Algérienne « L’Appât » Le Corbeau, le Renard, et le Fromage ! Soummam

Une Fable Franco-Algérienne

« L’Appât »

 Le Corbeau, le Renard, et le Fromage !

Réconciliation dans la vallée de la Soummam ?

Le « Corbeau » Benjamin Stora

Le « Renard » L’Algérie FLN

Le « Fromage » France Assistance Eternelle !

            2021- 1962 : près de 60 ans après, le gouvernement FLN de l’Algérie continue à traiter les algériens, les algériennes, leurs familles qui ont combattu à nos côtés entre 1954 et 1962, comme des proscrits, les nouveaux « damnés » de la terre.

            Honneur et gloire à ces réprouvés et à ces bannis de leur pays ! Alice Zeniter leur a fait honneur dans son roman « L’art de perdre ».

Au cours des mois qui ont suivi les accords d’Evian en 1962, le FLN ou l’ALN, comme vous voudrez, se sont illustrés par de nombreux actes de barbarie à l’encontre de tous les algériens qui avaient choisi la France, et que cette France a abandonnés, en particulier dans la vallée de la Soummam.

Ancien officier SAS du contingent dans la vallée de la Soummam en 1959-1960, j’avais exercé mes fonctions avec le concours de ces algériens, torturés, assassinés, ou miraculeusement encore vivants de nos jours.

Je viens de rencontrer l’un de ces survivants qui fut emprisonné pendant cinq années, et torturé. Il s’évada et fut exfiltré en 1967, accueilli, et piloté en métropole par un excellent Officier de Chasseurs Alpins du 28ème Bataillon avec lequel j’avais servi la France et l’Algérie pendant mon service.

L’ami s’est bien intégré. Il est le père de cinq enfants qui ont tous fort bien réussi, et le grand-père de nombreux petits-enfants.

Près de 60 ans après l’indépendance, le gouvernement FLN continue à ostraciser les enfants d’Algérie qui avaient choisi la France de l’époque, ce qui n’empêche pas Monsieur Stora de battre les estrades des médias pour tenter de nous faire croire qu’il faut faire la réconciliation, et que cette Algérie du moment –cela dure depuis près de 60 ans ! – est prête à tourner la page !

Cela est faux !

A plusieurs reprises, sur ce blog, j’ai regretté que Monsieur Stora n’ait jamais eu le courage de faire mesurer les mémoires de la guerre d’Algérie dont il drape la mémoire collective française.

Comment ne pas s’empêcher de penser que la réconciliation franco-algérienne constitue pour l’Algérie du FLN un appât destiné à sauvegarder une position d’assistance, de victime éternelle, pour un renard algérien soucieux de sauver son « fromage » : une France ennemie héréditaire dont l’Algérie  a le plus grand besoin, compte tenu de la faiblesse de son pouvoir, et afin de sauvegarder des accords de migrations qui lui donnent encore quelques soupapes de sûreté face aux colères de sa jeunesse ? 

Sur ce blog, il m’est arrivé d’évoquer les initiatives de l’ « agitateur » principal du groupe de pression des « Raisins Verts », ceux dont les dents des parents ont eu leurs dents agacées, en mangeant des raisins verts (Prophète Ezéchiel) dans l’Algérie Française, ce qui fut ni mon cas, ni celui de tous mes camarades du contingent.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

En 2022 Décoinçons la France Les propos de François Jullien

III
« Décoinçons la France »
(1)
Le propos Jullien 
Petit résumé


    L’auteur cloue au pilori les intellectuels « gestionnaires d’opinion et donc en quête d’audimat, » « les pseudo-philosophes… débitant de la fausse monnaie philosophique dans ce qui devient effectivement, avec eux, un marché des idées ». (p,22)
    « …Or décoïncider serait, intervenant un temps plus tôt, défaire de l’intérieur ce que la situation impliquait d’impasse dans son établissement… « Un temps plus tôt » pourrait défaire préalablement ce blocage de l’Histoire…Or dire que la décoïncidence, est quant à elle de l’ordre du processuel, non de l’exploit projeté, c’est indiquer qu’elle opère au sein même du devenir engagé dont il s’agit de recapitaliser les ressources à partir de son déroulement… Autant dire que l’art de la décoïncidence, opérant de biais, discrètement en amont… Pourquoi ne constituerait- il pas =, dès lors une politique ? Pourquoi ne deviendrait-il pas une chance – une force – pour la politique, à l’heure où reconnaissons-le, à la politique l’on ne croit plus guère. » (p,41)
    « La décoïncidence rouvre des possibles (p, 43 à 73)
    « … L’histoire de la philosophie est l’histoire processuelle de ces décoïncidences s’ensuivant sans fin…
    Qu’est-ce qui distingue un médiateur d’un juge ou d’un avocat, tous étant légitimes ? Ceux-ci organisent le pour et le contre, chacune des parties coïncidant avec son bon droit instaurant en position son adéquation : le « juste »… Or le médiateur tente de fissurer le mur érigé par les arguments adverses, si cohérents avec eux-mêmes de chaque côté. Par suite d’ouvrir un biais dans ce face-à-face de sorte que chaque partie soit conduite à décoïncider de sa position, de sorte qu’un jeu reparaisse, qu’une marge de manœuvre se déploie, qu’un débordement de chaque position peu à peu s’opère et que se libèrent des ressources qu’on n’escomptait pas. » (p,55)
   »  Il s’ensuit que le plus souvent, la Décoïcidence est d’emblée incomprise. De Gaulle n’a pas décoïncidé de l’ambiance défaitiste et de son idéologie du renoncement, mais à enchaîné les décoïncidences : en taznt que qu’exilé, en tant qu’allié, vis-à-vis du colonialisme et ou de l’américanisme. Ou du rétrécissement des possibles en France et de la perte de sa « grandeur » – j’y reviendrai. Car qu’est-ce, plus précisément, que décoïncider politiquement ? S’il n’y a pas eu jusqu’ici de préambule de ma part, c’est que je ne vois pas, à vrai dire, ce que serait une politique qui ne s’inscrirait pas dans une philosophie première ou générale. Que serait une politique, autrement dit, qui ne saurait  rouvrir des possibles dans la vie et l’histoire présentes ? Même si celles-ci s’étiolent lamentablement sous nos yeux. » (p,71)

