Actualité statistique 2019 du blog

En 2016j’ai publié une chronique de comparaison détaillée entre les deux Empires Coloniaux Anglais et Français, une analyse qui a suscité un intérêt incontestable de la part des lecteurs, tout au long des années 2016, 2017, 2018, et 2019.

         Le total des pages les plus visitées du sujet atteignait à la fin de l’année 2019, un chiffre supérieur à 10 000, soit 10 681 pages, et en ce qui concerne cette dernière année, 2 245 pages.

            Jean Pierre Renaud

Bonne Année 2020 aux Républiques « souveraines » d’Afrique de l’Ouest et de France !

Bonne Année 2020 aux Républiques « souveraines » d’Afrique de l’Ouest et à la République Française « souveraine » !

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Franc CFA et repentance : Macron en Côte d’Ivoire ?

« Machine à fantasmes » ? « complot français » ?

La France va-t-elle enfin mettre toutes les cartes du dossier sur la table ? Sans « trous noirs » ?

Il faut en finir avec les non-dits, les petits arrangements, les tabous, ce qui signifie rendre public le vrai bilan du système d’échange monétaire actuel !

En dehors des fausses sciences postcoloniales dont les experts avancent par exemple le « totem » d’une mémoire coloniale française, jamais mesurée !

            La repentance : non, il ne s’agit pas de la repentance des « filles perdues » de l’Ancien Régime, mais en est-on si loin que cela ?

      Je n’insisterai pas sur les partis pris de la culture historique du Président, à Alger hier, et en Côte d’Ivoire, ces jours derniers, et sur son culte de la repentance coloniale.

      Abîmer l’image de la France dans un pays étranger, ancien pays colonisé, est-ce le rôle d’un Président ?

      Sans doute, aurait-il mieux valu, s’adressant à la jeunesse africaine de l’Ouest qu’il les invite à défendre leur pays de naissance, plutôt que de compter sur l’armée d’un ancien pays colonial !

       Le Président affronte une rude concurrence avec tous les groupes de propagande, encore très actifs en France, d’inspiration idéologique, politique, multiculturelle, électorale, ou de revendication pure et simple de réparation en monnaie sonnante et trébuchante.

            Pourquoi ne pas renvoyer à ce sujet à la lecture des textes d’un intellectuel africain de grande tenue, Hampâté Bâ, lequel écrivait dans un de ses contes, que dans toute cette histoire – qui n’a pas  été très longue, un peu plus de cinquante années en Côte d’Ivoire par exemple – il y avait naturellement des ombres et des lumières, le jour et la nuit ?

            Un sujet d’actualité : le Franc CFA

      Dans leur immense majorité, les Français ignoraient même l’existence de cette monnaie de l’Ouest africain, comme ils ignorent au moins autant l’histoire de  la colonisation, tout comme les peuples de l’univers CFA ignorent sans doute, qu’avant la colonisation, ils auraient aujourd’hui de la peine à communiquer entre eux, compte tenu de la multitude de dialectes qui existaient en Afrique de l’Ouest.

      A titre personnel, je suis partisan du dénouement complet des liens monétaires (garanties de dettes, compte de devises ou de trésorerie…) qui nous unissent à ces pays et qui pénaliseraient leur souveraineté.

      Le Franc CFA : survivance coloniale ou postcoloniale, pourquoi pas ?

      La France a le devoir de publier le bilan financier complet de ces relations « frelatées ».

      Les services de Bercy, le Trésor public, qui bénéficièrent jadis des compétences du Président, de même que la Banque de France, ont sous la main tous les éléments d’information nécessaire pour publier ce bilan, en concurrence peut être avec des experts de l’Ecole d’Economie de Paris, Messieurs Piketty et Cogneau, compte tenu du patronage qu’ils ont accordé à la thèse économique et financière sur l’ancienne AOF de Mme Huillery, professeur dans une Université parisienne.

        Les lecteurs intéressés ont toujours la possibilité de consulter l’analyse complète que j’ai publiée sur ce blog. (1)

        Passons donc aux actes !

            Les citoyens français ont droit à la photographie 2019 complète des relations financières entre la Banque de France, le Trésor public français, et leurs correspondants dans chacun des Etats de l’Afrique de l’Ouest, parties prenantes, y compris le petit Etat de Guinée Bissau : les balances des paiements, excédents et déficits,  les réserves de change, les comptes de trésorerie avec les avances, les comptes des dettes garanties par la Banque de France, avec tous les récapitulatifs utiles, etc…

            Finissons en une bonne fois pour toutes en publiant les chiffres en gains et en pertes de ces relations toujours contestées, à tort ou à raison.

            Dans un lointain passé, François Bloch-Lainé s’était illustré par une remarquable étude sur la Zone Franc, dans l’ouvrage « La zone Franc » (1956)

            La France aurait grand  besoin de faire appel à un expert de cette qualité !

       J’ai cité plus haut le nom des deux économistes qui ont parrainé la thèse également citée plus haut, une thèse qui s’est illustrée par une mécanique redoutable d’outils corrélés, tout en constatant qu’il existait des « trous noirs » dans les sources sur lesquelles s’appuyait les conclusions de cette thèse : il manque en effet dans les sources consultées les séries statistiques d’une trentaine d’années entre 1960 et 1990.

(1) « Les embrouilles de la mathématique postcoloniale »

De très étranges « trous noirs » !

Pourquoi ne pas rappeler à ce sujet qu’il existe les mêmes phénomènes au cinéma :

Comme je le notais à la fin de mon exercice critique :

« Je viens de revoir avec plaisir le film « Le dernier métro » de François Truffaut, avec une intrigue portant sur une pièce de théâtre intitulée « La disparue ».

A l’occasion d’un dialogue amoureux entre Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, alors jeunes acteurs, l’actrice déclare : « Ce n’était pas des mensonges, mais des trous noirs. »

Fin de citation ! 

« HISTOIRE COLONIALE, DEVELOPPEMENT ET INEGALITES DANS L’ANCIENNE AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE »

Thèse de Mme Elise Huillery

Sous la direction de Denis Cogneau et de Thomas Piketty

27 novembre 2008

Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

Chronique sur le blog à plusieurs reprises entre le 10/07/14 et le 12/01/15 pour les quatre chapitres examinés.

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Une autre espèce de « trous noirs » ?

Post scriptum :  » Réflexions d’un de mes vieux amis de promotion, bien meilleur connaisseur de l’Afrique moderne que moi :

    » Ne conviendrait-il pas de conclure que le mode d’analyse de l’École d’Economie de Paris avec les « trous noirs » constatés devrait être remplacé par un mode d’analyse d’autres  » trous noirs », ceux de la mécanique des transferts de monnaie  » avec un change sécurisé  » , licites ou non, c’est à dire au profit d’une partie des élites « 

       Avec le petit arrière-goût historique du trafic des piastres !

      Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

La Tech ou l’efficacité pour seule valeur

Un livre intelligent à offrir, un livre qui donne la possibilité de réfléchir « en surplomb » de l’évolution mondiale, européenne et française… et du dossier des retraites…

Une nouvelle révolution technologique, économique, culturelle, politique et sociale est en cours avec des effets bien incertains !

« Un pouvoir implacable et doux »

« La tech ou l’efficacité pour seule valeur »

Philippe Delmas

Pub gratuite

Premier trimestre 2020 – annonce de publication- Guerres d’Indochine et d’Algérie : les héritages guerres d’Indochine

Premier trimestre 2020

Annonce de publication

Je me propose de publier au cours du premier trimestre 2020 une série d’analyses et de morceaux choisis sous le titre et selon le plan ci-après :

La Parole de la France ?

Guerres d’Indochine (1945-1954) et d’Algérie (1954-1962)

Les héritages

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  1. Introduction et prologue avec le témoignage d’Hélie de Saint Marc
  2. Témoignages d’André Malraux, ancien ministre du Général de Gaulle, Maurice Delafosse, ancien administrateur colonial et africaniste, Robert Guillain, grand reporter en Extrême Orient
  3. Résumé historique de la Guerre d’Indochine
  4. Les grandes séquences historiques de la Guerre d’Indochine avec le général Gras et l’historien Hugues Tertrais
  5. Situation de l’Indochine en 1945 :
  • Vue de l’étranger avec Henri Kissinger, Graham Green et Nguyen Khac Vièn
  • Vue de France, avec Pierre Brocheux
  1.  La guerre ? Classique, révolutionnaire, subversive, populaire ?

       « Morts pour la France » ?

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Au cours du premier semestre, quelques pages seront consacrées aux acteurs de ces deux guerres, notamment du côté français.

La  liste est longue, des officiers français qui, à la fin de la guerre d’Indochine, exercèrent des commandements à tous les niveaux, pendant la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962.

Avant  d’aborder ce sujet, citons quelques noms connus, Massu, Salan, Crépin, Cogny, Trinquier, Allard, Gilles, Vanuxem, Gambiez, Bigeard, Ducourneau, ou Beaufre…

Jean Pierre Renaud

Une réforme du régime des retraites déroutante : Pourquoi ?

Je ne reviendrai pas sur la méthode de concertation retenue, longue à souhait et qui trouve le moyen de déboucher sur un projet on ne peut plus touffu quelques semaines avant les fêtes de fin d’année.

            Cette réforme  soulève de nombreuses questions de nature très complexe, politique, sociale, économique et financière dans ses propositions et dans sa mise en œuvre.

         Une réforme déjà qualifiée d’«historique » ! Comme celle des années 1980-1982, avec l’héritage de la retraite à 60 ans, dont nous payons encore les effets, ou comme les nationalisations coûteuses du même Président, ou aussi celle des 35 heures de Mme Aubry ?

        Il s’agirait d’une réforme de justice sociale d’un caractère « universel » capable de régler au fond le dossier du financement des retraites, la suppression des privilèges des régimes spéciaux, la prise en compte de publics jusqu’à présent négligés, jeunes, femmes, enseignants ou agriculteurs… l’assurance d’un minimum de retraite donnée à tous les citoyens et citoyennes de 1.000 euros ? Rien n’est moins sûr.

        Le gouvernement met en ligne de mire un déficit à couvrir des régimes de retraites à l’horizon 2025, de l’ordre de 15 ou 20 milliards, mais en oubliant que pour calmer la crise des gilets jaunes, il a mis dans la poche des Français une dette supplémentaire de 15 à 20 milliards, et qu’en même temps, la suppression démagogique de la taxe d’habitation, dont le produit annuel est de l’ordre de 20 milliards n’a pas non plus été compensée par des économies sur les charges publiques de l’Etat.

       Cette réforme est-elle le produit électoral d’une technocratie politique capable de la concocter en s’appuyant, comme savaient le faire les meilleurs services de prévision de Bercy, sur des projections de l’évolution de notre système socio-économique entre quantités sérieusement évaluées ? Rien n’est moins sûr.

       Il ne s’agit en effet plus du célèbre couple d’analyse classique entre le capital et le travail des époques passées qui a fait le régal des théoriciens et praticiens des grandes écoles d’économistes , libéraux, protectionnistes ou marxistes, ou de la répartition de valeurs entre des facteurs encore classiques du produit intérieur brut et du revenu national.

        La valeur « capital » des nouvelles technologies de l’économie mondiale  échappe aux anciennes règles du jeu économique et financier, avec ses combinaisons d’immédiateté planétaires et son immatérialité, alors qu’elles produisent déjà beaucoup d’effets sur la valeur travail, et sur la répartition entre la valeur capital et la valeur travail, avec la domination explosive des fameux GAFA, et leurs capacités exponentielles à « capturer »  les bénéfices des échanges mondiaux.

       Amarrer un nouveau système de retraite sur la valeur travail parait être une sorte de subterfuge, étant donné qu’avec l’évolution actuelle, le contenu du travail subira une révolution sous toutes ses formes, avec notamment des effets sur les jeunes générations.

      La France, comme les autres pays, sera condamnée à financer le déficit des régimes de retraite : la question de fond est celle de la solidarité nationale.

      Pour y arriver, il est possible d’emprunter plusieurs chemins. Point n’est besoin pour ce faire de se lancer dans un grand chantier de réforme tous azimuts, mais il convient de poser effectivement les bases de la nouvelle « architecture » de solidarité qui est nécessaire, avec la suppression programmée des privilèges existants et un âge de retraite qui tienne compte globalement de l’évolution démographique et de la durée moyenne de vie, ainsi que des aléas qui pèsent sur les salariés de certaines branches professionnelles, en conservant toujours à l’esprit qu’une grande révolution de la « valeur » travail est à l’ «œuvre » .

  La France n’est pas la Suède, dont les caractéristiques géographiques, démographiques, culturelles, sont assez loin des françaises, outre le fait que nous sommes dans une République et non dans une Monarchie.

              Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Questionnaire n° 3 « Les pouvoirs de la République Française ? Qui les exerce vraiment ? Révolution des réseaux sociaux et pandémie révolutionnaire de type planétaire ? »

Questionnaire Citoyen N°3

 Les pouvoirs de la République Française ? Qui les exerce vraiment ?

Révolution des réseaux sociaux et pandémie révolutionnaire de type planétaire ?

