VI – Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? V – « Propagande économique et décolonisation » – VI  » Autres regards »

VI – Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

V – Propagande économique et décolonisation 1945-1962 (page 218 à 264)

46 pages et 108 photos

VI – Autres regards (page 265 à 289)

        Nicolas Bancel et Ghislaine Mathy « La propagande économique » (pages 221 à 231)  (10 pages – 26 images)

        I = ? –  Ex = ? – Prop. = ? De quelle propagande s’agit-il ? Dans la continuité de celle supposée, antérieure à 1939 ?

Commentaire : cette chronique souffre de plusieurs défauts, notamment l’insuffisance d’analyse du cadre juridique et financier d’une période qui n’avait plus rien à voir avec celle de la Troisième République fondée sur le self-suffering des colonies : la France était passée à une conception fondamentalement différente des relations « coloniales», celle de Plans financés par le FIDES, avec les trois clés de financement, subvention, prêt, et avance, la clé subvention se substituant très rapidement aux deux autres clés.

      Est-ce que cette sorte de révolution aurait été possible sans le Plan Marshall ?

       Traiter d’une propagande sans évaluation des vecteurs et de ses effets dans un exercice d’analyse économique suscite naturellement plus de questions que de réponses.

        Les  auteurs écrivent : «  Il est très difficile d’établir un chiffrage précis, à la fois de la diffusion des publications semi-officielles du Ministère et de l’impact de cette iconographie de la presse. L’étude d’un corpus partiel permet d’affirmer que la propagande coloniale étatique a presque entièrement submergé l’iconographie des périodiques non  spécialisés » (p,227)

       Comment comprendre la logique de ce langage historique ?

       A  la fin de leur texte, les auteurs écrivent :

      « Les images sur l’économie du continent africain qui martèlent dans les mémoires françaises son infériorité constituent une des facettes de l’idéologie du progrès. Ces images sont indissociables de ce discours sur la nationalisation de l’économie qui a débouché sur l’expérience de la planification et finit par s’imposer après les indépendances.

        Il y a actuellement coexistence entre l’universalité technique du monde  occidental et les particularités culturelles des autres civilisations qui ont aujourd’hui à faire valoir leurs réponses à leur propre devenir. » (p,230, 231)

        Comment comprendre le sens de ces expressions écrites par deux auteurs qui, après avoir déroulé un discours historique aussi imprécis que lacunaire, osent utiliser les expressions les « images… qui martèlent dans les mémoires françaises… son infériorité… » ?

      Ajouterais-je enfin qu’il m’est arrivé de m’étonner ailleurs sur les caractéristiques statistiques très hypothétiques d’un sondage effectué par le même chercheur auprès d’anciens élèves de l’Ecole Nationale de la France d’Outre-Mer, afin de nous expliquer doctement, sur la base d’un pourcentage de réponses anodin, que leur recrutement avait été motivé par leur appartenance passée à des mouvements de jeunesse, entre autres sportifs ?

      Nous y reviendrons plus loin dans la quatrième partie du mouvement de réflexion , dans notre résumé à propos des sondages, qu’il s’agisse de ce dernier ou de celui de Toulouse effectué en 2005.

       Elisabeth Rabut « Un acteur de la propagande coloniale : l’Agence des Colonies » (p, 232 à 236 – 12 images) : Intérêt = oui – Ex = non – Prop.  =  ?

Commentaire : une analyse précise et synthétique de l’Agence des Colonies, de son historique, son organisation, et ses moyens, avec en finale une interrogation :

     « La propagande sous ses diverses formes paraît s’être développée en confondant progressivement objectifs et moyens : selon quelle chronologie ? Sur quels fondements ? Pour quelle image du monde colonial ? » (p, 235)

      Bonne question, outre celle relative à la place chronologique de cette analyse dans l’ouvrage ?

       Le lecteur trouvera plus loin, dans le quatrième mouvement de notre réflexion, une longue chronique sur la propagande coloniale, telle qu’elle a existé, et non pas comme celle décrite par Sandrine Lemaire dans les ouvrages de ce collectif.

      Jean Barthelemi Debost « La publicité” (page 236 à 240 – 13 images)   :

      Intérêt = oui – Ex = ? – Prop.  = ?

Commentaire : sommes-nous encore dans le domaine de la propagande coloniale qu’il s’agisse  de la chronologie ou du fond ?

       La sémiologie a-t-elle été mise à contribution ?

        Retenons quelques-unes des expressions utilisées : « L’image de l’Africain des vingt-cinq années (c’est-à-dire de 1945 à 1970 ?) qui ont succédé à la Seconde guerre mondiale devient terriblement complexe…On l’a vu, la publicité chérit le stéréotype… » (p,239)

       Qu’en conclure ?

     Michel Pierre – « L’Afrique en bande dessinée (pages 241 à 245 – 19 images) :  Intérêt = oui –  Ex = oui – Prop. = ?

        « Il n’est pas d’aventure coloniale sans production de mythes aux couleurs des rêves, sans jeux de miroir sur la réalité. Dans la formation de cet imaginaire, la bande dessinée ou plutôt les « illustrés » comme on disait autrefois a joué un rôle essentiel même s’il est difficilement mesurable. Mais on devine comment des séries américaines ou européennes, Tarzan, Jim la Jungle, Akim … ont façonné des croyances, encouragé ou suscité des vocations… » (p, 241)

       Youssef El Ftouh et Manuel Pinto « L’Image  de l’Afrique dans le cinéma » (page 246 à 249 – 6 images) : Intérêt = oui – ex = oui – prop. = ?

       Deux remarques préalables, le propos couvre la période 1895-1962, et fait concurrence à une autre chronique du même livre.

      « Des débuts du cinéma en 1895 à la fin de la période coloniale en 1962, l’Afrique noire et surtout le Maghreb, ont servi de toile de fond et de lieu d’action à plus de 250 films de fiction, des centaines de documentaires, de films d’actualités et de publicités, pour ne citer que la production française….

      Car bon nombre de ces représentations perdurent encore tant au niveau des images que de l’imaginaire… Nous vous livrons ici à quelques notes d’un visionnage toujours en cours… » (p,246)

      « Esclaves « comiques » et rayés

       Les « Africains » faut-il le rappeler ne sont pas les personnages principaux de ces films…(p,247)

       En comparaison avec le Maghreb, peu de fictions françaises seront réalisées en Afrique noire, une vingtaine tout au plus… (p,248)

      « Civiliser c’est blanchir

     En résumé, le cinéma colonial traduit de manière remarquable l’idée d’une France venant « civiliser » un continent de « sauvages » et de « barbares »….(p,249)

Commentaire : plus haut, les auteurs avaient relevé « C’est l’Indien de l’Atlas », une image qui me parait assez bien résumer cette analyse qui soulève maintes questions liées à sa représentativité et à ses effets sur le public, quant à savoir si l’Afrique et l’Africain noir figuraient bien sur ces écrans, et quant au chiffre effectivement faible des films contenant un thème africain, noir ou maghrébin.

      Les spécialistes vous citeraient le nom d’un film américain tourné aux Etats-Unis dans un décor marocain.

        Benjamin Stora, « Quelques images fixes d’une fin d’Empire » (pages 250 à 264 –  32 + 24 images) : Intérêt = ? – Ex = ? –  Prop. = ?

       VI – Autres regards (page 266 à 288)

        Les contributions publiées ne manquent pas d’intérêt, mais elles sont éloignées de l’objet principal de l’ouvrage, à savoir la question de savoir s’il y avait bien une propagande coloniale en France, et si oui quels en ont été les moyens et les effets.

      L’image d’introduction de la partie VI du livre, le choix d’un dessin du journal satirique  l’Assiette eu Beurre (1902) est déjà tout un symbole : un soldat présente à un officier deux noirs embrochés sur une baïonnette.

       Le livre « Culture coloniale » a ouvert de la même façon illustrée la « Partie I Imprégnation d’une culture » (1871-1914), page 40.

        Cette caricature figue dans la contribution de l’historien Claude Liauzu intitulée « L’iconographie anticolonialiste » (page 266 à 271 – 15 images) –absent au Colloque de 1993.

      Ce texte est illustré de nombreuses caricatures aussi horribles les unes que les autres, mais l’anticolonialisme n’a jamais été dans notre pays, en tout cas jusque dans les années postérieures à la deuxième guerre mondiale, très vivant.

          A titre personnel, j’y verrais plutôt le désintérêt que manifestait une fois de plus l’opinion publique à l’égard des sujets coloniaux, beaucoup plus  qu’une adhésion au colonialisme qu’il fallait combattre : le mot ne fut connu qu’en 1910, comme l’indique le petit livre jaune « Les mots de la colonisation » de Sophie Dulucq, Jean François Klein, Benjamin Stora, page 30 .

      « L’image de l’autochtone maghrébin » de Malek Chebel (page 272 à 278 – 16 images) – absent au Colloque de 1993

       Un texte au contenu intéressant mais qui pose à nouveau le problème de l’objet même de ce livre, à savoir : regards des Français ou regards des peuples colonisés ?, sauf à dire qu’il s’agit d’une analyse de type rétroactif, étant donné que ces images furent dans la plupart des cas inconnues des peuples colonisés.