III Coïncidence et idéologie (page 76)
« Partons donc, pour peser ce que peut-être la politique de la décoïncidence, de cette définition de principe : une idée, en devenant coïncidente, devient idéologique…


De là suit ce second principe : une telle coïncidence, en s’étendant collectivement, génère la bonne conscience…
On m’accordera volontiers, je pense, que ce phénomène de coïncidence idéologique a été puissamment renforcé, et même changé d’échelle et de nature, dans le monde contemporain. Il s’est décuplé, voir, maximalisé aujourd’hui, on sait pourquoi. D’une part le progrès des technologies de la Communication a abouti à la Connexions généralisée…… Peut-on encore faire trou, « fissure », dans ce grand maillage dont on ne peut plus se tenir à part, même en se marginalisant ?
« … La récente crise du Covid a été exemplaire à cet égard. Car… Qu’il faille faire attention ; prendre des précautions (se laver les mains, etc.) qui le contredira ? Mais fallait-il que se  répande cet endoctrinement et martèlement subi si passivement en termes de Care, porté par une telle adhérence et générant soudain tant  d’infantilisation et de docilité ? Car repris en boucle et ressassé  en faisant leur thème unique (reportages et chiffrages à bon marché, audimat facile à capter…
Car qui osait rappeler que la mort est dans la vie et l’avive, même si la société ne sait plus comment l’y ranger, et que mourir, quand on est en fin de vie, n’est peut-être pas tant à redouter… (p,79)) 
« On a raté là une chance historique (car l’art de gérer la crise, c(‘est  bien de faire du danger affronté une chance, comme le dit si bien – par coordination des contraires – le chinois : Wei-ji, « péril- opportunité » faire d’un péril une opportunité)…

Or je crains que cela ne se produise pour toute cause devenant une « bonne cause » en régime de médiatisation généralisée… Je  crains notamment que ce soit la cas, comme du Care, de l’«écologie ». Car qui ne veut « bien sûr » la préservation de la planète ? mais une langue de bois s’est secrétée et soudée – en termes d’ « écoresponsabilité », de « co-construction » et de « durable », etc, qui fait de ces thèmes obligés échappant par la-même au travail de conviction ; et ne prêtant plus qu’à l’assentiment passif, si ce n’est la manipulation… (p,83)
« … Mais décoïncider exige un travail d’interrogation, voire de soupçon, en amont, qui permette de défaire la condition de possibilité de cet effet de coïncidence collective devenant idéologie dominante et aboutissant à ce résultat… (p,85)
« … Je peux seulement, je reviens à ce terme modeste, la fissurer (belle formule de Soljenistyne à cet égard : « C’est quand même avec des fissures que commencent à s’effondrer des cavernes… »
« France ou la rétraction des possibles (p,94)
« … Je nommerai plutôt ce moment présent de la France, celui d’un retrait ou mieux – un terme plus processuel et graduel – d’une rétraction des possibles. Terme purement descriptif : il dit que les possibles se réduisent de façon endémique et globale, eu lieu de se déployer, et que ce rétrécissement s’opère progressivement sans qu’on s’en rende compte. »
« … Comme elle est mortelle existentiellement, la coïncidence est aussi ce qui bloque politiquement. Repérer les coïncidences idéologiques qui inhibent aujourd’hui ce pays, commencer de les fêler et de les fissurer, est une tâche actuelle, éminemment pratique, engageant politiquement la philosophie.
Cependant, on ne cesse de le dire, à raison, la France garde un grand potentiel (en termes de situation géopolitique, de culture, de savoir-faire comme aussi bien des paysages, etc.) bénéficie de conditions favorables et est riche de tous ces possibles que sont  ses ressources… Il faut donc s’interroger sur le phénomène de rabattement qui brime, retient, rétracte ces possibles dont la France est douée. Car rétraction n’est pas renoncement : « renoncement » est conscient, par rapport encore au volontaire, même si c’est pour l’abdiquer. Rétraction n’est pas résignation, car la « résignation » du moins se connait. La rétraction des possibles, ou leur rabattement, se fait à notre insu, se vit de façon ambiante, en vient à s’imposer comme une évidence collective et, par-là, n’est plus assumée. Le phénomène est implicite, se passe dans le non-dit et est vécu passivement. Peut-on encore avoir prise sur lui ? » (p,96)

