« Cryptos : après l’euphorie, le désenchantement »

Le Figaro économie  du 3 novembre 2023

Première Page et Pages 22 et 23

« Un an après l’effondrement de la plateforme FTX, le secteur peine à se relever »

Page 23 « Malgré le rebond, des épargnants toujours frileux »

Le jour suivant, toujours en première page du même journal, en encadré en haut de page :

« Procès FTX Sam Bankman-Fried le Bernard Madoff des cryptos »

En 2012 (15/O9/12), j’avais appelé l’attention des lecteurs sur le danger des cryptos monnaies.

Tout au long des années 2021, 2022, j’ai continué à appeler l’attention des lecteurs sur le même danger, et mis en cause  la passivité des banques centrales, y compris de la Banque de France.

Son Gouverneur ne s’était-il pas contenté de déclarer « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel »

J’ai cité le titre de la chronique de la page 23 :

Est-il possible d’écrire « des épargnants », alors qu’il s’agit tout  simplement de spéculateurs ?

 Le 15 novembre 2022, j’écrivais «  Les crypto monnaies s’écroulent… Comme prévu ! »

C’est à se demander si nos gouvernants ont un brin de culture économique et financière historique !

Ont-ils jamais entendu parler de la loi de Gresham (1519-1579)  :

« Lorsque deux monnaies sont en circulation, l’une considérée comme bonne, l’autre considérée comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne. »

L’économie mondiale, à l’image de la planète, est en plein désordre, et n’a décidément pas besoin de voir les autorités politiques et monétaires ajouter à la grave crise de confiance qui les agite !

Jean Pierre Renaud

 2 Pièces jointes déjà publiées

1 – Le Bitcoin, la monnaie de toutes les spéculations et de toutes les malversations !

Attention à notre confiance dans nos monnaies !

            Depuis l’éclosion de cette fausse monnaie, la passivité des banques centrales du monde est pour le moins surprenante, et pour tout dire irresponsable.

            Cherchent-elles à nourrir toutes les spéculations malhonnêtes, à prêter la main aux transferts d’argent sale, ou pire encore à arrondir leur tiroir-caisse ? Qui sait ?

            On nous apprenait lors de nos études économiques et financières de licence et de doctorat à tirer les leçons de la loi de Gresham, cette loi  du 16ème siècle, dont la devise était « La mauvaise monnaie chasse la bonne ».

            Cette loi aurait-elle été jetée aux orties ?

            Le 9 mars 2021, Le Figaro Economie a publié une série de chroniques sur le sujet, sous les titres «  Le bitcoin menace-t-il la stabilité financière ? » en première page, et en pages 2 et 3 « La vogue du bitcoin met les autorités financières sur le qui-vive ».

            Le jugement du Gouverneur de la Banque de France – mais à quoi sert-elle avec l’euro ? – est consternant «  Un enseignement de l’histoire des placements depuis des siècles : les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ».

La Banque de France est elle-même passée au « Vert » ?

            Qu’attend la Banque Centrale Européenne pour interdire cette fausse monnaie ?

            Jean Pierre Renaud

2 – L’Economie Française en pleine dérive démagogique !

  1. Peut-on faire crédit à la Banque de France et à la BCE ?  Avec un bitcoin en déroute ?

A quoi sert-elle ?

Dans le Figaro Economie du 23 juin 2022, pages 22 et 23 :

« Dette : l’avertissement  de la Banque de France » (page 22)

« Il serait illusoire de penser que notre dette est encore sans coût et sans limites » (page 23)

  1. Est-il possible de rappeler que l’institution, pour ne pas dire, le Gouverneur, fut moins regardante avec les chèques du président ?
  2. Autre question non évoquée, le krach du bitcoin pour lequel le Gouverneur a fait preuve d’une mansuétude toute évangélique…

Autre signal !

4 – « La dette s’envole et approche les 3 000 milliards »

« Au premier trimestre, elle  a progressé de 90 milliards et représente 114,5% du PIB »

Le Figaro Economie des 25 et 26 juin 2022

Jean Pierre Renaud

« Le PIEGE AFRICAIN DE MACRON »

Antoine Glaser Pascal Airault

2021

Quelques notes de lecture avant la fin

Il y bien longtemps que j’ai quitté les rivages de l’Afrique, alors que la politique française africaine me paraissait de plus en plus incompréhensible.

