Brèves Gabonaises

            30/8/2023 : Coup d’Etat au Gabon, quelques mois après l’Entrée du Gabon dans le Commonwealth, en compagnie du Togo.

            Bizarre n’est-ce pas ? D’autant plus que le Président Macron avait commencé une tournée africaine au Gabon le 1/03/2023 !

            A quand le Togo ?

            Un coup d’Etat de plus dans une Françafrique aussi vermoulue que de nombreuses oligarchies africaines !

            Le père du Président déchu avait su tisser un réseau financier et politique efficace et puissant  grâce au pétrole. Il avait choisi de confier sa garde présidentielle à des marocains et à des contractuels français.

            Elf Mitterrand ou Elf Chirac ? Cela vous dit quelque chose ?

            Mitterrand avait choisi un conseiller Afrique franc-maçon capable d’animer les réseaux francs-maçons africains. Il faut savoir que certains  cercles des pouvoirs africains sont attirés par les rites secrets de la franc-maçonnerie, et que les Bongo y avaient engrangé de nombreux soutiens.

            Récemment, la Grande Loge du Gabon avait élu Ali Bongo comme « Grand Maître ».

            Très tôt, à Madagascar, dès les années de conquête, en 1895-1900, des Loges maçonniques commençaient à noyauter quelques cités.

            Tirer quelle leçon de ce nouveau coup d’Etat ?

La franc-maçonnerie africaine propose une des clés souvent ignorées de la colonisation française et de l’histoire des relations franco-africaines.

Autre clé, celle de la conception de la colonisation française, très différente de la conception anglaise de la colonisation, celle du fric, sans s’embarrasser  d’une mission civilisatrice imaginaire à la Française !

Sur ce blog, le lecteur pourra consulter l’analyse comparative que j’ai proposée entre les deux impérialismes, le français et l’anglais

            Moralité : repenser complètement notre politique africaine avec des conseillers qui connaissent l’Afrique et ses cultures, et non des conseillers aujourd’hui « pénitents », tels que ceux qui sont à la mode dans les cercles du pouvoir macronien !

            Ajoutons enfin que les interventions de la France en Afrique, compte tenu d’un passé colonial manipulé auraient été bien inspirées de filer à l’anglaise, tout en sachant utiliser les leçons de la guerre subversive que nous pratiquions en Algérie,  sans oublier la psychologie des foules africaines disponibles pour n’importe mouvement de foule dans la main des nouvelles juntes au pouvoir, de foules très jeunes : au Niger, plus de 50 % de la population officiellement « recensée » a moins de 15 ans.

            De l’indirect de préférence au direct, avec une France qui aime trop « ouvrir sa gueule » !

Jean Pierre Renaud   Tous droits  réservés

Les trois réformes synodales du Pape François

Un christianisme vivant !

  1. Le mariage des prêtres ! Dans le christianisme, rien ne parait  s’opposer à l’ordination de prêtres mariés, en laissant aux chrétiens de vocation à la prêtrise, le choix entre une ordination,  traditionnelle chez nous, de prêtres célibataires, avec leur vœu choisi de chasteté, et l’ordination des prêtres mariés.
  2. Le diaconat des femmes dans l’église apostolique et romaine.

D’ores et déjà les femmes ont  un rôle vital dans le fonctionnement de nos églises.

            Sans elles, le christianisme de France se   trouverait  appauvri ! Donnons-leur une parole évangélique.

  1. Une Eglise synodale :

C’est sans doute la réforme la plus difficile à mettre en œuvre, alors qu’elle est nécessaire dans une pyramide mondiale qui a su défier les siècles.

            Il convient de trouver, et cela ne sera pas toujours facile de trouver le bon équilibre entre les attentes des fidèles et les obligations de cohérence planétaire de l’église, en frisant peut-être le risque des schismes qu’elle a affrontés au fil des siècles, tout en  restant bien vivante, ce qui est le cas de nos jours.

Jean Pierre Renaud

Le Bling-Bling politique…

Sarkozy, Ukraine, Crimée, Libye, Niger, France

La longue interview de Nicolas Sarkozy

8 pages dans le Figaro Magazine des 18 et 19 août 2023

            «  … une interview exclusive dans laquelle il livre quelques vérités, sans crainte de bousculer le politiquement correct, sur le conflit russo-ukrainien, l’Algérie et l’immigration. Il revient également sur la politique d’Emmanuel Macron, l’avenir des Républicains, l’état de la police et de la justice en France. » (page 23)

Guerre en Ukraine, Crimée ?

Ukraine, des soldats ukrainiens et de nombreux civils meurent en Ukraine chaque jour.

L’ancien Président de la République livre un message de relation diplomatique « réaliste » tout à fait incongru.

Citation : « Poutine a eu tort, ce qu’il a fait est grave et se traduit par un échec, mais une fois cela dit, il faut trouver une voie de sortie. »

Vers les cimetières d’Ukraine ou de Crimée ?

« grave », « échec », « voie de sortie » pour un criminel de guerre issu du KGB soviétique ?

La Crimée

Citation  « La Crimée était russe jusqu’en 1954. Tout retour en arrière est illusoire »

Faux ! Elle était soviétique et non russe, en faisant l’impasse sur le progrom soviétique des Tatars.

« En 1922 la Crimée était devenue une république autonome au sein de la RSFSR. A cette époque, les Tatars représentaient les deux tiers de la population qui comptait 762 000 âmes.