II
Décoinçer la France et l’Europe

– Suite


« … Par suite, quelles décoïncidences sont à opérer, à cet égard, qui rouvrirait effectivement des possibles. Ce  champ des décoïncidences à introduire, des « coins » à enfoncer, est si divers qu’on ne peut l’aborder que chacun à sa façon, à partir de son expérience. Il me parait ainsi que, par esprit de démocratie, croit-on sans l’interroger, il y a en France, discrédit, non pars argumenté, mais coïncidant d’emblée, et par suite installé, vis-à-vis de tout ce qui est qualifié  « d’élitisme » : comme si promouvoir l’exigence de qualité allait nécessairement à l’encontre du plus grand nombre… Ou bien l’idée de servir (le fameux noblesse oblige » bien entendu parait d’emblée (c’est ce «  d’emblée » que je mets en cause) – par une coïncidence idéologique si adhésivement scellée, parce que non interrogée – une soumission insupportable et une aliénation…
 S’il y a un intouchable idéologique, en France, ce sont exemplairement les « vacances ». N’y-t-il pas là coïncidence massive qu’on ne saurait bouger ? C’est là, on sait une « exception »  française : on fête les occasions civiques en plus des religieuses qui perdurent sans qu’on ose y rien changer ; même le jour férié de la Pentecôte n’a pas été vraiment supprimé…Le macronisme à ses débuts pouvait faire espérer, il est vrai un décoincement et un dégagement des possibles. Mais sans doute le concept de « disruption » qui l’a symbolisé était-il encore trop lié au mythe de la Rupture, donc trop extérieur à l’effectif de la situation, et ne disait-il pas suffisamment de dés adhérence idéologique préalablement nécessaire – d’où l’insuccès. Car ce ne sont pas des questions thématisées et classées, ni même dans les mesures justement concertées dont les dossiers s’empilent dans les ministères, qui pourront y changer grand-chose. » (p,103)
« … Reparler de courage et d’effort en France – et plus encore des thèmes militants de « gauche » – serait effectivement décoïncidant et rouvrirait des possibles. Cela  pour ne pas avoir à s’enfoncer un peu plus avant dans la Dette, la démobilisation et le déresponsabilisation face à l’avenir. »
« … C’est pourquoi aussi, à la différence de la Révolution unitaire, dirigé et magnifiée d’en haut, il s’agit essentiellement, dans le travail des décoïncidences, d’initiatives sans commandement, s’insinuant en tout champ d’activité comme de la collectivité. Initiatives locales, de »terrain », d’abord diverses et discrètes, mais qui font leur chemin et se ramifient (comme des fêlures se ramifient) en s’épaulant progressivement… C’est donc latéralement, modestement et même minuscule ment, en enfonçant patiemment des coins dans cette inconscience collective que – par crissements divers, par échos multiples, retentissant d’un champ à l’autre et faisant dissoner la Coïncidence –une chappe idéologique enfin en vient à se fissurer. Seule façon peut-être d’éviter que les mesures prises n’aient plus prise ; ou que la politique patine, c’est-à-dire tourne en rond sans avancer ; par suite, qu’un pays verse alternativement dans la révolte ou l’atonie : que s’installe une désespérance. » ((p,105)
« Pour une seconde vie de l’Europe » (p,106)
« J’appelle une seconde vie qui, chemin faisant, décoïncidant de ce qu’elle a déjà vécu, s’ouvre des possibles jusqu’ici in envisagés, autrement dit inouïs. « Second » y dit ce qui, tout en « suivant », ouvre un écart et se dissocie de ce qu’on nommera rétrospectivement le « premier ». Non pas rompt avec lui, mais en dés adhère ou s’en dégage… On ne « change » pas alors de vie, il ne s’agit pas d’une nouvelle vie, toujours plus ou moins fantasmée : d’où viendrait encore une fois  la capacité de rupture ?
Mais sur l’acquis de sa vie passée, à partir de ce qui silencieusement y a muté, on peut, quand on y fait retour et qu’on en prend conscience, y trier, en tirer part et se décaler de ce qui devenant coïncidant, y apparait désormais stérile et déjà mort. Telle est même l’expression concrète, effective, de la liberté quand on n’en fait pas un vœu pieux (un pur idéal métaphysique)   . ne pourrait-il pas être aussi politique ? « (p,107)
« Il faudra en effet convenir à regret d’une chose, au-delà du destin même de la France et  de ce qu’elle vit de rétraction : une « première vie » de la construction européenne, débutée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, est aujourd’hui en voie d’épuisement. Cette première vie a été positive, à l’évidence, et même miraculeuse, en tout cas riche d’effets propices. L’évidence même du fait le fait oublier : elle a banni, pour la première fois de l’Histoire, la guerre de son territoire. Mais aussi, elle a permis d’ouvrir cette « vieille Europe » en nouvel espace des « possibles » : d’engager une coopération de plus en plus étroite des économies, d’accorder les politiques de façon durable, de battre monnaie commune, etc. Par-là d’y promouvoir la possibilité d’un destin solidaire – le programme Erasmus notamment a fécondé l’avenir. »

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés  

Election 2022 – Décoinçons la France ! Comment ?

Elections 2022

Décoinçons la France !

Comment ?