Les trois pouvoirs constitutionnels légaux

 Il existe en  France une grande confusion dans la compréhension et l’exercice du pouvoir politique, entre les pouvoirs publics, répertoriés d’après la Constitution en trois pouvoirs classiques, l’Exécutif, le Législatif, et leJudiciaire, et d’autres pouvoirs, récents ou non, pouvoirs qui ne figurent pas dans cette Constitution, les médias, les associations, ou les réseaux sociaux.

            Récemment, Président  des États Unis et Président de France se sont mis à « tweeter », c’est-à-dire à alimenter les réseaux sociaux.

            Il n’a pas toujours été facile historiquement de faire régner une bonne harmonie entre les trois pouvoirs constitutionnels, régis par le grand principe de la séparation des pouvoirs.

        Tout au long des dernières années, l’Exécutif a toujours eu la plus grande peine à faire admettre qu’il en respectait le principe, alors même que les magistrats du Parquet relevaient toujours de cet Exécutif, en dépit des  déclarations, plutôt récentes, sur  le distinguo subtil qui serait fait entre instructions générales et instruction individuelle, au cas par cas.

        En 2017, la violation du secret de l’instruction dans l’affaire Fillon, quelques jours seulement après le lancement d’une information judiciaire, en a fourni un  exemple récent.

       La Cour de Cassation, élément important du pouvoir judiciaire, a manifesté par ailleurs son ambition d’être « créatrice de droit », et donc en concurrence avec le pouvoir législatif.

       Enfin, l’imbrication actuelle entre le système juridique de l’Union européenne et celui de la France, sème un peu plus le trouble, sur le qui fait quoi, en matière de pouvoir et de décision juridique et politique.

      A partir des années 2000, la représentativité de la démocratie républicaine a été fragilisée par deux facteurs :

        Premier facteur, la présence d’une extrême droite relativement forte fausse les résultats des élections, en donnant l’avantage « artificiel » au candidat le mieux placé face à l’extrême droite, le cas de Chirac ou de Macron.

       Deuxième facteur, le fossé qui s’est creusé entre élus et opinion publique, étant donné l’incapacité des partis politiques, reconnus par la Constitution, de proposer des doctrines, des solutions ou projets répondant aux inquiétudes nées d’une mondialisation sans borne.

     Il existe enfin un mélange des genres souvent clandestin dans certains couples entre élus, juges, journalistes, ou grands chefs d’entreprises, un mélange des genres qui fragilise la mise en application du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs.

Autres pouvoirs : quatrième, cinquième, et sixième pouvoirs, médias, associations et réseaux sociaux

Médias, le quatrième pouvoir :

        Traditionnellement, et avant que les réseaux internet ne submergent ceux de la presse écrite, verbale, ou télévisuelle, il s’agissait de la presse écrite, qui joua encore un rôle d’influence important sous la Quatrième République, à laquelle vinrent s’ajouter plus tard la radio, la télévision.

        Les structures et l’influence de ce quatrième pouvoir,  sont mieux connues aujourd’hui.

     Journaux, radios, télévisions et infrastructures internet sont majoritairement entre les mains de grands groupes financiers. Il est donc souvent difficile d’accorder du crédit aux belles déclarations d’indépendance de leurs journalistes.

      Je serais tenté de dire qu’ils diffusent une sorte de bruit de fond d’atténuation de l’actualité violente ou dérangeante, avec incontestablement une note dominante de foi libérale, multiculturelle, et en définitive mondialiste.

         Le journal Le Monde en est l’exemple le plus récent, contrôlé par un triumvirat de grands capitalistes de statut national et international. Le rachat d’une partie de la participation d’un des trois, décédé, par un grand capitaliste tchèque provoque évidemment un  grand scepticisme.

       Quelques médias se sont faits une spécialité dans la dénonciation de scandales vrais ou supposés. Le Canard Enchaîné en est l’exemple le plus caractéristique, car il dispose traditionnellement d’informateurs quasiment professionnels dans la plupart des secteurs de la République.

      Le mélange des genres qui semble se développer au sein des couples, entre journalistes ou élus, mettent aussi en cause le même principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs. Il semble que le cas soit de plus en plus fréquent.

Associations, le cinquième pouvoir

      Tout au long du vingtième siècle, la loi de 1901 a fourni aux citoyens un formidable outil juridique pour lancer les initiatives les plus diverses dans beaucoup de domaines publics ou privés, sans que leur contrôle ait été le plus souvent à la hauteur de leur développement, notamment quant à l’obligation qui leur était faite de ne pas avoir de but lucratif.

     Un certain nombre d’associations s’adonnaient aux activités lucratives, quitte à habiller leur activité de formules qui les masquait.

      Au cours des années 80, les associations reconnues d’utilité publique, soumises à une procédure sérieuse d’instruction et  de contrôle théorique, n’avaient pas trop de soucis à se faire, la Préfecture de Paris, siège de beaucoup d’entre elles, ne disposait alors d’aucun moyen de contrôle financier.

       Je citerai le cas d’une grande association nationale, disposant à son siège social de Paris, d’une entrée « privée », et d’une entrée « publique », donc deux faces d’activité.

Une défiscalisation au service du cinquième pouvoir

De très nombreuses associations, grandes ou petites, bénéficient de nos jours des dons effectués sur la base de 66% des montants versés (article 200 du CGI).

            Français et Françaises reçoivent en fin d’année toutes sortes de sollicitations de dons de la part d’associations qui poursuivent les buts les plus divers en France ou à l’étranger.

            Ces dons donnent aux associations un réel pouvoir d’influence sur les autres pouvoirs, et l’actualité récente en apporte la preuve quotidienne dans la lutte contre le réchauffement climatique.

            La mesure en question donne des moyens financiers à des associations dont le but n’est pas toujours celui de l’intérêt général, de la paix civile, de la laïcité, quand il ne s’agit pas de peser sur la politique étrangère de la France.

         Théoriquement, les associations inscrites au Répertoire national des associations n’y figurent, après instruction, que dans la mesure où elles respectent trois critères, l’intérêt général, un mode de fonctionnement démocratique, et le respect de la transparence financière.

       Tout repose donc ensuite sur les capacités de contrôle des pouvoirs publics, de la Cour des Comptes, ou des administrations de l’Etat, alors qu’il s’agit d’une manne annuelle payée par les contribuables, dont le montant dépassait en 2017, un milliard quatre-cents mille euros.

       La réglementation actuelle, sauf erreur,  n’impose pas ce type de contrôle pour les associations qui reçoivent moins de 153 000 euros de dons par année, une limite de versement qui laisse donc beaucoup d’espace de liberté aux petites associations.