En 1944, « … Béria, le chef de la police stalinienne (NKVD) avait fait déporter vers l’Asie centrale la population tatare de Crimée dans la nuit du 18 mai 1944. La République autonome de Crimée avait alors été ramenée au rang de simple région (oblast). »

(Pages 291 et 292 Journal du premier ambassadeur de France à Kiev, Hugues Pernet)

Délinquance et immigration

Citation : «  Dans le discours de Grenoble en 2010, je dénonçais déjà le lien entre délinquance et immigration »

  1. Mais alors pourquoi avoir décidé d’accueillir en France les mineurs étrangers, lesquels alimentent des flux d’immigration clandestine de plusieurs dizaines de milliers d’étrangers et perturbent la vie de la nation ?
  2. Pourquoi ne pas avoir mis fin à l’accord franco-algérien de 1968 avec un gouvernement FLN qui laisse la porte ouverte aux flux d’immigration officielle ou clandestine ?

Ce que vous préconisez aujourd’hui !

Le regroupement familial ?

Quand Giscard a pris cette mesure en 1976, je me demande s’il avait pris soin de mesurer la compétence culturelle des Préfectures pour savoir où en était l’état civil de l’Afrique noire et la nature des parentèles qui y existaient !

Enfin une question en pointillé sur la Libye :

Citation : « On vous reproche beaucoup votre intervention en Libye, qui elle aussi a ouvert les vannes de l’immigration. Fallait-il y aller ?

Sarkozy défend bien sûr son intervention en Libye, après le brillant exercice de communication politique signé Cécilia.

Seul problème, cette intervention s’est effectuée dans l’ignorance d’un contexte tribal bien enraciné et d’un autre contexte dictatorial des pouvoirs africains.

Les armements gigantesques de Kadhafi ont nourri les mouvements d’insurrection djihadistes du Sahara et du Sahel.

Ajoutons qu’avec l’article 35 de la Constitution, nos Présidents peuvent engager une guerre en attendant que les Assemblées ne soient appelées à en décider, quelques mois plus tard, une fois « les carottes cuites » !

La France, Macron, Darmanin…

A lire les propos de Sarkozy, il est évident que Macron et Sarkozy partagent les mêmes convictions politiques du « en même temps », du « quoiqu’il en coûte » politiquement, en labellisant les traitrises qui ont alimenté le camp Macron.

Les deux « animaux politiques », fan du même bling bling politique

manifestent la même carence en matière de doctrine politique !

Le Général est bien loin !

Jean Pierre Renaud

2023, la France au Niger…

La France paie le Prix

d’une Histoire Postcoloniale « Pénitente » !

Quand les Présidents, Hollande et Macron, engagent nos troupes au Mali, au Burkina Fasso, ou au Niger, sans veiller à développer une stratégie de guerre informationnelle, de contre-propagande, de « guerre mémorielle » (lire François Heisbourg) adaptée à la psychologie collective africaine…

            Quand la France préfère le cocorico, au lieu de mettre en œuvre une stratégie indirecte de soutien à des partenaires de confiance, s’il y en a encore…

            Quand, faute d’avoir la chance d’avoir un minimum de connaissances sur les cultures et les religions de l’Afrique de l’Ouest, mais surtout sur l’histoire coloniale de ces régions, on accorde sa confiance aux historiens postcoloniaux  « pénitents »…

            La France aurait eu « une culture coloniale » dans les années 1871- 1939 ?

C’est faux, sans fondement scientifique, pas plus notre peuple que la plus grande partie de notre élite politique.

            Notre peuple laissait faire, comme aujourd’hui.

            Aux dires d’un brillant historien de l’Algérie, né dans une famille atteinte du syndrome des « raisins verts », la France devrait emprunter un chemin de réconciliation, non pas avec l’Algérie, mais avec la dictature du FLN qui règne dans ce pays depuis les accords d’Evian de 1962 ?

            La France n’a pas besoin d’entrer dans le jeu mortifère des historiens « repentants » !

            A lire, à voir, ou à entendre tout ce que l’on raconte sur ces guerres du Sahel, nos adversaires n’ont qu’à piocher dans le magot des historiens « pénitents »  pour nourrir leur propagande, ou encore dans certaines déclarations d’un Président candidat, qui, en 2016, débarqua à Alger en déclarant que « la colonisation était un crime contre l’humanité. »

            Enfin et pour en consoler quelques-uns, vous avez sans doute remarqué que dans les grands rassemblements manipulés de Niamey, et dans ce Niger musulman, on n’y voyait aucune femme…

                                     Jean Pierre Renaud        Tous droits réservés

Humeur Tique Vacances…

« L’ordre, l’ordre, l’ordre », aurait dit  notre cher Président, alors que le feu couve toujours dans notre pays, que les gens en ont marre, plus que marre !

En dépit des contorsions ou manœuvres politiques du titulaire de ce poste, la France n’échappera pas à une consultation électorale, unique gage de la paix civile.

Ayatollahs Rouges, Verts, ou Blancs ! Ils sont bien chez nous ! Le L214 !

A lire une chronique fort intéressante et bien documentée du Figaro sur L214 « Les activistes de la cause animale », il y a de quoi s’interroger sur le sujet en effet, sur leur activité légale ou non, et sur son sérieux scientifique.

            Le même jour, en zappant sur un documentaire non moins intéressant d’ARTE sur la remontée des saumons  dans un torrent canadien : on y voyait des ours se poster sur un rocher du torrent, ouvrir tout simplement la gueule pour avaler de magnifiques saumons.

            Comment L214 va-t-il procéder pour interdire ce type de cannibalisme animal ? Très fréquent dans toutes espèces animales !

            Même chez les belles libellules !

La France et le Sahel ? L’Histoire du Sahel ?

       Un titre du Figaro du 28 juillet 2023, en première page : « Le  chaos au Niger achève de déstabiliser le Sahel » ?

         Ah ! Bon ! Comme si le Sahel avait jamais été stabilisé, avant, pendant, et après la période coloniale française !

Macron à Nouméa ou à Tahiti ?

 La France du Pacifique.