II

Que faire ?
– Stop à l’immigration des populations venues du dehors de l’Union ! Instaurons un moratoire de trois ans afin de réexaminer pays par pays les modalités d’échange de populations.
– Ne sous-estimons pas les effets dévastateurs politiques et sociaux d’un traitement social plus favorable de l’étranger par rapport au citoyen français : exemple de la CMU !
– Revitalisons le suffrage universel et la démocratie, avec le vote obligatoire dans les élections politiques et professionnelles.
– Le respect de la loi, de l’autorité publique, de la séparation des pouvoirs entre les Eglises et l’Etat, gage de paix civile. 
– La lutte contre le réchauffement climatique fondée sur les initiatives locales, celles du terrain, et non sur les élucubrations des écolos ! 
–  Des Régions motrices du progrès économique et social ! 
Transférons les pouvoirs de l’Etat « parisien » aux Régions, dans les domaines de l’écologie, de la santé, de la formation et de l’emploi, du développement économique, et de la culture.
Une équipe restreinte de ministres qui gouvernent au lieu de communiquer.
L’introduction d’un service militaire obligatoire de six mois dans le cursus universitaire de l’ENA, trois mois d’école militaire et trois mois dans un régiment constitutif de notre force d’intervention.
Depuis 2002, suite à la suppression de la conscription par Chirac en 1997, les hauts fonctionnaires n’ont aucune expérience militaire, ce qui ne les empêche pas de conseiller le gouvernement en matière d’intervention militaire.
– Le rétablissement de la République dans les quartiers sensibles avec un vrai programme global de développement culturel, social, éducatif, économique, donnant accès à la République,
– Une justice de proximité avec des sanctions immédiates pour toute incivilité constatée avec des lieux d’accueil contrôlés, les nouveaux chantiers d’intérêt général,
Stop à tous les droits ! Une France des devoirs et de la responsabilité, avant les droits !
Réhabilitons  le travail au lieu de l’assistanat, le respect d’autrui et de la politesse, l’école républicaine (arrêt du tutoiement, blouses communes…)
Affichons le coût réel des services publics rendus aux citoyens chaque fois qu’ils en bénéficient : une facture de frais de santé ou de frais d’école
Un remboursement intelligent et progressif de la dette publique, une dette colossale qui met la France sous le contrôle de ses créanciers.
L’Empire chinois ne réédite-t-il pas avec beaucoup de pays d’Afrique ou d’Asie la vieille recette utilisée jadis par l’impérialisme occidental pour mettre la main sur des terres à contrôler ?
– L’Etat doit assurer ses missions régaliennes de sécurité et de défense, et ses missions internationales au lieu de se mêler de tout dans nos villes et dans nos campagnes,
– L’Etat doit établir la liste des activités économiques stratégiques de défense, de santé, d’industrie, d’approvisionnement en matières premières, de nos fabrications et de nos services, en les protégeant et en les dynamisant. 
– La France doit avoir l’obsession nationale permanente de préserver notre ligne de vie :  la conservation et  le développement d’un tissu d’entreprises actives, innovantes, et vivantes, de préférence à des services publics redondants. Il faut revoir la carte des services publics entre ceux d’intérêt public (santé, sécurité…) et les autres.
La France doit tout faire pour entretenir et fortifier le vivier de petites et moyennes entreprises qui la font vivre, et qui la feront vivre, simplifier et alléger la bureaucratie actuelle et toujours en mouvement, trouver une solution de financement et de garantie d’emprunt qui ne fasse pas courir un risque démesuré à ces entreprises, ce qui veut dire, en cas de difficulté, la mise sur la paille de leurs dirigeants appelés en garantie à titre de cautions personnelles !


&


Puissance Française et Puissance Européenne
 Face à l’absence d’une vision politique commune de la nouvelle puissance européenne.
Les Liaisons Dangereuses
Mettons sur la table l’ensemble des traités qui nous lient aux pays de l’Union pour y réintroduire de la clarté ! – Rétablir nos Franchises de Souveraineté : mise à jour des traités entre compétences de l’Union et celles des Etats européens sur le domaine de souveraineté des Etats.
A suivre l’actualité française, européenne et internationale, il est clair que chacun des pays de l’Union a tendance à jouer son propre jeu international avec les grandes puissances du monde, aujourd’hui encore les Etats Unis et la Russie, l’ancienne URSS, et les nouvelles puissances montantes, Chine, Inde ou Brésil.
Il est évident que ces jeux diplomatiques de toute nature manifestent, 1) que l’Europe ne constitue pas encore la puissance qu’elle devrait avoir compte tenu de ses moyens, de ses « ressources », 2) que la situation actuelle offre à ses rivales maintes occasions stratégiques d’influence ou de contrôle : la Chine développe un véritable savoir-faire stratégique très ancien dans le direct et l’indirect pour développer sa nouvelle puissance impériale.
Il est tout de même curieux que les pays européens développent des relations économiques de type occidental en feignant de croire qu’on puisse contracter des relations économiques normales entre économies de marché et économie étatisées de type Chinois. 
Est tout aussi éclatant, le manque de clarté, pour ne pas dire la confusion des pouvoirs en France et en Europe, dans le qui fait quoi, dans le qui exerce la compétence, dans la plupart des activités nationales, en violation continue du principe de la subsidiarité qui devrait régir la répartition des pouvoirs.
Confusion des pouvoirs, mais tout autant et de plus en plus les empiètements judiciaires des juges européens sur la souveraineté de chacun des Etats, dans un halo de compétences incertain.
Donnons à notre pays et à l’Europe de nouveaux caps, de valeur ajoutée et de partage pour l’Europe dans l’espace, les frontières, les sciences qui constituent encore un de nos atouts, mais aussi la culture.
L’Union jouit d’un immense privilège dans le domaine de la culture, des cultures de chaque pays, sans égal par rapport à la plupart des pays du monde : faisons le valoir plus encore, car il s’agit d’un atout de puissance qui vaut largement d’autres, tels par exemple celui des forces de maintien de la paix.
La responsabilité et le courage, car ni la France, ni l’Europe, ne retrouveront puissance et rayonnement entre Etats-Unis, Chine, Russie et Inde, sans renoncer à leur goût du retrait et de l’abandon.
Foin du ras le bol bureaucratique !

