Paris, une Commune en excès de pouvoir !

« Dati «  Hidalgo saigne les Parisiens par l’impôt » Marion Mourgue Le Figaro du 30/11/2022, page 7

Ce sont les minorités qui nous gouvernent !

Une interview dont le contenu est intéressant pour un ancien haut fonctionnaire qui a contribué à la mise en place de la grande réforme institutionnelle des années 1975- 1980 redonnant un maire à la capitale.

            Cette interview pose une série de questions,  mais n’aborde pas, à mes yeux, les problèmes de fond de Paris Capitale de la France, c’est-à-dire l’inadéquation  des institutions parisiennes des années 70 à l’évolution de la région parisienne et du pays, et face à l’évolution des pouvoirs, notamment l’émergence et l’explosion des réseaux sociaux et de la communication.

Paris occupe  une « position stratégique » inégalable en France.

            Le 19 octobre 2021, je publiais une chronique intitulée « Les destinées de Paris « Commune » ou « un État dans l’État » ?

            J’écrivais : « Presque  quarante ans après les réformes des années 70-80, les  relations institutionnelles que j’avais décrites sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les communes et départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un État central bureaucratique légitimement contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation politique tous azimuts de la part des élus parisiens. »

            Traitons successivement questions du jour et questions de fond :

Les Questions du jour

Les chiffres cités ?

            Mme Dati : « …. Je dénonce effectivement l’explosion d’une dette qui s’élève à 10 milliards d’euros. »

D’où vient ce chiffre dont je n’ai pas trouvé la source ? Je ne l’ai pas trouvé dans les derniers rapports de la Chambre Régionale des Comptes.

« Tours de passe-passe comptables » : lesquels, faute d’audit effectué par les oppositions au Conseil de Paris ?

« Nous exigeons depuis deux ans un audit de la gestion de la ville… »

Il y a bien longtemps que l’opposition aurait pu le faire si elle l’avait décidé. Elle n’en n’aurait eu ni la compétence, ni les moyens ?

L’audit nécessaire rencontrera une grande difficulté liée à l’extrême complexité du système administratif et financier parisien et à la constellation des organismes et sociétés qui en font partie : un vaste réseau de vases communicants qui permettent de « fausser », pour ne pas dire « truquer » la comptabilité, mais il faut le démontrer. 

Comment ne pas relever les initiatives démagogiques de la mairie, dans le tout vert et le tout social (explosion de la dépense sociale, le logement, des dépenses soi-disant vertes, des chantiers partout…. ) sans compter ce que coûte déjà la préparation des JO de 2024, peu compatibles avec une politique de décarbonation de la Ville, et la réduction du nombre des passoires thermiques de la Ville ?

Effectivement, Paris est dans un triste état !

L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition, et récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’État n’existaient pas, les assemblées ou le gouvernement, l’ensemble des représentations diplomatiques, les Préfets actuels donnant l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres.

Les Parisiens ne partagent pas tous la culture bobo de l’équipe Hidalgo, alors qu’elle n’a fait que 1,75 % des voix aux dernières présidentielles, après avoir déclaré, avant les municipales, qu’elle ne serait pas candidate à cette élection.

Les conseillers de Paris jouissent d’une rente de situation, d’un privilège politique, un potentiel de communication fondé sur leur position dans la capitale, alors que leur représentativité politique est faible ou non démontrée.

Les Rousseau, Obono, Charon, Bayou, Benbassa…, ont très souvent tendance à s’exprimer sur le plan national en jouant sur une représentativité politique qui pose question.

L’’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sauf qu’elle n’a en effet pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle ajoute à la grande confusion des pouvoirs qui existe dans la capitale et dans la région, le qui fait quoi entre la région, les départements, les communes, la métropole, et l’État, un mille-feuille bureaucratique.

La capitale souffre de l’absence de l’État et pour Madame Hidalgo : «  l’État, c’est moi ! ».

La « position » politique et stratégique de Paris a toujours nourri les ambitions les plus folles, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, car la capitale constitue une plateforme exceptionnelle de communication, d’influence et de pouvoir.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste « sociétal » exsangue.

Pour avoir en France une compréhension  complète des enjeux économiques, sociaux et politiques, il est nécessaire de faire intervenir le rôle majeur de l’establishment qui est au cœur de tous les problèmes et décisions nationales,  et pour ce faire, rééquilibrer le système de pouvoir au profit des provinces, de ce qu’on appelle les « territoires ».