     « Regard : Images coloniales sur l’Afrique Noire » d’Achille Mbembe (page 280 à 289 – 10 images) – présent au Colloque de 1993

         L’historien traite le sujet avec une forme de violence intellectuelle que l’on peut comprendre, en notant toutefois que son propos concerne une partie de l’échantillon d’images coloniales proposé, en acceptant les deux postulats de raisonnement suivants : 1) l’échantillon proposé serait représentatif des situations historiques visées, 2) ces images auraient marqué, par hypothèse, leurs récepteurs français.

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? Conclusion – Le vrai du faux ou les biais et détournements historiques d’interprétation des images coloniales ?’interprétation

Conclusion

Le vrai du faux ou les biais et détournements historiques d’interprétation des images coloniales ?

Les « manipulations historiques » ?

       A la lecture des discours des deux historiens Blanchard et Bancel, pourquoi ne ferais-je pas part d’un aveu, celui de l’impression que je ressens en permanence, celle du souvenir lointain de mes études, en particulier celui des lectures de  Pascal sur les fausses sciences, tout autant que celui de la discipline intellectuelle de mon ancien métier, car sous couleur d’affirmations gratuites, quelquefois de doute, leur prose avance masquée ?

Le débat de fond : s’agit-il d’histoire des idées ou d’histoire quantitative ?

        Il s’agit d’un thème historique que j’ai déjà évoqué à plusieurs reprises sur ce blog notamment à deux occasions, l’analyse du livre de Sophie Dulucq « Ecrire l’histoire de l’Afrique à l’époque coloniale », et auparavant, des livres d’Edward Said « L’Orientalisme », « Culture et Impérialisme », notamment avec le concept séduisant de « structures d’attitudes et de références ».

        Dans l’histoire coloniale, Jacques Marseille avait fait faire un bond de méthode historique dans ce domaine avec les livres qu’il avait publiés sur l’impérialisme français et ses résultats, et ici même Charles-Robert Ageron a introduit la mesure des premiers sondages d’opinion dans ses analyses.

         Le problème que posent à la fois les Actes du Colloque de janvier 1993 et ce livre est que leurs animateurs posent comme principe de leurs analyses et discours, un concept de postulat d’échantillon représentatif dont on ne connait ni la méthode ni les résultats : à cette lecture, on en retire évidemment l’impression qu’on « joue » avec les chiffres, car il y en a, mais sans que l’on puisse les considérer le plus souvent comme des sources d’accréditation.

     Au Colloque lui-même, deux historiennes réputées et un historien également réputé, bons connaisseurs de l’histoire algérienne et coloniale, ont avancé  comme clé d’interprétation historique « l’inconscient collectif ».

         Dans de telles conditions, un doute sérieux plane sur le caractère historique et scientifique de ces démonstrations, d’autant plus que les animateurs de l’Achac ont proposé, comme argent historique comptant des interprétations qui se sont écartées du contenu des communications publiées

Ecarts ou biais d’interprétation

Le cas des Actes du Colloque de janvier 1993

       Afin  de pouvoir apprécier la cohérence « scientifique », ou en tout cas statistique ou historique, des discours de propagande postcoloniale du modèle de propagande Blanchard end Co dans les nombreux livres qu’ils ont publiés quelques années après ce Colloque de 1993, et la publication du livre « Images et Colonies », il n’est pas inutile de rappeler en effet que dès la publication des Actes du Colloque et celle de ce livre, les animateurs de l’Achac avaient pris quelques libertés  d’écriture dans la présentation et l’interprétation de ces travaux.

       Si le lecteur a pris la peine de prendre connaissance de la sorte d’inventaire que nous lui avons proposé pour la lecture de ce livre, comme de celle des Actes du Colloque de 1993, il a  pu se rendre compte que le rôle prêté à une propagande anémique ne pouvait suffire à démontrer  qu’elle avait marqué, réussi à imprégner le fameux « imaginaire » des Français et des Françaises, à la fois pendant la période coloniale et de nos jours.

       Il faut ouvrir ce débat sur le fameux « imaginaire » cher à Benjamin Stora, entre autres, que personne n’a eu le courage de mesurer, s’il est possible de le mesurer, mais pourquoi pas ?

      J’attends toujours qu’on nous propose une analyse scientifique et statistique de notre imaginaire colonial et de notre mémoire coloniale, tout autant que de notre ça colonial, « l’inconscient collectif ».

       Revenons aux textes qui caractérisent les écarts entre la présentation et les contenus:

Dans leur introduction des Actes du Colloque de 1993, Pascal Blanchard et Armelle Chatelier, distribuaient déjà quelques-unes de leurs cartes.

       Citons quelques-unes de leurs assertions – j’ai souligné quelques mots  qui ne reflétaient ni le contenu des communications, ni les conclusions de ce colloque :

       L’image ? « Elle fut l’allié puissant du colonialisme – en tant que système et structure idéologique, économique et politique – et fut en France, le miroir dans lequel celui-ci put admirer son œuvre en même temps qu’il l’élaborait… Ces représentations, véhiculées par une multitude de supports, se sont immiscées tant dans la vie quotidienne que dans la vie publique. Leurs influences nous semblent prépondérantes, puisque la grande majorité des Français n’a connu le fait colonial et le colonisé que par le prisme déformant de ces images…» (p,12)

      Les deux auteurs notent que « L’étude du thème colonial dans la production  iconographique du XX°siècle révèle un volume très important d’images dont l’estimation reste à faire… Nous nous attacherons ici à ne présenter que des images dont on peut évaluer la diffusion (faux ) et qui, par conséquent (faux), ont été vues par les Français… Cette multiplication d’images coloniales et la variété de leurs supports évoquent un véritable bain colonial »  (p, 13)

      .. Ce bain colonial est-il le fruit d’une volonté politique. Comment les images s’inscrivent-elles dans le cadre colonial français ? Comment ont elles fonctionné jusqu’aux indépendances ? En quoi ont elles contribué à fabriquer une certaine représentation de l’ « indigène » ou pour la période actuelle, de l’« immigré… » ?

      Il semble que ces images soient devenues des « réalités » pour une majorité de Français, qui ne doutent pas de leur véracité. » (p,15)

      Nous y voilà ! J’ai envie de dire, Maréchal nous voilà ! Comme dirait un spécialiste de Vichy !

Le cas du livre «  Images et Colonies »

Examinons successivement les biais relevés :

        D’entrée de jeu, les animateurs du binôme Achac-BDM posent leurs jalons idéologiques, avec le but évident d’orienter la lecture des contributions savantes qui y figurent dans le sens souhaité.

1 – Au dos de la couverture, une présentation générale :

       « Trente ans après les indépendances, cet ouvrage fait le bilan de l’histoire coloniale de la France à travers l’extraordinaire diversité de l’iconographie produite de la fin du XIX°siècle aux années 60…

       Rien que cela ? Le bilan de l’histoire coloniale de la France ?

       Ces images ont profondément marqué les mentalités et forgé la conscience coloniale des Français. Dès les années 20, s’organise une véritable propagande sur l’Empire : convaincre les Français du bien-fondé de la mission civilisatrice, comme lors des fastes de l’Exposition coloniale en 1931, ou magnifier le goût du raid Citroën, deviennent une priorité. L’Afrique fut essentiellement connue durant ces années à travers ces images. Les découvrir aujourd’hui, permet de réfléchir sur les rapports complexes que l’Occident entretient avec ce continent. »

      A la lecture   attentive de cet ouvrage intéressant, il est difficile d’entériner le propos que j’ai souligné.

       Autre exemple d’écriture « historique » biaisée à la page 8, sous la signature de Pascal Blanchard, sous le titre qu’appréciera sans doute tout historien qui se respecte :

2 – AVANT

« IL EST TEMPS DE DECOLONISER LES IMAGES » (page 8)

       « Pour aborder cette question nous avons travaillé sur les images vues par un large public français à l’époque coloniale de la fin du XIXème siècle aux indépendances et qui s’immisçaient dans la vie sociale d’alors… Des images qui entretenaient un rapport étrange entre la fiction, la symbolique et le réel, et devenaient à force de diffusion et de matraquage, un message de propagande capable de séduire un large public. Dans la continuité des écrits de Gustave Le Bon et de sa « Psychologie des foules », les propagandistes d’alors ont largement repris son slogan : « La foule pense par l’image ».

        Le nouveau roman postcolonial enchaîne : « la négation de l’autre »… le « héros blanc ». Aujourd’hui encore, ces images restent présentes dans la production iconographique. Il faut donc s’attacher à mieux connaître ces images d’hier et décoder leur pouvoir de séduction et de conviction, pour appréhender différemment les représentations actuelles de l’Afrique et des Africains….

     En effet, la majorité des métropolitains ont connu le fait colonial et les Africains à travers le prisme déformant de cette iconographie…

Des images du passé qui interpellent aujourd’hui notre conscience et qui soulignent explicitement comment les Français ont pu être séduits et/ou trompés par ce qui fut pendant près d’un siècle une véritable propagande…

Mais notre réflexion ne porte pas uniquement sur le passé. Née d’une interrogation sur le présent, elle passe par l’analyse de représentations anciennes pour comprendre des phénomènes contemporains…

      Et grâce à ce tour de passe-passe, à des cartes biseautées, le nouveau roman postcolonial mêle habilement fausse science et interrogation de frère prêcheur !