      A voir les nombreux courriers avec stylos, images, timbres, et brochures, que beaucoup d’associations diffusent et répètent, le quasi-harcèlement de certains bénéficiaires de dons, et à jeter un coup d’œil sur certains comptes, il apparait bien que les agences de communication tirent le meilleur parti du système actuel, en prélevant de 10 à 20 % des montants perçus grâce aux dons.

        Le nouveau pouvoir des associations soulève une question politique importante, à partir du moment où les contrôles d’objectifs et de résultats ne paraissent pas à la hauteur des enjeux de la République, au niveau de l’Etat et des collectivités locales. Les collectivités locales subventionnent un grand nombre d’associations de toute nature.

Il ne se passe pas de jour sans qu’on entende que telle ou telle association, souvent inconnue, a porté plainte auprès d’un tribunal, contre telle ou telle décision, sans que l’on sache si ces associations ont une activité conforme à la loi de 1901, ou aux obligations qui sont les leurs en cas d’inscription au Répertoire national des associations.

Réseaux Sociaux, le sixième et nouveau pouvoir : la révolution des réseaux sociaux avec son potentiel et son risque de pandémie révolutionnaire de type planétaire

      Ce dernier pouvoir a incontestablement fait exploser notre vieux système de pouvoir, avec d’autant plus de force qu’il a tissé des réseaux dans tous les domaines et sur la planète toute entière : il est en capacité de faire circuler n’importe quelle rumeur, faux texte ou fausse image, comme les dernières années l’ont montré.

        Nombreux sont les politiques qui, à l’exemple de Trump ou de Macron, se sont mis à « tweeter » et à « retweeter », accordant crédit ou bénédictions à ce nouveau pouvoir incontrôlé.

       Les réseaux sociaux constituent un nouveau pouvoir mis à la disposition de n’importe qui et pour n’importe quoi, pour de bonnes ou de mauvaises raisons , bonnes ou mauvaises causes, fric ou bien commun…

   L’exemple de la jeune suédoise devenue une sorte d’icône de la lutte contre le réchauffement climatique est très symbolique de notre époque.

     Le développement des réseaux sociaux soulève donc un redoutable problème de contrôle.

       Il manque incontestablement une nouvelle instance de régulation et de contrôle des réseaux  sociaux et du contenu de leurs flux d’images et d’informations, au niveau de notre pays, de l’Union européenne, et du monde.

      Gare à la pandémie révolutionnaire mondiale pour n’importe quelle cause et n’importe quelle lubie !

Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés

Islam de France ou Islam en France ? Un éclairage avec l’historien Pierre Vermeren

Islam de France ou Islam en France ?

Un éclairage du sujet avec l’historien Pierre Vermeren :

« La France, l’islam et le Maghreb : sortir des non-dits »

Le Figaro du 30 octobre 2019, page 18

            La manifestation du 10 novembre 2019 contre l’islamophobie vraie ou supposée des Français et des Françaises, – car dans une telle affaire, il ne faut jamais faire l’impasse sur le concept d’égalité entre les hommes et les femmes -, a incontestablement été un modèle du genre dans la confusion des revendications articulées par un ensemble de groupes de pression dont l’ambition est de manipuler l’opinion publique, avec en pointe de toutes ces démagogies, une sénatrice « com » de Paris.

            On finirait presque par croire qu’il n’y a pas de guerres de religion islamiques au Moyen Orient, qu’un nouveau djihad ne continue pas à prospérer, en se manifestant chez nous et en Europe par de nombreux attentats meurtriers, et que l’islam en France a enfin trouvé la bonne représentation pour trouver sa place légitime dans notre République laïque.

            Et dans ce tohubohu politique, les victimes françaises ont disparu !

            Et l’on oublierait le riche passé français en guerres de religion, dont la conclusion tardive de paix civile a été la loi sur la laïcité de la République, il y a un peu plus d’un siècle seulement, en 1905 ?

     L’article de l’historien comprend plusieurs parties « Batailles d’influence », « Mosquées : la course à la construction », « L’État tâtonne » « Le projet des Frères musulmans », « Du lobbying  à l’ingérence », « Le chaudron du Maghreb ».

      Son analyse montre toute l’ambiguïté des relations artificielles que les institutions républicaines, c’est-à-dire la France, ont voulu construire avec un islam de France dont la représentation fait encore défaut.

Une représentation au mètre carré de mosquée construite, avec pour récompense l’attribution de sièges au sein d’un Conseil français du culte musulman (CFCM), l’instance crée par Sarkozy en 2003 : pour un pays musulman riche, d’allégeance sunnite ou chiite, il s’agissait d’un investissement d’influence comme un autre, mosquée ou PSG…

         L’historien décrit avec précision les contours d’une problématique autant historique, que religieuse, et politique, en soulignant l’incompétence de nos dirigeants politiques, avec une citation que j’ai retenue :

       « Quand des conseillers et hauts fonctionnaires un peu foutraques parlaient à Jacques Chirac des affaires arabes, il savait à quoi s’en tenir. Mais quand les mêmes parlent à ses successeurs, sont-ils capables de faire la part des choses ? » 

      Jean Pierre Renaud

      J’ai publié à plusieurs reprises des analyses des livres de Pierre Vermeren : le 4/07/2016 « Le choc des décolonisations », « L’islam de France », le 15/07/2017

      J’ai proposé sur ce blog une analyse du livre de John R. Bowen « L’islam à la française » le 7 novembre 2011, enquête qui faisait ressortir un grand désordre dans le monde musulman français.

        Enfin, le 20 avril 2018, j’ai publié un texte sur la laïcité, gage de la paix civile, avec en annexe un texte de Jean d’AILLON qui décrivait dans l’un de ses livres les « beautés » des guerres de religion dans le Midi, au Moyen Age.

La Méthode Macron

La Méthode Macron

Sous le signe du Coq Gaulois !

Et de la porcelaine cassée…

 Le Président actuel manifeste toutes les qualités que nos amis de l’étranger apprécient chez nous depuis des siècles, celles prêtées à notre vieux Coq Gaulois : arrogance, morgue, donneur de leçons, j’ai toujours raison, etc…   Usant de n’importe quel outil verbal, conférence de presse, interview dans un média étranger, ou encore les tweets qu’adore un autre Président d’une toute autre puissance…

            Ont eu droit, tour à tour, à ses algarades, les dirigeants de l’Europe de l’Est ou d’Italie, le Président du Brésil, et tout récemment les alliés de l’OTAN…

            En écho dans le Figaro du 25 novembre, page 8 :

            EN BREF …

        Merkel « furieuse » contre Macron sur l’Otan 

         « Selon le New York Time, la chancelière allemande Angela Merkel a profité du dîner du 30ème anniversaire de la chute du mur de Berlin pour dire à Emmanuel Macron  ce qu’elle pensait de ses propos sur le fait que l’Otan se trouvait en état de « mort cérébrale », je suis fatiguée de ramasser les morceaux. Encore et encore, je dois recoller les tasses que vous avez cassées pour que nous puissions nous asseoir et prendre une tasse de thé ensemble. »

        Comme quoi, le Nouveau Monde de la Macronie sait emprunter les pires travers de l’Ancien Monde !