Les Questions de Fond

« Paris, un État dans l’État » ? Toujours !

Oui, pour d’autres raisons !

Avant la réforme des années 70, le système parisien fonctionnait dans un contexte étatique préfectoral doté de moyens démarqués de l’État, notamment  pour les statuts du personnel.

 De nos jours, la Ville de Paris jouit encore de privilèges hérités de l’Etat, à la fois dans la gamme de ses statuts ou dans l’adaptation des anciens statuts.

Excès de pouvoir ? Pourquoi ?

Les héritages de l’ancien système parisien

La Chambre Régionale des comptes vient de publier un rapport fort intéressant intitulé « Paris et Métropole Exercices 2016 et suivants »

Ce document montre l’ensemble des liens juridiques qui permettent à la ville de Paris d’échapper à la Métropole grâce aux nouveaux tentacules de pouvoir  que sont les accords de coopération bilatérale passés avec les départements voisins, s’ajoutant aux anciens, établis sur la base du patrimoine immobilier important qu’elle détient encore en banlieue.

La Ville de Paris est au cœur d’une mini métropole parallèle à la Grande Métropole qui a du mal à exister. Elle jouit d’une grande capacité à tirer beaucoup de ficelles  dans la Région Ile de  France.

Quelques notes du Rapport : 

« La Ville de Paris poursuit sa propre stratégie métropolitaine, autonome par rapport à la MGP…elle n’est pas, ou pas encore au cœur d’une métropole polycentrique. … l’organisation des services de la ville n’intègre qu’à la marge « la « dimension métropolitaine »… le rôle déterminant de la Ville de Paris dans la gouvernance de la MGP… une gouvernance Paris/MGP partagée… absence de transferts en matière d’aménagement et de logement… des groupements de commandes principalement coordonnés par la ville de Paris….l’absence de dimension métropolitaine dans les services de la ville », « une coopération par projet »   le PLU 2020, « un projet autonome ».

Il est évident que l’équipe Hidalgo ne joue pas le jeu démocratique d’une métropole parisienne, et qu’elle en a fait un outil de plus de domination politique.

En ce qui concerne le boulevard périphérique, la Ville considère qu’il lui appartient, alors que l’État et l’ancien District de Delouvrier sont à l’origine financière de la création de ce boulevard, dont l’intérêt interdépartemental est indiscutable.

Nécessité d’une nouvelle réforme institutionnelle

Plus de quarante après, les relations institutionnelles en question sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un État central bureaucratique de plus en plus contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation.

            Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans sa forteresse, aujourd’hui bobo.

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé – payer pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’«establishment » français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises, d’où l’importance de retrouver un équilibre des pouvoirs entre l’ensemble de nos provinces.

Conclusion :

il faut adapter la répartition des pouvoirs à l’évolution de notre pays, mettre fin à une bureaucratie qui multiplie les niveaux de compétence, entre l’Union européenne, la nation, les provinces, les départements, les communes, simplifier.

En concurrence avec les pouvoirs de l’Union européenne, que l’Etat central fasse son métier régalien, et les vaches seront bien gardées, selon un de nos vieux dictons provinciaux.

Que l’État transfère à nos régions ses pouvoirs dans les domaines non régaliens : économie, emploi, environnement, enseignement, santé, culture…

Dans la région d’Ile de France, Il faut instituer une vraie métropole qui égalise les chances du « pouvoir » entre Paris et les départements de la Petite Couronne.

La Com, les réseaux sociaux, l’affaiblissement des corps intermédiaires ont attribué un pouvoir excessif au système parisien, à son establishment, un excès de pouvoir qui  défie nos  institutions  démocratiques et républicaines, d’autant plus que quelques minorités diffusent leur propagande grâce à la position stratégique que leur donne leur élection parisienne.

Jean Pierre Renaud       Tous droits  réservés

Les Vœux 2023 d’un Président ?

Ou un long catalogue d’épicerie politique ?

Avec quelques mots répétés qui en disent plus long sur la personne solitaire que de longs discours, l’appel répété au « collectif », à « l’unité », à « ensemble »…

C’est à se demander si les conseils d’administration ou les réunions techno constituent  la bonne école du discours politique ?