3 – INTRODUCTION

Nicolas Bancel Laurent Gervereau (page 10)

       « Douze mille images sélectionnées ont permis une clarification méthodique des thèmes et des supports, étape indispensable pour dresser une histoire des représentations coloniales… (page 10)

    … ce travail permet de souligner le passage entre des images « spontanées » sur l’Afrique, à l’ère de la colonisation et des explorations, et une véritable propagande organisée après la Première Guerre  mondiale…

      … Sans chercher, ni à perpétuer une quelconque nostalgie, ni à dresser un simple procès de la colonisation, nous souhaitons que ces réflexions, ces rappels historiques, et ces décryptages d’ensembles iconographiques, permettent au-delà des outrances, une meilleure compréhension de chacun. Dans cette perspective, il nous semble plus que jamais indispensable de poursuivre ces recherches, afin de défricher le large champ des questions qui s’est ouvert devant nous. »

Commentaire : le contenu de cette introduction dénote incontestablement avec celui de la page 8 sous deux réserves méthodologiques liées au premier postulat d’une propagande coloniale organisée, et au deuxième postulat d’un décryptage des « signes » qui puisse accompagner l’analyse historique.

Conclusion générale :

     1) Les synthèses de présentation proposées ne correspondent pas au contenu des deux sources citées,

      2) Les contenus des deux sources citées correspondent à un échantillon supposé représentatif dont on ignore la méthode d’élaboration, sur la base de chiffres et de données variables et mal établis,

         3) A supposer même que cet échantillon soit effectivement représentatif, l’analyse des contenus et des statistiques d’évaluation des vecteurs de propagande et de leurs effets ne permettent pas de conclure à la pertinence des discours pseudo historiques de ce modèle de propagande.

        Cette analyse montre donc qu’en raison, soit de la carence des sources consultées et des évaluations faites, soit des biais  d’interprétation historique relevés, il existe à l’évidence un soupçon grave et concordant de manipulation historique, c’est-à-dire de propagande postcoloniale !

                Jean Pierre Renaud    –    Tous droits réservés

UNE SUBVERSION POSTCOLONIALE ORDINAIRE – L’ACHAC-BDM

Mercredi 4 avril 2018, fête de Saint Isidore, patron des « laboureurs » des champs historiques…

UNE SUBVERSION POSTCOLONIALE ORDINAIRE

Le « modèle de propagande Blanchard  and Co »

L’ACHAC-BDM, le moteur d‘une propagande postcoloniale !

Histoire ? Mémoire ? Roman National ? Roman historique ? Roman postcolonial ? Roman idéologique ?

Le vrai du faux ?

« L’esprit critique c’est la propreté de l’intelligence. Le premier devoir, c’est de se laver. »

Marc Bloch » 1914

&

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

En prologue 1

Les raisons de cette publication documentée ?

        Une forme du combat intellectuel qu’il convient de poursuivre contre le discours idéologique et pseudo-historique du « modèle de propagande postcolonial » du collectif Bhard and Co ?

           Au-delà d’un discours postcolonial qui fait bon ménage avec le business médiatique, ce collectif diffuse depuis de longues années, sans trop d’opposition universitaire, une propagande postcoloniale sur les images, sur une culture coloniale qu’aurait eue la France « coloniale » en jouant à fond le mélange des genres, la nouvelle démographie du pays, la méconnaissance de notre histoire coloniale, et en échafaudant des théories souvent psychanalytiques à partir d’un fonds d’images « coloniales » distribuées et diffusées en métropole.

       Nous allons successivement expliquer pourquoi leur discours n’est pas le résultat d’un travail de recherche, de lecture, et d’interprétation, je ne dirais pas « scientifique », mais au moins sérieux et rigoureux.

         Le chemin intellectuel que nous allons suivre est le suivant :

       Premier mouvement : le collectif en question est parti d’un échantillon supposé « représentatif » des situations d’images décrites, tel que celui établi et référencé dans l’ouvrage Images et Colonies (ACHAC-BDIC), riche en  contributions savantes, composées d’images et de textes, sur le thème des images coloniales pour l’ensemble de la période 1880-1962 concernant uniquement l’Afrique française.

       Il s’agit d’un échantillon dont on ne connait pas les méthodes d’élaboration, quelque chose comme sui generis, lequel aurait été soumis au Colloque savant de janvier 1993, dont les Actes ont été publiés.

         J’ai questionné à ce sujet le Conservateur de la BDIC de cette époque, et renouvelé ma demande auprès de la BDIC, Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine. Plus récemment, j’ai également interrogé l’historien Antoine Prost, Président actuel de son Conseil Scientifique.

        Deuxième mouvement :

       Ce collectif de chercheurs est donc parti d’un corpus d’images soumis à l’appréciation du « Colloque » savant de janvier 1993, et, dès le départ, ses animateurs ont été les présentateurs des conclusions de ce colloque, la première source supposée de ce discours, de même que des contributions savantes illustrées qui figurent dans le livre « Images et Colonies : nous rappellerons le contenu des deux sources en question, et les biais d’interprétation dont elles ont fait l’objet dans leur présentation.  

        Troisième mouvement : nous donnerons alors la parole à des universitaires qui ont publié des articles critiques sur les travaux du binôme association ACHAC- Bâtisseurs de mémoire, un business éditorial et médiatique piloté par Pascal Blanchard que la présidente de son jury de thèse de doctorat, Mme Coquery-Vidrovitch avait baptisé à fort juste titre d’« historien entrepreneur », une sorte de start-up du nouveau marché de l’histoire ou de la mémoire, au choix.

        Trois sources seront citées, Laurence De Cock, Vincent Charmalhac, et Camille Trabendi.  Jean-François Bayart pourrait également être cité.

         Quatrième mouvement: nous nous pencherons enfin sur le contenu des différents livres que ce collectif de chercheurs a publiés dans cette ligne éditoriale de type postcolonial, en apportant une fois de plus la démonstration que leurs analyses souffrent de maintes carences historiques.

         Il s’agit du travail d’analyse critique auquel nous avons procédé sur les « œuvres » de ce collectif, « Culture coloniale », « Culture impériale », « La République coloniale », « Fracture coloniale », le résumé du livre « Supercherie coloniale » dont le contenu et les démonstrations établissent les  carences « scientifiques » de toute nature qui affectent ces ouvrages.

            Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? – 2

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

2

En prologue 2

            Les qualificatifs que j’attribuerais volontiers à la plupart de ces textes, sont leur caractère ostentatoire, emphatique, approximatif, idéologique et politique, trop souvent éloignés de la rigueur, en même temps que de la prudence, qu’imposeraient les sujets traités.

           Je me pose une fois de plus la question, comme je l’ai déjà fait dans la longue analyse que j’ai consacrée au livre de Sophie Dulucq sur l’écriture de l’histoire coloniale, de savoir si l’histoire postcoloniale ne souffrait pas des mêmes défauts de niveau universitaire.

Introduction (1)

Descartes : « Le Discours de la Méthode »

« Les préceptes »

« Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle…

Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre. »

Une citation clé, compte tenu de l’absence quasi-complète de l’histoire quantitative dans ces travaux

Pourquoi ces textes de chercheur impénitent et impertinent ?

Le combat contre la désinformation postcoloniale, c’est-à-dire une nouvelle forme de subversion nationale

            Je suis né dans une famille de Franche Comté fidèle à la devise de notre province « Comtois, rends-toi, nenni ma foi », et après avoir fait de solides études universitaires, j’ai choisi de servir la France et le service public de mon pays.

            Je déplore depuis plusieurs dizaines d’années la gouvernance laxiste de notre pays, et je suis effaré par les discours idéologiques que certains groupes de chercheurs postcoloniaux déroulent sur notre histoire coloniale, avec le soutien de groupes de pression, notamment celui que j’ai qualifié de « modèle de propagande des  raisins verts », celui du sillon maghrébin, qui ont encore de l’audience dans le monde de la politique, des médias, et des éditeurs.

            Les textes ci-après ont donc l’ambition de résumer mes réflexions sur ces sujets très sensibles en suivant le plan énoncé plus haut, en me demandant en définitive si le roman historique n’était pas devenu un modèle de recherche historique plus rigoureux que les romans postcoloniaux mémoriels ou idéologiques que l’on nous projette sur le passé ou sur le présent de la France.

            Il est vrai toutefois que les spécialistes semblent avoir beaucoup de mal à distinguer dans l’extrême variété des textes publiés, ceux qui relèvent ou non de la science « historique » avec d’autant plus de difficultés que  la mode des mémoires semble déstabiliser l’univers des historiens.

            Récemment, dans le Figaro Magazine des 16 et 17 février 2018, Pierre Nora déclarait «  La dictature de la mémoire menace l’histoire », mais peut-être faudrait-il l’interroger sur les responsabilités qui ont été les siennes à ce sujet, en tant qu’historien et grand éditeur.

            Depuis une dizaine d’années, je me suis replongé dans l’histoire coloniale – un nouveau bain colonial – que j’avais étudiée au cours de mes études universitaires, après avoir lu les livres publiés – une vraie avalanche ! – par un groupe de chercheurs appartenant à ce que j’ai baptisé plus tard du nom de « collectif Blanchard and Co ».