La lecture de ce livre très bien documenté explique de façon très détaillée la « machinerie » africaine de Macron, une tentative de mettre en place une « business Africa France ».

Les initiatives de ce Président enlèvent tout crédit à notre Ministère des Affaires  Etrangères en le doublant par une agence publique, l’AFD dirigée par un homme choisi par Macron disposant d’un joli budget en milliards.

Out le Quai d’Orsay !

Pour recourir à la langue anglaise des business men et women !

Macron tente de rééditer ce qui a fait, il y a longtemps, la réussite de l’impérialisme britannique : ce n’est sans doute pas le fait du hasard s’il a effectué son  stage de l’ENA à Lagos, en Nigéria, qui fut un des terrains de jeu  de l’impérialisme anglais, lequel veillait à faire avant toute chose, de la « Money ».

Le livre montre bien les réalités du monde africain du jour, à la fois une dynamique démographique extraordinaire et le rôle des nouveaux propagandistes antifrançais, celui des « rappeurs », descendants des légendaires « griots » de l’ancienne Afrique, alors que l’immense majorité de la population ne connaissait pas l’écriture.

Une des raisons de nos échecs dans cette Afrique nouvelle  est notre incapacité à développer une contre-propagande française adaptée, du fait notamment de la puissance de groupes de pression qui développent chez nous une histoire « repentante » et bien sûr « coupable ».

Débarquant en Afrique noire dans les années 1960-1970, un jeune Français découvrait le rôle de la parole, du verbe africain « à nul autre pareil ».

A la Maison de la France d’Outre-Mer, les étudiants africains aimaient discourir pendant des heures et des heures en développant une argumentation très largement imprégnée de marxisme.

Un des problèmes de Macron, c’est qu’il se prend  pour un grand Manitou Dakota ou Sioux !

                      Jean Pierre Renaud

La Cinquième République de Macron !

On parle, on parle, on fait  du cinéma, mais on ne prend pas de décisions !

A la mi-journée, on voyait Darmanin sur les écrans « jouer » une conférence de presse sur le l’assassinat d’Arras : question ?

Un ministre de l’Intérieur doit-il occuper chaque jour les écrans au lieu de prendre toutes les décisions de sécurité qu’attendent les Français, le maintien de l’ordre de la République ?

Et de s’assurer que les forces de l’ordre sont en bonne santé !

Les Français qui connaissent  encore notre histoire savent que la République est en danger, ça n’est pas la maison qui flambe (Chirac en 2002), mais la France qui flambe.

Année après année, pour  toutes sortes de raisons, bonnes ou mauvaises, les flux d’immigration continuent et même augmentent : 500 000 à 1.000. 000 de personnes avec les autorisés et les centaines de milliers de clandestins « appâtés » par ce pays des droits de l’homme et du business caritatif animé par les organisations humanitaires et le lobby des avocats. On en a besoin partout pour toutes les procédures qui  protègent les étrangers et non les Français : le scandale des droits d’asile, des mineurs étrangers que l’Afrique, prodigue en enfants, nous envoie gentiment.

Et les gangs de passeurs !

Au cours de mes études, la Suède avait bonne réputation de mère protectrice des étrangers.

La Suède a bien changé et lutte aujourd’hui contre des gangs de jeunes issus de l’immigration.

Parmi les nombreuses maladies qui affectent la santé de notre pays, la France, trois au moins, vont tuer la République Française, l’humanitarisme, le juridisme, l’inversion de  notre état de droit au profit des criminels et des salauds !

Jean Pierre et Marie Christine Renaud

Narges Mohammadi , Prix Nobel de La Paix

Iranienne emprisonnée, depuis le début du mouvement  « Femme, Vie, Liberté », contre l’obligation de porter le voile

Droits des Femmes en France et droits des femmes, en Iran, en Afghanistan, en Irak ?

Avec la Nupes, la France s’est dotée d’une pléiade de femmes au verbe tonitruant, abrutissant, tintamarresque, dont on voit la binette à chaque instant  sur nos écrans et qui abreuvent  les réseaux sociaux.

Toujours prêtes à défendre les droits des femmes, à accuser une France machiste, mais les avez-vous entendu ou vu prendre fait et cause pour la condition des femmes en Irak, en Iran, ou en Afghanistan ?

Les Obono, Garrido, Panot ou Autain ?

