Humeur Tique: une ligne Maginot pour l’Europe?

 « l’OCDE réclame une ligne Maginot de 1 000 milliards pour la zone euro »

Journal Les Echos du 28 mars 2012, page 7

Donc en « Echo historique » à la célèbre ligne fortifiée qui n’a servi à rien pour la défense de la France en 1939 ?

Curieux titre en effet pour l’article d’un journal économique et financier d’habitude plus sérieux !

Manque de culture de la rédaction ou de l’auteur de l’article ?

Ou enfin, et plus sérieusement, jugement économique et financier sur l’inutilité d’un fonds de solidarité européen doté de seulement 1 000 milliards d’euros?

Humeur Tique : les belles pages de « Le magazine du Monde » ! Le détournement d’une belle « marque » de presse ?

  Le lecteur en a- t-il pour son argent ? Ou contribue-t-il indirectement au sauvetage du vieux journal de presse quotidienne d’opinion qu’est Le Monde ?

            Le lecteur du quotidien publié le vendredi, avec ses pages spéciales, et son luxueux magazine, du type papier glacé, peut effectivement se poser la question.

            Exemple le magazine du 17 mars 2012 : 146 pages au total, dont plus de 90 consacrées à la pub ou à la mode !

            Nouveau journal de la mode et des voyages ?

            Une forme avérée de détournement d’une « marque de presse » ancienne et convoitée ?

Humeur Tique : Français, réveillez-vous ! Le trou sans fond de la « Sécu » !

    Le Monde du 23 mars a publié un article fort intéressant intitulé (page 15) :

«  Le trou de la « Sécu, urgence oubliée de la campagne »

            Cet article énumère l’ensemble des facteurs analysés par un haut fonctionnaire de la Cour des Comptes, d’après lequel, notamment en raison du vieillissement de la population, et si rien n’est fait, le déficit de la Sécurité Sociale, atteindra 19 milliards en 2020, au lieu de 9,5 milliards en 2011.

            Il faut rappeler que les déficits cumulés du passé nourrissent déjà une dette couverte par emprunt, de l’ordre de 80 milliards.

            Il est évident que cela ne peut plus continuer comme ça !

            En plus du déficit du budget de l’Etat et de nos comptes extérieurs ?

            Il est donc urgent de faire une chasse civique impitoyable aux abus de toute nature qui alourdissent encore, non seulement notre facture, mais plus grave encore, celle de nos enfants et petits-enfants !

Humeur Tique : les corps intermédiaires ? Quelle représentativité ? Quelle légitimité ?

Un débat typiquement français ! Pourquoi ?

Deux contributions utiles au débat :

Le Monde des 18 et 19 mars 2012, page 18

« Démocratie sociale ou référendaire » par M. Noblecourt

Le Monde du 20 mars 2012, page 18

« Selon Nicolas Sarkozy, certains syndicats et associations auraient confisqué la parole des Français. Ce sont pourtant de précieux rouages de la démocratie

Diktat des « corps intermédiaires » ? »  par Mme Druelle-Korn

            Avant tout commentaire, il serait naturellement intéressant de savoir si le maître de conférences est l’auteur du titre de sa contribution, beaucoup plus accrocheur que celui de l’article Noblecourt.

M.Noblecourt pose bien le problème d’un débat qui a été engagé d’abord sur le terrain syndical, entre le syndical et le politique, avec pour origine principale le conflit des retraites, en concluant sur le constat d’après lequel syndicats de salariés et syndicats patronaux seraient d’accord pour la « constitutionnalisation du dialogue social ».

Mme Druelle-Korn fait une bonne description du monde multiforme de ces corps intermédiaires que l’on a pris l’habitude de dénommer la société civile, leur rôle, leur utilité, en concluant sur une institution, le Conseil Economique et Social, qui résumerait les fonctions des corps intermédiaires dans notre pays.

Cette dernière contribution appelle toutefois quelques questions de fond qui, semble-t-il, n’apparaissent pas dans le texte : quant à la représentativité des corps intermédiaires en question, leur légitimité, et donc leur crédibilité politique, en regard, entre autres, et à titre principal et capital, du rôle du suffrage universel.

La représentativité des corps intermédiaires ?

Mme Druelle-Kron doit savoir que les syndicats salariés souffrent d’un défaut notoire de représentativité, étant donné la faible participation des salariés à chacune des élections de leurs instances  représentatives. Quant à celle des patrons, l’entrecroisement de leurs syndicats, ne serait-ce qu’entre les deux principaux, MEDEF et CGPME, laisse tout aussi perplexe sur leur représentativité.

Au-delà de cette faible représentativité, ces corps intermédiaires manquent généralement de transparence sur leurs ressources, comme vient de le démontrer le rapport d’une commission parlementaire.

En ce qui concerne les Chambres de Commerce et d’Industrie, les observateurs savent que les scrutins mobilisent une petite minorité de leurs adhérents, moins de 20% à Paris, sauf erreur, avec des pourcentages un peu plus représentatifs en province, des taux de participation qui mettent sérieusement en doute leur légitimité au plan national.

Dans l’état actuel des choses, et des règles du jeu mises en œuvre, les corps intermédiaires en question manquent donc de légitimité, et ne sauraient en tout état de cause se substituer au suffrage universel.

L’utilité des corps intermédiaires ?

Oui, la démocratie sociale est chose utile, mais à la condition que les corps intermédiaires respectent quelques règles du jeu sur leur représentativité et leur financement, mais seul le vote obligatoire serait de nature à accréditer leur véritable fonction sociale.

Quant à l’utilité que Mme Druelle-Kron semble reconnaître au Conseil Economique et Social, il est également permis d’en douter : pourquoi ne pas lui poser la question : est-ce que cette instance a formulé un projet de réforme crédible des retraites ? Un dossier qui a été une des causes du débat sur le dialogue social en France !

Le Conseil en question a-t-il proposé une réforme du millefeuille territorial ? L’a-t-on entendu sur les grands sujets de réforme de notre pays ? Lesquels ? Alors qu’en parallèle, en complémentaire, ou en concurrence, se sont multipliés experts, conseils, ou comités ad hoc !

Dans l’état actuel des choses et des règles du jeu existantes, l’idée d’une constitutionnalisation du dialogue social parait tout à fait paradoxale, pour ne pas dire déconcertante, mais elle caractérise incontestablement l’infirmité dont souffre le dialogue social entre patrons et salariés, son incapacité à produire du consensus social, en dehors de toute intervention de l’Etat.

Humeur Tique : Villepin, une nouvelle page d’anthologie de la modestie politique !

« Le premier tour pourrait être privé de pensée » de Villepin, Le Monde du 16 mars 2012, page 4 : en sa cruelle absence, bien sûr !

            Au choix, un premier prix de modestie politique !

Bienheureux les pauvres électeurs enfin privés du feu de sa constante et  incroyable mitraille verbale !

Humeur Tique: quartiers difficiles et solutions de grands élus de la Seine Saint Denis? Le vide presque parfait de Lao-Tseu?

Humeur Tique : quartiers difficiles et solutions de grands élus de Seine Saint Denis ? Le vide presque parfait de Lao Tseu ?

Article « Quelles politiques publiques pour les quartiers difficiles ? » France Inter Public Sénat, le Monde des 11 et 12 mars, page 18, par Matthieu Aron, Luc Bronner et Gilles Leclerc.

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Avec une forte envie de dire à tous ces élus, et peut-être aussi aux journalistes : vous ne vous en vous tirerez pas comme ça ! Toujours la faute à l’Etat !

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            Un entretien sans doute intéressant avec deux grands élus de la Seine Saint Denis, Mme Buffet, et M.Bartolone, mais un entretien qui laisse sur sa faim.

            Pourquoi ? Ce département compte sans doute le plus grand nombre de quartiers difficiles, mais il constitue aussi une collectivité qui dispose de gros moyens, à côté d’autres collectivités puissantes que sont les communes.

            La Seine Saint Denis compte un certain nombre de grands élus, en « poste » depuis des années, Le Roux, Bartolone, Guigou, Buffet, et plus récemment, Lagarde,  et dans le passé des gens comme Pandraud, Ralite ou Voynet.

            La plupart de ces grandes collectivités ne manquaient pas de matière grise avec leurs cabinets politiques, leurs directeurs généraux et directeurs, et au surplus, ils avaient la possibilité de solliciter la matière grise des grands partis politiques qu’ils représentaient, ou représentent encore.

A lire leurs propositions dans l’article en question, on en conclut que c’est à l’Etat de tout faire : la faute à l’Etat, le manque de policiers, le  manque de moyens au Pôle Emploi, le manque de logements sociaux, etc… pourquoi pas ?

Mais pourquoi ne pas leur poser la véritable question de fond :

Avez- vous jamais proposé à l’Etat, mais d’abord aux assemblées parlementaires un véritable projet, solide, un programme pluriannuel d’objectifs à atteindre, avec l’énumération des actions proposées, leurs coûts, et notamment la mise en place d’un réseau de remise à niveau social et économique polyvalent de ces quartiers ?

A ma connaissance, non !

M.Bronner aurait été fort bien placé pour poser ce type de questions, avec dans son bagage, son excellent livre, « La loi du ghetto »

Croyez-vous que l’Etat, mais l’Etat, c’est d’abord la gauche et la droite au pouvoir,  aurait pu toujours se défausser, comme c’est le cas, depuis au moins trente ans, hors le programme massif de rénovation  urbaine qui a été engagé et en partie réalisé, si les grands élus de la Seine Saint Denis avaient réellement pris le destin de leur département en mains et fait des propositions sérieuses ?

Difficile à croire, alors que le public initié à ce dossier a raison de penser qu’il souffre d’une grande vacuité de la pensée, de la réflexion, de l’action, et pour tout dire de la politique !

Le sentiment qu’en définitive il existe dans notre pays une véritable conspiration du silence, sinon une complicité entre médias et politiques, sur les responsabilités qui ont été, et sont encore, aujourd’hui, celles du politique !

Et donc, dans nos quartiers difficiles, le vide presque parfait du sage taoïste Lao Tseu !

Humeur Tique: avenir de l’outre-mer français et niches fiscales

Humeur Tique : le dernier rapport de la Cour des Comptes, la niche fiscale Girardin, et l’avenir de l’outre-mer

La Cour des comptes propose la suppression de cette niche fiscale dont les effets ne sont pas du tout concluants, et dont le coût pour le contribuable est de 1,3 milliard euros en 2011.

Cette proposition est à la fois légitime et opportune, mais elle soulève le véritable problème de l’avenir de l’outre-mer français que, ni le gouvernement central, ni les gouvernements locaux des régions ou des départements, n’ont le courage de regarder en face.

Les dernières révoltes, à Mayotte, et à La Réunion, ne paraissent pas avoir fait beaucoup avancer les choses sur le fond, c’est-à-dire :

1-   Pourquoi ne pas remédier à une auto-suffisance alimentaire défaillante, en développant les productions locales et en supprimant les rentes sociales et économiques qui y ont prospéré ?

2-   Il faut cesser de croire que le développement économique de ces territoires doit toujours passer par le marché métropolitain, au lieu des marchés régionaux qui sont propres à chacun de ces territoires.

3-   Il faut mettre fin à certaines rentes de situation, aussi bien dans la distribution que dans la fonction publique active ou retraitée, et à ce dernier égard, les économies réalisées pourraient être affectées dans un fonds de développement économique régional.

4-   Et pourquoi ne pas le dire ? Trop d’acteurs des politiques de l’outre-mer restent beaucoup trop et plus attachés aux liens traditionnels d’assistance de la métropole qu’à ceux nouveaux, d’une autonomie réelle et responsable.

Humeur Tique: Honneur d’un journal et Honneur d’un journaliste? Quelle pesée médiatique?

  L’affaire DSK a fait les choux gras des médias et des citoyens de France et de Navarre, des pages et des pages, des heures et des heures !

Elle continue du reste à le faire à petit feu.

Et par comparaison, dans le Monde du 3 mars un petit encart anodin, presqu’anonyme, à la page15  « Décryptage Débats » :

« Correspondance

Une lettre du journaliste Claude Askolovitch

A la suite de la publication de l’article intitulé « La double vie au FMI » (Le Monde du 21 février) Claude Askolovitch nous envoie le courrier suivant :

« L’information selon laquelle je me serais rendu à Washington à l’été 2010 en compagnie de Ramzi Khiroun pour préparer le futur livre de campagne du futur candidat Dominique Strauss-Kahn, est fausse. Je n’ai jamais été à Washington à l’été 2010, j’étais en vacances, en Normandie, au Danemark et en Suède. Je ne me suis jamais rendu à Washington en compagnie de Ramzi Khiroun quand M.Strauss-Kahn dirigeait le FMI. Je n’ai jamais préparé « le livre de campagne du futur candidat Strauss-Kahn.

Je ne peux que regretter la publicité donnée à des faits inexacts. »

Vous le constaterez donc, un humble et modeste rectificatif pour une affaire très sensible d’informations fausses !

Humeur Tique: « jingle »! « jingle »! « jingle »! Sautes de joie!

France 2, journaux de 13 et vingt heures du 4 mars 2012 :

La présentatrice interrompt de temps en temps son journal pour annoncer « jingle », ce qui veut dire coupure publicitaire, d’après le dictionnaire.

Quel chic, n’est-ce pas ? Un petit bain dans le monde anglo-saxon, pourquoi pas ? Mais ne s’agit-il pas de notre chaine de télévision publique ?

France 2 dispose-t-il d’un pilote dans l’avion, au-delà du « pilote » du journal du jour ? Belle défense de la langue française !

Humeur Tique : le dernier rapport de la Cour des Comptes, Intermittents du spectacle et nouveau cancer de la précarité !

Intermittents du spectacle :

Trois observations à ce sujet, et une suggestion :

1         – Ce dossier est ouvert depuis plus de vingt ans, sans qu’il ait pu trouver de solution raisonnable, tellement les intérêts de certaines parties prenantes et influentes du dossier pèsent sur toute solution équitable et raisonnable, notamment de certaines entreprises de spectacle, de culture, ou de communication, privées ou publiques, avec un effectif qui a explosé, passant de l’ordre de 30 000 à plus de 100 000 personnes.

2         – Comment continuer à accepter, en  toute justice sociale, qu’un intermittent du spectacle, avec toutes les ambigüités que comporte le terme, soit pris en charge pour une somme moyenne de 10 000 euros par année, au lieu de 1 250 euros en moyenne pour les autres chômeurs ?

3     –  L’absence de solution, sous le prétexte facile du « il faut soutenir la culture en France » met en péril l’outil formidable d’insertion économique et sociale que constitue le domaine culturel, et ce serait bien dommage !

Car, tous ceux qui ont une certaine pratique de l’insertion le confirmeront !

Une suggestion pour lutter contre le nouveau cancer humain et social de la précarité !

L’indemnisation des intermittents du spectacle a le mérite, et cela depuis longtemps, d’assurer une certaine « sécurité » d’emploi et de chômage à des actifs au statut souvent précaire, et c’est à partir d’un système comme celui-là, dont le fonctionnement doit naturellement être amélioré, que l’on devrait imaginer des systèmes comparables d’adossement national des actifs de statut précaire, de plus en plus nombreux dans notre pays.

Comment accepter  que de plus en plus de jeunes voient leur quotidien et l’avenir de leur vie lourdement hypothéqués par la précarité ?