La subsidiarité à grandes voiles !
Avec des ressources scientifiques et culturelles sans équivalent dans le monde, développons une stratégie de l’intelligence et de la culture.
Les ambitions d’une puissance française à la fois souveraine mais solidaire dans des compétences partagées
Il s’agit d’un débat complexe qui met en jeu une multitude de facteurs français et européens, historiques ou non, rationnels ou irrationnels.
Premier constat, retrouvons tout d’abord la santé !
Dans notre pays, le débat est difficile car une partie de notre élite rêve toujours d’un passé, souvent lointain, du rôle joué par une France dont la puissance, puissance coloniale ou néocoloniale, même malmenée, continua jusqu’en 1945, à jouer son rôle de puissance mondiale.
De Gaulle eut le grand mérite de nous réintroduire, presque miraculeusement, dans les jeux mondiaux, avec les deux môles stratégiques du Conseil de Sécurité et de l’arme nucléaire: les traités européens et l’Union Européenne ont contribué à y ajouter une autre dimension stratégique, mais insuffisamment structurée.
La France a conservé une certaine puissance de défense avec l’atome et l’armée de métier, mais il est clair que tout reste à faire pour que l’Union se dote d’une capacité de défense et d’intervention en cas de crise, et ait le courage d’affirmer sa puissance, son autorité, et son influence au sein de nos alliances, notamment l’OTAN.
L’Europe a bien d’autres atouts que la force armée pour faire rayonner sa puissance, ses richesses artistiques et culturelles, ses universités, ses laboratoires, ses entreprises, ses savoir-faire politiques, mais elle ne peut s’en passer sauf à continuer à vivre sous l’ombrelle américaine.
Il faut donner naissance à une puissance de l’Union à géométrie variable,  avec un cœur de réacteur décisionnel des pays qui partagent la même politique étrangère à l’égard des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Brésil…) et à l’égard des puissances instables ou dangereuses, la Turquie, la Corée du Nord, l’Iran, ou le Pakistan…
Pourquoi ne pas mettre sur pied une Union qui fonctionne comme une équipe sportive dynamique et solidaire ?
Un seul Conseil exécutif pour les pays solidaires, un seul ministre des Affaires étrangères de l’Union partagée, des Ambassadeurs dédiés dans les pays d’accréditation, disposant d’un corps d’intervention et de défense militaire.
Les décisions du Conseil exécutif seront prises à la majorité simple, et soumises pour avis à une Assemblée constituée des députés européens appartenant à l’Union partagée.
La France acceptera de faire un saut stratégique institutionnel en partageant son siège au Conseil de Sécurité et en partageant sa défense nucléaire, du donnant donnant pour permettre  à la nouvelle puissance d’exister et de fonctionner.
Nous ne sommes plus au « temps des colonies » !
Remettons sur la table pour examen et actualisation tous les traités qui nous lient encore aux Etats que nous avons décolonisés il y a presque 60 ans.
L’Union partagée aura pour mission de projeter son action dans les années à venir, avec une valeur ajoutée d’action et de défense dans l’espace, la cyberdéfense, ou le quantique…
Dans sa forme la plus large, l’Union consacrera beaucoup d’initiatives pour faire rayonner sa culture, ses savoirs, sa manière de gouverner, son modèle politique et social fait de liberté, de démocratie, et de contre-pouvoirs.
L’Europe a besoin d’un cœur de Puissance 2 dans une nouvelle Union à géométrie variable, une géométrie variable que les institutions ont reconnues dès les origines au profit de quelques pays de l’Union.
Les ressources scientifiques et culturelles de la France et de l’Europe sont sans équivalent dans le monde. Elles constituent les atouts d’une stratégie incomparable d’influence de l’intelligence et de la culture, sans avoir besoin de dominer.


Jean Pierre Renaud, un « coin« (1) préfectoral, avec Marie Christine, un « coin » judiciaire,  et notre fille Anne, le « coin » entrepreneurial
(1) une des voies citées par François Jullien
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La Bi-ou Double Nationalité ? Vrai ou faux tabou ? Vraie ou fausse boussole nationale ?

Interview de Manuel Valls dans le Figaro du 26 mai 2021 par Loris Boichoit (page 4) : Titre « La France a besoin de la Nouvelle Calédonie »

            Le journaliste rappelle dès le début le rôle de l’intéressé dans sa qualité d’ancien Premier Ministre, et incidemment la publication de son bouquin sous le titre de « Pas une goutte de sang français », un titre pour le moins ambigu.

   La dernière question est tout à fait intéressante :

            « Comme la Nouvelle Calédonie que vous appelez de vos vœux, votre destin passe-t-il par la France, après votre départ annoncé du conseil municipal de Barcelone ?

            « Y-a-t-il beaucoup de responsables politiques qui vous parlent avec autant de passion et d’amour de la France ou de ce territoire unique qu’est la Nouvelle Calédonie ? Oui, décidément, la France coule dans mes veines. »

            Vous avouerai-je que je ne comprends pas très bien, sans doute parce que je fais partie d’un monde en voie de disparition.

            Sans évoquer le cas de la bi-nationalité extra-européenne, comment, en cas de conflit, pour ne pas parler de guerre entre deux pays de la communauté européenne, tel ou tel ministre bi-national serait-il en mesure d’opter pour telle ou telle solution ?

            Manuel Valls en a été un des exemples les plus récents avec sa tournée électorale en Catalogne, alors que cette province a ouvert un conflit politique majeur de sécession avec le gouvernement central espagnol : à la fin de l’interview, il rappelle qu’il va quitter le conseil municipal de Barcelone.

            A cette occasion, avait-il la nationalité espagnole ou française ?

            A l’heure actuelle, Madame Hidalgo de la même bi-nationalité que Monsieur Valls, entend briguer la Présidence de la République Française, rien de moins, après avoir été espagnole, puis française, puis bi-nationale franco-espagnole.