          De façon tout à fait étrange dans le milieu des historiens, et entre historiens, Mme Coquery-Vidrovitch avait, elle, baptisé son animateur du nom d’« historien entrepreneur », ce qu’il a été ou est devenu effectivement.

         Culture coloniale ? Culture impériale ? Fracture coloniale ? République coloniale ? Mémoire coloniale ?

          Cette profusion d’appellations « pompeuses » interpellait tout à la fois ma compréhension de ces concepts, mes propres lectures des récits coloniaux, ma formation universitaire, et enfin mon passé professionnel.

        L’ensemble de ces textes propose une lecture postcoloniale de notre histoire,  qui revêt toutes les caractéristiques d’un « modèle de propagande » tel que l’a décrit Chomsky, le « modèle de propagande des raisins verts », l’expression que j’ai choisie pour dénommer un autre groupe de pression de propagande postcoloniale. 

         Le lecteur pourra se reporter à l’analyse que j’ai proposée sur ce blog, le 19 septembre 2017, sous le titre « Pouvoir et subversion »

        Depuis 2010, et à plusieurs  reprises sur ce blog, j’ai eu l’occasion de critiquer les « produits culturels » de ce collectif de chercheurs.

         Il s’agit d’un « modèle de propagande » fondé sur une idéologie de détestation du passé colonial français, pour autant qu’il ait été partagé par le peuple français, et semble avoir l’ambition d’incarner une nouvelle forme d’histoire, celle de l’autoflagellation nationale, la guerre d’Algérie imprégnant fortement ce courant.

       Je ne dis pas que ce courant d’histoire idéologique qui s’est très largement substitué au courant marxiste, soit obligatoirement représentatif de l’histoire postcoloniale, mais on pourrait le croire, à voir son succès dans les médias.

        Est-ce que l’historien idéologue Blanchard qui se multiplie dans les médias,  n’aurait pas, par exemple, son rond de serviette sur Arte, au journal « 28 minutes » ?

          En concurrence dans les médias,  avec l’historien Stora, autre modèle du genre dans une guerre supposée, mais jamais mesurée des mémoires ?

         Les appellations de ces livres cachent en fait une lecture idéologique, plus qu’historique des faits coloniaux, et je m’en suis déjà expliqué longuement à la fois sur ce blog, et dans le livre publié en 2008, sous le titre de « Supercherie coloniale ».

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? – 3

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

Introduction (2)

          Indiquons dès le départ que mon propos et mes critiques ne portent que sur un des segments de l’histoire, la coloniale et la postcoloniale, et éventuellement sur la qualification des chercheurs concernés par ce segment de l’histoire, comparée à d’autres segments historiquement plus choyés par les chercheurs.

          Il conviendrait naturellement aussi de replacer ce débat dans le contexte plus large des discussions toujours en cours sur la définition de l’histoire : de quelle science s’agit-il ? S’il s’agit bien d’une science.

        Ajouterais-je que le défaut de transparence de ces thèses d’histoire met sérieusement en question leur « scientificité » ! Une sorte de secret de la confession pèse sur les rapports, les débats, et les votes.

        Je voudrais revenir successivement sur les raisons de mes critiques :

      – le danger d’une propagande efficace d’autoflagellation nationale qui n’a rien à voir avec ce qu’a été la propagande coloniale de cette période historique : les auteurs de ces ouvrages n’hésitent pas à relier leur interprétation idéologique des faits à l’état d’esprit des jeunes de nos banlieues,

       – les carences de méthode  de beaucoup des contributions soi-disant historiques sur ces sujets devenus de nos jours sensibles, compte tenu à la fois de la place qu’a prise chez nous une France venue de l’immigration et de l’activisme des chercheurs animés par des lobbys politico-idéologiques efficaces.

        S’agit-il bien d’une histoire « méthodique », telle celle recommandée par Sophie Dulucq, ou d’une histoire médiatique ou idéologique ?

          Nous ne reviendrons pas sur la longue critique de la thèse d’Elise Huillery que nous avons publiée sur ce blog, une thèse de type quantitatif dont la méthode se situe aux antipodes de celle qui fait l’objet des pages qui suivent, en rappelant que ces travaux étaient également marqués du coin de l’idéologie, en dépit de la composition de son jury de thèse, avec la   présence de Thomas Piketty et d’Esther Duflo.

      – et enfin la question que je me pose très souvent en lisant les romans historiques d’auteurs que j’apprécie, Jean d’Aillon, Jean-François Parot, Claude Michelet, Christian Signol, ou Robert Van Gullik, avec une mention particulière et récente pour Antoine Garrido et son livre « Le lecteur de cadavres » au temps de la Chine ancienne, un ouvrage sur lequel nous reviendrons : est-ce qu’un roman historique de qualité n’expose pas plus de rigueur et  de respect des sources que certains ouvrages d’histoire postcoloniale ?

            Modes idéologiques ou éditoriales, mémoires se substituant à l’histoire, intervention d’une nouvelle clé d’interprétation historique, l’inconscient collectif, le ça colonial que deux historiennes reconnues ont proposé dans les travaux du « modèle de propagande postcoloniale Blanchard and Co » comme nouvelle clé d’interprétation historique…

              Un historien médiatique de l’Algérie bien connu met en avant la « mémoire qui saigne » ? La sienne ?

             Jean Pierre Renaud   –  Tous droits réservés

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? – 4

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

Eclairage critique sur le modèle des Lettres Persanes !

           Une histoire postcoloniale idéologique au service de l’autoflagellation nationale !

      Avec la mondialisation, l’explosion démographique de l’Afrique, le multiculturalisme en vogue, une arrivée tout d’abord clandestine de l’islam dans notre pays, la poursuite de flux d’immigration, régulière ou clandestine, qui viennent grossir la population des quartiers sensibles, dont certains semblent en partie échapper aux règles républicaines, il est évident que des discours historiques souvent habillés de fausse science ne facilitent pas l’intégration de populations qui cumulent les handicaps.

          Dans le livre « La Fracture Coloniale »  (2006- Sous la direction de la triade Blanchard, Bancel et Lemaire),  leurs trois auteurs n’hésitaient pas à écrire :

           « Retour du refoulé…qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer (p.10)… la colonisation a imprégné en profondeur les sociétés des métropoles colonisatrices, à la fois dans la culture populaire et savante (ce que l’on nommera ici une culture coloniale) (p.13). De ce champ de bataille mémoriel (p.23)… la banlieue est devenue un théâtre colonial » (p.23).

         Un champ de bataille mémoriel, s’il existe, ouvert par cette catégorie de chercheurs !

        Ces récits sont évidemment de nature à créer un état d’esprit dangereux pour la paix civile, comme on le voit aujourd’hui avec les tentatives d’un Islam radical pour déstabiliser la République dans son état de droit, dans ses modes de vie, dans son respect des libertés de conscience et d’expression, dans le droit des femmes.

          A Alger, le 21 février 2017, au cours de sa campagne électorale, le Président actuel a eu le très mauvais goût  de juger que la colonisation française en Algérie fut « un crime contre l’humanité ».

          C’est l’exemple même de la caricature historique.

        Les carences de méthode intellectuelle : les deux exemples de la thèse du collectif Blanchard sur la période coloniale et de la thèse Huillery sur l’ancienne Afrique Occidentale Française.

       Elles ne sont pas obligatoirement représentatives des travaux actuels de l’histoire postcoloniale, mais elles bénéficient de toute la lumière que lui accordent sans compter  les médias.

        J’ai passé beaucoup de temps à analyser les deux types de thèse, la première assez classique pilotée par Pascal Blanchard, et celle novatrice, richement dotée en outils économétriques, d’Elise Huillery.

        Les cibles de la thèse Blanchard sont très ambitieuses, en temps et en lieux, alors que la cible de la thèse Huillery est cantonnée à la seule Afrique Occidentale : il est évident que la taille des cibles n’est pas du tout  la même, tout en notant qu’en choisissant pour cible l’ancienne Afrique Occidentale Française, Mme Huillery a fait un choix qui n’est pas anodin, compte tenu des relations de toute nature que la France a conservées avec ces territoires..

       La thèse du Collectif Blanchard s’est exprimée dans les ouvrages : thèse Blanchard Sorbonne 1994 (TB) – Culture Coloniale 2003 (CC) – La République Coloniale 2003 (RC) – Culture Impériale  2004 (CI) – La Fracture Coloniale 2005 (FC). L’Illusion coloniale 2006 (ILC)

&

         Il serait dommage de ne pas rappeler que le manuscrit « Supercherie coloniale » a fait l’objet d’une lettre de refus très aimable de la part d’un des grands éditeurs de la place, dont vous trouverez ci-après l’essentiel du texte :

       « Paris le 5 juillet 2007

        Concerne : Supercherie coloniale.

      Cher Monsieur,

        Je vous remercie vivement de vos deux textes.

         Je les ai appréciés à leur juste valeur, bien entendu, sur la même longueur d’onde que vous. Mais, pour vous dire la vérité, je n’ai aucune envie de me lancer ou de laisser …. se lancer dans une polémique directe avec des auteurs nommés (et dont un a même été publié dans la Maison !).

           Votre avant-scène postcoloniale m’a par ailleurs bien amusé.
        J’espère que vous trouverez un autre éditeur et vous assure, cher Monsieur, de tous mes sentiments les meilleurs. »

       N’ayant pas trouvé d’éditeur, j’ai fait appel à une petite maison d’autoédition.

