Les non-dits des bien-pensants
« Ma position scientifique est qu’il vaut mieux dire les choses, même si elles nous gênent » (H.Lagrange)
Fracture sociale, culturelle ou coloniale, dans nos quartiers sensibles ?
« Un chercheur lance le débat sur l’impact de l’immigration dans les quartiers ghettoïsés. »
Le Monde du 14 septembre 2010 consacre sa page 12 aux travaux d’un sociologue sur la jeunesse des quartiers sensibles de Mantes la Jolie et des Mureaux, 4 000 cas d’adolescents examinés en détail entre 1999 et 2006.
Un de ses constats est qu’il existe une corrélation incontestable entre l’origine familiale des adolescents délinquants et la délinquance : « les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones »
Il relève également que les adolescents d’origine maghrébine sont deux fois plus impliqués que les « autochtones ».
Puis-je indiquer que dans les milieux bien informés, politiques, médiatiques, administratifs, et judiciaires, le même constat a été fait depuis longtemps ?
Le sociologue défend une thèse qui ne va pas plaire à tout le monde, étant donné qu’un certain nombre d’intellectuels et de politiques ont plaidé jusqu’à présent pour une causalité sociale ou « coloniale » de ces phénomènes, alors qu’il introduit dans l’analyse sociologique la variable importante de la culture, et plus précisément du rôle des femmes, des mères de famille.
« Or, souligne le chercheur, le caractère le plus prédictif de la réussite scolaire reste le niveau culturel de la mère et son insertion professionnelle. » « Il faut agir en amont avec les mères ».
Je recommande aux lecteurs curieux la lecture du livre de M.Konaté « L’Afrique est-elle maudite ? » pour mieux apprécier le distinguo que le sociologue fait entre adolescents d’origine sahélienne et d’origine côtière, et surtout pour mieux apprécier le bien-fondé de cette analyse, qui a naturellement soulevé aussitôt une polémique de la part d’associations qui ne prennent pas toujours leurs responsabilités pour lever ce type d’obstacle culturel.
Je laisse par ailleurs aux promoteurs de la « fracture coloniale » et aux médias qui propagent cette thèse jamais démontrée, le soin de mettre à jour leurs « stéréotypes » et sans doute aussi, « leur inconscient collectif » cher à des historiens « coloniaux » qui n’ont jamais apporté la moindre démonstration statistique à ce sujet.
Jean Pierre Renaud.