Annonce de publication en janvier 2023

  1. 1 – Paris et son excès de pouvoir

Crise des institutions publiques dans la capitale : leur non représentativité avec le mélange des genres entre pouvoirs publics et pouvoirs privés, l’establishment parisien

Mettons fin aux excès de pouvoir d’une équipe politique  non représentative !

Il faut à nouveau tout changer !

Signée par un ancien haut fonctionnaire de la Préfecture de Paris (années 1970-1993) « Paris, un État dans l’État » « La Méthode Chirac »

2- La bi-nationalité

Comment peut-on être non pas Persan, sur le mode Montesquieu, mais bi-national dans des fonctions régaliennes françaises, Président de la République, Premier Ministre, Ministre, Député, ou Sénateur ?,

Dossier sommaire des chroniques proposées sur les problèmes de la bi-nationalité dans les années 2000.

Les Français savent-ils ce qu’il en est des bi-nationalités en France ? Silence on tourne…

Jean Pierre Renaud

Publiée sur le blog du 27 avril 2013

Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés !

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !

Soit 6 sur 10 !

Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !

Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !

Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?

Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation.

Pour protéger son gaz et son pétrole ?

Curieux oubli, non ?

Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…

Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !

Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats !

Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !

Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !

Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre !

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

« Histoire secrète »

« Derrière les Étiquettes »

Après la Trêve de Noël

Sur France 2

« Mes Deux Z’émours »

« Mes Deux Amours »

Secret des sources : « un ministre », « un conseiller du Prince », « un membre de l’entourage », un « communicant », « un journaliste »…

            Source A1, comme dans le Renseignement Militaire, si les choses n’ont pas changé…

Joséphine Baker au Panthéon

Le 30 novembre dernier, à l’occasion de l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon, les courtisans du Président ont eu une frousse bleue…

            On leur avait annoncé le risque d’un mouvement de génération spontanée, celle d’un petit chœur de chanteurs zemmouriens dans la rue Soufflot, devant le Panthéon, avec le refrain « J’ai deux z’emours ».

            Ouf ! Il ne s’est rien passé, et même le jeune Attal, le communicant quotidien n’a pas pu en faire état.

      Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

ARTE et le 28 minutes d’Élisabeth Quin

Le 28 minutes du vendredi 16 décembre 2022 avec Renaud Dély

Ou les sachant supposés du siècle, hier l’historien postcolonial Blanchard et le journaliste politicien Askolovitch…

Ou les gentils « marronniers » des vendredis (de la monnaie sonnante et trébuchante, non cryptée) bien connue dans le milieu journalistique ! Chaque vendredi !

Décryptage, le mot à la mode !

Le grand expert Blanchard des images coloniales, un trésor issu d’un Colloque savant de 1993 qu’il s’est approprié, laissant croire, grâce à ces images, que la France était devenue coloniale, un  discours dont j’ai démontré l’absence de fondement historique.

Donc hier soir, l’expert Blanchard, aux belles chaussures à talon haut, montre une photo de deux footballeurs issus de la diversité qui se cajolent en excipant de leur fraternité, alors que tout au long de ses prestations écrites ou télévisées, il n’a eu de cesse de creuser le sillon d’une propagande non fondée et revancharde.

Donc hier soir encore, comme d’habitude, chaque semaine la ratatouille  verbale d’un journaliste politique qui s’exprime fort bien, mais avec le ton d’un militant politique de gauche chevronné sur une sombre affaire de quartier à Fréjus : il mettait en scène les deux élus coupables, évidement  de droite.

Toujours à vouloir faire pleurer les gens … !

Heureusement qu’Arte diffuse d’autres émissions culturelles fort intéressantes !

 Madame, Monsieur, ça n’est plus la saison des marronniers !

Jean Pierre Renaud

NOËL 2021

Une Église de France en péril ?

            Pour les citoyens français qui ont baigné dans le christianisme jusqu’à ce jour, il est sans doute difficile de proposer le bon diagnostic sur la situation du christianisme de leur pays, tout en étant, plus que beaucoup d’autres, conscients de ce qui ne va pas et de ce qui va encore au chœur de l’Église de France.

            Déclin inéluctable,  rien n’est moins sûr, car tout au long de sa longue histoire millénaire, elle a traversé beaucoup d’épreuves, en revenant à l’essentiel, la liberté de conscience et l’amour des autres.

            S’il est vrai que de multiples signes manifestent la perte d’influence de l’Église de France dans notre pays, comme vient d’ailleurs de le souligner le livre « L’archipel » de Jérôme Fourquet que nous avons brièvement analysé sur le blog, je ne partage pas, en effet, son diagnostic pessimiste.

Tout au long de son histoire, souvent très mouvementée, il est vraisemblable que le même diagnostic aurait pu être fait, alors que l’Eglise catholique est toujours vivante, après plus de deux millénaires d’existence.

Sur une période historique courte, dans ma paroisse familiale de Montbéliard, j’ai pu observer au fur et à mesure des années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale son déclin, baisse de fréquentation, baisse du nombre de baptêmes, de mariages et de communions, alors qu’en face une religion encore inconnue dans le Pays de Montbéliard montait en puissance et manifestait une vitalité qui semblait manquer au christianisme.