C’était tellement long, affreusement long, que le Président en avait oublié de regarder les citoyens et les citoyennes dans les yeux, au lieu de son prompteur !

Pour nous résumer, où était la France dans ce salmigondis politique ?

Comme si Macron refaisait une campagne présidentielle qu’il avait boycottée !

Bonne année à notre France !

Jean Pierre Renaud

Annonce de publication en janvier 2023

  1. 1 – Paris et son excès de pouvoir

Crise des institutions publiques dans la capitale : leur non représentativité avec le mélange des genres entre pouvoirs publics et pouvoirs privés, l’establishment parisien

Mettons fin aux excès de pouvoir d’une équipe politique  non représentative !

Il faut à nouveau tout changer !

Signée par un ancien haut fonctionnaire de la Préfecture de Paris (années 1970-1993) « Paris, un État dans l’État » « La Méthode Chirac »

2- La bi-nationalité

Comment peut-on être non pas Persan, sur le mode Montesquieu, mais bi-national dans des fonctions régaliennes françaises, Président de la République, Premier Ministre, Ministre, Député, ou Sénateur ?,

Dossier sommaire des chroniques proposées sur les problèmes de la bi-nationalité dans les années 2000.

Les Français savent-ils ce qu’il en est des bi-nationalités en France ? Silence on tourne…

Jean Pierre Renaud

Publiée sur le blog du 27 avril 2013

Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés !

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !

Soit 6 sur 10 !

Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !

Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !

Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?

Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation.

Pour protéger son gaz et son pétrole ?

Curieux oubli, non ?

Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…

Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !

Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats !

Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !

Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !

Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre !

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

Notes de fin d’année 2022

Dans l’information, l’anonymat ! Combien de fois sur les chaines publiques, et  notamment avec les Histoires Secrètes de Sophie Lapix, on cite des témoignages sans nom, sans courage, un ministre, un conseiller de l’Elysée, ou un parlementaire…

La presse écrite, même le Figaro, ne répugnent pas à user de ce procédé mystérieux et faux qui aiguiserait l’appétit des décrypteurs… le décryptage vrai ou faux, le mot à la mode…

Les politique qui font l’actualité, Beaune le ministre  des Transports incapable de gérer la crise de la Sncf, pour Noël : ne passe-t-il pas trop de temps dans la Com ? A intervenir à tout propos et sur n’importe quoi pour exister à Paris ? Une maladie typiquement macroniste !

Mélenchon qui n’en peut plus des faux-pas de vie de ses camarades hommes ou femmes qui ont soif, soif, de réussir, quel qu’en soit le prix pour eux, et en définitive pour les Français.

Le Troisième Homme du concours Républicain des derniers mois, ce député du Sud-Ouest, prêt à dire n’importe quoi pour s’affirmer et exister.

Ne ressemblerait-il pas  trop à qui vous  savez dans nos institutions ?

Ne s’agirait-il pas de la marque de fabrique politique actuelle la plus répandue ?

Enfin Bayrou vint et Macron fut élu ! Bayrou en est réduit aujourd’hui à prendre quelquefois la parole pour laisser croire que le centre existe toujours, alors que le centre en tant que tel, pour autant qu’il ait existé, est un astre mort…

Pub ou propagande ? A zapper sur les différentes chaines de télévision publiques ou privées souffrant de la même maladie, on nous balance chaque jour à répétition, en flot de mots, d’images, et de bruits, ce qu’on appelait avant de la réclame, et qui est en réalité de  la propagande de consommation très comparable en procédés et  bruits d’une société totalitaire… je répète, je répète, et je chante, je chante…et je matraque en vous inondant d’images…

Deux exemples récents, Lidl et Malongo le commerce équitable du café, quel café !

Lidl serine chaque jour, « le nouveau consommateur », celui qui mate une scène changeante avec un peintre de fiction « On ne bouge plus », ces jours-ci avec un Père Noël, le nouveau consommateur martelé en long et en large sous toutes ses formes, une propagande qui ne dit pas son nom !

