Humeur Tique: France 2, une chaîne publique?

Le Journal de 20 heures du 12 novembre 2013

            Hier, France 2 exaltait la « niche » fiscale exceptionnelle que représentait la Polynésie pour les Français qui désiraient s’y installer : ni taxe d’habitation, ni impôt sur le revenu !

            Ce qui est tout de même dommage, c’est que France 2 n’ait pas fait appel, comme elle le fait souvent, à un connaisseur du dossier pour nous livrer les tenants et aboutissants des rapports financiers existant entre la Polynésie et la métropole, en livrant la facture fiscale qu’elle représente pour le contribuable français de métropole, également contributeur de cette chaîne « publique » qui fait une propagande pour la désertion fiscale.

         Hier, c’était le tour de la Polynésie, mais les jours précédents, le Portugal et Malte avaient bénéficié des mêmes faveurs de notre chaîne « publique » !

Sur France 5 « Médias, le magazine » des 17/03 et 24/03/13

    Sur France 5

 « Médias, le magazine » sur France 5 le 17/03/2013

Ou des médias mythomanes !

Et le 24/03/2013, à Marseille et avec Mediapart

            J’avais préparé une première chronique sur le premier magazine, et faute de temps, j’ai attendu le deuxième ;

            Bien m’en a pris, compte tenu de la mise au point faite par M.Missika, à l’occasion du deuxième magazine.

Le magazine du 17/03/2013

            Un magazine tout à fait intéressant sur le fonctionnement des médias, les types de manipulation ou de dérives que l’on y rencontre fréquemment. Ce jour-là, le magazine s’est beaucoup interrogé sur le cas de la supercherie d’une femme mythomane, soi-disant mère porteuse qui, ces dernières semaines, a fait la une de certains journaux papier ou télé, avec dans la course au scoop, et en premier, le journal Le Parisien.

            Discussion argumentée entre journalistes avec la participation du médiateur de Radio France Télévision, d’un ancien directeur du Parisien, et des chroniqueurs habituels.

            Les responsables des publications ayant donné un grand écho à la supercherie n’avaient pas jugé bon de venir s’expliquer sur le sujet, et tout à fait curieusement, ce fut un responsable syndical qui fut interviewé : comment ne pas faire le rapprochement avec l’actualité des faits divers de la police du ministère de l’Intérieur qui voit le plus souvent les représentants des syndicats de police venir s’expliquer sur tel ou tel cas, beaucoup plus que les représentants attitrés et autorisés du ministère ?

            La présence du médiateur de Radio France était à elle seule une énigme, compte tenu du contraste que son visage présentait : une chevelure brune et une belle et grande moustache blanche ! De quoi  troubler le jugement du téléspectateur, et peut-être plus encore, de la téléspectatrice !

            Cette émission hebdomadaire est tout à fait utile, mais il serait quelquefois intéressant de connaître la ou les méthodes mises en œuvre pour mesurer les audiences ou les fréquentations de sites internet.

            Dernière remarque, il est un peu surprenant de voir à cette émission, un habitué incontestablement compétent, qui symbolise à lui seul une sorte de mélange des genres entre médias, critique des médias, et politique, alors qu’il est notoirement engagé dans la politique municipale de Paris.

Le magazine du 24/03/2013

            Autre magazine également intéressant entre autres sur le traitement des faits divers de Marseille, sur le rôle de Médiapart, et sur la fin du mélange des genres évoqué plus haut.

                        Comme je l’ai indiqué dans le texte précédent, il était possible de s’étonner de voir un sociologue des médias, mais aussi, homme politique engagé dans la politique municipale à Paris, faire partie de la palette des chroniqueurs.

            Le magazine a donné lieu en effet à une mise au point à ce sujet et le chroniqueur en question a annoncé la fin de sa participation pour fin avril.

            La représentativité ? En ce qui concerne les faits divers de Marseille, mais la remarque a une portée générale, le cadrage souvent insuffisant des informations transforme le cas particulier en règle générale, ou ne donne pas la possibilité d’une mise en perspective chronologique, sociale, économique, ou politique.

            En ce qui concerne Médiapart, son patron a exposé clairement la fonction du site, une fonction d’autant plus importante que la France est plutôt frileuse dans le domaine de l’investigation.