Ce déclin était d’autant plus surprenant que la paroisse de Montbéliard avait été au cœur de la Résistance et qu’elle avait donné un exemple formidable de patriotisme, de dévouement, et de sacrifice aussi bien parmi ses prêtres que parmi ses fidèles.

Au cours de mon enfance, j’ai gardé le souvenir impérissable du jeune séminariste Robert Cuenot, ami d’un de mes frères aînés, qui fut fusillé par les Allemands en 1944 au Fort Hatry à Belfort.

Au cours de la guerre de 1914-1918, quatre enfants de ma famille paternelle du Haut Doubs dans le Jura de la « Petite Vendée », avaient servi la France : le plus jeune fut tué la veille de ses vingt ans, le deuxième, prêtre fut gazé, le troisième fut mutilé, et le quatrième blessé et meurtri physiquement par cette boucherie.

Les luttes politiques entre cléricaux et anticléricaux n’avaient pas entamé leur patriotisme.

Le diagnostic

Incontestablement, l’Église catholique traverse une mauvaise passe, mais elle dispose des ressources qui lui donneront la possibilité de rebondir, car ses fidèles et ses serviteurs dans nos paroisses sont le fruit d’une sorte de sélection naturelle religieuse qui s’est cristallisée dans un noyau chrétien très vivant et capable de rebondir.

Notre pays souffre d’une grave crise de désagrégation nationale due à un scepticisme généralisé, à un relativisme  culturel agressif d’après lequel toutes les cultures se vaudraient, quel que soit le modèle civil et religieux qu’elles proposent.

La solution n’est pas entre les mains de la laïcité dont les mouvements ont été bien incapables, depuis le début du vingtième siècle, de proposer un « substitut » de croyances qui réponde aux attentes des citoyens. C’est d’ailleurs le constat fait par l’écrivain Jean Marie Rouart, un être humain a besoin de croire…

       Vous connaissez dans nos provinces des mouvements laïcs qui luttent contre la mainmise de l’Islam sur notre histoire et sur notre culture ? Le baptême républicain ?

Alors qu’il existe un laissez faire religieux dans nos provinces, une société de la Libre Pensée combat la place qui a été faite à une statue de Saint Michel en Vendée ! Qu’a-t-elle fait contre l’islamisme en Vendée ou ailleurs ? Qu’a-t-elle fait pour que l’école reste laïque et que les enfants  aient appris à aimer la République ?

      La France n’a pas résisté à une mondialisation d‘échanges sans contrôle, encouragée par une Europe ouverte à tous les vents, et à des flux de migrants qu’elle était bien incapable d’intégrer, et même d’accueillir, sous le prétexte de droits de l’homme que les étrangers brandissent comme des drapeaux, alors que dans leur pays d’origine, ils n’existent le plus souvent pas.

        A beaucoup d’égards, notre pays représente un pays de cocagne pour tous les migrants réguliers ou irréguliers du Maghreb ou d’Afrique noire qui viennent chez nous, d’autant plus que par obsession d’une vue sociétale ou électorale, certains partis politiques ont embrassé leur cause, avec le soutien de très puissantes ONG souvent financées par nos impôts.

            L’année 1968 a marqué un saut dans l’inconnu en donnant la priorité à la jouissance immédiate, « faites l’amour et pas la guerre », aux biens de consommation, avec le soutien des chaines de télévision, le règne des images, et de nos jours, le règne des tweets et des réseaux sociaux.

            La révolution de 1968 est intervenue 20 ans après la deuxième guerre mondiale, et 50 ans après la boucherie de 1914-1918.

            L’Église de France n’a pas su résister à ces facteurs de désagrégation et s’est installée dans une sorte de confort rituel dont elle avait l’habitude, avec une difficile adaptation des rites et des pratiques à ce monde nouveau caractérisé par un individualisme forcené et par une addiction aux images et aux réseaux sociaux.

            La société actuelle est moins disciplinée, et semble moins sensible que l’ancienne aux rites sacrés qui ponctuaient les années, au décor, à sa munificence, à la beauté de nos églises romanes ou gothiques, aux chants en latin, au chant grégorien, à des homélies pas toujours compréhensibles à nos oreilles… Les cérémonies qui lui plaisent, et même l’enchantent, sont celles où les fidèles manifestent leur joie en chantant et en dansant, avec des chœurs et des musiques entrainantes.

            L’immigration africaine a apporté une touche festive à certaines cérémonies de l’Église de France.

            L’Église est restée frileuse  en refusant de faire évoluer une partie de son clergé vers le mariage des prêtres pour ceux d’entre eux qui le souhaitaient, et vers l’intégration des femmes dans les rangs du clergé sous une forme à définir : d’autres branches du christianisme ont effectué ces choix il y a bien longtemps, alors qu’à ces époques anciennes, le christianisme n’était pas ébranlé comme aujourd’hui.

            Dans nos paroisses, les femmes constituent les véritables abeilles des ruches chrétiennes.