Malongo, le café du commerce équitable avec le même porte- parole à la voix d’outre-tombe nous sert aujourd’hui non plus le café mais l’objet  industriel d’une petite machine à café, garantie 5 ans…

Les vrais trophées de l’année, avec la Résistance de l’Ukraine, trophées du courage, de la liberté, et de la démocratie, face à un Poutine qui singe l’histoire en voulant nous faire croire qu’il n’est pas l’agresseur, et même en se faisant bénir par un Pope orthodoxe dont les frères et les pères ont été massacrés par les frères et les pères de ce nouveau tsar du jour !

Autres trophées grâce à cette jeunesse d’Iran et à toutes ces femmes que les Ayatollahs étouffent et tuent, et qui veulent tout simplement vivre dans la liberté !

Jean Pierre Renaud   et  Marie Christine Renaud « Nihil Obstat Imprimatur »

« Histoire secrète »

« Derrière les Étiquettes »

Après la Trêve de Noël

Sur France 2

« Mes Deux Z’émours »

« Mes Deux Amours »

Secret des sources : « un ministre », « un conseiller du Prince », « un membre de l’entourage », un « communicant », « un journaliste »…

            Source A1, comme dans le Renseignement Militaire, si les choses n’ont pas changé…

Joséphine Baker au Panthéon

Le 30 novembre dernier, à l’occasion de l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon, les courtisans du Président ont eu une frousse bleue…

            On leur avait annoncé le risque d’un mouvement de génération spontanée, celle d’un petit chœur de chanteurs zemmouriens dans la rue Soufflot, devant le Panthéon, avec le refrain « J’ai deux z’emours ».

            Ouf ! Il ne s’est rien passé, et même le jeune Attal, le communicant quotidien n’a pas pu en faire état.

      Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

Une boussole pour 2023

« Partout, il n’y a plus de pilote dans l’avion »

« Ecole, Santé, Dette, Industrie »

« Le cri d’alarme de Philippe Aghion et  de Jean Tirole »

 Le Figaro du 14 décembre 2022 page 26

Jean Tirole, le Prix Nobel et Philippe Aghion,le Nobélisable

            Je me contenterai de citer  le  dernier paragraphe de cet entretien en proposant un petit chapeau :

            3 000 milliards de dette : le cadeau de Noël et de Nouvel An pour nos enfants et nos petits-enfants… avec un Président de l’Agence Havas qui continue à  tirer des chèques… et à satisfaire une soif juvénile de voyages.

            « JT – Philippe a raison, rien n’est simple. Mais nous pouvons résoudre le réchauffement climatique, les problèmes d’éducation, de santé ou d’endettement. Ce qui m’inquiète le plus, c’est une forme de perte de boussole collective. Partout, il n’y a plus de boussole collective. Partout il n’y a plus de pilote dans l’avion. L’État qui devrait être à la pointe des combats sociétaux  se défausse…On demande à la politique de la concurrence, aux banques centrales, aux cours de justice, aux institutions multilatérales, de s’occuper de ces problèmes ; même si certains, telle l’écologie ou les inégalités sont existentiels, tout le monde fait tout et n’importe quoi, sans responsabilisation claire ni capacité matérielle à réguler correctement. Nous perdons le sens commun. »

            Jean Pierre Renaud

ARTE et le 28 minutes d’Élisabeth Quin

Le 28 minutes du vendredi 16 décembre 2022 avec Renaud Dély

Ou les sachant supposés du siècle, hier l’historien postcolonial Blanchard et le journaliste politicien Askolovitch…

Ou les gentils « marronniers » des vendredis (de la monnaie sonnante et trébuchante, non cryptée) bien connue dans le milieu journalistique ! Chaque vendredi !

Décryptage, le mot à la mode !

Le grand expert Blanchard des images coloniales, un trésor issu d’un Colloque savant de 1993 qu’il s’est approprié, laissant croire, grâce à ces images, que la France était devenue coloniale, un  discours dont j’ai démontré l’absence de fondement historique.

Donc hier soir, l’expert Blanchard, aux belles chaussures à talon haut, montre une photo de deux footballeurs issus de la diversité qui se cajolent en excipant de leur fraternité, alors que tout au long de ses prestations écrites ou télévisées, il n’a eu de cesse de creuser le sillon d’une propagande non fondée et revancharde.

Donc hier soir encore, comme d’habitude, chaque semaine la ratatouille  verbale d’un journaliste politique qui s’exprime fort bien, mais avec le ton d’un militant politique de gauche chevronné sur une sombre affaire de quartier à Fréjus : il mettait en scène les deux élus coupables, évidement  de droite.

Toujours à vouloir faire pleurer les gens … !

Heureusement qu’Arte diffuse d’autres émissions culturelles fort intéressantes !

 Madame, Monsieur, ça n’est plus la saison des marronniers !

Jean Pierre Renaud

Noël 1942 Noël 2022

L’Allemagne d’Hitler et la Russie de Poutine !

Une enfance dans la guerre

Mon message de Noël !

Pour la liberté, la démocratie, et pour la France !

Presque chaque jour des images de guerre en Ukraine, bombardements, assassinats, perpétrés sous de faux prétextes par un revenant du KGB…

Une enfance à Montbéliard dans les années 1939-1945, les privations, les abris, le froid, chaque jour, le claquement des bottes des Boches  sur la chaussée, leur « Ahi Aiho » (phonétique), notre évacuation en Suisse à l’automne 1944, le front s’étant arrêté à quelques dizaines de kilomètres…

Après la Libération et mon retour au pays, mon séjour dans le premier camp de  la jeunesse européenne à la Lorelei en Allemagne, sur le Rhin.

Au cours des derniers mois, deux faits m’ont incité à me replonger dans l’histoire de la Résistance dans mon Pays, 1) la commémoration de la Mémoire des Justes, ces Français qui ont pris tous les risques pour sauver des juifs de la déportation et des camps d’extermination, 2)  l’usurpation par les Marcheurs du Président actuel du titre Historique du CNR, le Conseil National de la Résistance, pour refonder un parti qui n’existe pas.

Honte à ces gens-là qui font joujou avec tous ces hommes, et toutes ces femmes très nombreuses qui ont donné leur vie pour la France, morts fusillés, décapités,  déportés dans les Camps de la Mort.

Je pense en particulier à ces jeunes de seize ans qui se sont sacrifiés pour notre pays : je citerai les dernières phrases du dernier message que l’un d’entre eux adressa à ses parents, Henri Fertet .

Noël 1942 Noël 2022

Je viens de me  replonger dans les quelques livres que j’avais sur la Résistance dans le Pays de Montbéliard pour me remémorer les bribes de souvenir que j’avais conservés des années 43-44, sur les quelques résistants que j’avais fréquentés sans le savoir.

Le premier souvenir était celui de la messe de Noël 1942 dont je ne n’ai compris bien sûr que plus tard la signification patriotique et historique, après la guerre. Je n’étais alors qu’un petit enfant de chœur.

Je cite un extrait du récit qu’en fit Yves Calais, un responsable militant de la JEC que j’ai connu :

« Noël à Montbéliard »

Dans la crèche, l’Enfant Jésus portait l’étoile jaune

«  Noël 1942, il y a  cinquante ans. La messe de minuit, en raison du couvre-feu, a été anticipée à 18 heures. La nuit est tombée, la nuit du dur hiver 1942, sous le régime d’occupation de la zone interdite, une nuit lourde de menaces. Des soldats allemands en uniforme sont présents.

Après le  chant de l’Évangile de la Nativité, les enfants de chœur descendent en procession jusqu’à la crèche du fond de l’église, à droite en entrant. Celui qui porte l’Enfant Jésus dans ses mains est plus grave que d’habitude.

Sur les langes de l’Enfant Jésus, on a cousu l’étoile de David à six branches noire sur fond jaune, marquée du mot juif en lettres gothiques. Dans la crèche, Marie et Joseph, de la lignée de David, portent aussi l’étoile jaune marquée en noir du mot juif.

Tout le monde avait compris.

En effet depuis le 7 juin, tous les juifs, nos camarades de collège, leurs parents et grands-parents étaient tenu de porter « de façon apparente sur le côté gauche, une étoile jaune avec le mot juif écrit en noir » ; et pour cela, ils avaient même dû remettre un coupon textile de leur carte de rationnement….

Il y avait un homme, l’abbé Flory, curé de la paroisse catholique, à Montbéliard. Il y avait autour  de lui une équipe de vicaires et de paroissiens pour qui il était impossible d’accepter l’Allemagne nazie.