On pourrait dire la même chose sur la laïcité qu’on entend  rarement défendre sur nos écrans ou dans la rue !

Jean Pierre et Marie Christine Renaud             

Une bi-nationalité comme les autres ?

La bi-nationalité franco-malgache du Président ?

            Ces derniers mois, la bi-nationalité du Président actuel de la République Malgache a fait débat dans la Grande Ile, et mis  en cause l’indépendance de cette ancienne colonie française.

             Si mes souvenirs sont bons, l’Algérie interdit la bi-nationalité franco-algérienne pour des ressortissants susceptibles d’occuper  certaines fonctions régaliennes.

            En France et à l’occasion des dernières élections présidentielles, la bi-nationalité franco-espagnole de  Madame Hidalgo n’a, à notre connaissance pas fait débat, alors que naturalisée française dans son enfance, elle a cru bon politiquement de se faire  reconnaître une deuxième nationalité, celle de sa naissance.

La France a oublié un des  grands constats de Pascal, celui  de la relativité des vérités, avec l’exemple d’une vérité différente en deçà ou au-delà des Pyrénées.

Elle s’accommode de nombreuses doubles nationalités, au péril de sa souveraineté et  même de son existence nationale.

La bi-nationalité franco-algérienne  a été accordée à guichets ouverts, sans que l’on sache quel est le poids démographique et politique de cette catégorie de population qui dispose d’un réel pouvoir politique dans notre pays, alors que l’Etat FLN entretient avec nous des relations d’ennemi héréditaire.

A quand la crise ? Alors que depuis des dizaines d’années gauche et droite ferment les yeux sur une situation nationale potentiellement  explosive : lors des émeutes de juillet 2023, des jeunes ont brandi ce drapeau, encouragés d’ailleurs par  le gouvernement FLN, j’ai envie de dire « leur » gouvernement FLN.

En 2027, la « funeste connerie » de l’interdiction d’un troisième mandat  peut, grâce au mystère des algorithmes,  donner l’occasion à un membre de la famille FLN au pouvoir, d’être candidat aux présidentielles …

On ne sait jamais ! A voir l’aveuglement de mon pays depuis 1962 et 1968 ! 

       Jean Pierre et Marie Christine Renaud

Les trois réformes synodales du Pape François

Un christianisme vivant !

  1. Le mariage des prêtres ! Dans le christianisme, rien ne parait  s’opposer à l’ordination de prêtres mariés, en laissant aux chrétiens de vocation à la prêtrise, le choix entre une ordination,  traditionnelle chez nous, de prêtres célibataires, avec leur vœu choisi de chasteté, et l’ordination des prêtres mariés.
  2. Le diaconat des femmes dans l’église apostolique et romaine.

D’ores et déjà les femmes ont  un rôle vital dans le fonctionnement de nos églises.

            Sans elles, le christianisme de France se   trouverait  appauvri ! Donnons-leur une parole évangélique.

  1. Une Eglise synodale :

C’est sans doute la réforme la plus difficile à mettre en œuvre, alors qu’elle est nécessaire dans une pyramide mondiale qui a su défier les siècles.

            Il convient de trouver, et cela ne sera pas toujours facile de trouver le bon équilibre entre les attentes des fidèles et les obligations de cohérence planétaire de l’église, en frisant peut-être le risque des schismes qu’elle a affrontés au fil des siècles, tout en  restant bien vivante, ce qui est le cas de nos jours.

Jean Pierre Renaud

Fin de vie : l’exécutif favorable à la piste du « suicide assisté »

Le Figaro du 9 août 2023 Première Page

            Arrivé à un âge « canonique », j’ai envie de dire :

  1. De quoi se mêle ce chef d’Etat « immature » qui a le culot de vouloir nous proposer « un modèle français » de la fin de vie ?

               Un modèle français de la mort ?

Simple détail ! Dans une conjoncture nationale de « suicide assisté de la nation française » grâce à un Président qui ne sait pas ce qu’il veut et qui, de fil en aiguille, ébranle la civilisation française, la plonge dans un magma institutionnel indescriptible, avec un vrai risque de « mort subite » de la France !

  1. Un échantillon de la Méthode Macron qui met de côté les institutions élues de la République, et préfère sa nouvelle méthode de la Française des Jeux, le tirage au sort des membres d’une « convention dite citoyenne », dite représentative ?
  2. A lire un extrait des chroniques fort intéressantes consacrées à ce dossier sensible par le journal, on a le droit et le devoir de se poser au moins la question de savoir si la République Française existe encore, alors qu’il s’agit d’un signe supplémentaire de ce saccage républicain !