S’agirait-il d’un atout sur la scène électorale française qui manque effectivement de plus en plus de repères politiques ? Ne s’est-elle pas faire élire pour être maire, à la tête d’une équipe dont la composition est, au choix, celle de la paella ou de la salade niçoise… ?   

Jean Pierre Renaud

Supercherie coloniale ou Culture coloniale ou impériale made in Blanchard

« Supercherie coloniale »

(2008)

Avec Jean Pierre Renaud

 Ou

« Culture coloniale », culture impériale … » » avec Pascal Blanchard et l’Achac ?

Il y a presque quatorze ans déjà !

Réponse d’un grand éditeur en date du 5 juillet 2007 : une pièce à conviction sur les choix d’édition entre éditeurs !

Comme je l’ai déjà écrit à maintes reprises sur le blog, le livre en question mettait en pièces, pièce par pièce, le discours idéologique et littéraire de l’équipe Blanchard, un discours pseudo-historique frappé d’une carence notoire de démonstration statistique et quantitative.

« Lettre du 5 juillet 2007

« ConcerneSupercherie coloniale,

Cher Monsieur,

Je vous remercie vivement de vos deux textes.

Je les ai appréciés à leur juste valeur et me sens bien entendu, sur la même longueur d’onde que vous. Mais pour vous dire la vérité, je n’ai aucune envie de me lancer ou de laisser…. se lancer dans une polémique directe avec des auteurs nommés (et dont un a même été publié dans la Maison !).

Votre « avant-scène post-coloniale m’a par ailleurs bien amusé.

J’espère que vous trouverez un autre éditeur et vous assure, cher Monsieur, de tous mes sentiments les meilleurs. »

&

Concrètement, je n’ai pas trouvé d’éditeur de la place courageux, alors que d’autres éditeurs surfaient sur ces courants d’histoire repentante, idéologique, ou marketing, comme vient de le relever Pierre-André Taguieff, dans un livre que j’ai cité sur le blog.

J’ai fait appel à un petit éditeur amateur et grand défenseur d’une histoire coloniale non frelatée.

Ce type d’histoire marketing marche tellement bien que Pascal Blanchard, par son entremise, vient de se voir propulser dans un des nombreux conseils du Président actuel.

Dernière anecdote tout à fait symbolique : le livre que j’avais envoyé en deux exemplaires à la Mairie de Paris (Maire Delanoë) pour la Bibliothèque Municipale s’est retrouvé en vente dans une solderie…

Je publie donc à nouveau ci-après le passage du livre cité ci-dessus par mon correspondant.

« Supercherie  Coloniale »

Jean Pierre Renaud

Mémoires d’Hommes 2008

Pages 13 à 16

« En avant-scène postcoloniale
Et, sur les pas du célèbre Montesquieu,
Comment peut-on être Malgache
à Paris au XXIe siècle ?

  De Jérôme Harivel, Cité Universitaire Internationale, à Paris, à sa chère et tendre Vola, restée à Faravohitra, à Antatananarivo,

     Octobre 2001 – Comme tu le sais, à l’occasion du match. Algérie-France, dans ce magnifique stade deFrance, (quand en aurons-nous un aussi beau dans notre belle capitale ?) une partie du public a sifflé l’hymne national des Français. Tu vois le scandale ! Je n’y étais pas, car tu connais l’amour très modéré que je porte au sport. Cela m’a beaucoup étonné, moi qui croyais que l’Algérie était indépendante depuis 1962. La France était-elle devenue, à son tour, la colonie de l’Algérie ?

    Septembre 2003 –- Des amis français m’avaient convié à une soirée à la campagne, une campagne toute verte comme tu l’aimerais, près du Mans. A un moment donné, un des convives se mit à évoquer des livres récents qui traitaient de l’histoire coloniale de la France. Tu sais que les Français ne s’y intéressent pas beaucoup, mis à part la guerre d’Algérie, qui a laissé des traces profondes dans beaucoupde familles françaises.

      Je ne m’estimais pas vraiment concernélorsque j’entendis ce convive parler de bain colonial, et aussitôt je fis une association d’idées avec notre grande fête du bain de la Reine, notre fandroana mais il ne s’agissait pas de cela. C’était bien dommage, car la cérémonie du bain revêtait une grande importance dans notre monarchie. Beaucoup de faste, une grande foule, le bain de Ranavalona III derrière le rideau rougela couleur sacrée, avec ce petit grain de folie religieuse qui mettait du sel dans le rituel sacré du bain, l’aspersion de la foule venue entendre le kabary de la reine et assister à son bain caché, avec l’eau qui avait servie au bain de la reine, une eau naturellement sacrée. Une lointaine parenté sans doute avec l’eau bénite, sans vouloir blasphémer le rite catholique !

     Février 2005 – Un de mes bons amis malgaches m’a entraîné auForum des Images de la Ville de Paris pour assister à une des séances du festival des films coloniaux qui y avait lieu.

    Deux personnes commentaient ces documents, un belge, je crois, et un universitaire africain dont j’ignorais le nom. Pour nous mettre sans doute dans l’ambiance idéologique de cette séance, le présentateur belge avait distribué une note de présentation dans laquelle il énonçait quelques fortes vérités, je cite :

      « C’est au nom de la légitimité coloniale que l’on filme les femmes au torse nu… c’est la relation d’assujettissement du colonisé au colon. C’est la violence légale. naturelle de l’ordre colonial qui apparaît lorsque l’on regarde ces images… on perçoit régulièrement les signes d’un déni d’humanité accordé à l’indigène dont le filmeur (sic) d’alors n’avait pas conscience ».