Aux yeux d’un assez bon connaisseur de l’histoire coloniale,  le voyage de Macron avait un fort parfum de reviens-y colonial, mêmes exhibitions de part et d’autre, une sorte de retour des politiques de grandeur coloniale…

Mais tout cela, c’est fini, les rapports de force ont changé et tout le problème de notre pays est de trouver une politique étrangère adaptée à celle de nos moyens faite d’alliances, de présence européenne dans sa définition, et bien sûr du consensus des peuples de la France du Pacifique.

Cà n’est pas avec son seul beau porte-avion nucléaire que la France comptera dans les grandes affaires du Pacifique, même avec le soutien espéré des peuples des terres australes…

Face à la puissance de la Chine, et sauf émiettement démocra tique de ce continent, la puissance de la France est une puissance naine.

         Jean Pierre Renaud                           Tous droits  réservés

Regards croisés

« Ah ! il fallait pas, il fallait pas qu’il y aille

Ah ! il ne fallait pas, il fallait pas y aller

Mais il a fallu, il a fallu qu’il y aille

Mais il a fallu, il a fallu y aller »

« Telle pourrait être la formule et le refrain les plus ramassés de mes réflexions sur la colonisation française !

Ainsi que le disait la chanson militaire bien troussée, intitulée « Le tambour miniature » !

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            « Mon ambition était de tenter de retracer les premiers échanges entre blancs et noirs, les premiers regards croisés, et d’examiner toutes les questions qui allaient se poser, au moment où la France installa définitivement son pouvoir colonial, en tout cas certains de ses enfants le croyaient-ils, en Afrique de l’ouest, alors qu’il s’agissait d’une entreprise hardie, et sans doute impossible.

            Il s’agissait pour moi de mieux comprendre le processus colonial de la première phase de la colonisation, celle des années 1890-1914, et je serais sans doute imprudent d’en conclure que tel a été le cas.

            J’ai tenté de répondre à une des questions qui me taraude depuis la période de mes études, le pourquoi des conquêtes coloniales, le pourquoi de ma première vocation, très courte, qui fut celle du service de la France d’Outre- Mer, et le pourquoi du large échec de la colonisation.

            Tout feu, tout flamme, à cette époque de ma jeunesse, le rêve d’un service au service des autres, les Africains, avait effectivement bercé mes études, alors que je n’avais pas eu le temps, ou pris le temps de me pencher sur l’histoire détaillée de nos conquêtes coloniales et sur la connaissance que nous avions du continent africain. J’en savais toutefois, déjà assez, pour ne me faire aucune illusion sur la pérennité de notre présence coloniale en Afrique, mais je croyais qu’il était encore possible de fonder une nouvelle communauté de destins entre la France et ses anciennes colonies, ce qui n’a pas été le cas, et en tout cas pas sous la forme caricaturale de la Françafrique. 

            S’il est vrai que la conquête coloniale de l’Afrique de l’ouest fut, par bien de ses aspects, et de ses exploits, une sorte de saga militaire qui vit souvent s’opposer de grands adversaires, les couples Gallieni-Ahmadou, puis Archinard-Ahmadou, puis Archinard-Samory, les premiers pas de la colonisation s’effectuèrent dans une paix civile relative, toute nouvelle, facilitée par la destruction des grands empires du bassin du Niger, celui d’Ahmadou, en pleine déliquescence, celui de Samory, en pleine puissance, et l’installation d’une nouvelle paix civile, celle de l’ordre public colonial.

            Quelles conclusions tirer de cette analyse ?

            Les temps courts de la colonie

            Les temps de la conquête et de la colonisation ont été des temps courts, une trentaine d’années au maximum, pour la conquête et l’installation du nouveau pouvoir colonial, 1880/1890 – 1910/1914, une vingtaine d’années pour la « belle » période coloniale, 1920/1940, et moins de vingt années après la fin de la deuxième guerre mondiale, 1945/1960, alors que l’AOF était déjà entrée dans un autre monde, qui n’était plus celui de la colonisation.

            Ajoutez à cela que deux guerres mondiales avaient interrompu ou perturbé gravement les processus coloniaux : après le retour des anciens tirailleurs de la guerre de 14-18, le Blanc n’était déjà plus l’homme « miracle », et après la défaite de la France, en 1940, les changements intervenus chez les maîtres du monde, la toute puissance des Etats-Unis, le cours de l’Afrique devait inévitablement prendre un cours nouveau.

            La colonisation française se développa donc dans un temps historique très court, une période « utile » de l’ordre de cinquante années, interrompue par les deux guerres mondiales, et débouchant sur un après 1945, un nouveau monde, celui du déclin de l’Europe, de la tout puissance des Etats-Unis, et rapidement de la guerre froide, d’une Quatrième République dont l’objectif N°1 était la reconstruction du pays.

            Il est indispensable d’avoir ces données temporelles à l’esprit quand on a l’ambition de vouloir apprécier les tenants et aboutissants de la colonisation française, sinon ses résultats, car elles sont historiquement capitales.

            Des yeux plus gros que le ventre, toujours plus gros que le ventre, hier comme aujourd’hui, « la politique de grandeur » de la France.

Les gouvernements de la Troisième République ne manquaient pas d’air pour se lancer dans de grandes expéditions coloniales en Afrique, en Asie, et à Madagascar,  alors qu’ils ignoraient tout, ou presque tout des peuples de ces nouvelles colonies, et qu’ils n’avaient jamais arrêté de politique coloniale.

            Il y a beaucoup d’anecdotes qui démontrent la grande ignorance que nos hommes politiques avaient du domaine colonial, et cela jusqu’à la décolonisation.

            C’est une des raisons, parmi d’autres qui me font répéter, que le peuple de France n’a jamais été concerné par les colonies, ou de façon marginale, lorsqu’il y eut de la gloire à glaner, celle que Montesquieu avait déjà mise en lumière comme une des caractéristiques de la psychologie des Français, ou inversement lorsqu’il fut nécessaire de lutter contre les révoltes violentes des peuples qui revendiquaient une indépendance tout à fait légitime.

            Dans le conflit indochinois, la Quatrième République se garda bien de mobiliser le contingent et fit appel aux éléments professionnels de son armée, décision qui marquait bien sa volonté de tenir le peuple à l’écart, et lorsque la même République envoya ses appelés en Algérie, mal lui en a pris, puisque la présence massive du contingent a plutôt été un facteur d’accélération de l’indépendance algérienne.

            Vous imaginez l’inconscience, la légèreté, la démesure, dont il fallait faire preuve, à la fin du dix-neuvième siècle, pour lancer la France dans de grandes expéditions militaires sur plusieurs continents, en Asie, à plus de dix mille kilomètres de la France, ou en Afrique, à quatre ou cinq mille kilomètres, même en tenant compte du saut technologique qui en donnait la possibilité théorique, la quinine, la vapeur, le câble, les armes à tir rapide, et le canal de Suez.

            La légèreté ou l’inconscience politique pour avoir l’ambition de conquérir des millions de kilomètres carrés sous n’importe quel climat, sans savoir par avance ce qu’on allait bien pouvoir en faire !

            Pour former ces expéditions, les gouvernements de la Troisième République se sont bien gardés de faire appel aux soldats de la conscription, mais déjà aux éléments professionnels de son armée, et surtout aux fameux tirailleurs sans le concours desquels aucune conquête n’aurait été possible.

            Le summum de cette folie fut l’expédition de Fachoda, en 1898, la France nourrissant l’ambition de contrer les Anglais dans la haute Egypte, alors que notre pays avait abandonné l’Egypte aux Anglais, quelques années auparavant, et que Kitchener remontait le Nil avec une armée moderne, des milliers d’hommes avec vapeurs, canons, et télégraphe. En face, une dizaine de Français, avec à leur tête le capitaine Marchand, pour y  planter notre drapeau, alors qu’il fallait faire des milliers de kilomètres dans une Afrique centrale encore à découvrir pour ravitailler la mission Marchand à Fachoda.

            Les premiers regards croisés

Au cours de la première phase de contact entre les deux mondes, et hors période d’affrontement militaire, les premiers blancs, en tout cas ceux que nous avons cités, et qui nous ont fait partager leurs récits, leurs carnets d’expédition ou de voyage, n’ont pas porté un regard dépréciatif sur les sociétés africaines qu’ils découvraient, plutôt un regard d’étrangeté.

            Les lecteurs connaissent le débat qui a agité au dix-neuvième siècle le monde intellectuel et politique quant à la question des races et d’une supériorité supposée de la race blanche. Nous avons déjà évoqué le sujet, mais sans introduire le critère racial. Il est évident qu’un officier de marine français ou anglais, car les officiers de marine ont très souvent été les artisans des conquêtes coloniales, ne pouvait manquer d’éprouver un sentiment de puissance extraordinaire – tout devait leur sembler possible –  quand ils débarquaient sur les côtes africaines à partir de leurs monstres d’acier, car il faut avoir vu des images des parades des flottes militaires de l’époque, à Toulon, à Cherbourg, ou à Cronstadt, pour en avoir conscience.

            Pour faire appel à une comparaison anachronique, la perception des choses que pourrait avoir le commandant d’un paquebot de croisière, à l’ancre à Pointe à Pitre, une sorte d’immeuble de grande hauteur, en apercevant de son neuvième ou dixième étage, un piéton sur le quai.

            Dans un de ses romans, Amadou Hampâté Bâ, parlait des monstres d’acier, les vapeurs du Niger qu’il avait vu dans son enfance, mais qu’aurait-il pu dire alors s’il avait vu les autres grands monstres d’acier, avec leurs cheminées monstrueuses, qu’étaient les cuirassés ou les croiseurs des flottes anglaises, françaises, russes, ou japonaises.

            Tout a commencé à changer quand le système colonial à la française s’est mis en place, lorsque le colonisateur a voulu, pour des raisons de facilité et de simplicité évidentes, administrer les Noirs sur le même modèle, établir le nouvel ordre colonial en usant soit de la palabre, soit, et plus souvent de la violence, comme nous l’avons vu en Côte d’Ivoire.

            Du côté africain, nous avons tenté de proposer un aperçu des regards qu’ils pouvaient porter sur ces premiers blancs, avec le sentiment que les Africains trouvaient encore plus étranges ces blancs que les blancs ne pouvaient les trouver eux-mêmes étranges, sortes de créatures venues d’un autre monde, familières de leur propre monde imaginaire.

            Dans les apparences, un grand bouleversement des sociétés africaines en peu de temps, avec une grande immobilité au-dedans des mêmes sociétés africaines.

Ce serait sans doute ma première remarque sur les changements intervenus dans cette région du monde, des changements qui furent souvent de vrais cataclysmes pour beaucoup de sociétés africaines repliées jusque-là sur elles-mêmes, souvent aux prises avec des voisins prédateurs, des sociétés qui vivaient d’une certaine façon en dehors du temps, dans leur propre temps, mais en même temps capables de se refermer sur elles-mêmes comme des huitres.

            Dans les pages qui précèdent le lecteur aura pris la mesure de l’écart considérable qui pouvait exister entre le fonctionnement de ces sociétés, le contenu de leurs cultures et croyances, et la société française de la même époque, un écart que seuls les bons connaisseurs du monde africain avaient pu mesurer tout au long de la période coloniale.