Un échantillon de cette dérive mortelle, c’est aussi la cas de le dire :

« Du côté de l’AMD, on s’inquiète de la tournure du débat ; « La confiance s’érode de jour en jour. Nous croyons comprendre que le gouvernement s’oriente vers le seul modèle du suicide assisté pour les patients avec une espérance de vie de six à douze mois. Ce modèle exclurait de nombreux malades de ce projet de loi… »

Sacré modèle, n’est-ce pas ?

« Le gouvernement prend le risque de trahir la convention citoyenne, qui s’est prononcée à 40% pour un libre choix entre suicide assisté et euthanasie et suicide assisté. »

            Page 3, les soulignés sont les nôtres

Aux Armes Démocratiques Citoyens !

Rejetons par le suffrage universel ce modèle de démocratie fictive !

Jean Pierre Renaud

2023, la France au Niger…

La France paie le Prix

d’une Histoire Postcoloniale « Pénitente » !

Quand les Présidents, Hollande et Macron, engagent nos troupes au Mali, au Burkina Fasso, ou au Niger, sans veiller à développer une stratégie de guerre informationnelle, de contre-propagande, de « guerre mémorielle » (lire François Heisbourg) adaptée à la psychologie collective africaine…

            Quand la France préfère le cocorico, au lieu de mettre en œuvre une stratégie indirecte de soutien à des partenaires de confiance, s’il y en a encore…

            Quand, faute d’avoir la chance d’avoir un minimum de connaissances sur les cultures et les religions de l’Afrique de l’Ouest, mais surtout sur l’histoire coloniale de ces régions, on accorde sa confiance aux historiens postcoloniaux  « pénitents »…

            La France aurait eu « une culture coloniale » dans les années 1871- 1939 ?

C’est faux, sans fondement scientifique, pas plus notre peuple que la plus grande partie de notre élite politique.

            Notre peuple laissait faire, comme aujourd’hui.

            Aux dires d’un brillant historien de l’Algérie, né dans une famille atteinte du syndrome des « raisins verts », la France devrait emprunter un chemin de réconciliation, non pas avec l’Algérie, mais avec la dictature du FLN qui règne dans ce pays depuis les accords d’Evian de 1962 ?

            La France n’a pas besoin d’entrer dans le jeu mortifère des historiens « repentants » !

            A lire, à voir, ou à entendre tout ce que l’on raconte sur ces guerres du Sahel, nos adversaires n’ont qu’à piocher dans le magot des historiens « pénitents »  pour nourrir leur propagande, ou encore dans certaines déclarations d’un Président candidat, qui, en 2016, débarqua à Alger en déclarant que « la colonisation était un crime contre l’humanité. »

            Enfin et pour en consoler quelques-uns, vous avez sans doute remarqué que dans les grands rassemblements manipulés de Niamey, et dans ce Niger musulman, on n’y voyait aucune femme…

                                     Jean Pierre Renaud        Tous droits réservés

Humeur Tique Vacances…

« L’ordre, l’ordre, l’ordre », aurait dit  notre cher Président, alors que le feu couve toujours dans notre pays, que les gens en ont marre, plus que marre !

En dépit des contorsions ou manœuvres politiques du titulaire de ce poste, la France n’échappera pas à une consultation électorale, unique gage de la paix civile.

Ayatollahs Rouges, Verts, ou Blancs ! Ils sont bien chez nous ! Le L214 !

A lire une chronique fort intéressante et bien documentée du Figaro sur L214 « Les activistes de la cause animale », il y a de quoi s’interroger sur le sujet en effet, sur leur activité légale ou non, et sur son sérieux scientifique.

            Le même jour, en zappant sur un documentaire non moins intéressant d’ARTE sur la remontée des saumons  dans un torrent canadien : on y voyait des ours se poster sur un rocher du torrent, ouvrir tout simplement la gueule pour avaler de magnifiques saumons.

            Comment L214 va-t-il procéder pour interdire ce type de cannibalisme animal ? Très fréquent dans toutes espèces animales !

            Même chez les belles libellules !

La France et le Sahel ? L’Histoire du Sahel ?