      Puis-je rappeler aussi le petit écho que j’avais donné sur ce blog à la mésaventure « idéologico-politique » que ce livre avait connue avec la Mairie de Paris (mandat Delanoë) ?  Une bonne citoyenne m’avait informé gentiment qu’elle avait trouvé l’un des deux spécimens que j’avais pris le soin de déposer auprès du service des bibliothèques, dans une librairie-solderie de Paris.

          Il me parait donc intéressant de proposer ci-après le texte de « l’avant-scène postcoloniale » aux lecteurs :

« En avant-scène postcoloniale »

Et sur les pas du célèbre Montesquieu

Comment peut-on être Malgache à Paris au XXI° siècle ?

            De Jérôme Harrivel, Cité Universitaire Internationale, à Paris, à sa chère et tendre Vola, restée à Faravohitra, à Antananarivo,

       Octobre 2001 – Comme tu le sais, à l’occasion du match Algérie France, dans ce magnifique stade de France, (quand en aurons-nous un aussi beau dans notre belle capitale ?) une partie du public a sifflé l’hymne national des Français. Tu vois le scandale ! Je n’y étais pas, car tu connais l’amour très modéré que je porte au sport. Cela m’a beaucoup étonné, moi qui croyais que l’Algérie était indépendante depuis 1962. La France était-elle devenue, à son tour, la colonie de l’Algérie ?

    Septembre 2003 – Des amis français m’avaient convié à une soirée à la campagne, une campagne toute verte comme tu l’aimerais, près du Mans. A un moment donné, un des convives se mit à évoquer des livres récents qui traitaient de l’histoire coloniale de la France. Tu sais que les Français ne s’y intéressent pas beaucoup,  mis à part la guerre d’Algérie, qui a laissé des traces profondes dans beaucoup de familles françaises.

            Je ne m’estimais pas vraiment concerné, lorsque j’entendis ce convive parler de « bain colonial », et aussitôt je fis une association d’idées avec notre grande fête du bain de la Reine, notre « fandroana », mais il ne s’agissait pas de cela. C’était bien dommage, car la cérémonie du bain revêtait une grande importance  dans notre monarchie. Beaucoup de faste, une grande foule, le bain de Ranavalona III derrière le rideau rouge, la couleur sacrée, avec ce petit grain de folie religieuse qui mettait du sel dans le rituel sacré du bain, l’aspersion de la foule venue entendre le « kabary » de la reine et assister à son bain caché, avec l’eau qui avait servie au bain de la reine, une eau naturellement sacrée. Une lointaine parenté sans doute avec l’eau bénite, sans vouloir blasphémer le rite catholique !

       Février 2005 – Un de mes bons amis malgaches m’a entraîné au Forum des Images de la Ville de Paris pour assister à une des séances du festival des films coloniaux qui y avait lieu.

Deux personnes commentaient ces documents, un belge, je crois, et un universitaire africain dont j’ignorais le nom. Pour nous mettre sans doute dans l’ambiance idéologique de cette séance, le présentateur belge avait distribué une note de présentation dans laquelle il énonçait quelques fortes vérités, je cite :

           « C’est au nom de la légitimité coloniale que l’on filme les femmes au torse nu…c’est la relation d’assujettissement du colonisé au colon. C’est la violence légale,  naturelle de l’ordre colonial qui apparaît lorsque l’on regarde ces images… on perçoit régulièrement les signes d’un déni d’humanité accordé à l’indigène dont le filmeur (sic) d’alors n’avait pas conscience. »

        On nous a projeté plusieurs films d’amateurs de qualité tout à fait inégale. L’un d’entre eux a attiré mon attention, parce qu’il avait été tourné chez nous, par un vazaha (un blanc) sans doute riche, car il le fallait pour disposer d’une caméra. A un moment donné, on voyait une femme blanche assise dans un filanzana, notre fameuse chaise à porteurs, portée donc par quatre bourjanes, et le commentateur de souligner doctement, et une fois de plus, que cette image était un autre symbole du colonialisme en action.

       A la fin de la projection, un vazaha s’est levé et a pris la parole pour expliquer à la salle que tous les gens riches de Madagascar, nobles, hauts fonctionnaires militaires ou civils, marchands fortunés recouraient habituellement à ce mode de transport à une époque où il n’y avait aucune route dans l’île, et donc aucun véhicule à roues. Je me suis bien gardé d’intervenir, mais l’échange m’a bien amusé.

        Mai 2005 –  Un grand débat agite les médias et le microcosme politique, sur l’esclavage et  le rôle positif de la colonisation française. Des députés, toutes tendances confondues, de droite et de gauche, ont eu une foutue bonne idée de faire reconnaître par la loi le rôle positif de la colonisation. Grand chahut chez les historiens et au sein des associations qui ont l’ambition de défendre la cause des populations immigrées, notamment de celles qui ont publié un appel d’après lequel, leurs ressortissants seraient les  indigènes de la république.

            Prudence de notre côté étant donné le passé de notre grande île et de l’abolition relativement récente de notre esclavage. Certains de nos lettrés ne disent-ils pas que les descendants des andevos, nos anciens esclaves, portent encore dans leur tête leur passé d’esclave, avec la complicité des descendants de leurs anciens propriétaires d’esclaves. Nous sommes d’ailleurs bien placés à Madagascar pour savoir que la traite des esclaves s’est prolongée longtemps en Afrique de l’Est, dans l’Océan Indien, et dans le Golfe Persique, avec les traditionnels trafics arabes d’esclaves.

            Je te signale d’ailleurs qu’une historienne de La Réunion prend des positions hardies dans ce difficile débat.

            Je recommanderais volontiers la même prudence aux descendants des grands royaumes négriers de l’Afrique du Centre et de l’Ouest.

        Novembre 2005 – En France, la mode est aujourd’hui à la repentance. Les Français adorent ça et se complaisent dans leurs défaites militaires qu’ils célèbrent avec une joie masochiste. Le président Bouteflika somme la France de se repentir, alors que la guerre d’Algérie a été un affrontement de violences des deux côtés, et que l’Algérie indépendante sort à peine d’une guerre civile cruelle.

            Dans toute cette affaire, plus personne ne comprend plus rien à rien, entre ce qui relève de la mémoire et ce qui relève de l’histoire ! Je me demande si certains historiens ne s’intéressent pas plus à la mémoire qu’à l’histoire.

        Octobre 2006 – Tu vois, l’Algérie est toujours au cœur du problème français, et certains historiens ont du mal à travailler sur l’histoire coloniale sans être obsédés par l’Algérie, toujours l’Algérie, qui parait d’ailleurs de plus en plus présente en France, plus de quarante ans après son indépendance. Un politologue, espèce difficile à définir, a commis un livre, ou plutôt un crime contre la raison, en énonçant le postulat qui voudrait que « Coloniser,  c’est exterminer », et bien sûr en raisonnant sur l’Algérie. Ce politologue s’est fait ramasser dans les grandes largeurs par deux éminents historiens de l’Algérie.

              Ce mois-ci, Blois a accueilli les 9ème Rendez Vous de l’Histoire. A l’occasion d’un Café Littéraire, tu te souviens du rôle des cafés dans l’histoire littéraire parisienne, un dialogue musclé s’est engagé entre le principal prosélyte d’une nouvelle histoire coloniale et l’auteur d’un livre intitulé « Pour en finir avec la repentance coloniale », précisément dans le cas de l’Algérie. Le prosélyte de lui lancer : « Vous êtes un historien révisionniste, ça vous fait triper (sic) ». Je me serais bien gardé d’intervenir dans ce débat : il n’y a pas si longtemps, notre grand Amiral marxiste, dictateur et chef de l’Etat, aurait brandi aussi facilement ce type d’accusation. » Jérôme Harrivel

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? Deuxième partie : les deux sources savantes, le Colloque de 1993 et le livre « Images et colonies »

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

Deuxième partie

Une relecture historique postcoloniale savante avec deux sources:

  • le Colloque de janvier 1993 sur le thème « Images et Colonies »
  • le livre « Images et colonies »

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Le Colloque de 1993

Organisé par l’Achac du 20 au 22 janvier 1993 à la Bibliothèque Nationale Française

             A l’origine de la thèse de ce collectif, il convient de se reporter au Colloque Universitaire de janvier 1993 (C) sur le thème « Images et Colonies » avec la participation d’une brochette d’historiens connus et reconnus. Pascal Blanchard fut l’un des deux secrétaires de la rédaction de la synthèse de ce colloque  savant.

                             Je serais tenté de dire qu’il s’est peut-être approprié les travaux de ce colloque.

          Nous verrons dans le détail les écarts d’interprétation historique qu’il  convient de relever entre les avant-propos du duo Blanchard – Bancel et le contenu des Actes du Colloque ainsi que celui de l’ouvrage Images et colonies.

          Les contributions ainsi que les très nombreuses illustrations qui figurent dans le compte-rendu de ce colloque savant, de même que dans le livre,  sont pleines d’intérêt, mais leur contenu ne permettait pas en effet d’induire que la France de l’époque coloniale baignait dans la « culture coloniale » décrite par le collectif Blanchard, dans un « imaginaire » colonial qui a leur faveur.