Ils avaient pris la mesure de la situation et du caractère insupportable de la persécution antisémite à laquelle collaborait le gouvernement français : à travers une atteinte au respect des juifs, une atteinte au respect de Dieu qui avait conclu une alliance avec Abraham et Moïse, et au respect de Jésus  né de la lignée de David et tout autant au respect de tous les hommes… Cette solidarité contre le nazisme  devait aboutir, en 1943, 1944, à des arrestations et à des déportations parmi lesquelles celles de trois prêtres : le père Schwander, chef de la Résistance, mourut dans un camp. Juifs persécutés et résistants, ceux qui y croyaient et ceux qui n’y croyaient pas, connurent  les mêmes camps de la mort… »

(Yves Calais La Croix- L’Evénement, 23 décembre 1992)

Un autre prêtre, l’abbé Kammerer, l’un de mes aumôniers au Collège fut déporté à Dachau ; Revenu vivant, il publia en 1995 le récit de sa déportation dans un livre intitulé « La baraque des prêtres à Dachau ».

49 résistants furent fusillés à Montbéliard,  en ville ou dans les environs.. Parmi eux figuraient  Robert Cuenot, séminariste, ami de l’un de mes frères, et Frédéric Ohlgiesser, que je me souvenais avoir rencontré à vélo dans le bois d’Allondans avec mon frère Michel.

Un autre livre « La Résistance dans le pays de Montbéliard, de Michel Bonnot, décrivait l’histoire du Maquis d’Ecot et son anéantissement par les Allemands entre le 6 juin et 8 juillet 1944.

Bilan : quatre-vingt déportés, fusillés, ou tués.

Un autre livre, récent, intitulé «  500 Combattants de la Libération » 1940-1945 »  par Jean Christophe Notin.

Il s’agit d’un répertoire photographique et nominatif avec chaque fois une petite légende qui récapitule quelques traits du Combattant, avec son âge, et le plus souvent son  dernier message avant la mort.

Le livre honore de très nombreuses femmes.

Quelques  exemples de Combattants et Combattantes, fusillés ou déportés :

1942 : Méras  Rouen « Plus tard, écrit-il à sa femme, fais-lui comprendre que je lui ai laissé un héritage assez beau. Plus tard, Hélène, 5 ans, saura que son père, instituteur, marcha vers le poteau en récitant du Verlaine, cria « Vive Dieu, vive la France » et périt fusillé, le 6 juin 1942. » Joseph Méras. 27 ans

Gironde, 1942. Ses parents n’ont pas fui l’Italie fasciste pour qu’elle accepte une  France vendue aux nazis ! A 19 ans, elle se fait donc embaucher comme femme de ménage pour recueillir du renseignement chez l’ennemi. Trahie, elle sera déportée à Auschwitz. Et n’en reviendra pas. Aurore Pica

Grelot. Attendre dans le noir, le froid et la faim. « Le seul réconfort à tous ces supplices (j’oubliais les coups de nerf de bœuf que j’ai reçu à la Gestapo), c’est la certitude de la victoire (car bien qu’au secret, on réussit à avoir quelques nouvelles) et l’héroïsme des camarades qui partent à la mort en chantant. La France peut être fière d’avoir de tels enfants. J’espère que la patrie reconnaissante saura récompenser votre sacrifice, qui est celui de tant de familles, et qu’elle saura reconstruire tous les foyers détruits par la barbarie  impérialiste » Pierre Grelot, fusillé le 8 février 1943, 19 ans.

Dernier exemple, Henri Fertet, 16 ans, fusillé à la Citadelle de Besançon, le 26 septembre 1943

Dans la lettre qu’il adressa à ses parents avant sa mort :

«  A Monsieur Fertet Besançon-Velotte – Doubs

« Chers parents,…ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que je n’en doute pas, vous voudrez bien encore le garder par amour pour moi… Pendant ces 87 jours de cellule, votre amour m’a manqué plus que vos colis… Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et particulièrement nos plus proches parents et amis ; dites leur ma confiance dans la France éternelle…Je meurs pour ma patrie. Je veux une France libre et des Français heureux. Non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France  travailleuse, laborieuse et honnête… Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée. Mais c’est parce j’ai un petit crayon. Je n’ai pas peur de la mort ; j’ai la conscience tellement tranquille…

Adieu, la mort m’appelle, je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C’est quand même dur de mourir. Mille baisers.

Vive la France.

Un condamné à mort de 16 ans

Henri Fertet

Il était né dans le pays de Montbéliard à Seloncourt, le 27 octobre 1926. Son père était instituteur.

Au soir d’une longue vie, j’ai toujours aimé et servi la France avec ses ombres et ses lumières. Je regrette que la France soit autant bafouée  aujourd’hui, et qu’on ait un peu trop oublié les sacrifices de ces hommes et de ces femmes qui sont morts pour la France !

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

Le Tout et son Contraire

A l’ombre d’un Hubris à nul autre pareil !

Macron à l’International ?

Les Mots, les Gestes ?

            Je me demande souvent ce qui a pu pousser mon pays à porter au pouvoir le Président actuel,  une première, puis une deuxième fois- il faut le faire ! – sauf à dire que notre élite politique n’était plus à la hauteur des enjeux de pouvoir de la France, et qu’en définitive ce Président était à l’image d’un pays déstructuré, malade d’institutions obsolètes, et d’une gouvernance nationale qui remettait son pouvoir à l’establishment parisien, cette engeance du fric, des faux semblants, du droit plus que du devoir, de l’amollissement…

            Un Président qui faute de filer la métaphore, égrène chaque jour des laïus contradictoires, des « en même temps, » changeants, comme c’est à nouveau le cas ces jours derniers avec les coupures d’électricité, et ses court-circuit répétés : une vraie cacophonie, mais avec la même astuce, je tire un chèque alors que la France n’a plus d’argent et qu’elle vit à crédit, et à quel crédit…

            Tout le monde ou presque, aujourd’hui, connait le parcours de ce brillant sujet materné par une femme intelligente, un sujet qui se croit et se comporte toujours comme le premier de la classe, donnant des leçons, un faiseur de paix sans paix, un baratineur du diable – le Grand Débat – , un séducteur patenté n’hésitant pas à toucher familièrement l’autre pour faire croire à une sorte d’intimité : on fait copain copain…

La photo Zelensky – Macron du 16 juin 2022 à Kiev en dit plus long qu’un long discours : Macron enlace Zelensky !!!

            Venons-en à l’Ukraine et à l’excellent papier de Madame Lasserre, dans le Figaro du 7 décembre 2022, intitulé « Ukraine, les gaffes qui isolent la France » : la journaliste dresse un portrait sans concession du Président actuel, son langage inapproprié, où a-t-il appris la diplomatie, l’histoire et les cultures des pays étrangers, notamment ceux de l’Europe de l’Est, d’Afrique ou d’Asie ? De multiples faux-pas témoignent de ses ignorances, et aujourd’hui des jugements qu’il porte sur des négociations possibles avec le nouveau tsar Poutine : donner des garanties à la Russie en négociant avec Poutine le sanguinaire ?

            A ses mots, un ancien président estonien a « déposé trois lettres …c’est-à-dire, en substance « putain de merde »

Macron incarne tout un ensemble de qualités et de défauts bien français, et je me contenterai de citer la conclusion de cet article qui les résume bien :

« un message… Illisible…avec plusieurs illusions…celle qui veut croire que les rapports personnels suffisent pour infléchir les actes des dirigeants…la faillite de son analyse russe… celle qui prétend faire de la France un faiseur de paix, alors qu’elle n’a plus les moyens, notamment militaires de ses ambitions, et que sa voix est de plus en plus isolée en Europe. Celle, enfin, qui pense que la diplomatie peut convaincre Vladimir Poutine, alors que le Président russe ne comprend que le rapport de force. »

Il a toujours cru qu’il allait pouvoir séduire les chefs d’État étrangers de l’Union Européenne comme il avait su le faire avec les membres de  l’establishment parisien…

J’ai toujours en tête l’image d’un Macron venu seul à Moscou, à une des extrémités d’une immense table blanche, au début de la guerre d’Ukraine, au Kremlin, persuadé sans doute qu’il ne fallait pas manquer cette occasion de passer à l’histoire : oubliée alors l’Union Européenne par notre premier de la classe…

Alors gare Emmanuel, si l’on en croit l’Antiquité grecque, ton hubris immodéré risque fort  d’attirer la vengeance des Dieux !

Penses quand même à la France !

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

PS : dernière nouvelle, le cadeau de Noël d’un Président dans le vent : des préservatifs gratuits pour les jeunes de 18 à 25 ans !!!