       Un titre du Figaro du 28 juillet 2023, en première page : « Le  chaos au Niger achève de déstabiliser le Sahel » ?

         Ah ! Bon ! Comme si le Sahel avait jamais été stabilisé, avant, pendant, et après la période coloniale française !

Macron à Nouméa ou à Tahiti ?

 La France du Pacifique.

Aux yeux d’un assez bon connaisseur de l’histoire coloniale,  le voyage de Macron avait un fort parfum de reviens-y colonial, mêmes exhibitions de part et d’autre, une sorte de retour des politiques de grandeur coloniale…

Mais tout cela, c’est fini, les rapports de force ont changé et tout le problème de notre pays est de trouver une politique étrangère adaptée à celle de nos moyens faite d’alliances, de présence européenne dans sa définition, et bien sûr du consensus des peuples de la France du Pacifique.

Cà n’est pas avec son seul beau porte-avion nucléaire que la France comptera dans les grandes affaires du Pacifique, même avec le soutien espéré des peuples des terres australes…

Face à la puissance de la Chine, et sauf émiettement démocra tique de ce continent, la puissance de la France est une puissance naine.

         Jean Pierre Renaud                           Tous droits  réservés

Regards croisés

« Ah ! il fallait pas, il fallait pas qu’il y aille

Ah ! il ne fallait pas, il fallait pas y aller

Mais il a fallu, il a fallu qu’il y aille

Mais il a fallu, il a fallu y aller »

« Telle pourrait être la formule et le refrain les plus ramassés de mes réflexions sur la colonisation française !

Ainsi que le disait la chanson militaire bien troussée, intitulée « Le tambour miniature » !

1

            « Mon ambition était de tenter de retracer les premiers échanges entre blancs et noirs, les premiers regards croisés, et d’examiner toutes les questions qui allaient se poser, au moment où la France installa définitivement son pouvoir colonial, en tout cas certains de ses enfants le croyaient-ils, en Afrique de l’ouest, alors qu’il s’agissait d’une entreprise hardie, et sans doute impossible.

            Il s’agissait pour moi de mieux comprendre le processus colonial de la première phase de la colonisation, celle des années 1890-1914, et je serais sans doute imprudent d’en conclure que tel a été le cas.

            J’ai tenté de répondre à une des questions qui me taraude depuis la période de mes études, le pourquoi des conquêtes coloniales, le pourquoi de ma première vocation, très courte, qui fut celle du service de la France d’Outre- Mer, et le pourquoi du large échec de la colonisation.

            Tout feu, tout flamme, à cette époque de ma jeunesse, le rêve d’un service au service des autres, les Africains, avait effectivement bercé mes études, alors que je n’avais pas eu le temps, ou pris le temps de me pencher sur l’histoire détaillée de nos conquêtes coloniales et sur la connaissance que nous avions du continent africain. J’en savais toutefois, déjà assez, pour ne me faire aucune illusion sur la pérennité de notre présence coloniale en Afrique, mais je croyais qu’il était encore possible de fonder une nouvelle communauté de destins entre la France et ses anciennes colonies, ce qui n’a pas été le cas, et en tout cas pas sous la forme caricaturale de la Françafrique. 

            S’il est vrai que la conquête coloniale de l’Afrique de l’ouest fut, par bien de ses aspects, et de ses exploits, une sorte de saga militaire qui vit souvent s’opposer de grands adversaires, les couples Gallieni-Ahmadou, puis Archinard-Ahmadou, puis Archinard-Samory, les premiers pas de la colonisation s’effectuèrent dans une paix civile relative, toute nouvelle, facilitée par la destruction des grands empires du bassin du Niger, celui d’Ahmadou, en pleine déliquescence, celui de Samory, en pleine puissance, et l’installation d’une nouvelle paix civile, celle de l’ordre public colonial.

            Quelles conclusions tirer de cette analyse ?

            Les temps courts de la colonie

            Les temps de la conquête et de la colonisation ont été des temps courts, une trentaine d’années au maximum, pour la conquête et l’installation du nouveau pouvoir colonial, 1880/1890 – 1910/1914, une vingtaine d’années pour la « belle » période coloniale, 1920/1940, et moins de vingt années après la fin de la deuxième guerre mondiale, 1945/1960, alors que l’AOF était déjà entrée dans un autre monde, qui n’était plus celui de la colonisation.