Les défaillances :

Pas plus que la République, l’Église de France n’a su répondre aux défis de l’acculturation des populations immigrées, et en ce qui la concerne, à une forme nouvelle de « missions étrangères» au sein même de notre société.

            L’Islam est en France en pleine progression depuis les années 1980-1990, parce qu’il a accompagné les flux de migrants venus d’Afrique, en ayant l’avantage de leur proposer un « hébergement » culturel, religieux, et social de type collectif, comme chez eux.

Rappelons que cet « hébergement » est, animé par un Islam qui ne distingue pas entre la vie religieuse et la vie civile, alors que beaucoup de femmes et d’enfants arrivaient et arrivent encore en France sans parler notre langue : une forme d’abandon culturel et social !

            L’Islam de France n’a pas encore réussi à opérer une mue républicaine qui lui permette de faire confiance à ses fidèles, en leur laissant leur liberté de conscience de croire ou de ne pas croire, et de croire ou de ne pas croire au dieu de leur choix.

            Rappelons que dans la quasi-totalité des pays musulmans, les chrétiens ne sont pas les bienvenus, qu’ils sont persécutés, ce qui n’a plus été le cas dans notre pays depuis les guerres de religion entre chrétiens : il est sans doute plus facile de faire peur, d’agiter le spectre des mécréants que de convaincre hommes, femmes, et enfants, des principes d’une religion.

            Les persécutions ne seraient-elles pas le bon baromètre du niveau de civilisation des pays concernés ? La peur des contagions religieuses ?

            Dans un lointain passé, notre pays a connu les guerres de religion entre catholiques et protestants, alors qu’ils faisaient partie de la même communauté religieuse, tout comme de nos jours encore, l’Islam est déchiré par de multiples fractures et guerres intestines : le Moyen Orient est une caricature de l’Islam avec une floraison d’interprétations du Coran ou de ses hadiths, mais tout autant de ses fatwas se condamnant les unes les autres.

 Nous ne voulons à aucun prix de cela en France, mais il faut un certain temps historique pour que l’Islam du XXIème  siècle arrive enfin à un âge de sagesse, je dirais volontiers d’une sagesse évangélique. Certaines de ses confréries, notamment en Afrique noire, avaient opté au XXème siècle pour cette version de l’Islam.

Les persécutions, jusqu’à la mort, ne résoudront pas les problèmes de l’Islam, de même que les persécutions en Asie, en Chine ou au Japon, dans les siècles passés et aujourd’hui encore, n’ont jamais éteint les braises du christianisme.

Il suffit de lire quelques-uns des textes d’auteurs chinois ou japonais pour avoir une idée des persécutions que les premiers chrétiens de ces pays ont subies, alors que souvent les autorités impériales sous influence confucéenne  avaient dans un premier temps bien accueilli les missionnaires étrangers.

Ce fut notamment le cas pour des missionnaires jésuites français qui jouèrent un rôle important à un moment de l’histoire impériale chinoise, mais avec une longue interdiction de deux cents soixante ans à partir du début du XVIIème siècle, de même que d’autres furent, dans un premier temps, bien accueillis dans la Cochinchine non coloniale.

Au Japon, le christianisme ne fut jamais bien accueilli, et le roman de Shûsaku Endô, « Silence », propose une très belle évocation des persécutions barbares qui frappaient les missionnaires catholiques.

Les civilisations asiatiques craignaient de voir ébranlées les fondements collectifs de leurs civilisations, et le régime communiste chinois s’est assez facilement installé dans l’héritage impérial d’une obéissance collective et du respect de l’autorité qui n’ont jamais eu d’égal en France.

Le christianisme n’a jamais complètement disparu en Chine de même qu’il n’a jamais eu le temps de s’implanter, mais il est très possible qu’il retrouve un jour des couleurs, face à la dictature communiste, avec un peuple intelligent, de mieux en mieux formé et sensible à un message de liberté religieuse et de service d’autrui.

Les œuvres de François Cheng  sont là pour témoigner d’un message évangélique qui continue à avoir des braises en Chine.

Dans son livre « L’évangile selon Yong Sheng », son auteur Dai Sijie, décrit les parcours ténébreux ou mortels qu’ont été obligés de suivre les chrétiens de Chine, avec la victoire du révolutionnaire communiste  Mao Tsé Toung en 1949.

Avec la richesse de ses élites intelligentes et cultivées, la Chine communiste ne résistera pas toujours aux aspirations de liberté de penser et de croire qui fermentent depuis l’Empire Chinois, avec une redistribution des pouvoirs entre l’Etat et ses provinces. L’Empire communiste de Chine ne pourra guère faire mieux que l’Empire communiste soviétique qui distillait une autre doctrine totalitaire, et qui s’est écroulé en 1989.

Dans toute analyse historique et planétaire du christianisme, on retrouve toujours les liens très étroits que cette religion, comme les autres, entretient avec la culture et les croyances des sociétés d’accueil et la peur légitime des régimes en place de faire de la place ou  trop de place à des religions qui les déstabilisent dans leur fondement, en prônant la liberté de conscience, l’amour des autres, même mécréants, et le refus des persécutions.