        Jean Pierre Renaud

Histoire et Mémoire ? Histoire coloniale et Mémoire coloniale ? Mémoire collective et Inconscient collectif ?

Histoire et Mémoire ?

Histoire coloniale et Mémoire coloniale ?

Mémoire Collective et Inconscient Collectif ?

Mémoire collective ou histoire « immédiate » ?

La France a-t-elle une « mémoire collective coloniale », de même qu’un « inconscient collectif colonial » ?

Suite

L’historien Denis Peschanski propose plusieurs contributions dans les différentes parties de l’ouvrage :

      Une première contribution dans la partie « Mémoire et oubli », chapitre 3 « Repenser les memories studies » (page 68 à 82) : « L’historien face à la plasticité de la mémoire sociale – Les conditions de la mise en récit mémoriel – Les régimes de mémorialité – Pour un changement de paradigme dans les memory studies – L’héritage – Mémoire et mémorialisation : un projet en construction –  L’analyse des textes »

    Une deuxième contribution dans la partie «  Mémoire et émotions », Chapitre 5 « Et voilà un beau sujet » (page 212 à 237)

   L’actualité d’une  transgression ? Histoire et émotion : une nouvelle mode ou un nouveau chantier ? De la Seconde Guerre mondiale au 13 Novembre : études de cas

    L’interprétation transdisciplinaire et le témoignage

     Une troisième contribution avec Francis Eustache dans la conclusion de la partie « Ma mémoire et les autres » (page 385 à 406):

   Conclusion – L’évidence des interactions entre mémoire individuelle et mémoire collective : quelles conséquences ?

   Le tournant social – Cognition sociale, mémoire individuelle et mémoire collective – Un programme de recherche transdisciplinaire consacré à la construction des mémoires individuelles et collectives – Vers une nouvelle approche clinique des troubles de la mémoire.

    Une quatrième contribution, dans la partie «  Les troubles de la mémoire : prévenir, accompagner, Chapitre 6 – Le Never Again, entre mémoire et oubli comme prophylaxie : La solution de l’oubli et de l’amnistie – La solution de l’hypermnésie obsessionnelle – La solution intermédiaire : « la justice transitionnelle » (page 491 à 507)

     Une cinquième contribution dans la partie « La mémoire du futur », Chapitre 7 (page 645 à 662) « Mémoire du futur et futur de la mémoire – le choc des temporalités : passé, présent et futur sont inextricablement liés – mémoire du futur : quelles promesses d’avenir ? La mémoire au futur : quel avenir pour notre mémoire ?

      Nous porterons spécialement notre attention sur la contribution du chapitre 3 de la première partie (page 68 à 82) « Repenser les memories studies »

     « Le temps n’est-il pas venu de dépasser les frontières de la connaissance ?…

     L’auteur donne quelques exemples de la complexité de la mémoire, tirés de la Deuxième Guerre mondiale, la mémoire des bombardements en Normandie et la mémoire des enfants cachés et écrit :

     « Voilà quelques exemples qui fondent notre conviction : il est impossible de comprendre pleinement les phénomènes mémoriels si l’on ne mobilise pas dans le même temps les disciplines les plus diverses qui toutes ont à voir avec la mémoire, mais qui, toutes, en général, le pensent de leur seul point de vue. Les memories studies seront nécessairement plurielles. 

    L’historien face à la plasticité de la mémoire sociale.

      La mémoire est dans l’histoire. Telle est la première leçon qu’il faut garder dans l’esprit. Depuis des décennies, le couple histoire/mémoire a été (et reste) perçu comme conflictuel. Les historiens arguent de leur démarche scientifique pour interroger les limites du témoignage écrit ou oral. Je n’étais pas le dernier à mettre en évidence les effets pervers du témoignage pour reprendre une terminologie (re-construction, extrapolation, re-hiérarchisation, immédiateté de l’histoire). A l’inverse, le témoin arguait de son vécu pour dénier la capacité de l’historien à connaître vraiment la réalité dont il prétendait rendre compte. Le débat ne manque pas d’intérêt, mais nous choisissons de le déplacer : la mémoire devient l’objet d’histoire… Dès lors deux questions majeures  se posent : comment un événement prend-t-il statut d’événement mémorisé, structurant de la mémoire collective/sociale ? Puisque la mémoire s’inscrit dans la diachronie, dans une évolution sans cesse renouvelée, comment scande-t-elle sa propre histoire ?

   Les conditions de la mise en récit mémoriel (page 70)

    Le point de départ, justement, fut une rencontre avec une autre discipline : la psychanalyse. Comme je parlais de « mémoire traumatique » avec une psychanalyste, Marie-Christine Laznik, celle-ci mit le doigt sur une contradiction majeure dans les termes, un oxymore en quelque sorte. Dans la mesure où le traumatisme est l’omniprésence du passé dans le présent, il n’y a a pas de réelle place pour la mémoire  de ce trauma. Pour « faire la place »  à la mémoire, la psychanalyse souligne l’importance du refoulement. Mais si refoulement il y a, si de la place est ainsi dégagée pour la mémoire, si le passé est renvoyé dans son passé, il n’y a pas trauma.

     Je ne souhaite pas ouvrir le débat, mais expliquer le déclic que provoqua cette conversation. Il me fallait m’interroger sur les conditions de la mise en récit mémoriel. Si la question se posait pour l’individu, elle devait aussi se poser pour le groupe, pour la société.

     Je prendrai deux exemples pour illustrer cette plasticité mémorielle, la mémoire des bombardements en Normandie et la mémoire des enfants cachés…(page 71)

    Les régimes de mémorialité (page 72)

   Pour parler de l’historicité de  la mémoire, nous resterons sur notre période  de prédilection, celle du moins que nous connaissons le moins mal, la Seconde Guerre mondiale…

    Pour théoriser cette histoire, nous sommes partis d’un concept de François Hartog et Gérard Lenclud, qui ont parlé de « régime d’historicité » pour caractériser des rapports différents à l’histoire et à ses méthodes d’analyse. Inutile, disent-ils à juste titre, de chercher un « père de l’histoire », alors même qu’on ne pensait pas l’histoire dans les mêmes cadres.