            Ajoutez à cela que deux guerres mondiales avaient interrompu ou perturbé gravement les processus coloniaux : après le retour des anciens tirailleurs de la guerre de 14-18, le Blanc n’était déjà plus l’homme « miracle », et après la défaite de la France, en 1940, les changements intervenus chez les maîtres du monde, la toute puissance des Etats-Unis, le cours de l’Afrique devait inévitablement prendre un cours nouveau.

            La colonisation française se développa donc dans un temps historique très court, une période « utile » de l’ordre de cinquante années, interrompue par les deux guerres mondiales, et débouchant sur un après 1945, un nouveau monde, celui du déclin de l’Europe, de la tout puissance des Etats-Unis, et rapidement de la guerre froide, d’une Quatrième République dont l’objectif N°1 était la reconstruction du pays.

            Il est indispensable d’avoir ces données temporelles à l’esprit quand on a l’ambition de vouloir apprécier les tenants et aboutissants de la colonisation française, sinon ses résultats, car elles sont historiquement capitales.

            Des yeux plus gros que le ventre, toujours plus gros que le ventre, hier comme aujourd’hui, « la politique de grandeur » de la France.

Les gouvernements de la Troisième République ne manquaient pas d’air pour se lancer dans de grandes expéditions coloniales en Afrique, en Asie, et à Madagascar,  alors qu’ils ignoraient tout, ou presque tout des peuples de ces nouvelles colonies, et qu’ils n’avaient jamais arrêté de politique coloniale.

            Il y a beaucoup d’anecdotes qui démontrent la grande ignorance que nos hommes politiques avaient du domaine colonial, et cela jusqu’à la décolonisation.

            C’est une des raisons, parmi d’autres qui me font répéter, que le peuple de France n’a jamais été concerné par les colonies, ou de façon marginale, lorsqu’il y eut de la gloire à glaner, celle que Montesquieu avait déjà mise en lumière comme une des caractéristiques de la psychologie des Français, ou inversement lorsqu’il fut nécessaire de lutter contre les révoltes violentes des peuples qui revendiquaient une indépendance tout à fait légitime.

            Dans le conflit indochinois, la Quatrième République se garda bien de mobiliser le contingent et fit appel aux éléments professionnels de son armée, décision qui marquait bien sa volonté de tenir le peuple à l’écart, et lorsque la même République envoya ses appelés en Algérie, mal lui en a pris, puisque la présence massive du contingent a plutôt été un facteur d’accélération de l’indépendance algérienne.

            Vous imaginez l’inconscience, la légèreté, la démesure, dont il fallait faire preuve, à la fin du dix-neuvième siècle, pour lancer la France dans de grandes expéditions militaires sur plusieurs continents, en Asie, à plus de dix mille kilomètres de la France, ou en Afrique, à quatre ou cinq mille kilomètres, même en tenant compte du saut technologique qui en donnait la possibilité théorique, la quinine, la vapeur, le câble, les armes à tir rapide, et le canal de Suez.

            La légèreté ou l’inconscience politique pour avoir l’ambition de conquérir des millions de kilomètres carrés sous n’importe quel climat, sans savoir par avance ce qu’on allait bien pouvoir en faire !

            Pour former ces expéditions, les gouvernements de la Troisième République se sont bien gardés de faire appel aux soldats de la conscription, mais déjà aux éléments professionnels de son armée, et surtout aux fameux tirailleurs sans le concours desquels aucune conquête n’aurait été possible.

            Le summum de cette folie fut l’expédition de Fachoda, en 1898, la France nourrissant l’ambition de contrer les Anglais dans la haute Egypte, alors que notre pays avait abandonné l’Egypte aux Anglais, quelques années auparavant, et que Kitchener remontait le Nil avec une armée moderne, des milliers d’hommes avec vapeurs, canons, et télégraphe. En face, une dizaine de Français, avec à leur tête le capitaine Marchand, pour y  planter notre drapeau, alors qu’il fallait faire des milliers de kilomètres dans une Afrique centrale encore à découvrir pour ravitailler la mission Marchand à Fachoda.

            Les premiers regards croisés

Au cours de la première phase de contact entre les deux mondes, et hors période d’affrontement militaire, les premiers blancs, en tout cas ceux que nous avons cités, et qui nous ont fait partager leurs récits, leurs carnets d’expédition ou de voyage, n’ont pas porté un regard dépréciatif sur les sociétés africaines qu’ils découvraient, plutôt un regard d’étrangeté.

            Les lecteurs connaissent le débat qui a agité au dix-neuvième siècle le monde intellectuel et politique quant à la question des races et d’une supériorité supposée de la race blanche. Nous avons déjà évoqué le sujet, mais sans introduire le critère racial. Il est évident qu’un officier de marine français ou anglais, car les officiers de marine ont très souvent été les artisans des conquêtes coloniales, ne pouvait manquer d’éprouver un sentiment de puissance extraordinaire – tout devait leur sembler possible –  quand ils débarquaient sur les côtes africaines à partir de leurs monstres d’acier, car il faut avoir vu des images des parades des flottes militaires de l’époque, à Toulon, à Cherbourg, ou à Cronstadt, pour en avoir conscience.

            Pour faire appel à une comparaison anachronique, la perception des choses que pourrait avoir le commandant d’un paquebot de croisière, à l’ancre à Pointe à Pitre, une sorte d’immeuble de grande hauteur, en apercevant de son neuvième ou dixième étage, un piéton sur le quai.

            Dans un de ses romans, Amadou Hampâté Bâ, parlait des monstres d’acier, les vapeurs du Niger qu’il avait vu dans son enfance, mais qu’aurait-il pu dire alors s’il avait vu les autres grands monstres d’acier, avec leurs cheminées monstrueuses, qu’étaient les cuirassés ou les croiseurs des flottes anglaises, françaises, russes, ou japonaises.

            Tout a commencé à changer quand le système colonial à la française s’est mis en place, lorsque le colonisateur a voulu, pour des raisons de facilité et de simplicité évidentes, administrer les Noirs sur le même modèle, établir le nouvel ordre colonial en usant soit de la palabre, soit, et plus souvent de la violence, comme nous l’avons vu en Côte d’Ivoire.

            Du côté africain, nous avons tenté de proposer un aperçu des regards qu’ils pouvaient porter sur ces premiers blancs, avec le sentiment que les Africains trouvaient encore plus étranges ces blancs que les blancs ne pouvaient les trouver eux-mêmes étranges, sortes de créatures venues d’un autre monde, familières de leur propre monde imaginaire.

            Dans les apparences, un grand bouleversement des sociétés africaines en peu de temps, avec une grande immobilité au-dedans des mêmes sociétés africaines.

Ce serait sans doute ma première remarque sur les changements intervenus dans cette région du monde, des changements qui furent souvent de vrais cataclysmes pour beaucoup de sociétés africaines repliées jusque-là sur elles-mêmes, souvent aux prises avec des voisins prédateurs, des sociétés qui vivaient d’une certaine façon en dehors du temps, dans leur propre temps, mais en même temps capables de se refermer sur elles-mêmes comme des huitres.

            Dans les pages qui précèdent le lecteur aura pris la mesure de l’écart considérable qui pouvait exister entre le fonctionnement de ces sociétés, le contenu de leurs cultures et croyances, et la société française de la même époque, un écart que seuls les bons connaisseurs du monde africain avaient pu mesurer tout au long de la période coloniale.

            Nous avons fait appel à des témoins compétents et non « colonialistes » dans le sens anachronique que certains leur prêtent, pour éclairer le lecteur sur les caractéristiques de cette société africaine, ou plutôt de ces sociétés africaines, tant elles étaient variées, des caractéristiques religieuses et culturelles qui compliquaient la tâche du colonisateur, pour ne pas dire, la rendait impossible.

            Un bouleversement immense, peut-être plus en surface, dans les organes politiques apparents, les circuits d’un commerce encore faible, qu’en profondeur, alors que le monde noir vivant restait souvent à l’abri, très résistant dans ses convictions magiques et religieuses.

            Les témoignages de Delafosse, Labouret, Delavignette, et Sœur Marie Saint André du Sacré Cœur illustrent bien cette situation paradoxale et marquaient bien les territoires de la pensée et des croyances africaines qui échappaient à la colonisation, et ils étaient fort nombreux.       

            Ces grands témoins étaient lucides, et comment ne pas citer à nouveau ce qu’écrivait Delafosse dans le livre « Broussard », paru en 1922, longtemps avant le temps des indépendances, quant à la possibilité qu’une bombe explose à Dakar, comme elle avait déjà explosé dans un café d’Hanoï.

         Jean Pierre Renaud                           Tous droits réservés