La France est confrontée à un problème du même type, à savoir l’accueil d’une population d’une autre religion et culture qui n’accepte pas toujours nos règles de vie nationales, et qui déstabilise les fondements de la République.

Le message du christianisme est sans doute le seul message révolutionnaire qui puisse assurer le bien commun, la liberté de conscience et l’amour du prochain, et non la persécution de celui ou de celle, les « mécréants »  qui ne partagent pas les croyances des sociétés notamment musulmanes ou asiatiques.   

Jean Pierre Renaud          Tous droits réservés

Noël 1942 Noël 2022

L’Allemagne d’Hitler et la Russie de Poutine !

Une enfance dans la guerre

Mon message de Noël !

Pour la liberté, la démocratie, et pour la France !

Presque chaque jour des images de guerre en Ukraine, bombardements, assassinats, perpétrés sous de faux prétextes par un revenant du KGB…

Une enfance à Montbéliard dans les années 1939-1945, les privations, les abris, le froid, chaque jour, le claquement des bottes des Boches  sur la chaussée, leur « Ahi Aiho » (phonétique), notre évacuation en Suisse à l’automne 1944, le front s’étant arrêté à quelques dizaines de kilomètres…

Après la Libération et mon retour au pays, mon séjour dans le premier camp de  la jeunesse européenne à la Lorelei en Allemagne, sur le Rhin.

Au cours des derniers mois, deux faits m’ont incité à me replonger dans l’histoire de la Résistance dans mon Pays, 1) la commémoration de la Mémoire des Justes, ces Français qui ont pris tous les risques pour sauver des juifs de la déportation et des camps d’extermination, 2)  l’usurpation par les Marcheurs du Président actuel du titre Historique du CNR, le Conseil National de la Résistance, pour refonder un parti qui n’existe pas.

Honte à ces gens-là qui font joujou avec tous ces hommes, et toutes ces femmes très nombreuses qui ont donné leur vie pour la France, morts fusillés, décapités,  déportés dans les Camps de la Mort.

Je pense en particulier à ces jeunes de seize ans qui se sont sacrifiés pour notre pays : je citerai les dernières phrases du dernier message que l’un d’entre eux adressa à ses parents, Henri Fertet .

Noël 1942 Noël 2022

Je viens de me  replonger dans les quelques livres que j’avais sur la Résistance dans le Pays de Montbéliard pour me remémorer les bribes de souvenir que j’avais conservés des années 43-44, sur les quelques résistants que j’avais fréquentés sans le savoir.

Le premier souvenir était celui de la messe de Noël 1942 dont je ne n’ai compris bien sûr que plus tard la signification patriotique et historique, après la guerre. Je n’étais alors qu’un petit enfant de chœur.

Je cite un extrait du récit qu’en fit Yves Calais, un responsable militant de la JEC que j’ai connu :

« Noël à Montbéliard »

Dans la crèche, l’Enfant Jésus portait l’étoile jaune

«  Noël 1942, il y a  cinquante ans. La messe de minuit, en raison du couvre-feu, a été anticipée à 18 heures. La nuit est tombée, la nuit du dur hiver 1942, sous le régime d’occupation de la zone interdite, une nuit lourde de menaces. Des soldats allemands en uniforme sont présents.

Après le  chant de l’Évangile de la Nativité, les enfants de chœur descendent en procession jusqu’à la crèche du fond de l’église, à droite en entrant. Celui qui porte l’Enfant Jésus dans ses mains est plus grave que d’habitude.

Sur les langes de l’Enfant Jésus, on a cousu l’étoile de David à six branches noire sur fond jaune, marquée du mot juif en lettres gothiques. Dans la crèche, Marie et Joseph, de la lignée de David, portent aussi l’étoile jaune marquée en noir du mot juif.

Tout le monde avait compris.

En effet depuis le 7 juin, tous les juifs, nos camarades de collège, leurs parents et grands-parents étaient tenu de porter « de façon apparente sur le côté gauche, une étoile jaune avec le mot juif écrit en noir » ; et pour cela, ils avaient même dû remettre un coupon textile de leur carte de rationnement….

Il y avait un homme, l’abbé Flory, curé de la paroisse catholique, à Montbéliard. Il y avait autour  de lui une équipe de vicaires et de paroissiens pour qui il était impossible d’accepter l’Allemagne nazie.

Ils avaient pris la mesure de la situation et du caractère insupportable de la persécution antisémite à laquelle collaborait le gouvernement français : à travers une atteinte au respect des juifs, une atteinte au respect de Dieu qui avait conclu une alliance avec Abraham et Moïse, et au respect de Jésus  né de la lignée de David et tout autant au respect de tous les hommes… Cette solidarité contre le nazisme  devait aboutir, en 1943, 1944, à des arrestations et à des déportations parmi lesquelles celles de trois prêtres : le père Schwander, chef de la Résistance, mourut dans un camp. Juifs persécutés et résistants, ceux qui y croyaient et ceux qui n’y croyaient pas, connurent  les mêmes camps de la mort… »

(Yves Calais La Croix- L’Evénement, 23 décembre 1992)

Un autre prêtre, l’abbé Kammerer, l’un de mes aumôniers au Collège fut déporté à Dachau ; Revenu vivant, il publia en 1995 le récit de sa déportation dans un livre intitulé « La baraque des prêtres à Dachau ».

49 résistants furent fusillés à Montbéliard,  en ville ou dans les environs.. Parmi eux figuraient  Robert Cuenot, séminariste, ami de l’un de mes frères, et Frédéric Ohlgiesser, que je me souvenais avoir rencontré à vélo dans le bois d’Allondans avec mon frère Michel.

Un autre livre « La Résistance dans le pays de Montbéliard, de Michel Bonnot, décrivait l’histoire du Maquis d’Ecot et son anéantissement par les Allemands entre le 6 juin et 8 juillet 1944.

Bilan : quatre-vingt déportés, fusillés, ou tués.

Un autre livre, récent, intitulé «  500 Combattants de la Libération » 1940-1945 »  par Jean Christophe Notin.

Il s’agit d’un répertoire photographique et nominatif avec chaque fois une petite légende qui récapitule quelques traits du Combattant, avec son âge, et le plus souvent son  dernier message avant la mort.

Le livre honore de très nombreuses femmes.

Quelques  exemples de Combattants et Combattantes, fusillés ou déportés :

1942 : Méras  Rouen « Plus tard, écrit-il à sa femme, fais-lui comprendre que je lui ai laissé un héritage assez beau. Plus tard, Hélène, 5 ans, saura que son père, instituteur, marcha vers le poteau en récitant du Verlaine, cria « Vive Dieu, vive la France » et périt fusillé, le 6 juin 1942. » Joseph Méras. 27 ans

Gironde, 1942. Ses parents n’ont pas fui l’Italie fasciste pour qu’elle accepte une  France vendue aux nazis ! A 19 ans, elle se fait donc embaucher comme femme de ménage pour recueillir du renseignement chez l’ennemi. Trahie, elle sera déportée à Auschwitz. Et n’en reviendra pas. Aurore Pica

Grelot. Attendre dans le noir, le froid et la faim. « Le seul réconfort à tous ces supplices (j’oubliais les coups de nerf de bœuf que j’ai reçu à la Gestapo), c’est la certitude de la victoire (car bien qu’au secret, on réussit à avoir quelques nouvelles) et l’héroïsme des camarades qui partent à la mort en chantant. La France peut être fière d’avoir de tels enfants. J’espère que la patrie reconnaissante saura récompenser votre sacrifice, qui est celui de tant de familles, et qu’elle saura reconstruire tous les foyers détruits par la barbarie  impérialiste » Pierre Grelot, fusillé le 8 février 1943, 19 ans.

Dernier exemple, Henri Fertet, 16 ans, fusillé à la Citadelle de Besançon, le 26 septembre 1943

Dans la lettre qu’il adressa à ses parents avant sa mort :

«  A Monsieur Fertet Besançon-Velotte – Doubs

« Chers parents,…ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que je n’en doute pas, vous voudrez bien encore le garder par amour pour moi… Pendant ces 87 jours de cellule, votre amour m’a manqué plus que vos colis… Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et particulièrement nos plus proches parents et amis ; dites leur ma confiance dans la France éternelle…Je meurs pour ma patrie. Je veux une France libre et des Français heureux. Non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France  travailleuse, laborieuse et honnête… Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée. Mais c’est parce j’ai un petit crayon. Je n’ai pas peur de la mort ; j’ai la conscience tellement tranquille…

Adieu, la mort m’appelle, je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C’est quand même dur de mourir. Mille baisers.

Vive la France.

Un condamné à mort de 16 ans

Henri Fertet

Il était né dans le pays de Montbéliard à Seloncourt, le 27 octobre 1926. Son père était instituteur.

Au soir d’une longue vie, j’ai toujours aimé et servi la France avec ses ombres et ses lumières. Je regrette que la France soit autant bafouée  aujourd’hui, et qu’on ait un peu trop oublié les sacrifices de ces hommes et de ces femmes qui sont morts pour la France !

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

Le Tout et son Contraire

A l’ombre d’un Hubris à nul autre pareil !

Macron à l’International ?

Les Mots, les Gestes ?

            Je me demande souvent ce qui a pu pousser mon pays à porter au pouvoir le Président actuel,  une première, puis une deuxième fois- il faut le faire ! – sauf à dire que notre élite politique n’était plus à la hauteur des enjeux de pouvoir de la France, et qu’en définitive ce Président était à l’image d’un pays déstructuré, malade d’institutions obsolètes, et d’une gouvernance nationale qui remettait son pouvoir à l’establishment parisien, cette engeance du fric, des faux semblants, du droit plus que du devoir, de l’amollissement…

            Un Président qui faute de filer la métaphore, égrène chaque jour des laïus contradictoires, des « en même temps, » changeants, comme c’est à nouveau le cas ces jours derniers avec les coupures d’électricité, et ses court-circuit répétés : une vraie cacophonie, mais avec la même astuce, je tire un chèque alors que la France n’a plus d’argent et qu’elle vit à crédit, et à quel crédit…

            Tout le monde ou presque, aujourd’hui, connait le parcours de ce brillant sujet materné par une femme intelligente, un sujet qui se croit et se comporte toujours comme le premier de la classe, donnant des leçons, un faiseur de paix sans paix, un baratineur du diable – le Grand Débat – , un séducteur patenté n’hésitant pas à toucher familièrement l’autre pour faire croire à une sorte d’intimité : on fait copain copain…

La photo Zelensky – Macron du 16 juin 2022 à Kiev en dit plus long qu’un long discours : Macron enlace Zelensky !!!

            Venons-en à l’Ukraine et à l’excellent papier de Madame Lasserre, dans le Figaro du 7 décembre 2022, intitulé « Ukraine, les gaffes qui isolent la France » : la journaliste dresse un portrait sans concession du Président actuel, son langage inapproprié, où a-t-il appris la diplomatie, l’histoire et les cultures des pays étrangers, notamment ceux de l’Europe de l’Est, d’Afrique ou d’Asie ? De multiples faux-pas témoignent de ses ignorances, et aujourd’hui des jugements qu’il porte sur des négociations possibles avec le nouveau tsar Poutine : donner des garanties à la Russie en négociant avec Poutine le sanguinaire ?

            A ses mots, un ancien président estonien a « déposé trois lettres …c’est-à-dire, en substance « putain de merde »

Macron incarne tout un ensemble de qualités et de défauts bien français, et je me contenterai de citer la conclusion de cet article qui les résume bien :

« un message… Illisible…avec plusieurs illusions…celle qui veut croire que les rapports personnels suffisent pour infléchir les actes des dirigeants…la faillite de son analyse russe… celle qui prétend faire de la France un faiseur de paix, alors qu’elle n’a plus les moyens, notamment militaires de ses ambitions, et que sa voix est de plus en plus isolée en Europe. Celle, enfin, qui pense que la diplomatie peut convaincre Vladimir Poutine, alors que le Président russe ne comprend que le rapport de force. »

Il a toujours cru qu’il allait pouvoir séduire les chefs d’État étrangers de l’Union Européenne comme il avait su le faire avec les membres de  l’establishment parisien…

J’ai toujours en tête l’image d’un Macron venu seul à Moscou, à une des extrémités d’une immense table blanche, au début de la guerre d’Ukraine, au Kremlin, persuadé sans doute qu’il ne fallait pas manquer cette occasion de passer à l’histoire : oubliée alors l’Union Européenne par notre premier de la classe…

Alors gare Emmanuel, si l’on en croit l’Antiquité grecque, ton hubris immodéré risque fort  d’attirer la vengeance des Dieux !

Penses quand même à la France !

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

PS : dernière nouvelle, le cadeau de Noël d’un Président dans le vent : des préservatifs gratuits pour les jeunes de 18 à 25 ans !!!

Présidentielles 2022

LES MOTS

2022 à l’heure espagnole ?

La « Remontada » de Montebourg ?

Il aurait fallu jouer au foot pour comprendre le langage de ce candidat, un mot couleur du miel ?

La « Reconquête » de Zemmour ?

Comme au quinzième siècle en Espagne du Sud sous domination arabe ?

Roncevaux, Charles Martel, Poitiers… le Cid Campeador ? Cela dit quelque chose aux Français ?

Pourquoi ne pas y ajouter le nom d’Hidalgo, pour autant naturellement qu’elle soit alors encore en lice… ?

La « créolisation » de Mélenchon ?

 Le rêve de la société Mélenchon, au risque de ne pas être compris, et pas du tout, par ses « gilets jaunes » ? Et même par certains lecteurs d’Edouard Glissant ?

Créole ? Un mot d’origine portugaise et espagnole définissant les habitants des Antilles d’origine européenne.

Olé !… Olé !…

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

« La condition noire »

Le livre de M.Pap Ndiaye

Lecture critique

Visible ou invisible ?

Voir le texte sur ce blog à la date du 16/05/2011

Une analyse intéressante qui soulève un ensemble de questions sur la situation des minorités en France, et dans le cas présent la ou les minorités noires.

L’ouvrage souffre d’une carence statistique notoire pour la période postérieure aux années 1980, à partir desquelles notre pays a commencé à faire connaissance avec les minorités noires et les grands flux d’immigration.

Une seule phrase suffirait à nuancer les constats proposés par l’auteur :

« L’invisibilité noire commença avec la décolonisation. »

(page 331)

Non, Monsieur Pap Ndiaye, avant les années 1960, la France n’avait pas eu l’occasion, à l’exception de la capitale et des grandes villes portuaires, d’avoir des contacts avec des minorités noires !

Jean Pierre Renaud    Tous droits réservés

Faites connaissance avec le nouveau Ministre de l’Éducation Nationale

  1.  « L’identité se décline au pluriel »

         Ma chronique du 6/3/2011 sur ce blog

  1. Lecture critique du 16/5/11 : le livre « La Condition Noire »

&

Le Monde Magazine du 5 février 2011

En page de couverture :

« En finir avec la peur de l’autre

La leçon de l’historien PAP NDIAYE »

L’interview des pages 23 à 29

« L’identité se décline au pluriel »

Propos recueillis par Frédérick Joignot

Le discours national-populiste qui fait de l’étranger une menace trouve un nouvel écho en France et en Europe. Face à la remise en cause du multiculturalisme, l’historien Pap Ndiaye rappelle qu’il existe une manière de vivre ensemble sans verser dans le communautarisme : la république »

Question préalable :  histoire ou politique ?

S’agit-il dans le cas d’espèce de la leçon d’un historien formé à cette discipline par l’université et l’école normale supérieure de Saint Cloud?

Et dans un tel cas, des règles de rigueur que s’imposent nos universitaires pour écrire l’histoire ? Car l’interview donne l’occasion de poser, semble-t-il des questions qui ne s’inscrivent pas, précisément, dans notre histoire.

Car comme l’indique le titre, l’interview est effectuée dans la cible du « discours national-populiste », alors que le « nouvel écho » qu’il trouve en France, en tout cas, s’explique par un certain nombre de facteurs, évoqués par le texte, mais qui méritent quelquefois d’être éclairés ou commentés, parce qu’ils feignent d’ignorer précisément ces facteurs, qui pourraient être qualifiés de « faits » par un historien, et les réactions du peuple français, face à ces « faits ».

M.Joignot cadre l’interview (page 24) : « ambiance délétère de défiance envers les étrangers », « une extrême droite islamophobe progresse dans toute l’Europe » et l’historien de souligner, de son côté, « l’essor de formations national-populistes qui ne se réclament pas idéologiquement du racisme, mais font de la dénonciation véhémente de l’Autre, souvent musulman et non-blanc, leur ligne de politique principale. »

            Et de remarquer que ce courant de pensée a annexé une partie des valeurs républicaines rattachées à la laïcité ou aux droits des femmes.

Il convient donc de s’attacher aux points clés de la réflexion que propose M.Ndiaye, l’immigration, l’identité française, la laïcité, en tentant de savoir si ces réflexions font effectivement partie de la leçon d’un historien.

            Premier sujet, l’immigration – M.Ndiaye évoque rapidement les problèmes nés de l’immigration, et répond à la question-constat de M.Joignot :

« Le vieux thème de l’invasion revient aussi. On parle de réfugiés climatiques et politiques se pressant bientôt à nos frontières…(le journaliste aurait pu ajouter l’adjectif familiaux dans le cas de la France)

M.Ndiaye y répond en citant des études de l’ONU d’après lesquelles les mouvements migratoires seraient beaucoup moins importants qu’on ne croit (page 25)

Il précise que d’après l’ONU : « L’Europe n’est pas menacée d’invasion » (page 25) et note que « Cette rhétorique de l’invasion, une constante de l’extrême droite, trouve un nouvel élan. »

Il parait tout de même difficile de citer les études de l’ONU pour accréditer ce type de discours, car les statistiques démographiques françaises montrent clairement que la population étrangère et d’origine étrangère a progressé dans notre pays au cours des vingt dernières années.

Le Monde du 5 mai 2010 faisait état d’une population étrangère de 6,5 millions d’habitants, mais tous les spécialistes savent que plusieurs facteurs ont modifié en profondeur la structure démographique de la France, avec notamment le mouvement des naissances, des mariages, et des naturalisations.

Qui plus est, ces études montrant que « De 1968 à 2005, la proportion de jeunes d’origine étrangère (au moins un parent immigré) est passée de 11,5% à18,1% en 2005 », mais ce que relève de plus significatif la démographe Tribalat, dans le livre « Les Yeux grands fermés », chapitre 5 : « immigration, territoires et voisinages : mesure et résultats », c’est la concentration de ce type de population dans certains départements ou villes.

L’historien lui-même le note d’ailleurs :

«  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Un phénomène ou « fait » que M.Bronner a fort bien décrit dans son livre sur les ghettos.

            Alors vraie ou fausse « invasion » ? Journalistes, élus et chercheurs auraient tort de ne pas voir le problème en face, et peut-être encore moins un historien habitué à la dialectique de l’interprétation des faits, et tout autant des chiffres que des lettres.

Pourquoi ne pas le dire, ce sentiment d’invasion existe chez un certain nombre de nos concitoyens, car ils le ressentent ainsi dans leur quartier ou dans leur ville. Il suffit d’interroger des habitants de ces quartiers ou villes qui ont été le plus bouleversés par ces mouvements de la population, pour s’en convaincre. Et les journalistes ainsi que les Français d’origine immigrée, de bonne foi, sont les premiers à faire ce constat.

Alors, serait Front National le citoyen capable d’ouvrir encore yeux et oreilles, pour estimer, qu’à ce rythme-là, la République ne sera effectivement plus chez elle, pour autant qu’elle le soit encore dans certains de nos quartiers les plus sensibles !

Il est évident que ces mouvements démographiques ont affecté la France, modifié en profondeur sa structure culturelle, en tout cas dans certains quartiers et  villes, et  conduit un certain nombre de citoyens, beaucoup plus important qu’on ne dit ou qu’on ne croit, à éprouver un sentiment réel d’«invasion. »

Deuxième sujet, l’identité française :

            M.Ndiaye répond à la question-constat de M.Joignot ?

            « Une des constantes des discours de la droite classique comme de la nouvelle droite consiste à présenter l’Autre comme menaçant l’identité française. »

Réponse : «  Sans nier les problèmes de coexistence dans certains quartiers, ce discours répète à l’envi qu’une partie de la population relèverait de cultures en opposition radicale, ou en tension forte avec la culture nationale, elle-même fragilisée par la mondialisation et incapable d’absorber des flux hétérogènes. » (page 26)

Une telle vision suppose un bloc français homogène, un « nous » bien circonscrit. Or depuis longtemps, les historiens et les anthropologues ont montré à quel point l’identité française s’est déclinée au pluriel. Elle ne se pense pas en termes d’essence, mais de relation intersubjective. Surtout, elle a servi de point de d’appui idéologique à une politique bien réelle de stigmatisation des immigrés et de leurs descendants: rafles de sans- papiers, contrôles au faciès, etc »

Identité au pluriel, pourquoi pas ? Mais si vous interrogez les Français, vous constaterez que l’immense majorité d’entre eux se reconnaissent dans leurs villages ou leurs villes, leurs mairies, leurs écoles publiques, leurs églises et leurs temples, et avant tout, dans un milieu de vie, fait de libertés individuelles et collectives, de démocratie, d’école publique (il y a un peu plus d’un siècle), et conquête récente (1945), d’égalité entre les sexes.

Il est donc difficile d’ignorer que notre identité plurielle baigne dans ce tissu national interstitiel, civil, politique, et culturel, plus résistant qu’il ne semble, et qui peut surprendre ceux que l’historien dénomme « les Français dubitables ».

Mais avant d’en terminer sur ce deuxième sujet, ne conviendrait-il pas d’être tout de même surpris de voir certains intellectuels et chercheurs plaider, à toute occasion, la reconnaissance d’identités perdues ou en péril sur notre planète, et en même temps faire facilement litière de l’identité de la France ou d’autres peuples !

Troisième sujet : la laïcité

Et ce dernier sujet est ultra-sensible pour un Français qui connait l’histoire de son pays, les guerres de religion qui ont ensanglanté, pendant des siècles, beaucoup de ses provinces, et les dernières querelles qui ont entouré le vote de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905.

Nombreuses sont sans doute les familles françaises du sud, de l’est, et de l’ouest, dont l’histoire a renfermé, au pire le souvenir des guerres de religion, et au mieux, des souvenirs de querelles religieuses violentes et tenaces à la fin du dix-neuvième siècle, dont certaines durent peut-être encore.

Alors de grâce, que de bonnes âmes ne nous disent pas aujourd’hui, tel M.Ndiaye  que « le principe de laïcité est dévoyé en politique d’intolérance religieuse. Or la laïcité n’est pas l’intolérance…. Il existe celle militante, agressive, qui s’est manifestée en 1905…L’autre laïcité, plus ouverte, et tolérante, accepte l’existence de lieux de culte pour toutes les religions, admet que certains espaces publics puissent être temporairement occupés par des pratiques religieuses.

C’est cette attitude que l’on observe majoritairement vis-à-vis du catholicisme pour les processions, les Journées mondiales de la jeunesse chrétienne, la venue du pape, etc. La laïcité tolérante n’exige pas la disparition radicale du fait religieux dans l’espace public ; elle commande la neutralité de l’Etat à l’égard des religions et la laïcité de l’école républicaine. » (page 27)

Un simple mot : voire !

Il est possible de dire et d’écrire n’importe quoi, mais comment prendre comme élément de raisonnement, dans le cas particulier, des pratiques religieuses enracinées dans nos provinces, et encadrées par la loi de 1905, un argument en faveur de la promotion du « fait religieux dans l’espace public », alors que l’historien ne précise pas la nature du « fait religieux » en question ?

Pour résumer mon opinion personnelle, je dirais volontiers : « Ne touche pas à la laïcité française ! », parce qu’elle a été, et continue à l’être, le gage d’une paix civile et religieuse durement gagnée au cours des siècles !

Et gare aux nouvelles guerres de religion !

Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

Les caractères gras sont de ma responsabilité

Post-Scriptum : et après la lecture éventuelle du pensum ci-dessus, proposons au Monde Magazine de publier un numéro spécial, allégé, distribué gratuitement au Mali et au Niger, et comportant une interview d’un historien de l’un ou l’autre de ces beaux pays sur le thème qu’a choisi M.Joignot pour sa  chronique du 26 février 2011 dans le même magazine, page 65, intitulée :

« Je ne pense qu’à ça »  Frédéric Joignot

Le plaisir féminin et la « mâle peur »

Il s’agirait dans le cas d’espèce de lancer une interview sur le point G (grain de café ou orchidée… ?) qui a fait l’objet des plus sérieuses recherches scientifiques.