      On nous a projeté plusieurs films d’amateurs de qualité tout à fait inégale. L’un d’entre eux a attiré mon attention, parce qu’il avait été tourné chez nous, par un Vazaha (un Blanc) sans doute riche, car il le fallait pour disposer d’une caméra. A un moment donné, onvoyait une femme blanche assise dans un filanzana, notre fameuse chaise à porteurs. portée donc par quatre bourjanes, et le commentateur de souligner doctement, et une fois de plus, que cette image était un autre symbole du colonialisme en action.

     A la fin de la projection, un Vazaha s’est levé et a pris la parole pour expliquer à la salle que tous les gens riches de Madagascar, nobles, hauts fonctionnaires militaires ou civils, marchands fortunés recouraient habituellement à ce mode de transport à une époque où il n’y avait aucune route dans l’île, et donc aucun véhicule à roues. Je me suis bien gardé d’intervenir, mais l’échange m’a bien amusé.

     Que dire encore à ce sujet sur les pousse-pousse qui existent encore en Asie et sur notre belle île !

    Mai 2005 – Un grand débat agite les médias et le microcosme politique, sur l’esclavage et le rôle positif de la colonisation française. Des députés, toutes tendances confondues, de droite et de gauche, ont eu la foutue bonne idée de faire reconnaître par la loi le rôle positif de la colonisation. Grand chahut chez les historiens et au sein des associations qui ont l’ambition de défendre la cause des populations immigrées. notamment de celles qui ont publié un appel d’après lequel, leurs ressortissants seraient les Indigènes de la république.

     Prudence de notre côté étant donné le passé de notre grande île et de l’abolition relativement récente de notre esclavage. Certains de nos lettrés ne disent-ils pas que les descendants des andevos, nos anciens esclaves, portent encore dans leur tête leur passé d’esclave, avec la complicité des descendants de leurs anciens propriétaires d’esclaves. Nous sommes d’ailleurs bien placés à Madagascar pour savoir que la traite des esclaves s’est prolongée longtemps en Afrique de l’Est, dans l’Océan Indien, et dans le Golfe Persique, avec les traditionnels trafics arabes d’esclaves.

     Je te signale d’ailleurs qu’une historienne de La Réunion prend des positions hardies dans ce difficile débat.

     Je recommanderais volontiers la même prudence aux descendants des grands royaumes négriers de l’Afrique du Centre et de l’Ouest.

     Novembre 2005 – En France, la mode est aujourd’hui à la repentance. Les Français adorent ça et se complaisent dans leurs défaites militaires qu’ils célèbrent avec une joie masochiste. Le président Bouteflika somme la France de se repentir, alors que la guerre d’Algérie a été un affrontement de violences des deux côtés, et que l’Algérie indépendante sort à peine d’une guerre civile cruelle.

      Dans toutecette affaire, plus personne ne comprend plus rien à rien, entre ce qui relève de la mémoire et ce qui relève de l’histoire ! Je me demande si certains historiens ne s’intéressent pas plus à la mémoire qu’à l’histoire.

     Octobre 2006 – Tuvois, l’Algérie est toujours au cœurdu problème français, et certains historiens ont du mal à travailler sur l’histoire coloniale sans être obsédés par l’Algérie, toujours l’Algérie, qui parait d’ailleurs de plus en plus présente en France, plus de quarante ans après son indépendance. Un politologue, d’une espèce difficile à définir, a commis un livre, ou plutôt un crime contre la raison, en énonçant le postulat qui voudrait que coloniser, c’est exterminer, et bien sûr en raisonnant sur l’Algérie. Ce politologue s’est fait ramasser dans les grandes largeurs par deux éminents historiens de l’Algérie.

     Ce mois-ci, Blois a accueilli le 9ème Rendez-vous de l’Histoire. A l’occasion d’un Café Littéraire, tu te souviens du rôle des cafés dans l’histoire littéraire parisienne, un dialogue musclé s’est engagé entre le principal prosélyte d’une nouvelle histoire coloniale et l’auteur d’un livre intitulé Pour en finir avec la repentance coloniale, précisément dans le cas de l’Algérie. Le prosélyte de lui lancer : « Vous êtes un historien révisionniste, ça vous fait fliper » (sic)(1). Je me serais bien gardé d’intervenir dans ce débat : il n’y a pas si longtemps, notre grand Amiral marxiste. Dictateur et chef de l’État, aurait brandi aussi facilement ce type d’accusation. »

  1. Il s’agissait de Pascal Blanchard

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

La Grande Peur des Enseignants

  Les médias paraissent découvrir la situation de nos écoles depuis l’assassinat de Serge Paty le 16 octobre 2020, et depuis, les enquêtes se succèdent pour identifier les problèmes, et éventuellement les solutions.

Les problèmes sont très nombreux, mais les actualités nous ont fait mettre le doigt sur les enjeux de laïcité, de neutralité de l’enseignement, à partir du moment où une partie de la population conteste, enfants et parents y compris, les missions de l’école publique républicaine.

Menaces, pressions, messages sur les réseaux sociaux, refus d’engagement des syndicats, frilosité de notre administration, pour ne pas dire abandon ou refus de mission, aveuglement des pouvoirs publics, trop de facteurs ébranlent les fondations de cet édifice républicain de formation aux libertés.