          Qui plus est, le thème même de ce colloque, outre son contenu historique, posait la question de l’interprétation des images avec la contribution insuffisante de la sémiologie, laquelle sauf erreur, y était absente !

         Le contenu de ces travaux ne constituait donc pas une assisse scientifique suffisante pour énoncer certaines conclusions des deux auteurs de l’introduction (M.Blanchard et Mme Chatelier) :

     « …  le temps colonial se réapproprie le présent, que l’image fut l’alliée puissante du colonialisme… et que cette multiplication des images coloniales et la variété de leurs supports, évoquent un véritable bain colonial. » (Introduction Colloque, p,14)

      Nous verrons au fur et à mesure de notre analyse ce qu’il convient de penser de ces affirmations audacieuses, tout en montrant qu’au cours de ce fameux colloque, toutes les contributions se rapportant aux différents supports d’information ou de culture, et tant s’en faut, n’ont pas fait preuve de la même belle et imprudente assurance historique. 

        Dans le livre « Supercherie coloniale », j’ai récapitulé la série de critiques qu’appelait ce type de discours historique sur l’ensemble des vecteurs d’une culture coloniale supposée, les affiches, les livres, les expositions, les écoles, les journaux, le cinéma… et sur leurs effets supposés dans une opinion publique jamais mesurée.

        Car telle était la critique la plus sérieuse que je formulais, l’absence de mesure, d’évaluation des vecteurs proposés avec leurs effets sur l’opinion, alors que le seul vecteur qu’il était possible d’analyser sérieusement était alors la presse.

        La thèse du collectif Blanchard ne s’inscrit en effet pas dans une histoire « quantitative » qui aurait pu la qualifier pour être représentative de son objet, de ses objets, car ils sont multiples : il s’agit de la carence de méthode la plus grave, et c’est sans doute ce qui fait sa différence avec la thèse Huillery dont tous les efforts ont porté sur une « représentativité » historique supposée dans la ligne de l’histoire « quantitative », mais sur un terrain exotique et  géographiquement localisé.

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            Afin de bien comprendre les enjeux historiques, méthodologiques, et en définitive politiques et idéologiques du débat qu’il faut ouvrir sur le discours du collectif de chercheurs animé par l’historien Blanchard, avec l’appui de l’association Achac, il est nécessaire de revenir en effet à la source, c’est-à-dire le colloque savant qui eut lieu en janvier 1993 sur le thème Images et Colonies, en consultant les Actes publiés, leur introduction (Signatures Blanchard et Chatelier), leur conclusion (Signatures Debost et Manceron), ainsi que les différentes synthèses effectuées sur chacune des catégories de thèmes retenus :

            I « Mythes, Réalités et Discours » : synthèse par Mme Catherine Alcoer

            II «  Images et Messages » : synthèse par Mme Anne Hugon

            III « Arts et Séduction » : par Mme Barbara Boëhm

            IV «  Regards croisés » : sans synthèse

            La liste des participants comptait 39 noms, pour deux tiers d’entre eux des historiens et historiennes, mais il convient de noter que la discipline de la sémiologie ne comptait aucun participant, alors que la Colloque avait l’ambition d’analyser, avant tout,  des images et des messages.

            Il est important de revenir sur ce Colloque qui a analysé des lots d’images triées et proposées, si j’ai bien compris, par l’association Achac, première étape du parcours « historique » des chercheurs qui ont publié l’important volume intitulé « Images et Colonies » – (1880-1962) » comptant près de trois cents pages de textes et d’images, souvent très belles, incontestablement un travail de collection tout à fait intéressant.

            Au cours de la deuxième étape, le collectif de chercheurs a exploité ces sources et publié la série d’ouvrages relatifs à la Culture coloniale, impériale, à la Fracture coloniale, et à la République coloniale, « apanages » supposés de notre pays.

            La question de fond que posent ces parcours historiques est celle de savoir quels étaient les objectifs de ce colloque,  (voir mes soulignés), selon les deux auteurs de la conclusion :

         « La réflexion entamée par ce colloque a soulevé davantage de questions qu’elle n’a apporté de réponses. L’objectif n’est rien moins que, aussi bien dans l’Europe colonisatrice que dans ses anciennes colonies, la déconstruction d’un imaginaire que ces images, pendant des décennies, ont contribué à édifier. Cela implique de nouveaux débats et de nouvelles rencontres ainsi que des incursions scientifiques dans des domaines extrêmement divers qui vont de certains aspects délaissés de l’histoire politique et économique de l’Europe contemporaine, à l’ethnographie, la sociologie et l’histoire régionale, politique et économique africaine, sans oublier une prise en compte de l’histoire de l’art, de celle du cinéma, de la photographie et de la publicité et la sémiologie de l’image. C’est à ce prix que l’on pourra œuvrer efficacement pour l’histoire comme pour l’avenir. » (p,148)

        Vastes chantiers donc à ouvrir, qui n’ont pas été ouverts, et qui n’ont pas empêché ces chercheurs de s’engouffrer dans celui de « l’avenir » c’est à dire celui de l’idéologie et de l’immigration.

      Vaste ambition, vastes chantiers, lesquels reposaient sur de nombreux postulats d’évaluation, de mesure, à vérifier, et à valider, aussi bien en Europe que dans ses colonies, qui n’ont pas été vérifiés et confirmés, comme nous le verrons dans le cas français, pas plus que l’existence de « l’imaginaire » énoncé.

        Le lecteur aura donc la possibilité de se poser la vraie question, à savoir si ce type de discours n’irrigue pas plutôt une construction anachronique et idéologique, tout à fait artificielle, d’un imaginaire qui a la faveur de ces chercheurs, un imaginaire censé expliquer ce qui se passe dans certains territoires de notre pays, un imaginaire qui n’a jamais été décrit et mesuré depuis plus de vingt années.

       La lecture de ces conclusions est fort instructive car elles ne militent déjà pas pour la thèse « historique » que je viens de rappeler, fusse celle de l’introduction signée Blanchard Chatelier, en dépit des imprécisions, affirmations et questions qu’elle contient.

        Dès le troisième paragraphe de cette dernière, les auteurs évoquent la période de Vichy comme un précédent de leur analyse, une référence pour le moins ambiguë, mais à laquelle ils ont fait un sort : d’après eux, la période coloniale aurait souffert de la même amnésie que celle de Vichy : colonisation française = Vichy ?

          Ils écrivent : «  Nous nous attacherons ici à ne présenter que des images dont on peut évaluer la diffusion et qui, par conséquent, ont été lues par les Français… Cette multiplication d’images coloniales et la variété de leurs supports, évoquent un  véritable bain colonial. » (p,14)

      La phrase soulignée est une contre-vérité alors que leur thèse souffre d’une carence généralisée de l’histoire quantitative, c’est-à-dire l’absence d’évaluation.

     Bain colonial ou non ? Telle est la question, et les auteurs écrivent :

      « Ce bain colonial est-il le fruit d’une volonté politique ? », et les auteurs bifurquent aussitôt sur les figures de l’« indigène » et de l’immigré, le véritable objectif d’une démonstration historique supposée.

      Les deux auteurs ajoutent : « Il semble que ces images soient devenues des réalités  pour une majorité de Français, qui ne doutent pas de leur véracité. » (p,14)

      Il « semble » ? Les deux auteurs nous plongent en effet dans une grande perplexité, un doute insupportable !

       Les deux auteurs posent la question : « Quel impact cette propagande a-t-elle eu ? » (p,15) 

     Alors, bain colonial, oui ou non ?  Réalités, oui ou non ?

     Les deux auteurs évoquent à la fin, « un flot d’images » « reflet des phantasmes et des peurs de l’Occident ».

     En définitive, de quelle déconstruction  ou construction historique s’agit-il ? Pour démontrer quoi ?

      Est-il question des « phantasmes » des Français ou des « phantasmes » actuels du collectif de chercheurs, car les trois textes de synthèse proposent  un certain nombre de questions méthodologiques qui ont été abordées par des participants, auxquelles aucune réponse n’a encore été apportée.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? Les Actes du Colloque de janvier 1993

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

Les Actes du Colloque de janvier 1993 (150 pages) : analyse

I « Mythes, Réalités et Discours » – Synthèse Mme Catherine Alcoer (page 19 à 27)

« Doctrine coloniale et opinion publique »

      «…  Si l’on peut donc parler d’une idéologie coloniale du point de vue de l’émetteur, celle-ci devient infiniment plus complexe du point de vue du sujet percevant. » (p,19)

        « L’Exposition coloniale : expression du discours politique »

          « … Nous assistons donc au même phénomène de banalisation, l’Empire est entré dans les mœurs…

        Catherine Coquery-Vidrovitch insiste sur le fait que ces représentations, ces mises en scène sont reprises dans la presse de l’époque comme autant de réalités… » (p,23)

« … Il s’agit à présent d’étudier en quoi ce que Catherine Coquery-Vidrovitch qualifie d’entreprises de mythification coloniale à propos de l’exposition de 1931, mais plus généralement l’iconographie coloniale, relève d’un discours politique, mais également quels furent ses prolongements dans l’inconscient collectif. »

       Il convient de noter 1) L’auteure  rappelle dès le départ une distinction capitale dans un tel domaine entre « l’émetteur » et le « sujet percevant » » une distinction quasiment oubliée dans le discours du collectif de chercheurs, 2) que Catherine Coquery-Vidrovitch a été une des promotrices de l’introduction de l’inconscient collectif dans ce débat savant, 3) qu’elle fut la Présidente du jury de la thèse de doctorat de M.Blanchard, une thèse qui ne fit qu’effleurer les terrains d’évaluation de la presse, 4) que l’analyse de la presse de l’époque, seul vecteur susceptible de proposer une évaluation de l’opinion publique n’a pas été effectuée.

         « Iconographie coloniale, réalité et phantasmes »

        « Comprendre, expliquer l’impact de l’iconographie coloniale auprès du public exige de prendre en considération les conditions internes et externes qui ont présidé à sa conception, d’où la difficulté méthodologique

       « Expliquer l’impact… d’où la difficulté méthodologique » (p,24)

        Il s’agit d’une des difficultés de la méthode historique, à côté de beaucoup d’autres.

        Après la guerre de 14-18, et d’abord dans le cas de l’Algérie : « …Toujours pour Gilbert Meynier, ces images coloniales touchent finalement assez peu la masse française qui, toute à sa nouvelle prospérité, ne semble pas convaincue de l’apport des colonies en la matière… » (p,25)

     « … L’imbrication étroite de la réalité et du fantasme dans l’iconographie coloniale et dans ses répercussions sur l’inconscient collectif amène un problème de méthodologie majeur quant à l’étude de ces images. A partir du moment où les observateurs historiens ex-colonisateurs, ce qui est le cas de la plupart de nous tous, à partir du moment où des observateurs se déclarent objectifs, distants mais possédant un bagage culturel qui lui n’est pas objectif », affirme Catherine Coquery-Vidrovitch. Elle poursuit : « je fais métier de ne pas croire à l’objectivité puisque le travail de l’historien est précisément un travail de doute. .. « (p,26)

        Jean Devisse (le directeur de la thèse de doctorat  Blanchard) souligne cependant la nécessité d’ouvrir ce dossier et non plus d’en avoir peur. « Ce qui me semble évident c’est qu’il faut un inventaire complet, total, de tous les aspects, même ceux qui nous gênent beaucoup, de tous les aspects de cette longue période que nous avons occultée. Nous n’avons pas occulté que la guerre d’Algérie (…) Le rassemblement d’images, la constitution d’un corpus, ce n’est pas de l’histoire, c’est la base de matériaux qui permet ensuite de construire une réflexion historique. »

         Le travail de l’historien devra toujours pour Jean Devisse, « faire table rase des clichés, des images mentales, transmises presque génétiquement et porteuses de désastre pour les relations entre la Nord, la France et ses territoires extérieurs. ….

        Mais  au préalable, pour analyser ces images il faut apprendre à s’en méfier et être attentif à leur prolongement dans notre inconscient. » (p,26)

       L’auteur écrivait « Nous n’avons pas occulté que la guerre d’Algérie », une observation contradictoire avec celles de Benjamin Stora, historien de l’Algérie, qui écrit dans « Images et Colonies », à la page 257 : « guerre qui contrairement aux idées tout faites, a été montrée dans la presse quotidienne (lorsqu’elle n’était pas censurée) et dans les magazines à grand tirage. »

        Problèmes de méthode sûrement, non réglés tout aussi sûrement, mais à voir l’irruption de l’inconscient  dans ce débat historique, aucun participant ne semble avoir proposé de méthode d’analyse historique ou non.

        Catherine Coquery-Vidrovitch écrivait dans sa contribution :

        L’historien, l’image et les messages «  En dernier point, j’en viens à une réflexion personnelle. Le sujet qui nous occupe ici est passionnant, les sources sont extraordinaires. J’ai donc cherché à comprendre pourquoi je n’avais pas envie de venir parler dans ce colloque qui s’annonçait pourtant extrêmement intéressant et dont je reconnaissais scientifiquement tout l’attrait.
      Pour comprendre un réflexe de ce type il faut faire la psychanalyse de l’historien. » (p,30)

        L’historienne explique cette réflexion tout à fait personnelle par son propre passé, mais elle accrédite la thèse que je défends sur certains discours postcoloniaux, à savoir qu’il est difficile, sinon impossible pour un historien dont le vécu est contemporain de l’histoire qu’il veut raconter d’être suffisamment détaché des sources consultées.

       L’historien Goubert a d’ailleurs pris une position très nuancée sur le sujet de la « fabrication » de l’histoire contemporaine.

         Dans sa contribution, l’historienne Annie Rey-Goldzeiger sur le Maghreb et la France du XIXème et du XXème siècle a également pointé le rôle supposé de l’inconscient, mais en reconnaissant son échec à proposer une méthode d’analyse : « Aussi n’essaierai-je pas de formuler une méthode sûre pour aborder ce sujet qui m’a interrogée depuis longtemps : j’ai cherché une méthode de recherche qui, je l’avoue, n’a pas été trouvée. » (p,38) 

       Ce qui ne l’a toutefois pas empêché de lui attribuer un rôle important dans son analyse historique !

       Dans le livre « Supercherie coloniale », j’ai consacré un de mes chapitres au « ça colonial », et très récemment j’ai tenté de démonter la propagande du « modèle de propagande des raisins verts », animé par des enfants de parents « coloniaux » d’Algérie ou du Maghreb.

      Ces chercheurs ont eu en effet un passé qui les a mis en rapport avec le monde colonial algérien, un passé qui ne pouvait leur être indifférent, comme ce fut également le cas pour l’historien Gilbert Meynier.

       Dans la première séquence « Mythes, Réalités et Discours », l’historien affichait ce concept d’inconscient dans le titre même de sa contribution :     « Volonté de propagande ou inconscient affiché ? Images et imaginaires coloniaux français dans l’entre- deux-guerres ». (p41)

       L’auteur précisait qu’il s’exprimait sur les « indigènes » dans le cas algérien principalement.

         «Propagande et thèmes coloniaux Le lendemain de la guerre est un temps d’incantations volontaires du Parti colonial et de ses escortes idéologiques et médiatiques. Une foule de livres… des flots de brochures, de tracts, de films destinés à exalter l’idée coloniale…. Ces images coloniales touchent finalement assez peu la masse française… ». (p,44) 

        « Imaginaire colonial et inconscient français »

        « Les ambitions coloniales sont parallèles à la volonté de vulgarisation concernant les colonies. Cette vulgarisation touche pourtant différemment la masse française et l’élite de la foi coloniale… Le drame est que ces images des colonies, répondant à un inconscient français prioritairement hexagonal, sont émises au moment même des prodromes de la « décolonisation ».

       Quoiqu’il en soit, l’imaginaire même de la France coloniale ramène d’abord au pré-carré français et il doit très peu au grand large. » (p,48)

        Le lecteur est-il plus avancé ?

         Jean Pierre Renaud   –  Tous droits réservés

Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ? Le Colloque de 1993 – Images et Messages -conclusion

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale

       II – « Images et Messages » : synthèse de Mme Anne Hugon (page 51 à 61)

         Compte tenu de l’objet de ce colloque, cette synthèse est évidement la plus importante, étant donné qu’il s’agit de la détermination de la signification des images coloniales, du message qu’elles portaient, pour autant naturellement qu’elles aient fait l’objet d’un dénombrement rigoureux, contexte historique et chronologique par contexte historique et chronologique.

        L’historienne rappelle les différentes thématiques abordées, militaire, mise en valeur, civilisation, ethnographie et discours racial, puis aborde le sujet important :

       « Les discours de la méthode (p,55)

        Plusieurs intervenants ont rappelé, même sans insister outre-mesure, le fait que l’iconographie coloniale ne représentait qu’une quantité modique, voire infime, de la production iconographique globale dans la France du XXème siècle. Daniel Rivet remarquait en introduction que les « grands hommes » de la colonisation passionnaient visiblement moins le grand public que les « grands hommes » tout court ! Quant à Laurent Gervereau, il signalait en conclusion que les affiches politiques sur la colonisation ne constituaient qu’un pourcentage minime du corpus global. Pour être iconoclastes, dans la mesure où elles amènent à nuancer l’idée d’une propagande massive et tous azimuts sur l’Afrique coloniale, ces affirmations ne doivent pas surprendre. En effet, elles rappellent que la recherche sur un point précis produit souvent un phénomène de loupe, à l’issue duquel on peut être amené à exagérer l’importance du fait étudié. Sans sous-entendre un instant que le sujet perdrait son intérêt à cause de cette réserve préliminaire, ces deux intervenants (rejoints d’ailleurs par Jean Barthélemi Debost dans son intervention sur la publicité) estimaient néanmoins nécessaire de l’évoquer.
Par ailleurs, de nombreux conférenciers se sont attachés aux questions de  chronologie…

    … Par-delà ces réflexions sur la chronologie, les communications des divers intervenants soulevaient – même indirectement – le problème des rapports entre le texte et l’image. Dans la plupart des cas, les conférenciers ont projeté des diapositives accompagnées de texte, pouvant prendre des formes variées ; brève légende éclairant une photo, titre d’ouvrage, slogan politique (Fig28), ou texte construit comme dans celui de la bande dessinée (Fig.31). Or le texte revêt une importance capitale dans l’interprétation de l’image, car il renforce ou oriente le sens attribué à l’illustration…

      Cette question du sens accordé à une image dépasse de beaucoup les seuls rapports entre texte et illustration. D’un point de vue plus général, l’ensemble des intervenants a rappelé combien délicat est le décryptage iconographique.

     Ils déplorent l’absence d’une méthode éprouvée qui, comme pour le commentaire de texte, permette non seulement de décrire l’image mais encore de l’analyser. D’autant que si l’on affirme volontiers qu’« aucune image n’est innocente », force est de reconnaître que certaines images donnent moins à voir (et à réfléchir) que d’autres. Plusieurs intervenants ont en effet opposé des illustrations soigneusement composées à des clichés pris « sur le vif », où le souci documentaire prime apparemment sur l’intention propagandiste. C’est le cas de Daniel Rivet, qui a projeté deux diapositives…

      En définitive, on peut s’interroger sur l’utilisation du terme de propagande : d’ailleurs, de nombreux intervenants préfèrent parler de « messages », conformément au titre proposé pour cette partie. La notion de propagande renvoie en effet à une volonté délibérée d’influencer l’opinion publique. Si pour certains domaines, comme l’affiche politique ou les publications sur l’Empire cette volonté de convaincre est indéniable, il n’est pas toujours possible de déceler un tel souci de persuasion…

    Entre message et propagande, se profile la notion d’intentionnalité, mais elle est délicate à prouver. C’est le travail de l’historien. » (p,60) : j’ajouterais volontiers, et du ou de la « sémiologue », car ce colloque a complètement fait l’impasse sur cette discipline.

    Entre 1993 et 2003, il semble que ces questions de méthode aient été passées sous silence par le collectif de chercheurs animé par l’historien Blanchard.

     Je me suis contenté de souligner les mots ou phrases clés importants de la synthèse Hugon,  des mots clés qui pointaient l’ensemble des questions de méthode qu’il convenait d’aborder en tentant de leur apporter une réponse, ce qui n’a pas été fait.

III – « Arts et Séductions » : synthèse par Mme Barbara Boëhm (p,85, à 93)

      Cet exercice de synthèse est d’autant plus difficile à faire que dans le domaine des arts et des séductions, chacun sait que toutes les interprétations sont possibles, et c’est entre autres une des leçons de l’exercice.

       « Nous allons promener notre regard sur une multitude d’images qui ont été produites en Métropole depuis plus d’un siècle, diffusées par des supports aussi variés que complémentaires que sont les arts plastiques (le dessin, la peinture, l’aquarelle et les sculptures), la carte postale, l’affiche ou l’encart publicitaire, le cinéma (documentaires et fictions), véhiculant des « images de séduction » sur l’Afrique et les Africains….

      En quoi cet imaginaire a-t-il pu contribuer à influencer le regard des Français sur l’Afrique et les Africains ? Ces productions artistiques sont-elles de la « propagande », ont-elles contribué à soutenir l’entreprise de propagande coloniale ou sont-elles dissociables du contexte colonial ? Ces interrogations nous permettront de dégager les différents processus et systèmes de représentation et leurs influences dans le cadre de l’imaginaire colonial.

     Témoins de la colonisation ou supports de propagande ?(p,86)

     La carte postale fut certainement le document le plus diffusé, les plus manipulé par les coloniaux à destination de la Métropole, principalement avant la Première Guerre mondiale…

      Philippe David précise, dans le cadre de son intervention sur la carte postale : « Elle est un objet de communication facile, pratique, à prix réduit. Compte tenu de la rapidité et de la fiabilité de la Poste, la carte postale fut extrêmement populaire et massivement utilisée… »

     « Pour clore son propos, Philippe David lance un « plaidoyer pour une analyse objective de la carte postale » et souligne que les productions coloniales grivoises sont extrêmement minoritaires dans le corpus global. Il récuse toute analyse, toute thèse « simpliste » qui n’intégrerait pas  le rapport dans l’ensemble de la production et une production qu’il juge « pornographique ».

      Indiquons qu’elle concerna avant tout les cercles familiaux de Français ou de Françaises partis aux colonies, et que son heure de gloire, chronologiquement parlant, fut plutôt brève.

      De l’ordre du fantasme (p,87)

     « Gilles Boëtsch (anthropologue), quant à lui, part d’un corpus de quatre cents cartes postales extrêmement spécifiques, présentant des « Mauresques aux seins nus ». Il analyse le rapport des Français à la colonisation à travers ces images et comment nous pouvons, aujourd’hui, sans porter de jugement en interroger le sens…

       La thèse soutenue par Gilles Boëtsch suscita de nombreuses réactions. Il a explicité alors qu’il ne s‘agissait pas de dire si ces cartes postales représentaient la réalité ou non, mais de voir que l’on avait constitué une ethnie de plein pied, créé une fiction. La question n’est pas de savoir en quoi ces représentations ont servi, comment elles fonctionnent, et insister sur les rapports que nous pouvons y lire…

       Jean-Bartélemi Debost (docteur en histoire) soulignait :

     «  Je pense donc que le travail d’analyse sur cette fiction, le décodage des messages, ne peuvent se faire que si nous maîtrisons parfaitement l’histoire des systèmes de représentation, la sémantique, l’icologie. (p,88)

       Un anthropologue inventeur d’une nouvelle ethnie, celle des femmes aux seins nus ?

         L’avis différent d’un historien de la photographie :

        «  Lors du débat, Guy Mandry, historien de la photographie, s’est inscrit en faux contre la thèse de Gilles Boëtsch : Il faut savoir que la femme aux seins nus dans la carte postale est un genre convenu, extrêmement répandu, et pas seulement chez les peuples colonisés… Faire cette sélection, c’est modifier la représentation que les photographes ont fait du monde colonial. Cette forme d’image – si elle est critiquable, je ne le nie pas – est aussi une forme d’orientalisme populaire ; si nous le condamnons, il faut aussi condamner l’orientalisme de Delacroix ou celui de Matisse. Or, ici, je n’ai entendu personne le faire. Enfin, je pense que s’il y a fantasme, et il est manifeste qu’il y a fantasme, cela veut dire qu’il y a désir. Et dans désir, il y aussi désir d’adhésion. » (Note 6, p,87)

       De la part de qui ?

       « C’est ailleurs qu’il faut chercher un vecteur d’images de fiction de plus grande diffusion concernant l’Afrique. Le cinéma français de fiction a été incontestablement l’un de ceux-ci tout au long de la période considérée. » (p,88)

      Il s’agit d’une appréciation un peu rapide qui ne tient pas assez compte de la chronologie et des réalités cinématographiques qui n’étaient pas obligatoirement d’origine française et qui se cantonnaient au Maghreb.

      Jean-Barhélemi Debost : « Quand l’exposition « Images et Colonies » sera présentée en Afrique, toutes les images que nous avons visionnées deviendront une réalité pour les ex-colonisés qui ne les ont jamais vues. Tant que ces images, parfois oppressantes, voire violentes, n’auront pas été vues par ceux qu’elles étaient censées montrer, il y aura un dialogue de sourds, car les ex-colonisés ne connaissent pas nos référents, ni ceux de nos parents. » (p,91)

       Le lecteur se rappellera que le même historien était beaucoup plus prudent dans les pages qui précèdent.

Conclusion

        Les participants à ce Colloque ont soulevé beaucoup des questions de méthode que soulevait l’examen des images coloniales et messages présentés, leur dénombrement, leur classement chronologique ou thématique, le sens de ces messages, si message il y avait, ce qui n’a pas empêché une partie des mêmes participants de s’enrôler sous la bannière de l’idéologie, en détournant purement et simplement le sens affiché ou supposé de ces travaux.

       Dix années plus tard, le collectif Blanchard s’engouffrait dans cette voie du détournement, avec l’appui de médias acquis à un anticolonialisme supposé, à la repentance, à l’autoflagellation nationale, sur des fondements pseudo-historiques largement fictifs.

  Jean Pierre Renaud   –   Tous droits réservés

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La semaine prochaine, publication de la lecture critique de l’ouvrage « Images et Colonies » (1993)

Analyse critique d’un « modèle de propagande » postcoloniale

Comme annoncé en janvier dernier, je commencerai à publier après les  fêtes de Pâques, mon analyse critique des produits culturels du « modèle de propagande » postcoloniale Achac-BDM.

1 – Après une présentation des tenants et des aboutissants du sujet, je proposerai aux lecteurs :

2 –  de revenir sur les sources d’un Colloque savant de janvier 1993, dont le thème était « Images et Colonies », puis de l’ouvrage « Images et Colonies » dont un large « échantillon » d’images et de contributions a servi de base au discours biaisé du « modèle de propagande » postcoloniale Achac-BDM.

3 – de prendre connaissance de l’écho universitaire que ce type de discours postcolonial a reçu, avec des extraits des textes de Laurence de Cock, Vincent Chambarlhac et Camille Trabendi.

4 – de porter un regard synthétique et critique approfondi de la thèse du « modèle de propagande » en question, avec en particulier les graves carences de leur démonstration sur la propagande coloniale à l’époque coloniale. Voir cette critique dans  le livre « Supercherie coloniale » publié en 2008.

Jean Pierre Renaud