            Un mot enfin sur les reportages toujours vifs et percutants de « Laetitia », le dernier constituant une belle démonstration du savoir-faire supposé du grand communicant politique qu’est M.Montebourg.

JPR MCV

L’Islam dans la presse, Islam à l’étranger et Islam en France, même attention, même traitement?

L’Islam dans la presse, Islam à l’étranger et Islam en France, même attention et même traitement ? :

Une série de douze articles du journal Le Monde (juillet, août 2012)

 « Autour de l’Iran, le nouveau grand jeu »

            Le Monde a proposé à ses lecteurs une série de reportages sur les problèmes qui agitent les nombreux pays qui entourent l’Iran, du sud au nord, et de l’est à l’ouest, des reportages très fouillés et de grand intérêt.

            Un bon éclairage sur les multiples rivalités politiques ou religieuses qui agitent en permanence la plupart des pays qui entourent l’Iran.

            Ces articles font référence au « grand jeu » d’espionnage et d’influence que la puissance impériale anglaise a longtemps mené aux confins de l’Inde, c’est-à-dire en Afghanistan, avec la rivalité anglo-russe.

Dans le livre Kim, le grand auteur Kipling a confié à son héros, Kim, un rôle dans ce « grand jeu ».

Les acteurs ont un peu changé, les Américains ont remplacé les Anglais, les Russes se sont éloignés, de nouveaux pays sont entrés dans le jeu, les pays du Golfe, le Pakistan, l’Iran, et tout dernièrement la Chine.

Notre propos n’est pas de revenir sur les sujets fort bien traités par ce journal, mais de constater qu’étrangement, ce type d’analyse montre clairement les enjeux religieux de la lutte officielle ou cachée qui oppose les grands courants de l’Islam, les chiites et les sunnites, avec leurs multiples composantes plus orthodoxes que libérales.

Pour être un lecteur assidu d’un journal dont je n’approuve pas toujours les contenus, je ne sache pas que ce même journal ait, jusqu’à présent, livré beaucoup d’informations sur ce type de lutte religieuse qui ne peut manquer d’agiter l’Islam de France, où l’on compterait de nos jours plus de trois millions de musulmans.

Chez nous, tout baignerait donc dans l’huile (du Golfe) ?

Jean Pierre Renaud

Madagascar ou les Maldives, le journal Le Monde des Pauvres ou le journal Le Monde des Riches… la démocratie de la jet-set?

Madagascar ou les Maldives, le journal Le Monde des Pauvres ou le journal Le Monde des Riches, ou encore, et dans l’Océan Indien démocratie de la jet-set contre démocratie de la misère?

Le Monde du 15 février 2012, dans l’article intitulé :

« Les Maldives, paradis perdu de la démocratie »

            En tant que tel, un article intéressant, mais qui laisse rêveur, pour ne pas dire affligé par les orientations d’un grand journal comme Le Monde !

            Cela fait trois ans, que le « Président de la Haute Autorité de la Transition », toujours transitoire, de Madagascar a pris le pouvoir, grâce à un coup d’Etat, et jamais, la grande île, d’une autre taille internationale, encore largement francophone, n’a bénéficié, sauf erreur de ma part, d’un tel succès d’écriture dans Le Monde !

            Cela fait plus de trois ans que Madagascar  patauge dans un vrai purgatoire de démocratie ! Alors, deux poids et deux mesures pour éclairer les lecteurs sur les démocraties comparées de l’Océan Indien ?

            Un « paradis perdu » pour Le Monde ?

Jean Pierre Renaud

Sur France 5, le 22 janvier 2012: « Aluminium, notre poison quotidien » Les vaccinations en cible?

Sur France 5, le 22 janvier 2012, l’annonce du contenu dans un programme de télévision :

« Aluminium, notre poison quotidien » (55 mn)

Les vaccinations en cible ?

            Dans le texte de présentation, on lit en tout début : « L’aluminium envahit notre quotidien » et une énumération de tous les dangers, dans beaucoup de domaines de la vie courante, si nous dépassons la dose de plus d’un milligramme par semaine quotidienne. Avec à la clé, comme rappelé « Le métal multiplierait par deux les risques d’Alzheimer… »

            Très bien, bon documentaire incontestablement, mais dont le sujet principal ne parait pas être « le poison quotidien », mais les dangers que la présence de cet adjuvant efficace présente dans la composition des vaccins.

            Présentation trompeuse, maldonne ? Titres, sous-titres, et textes de présentation des textes eux-mêmes, qui prend la décision ?

            A ma connaissance, le même type de problème se poserait dans un grand quotidien qui se réserverait le droit de choisir le titre d’une contribution extérieure au journal, alors qu’il est évident que le titre choisi donne souvent l’orientation d’interprétation retenue par la rédaction du journal.

Jean Pierre Renaud.

France 2 Journal de 20 heures du 22 janvier 2012 -Quelques interrogations!

France 2 Journal de 20 heures du 22 janvier 2012

Une chaîne de télévision publique des Français ?

Quelques interrogations !

            D’entrée de jeu, et à juste titre, la mort de quatre de nos soldats en Afghanistan, mais pourquoi aborder ce grave sujet de « guerre » comme un objet de « téléréalité de guerre » ? Parce qu’en contrepoint, un chef d’Etat engage son pays dans des « guerres » qu’il voudrait sans morts ?

            Et ensuite, le naufrage du « Costa- Concordia » traité d’une façon tout à fait étrange, en donnant abondamment la parole et les images aux représentants de la compagnie qui défendaient leur savoir-faire en matière de sécurité des passagers ! Déjà en avant-procès, en avant-dire droit, grâce à notre télévision publique ?

            Et plus loin, l’évocation de l’affaire Empain, de son enlèvement, et de son apparition pour le moins surprenante aux côtés d’un des membres de la bande qui l’a enlevé.

Le « drôle » aurait écrit un bouquin sur ce très beau sujet !

Alors coup de pub pour un bouquin ? Ou annonce d’un prochain film sur cet enlèvement ? Ou tout simplement mélange des genres ?

 Mais notre belle télévision publique a sans doute des excuses, car, et sauf erreur, l’an dernier, on a pu voir dans une petite lucarne, le Président du Conseil constitutionnel aux côtés d’un ancien « braqueur », lequel avait aussi écrit un bouquin !

Jean Pierre Renaud

WikiLeaks et le journal Le Monde: une relation ambiguë! Ou qui a le droit de violer les sources et les contenus d’information publique ou privée?

WikiLeaks et le journal le Monde : une relation ambiguë !

Ou qui a le droit de violer les sources et les contenus d’information publique ou privée ?

            Nous avons abordé ce sujet à deux reprises déjà sur ce blog, le 5 décembre 2010, et le 13 septembre dernier.

            Le 5 décembre, nous nous interrogions sur la validité des justifications que ce journal donnait pour publier des messages diplomatiques, confidentiels ou secrets, diffusés  dans le circuit internet par WikiLeaks.

Le 13 septembre dernier, et à la suite d’un article du même journal, des 4 et 5 septembre, intitulé « WikiLeaks : les informateurs mis en danger par de nouvelles publications »

Tiens donc !

Nous posions la question : qui a le droit de violer les sources et les contenus d’information publique ou privée ?

Le 14 septembre (page 12), le même journal évoquait à nouveau l’affaire Bettencourt dans un long article, et dans le paragraphe ci-après, il  écrivait :

« Dans des rôles différents, les deux femmes se sont trouvées au cœur de l’enquête préliminaire menée par le procureur de Nanterre Philippe Courroye – un proche du chef de l’Etat -, dès la révélation, en juin 2010, part le site Média-part, des enregistrements clandestins opérés au domicile des Bettencourt. Le Monde a pu avoir accès à cette procédure dont on comprend que le procureur ait tenu à la garder secrète – l’enquête préliminaire, placée sous le seul contrôle du parquet, soumis hiérarchiquement à l’exécutif, n’est accessible à aucun avocat. »

Nous avons souligné en gras la phrase intéressante : qui donc a pu, et qui s’est arrogé le droit de violer, dans le cas d’espèce, le secret des sources et des contenus ?  (par la voie (ou voix du Saint Esprit?)

Dans le numéro du 2 septembre dernier, le Monde faisait son titre de première page

« Comment les services secrets ont espionné « Le Monde »

Une enquête judiciaire montre que le contre-espionnage s’est procuré des informations confidentielles d’un journaliste pour identifier ses sources dans l’affaire Bettencourt »

A bien comprendre les positions de notre grand journal national de référence, un journaliste aurait le droit, à des fins d’information, de violer sources et contenus, en fonction des convenances de vulnérabilité (WikiLeaks), aurait le droit d’accéder à une enquête préliminaire (Bettencourt), théoriquement secrète, alors que la puissance publique se verrait interdire le droit de protéger ses actions ?

            Ne pensez-vous pas que nous sommes décidément dans un débat d’un droit et d’une déontologie à géométrie très variable, c’est-à-dire de pure opportunité ?

            Sauf pour la justice à se prononcer sur la question de fond posée par l’application de la loi du 5 janvier 2010, dans son article 1 :

            « Le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public »

            Mais dans certaines limites fixées par le même article :

            « Il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie »

            Alors, et dans les cas visés, impératif prépondérant d’intérêt public ou non ?

            Ou encore, extension d’un droit qui parait reconnu par tous les partenaires de la justice, y compris par certains magistrats, celui de violer le « supposé »  secret de l’instruction ?

Jean Pierre Renaud

Wikileaks et l’espionnage des services secrets – le Monde des 2/9/11, et 4,5/9/11 – Ou qui a le droit de violer sources et contenus d’informations privées ou publiques?

Wikileaks et l’espionnage des services secrets (Le Monde (numéros des  2/09/11 et 4,5/09/11)

Ou qui a le droit de violer sources et contenus d’informations privées ou publiques ?

            A la suite de la publication, en 2010, par Wikileaks de câbles diplomatiques, c’est-à-dire de dépêches dites confidentielles ou secrètes par le journal le Monde, assumée par la Direction de la Rédaction de ce quotidien de référence, en accord avec quatre autres grands médias internationaux, Le Guardian, le New York Times, le Spiegel, et El Pais,  j’avais évoqué ce sujet sensible sur le blog du 5 décembre 2010 et écrit :

« A lire les informations que les journaux écrits ou télévisés publient sur la nécessaire protection des sources d’information des médias, et donc sur les plaintes déposées auprès des tribunaux à ce sujet, et à constater ce qu’il en est de l’exploitation par les médias de sources privées, dans l’affaire Bettencourt par exemple, ou aujourd’hui à la publicité donnée par des journaux sérieux à des rapports secrets du département d’Etat : il est possible de s’interroger sur le contenu, la valeur et la portée de la déontologie des médias, même supposés sérieux. »

L’affaire vient de rebondir, sur le plan international, avec la publication de la totalité des câbles diplomatiques américains, et sur le plan national avec la plainte du Monde contre les services secrets français qui auraient espionné « le Monde ».

Il est évident que la jurisprudence « déontologique » décidée par les cinq grands médias, c’est-à-dire un tri des signatures en fonction du critère de la vulnérabilité de la source ne pouvait être qu’une petite digue fragile contre d’autres « transgressions déontologiques », et  c’est ce qui vient de se produire.

On peut donc être légitimement étonné de voir Le Monde publier en page 2, dans le numéro des 4 et 5 septembre, un article intitulé :

« Wikileaks : les informateurs mis en danger par de nouvelles publications.

La décision de Julian Assange condamnée par les journaux partenaires dont « Le Monde »

Et plus loin :

 « Jusqu’alors, dans les 20 000 câbles publiés, les noms des personnes jugés vulnérables avaient été supprimés »

Et à la fin  de l’article : « Les dommages collatéraux ne font que commencer. »

A parler et à écrire vrai, qui a le droit, ou qui se l’arroge-t-il, de violer les sources et les contenus d’information, qu’elles (ou ils), soient publiques ou privées, la puissance publique ou les médias privés ?

Comment les médias privés seront-ils juges de la vulnérabilité ou non de telle ou telle source, laquelle autoriserait ou non la publication des informations qui en seraient issues ? Et de quel droit ?

Dans l’état actuel de la déontologie de la presse, la réponse faite dans le journal des 5 et 6 décembre 2010, par la médiatrice du Monde, paraissait à la fois bien dérisoire et obsolète : d’après une charte de 1971, les journalistes ne doivent « pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents. »

Et pourquoi ne pas poser une dernière question relative à la cohérence de ce débat au regard de la loi du 4 janvier 2010 qui dispose qu’« il ne peut être porté atteinte, directement ou indirectement, au secret des sources. » ?

Le sentiment qu’il s’agit ici d’un autre exemple des nombreuses hypocrisies françaises, telle que le fameux secret de l’instruction, dont tout le monde se réclame, quand il y va de son intérêt, ou viole, quand il y va autrement de son intérêt !

Jean Pierre Renaud

Le Journal Le Monde, La République Malgache et la fable de la tortue!

Un fidèle lecteur du journal Le Monde n’aura pas appris beaucoup de choses, et c’est sans doute une litote, depuis février 2009, sur la situation politique de la grande île dirigée, depuis plus de deux ans, par un président venu au pouvoir à la suite d’un coup d’état.

            Les printemps arabes ont eu incontestablement plus de succès !

            L’écho paru dans le Monde du 30 juillet 2011, intitulé « Trafics de tortues à Madagascar » (12 lignes dans la sixième colonne de la page 6 « Planète ») est tout à fait à la mesure de l’intérêt que porte ce grand journal à l’évolution de la situation politique malgache, et à sa démocratie.

            Cet écho informe les lecteurs de l’arrestation à Tananarive de « deux hommes qui tentaient de faire sortir du pays 196 tortues appartenant à des espèces parmi les plus rares au monde. » ; de la même façon que les informations, aussi rares, et dans ce même journal, sur l’évolution politique de ce pays ?

Plus de deux ans déjà, sans élection ! Un processus tortueux ou de tortue ?

Et pour couronner le «  tout informatif », dans le Monde Magazine du même jour, à la page 62 de la piquante BD « De Gaulle à Londres » La recrue :

Dans une des bulles :

«  Les jules dans ton genre je les suivrai jusqu’à Tananarive » !

Fermez le ban !

Jean Pierre Renaud

Wikileaks et la protection française des sources des journaux: cohérence ou pas au journal Le Monde?

  A lire ou à écouter les informations que les journaux écrits ou télévisés publient sur la nécessaire protection des sources d’information des médias, et donc sur les plaintes déposées auprès des tribunaux à ce sujet, et à constater ce qu’il en a été de l’exploitation par les médias, de sources privées,  dans l’affaire Bettencourt par exemple, ou aujourd’hui, à l’occasion de la publicité donnée par des journaux sérieux à des rapports secrets du Département d’Etat : il est possible de s’interroger sur le contenu, la valeur et la portée de la déontologie des médias, même supposés sérieux.

Il y a de quoi en effet être très perplexe sur ces pratiques « déontologiques », d’autant plus surprenantes que les médias français ont respecté, pour la plupart, sur des sujets d’intérêt national, et jusqu’à présent, la règle du silence, de « l’omerta », quant au respect de la vie privée d’hommes ou de femmes de la scène publique, même lorsque cette protection de la vie privée (avec des années d’écoutes privées) coûtait très cher au contribuable, en faisant référence naturellement à la double vie, « protégée » de M.Mitterrand.

Ou qu’elle faisait peser une suspicion sur la conduite des affaires publiques, en raison des fameux conflits d’intérêts dénoncés par Martin Hirsch !

Comment ne pas penser en effet sur le même sujet aux « concubinages » cachés entre journalistes et politiques, ou entre avocats et magistrats,….

Car il y aura inévitablement des dégâts, parce que l’affaire Wikileaks  entérine une déontologie relative à chaque cas : qui appréciera la nécessité démocratique de la protection légale des sources d’information ? Les tribunaux ou les journaux ?

J’avouerai que dans une affaire de cette importance, ma conscience de lecteur et de citoyen est gravement troublée.

Et je dois dire que la conclusion du débat résumé par la médiatrice du Monde (5,6/12/10) n’est pas encourageante :

« Rappelons que la charte des devoirs et droits du journaliste précise qu’il ne doit « pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ». Il est vrai qu’elle a été signée à Munich en 1971, bien avant internet. »

Les journalistes du Monde n’auraient donc pas encore découvert internet ?

Est-ce que cela ne s’appelle pas botter en touche ?

Jean Pierre Renaud