            Nous avons fait appel à des témoins compétents et non « colonialistes » dans le sens anachronique que certains leur prêtent, pour éclairer le lecteur sur les caractéristiques de cette société africaine, ou plutôt de ces sociétés africaines, tant elles étaient variées, des caractéristiques religieuses et culturelles qui compliquaient la tâche du colonisateur, pour ne pas dire, la rendait impossible.

            Un bouleversement immense, peut-être plus en surface, dans les organes politiques apparents, les circuits d’un commerce encore faible, qu’en profondeur, alors que le monde noir vivant restait souvent à l’abri, très résistant dans ses convictions magiques et religieuses.

            Les témoignages de Delafosse, Labouret, Delavignette, et Sœur Marie Saint André du Sacré Cœur illustrent bien cette situation paradoxale et marquaient bien les territoires de la pensée et des croyances africaines qui échappaient à la colonisation, et ils étaient fort nombreux.       

            Ces grands témoins étaient lucides, et comment ne pas citer à nouveau ce qu’écrivait Delafosse dans le livre « Broussard », paru en 1922, longtemps avant le temps des indépendances, quant à la possibilité qu’une bombe explose à Dakar, comme elle avait déjà explosé dans un café d’Hanoï.

         Jean Pierre Renaud                           Tous droits réservés

2ème partie

            2

« Conclusions »

« Ah ! il fallait pas, il fallait pas qu’il y aille

Ah ! il ne fallait pas, il fallait pas y aller

Mais il a fallu, il a fallu qu’il y aille

Mais il a fallu, il a fallu y aller »

« Telle pourrait être la formule et le refrain les plus ramassés de mes réflexions sur la colonisation française !

Ainsi que le disait la chanson militaire bien troussée, intitulée « Le tambour miniature » !

&

L’ouverture au monde

Aucun historien africain sérieux ne viendra contester, je pense, le fait que la colonisation française a marqué l’Afrique de l’ouest par son ouverture au monde.

            Richard-Molard avait relevé qu’un des handicaps majeurs de cette région d’Afrique était son « trop plein de continentalité ».

            Il ne fallut pas vingt ans pour que la nouvelle Afrique s’ouvre vers la côte atlantique, tourne en grande partie le dos à son économie continentale, tournée vers le désert, le bassin du Niger, une économie de traite assez anémique, grâce à: quelques ports, quelques lignes de chemin de fer, quelques milliers de kilomètres de routes, quelques lignes de navigation sur les fleuves Sénégal et Niger, et sur la lagune de Côte d’Ivoire, et la construction d’un réseau de lignes télégraphiques. Ces dernières avaient, sans doute, et en partie, rendu obsolète l’usage du tam-tam pour communiquer.

            La réorientation des circuits d’échanges humains et économiques fut une vraie révolution, même si elle ne toucha pas en profondeur, jusqu’en 1914, le fonctionnement des sociétés africaines. Tout changea avec le travail forcé que le colonisateur mit en place pour assurer les travaux d’équipement du pays, mais aussi pour fournir de la main d’œuvre à des colons.

            Il convient toutefois de noter que l’effectif des colons fut faible, sinon inexistant dans la plupart des colonies d’Afrique occidentale

            Aujourd’hui, il est de bon ton de condamner le travail forcé, alors qu’on s’était félicité d’avoir supprimé l’esclavage, mais cette forme de travail n’était pas très éloignée de celle qui était encore pratiquée dans les villages sous l’autorité des chefs, et de notre vieille servitude communale de corvées, un jour remplacée par une taxe communale. Il y eut toutefois beaucoup d’abus, qui furent condamnables, d’autant plus quand cette exploitation humaine fut mise au service de certains intérêts privés.

            La solution du travail forcé est une des contradictions de la colonisation française, une de plus. On veut moderniser, on veut civiliser, mais comme on n’en a pas les moyens, on revient à une des vieilles et bonnes méthodes du pays. En y ayant recours, la plupart des administrateurs n’avaient sans doute pas l’impression qu’ils « transgressaient » une loi morale, d’autant moins que la plupart d’entre eux avaient en mémoire les pratiques de nos corvées rurales.

             Quelle solution les bonnes âmes devaient-elles apporter pour financer les travaux collectifs, alors que l’impôt n’existait pas, ou quasiment pas, et que, dès 1900, la Chambre des Députés avait formellement exclu que la métropole subventionne les belles colonies dont elle s’était dotée?

             La réponse serait sans doute celle qui aurait aujourd’hui ma faveur : il ne fallait pas y aller ! Puisque la France n’en avait pas les moyens, que l’Afrique occidentale n’était décidemment pas un nouvel éden, et qu’au bout du compte, le motif qu’a donné le grand historien Brunschwig pour expliquer la ruée coloniale de la France, c’est-à-dire donner un exutoire au nationalisme français après la défaite de 1870, y trouvait chaque jour ses limites. D’autant plus qu’il nous détournait de la fameuse « ligne bleue des Vosges », chère entre autres à Clemenceau !

              Une politique coloniale inexistante et une politique indigène impossible à définir et à appliquer

Pour qui part à la recherche de la politique coloniale de la France, au cours de la période examinée, court le risque de n’en trouver aucune.

            Les débats de la Chambre des députés qui ont entouré les expéditions du Tonkin, en 1885, et de Madagascar, en 1895, ont été on ne peut plus confus, animés souvent par des députés qui n’avaient aucune connaissance de l’outre-mer, et n’ont apporté aucune clarté sur le contenu de la politique coloniale française, au-delà des grands mots.

            Que voulait la Chambre ? Personne ne le savait vraiment, alors qu’elle hésitait toujours entre une grande politique d’assimilation, qui flattait son amour propre, alors qu’elle était irréalisable sur le terrain, et une politique d’association, mais avec quel pouvoir local, puisqu’en Afrique de l’ouest, pour citer cet exemple, on avait refusé toute coopération avec les grands souverains locaux qu’étaient Ahmadou, Samory, ou Tiéba.

            A Madagascar, lorsqu’il a été question de savoir si la France jouait le jeu de la monarchie, avec la formule du protectorat,  ou établisse une nouvelle colonie « républicaine », Gallieni imposa un choix républicain, le sien.

            Dans la pratique, les affaires coloniales étaient entre les mains des spécialistes, les experts, souvent issus de la marine ou du grand commerce maritime des ports du Havre, de Bordeaux, ou de Marseille.

             Quant à la politique indigène, mieux vaut ne pas trop s’interroger sur la connaissance qu’en avaient les gouvernements de la République, car ils laissèrent leurs gouverneurs et administrateurs s’en débrouiller, avec les deux ou trois outils qu’ils leur avaient procuré, les lois au gré des proconsuls qu’étaient les gouverneurs, le code de l’indigénat pour simplifier et faciliter l’administration des vastes territoires conquis, et le travail forcé des indigènes, seul capable, faute d’épargne locale suffisante, d’assurer la réalisation de grands équipements, notamment le réseau routier, une des ambitions de la république coloniale.

             Une exception toutefois dans le dispositif, celle des quatre communes du Sénégal, dont les habitants se virent reconnaître le statut de citoyens français grâce à l’action déterminée du député Diagne pour soutenir l’effort de guerre de Clemenceau.

            La définition d’une politique indigène était de toute façon une tâche impossible, tant étaient différentes et variées les sociétés africaines de l’Afrique de l’ouest, tant en niveau de développement, qu’en termes de mœurs, de croyances, de culture.

            Quoi de commun entre les Peuls de Bandiagara, les Malinkés de Kankan, les Baoulés ou les Gouros de Côte d’Ivoire ? Entre les ethnies islamisées du bassin du Niger ou les ethnies fétichistes de la forêt tropicale ?

 Delavignette notait :

« Le Gouvernement Général de l’Afrique Occidentale Française promène ses administrateurs de l’âge de pierre à l’âge du pétrole. Le danger, c’est qu’ils établissent une hiérarchie entre les différents pays et qu’ils jugent ceux de l’âge du pétrole supérieurs à ceux de l’âge de pierre. » (p,70)

            Et de noter plus loin :

            « Sur la Côte Occidentale d’Afrique vous ne vous associerez avec des anthropophages que s’ils assimilent un autre régime carné, et au Sahel vous n’assimilerez les Touareg et les Maures que si vous les fixez comme des sédentaires – et s’ils n’en meurent pas. La réalité échappe aux catégories dans lesquelles nous prétendons l’enfermer. Et ces catégories mêmes, qui paraissent claires et commodes, ne sont pas ou ne sont plus des méthodes de connaissance. Elles immobilisent l’esprit. » (p,88)

               Vaste programme !

            C’était dire la difficulté, sinon l’impossibilité qu’il y avait déjà à vouloir définir une politique indigène et conduire les noirs à l’assimilation proposée par des rêveurs, des idéalistes, pour ne pas dire quelquefois des menteurs, car ce n’était pas sérieux.

            Les témoignages auxquels nous avons fait appel pour mieux comprendre l’état religieux et culturel de l’Afrique ont permis de relever la somme des obstacles que la colonisation française aurait dû franchir pour avoir la prétention de construire d’autres Frances noires, sur le modèle de notre République.

            Encore, un seul exemple, comment aurait-il été possible d’organiser des élections, alors que la population n’avait pas fait l’objet d’un recensement sérieux, qu’elle était illettrée à presque 100%, et que le concept d’élection était complètement étranger au monde culturel et religieux du pays.

       Alors tous les discours anachroniques que l’on a l’habitude d’entendre aujourd’hui sur cette République coloniale qui n’a pas tenu ses engagements de citoyenneté, de scolarisation, de développement économique, sonnent faux, à partir du moment où l’on prend le temps de se renseigner, de se documenter, pour pouvoir se former une opinion sérieuse.

            La vraie question n’est pas celle du procès qu’il est possible de faire à la France « Coloniale » ou « Colonialiste », au choix, pour avoir abusé, enfreint telle ou telle loi, ou telle ou telle promesse, mais celle d’un rêve éveillé complètement fou, celui d’une supposée civilisation denrée d’exportation, ou d’une assimilation que les bons connaisseurs de l’Afrique ont su rapidement impossible, et ce fut le cas d’un bon africaniste comme Delafosse, comme nous l’avons vu.

              Et pour en terminer, j’aimerais évoquer deux sujets, le premier, un instrument on ne peut plus familier aux bons petits Français d’un passé encore récent, la charrue, le deuxième, une des philosophies d’Asie, le tao.

La charrue

            Pourquoi la charrue ? Parce que cela fut un bon instrument de l’approche de la société rurale africaine, une bonne pierre de touche de leur capacité de résistance et de progrès.

            Labouret, un de nos grands témoins de l’Afrique coloniale, a écrit un livre remarquable sur les « Paysans d’Afrique Occidentale », et à la fin de cet ouvrage, il évoque longuement l’emploi de la charrue, véritable instrument de progrès :

           « En fait, il s’agit d’amener en quelques années les sédentaires africains, possesseurs de bœufs, mais ignorant l’emploi de la roue, du stade de la culture au bâton à enfouir et à la houe à celui de la charrue. Cela suppose un dressage préalable des animaux, l’achat d’appareils nouveaux, leur emploi par les indigènes qu’il faut instruire à les utiliser, par conséquent un changement complet d’habitudes et de techniques pour des populations entières. L’exploitation du sol, basée aujourd’hui sur le nomadisme agricole, pratiqué dans un parcours donné, impose la culture extensive avec ses effets ordinaires : la possession p)lus ou moins précaire, l’existence de droits particuliers que nous avons indiqués…

            Les bœufs étant considérés par les habitants de ces pays comme une marque vivante de richesse, on imagine aisément la résistance ouverte ou sournoise, opposés à l’administration par les propriétaires de ces animaux, qui se refusent à les livrer aux instructeurs agricoles, chargés de les dresser. »

               Et Labouret de conclure :

            « Ces initiatives diverses ont contribué à rénover les méthodes archaïques de l’agriculture et de l’élevage, à implanter dans l’esprit des indigènes des notions nouvelles. Ils semblent acquis désormais à la technique de la charrue, mais ils ne pourront la mettre tous en œuvre avant de longues années. » (page,240) 

             Delavignette, également bon connaisseur du paysannat noir, partageait cet avis, et rappelait :

            « En Guinée, en 1913, le gouverneur Poiret – Père de la charrue africaine – introduisit deux charrues. En 1938, l’AOF en a plus de 30 000 sans compter les herseuses et les semoirs. Et des bœufs sont dressés. Œuvre plus remarquable qu’il n’y parait. Il est plus facile d’apprendre à un Noir à conduire un camion qu’à pousser la charrue ; c’est que le bœuf n’est pas une mécanique et la vie rurale une affaire de robot. » (p.202)   

            Ces observations soulignent à juste titre l’importance des mœurs et de la culture dans la compréhension des comportements et des relations entre peuples de culture différente, pour ne pas évoquer les croyances.

             Dans son livre « Tour du monde d’un sceptique » (1926), Aldous Huxley notait au cours de son voyage en Inde des traits de civilisation très comparables :

            A Jodhpur,

            « L’après-midi touchait à sa fin quand nous passâmes en voiture devant le palais de Justice. Les affaires quotidiennes étaient expédiées et les balayeurs étaient à l’œuvre, nettoyant tout pour le lendemain. Devant l’une des portes du bâtiment se trouvait une rangée de corbeilles à papier pleines à ras bord ; comme si c’était des mangeoires, deux ou trois taureaux  sacrés s’y approvisionnaient en mangeant lentement et majestueusementQuand les paniers étaient vides, des mains obligeantes venaient les remplir d’une nouvelle ration de papier déchiré et barbouillé. Les taureaux continuaient à brouter : c’était un festin littéraire. » (page 79)

            Le tao

            Pourquoi le tao ?

Tout d’abord parce que je pense que la philosophie asiatique du tao rend assez bien compte du mouvement du monde, d’un mouvement qui échappe le plus souvent à l’autorité de quiconque, religieuse, politique, ou culturelle, avec à sa source le moteur de changement ou de progrès, un autre âge de modernité.

            Il est possible de disserter à longueur de temps sur le colonialisme ou sur le capitalisme, ou sur le communisme qui a pour le moment disparu de la planète, car son expression chinoise ou vietnamienne est le bel habillage idéologique d’une nouvelle sorte de capitalisme.

            L’Afrique noire n’existait pas à la fin du dix -neuvième siècle, on l’ignorait, et on ne la connaissait pas. Comment était-il possible de croire qu’elle pouvait échapper au courant du monde moderne, fait à la fois de curiosité, de convoitise, mais avant tout d’une toute nouvelle puissance technologique ?

            L’Afrique noire ne risquait pas d’échapper à cette nouvelle modernité ravageuse et puissante des nouvelles technologies qui offrait à ses détenteurs, et dans tous les domaines, des bottes de sept lieues. Dans leurs premiers regards, certains africains ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, en pensant rencontrer les fantômes d’un autre monde.

            Alors, il est possible d’accuser les puissances coloniales de tous les défauts de la terre, de tous les péchés, mais le vrai problème est plutôt celui du péché de l’ignorance des mondes noirs, d’orgueil d’une nation française, venue récemment à la République, dirigée par une élite aventureuse, qui s’est voulue porteuse fantasmagorique d’un nouvel ordre colonial à la française, une France officielle qui rêvait donc toute éveillée, d’une République coloniale.

            Le rêve des « technocrates » politiques de la Troisième  République, un rêve dont se moquait bien le peuple français.

            Mais en définitive, la colonisation n’a pas eu que des effets négatifs en Afrique occidentale. Comme l’a noté Hampâté Bâ, elle a laissé une langue commune en héritage à ses peuples, qui jusque- là n’étaient pas en mesure de communiquer entre eux.

            Elle a laissé aussi un autre héritage dont personne ne parle jamais, celui d’une véritable encyclopédie écrite et illustrée de l’Afrique occidentale, dans ses âges successifs, cette Afrique que les blancs ont découverte, décrite, et souvent appréciée.

                Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

Information des lecteurs

L’histoire postcoloniale française est souvent entre les mains du business, celui des prêcheurs ou des politiques, loin des exigences de l’histoire scientifique et quantitative.

Pourquoi ne pas revenir aux témoignages des acteurs de terrain de la colonisation ?

Avec un  regard non « anachronique » sur la colonisation française en Afrique Noire dans le petit livre à publier au cours des mois à venir sous le titre :

Témoignages des acteurs de terrain

« Regards croisés des  blancs et des noirs sur l’Afrique Occidentale- (1890-1920) »

« Une problématique coloniale insoluble »

Sommaire résumé

Introduction

1ère partie Premiers regards blancs sur les mondes noirs

2ème partie Premiers regards noirs sur les blancs

3ème partie Ruptures technologiques et ruptures coloniales

4ème partie Une problématique coloniale insoluble avec mes conclusions

En avant-première, les conclusions de ces recherches

 Jean Pierre Renaud                       Tous droits réservés

Le Déchainement de la Violence en France

Macron rentre de Marseille le mercredi 28 juin 2023, étape de son parcours des Cent Jours, je dirais volontiers dernière étape de son parcours.