On peut comprendre la peur de beaucoup d’enseignants d’assumer les risques et de faire face, mais ne faut-il pas attirer l’attention sur une face trop méconnue du problème, celle d’une intoxication intellectuelle, historique, idéologique dont souffre une partie du corps enseignant, notamment d’histoire géographie, une adhésion souvent militante aux courants du décolonial, du postcolonial, à la victimisation des peuples colonisés et à leurs descendants…

Dans les années 1880-1890, l’esclavage existait encore en Afrique noire et à Madagascar, et des roitelets esclavagistes approvisionnaient encore l’esclavage du Moyen Orient.

Au Dahomey, aujourd’hui Bénin, le roi Béhanzin que Monsieur TIn, professeur et chef des Indigènes de la République, a comparé à nos rois de France, la cité royale d’Abomey valant celle de Saint Denis, était non seulement un esclavagiste patenté mais un roi sacrificateur d’esclaves.

Les roitelets du voisinage furent bien contents qu’on les en débarrasse.

Afin d’éclairer les débats actuels de « la faute à qui », à propos du malaise et du métier difficile de nos professeurs, le témoignage d’un géo politologue connu pour ses positions tiers-mondistes, Yves Lacoste.

Dans un gros livre intitulé « La Question post-coloniale » ( 2010) il déroule une longue analyse critique de notre passé colonial, tout en épinglant quelques-uns des excès d’une partie des intellectuels post-coloniaux à la mode :

Dans le chapitre deuxième, l’auteur souligne « L’importance des représentations géopolitiques dans la question post-coloniale » (p,63 à 123)

A la page, revenant  aux « jeunes » des « grands ensembles », un sujet dont il fut un des spécialistes, il évoque à nouveau une lutte de pouvoirs avec la police, en distinguant le positif et le négatif… :

« Mais ils expriment leurs insatisfactions et leurs inquiétudes par une hostilité croissante à l’encontre du pays et de la société où l’immigration de leurs grands-parents, il y a plusieurs décennies, les a fait naître. La justification de cette hostilité se fonde sur des représentations historiques qui, dans les milieux intellectuels, font de nos jours consensus dans la mesure où celles-ci réprouvent la colonisation depuis que les empires coloniaux ont disparu. Or, pour bien marquer leur différence, les jeunes intellectuels « issus de l’immigration » proclament que le colonialisme continue d’exister en France. » (page 65)

L’auteur analyse alors :

            « La diffusion de représentations accusatrices du colonialisme (page 66)

            « … Pour schématiser, on peut dire que, malgré les effets de « l’absentéisme scolaire », un certain nombre de ces jeunes vont au collège et qu’ils s’intéressent particulièrement, même de façon brouillonne et agressive, à ce que disent les professeurs d’histoire-géographie sur la colonisation et la traite des esclaves en effet, depuis une dizaine d’années, les programmes scolaires prescrivent qu’un certain nombre d’heures d’enseignement soient consacrées à ces problèmes qui sont aussi de plus en plus présents dans les manuels. Les enseignants en font d’autant plus état que cela les intéresse personnellement et passionne les élèves il n’en reste pas moins que, dans ces quartiers ou à proximité, la tâche des professeurs – qui sont de plus en plus des femmes – est encore plus difficile qu’ailleurs. » (page 66)

            Commentaire : cette analyse concerne les « grands ensembles », mais elle montre le rôle important des professeurs d’histoire géographie très souvent séduits par une culture multiculturelle de gauche très influente dans l’ensemble de notre système scolaire. Il fut un temps où il s’agissait de la culture marxiste, mais faute de marxisme, on s’est rabattu sur une autre thématique à la mode, d’autant plus facilement que l’ouverture des frontières a fait sauter beaucoup de frontières culturelles, et misé sur la générosité et l’idéalisme de la jeunesse, comme de tout temps.

Il serait sans doute possible de mettre au défi scientifique les animateurs et propagandistes de cette lecture de notre histoire de mesurer le même type de « représentations » dans les livres des 3ème et 4ème Républiques, images, nombre de pages, et lignes de texte, en tenant compte évidemment des contextes historiques correspondants, en l’absence notamment des images télévisées et de celles des réseaux sociaux.

            «  Un consensus de rejet de la colonisation depuis qu’elle a disparu.

            « Tout cela est la conséquence du développement relativement récent du vaste courant d’idées qui stigmatise la colonisation. Les quelques tentatives maladroites pour faire admettre qu’il n’y eut pas que des atrocités dans les colonies et que tout n’y fut pas constamment aussi épouvantable, suscitent de la part de certains (nouveaux venus en la matière) un surcroit d’accusations indignées et de publications vengeresses. » (page 67)

Questions : sur un sujet aussi sensible et polémique, le lecteur aurait aimé avoir plus de précisions sur les constats soulignés.

            « Consensus » : quelle évaluation ? « Vaste courant d’idées » : quelle évaluation ? « Publications vengeresses » ? Lesquelles ? Fusse en renvoi !

            Quel intellectuel aura le courage de contester les témoignages d’Hampâté Bâ dans ses nombreux livres, dont l’un de grande sagesse –« Kaidara », avec sa vision capitale des deux versants de la colonisation, la diurne et la nocturne ?

Comme le contenu du gros livre d’histoire VII de l’UNESCO sur « L’Afrique sous domination coloniale » ?

            L’histoire de l’impérialisme n’a jamais eu, ni frontière, ni époque : il s’est inscrit dans ce que la philosophie chinoise, a dénommé « le cours des choses ».

De nos jours, comme par le passé, les « spécialistes », dénomment un certain de type de domination par l’expression gentillette de « soft power », mais le « hard power » n’est jamais loin, le totalitarisme, comme c’est le cas en Chine, en Corée du Nord, en Turquie, en Algérie …

            Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés