Un Ministre de l’Education « visible » ? Trop « visible » ?

Minorités, discrimination,  racisme, laïcité, le nouveau panier à salade sociétale de Monsieur Pap Ndiaye

            Comme il aime le faire dans la plupart des secteurs des institutions de la République Française, le Président actuel a fait le choix d’un ministre au style disruptif, un ministre qui vient de faire irruption dans le domaine très sensible de la laïcité républicaine.

            Il s’agit d’un sujet qui m’a toujours concerné à la fois sur le plan familial, professionnel, et politique, un sujet que j’ai abordé et traité sur ce blog à de multiples reprises, peu de temps après sa création, le 6 mars 2011, à l’occasion de l’interview du ministre actuel par M.Joignot dans le Monde Magazine.

            Afin de bien comprendre la ou les thèses historiques et politiques défendues par l’intéressé, j’avais complété mon information en lisant le livre « La Condition Noire » édité en 2008, et en publiant une petite chronique de lecture le 16 mai 2011.

            Vous trouverez le texte des deux chroniques en annexes 1 et 2.

            Ces jours derniers, Monsieur Pap Ndiaye a défrayé la chronique politique de notre pays en signant l’arrêté du 13 avril 2023 qui élargit le champ de compétence du Conseil des Sages de la Laïcité à « la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et toutes les formes de haine et de discriminations ».

            Il s’agit bien d’un virage institutionnel, idéologique, et politique que ce nouveau ministre vient de faire prendre à la République, pour combien de temps (?), en signant  cet arrêté du 13 avril modifiant 1) les compétences du Conseil des Sages de la laïcité , 2) sa composition, 3) le rôle nouveau du ministre dans une nouvelle composition du Conseil des Sages de la laïcité, chargé cette fois d’assurer la police de sa communication et de sa saisine.

            Il est évident que ces modifications de composition et de compétence mettent en cause le contenu et la mise en application de la loi de 1905 sur la laïcité, alors qu’elle fait l’objet déjà de multiples attaques liées à la mondialisation, au multiculturalisme, et à la poussée islamique dans notre pays. En 2020, la décapitation du professeur Paty en fut le malheureux symbole.

Les initiatives de ce ministre  ne vont certainement pas servir la laïcité de la République, et méritaient un débat au sein des institutions parlementaires, Assemblée Nationale et Sénat. Ont-elles au moins été débattues au sein du Parti Renaissance ?

Fait du Prince ? Incontestablement !

En 2011, les propos de Monsieur Pap Ndiaye dans une interview du Monde Magazine avaient surpris, la thèse historique  qu’il a développée dans le livre « La Condition Noire » publié en 2008 avaient suscité de la curiosité et de l’intérêt, mais elle souffrait à mes yeux d’une carence  d’analyse des contextes historiques de la France des flux d’immigration, d’un manque de statistiques reconnu par l’intéressé, faute de l’interdiction faite dans notre pays de livrer des statistiques dites ethniques, dont le ministre actuel était partisan…

Au lieu de nous lancer dans une nouvelle polémique sur le qui fait quoi d’un ministre de l’Education Nationale, nous devrions l’inviter à établir la statistique de la population accueillie dans nos établissements scolaires publics selon leurs origines, leurs lieux de naissance, établissement par établissement, et de voir ce qu’il faudrait changer.

Il y a quelques années, le ministre actuel s’est lancé dans une mission de mesure de la diversité dans une de nos institutions artistiques  les plus prestigieuses, l’Opéra de Paris.

 Très curieuse initiative dans un domaine de l’art, qui par définition, en tout cas en France, use de la plus grande liberté de choix.

Le ministre prône la « diversité », s’élève contre les discriminations, le Président l’a nommé à un poste de choix pour en faire la mesure, mais qu’il ne se mêle pas de tout mélanger, laïcité, racisme, ou antisémitisme.

Revenons au pays de Descartes et de la Raison !

Revenons aussi sur les contextes historiques d’une France qui ne commença à faire la connaissance du monde noir qu’à partir des années 1980-1990, avec les flux migratoires venus d’Afrique  noire, causés en partie par l’explosion démographique de ces pays dans l’incapacité d’offre un avenir à leur jeunesse.  Avant les indépendances, la France n’avait, contrairement à ce que raconte Pascal Blanchard et ses amis, qu’une connaissance très livresque des mondes noirs.

L’immigration noire, grâce à une meilleure santé publique locale  a fait un bond à la fin du siècle sans qu’elle soit officiellement mesurée pour des raisons d’hypocrisie politique bien française.
            Dans les années 60, on voyait des noirs dans les grandes villes universitaires, ou dans les grandes métropoles, mais pas dans nos chefs-lieux de département, à Montbéliard, ou au Mans…

Les questions de « diversité » ne se posaient pas.

Dans de telles conditions historiques, le débat ouvert par Monsieur Ndiaye sur la condition des Noirs dans notre pays, confrontés au « paradoxe identitaire » énoncé par l’intéressé ne se posait pas, vouloir être à la fois « visible » politiquement et « invisible « socialement » ne se posait pas.

L’auteur parle de « paradoxe minoritaire »

L’auteur écrit : «  voulant être invisibles du point de vue de notre vie sociale…Mais nous voulons être visibles du point de vue de nos identités culturelles noires, de nos apports précieux à la société et à la culture française. » (page 361) 

Avec les polémiques que ce ministre vient  d’enclencher sur l’ensemble de ces sujets sensibles», il a au moins l’assurance d’être visible, peut-être trop…

Avec les polémiques que ce ministre vient  d’enclencher sur l’ensemble de ces sujets sensibles», il a au moins l’assurance d’être « visible », peut-être trop…

Un mot enfin sur une autre décision de ce ministre, demander à l’enseignement privé de faire de la mixité sociale, vaste et épineux sujet, compte tenu d’au moins deux facteurs, son historique français et la complexité du contenu de l’expression « mixité sociale », dans le cas d’un ministre qui en a l’expérience concrète.

      Jean Pierre  Renaud                                  Tous droits réservés

Annexe 2

Faites connaissance avec le nouveau Ministre de l’Education Nationale

  1.  « L’identité se décline au pluriel »

         Ma chronique du 6/3/2011 sur ce blog

  1. Lecture critique du 16/5/11 : le livre « La Condition Noire »

&

Le Monde Magazine du 5 février 2011

En page de couverture :

« En finir avec la peur de l’autre

La leçon de l’historien PAP NDIAYE »

L’interview des pages 23 à 29

« L’identité se décline au pluriel »

Propos recueillis par Frédérick Joignot

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

Question préalable :  histoire ou politique ?

S’agit-il dans le cas d’espèce de la leçon d’un historien formé à cette discipline par l’université et l’école normale supérieure de Saint Cloud?

Et dans un tel cas, des règles de rigueur que s’imposent nos universitaires pour écrire l’histoire ? Car l’interview donne l’occasion de poser, semble-t-il des questions qui ne s’inscrivent pas, précisément, dans notre histoire.

Car comme l’indique le titre, l’interview est effectuée dans la cible du « discours national-populiste », alors que le « nouvel écho » qu’il trouve en France, en tout cas, s’explique par un certain nombre de facteurs, évoqués par le texte, mais qui méritent quelquefois d’être éclairés ou commentés, parce qu’ils feignent d’ignorer précisément ces facteurs, qui pourraient être qualifiés de « faits » par un historien, et les réactions du peuple français, face à ces « faits ».

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

M.Diaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

Le Monde du 5 mai 2010 faisait état d’une population étrangère de 6,5 millions d’habitants, mais tous les spécialistes savent que plusieurs facteurs ont modifié en profondeur la structure démographique de la France, avec notamment le mouvement des naissances, des mariages, et des naturalisations.

Qui plus est, ces études montrant que « De 1968 à 2005, la proportion de jeunes d’origine étrangère (au moins un parent immigré) est passée de 11,5% à18,1% en 2005 », mais ce que relève de plus significatif la démographe Tribalat, dans le livre « Les Yeux grands fermés », chapitre 5 : « immigration, territoires et voisinages : mesure et résultats », c’est la concentration de ce type de population dans certains départements ou villes.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Un phénomène ou « fait » que M.Bronner a fort bien décrit dans son livre sur les ghettos.

            Alors vraie ou fausse « invasion » ? Journalistes, élus et chercheurs auraient tort de ne pas voir le problème en face, et peut-être encore moins un historien habitué à la dialectique de l’interprétation des faits, et tout autant des chiffres que des lettres.

Pourquoi ne pas le dire, ce sentiment d’invasion existe chez un certain nombre de nos concitoyens, car ils le ressentent ainsi dans leur quartier ou dans leur ville. Il suffit d’interroger des habitants de ces quartiers ou villes qui ont été le plus bouleversés par ces mouvements de la population, pour s’en convaincre. Et les journalistes ainsi que les Français d’origine immigrée, de bonne foi, sont les premiers à faire ce constat.

Alors, serait Front National le citoyen capable d’ouvrir encore yeux et oreilles, pour estimer, qu’à ce rythme-là, la République ne sera effectivement plus chez elle, pour autant qu’elle le soit encore dans certains de nos quartiers les plus sensibles !

Il est évident que ces mouvements démographiques ont affecté la France, modifié en profondeur sa structure culturelle, en tout cas dans certains quartiers et  villes, et  conduit un certain nombre de citoyens, beaucoup plus important qu’on ne dit ou qu’on ne croit, à éprouver un sentiment réel d’«invasion. »

Deuxième sujet, l’identité française :

            M.Ndiaye répond à la question-constat de M.Joignot ?

            « Une des constantes des discours de la droite classique comme de la nouvelle droite consiste à présenter l’Autre comme menaçant l’identité française. »

Réponse : «  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Une telle vision suppose un bloc français homogène, un « nous » bien circonscrit. Or depuis longtemps, les historiens et les anthropologues ont montré à quel point l’identité française s’est déclinée au pluriel. Elle ne se pense pas en termes d’essence, mais de relation intersubjective. Surtout, elle a servi de point de d’appui idéologique à une politique bien réelle de stigmatisation des immigrés et de leurs descendants: rafles de sans- papiers, contrôles au faciès, etc »

Identité au pluriel, pourquoi pas ? Mais si vous interrogez les Français, vous constaterez que l’immense majorité d’entre eux se reconnaissent dans leurs villages ou leurs villes, leurs mairies, leurs écoles publiques, leurs églises et leurs temples, et avant tout, dans un milieu de vie, fait de libertés individuelles et collectives, de démocratie, d’école publique (il y a un peu plus d’un siècle), et conquête récente (1945), d’égalité entre les sexes.

Il est donc difficile d’ignorer que notre identité plurielle baigne dans ce tissu national interstitiel, civil, politique, et culturel, plus résistant qu’il ne semble, et qui peut surprendre ceux que l’historien dénomme « les Français dubitables ».

Mais avant d’en terminer sur ce deuxième sujet, ne conviendrait-il pas d’être tout de même surpris de voir certains intellectuels et chercheurs plaider, à toute occasion, la reconnaissance d’identités perdues ou en péril sur notre planète, et en même temps faire facilement litière de l’identité de la France ou d’autres peuples !

Troisième sujet : la laïcité

Et ce dernier sujet est ultra-sensible pour un Français qui connait l’histoire de son pays, les guerres de religion qui ont ensanglanté, pendant des siècles, beaucoup de ses provinces, et les dernières querelles qui ont entouré le vote de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

Nombreuses sont sans doute les familles françaises du sud, de l’est, et de l’ouest, dont l’histoire a renfermé, au pire le souvenir des guerres de religion, et au mieux, des souvenirs de querelles religieuses violentes et tenaces à la fin du dix-neuvième siècle, dont certaines durent peut-être encore.

Alors de grâce, que de bonnes âmes ne nous disent pas aujourd’hui, tel M.Ndiaye  que « le principe de laïcité est dévoyé en politique d’intolérance religieuse. Or la laïcité n’est pas l’intolérance…. Il existe celle militante, agressive, qui s’est manifestée en 1905…L’autre laïcité, plus ouverte, et tolérante, accepte l’existence de lieux de culte pour toutes les religions, admet que certains espaces publics puissent être temporairement occupés par des pratiques religieuses.

C’est cette attitude que l’on observe majoritairement vis-à-vis du catholicisme pour les processions, les Journées mondiales de la jeunesse chrétienne, la venue du pape, etc. La laïcité tolérante n’exige pas la disparition radicale du fait religieux dans l’espace public ; elle commande la neutralité de l’Etat à l’égard des religions et la laïcité de l’école républicaine. » (page 27)

Un simple mot : voire !

Il est possible de dire et d’écrire n’importe quoi, mais comment prendre comme élément de raisonnement, dans le cas particulier, des pratiques religieuses enracinées dans nos provinces, et encadrées par la loi de 1905, un argument en faveur de la promotion du « fait religieux dans l’espace public », alors que l’historien ne précise pas la nature du « fait religieux » en question ?

Pour résumer mon opinion personnelle, je dirais volontiers : « Ne touche pas à la laïcité française ! », parce qu’elle a été, et continue à l’être, le gage d’une paix civile et religieuse durement gagnée au cours des siècles !

Et gare aux nouvelles guerres de religion !

Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Post-Scriptum : et après la lecture éventuelle du pensum ci-dessus, proposons au Monde Magazine de publier un numéro spécial, allégé, distribué gratuitement au Mali et au Niger, et comportant une interview d’un historien de l’un ou l’autre de ces beaux pays sur le thème qu’a choisi M.Joignot pour sa  chronique du 26 février 2011 dans le même magazine, page 65, intitulée :

« Je ne pense qu’à ça »  Frédéric Joignot

Le plaisir féminin et la « mâle peur »

Il s’agirait dans le cas d’espèce de lancer une interview sur le point G (grain de café ou orchidée… ?) qui a fait l’objet des plus sérieuses recherches scientifiques.

Le « Suicide Assisté » de la France

Les discussions récentes sur les fins de vie, les propositions faites sur l’euthanasie, le suicide assisté, les soins palliatifs, propositions émanant d’un collectif de citoyens et citoyennes tirés au sort, s’inscrivent tout à fait dans le paysage d’une gauche sociétale privée de toute créativité politique et économique.

Incontestablement, le « suicide assisté » de chaque citoyen et citoyenne intéresse plus ces fausses élites que le « suicide assisté » de la France !

Les solutions sont connues, mais elles supposent un courage politique que n’ont pas eu nos gouvernants depuis plusieurs dizaines d’années : ordre public, réforme des institutions européennes, transfert du pouvoir parisien aux régions, chasse aux bureaucraties de tout poil, contrôle effectif de l’immigration en passant au peigne fin tous nos accords diplomatiques sur le sujet…

Notre scepticisme sur ce programme des « sans jours » qui renoue avec le passé parisien :

« On trouve tout à la Samaritaine » !

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

« Au cœur des Ténèbres de l’Elysée »,

le titre qui a ma préférence !

« Sisyphe au Congo »

Le titre de l’éditorial de Pierre Gélie du 1er mars 2023 avec en première page du Figaro

« Macron veut   réconcilier la France avec l’Afrique »

Pourquoi cette référence au livre de Joseph Conrad «  Au cœur des ténèbres » (1925) ?

Pour la raison « capitale » que le cœur de notre sujet n’est pas  au cœur de la forêt équatoriale du Gabon, et donc la solution, mais au cœur de l’Élysée, surtout depuis l’élection de Monsieur Macron.

Pour ceux ou celles qui connaissent un peu les problèmes de l’Afrique coloniale, mais surtout de la Françafrique postcoloniale, il est tout à fait curieux d’entendre un Président débarquer au Gabon de Bongo, puis au Congo de Sessou Nguesso, surtout le Gabon, deux des anciennes colonies qui se sont illustrées  dans le financement des partis politiques français, des Chirac et des Mitterrand, en déclarant: « L’âge de la Françafrique est révolu »..

            Macron s’est placé en complet porte-à-faux de la politique française en Afrique, en se faisant élire après avoir déclaré haut et fort à Alger en 2016 que « la colonisation est un crime contre l’humanité », et en continuant depuis 2017 à faire de la Françafrique, tout en le disant ou sans le dire…

 A  s’entourer de conseillers qui militent pour une repentance, en le disant ou sans le dire, qui truquent purement et simplement notre passé colonial, à laisser filer, sans contradiction, tous les discours tendancieux sur ce passé qui aboutissent, pour le moment, espérons-le, à alimenter des courants politiques anti-français en métropole ou outre-mer.

            A titre d’exemples, – L’historien Stora, le spécialiste de l’Algérie, tend en permanence la main au FLN et défend une thèse historique sur une mémoire coloniale jamais mesurée, en confondant l’algérienne et la coloniale,

L’équipe de l’historien Blanchard s’est emparée d’un fonds de commerce d’images coloniales universitaire sans avoir démontré les effets de ces images à leur époque de diffusion, notamment dans la presse, le seul baromètre utilisable à l’époque.

            Il n’est donc pas  trop difficile pour certains africains qui traditionnellement, savent beaucoup mieux que les Français manier le verbe, en fidèles héritiers des griots , de puiser dans ces fausses richesses manipulées par des groupes de pression politiques en quête d’électeurs, à l’exemple du Président actuel.

            A la casse les œuvres et témoignages d’africains tel que le grand sage et écrivain Hampâté Ba qui reconnaissait que la colonisation avait ses ombres et ses lumières, et que les Blancs avaient aussi servi l’Afrique, enseignants, médecins, ingénieurs, religieux …

Macron débarque au Gabon dans son gros avion et oublie de saluer la mémoire d’un médecin célèbre, le docteur Schweitzer, à Lambaréné, en 1913, sur l’Ogoué, alors que sans médecine tropicale, il n’y avait pas d’avenir pour l’Afrique.

Les femmes blanches ne vinrent en Afrique que tardivement, compte tenu des maladies tropicales qui y sévissaient.

Sans une certaine colonisation positive, la démographie africaine n’aurait pas fait alors le bond colossal que l’on constate aujourd’hui, ne serait-ce qu’avec les flux migratoires venus d’Afrique.

Plutôt qu’ « au cœur des ténèbres », il faut aller au cœur de l’Elysée !

Les Présidents de la République de la Cinquième ont trop de pouvoirs et sont au cœur du problème, exorbitants encore plus depuis 2008 avec Sarkozy qui a permis à Français Hollande d’envoyer les Mirages au Mali en 2013, sans que l’Assemblée Nationale n’ait eu son mot à dire, sauf trois mois plus tard, une fois la guerre déclarée.

Imaginez qu’un de nos Présidents ou Présidentes puissent décider du feu nucléaire dans de telles conditions ? Une folie pure et simple !

Tout ça pour ça ! Comme me le confie un de mes vieux amis, ancien  diplomate en Afrique, « tout cela ne sert à rien ! »

            Ultime question, la nouvelle Françafrique de Macron ne nicherait-elle pas aujourd’hui dans l’accord du 21/12/2019 qui garantit aux pays de la CDEAO une parité de leur monnaie avec l’euro, la France étant « le garant financier de » de l’UEMOA ? La France toujours « garante financière » du Mali et du Burkina-Fasso ?

            Jean Pierre Renaud                Tous droits réservés

Annonce de publication en février 2023

Je publierai des extraits du livre « Supercherie coloniale » que j’ai publié en 2008, grâce à un petit éditeur, ancien officier méhariste reconverti en partie dans l’édition.

J’avais proposé ce livre sans succès à un important éditeur, historien.

Le livre en question démontrait l’ensemble des carences statistiques d’un trio d’historiens qui prétendaient qu’il existait dans notre pays une culture coloniale et impériale au cours des années 1870-1945.

Le chef de ce trio, Pascal Blanchard avait fait sienne une source universitaire issue d’un Colloque Savant tenu en 1993 par de nombreux universitaires sur le thème « Images et Colonies », un nombre très important d’images tirées des fonds coloniaux.

La question de fond qui était posée était celle de savoir et de prouver l’existence de cette fameuse culture coloniale, au lieu d’une autre culture, l’exotique, très française.

Comme cela sera expliqué, l’historien Blanchard a défendu en 1994 une thèse dirigée par Mme Coquery Vidrovitch, à partir de sources recueillies dans le Sud Est sur la période 1930-1945 intitulée « Nationalisme et Colonialisme » en axant sa recherche sur un petit fragment géographique et idéologique de la presse française, non représentative de la presse française de l’époque coloniale.

En clair et à mes yeux, il s’agit d’une lecture historique de manipulation politique de notre passé destinée à orienter l’opinion publique vers une version colonialiste et politique de ce sujet sensible, une  lecture au demeurant rentable à voir le ou les succès de son auteur principal, d’autant plus que ce type de sujet n’avait jamais intéressé les historiens professionnels, l’histoire coloniale étant considérée comme secondaire par les milieux universitaires, et c’est  sans doute une des raisons pour laquelle le trio en question a pu développer ses thèses, et prospérer.

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Publication de 5 chapitres du livre

Introduction

Chapitre II La Presse (page 63 à 83)

Chapitre VII La Propagande coloniale (page 173 à 209)

Chapitre VIII Le Sondage comme mesure de la culture coloniale ou impériale (page 209 à 235

Chapitre IX Le ça colonial ! L’inconscient collectif ! Freud au cœur de l’Histoire coloniale, avec l’Algérie, l’Alpha et l’Oméga de la même histoire coloniale (page 235 à 253)

Conclusions

« Critique de l’histoire coloniale impure »

«Supercherie coloniale ou rêve exotique ? » (page 253 à 285)

Jean Pierre Renaud

Relations entre la France et Algérie ?

Remarques Préalables

Les Dés Pipés !

Pour ne parler que des Français nés après 1962, date de l’Indépendance de l’Algérie, et hors les minorités des Français  d’ascendance algérienne, pieds noirs ou immigrés francisés, qui connait l’histoire de l’Algérie ? Qui connait l’histoire récente de la Guerre d’Algérie ?

Jusqu’à présent, nos gouvernements se sont bien gardés  de connaître la vérité en lançant des enquêtes sur cette réalité, qui fut celle de  la France dite coloniale, mais très majoritairement ignorante de l’histoire coloniale.

Les informations, pour ne pas  dire une propagande qui ne dit pas son nom, sont  entre les mains de minorités « intéressées » qui manipulent ce segment mémoriel.

Il est évident que les débats passionnés sur un tel sujet ne touchent qu’une minorité de Français, sauf  quand ils concernent des problèmes très sensibles comme l’immigration, sans faire de distinguo entre les pays du Maghreb ou de l’Afrique noire.

Ce sujet-là, oui, les Français le connaissent de mieux en mieux au fur et à mesure des flux d’immigration régulière ou irrégulière qui ont modifié en profondeur la physionomie de notre pays depuis les années 1980-1990.

Le vrai danger que courent les  deux partenaires que sont l’Algérie, sur une rive,  et la France, sur l’autre rive, est que les Français comprennent de mieux en mieux ce qui dépasse l’entendement, c’est-à-dire, le maintien  d’un privilège  international exorbitant en faveur de l’Algérie depuis plus de soixante ans, depuis 1962.

Pourquoi ce pays bénéficie-t-il toujours d’un  privilège de porte ouverte qui met en cause l’Indépendance de la France ?

L’Algérie a tout intérêt à conserver ce privilège historique obsolète qui fait de la France la béquille d’un État algérien toujours aussi revanchard et fragile.

Selon la fable bien connue du Corbeau et du Renard, avec le Fromage bien sûr – la France est le fromage, c’est à dire une terre d’accueil pour les excédents de population algérienne.

  1      

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                                                  Le Figaro a publié successivement, le 30 décembre 2022, une interview du Président Algérien, sous le titre « Abdelmadjid Tebboune veut ouvrir une nouvelle ère des relations franco-algériennes », et le 9 janvier 2023, une chronique de Xavier  Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, sous le titre « L’Algérie s’effondre : entraînera-t-elle la France dans sa chute ? »

                                                  Deux titres qui éclairent  une fois de plus  la scène algérienne, 1) l’interview d’un Chef d’État FLN aux propos édulcorés gouvernant d’une main de fer avec l’appui d’une Armée FLN, source de tout pouvoir, 2) la chronique alarmiste, sinon catastrophiste d’un ancien ambassadeur de France à Alger.

                                                  Rappelons qu’Il y a quelques mois, la Première Ministre a débarqué à Alger avec une quinzaine de ministres, et il est tout à fait étrange que nos ministres aient observé, pour une fois, une consigne de « bouche cousue ».

                                                  L’interview Tebboune semble donner quelques indications…

                                                  A lire cet interview, « on continue comme avant », avec le même dialogue de sourds sur le fond de nos relations diplomatiques, mais toujours « portes ouvertes » à l’immigration algérienne régulière ou irrégulière, en référence aux Accords d’Évian de 1962 que l’État FLN n’a jamais respectés,  alors que le Président actuel déclare « … C’est le respect des principes… », à propos des « indésirables »… « Il y a les binationaux qui doivent être traités comme des Français… » 

                                                  Je me propose de citer 1) quelques-unes des réflexions publiques faites à l’occasion de cette interview par Monsieur Tebboune, donc « rien n’a changé ! L’Algérie continue à plumer la France…

                                                  2) un bref résumé de l’analyse proposée par Monsieur Driencourt.

                                                  3) un texte que j’avais publié sur ce blog « Mon message aux jeunes Français originaires d’Algérie :

« Vive l’indépendance de la France ! »

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L’interview Tebboune

Monsieur Tebboune est le produit politique édulcoré d’un FLN qui n’a jamais appliqué les Accords d’Évian et qui, dans l’interview du Figaro du 30 décembre 2022 déclare :

J’ai souligné quelques mots sensibles

« Le Figaro-  « Après avoir  réduit de moitié la délivrance de visas aux ressortissants algériens depuis l’automne 2021, la France vient de rétablir le flux habituel qui était d’environ 200.000 en 2019, êtes-vous satisfait ? »

Abelmadjid Tebboune  – « C’est simplement dans la logique des choses. La circulation des personnes entre nos deux pays a été réglée par les accords d’Évian en 1962, et l’accord de 1968. Il y a une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins. Elle a été négociée et  il convient de la respecter… »

( 1-  L’Algérie FLN n’a jamais respecté les accords d’Évian)

  (2-  Les flux démographiques n’ont plus rien à voir avec ceux des années 1960-1970 )

« Les relations entre la France et l’Algérie ont-elles une chance, un jour, d’être plus apaisées ? »

« La France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l’Algérie de son complexe de colonisé… Plus de  soixante ans après la guerre, il faut passer à autre chose… »

(Le pouvoir du FLN algérien ne continue à exister qu’en agitant en permanence l’épouvantail du mauvais Français colonialiste en même temps qu’assassin, la rente mémorielle de situation datant des années 60 avec le concours des minorités « repentantes » ou « intéressées » de notre pays, ou « Le Corbeau et le Renard » (voir blog et son fromage)

« Vous vous entendez bien avec le Président Macron. Avez-vous une relation suivie avec lui ?

«  Oui, nous avons une certaine complicité, je vois en lui l’incarnation d’une nouvelle génération qui peut sauver les relations entre nos deux pays »

(Une  fois de plus, la France a élu un Pigeon d’Alger…)

« Avez- vous gardé des relations avec Vladimir Poutine ?

« Je peux simplement vous dire que je vais aller en Russie prochainement. Je  n’approuve ni ne condamne l’opération russe en Ukraine… »

Une réponse tout à fait logique étant donné que Poutine incarne ce qu’a fait de mieux ou de pire dans le passé l’ancien KGB de l’URSS, bien aimé du FLN)

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L’article Driencourt

Ancien Ambassadeur de France à Alger (A deux reprises)

« L’Algérie s’effondre : entrainera-t-elle la France dans sa chute ? »

Un texte qui fait froid dans le dos !

                                                  « Cela fait maintenant  trois ans qu’en Algérie Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République. Trois ans et à Alger, on pose la question d’un deuxième mandat. Quel bilan de cette Présidence, quelles leçons en tirer pour la France ? Mon amitié pour l’Algérie comme mon respect pour le peuple algérien m’obligent à rappeler quelques évidences sur la réalité politique, les illusions françaises et les conséquences de celle-ci.

                                                  S’il fallait résumer brièvement et brutalement la situation, je dirais  que « L’Algérie nouvelle », selon la formule en vogue à Alger, est en train de s’effondrer sous nos yeux et qu’elle entraîne  la France dans sa chute, sans doute plus fortement et subtilement que le drame algérien n’avait fait chuter en 1958, la IVème République. …

                                                  Or tous les observateurs objectifs constatent que depuis 2020, après peut-être quelques semaines d’espoir, le régime a montré son vrai visage : celui d’un système militaire (formé, on l’oublie, aux méthodes de l’ex-URSS), brutal, tapi dans l’ombre d’un pouvoir civil, sans doute aussi affairiste  que celui qu’il a chassé, obsédé par le maintien de ses privilèges et de sa rente, indifférent aux difficultés du peuple algérien. La répression qui s’est abattue sur le pays, répression élaborée et mise en œuvre par une armée qui ne cesse de glorifier les combats contre la France, « ennemi éternel » a fini par avoir raison des espoirs mis un temps dans le Hirak pour une démocratisation du pays…

                                                  Par confort ou opportunisme, mais surtout par aveuglement, à Paris, nous fermons les yeux sur la réalité algérienne ; nous faisons mine de croire que le pouvoir algérien est légitime à défaut d’être démocratique, que le discours antifrançais est un mal nécessaire mais transitoire, que la démocratie est un apprentissage qui prend du temps.

                                                  Notre aveuglement est une erreur historique : croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers plus de coopération est un leurre. Croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers  plus de coopération est un leurre…

                                                  L’Algérie va mal, beaucoup plus mal que les observateurs  ou les rares journalistes autorisés le pensent ; 45 millions d’Algériens n’ont qu’une obsession : partir et fuir. Partir où, si ce n’est en France, où chaque Algérien a de la famille… »

La vraie question : pourquoi continuer à être la « béquille » de ce régime ?

3

Afin de bien comprendre ma position sur nos relations avec l’Algérie, je renvoie les lecteurs sur le texte ci-dessous que j’ai publié le 19/11/2020 :

 « Mon message aux jeunes français originaires d’Algérie »

« Les Relations entre la France et l’Algérie (1962-2020) »

Mon message aux jeunes          

Vive l’Indépendance de la France !

A la suite de mon analyse critique du livre « La Question post-coloniale » d’Yves Lacoste (19/04/20, 21/09/20), et compte tenu de la place que l’auteur accordait à la Question Algérienne, je me proposais de publier le message ci-après.

Un message aux jeunes Français originaires d’Algérie… une bouteille à la mer Méditerranée …

Sous le sceau du Livre d’Ezéchiel Chapitre 18, versets 1 à 9 :

« Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Isaïe : Les pères ont mangé les raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ? »

            Il est difficile de ne pas lire le livre « La Question Post-coloniale » d’Yves Lacoste sans entendre le message permanent, le leitmotiv, que l’auteur adresse aux jeunes français d’origine algérienne : vous allez mieux comprendre pourquoi vous êtes venus chez nous, peuple colonialiste.             Pourquoi cette parabole des Raisins Verts que j’ai déjà citée dans mes chroniques sur l’histoire post-coloniale ? Parce que l’histoire post-coloniale qu’on nous sert depuis des années, sur les deux rives, est fabriquée par des parents ou grands-parents qui ont le plus souvent mangé des Raisins Verts ?

            Sur notre rive, nous sommes encore sous les ordres du groupe de pression intellectuelle et politique d’une matrice maghrébine repentante, bien qu’elle s’en défende, ou partie prenante « intéressée ».

            Pour avoir servi la France et l’Algérie pendant la guerre 1954-1962, mon expérience n’est pas celle qui est le plus racontée : j’ai eu pour  garde du corps un type formidable, un ancien fel ; nous respections les fels que nous combattions, et l’armée que nous servions n’était pas « colonialiste », car nous étions tous engagés, armée du contingent et armée de métier, dans la transformation démocratique du pays.

            Nous avions engagé à nos côtés des Algériens et des Algériennes qui partageaient notre vision républicaine de l’Algérie. Elle n’était plus celle de l’Algérie colonialiste de papa : en 1962, le FLN a exterminé beaucoup d’entre eux, et continue de nos jours – presque 70 ans après – à les traiter comme des ennemis de la patrie, comme si certains membres du FLN et le mouvement lui-même avaient toujours été des modèles de cette guerre insurrectionnelle.

            Le livre d’Yves Lacoste a été publié en 2010, et le message qu’il veut délivrer n’est-il pas obsolète, compte tenu du soulèvement démocratique de la jeunesse algérienne, depuis le 22 février 2019 ?

Je puis témoigner que le message que nous portions dans les années 1958-1960 était celui de l’espoir, de la démocratie, des libertés, identique à celui qui vous anime aujourd’hui.

Est-ce qu’il vous arrive aussi de comparer vos espoirs à ceux qui furent les nôtres ? A ceux des jeunes d’une Algérie française défunte qui quittèrent une terre qu’ils considéraient comme natale ?

Aux jeunes Français d’origine métropolitaine qui, aujourd’hui, ont du mal à comprendre ce qui empêche d’avoir des relations normales avec votre pays d’origine, en levant tous les tabous démocratiques qui pèsent sur ces relations.

Je n’ai jamais aimé le propos de ceux qui cultivent la victimisation, la repentance, ou la réconciliation, avec qui et en quoi ? Je préfèrerais franchement que la jeunesse parle le langage de la vérité et de la bienveillance. »          

&

Plus de 60 ans après Evian, cela suffit, cela suffit !

2023-1962

Nul besoin de voir un ami de Monsieur Poutine se pavaner sur Les Champs Elysées !

Si le Président l’a effectivement invité ?

Jean Pierre Renaud        Tous droits réservés

ARTE et le 28 minutes d’Élisabeth Quin

Le 28 minutes du vendredi 16 décembre 2022 avec Renaud Dély

Ou les sachant supposés du siècle, hier l’historien postcolonial Blanchard et le journaliste politicien Askolovitch…

Ou les gentils « marronniers » des vendredis (de la monnaie sonnante et trébuchante, non cryptée) bien connue dans le milieu journalistique ! Chaque vendredi !

Décryptage, le mot à la mode !

Le grand expert Blanchard des images coloniales, un trésor issu d’un Colloque savant de 1993 qu’il s’est approprié, laissant croire, grâce à ces images, que la France était devenue coloniale, un  discours dont j’ai démontré l’absence de fondement historique.

Donc hier soir, l’expert Blanchard, aux belles chaussures à talon haut, montre une photo de deux footballeurs issus de la diversité qui se cajolent en excipant de leur fraternité, alors que tout au long de ses prestations écrites ou télévisées, il n’a eu de cesse de creuser le sillon d’une propagande non fondée et revancharde.

Donc hier soir encore, comme d’habitude, chaque semaine la ratatouille  verbale d’un journaliste politique qui s’exprime fort bien, mais avec le ton d’un militant politique de gauche chevronné sur une sombre affaire de quartier à Fréjus : il mettait en scène les deux élus coupables, évidement  de droite.

Toujours à vouloir faire pleurer les gens … !

Heureusement qu’Arte diffuse d’autres émissions culturelles fort intéressantes !

 Madame, Monsieur, ça n’est plus la saison des marronniers !

Jean Pierre Renaud

NOËL 2021

Une Église de France en péril ?

            Pour les citoyens français qui ont baigné dans le christianisme jusqu’à ce jour, il est sans doute difficile de proposer le bon diagnostic sur la situation du christianisme de leur pays, tout en étant, plus que beaucoup d’autres, conscients de ce qui ne va pas et de ce qui va encore au chœur de l’Église de France.

            Déclin inéluctable,  rien n’est moins sûr, car tout au long de sa longue histoire millénaire, elle a traversé beaucoup d’épreuves, en revenant à l’essentiel, la liberté de conscience et l’amour des autres.

            S’il est vrai que de multiples signes manifestent la perte d’influence de l’Église de France dans notre pays, comme vient d’ailleurs de le souligner le livre « L’archipel » de Jérôme Fourquet que nous avons brièvement analysé sur le blog, je ne partage pas, en effet, son diagnostic pessimiste.

Tout au long de son histoire, souvent très mouvementée, il est vraisemblable que le même diagnostic aurait pu être fait, alors que l’Eglise catholique est toujours vivante, après plus de deux millénaires d’existence.

Sur une période historique courte, dans ma paroisse familiale de Montbéliard, j’ai pu observer au fur et à mesure des années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale son déclin, baisse de fréquentation, baisse du nombre de baptêmes, de mariages et de communions, alors qu’en face une religion encore inconnue dans le Pays de Montbéliard montait en puissance et manifestait une vitalité qui semblait manquer au christianisme.

Ce déclin était d’autant plus surprenant que la paroisse de Montbéliard avait été au cœur de la Résistance et qu’elle avait donné un exemple formidable de patriotisme, de dévouement, et de sacrifice aussi bien parmi ses prêtres que parmi ses fidèles.

Au cours de mon enfance, j’ai gardé le souvenir impérissable du jeune séminariste Robert Cuenot, ami d’un de mes frères aînés, qui fut fusillé par les Allemands en 1944 au Fort Hatry à Belfort.

Au cours de la guerre de 1914-1918, quatre enfants de ma famille paternelle du Haut Doubs dans le Jura de la « Petite Vendée », avaient servi la France : le plus jeune fut tué la veille de ses vingt ans, le deuxième, prêtre fut gazé, le troisième fut mutilé, et le quatrième blessé et meurtri physiquement par cette boucherie.

Les luttes politiques entre cléricaux et anticléricaux n’avaient pas entamé leur patriotisme.

Le diagnostic

Incontestablement, l’Église catholique traverse une mauvaise passe, mais elle dispose des ressources qui lui donneront la possibilité de rebondir, car ses fidèles et ses serviteurs dans nos paroisses sont le fruit d’une sorte de sélection naturelle religieuse qui s’est cristallisée dans un noyau chrétien très vivant et capable de rebondir.

Notre pays souffre d’une grave crise de désagrégation nationale due à un scepticisme généralisé, à un relativisme  culturel agressif d’après lequel toutes les cultures se vaudraient, quel que soit le modèle civil et religieux qu’elles proposent.

La solution n’est pas entre les mains de la laïcité dont les mouvements ont été bien incapables, depuis le début du vingtième siècle, de proposer un « substitut » de croyances qui réponde aux attentes des citoyens. C’est d’ailleurs le constat fait par l’écrivain Jean Marie Rouart, un être humain a besoin de croire…

       Vous connaissez dans nos provinces des mouvements laïcs qui luttent contre la mainmise de l’Islam sur notre histoire et sur notre culture ? Le baptême républicain ?

Alors qu’il existe un laissez faire religieux dans nos provinces, une société de la Libre Pensée combat la place qui a été faite à une statue de Saint Michel en Vendée ! Qu’a-t-elle fait contre l’islamisme en Vendée ou ailleurs ? Qu’a-t-elle fait pour que l’école reste laïque et que les enfants  aient appris à aimer la République ?

      La France n’a pas résisté à une mondialisation d‘échanges sans contrôle, encouragée par une Europe ouverte à tous les vents, et à des flux de migrants qu’elle était bien incapable d’intégrer, et même d’accueillir, sous le prétexte de droits de l’homme que les étrangers brandissent comme des drapeaux, alors que dans leur pays d’origine, ils n’existent le plus souvent pas.

        A beaucoup d’égards, notre pays représente un pays de cocagne pour tous les migrants réguliers ou irréguliers du Maghreb ou d’Afrique noire qui viennent chez nous, d’autant plus que par obsession d’une vue sociétale ou électorale, certains partis politiques ont embrassé leur cause, avec le soutien de très puissantes ONG souvent financées par nos impôts.

            L’année 1968 a marqué un saut dans l’inconnu en donnant la priorité à la jouissance immédiate, « faites l’amour et pas la guerre », aux biens de consommation, avec le soutien des chaines de télévision, le règne des images, et de nos jours, le règne des tweets et des réseaux sociaux.

            La révolution de 1968 est intervenue 20 ans après la deuxième guerre mondiale, et 50 ans après la boucherie de 1914-1918.

            L’Église de France n’a pas su résister à ces facteurs de désagrégation et s’est installée dans une sorte de confort rituel dont elle avait l’habitude, avec une difficile adaptation des rites et des pratiques à ce monde nouveau caractérisé par un individualisme forcené et par une addiction aux images et aux réseaux sociaux.

            La société actuelle est moins disciplinée, et semble moins sensible que l’ancienne aux rites sacrés qui ponctuaient les années, au décor, à sa munificence, à la beauté de nos églises romanes ou gothiques, aux chants en latin, au chant grégorien, à des homélies pas toujours compréhensibles à nos oreilles… Les cérémonies qui lui plaisent, et même l’enchantent, sont celles où les fidèles manifestent leur joie en chantant et en dansant, avec des chœurs et des musiques entrainantes.

            L’immigration africaine a apporté une touche festive à certaines cérémonies de l’Église de France.

            L’Église est restée frileuse  en refusant de faire évoluer une partie de son clergé vers le mariage des prêtres pour ceux d’entre eux qui le souhaitaient, et vers l’intégration des femmes dans les rangs du clergé sous une forme à définir : d’autres branches du christianisme ont effectué ces choix il y a bien longtemps, alors qu’à ces époques anciennes, le christianisme n’était pas ébranlé comme aujourd’hui.

            Dans nos paroisses, les femmes constituent les véritables abeilles des ruches chrétiennes.

Les défaillances :

Pas plus que la République, l’Église de France n’a su répondre aux défis de l’acculturation des populations immigrées, et en ce qui la concerne, à une forme nouvelle de « missions étrangères» au sein même de notre société.

            L’Islam est en France en pleine progression depuis les années 1980-1990, parce qu’il a accompagné les flux de migrants venus d’Afrique, en ayant l’avantage de leur proposer un « hébergement » culturel, religieux, et social de type collectif, comme chez eux.

Rappelons que cet « hébergement » est, animé par un Islam qui ne distingue pas entre la vie religieuse et la vie civile, alors que beaucoup de femmes et d’enfants arrivaient et arrivent encore en France sans parler notre langue : une forme d’abandon culturel et social !

            L’Islam de France n’a pas encore réussi à opérer une mue républicaine qui lui permette de faire confiance à ses fidèles, en leur laissant leur liberté de conscience de croire ou de ne pas croire, et de croire ou de ne pas croire au dieu de leur choix.

            Rappelons que dans la quasi-totalité des pays musulmans, les chrétiens ne sont pas les bienvenus, qu’ils sont persécutés, ce qui n’a plus été le cas dans notre pays depuis les guerres de religion entre chrétiens : il est sans doute plus facile de faire peur, d’agiter le spectre des mécréants que de convaincre hommes, femmes, et enfants, des principes d’une religion.

            Les persécutions ne seraient-elles pas le bon baromètre du niveau de civilisation des pays concernés ? La peur des contagions religieuses ?

            Dans un lointain passé, notre pays a connu les guerres de religion entre catholiques et protestants, alors qu’ils faisaient partie de la même communauté religieuse, tout comme de nos jours encore, l’Islam est déchiré par de multiples fractures et guerres intestines : le Moyen Orient est une caricature de l’Islam avec une floraison d’interprétations du Coran ou de ses hadiths, mais tout autant de ses fatwas se condamnant les unes les autres.

 Nous ne voulons à aucun prix de cela en France, mais il faut un certain temps historique pour que l’Islam du XXIème  siècle arrive enfin à un âge de sagesse, je dirais volontiers d’une sagesse évangélique. Certaines de ses confréries, notamment en Afrique noire, avaient opté au XXème siècle pour cette version de l’Islam.

Les persécutions, jusqu’à la mort, ne résoudront pas les problèmes de l’Islam, de même que les persécutions en Asie, en Chine ou au Japon, dans les siècles passés et aujourd’hui encore, n’ont jamais éteint les braises du christianisme.

Il suffit de lire quelques-uns des textes d’auteurs chinois ou japonais pour avoir une idée des persécutions que les premiers chrétiens de ces pays ont subies, alors que souvent les autorités impériales sous influence confucéenne  avaient dans un premier temps bien accueilli les missionnaires étrangers.

Ce fut notamment le cas pour des missionnaires jésuites français qui jouèrent un rôle important à un moment de l’histoire impériale chinoise, mais avec une longue interdiction de deux cents soixante ans à partir du début du XVIIème siècle, de même que d’autres furent, dans un premier temps, bien accueillis dans la Cochinchine non coloniale.

Au Japon, le christianisme ne fut jamais bien accueilli, et le roman de Shûsaku Endô, « Silence », propose une très belle évocation des persécutions barbares qui frappaient les missionnaires catholiques.

Les civilisations asiatiques craignaient de voir ébranlées les fondements collectifs de leurs civilisations, et le régime communiste chinois s’est assez facilement installé dans l’héritage impérial d’une obéissance collective et du respect de l’autorité qui n’ont jamais eu d’égal en France.

Le christianisme n’a jamais complètement disparu en Chine de même qu’il n’a jamais eu le temps de s’implanter, mais il est très possible qu’il retrouve un jour des couleurs, face à la dictature communiste, avec un peuple intelligent, de mieux en mieux formé et sensible à un message de liberté religieuse et de service d’autrui.

Les œuvres de François Cheng  sont là pour témoigner d’un message évangélique qui continue à avoir des braises en Chine.

Dans son livre « L’évangile selon Yong Sheng », son auteur Dai Sijie, décrit les parcours ténébreux ou mortels qu’ont été obligés de suivre les chrétiens de Chine, avec la victoire du révolutionnaire communiste  Mao Tsé Toung en 1949.

Avec la richesse de ses élites intelligentes et cultivées, la Chine communiste ne résistera pas toujours aux aspirations de liberté de penser et de croire qui fermentent depuis l’Empire Chinois, avec une redistribution des pouvoirs entre l’Etat et ses provinces. L’Empire communiste de Chine ne pourra guère faire mieux que l’Empire communiste soviétique qui distillait une autre doctrine totalitaire, et qui s’est écroulé en 1989.

Dans toute analyse historique et planétaire du christianisme, on retrouve toujours les liens très étroits que cette religion, comme les autres, entretient avec la culture et les croyances des sociétés d’accueil et la peur légitime des régimes en place de faire de la place ou  trop de place à des religions qui les déstabilisent dans leur fondement, en prônant la liberté de conscience, l’amour des autres, même mécréants, et le refus des persécutions.

La France est confrontée à un problème du même type, à savoir l’accueil d’une population d’une autre religion et culture qui n’accepte pas toujours nos règles de vie nationales, et qui déstabilise les fondements de la République.

Le message du christianisme est sans doute le seul message révolutionnaire qui puisse assurer le bien commun, la liberté de conscience et l’amour du prochain, et non la persécution de celui ou de celle, les « mécréants »  qui ne partagent pas les croyances des sociétés notamment musulmanes ou asiatiques.   

Jean Pierre Renaud          Tous droits réservés

Faites connaissance avec le nouveau Ministre de l’Éducation Nationale

  1.  « L’identité se décline au pluriel »

         Ma chronique du 6/3/2011 sur ce blog

  1. Lecture critique du 16/5/11 : le livre « La Condition Noire »

&

Le Monde Magazine du 5 février 2011

En page de couverture :

« En finir avec la peur de l’autre

La leçon de l’historien PAP NDIAYE »

L’interview des pages 23 à 29

« L’identité se décline au pluriel »

Propos recueillis par Frédérick Joignot

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

Question préalable :  histoire ou politique ?

S’agit-il dans le cas d’espèce de la leçon d’un historien formé à cette discipline par l’université et l’école normale supérieure de Saint Cloud?

Et dans un tel cas, des règles de rigueur que s’imposent nos universitaires pour écrire l’histoire ? Car l’interview donne l’occasion de poser, semble-t-il des questions qui ne s’inscrivent pas, précisément, dans notre histoire.

Car comme l’indique le titre, l’interview est effectuée dans la cible du « discours national-populiste », alors que le « nouvel écho » qu’il trouve en France, en tout cas, s’explique par un certain nombre de facteurs, évoqués par le texte, mais qui méritent quelquefois d’être éclairés ou commentés, parce qu’ils feignent d’ignorer précisément ces facteurs, qui pourraient être qualifiés de « faits » par un historien, et les réactions du peuple français, face à ces « faits ».

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

M.Ndiaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

Le Monde du 5 mai 2010 faisait état d’une population étrangère de 6,5 millions d’habitants, mais tous les spécialistes savent que plusieurs facteurs ont modifié en profondeur la structure démographique de la France, avec notamment le mouvement des naissances, des mariages, et des naturalisations.

Qui plus est, ces études montrant que « De 1968 à 2005, la proportion de jeunes d’origine étrangère (au moins un parent immigré) est passée de 11,5% à18,1% en 2005 », mais ce que relève de plus significatif la démographe Tribalat, dans le livre « Les Yeux grands fermés », chapitre 5 : « immigration, territoires et voisinages : mesure et résultats », c’est la concentration de ce type de population dans certains départements ou villes.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Un phénomène ou « fait » que M.Bronner a fort bien décrit dans son livre sur les ghettos.

            Alors vraie ou fausse « invasion » ? Journalistes, élus et chercheurs auraient tort de ne pas voir le problème en face, et peut-être encore moins un historien habitué à la dialectique de l’interprétation des faits, et tout autant des chiffres que des lettres.

Pourquoi ne pas le dire, ce sentiment d’invasion existe chez un certain nombre de nos concitoyens, car ils le ressentent ainsi dans leur quartier ou dans leur ville. Il suffit d’interroger des habitants de ces quartiers ou villes qui ont été le plus bouleversés par ces mouvements de la population, pour s’en convaincre. Et les journalistes ainsi que les Français d’origine immigrée, de bonne foi, sont les premiers à faire ce constat.

Alors, serait Front National le citoyen capable d’ouvrir encore yeux et oreilles, pour estimer, qu’à ce rythme-là, la République ne sera effectivement plus chez elle, pour autant qu’elle le soit encore dans certains de nos quartiers les plus sensibles !

Il est évident que ces mouvements démographiques ont affecté la France, modifié en profondeur sa structure culturelle, en tout cas dans certains quartiers et  villes, et  conduit un certain nombre de citoyens, beaucoup plus important qu’on ne dit ou qu’on ne croit, à éprouver un sentiment réel d’«invasion. »

Deuxième sujet, l’identité française :

            M.Ndiaye répond à la question-constat de M.Joignot ?

            « Une des constantes des discours de la droite classique comme de la nouvelle droite consiste à présenter l’Autre comme menaçant l’identité française. »

Réponse : «  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Une telle vision suppose un bloc français homogène, un « nous » bien circonscrit. Or depuis longtemps, les historiens et les anthropologues ont montré à quel point l’identité française s’est déclinée au pluriel. Elle ne se pense pas en termes d’essence, mais de relation intersubjective. Surtout, elle a servi de point de d’appui idéologique à une politique bien réelle de stigmatisation des immigrés et de leurs descendants: rafles de sans- papiers, contrôles au faciès, etc »

Identité au pluriel, pourquoi pas ? Mais si vous interrogez les Français, vous constaterez que l’immense majorité d’entre eux se reconnaissent dans leurs villages ou leurs villes, leurs mairies, leurs écoles publiques, leurs églises et leurs temples, et avant tout, dans un milieu de vie, fait de libertés individuelles et collectives, de démocratie, d’école publique (il y a un peu plus d’un siècle), et conquête récente (1945), d’égalité entre les sexes.

Il est donc difficile d’ignorer que notre identité plurielle baigne dans ce tissu national interstitiel, civil, politique, et culturel, plus résistant qu’il ne semble, et qui peut surprendre ceux que l’historien dénomme « les Français dubitables ».

Mais avant d’en terminer sur ce deuxième sujet, ne conviendrait-il pas d’être tout de même surpris de voir certains intellectuels et chercheurs plaider, à toute occasion, la reconnaissance d’identités perdues ou en péril sur notre planète, et en même temps faire facilement litière de l’identité de la France ou d’autres peuples !

Troisième sujet : la laïcité

Et ce dernier sujet est ultra-sensible pour un Français qui connait l’histoire de son pays, les guerres de religion qui ont ensanglanté, pendant des siècles, beaucoup de ses provinces, et les dernières querelles qui ont entouré le vote de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905.

Nombreuses sont sans doute les familles françaises du sud, de l’est, et de l’ouest, dont l’histoire a renfermé, au pire le souvenir des guerres de religion, et au mieux, des souvenirs de querelles religieuses violentes et tenaces à la fin du dix-neuvième siècle, dont certaines durent peut-être encore.

Alors de grâce, que de bonnes âmes ne nous disent pas aujourd’hui, tel M.Ndiaye  que « le principe de laïcité est dévoyé en politique d’intolérance religieuse. Or la laïcité n’est pas l’intolérance…. Il existe celle militante, agressive, qui s’est manifestée en 1905…L’autre laïcité, plus ouverte, et tolérante, accepte l’existence de lieux de culte pour toutes les religions, admet que certains espaces publics puissent être temporairement occupés par des pratiques religieuses.

C’est cette attitude que l’on observe majoritairement vis-à-vis du catholicisme pour les processions, les Journées mondiales de la jeunesse chrétienne, la venue du pape, etc. La laïcité tolérante n’exige pas la disparition radicale du fait religieux dans l’espace public ; elle commande la neutralité de l’Etat à l’égard des religions et la laïcité de l’école républicaine. » (page 27)

Un simple mot : voire !

Il est possible de dire et d’écrire n’importe quoi, mais comment prendre comme élément de raisonnement, dans le cas particulier, des pratiques religieuses enracinées dans nos provinces, et encadrées par la loi de 1905, un argument en faveur de la promotion du « fait religieux dans l’espace public », alors que l’historien ne précise pas la nature du « fait religieux » en question ?

Pour résumer mon opinion personnelle, je dirais volontiers : « Ne touche pas à la laïcité française ! », parce qu’elle a été, et continue à l’être, le gage d’une paix civile et religieuse durement gagnée au cours des siècles !

Et gare aux nouvelles guerres de religion !

Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Post-Scriptum : et après la lecture éventuelle du pensum ci-dessus, proposons au Monde Magazine de publier un numéro spécial, allégé, distribué gratuitement au Mali et au Niger, et comportant une interview d’un historien de l’un ou l’autre de ces beaux pays sur le thème qu’a choisi M.Joignot pour sa  chronique du 26 février 2011 dans le même magazine, page 65, intitulée :

« Je ne pense qu’à ça »  Frédéric Joignot

Le plaisir féminin et la « mâle peur »

Il s’agirait dans le cas d’espèce de lancer une interview sur le point G (grain de café ou orchidée… ?) qui a fait l’objet des plus sérieuses recherches scientifiques.

Sur les fleuves  Sénégal, Niger, Congo, ou sur les côtes algériennes,(1) les professionnels de l’immigration clandestine, vont ajouter une nouvelle corde à leur trafic !

Car si les citoyens français ignorent presque tout de nos systèmes de contrôle et d’accueil de migrants ou de réfugiés, ça n’est pas du tout le cas des pros du business africain de l’immigration clandestine. Et cela continue…

Avec le nouveau titre de séjour « métiers en tension » défendu par le binôme Darmanin-Dussopt revenants de l’ancien PS et de l’ancien UMP, les deux partis incapables de trouver une solution politique pendant plusieurs dizaines d’années !

Une nouvelle entourloupe sur l’immigration !

Vous ne pensez pas que ces gens-là prennent les Français pour des cons ?

Notre pays est la proie de toutes sortes d’intrusions avec la complicité de groupes politiques, culturels, économiques, de businessmen de la bienfaisance…

Depuis les années 1980, nous accueillons des         sans-papiers qui sont régularisés au fur et à mesure par vagues, ou que la France entretient… a-t-été instituée la mesure du  regroupement familial justifié ou non, compte tenu des coutumes de nombreux pays d’origine,…se sont développées les demandes d’asile de vrais ou de faux réfugiés… la Présidence Sarkozy a imposé l’accueil de mineurs étrangers…

Nous fera-t-on croire que la quarantaine d’enfants prétendument non accompagnés et transportés par un navire ONG réponde aux critères de l’asile ? Qui a payé leur voyage ?

Seule solution, revoir  au cas par cas chaque accord d’immigration ! Mais il faut du courage !

Jean Pierre Renaud  Tous droits réservés

  1. (l’Algérie bénéficie d’un statut privilégié depuis son indépendance…)

Récemment, une quinzaine de ministres à Alger, mais Motus et Bouche cousue !