    Je parlerai donc de « régimes de mémorialité » » pour souligner l’historicisation des questionnements mémoriels. A toute période, on peut définir des processus de convocation et d’appropriation du passé, fondés sur le tri visant à une construction identitaire.

Commentaire :

1)  L’auteur propose un discours savant sur la mémoire collective, mais est-il différent, hormis les détours scientifiques empruntés,  de celui que le sociologue Halbwachs exposait dans son livre « La mémoire collective » ? (1950) 

            C’est-à-dire une mémoire collective qui ne peut être définie que par rapport à un espace, un groupe déterminé, un temps historique, Halbwachs précisant qu’une mémoire collective a une durée de vie limitée.

            Le concept de « régimes de mémorialité » ne s’inscrit-il pas dans la définition Halbwachs ?

2) Les exemples cités des bombardements de Normandie et des enfants cachés (juifs)  s’inscrivent encore dans un temps mémoriel et historique court – la période de prédilection »  (page 73) – de nature à faciliter une exploration statistique satisfaisante, compte tenu des progrès qui ont été  faits, en France,  dans les sondages et les enquêtes d’opinion après 1945.

    Le livre fait d’ailleurs état des sondages effectués par le collectif (page 74)

    La question posée est donc celle des méthodes scientifiques concertées entre historiens, psychologues, sociologues, sémiologues, et statisticiens fiables pour explorer la mémoire collective antérieure à 1945, et très précisément dans le domaine considéré de la mémoire collective coloniale ou de l’inconscient collectif colonial, un domaine d’actualité compte tenu des flux d’immigration qu’a connus notre pays depuis plusieurs dizaines d’années.

L’auteur écrit dans les pages suivantes :

   « Mémoire et mémorialisation : un projet en construction (page76)

   « Dans le programme de recherche Matrice que nous avons mis en œuvre avec bien d’autres, la transdisciplinarité est la règle. Travailler sur la mémoire, c’est d’abord associer scientifiques et professionnels des musées, de l’image et du son. Ainsi la mémorialisation – entendue comme toutes les formes de mise en scène publique de la mémoire – a appelé à un travail au sein du Mémorial de Caen et dans la préparation du Mémorial du 11 septembre (New York), comme elle a impliqué l’Institut national de l’audiovisuel (INA), qui dispose de richesses uniques, singulièrement depuis 1995 et l’imposition du dépôt légal (à savoir l’obligation faite aux chaines de télévision et aux radios d’accepter le stockage).

    La plateforme que nous avons mis au point comprend deux  grands axes  de recherche, qui partagent l’objectif de confronter mémoire individuelle et mémoire collective, et, donc, de repérer leurs interactions (voir schéma page suivante). (page 77)

   La première démarche consiste à mettre en parallèle ce que nous appellerons les « grands récits », tels qu’on peut les traquer dans les  journaux télévisés ou à la radio, et la parole de témoins ou de simples citoyens. Cela s’effectue par l’analyse comparée des différents corpus d’information (journaux, témoignages…). A l’arrivée, il s’agit bien de comprendre comment les uns empruntent aux autres et réciproquement… (page 78)

    Le deuxième versant de nos recherches vise l’analyse des comportements des visiteurs de mémoriaux. Le rapprochement n’est pas anodin. Il s’agit là encore de mettre encore en parallèle un grand récit, celui porté par les concepteurs du parcours historique, et les visiteurs du mémorial… ». (page 79)

L’analyse des textes

   « Des exigences s’imposent pour qui veut décrypter les textes et mieux comprendre les stratégies discursives et les fluctuations du vocabulaire.

    L’école française d’analyse des discours, développée depuis des décennies et fédérant des linguistes, des statisticiens, des probabilistes, des historiens et des sociologues, est particulièrement bien placée. Le logiciel TXM – conçu et développé par Serge Heiden, Bénédicte Pincemin et Mathieu Decorde – que Matrice aide aujourd’hui à enrichir est l’héritier de cette école. » (page 80)

   « A mon sens, ces memories studies doivent d’appuyer sur quatre principaux piliers :

. La dialectique rend bien compte de l’interaction productive entre la psyché et le social ;

. La transdisciplinarité conditionne les nouveaux protocoles en ce qu’elle induit la construction en commun de l’objet d’étude, et non la seule mobilisation de quelques disciplines pour répondre à des questions posées par une autre ;

. La modélisation mathématique et le calcul intensif conditionnent le travail sur d’importantes et complexes masses de données (des big data en ce sens) ;

. Enfin la leçon d’Edgar Morin ô combien d’actualité, lui, qui, dans le lumineux concept structurant de « complexité », explique, entre autres choses, que le tout ne se réduit pas à la somme de ses composantes. » (page 81)

Fermé le ban !

Commentaire

   La lecture de ce texte, pour autant que j’en aie parfaitement compris le sens, fait apparaître un objectif qui est assez éloigné du questionnement sur la méthodologie qu’il conviendrait d’inventer et de mettre en œuvre pour être en mesure de décrire le contenu des mémoires d’un passé antérieur à 1945, alors que les outils que l’auteur expose n’existaient pas, en tout cas, pas à ma connaissance.

    A mes yeux le mérite de ces réflexions et conclusions est ailleurs, celui de la mise en œuvre de méthodes transparentes et interdisciplinaires, technologiques aussi avec le XTM, et avec les moyens financiers que cela suppose.

    Les recherches citées semblent se situer beaucoup plus sur le versant du fonctionnement cérébral de la mémoire que sur ses effets  historiques.

    Pour revenir à nos moutons, mémoire coloniale et inconscient collectif colonial, il est au moins un domaine d’information où il n’est pas trop difficile de faire la lumière avec les outils disponibles, celui de la mémoire coloniale et de l’inconscient collectif postérieur à 1945, grâce aux enquêtes statistiques qu’on sait faire aujourd’hui.

    La véritable question porte sur les raisons qui empêchent les chercheurs  de passer au stade de la réalisation, car le sondage de Toulouse réalisé par l’Achac en 2005, de même que l’enquête d’opinion lancée en 2014 (voir blog du 29/01/2015)  par la Fondation Jean Jaurès manquaient de pertinence scientifique.

    Le sujet serait-il tabou, au cas où il apporterait la preuve que la mémoire coloniale des Français et des Françaises serait défaillante, de même que l’inconscient collectif colonial, un concept que le livre a peu évoqué ?

    A lire les importants moyens dont semble disposer le collectif de chercheurs animé par Francis Eustache, pourquoi ne pas se poser la question de ce silence dont la signification politique et universitaire pose problème ?