Incendies, pillages, violences !

A voir les réactions du gouvernement : depuis le 28 juin, le constat d’une navigation à vue, sans avoir eu le courage de fixer une limite à ne pas franchir, ce qui voulait dire l’état d’urgence.

La France est en danger et l’on tergiverse, on annonce des réunions, on compatit, on essaie de gagner du temps, en appliquant la Méthode Macron, avec peut-être l’espoir d’un incendie qui s’arrêtera tout seul, et qu’on noiera avec le truc macronien des grands débats, c’est à dire des faux débats républicains : on passe à côté…

Une seule solution, la dissolution de l’Assemblée Nationale et de nouvelles élections générales !

En même temps que le décret d’état d’urgence en France, la limite républicaine à toute violence !

Jean Pierre Renaud

Ancien haut-fonctionnaire

  PARIS

             « TOUT EST OUVERT »

Oui ! Tout est ouvert !

Même le Billet de Sortie !

Hidalgo hors la loi !

Le vote de la loi sur les retraites a mis la Reine des Poubelles et des Rats hors la loi !

Début juin, le juge des Référés du Tribunal Administratif de Paris a condamné la Ville de Paris au « retrait immédiat des « banderolles illégales » de soutien aux manifestants ou grévistes.

La Maire de Paris a continument violé les obligations que la loi communale lui impose dans sa qualité de représentante de l’Etat, dans l’exercice de ses fonctions.

Rappelons que les articles 2122-4 et suivants sur la police municipale prescrivent aux maires « sous le contrôle administratif du représentant de l’Etat » d’assurer la commodité de passage sur la voie publique, ce qui comprend le nettoiement, le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publique, l’ordre public local… le soin de réprimer les atteintes à la tranquillité publique, le maintien du bon ordre dans les endroits où il se fait de grands rassemblements d’hommes.

 Le Ministre de l’Intérieur aurait pu la suspendre de ses fonctions par arrêté ministériel pour un mois maximum, et proposé éventuellement sa révocation par un décret motivé pris en Conseil des Ministres.

Il est notoire que, pendant des semaines de grève,  la Maire de Paris a non seulement violé les obligations que lui imposaient ses fonctions de Maire de la Capitale, mais elle a encouragé leur violation !

La Maire de Paris, de même que la Ville de Paris n’échapperont pas à leur mise en cause judiciaire en réparation des dommages causés de toute nature, à cette occasion, morales, physiques ou matérielles.

Une nouvelle crise des institutions parisiennes !

Un épisode politique caractéristique de la nouvelle maladie institutionnelle dont souffrent les institutions parisiennes, presque 50 ans après la grande réforme des années 1975-1977 !

Paris est gouverné par une équipe politique non représentative, sorte de collectif multicartes depuis la réélection de la Maire actuelle, une équipe qui bénéficie de la formidable plateforme de communication et d’influence que lui confère aujourd’hui l’explosion des réseaux sociaux du « n’importe qui peut dire n’importe quoi ».

Il faut à nouveau tout changer, remettre Paris dans le droit commun républicain, alors que le système parisien, adossé à son « establishment », empiète sur les pouvoirs des communes et des départements de banlieue, de même que sur la nouvelle Métropole, comme le démontre un rapport récent de la Chambre Régionale des Comptes.

La Maire de Paris met son grain de sel sur les affaires nationales, comme cela a été le cas avec les initiatives du collectif les Soulèvements de la Terre, justifié sans doute par un score exceptionnel aux Présidentielles, moins de 2%.

Le Figaro du 22 juin 2023, page 2

« L’exécutif dissout les Soulèvements de la Terre … »

« La dissolution du mouvement écologiste radical … »

La Maire de Paris s’en prend au gouvernement qu’elle représente aussi dans ses fonctions municipales de représentant de l’Etat

« … D’autres n’ont pas hésité à rappeler l’exécutif à ses manquements. « Régulièrement, condamné pour inaction climatique, le gouvernement serait bien inspiré de ne pas criminaliser l’engagement des militants écologistes », a fustigé Anne Hidalgo, la maire PS de Paris. »

J’ai envie de dire, de quoi je me mêle ? Pour qui se prend- elle ?

Quand on a été la Reine des Poubelles et des Rats à l’occasion de la longue grève des retraites ?

Quand l’on fait tout sur les trottoirs, dans les rues, sur les places pour mettre le désordre, compromettre la propreté et la santé publique, en y ajoutant le bruit et à la fureur des automobilistes, motards, chauffeurs de taxi, de bus, ou de poids lourds ?

Quand grâce aux initiatives écolos démagogiques de la maire de Paris, partout des bouchons, donc de la pollution au CO2 et aux particules fines, grâce à l’incapacité de la maire à limiter  la vitesse précisément pour limiter les pollutions…

Quand l’on voit une Maire socialiste préférer édifier de nouveaux octrois, comme dans les siècles passés en interdisant aux automobilistes non fortunés, aux habitants de nos banlieues de fréquenter la capitale pour y travailler ou s’y distraire…

La voiture électrique, qui peut se la payer ?

Il n’y a sans doute pas pire Ecolo que l’Ecolo Bobo de nos grandes agglomérations qui le sont d’autant plus qu’ils contribuent, plus que les autres, à polluer notre atmosphère

Pour terminer, n’est-il pas surprenant que Mme Dati, comme la plus grande partie des commentateurs des médias ou du monde politique, critique la situation financière de Paris, alors qu’elle ne s’appuie sur aucun audit public des finances parisiennes, entendues avec le tout compris des établissements et sociétés situées dans l’orbite financière de la Ville ?

Jean Pierre et Marie Christine Renaud