      Quant aux recherches portant sur la mémoire collective et l’inconscient collectif antérieures à 1945, je ne vois guère comme vecteur principal de recherche, la presse, laquelle, avec sa numérisation et la mise en œuvre des outils cités dans ce livre, donnerait la possibilité d’obtenir un reflet indirect de cette fameuse « mémoire ».

     Pour  ce qui est de l’inconscient collectif colonial, est-ce qu’on ne risque pas d’explorer le « Triangle des Bermudes » ?                                                                                                                                                                             Jean Pierre Renaud  –  Tous droits réservés

Histoire et Mémoire? Histoire coloniale et Mémoire coloniale ? Mémoire collective et Inconscient Collectif

Histoire et Mémoire ?

Histoire coloniale et Mémoire coloniale ?

Mémoire Collective et Inconscient Collectif ?

Mémoire collective ou histoire « immédiate » ?

La France a-t-elle une « mémoire collective coloniale », de même qu’un « inconscient collectif colonial » ?

            Comme je l’ai déjà écrit, un courant contemporain d’historiens et de chercheurs a mis l’éclairage sur l’importance de la mémoire « historique », au risque d’entamer la confiance que l’on peut accorder aux recherches historiques les plus sérieuses, notamment en avançant l’idée ou le principe d’une mémoire collective « coloniale », et même d’un inconscient collectif « colonial ».

            J’ai traité ce sujet sur le blog à plusieurs reprises, notamment le 15 avril 2010, en résumant la leçon que proposait Maurice Halbwachs dans son livre « La mémoire collective », en relevant la critique de fond que suscitait le discours de l’historien Stora sur l’existence ou non d’une mémoire collective coloniale, de même que le discours tenu à la Mairie de Paris dans un colloque intitulé « Décolonisons les imaginaires ».

Dans un article publié sur le blog, le  15/04/2010, je m’attachais à :à définir ce qu’est la mémoire collective selon les critères d’Halbwachs, son véritable initiateur, ci-après (contribution 1) , à proposer au lecteur trois analyses concrètes de textes ou de situations évoquées par des historiens ou d’autres intellectuels, « La guerre des mémoires » de l’historien Stora, d’une part (contribution 2), et le colloque de la Mairie de Paris du 12/03/09 sous le titre « Décolonisons les imaginaires », d’autre part (contribution 3).             

1-  Histoire ou mémoire collective ?

Contribution 1  Le débat postcolonial avec l’éclairage Hallbwachs

            A lire articles ou livres de chercheurs, sociologues ou historiens, notre mémoire collective jouerait un rôle primordial dans l’approche et la compréhension de notre histoire coloniale.

            Une mémoire collective investie d’un rôle clé, quelques exemples :

            Premier exemple, le livre « La guerre des mémoires ».

             Citons des échantillons des textes dans lesquels il est fait référence à ce concept.

            « La guerre des mémoires n’a jamais cessé » (p.18), «  la fracture coloniale, c’est une réalité » (p.33), le « refoulement de la question coloniale » (p.32), « Pourtant la France a conservé dans sa mémoire collective jusqu’à aujourd’hui une culture d’empire qu’elle ne veut pas assumer (p.32), « les enfants d’immigrés sont porteurs de la mémoire anticoloniale très puissante de leurs pères » (p.40).

            Deuxième exemple, le livre « L’Europe face à son passé colonial »

            A la page 144, un historien note « une explosion mondiale des mémoires », et un autre écrit à la page 219 : «  La mémoire coloniale constitue depuis plusieurs années un sujet primordial dans le débat public français. »

            Troisième exemple, le livre « Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy ».

            Un historien illustre à plusieurs reprises le concept : « une vision largement partagée par nos concitoyens (p.113) », « ces stéréotypes », « cette façon de voir les Africains est bien présente dans la mentalité française (p.116) », « combien le discours de Dakar « colle » à une opinion majoritaire en France » (p.122), « au service de l’anéantissement de ces clichés et stéréotypes si profondément ancrés dans une certaine vision de l’Afrique. » (p.123)

            Quatrième exemple, le livre « Mémoire année zéro ».

            Brillant essai d’un auteur habile à manier les concepts de mémoire, d’histoire, et d’identité nationale, à donner le vertige intellectuel au lecteur, j’écrirais volontiers d’une excellente facture « ENA ».

            Dans cet essai riche en citations, références, jugements et perspectives,  l’auteur écrit : « A côté de l’histoire, la mémoire était un instrument commode et populaire. La mémoire est collective (1). Les souvenirs sont individuels. (p.24) » La note (1) de la page 39 renvoie au livre « La mémoire collective » de Maurice Halbwachs, sans autre plus de précision.

            A la même page 39, l’auteur écrit : « On le voit : notre mémoire collective est en crise… »

            L’auteur nous entraîne dans un exercice de haute voltige intellectuelle autour du concept de mémoire, sans attacher, semble-t-il, une grande importance à la définition stricte des concepts manipulés, notamment sans asseoir ses raisonnements sur la définition rigoureuse de la mémoire collective qu’en a proposée Halbwachs.

            A partir de quelle définition et quelle mesure, ces appréciations et assertions sont-elles formulées, donc sur quel fondement ? Telle est la question

A force de lire articles et livres portant sur l’histoire coloniale, sur le passé colonial de la France, je me suis posé la question de savoir ce qu’était cette fameuse mémoire collective, nouvelle panacée de certains intellectuels, comme nous l’avons vu.

            J’ai donc été à la rencontre de l’inventeur, sauf erreur, de la théorie de la mémoire collective, c’est-à-dire Maurice Halbwachs, et donc de son livre fondateur, comme certains disent de nos jours.

            Rien ne vaut en effet, même pour un historien amateur, d’aller à la source.

            Qu’est-ce que nous dit cet auteur ? Dans un ouvrage austère, mais très bien écrit, Halbwachs analyse tous les aspects de la mémoire collective et en décrit les conditions de base, c’est-à-dire : une mémoire collective qui ne peut être définie que par rapport à :

            un espace (lequel ?),

            un groupe déterminé (lequel ?),

            un temps historique (lequel ?).

             Le sociologue ne manque pas de préciser qu’une mémoire collective a une durée de vie limitée (laquelle ?).

            Les héritiers du grand sociologue ont été inévitablement confrontés à la mesure de cette fameuse mémoire collective, en proposant méthodes, et outils de mesure quantitative, au moyen d’enquêtes statistiques fiables.

            Le constat : dans les textes des livres cités, nous n’avons trouvé ni définition du concept, ni indication de sources d’enquêtes statistiques, qui pourraient accréditer le discours de ces chercheurs.

            Je conclurai donc en faisant appel à la sagesse du bon vieux Descartes, comment ne pas douter, en tout cas pour l’instant, du fondement de ces affirmations, tant qu’elles ne s’appuieront pas sur des démonstrations conceptuelles et statistiques ?

            Pourquoi ne pas se demander entre autres si la fameuse mémoire collective française n’est pas plutôt branchée sur l’Europe, allemande, anglaise ou italienne, plutôt que coloniale ? A démontrer !

            Quelques citations éclairantes pour finir :

            « C’est à l’intérieur de ces sociétés que se développent autant de mémoires collectives originales qui entretiennent pour quelque temps le souvenir d’évènements qui n’ont d’importance que pour elles, mais qui intéressent d’autant plus leurs membres qu’ils sont peu nombreux. »  (page 129)

            « La mémoire collective, au contraire, c’est le groupe vu du dedans, et pendant une période qui ne dépasse pas la durée moyenne de la vie humaine, qui lui est, le plus souvent, bien inférieure. » ( p,140)

            « Chaque groupe défini localement a sa mémoire propre, et une représentation du temps qui n’est qu’à lui. » (p, 163)

&

Mes recherches personnelles m’avaient conduit à m’interroger, notamment dans le  livre « Supercherie Coloniale » sur le discours mémoriel du collectif de chercheurs de l’équipe Blanchard, d’après lesquels la France de la Troisième République, puis de la Quatrième, aurait été imprégnée de culture coloniale puis impériale, plongée dans un « bain colonial », sans en avoir apporté les preuves scientifiques suffisantes, sans proposition d’une méthodologie de l’existence de la mémoire collective en question.

            Le chapitre IX de ce livre a résumé questions et critiques sous le titre «  Le ça colonial ! L’inconscient collectif ! Freud au cœur de l’histoire coloniale. Avec l’Algérie, l’alpha et l’oméga de la même histoire coloniale » (page 235 à 281)

Mes conclusions n’ont pas changé, faute pour les historiens et les mémorialistes de proposer une méthode scientifique de calcul qui permette effectivement d’y procéder :

  1. Comment parler de « mémoire collective » coloniale sous la Troisième République alors que l’instrument statistique des sondages n’a commencé à être utilisé en France, qu’après 1945 ? Et pour la période antérieure « coloniale » à partir de quels vecteurs de mémoire collective supposée ?
  2. Comment parler aussi d’un « inconscient collectif » colonial existant sous la Quatrième ou Cinquième République, sans s’être donné les moyens de le mesurer par des enquêtes d’opinion sérieuses, comme il est possible de le faire depuis de nombreuses années ?

A la condition sine qua non qu’on puisse scientifiquement l’ausculter et le mesurer ?

  1. Question : à partir des travaux de l’Observatoire B2V, et du livre « La mémoire entre sciences et société », la situation a-r-elle évolué avec les instruments statistiques nécessaires pour évaluer la mémoire collective du passé, ou encore l’inconscient collectif du même passé, grâce aux travaux de cet Observatoire ?      

Après avoir lu un article de Pascale Senk dans le Figaro du 20 mai 2019 sous le titre « Quand l’imaginaire collectif nous ébranle », et l’interview de Francis Eustache intitulée « La mémoire collective est en pleine expansion », ma curiosité a de nouveau été éveillée par ce sujet, et donc par ce livre.

Pascale Senk faisait référence à la publication d’un ouvrage collectif dirigé par Francis Eustache, intitulé « La mémoire, entre sciences et société » (Observatoire B2V des Mémoires- Le Pommier poche), avec la collaboration de six scientifiques, une psycho gérontologue, une neurologue, un spécialiste d’intelligence artificielle, un neurobiologiste, un historien, et un philosophe.

Ce livre de plus de 700 pages a évidemment un contenu austère pour un lecteur non spécialisé dans les disciplines traitées tout au long de très nombreux chapitres distribués dans cinq parties :  « Mémoire et oubli » (p,15 à 133) – « Mémoire et émotions » (p,133 à 277) – « Ma mémoire et les autres » (p,277 à 406) – « Les troubles de la mémoire : prévenir, accompagner »  (p,406 à 537) – « La mémoire du futur » (p, 537 à 671).

Le sous-titre de l’’article de Pascale Senk cadrait bien le sujet : « Catastrophes, attentats, faits divers… Face à l’actualité, notre vie psychique a aussi une dimension collective », de même que sa conclusion :

« Reste que de puissantes images nous imprègnent et constituent une autre forme d’imaginaire collectif se construisant en permanence : un héros donnant sa vie pour d’autres, des avions s’encastrant dans des buildings ou une cathédrale qui brûle. Combien de temps agiront-elles en chacun de nous, et pour les générations suivantes ? Nous l’ignorons. »

Dans l’interview de Francis Eustache, neuropsychologue de la mémoire humaine, et à la question : « Le Figaro – Pour vous qui travaillez sur la mémoire la notion d’inconscient collectif est-elle pertinente ?

Oui, car aujourd’hui les différentes disciplines étudiant la mémoire se rejoignent. Pendant longtemps, la psychologie et les neurosciences, d’une part, les sciences sociales, d’autre part, travaillaient de manière séparée. Aux premières l’étude de la mémoire individuelle, typique, ou malade ; aux secondes, la mémoire collective, avec un focus sur le fait que certains événements étaient occultés car ils n’avaient pas de signification sociale, mais finissaient par ressurgir. A Caen par exemple, les conséquences des bombardements alliés, ont longtemps été passées sous silence. Il a fallu soixante-dix-ans pour que l’on mentionne les victimes (25 000 victimes civiles). Mais les Normands qui avaient vécu cela avaient en fait deux mémoires : l’une familiale, beaucoup ayant perdu un ou plusieurs membres de leur famille sous ces bombardements ; l’autre collective, qui parlait de reconstruction et d’accueil des libérateurs. Différents types de mémoire peuvent donc cohabiter en chacun. »

  • Sont-elles transmissibles ?

« En tout cas, lorsqu’elles correspondent à des blessures indélébiles, leur récit saute souvent une génération…

Est-ce l’émotion qui « imprime » ces mémoires ?

Oui, quand l’histoire collective, rejoint un vécu personnel, cela crée une émotion surprenante qui nous dépasse. Nous cherchons à décrypter scientifiquement, par l’imagerie cérébrale, l’observation des neuro-cognitions et des enquêtes d’opinion par exemple, ces liens entre ces deux dimensions mnésiques. D’autant plus qu’avec les caisses de résonance que sont devenus les médias, les événements sont amplifiés. La mémoire collective est en pleine expansion.

Vous travaillez notamment sur la mémoire des attentats du 13 novembre 2015 … »

Pourquoi ne pas se demander si les deux concepts d’’inconscient collectif et de mémoire collective sont synonymes ?

Première partie  

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés