2ème partie

            2

« Conclusions »

« Ah ! il fallait pas, il fallait pas qu’il y aille

Ah ! il ne fallait pas, il fallait pas y aller

Mais il a fallu, il a fallu qu’il y aille

Mais il a fallu, il a fallu y aller »

« Telle pourrait être la formule et le refrain les plus ramassés de mes réflexions sur la colonisation française !

Ainsi que le disait la chanson militaire bien troussée, intitulée « Le tambour miniature » !

&

L’ouverture au monde

Aucun historien africain sérieux ne viendra contester, je pense, le fait que la colonisation française a marqué l’Afrique de l’ouest par son ouverture au monde.

            Richard-Molard avait relevé qu’un des handicaps majeurs de cette région d’Afrique était son « trop plein de continentalité ».

            Il ne fallut pas vingt ans pour que la nouvelle Afrique s’ouvre vers la côte atlantique, tourne en grande partie le dos à son économie continentale, tournée vers le désert, le bassin du Niger, une économie de traite assez anémique, grâce à: quelques ports, quelques lignes de chemin de fer, quelques milliers de kilomètres de routes, quelques lignes de navigation sur les fleuves Sénégal et Niger, et sur la lagune de Côte d’Ivoire, et la construction d’un réseau de lignes télégraphiques. Ces dernières avaient, sans doute, et en partie, rendu obsolète l’usage du tam-tam pour communiquer.

            La réorientation des circuits d’échanges humains et économiques fut une vraie révolution, même si elle ne toucha pas en profondeur, jusqu’en 1914, le fonctionnement des sociétés africaines. Tout changea avec le travail forcé que le colonisateur mit en place pour assurer les travaux d’équipement du pays, mais aussi pour fournir de la main d’œuvre à des colons.

            Il convient toutefois de noter que l’effectif des colons fut faible, sinon inexistant dans la plupart des colonies d’Afrique occidentale

            Aujourd’hui, il est de bon ton de condamner le travail forcé, alors qu’on s’était félicité d’avoir supprimé l’esclavage, mais cette forme de travail n’était pas très éloignée de celle qui était encore pratiquée dans les villages sous l’autorité des chefs, et de notre vieille servitude communale de corvées, un jour remplacée par une taxe communale. Il y eut toutefois beaucoup d’abus, qui furent condamnables, d’autant plus quand cette exploitation humaine fut mise au service de certains intérêts privés.

            La solution du travail forcé est une des contradictions de la colonisation française, une de plus. On veut moderniser, on veut civiliser, mais comme on n’en a pas les moyens, on revient à une des vieilles et bonnes méthodes du pays. En y ayant recours, la plupart des administrateurs n’avaient sans doute pas l’impression qu’ils « transgressaient » une loi morale, d’autant moins que la plupart d’entre eux avaient en mémoire les pratiques de nos corvées rurales.

             Quelle solution les bonnes âmes devaient-elles apporter pour financer les travaux collectifs, alors que l’impôt n’existait pas, ou quasiment pas, et que, dès 1900, la Chambre des Députés avait formellement exclu que la métropole subventionne les belles colonies dont elle s’était dotée?

             La réponse serait sans doute celle qui aurait aujourd’hui ma faveur : il ne fallait pas y aller ! Puisque la France n’en avait pas les moyens, que l’Afrique occidentale n’était décidemment pas un nouvel éden, et qu’au bout du compte, le motif qu’a donné le grand historien Brunschwig pour expliquer la ruée coloniale de la France, c’est-à-dire donner un exutoire au nationalisme français après la défaite de 1870, y trouvait chaque jour ses limites. D’autant plus qu’il nous détournait de la fameuse « ligne bleue des Vosges », chère entre autres à Clemenceau !

              Une politique coloniale inexistante et une politique indigène impossible à définir et à appliquer

Pour qui part à la recherche de la politique coloniale de la France, au cours de la période examinée, court le risque de n’en trouver aucune.

            Les débats de la Chambre des députés qui ont entouré les expéditions du Tonkin, en 1885, et de Madagascar, en 1895, ont été on ne peut plus confus, animés souvent par des députés qui n’avaient aucune connaissance de l’outre-mer, et n’ont apporté aucune clarté sur le contenu de la politique coloniale française, au-delà des grands mots.

            Que voulait la Chambre ? Personne ne le savait vraiment, alors qu’elle hésitait toujours entre une grande politique d’assimilation, qui flattait son amour propre, alors qu’elle était irréalisable sur le terrain, et une politique d’association, mais avec quel pouvoir local, puisqu’en Afrique de l’ouest, pour citer cet exemple, on avait refusé toute coopération avec les grands souverains locaux qu’étaient Ahmadou, Samory, ou Tiéba.

            A Madagascar, lorsqu’il a été question de savoir si la France jouait le jeu de la monarchie, avec la formule du protectorat,  ou établisse une nouvelle colonie « républicaine », Gallieni imposa un choix républicain, le sien.

            Dans la pratique, les affaires coloniales étaient entre les mains des spécialistes, les experts, souvent issus de la marine ou du grand commerce maritime des ports du Havre, de Bordeaux, ou de Marseille.

             Quant à la politique indigène, mieux vaut ne pas trop s’interroger sur la connaissance qu’en avaient les gouvernements de la République, car ils laissèrent leurs gouverneurs et administrateurs s’en débrouiller, avec les deux ou trois outils qu’ils leur avaient procuré, les lois au gré des proconsuls qu’étaient les gouverneurs, le code de l’indigénat pour simplifier et faciliter l’administration des vastes territoires conquis, et le travail forcé des indigènes, seul capable, faute d’épargne locale suffisante, d’assurer la réalisation de grands équipements, notamment le réseau routier, une des ambitions de la république coloniale.

             Une exception toutefois dans le dispositif, celle des quatre communes du Sénégal, dont les habitants se virent reconnaître le statut de citoyens français grâce à l’action déterminée du député Diagne pour soutenir l’effort de guerre de Clemenceau.

            La définition d’une politique indigène était de toute façon une tâche impossible, tant étaient différentes et variées les sociétés africaines de l’Afrique de l’ouest, tant en niveau de développement, qu’en termes de mœurs, de croyances, de culture.

            Quoi de commun entre les Peuls de Bandiagara, les Malinkés de Kankan, les Baoulés ou les Gouros de Côte d’Ivoire ? Entre les ethnies islamisées du bassin du Niger ou les ethnies fétichistes de la forêt tropicale ?

 Delavignette notait :

« Le Gouvernement Général de l’Afrique Occidentale Française promène ses administrateurs de l’âge de pierre à l’âge du pétrole. Le danger, c’est qu’ils établissent une hiérarchie entre les différents pays et qu’ils jugent ceux de l’âge du pétrole supérieurs à ceux de l’âge de pierre. » (p,70)

            Et de noter plus loin :

            « Sur la Côte Occidentale d’Afrique vous ne vous associerez avec des anthropophages que s’ils assimilent un autre régime carné, et au Sahel vous n’assimilerez les Touareg et les Maures que si vous les fixez comme des sédentaires – et s’ils n’en meurent pas. La réalité échappe aux catégories dans lesquelles nous prétendons l’enfermer. Et ces catégories mêmes, qui paraissent claires et commodes, ne sont pas ou ne sont plus des méthodes de connaissance. Elles immobilisent l’esprit. » (p,88)

               Vaste programme !

            C’était dire la difficulté, sinon l’impossibilité qu’il y avait déjà à vouloir définir une politique indigène et conduire les noirs à l’assimilation proposée par des rêveurs, des idéalistes, pour ne pas dire quelquefois des menteurs, car ce n’était pas sérieux.

            Les témoignages auxquels nous avons fait appel pour mieux comprendre l’état religieux et culturel de l’Afrique ont permis de relever la somme des obstacles que la colonisation française aurait dû franchir pour avoir la prétention de construire d’autres Frances noires, sur le modèle de notre République.

            Encore, un seul exemple, comment aurait-il été possible d’organiser des élections, alors que la population n’avait pas fait l’objet d’un recensement sérieux, qu’elle était illettrée à presque 100%, et que le concept d’élection était complètement étranger au monde culturel et religieux du pays.

       Alors tous les discours anachroniques que l’on a l’habitude d’entendre aujourd’hui sur cette République coloniale qui n’a pas tenu ses engagements de citoyenneté, de scolarisation, de développement économique, sonnent faux, à partir du moment où l’on prend le temps de se renseigner, de se documenter, pour pouvoir se former une opinion sérieuse.

            La vraie question n’est pas celle du procès qu’il est possible de faire à la France « Coloniale » ou « Colonialiste », au choix, pour avoir abusé, enfreint telle ou telle loi, ou telle ou telle promesse, mais celle d’un rêve éveillé complètement fou, celui d’une supposée civilisation denrée d’exportation, ou d’une assimilation que les bons connaisseurs de l’Afrique ont su rapidement impossible, et ce fut le cas d’un bon africaniste comme Delafosse, comme nous l’avons vu.

              Et pour en terminer, j’aimerais évoquer deux sujets, le premier, un instrument on ne peut plus familier aux bons petits Français d’un passé encore récent, la charrue, le deuxième, une des philosophies d’Asie, le tao.

La charrue

            Pourquoi la charrue ? Parce que cela fut un bon instrument de l’approche de la société rurale africaine, une bonne pierre de touche de leur capacité de résistance et de progrès.

            Labouret, un de nos grands témoins de l’Afrique coloniale, a écrit un livre remarquable sur les « Paysans d’Afrique Occidentale », et à la fin de cet ouvrage, il évoque longuement l’emploi de la charrue, véritable instrument de progrès :

           « En fait, il s’agit d’amener en quelques années les sédentaires africains, possesseurs de bœufs, mais ignorant l’emploi de la roue, du stade de la culture au bâton à enfouir et à la houe à celui de la charrue. Cela suppose un dressage préalable des animaux, l’achat d’appareils nouveaux, leur emploi par les indigènes qu’il faut instruire à les utiliser, par conséquent un changement complet d’habitudes et de techniques pour des populations entières. L’exploitation du sol, basée aujourd’hui sur le nomadisme agricole, pratiqué dans un parcours donné, impose la culture extensive avec ses effets ordinaires : la possession p)lus ou moins précaire, l’existence de droits particuliers que nous avons indiqués…

            Les bœufs étant considérés par les habitants de ces pays comme une marque vivante de richesse, on imagine aisément la résistance ouverte ou sournoise, opposés à l’administration par les propriétaires de ces animaux, qui se refusent à les livrer aux instructeurs agricoles, chargés de les dresser. »

               Et Labouret de conclure :

            « Ces initiatives diverses ont contribué à rénover les méthodes archaïques de l’agriculture et de l’élevage, à implanter dans l’esprit des indigènes des notions nouvelles. Ils semblent acquis désormais à la technique de la charrue, mais ils ne pourront la mettre tous en œuvre avant de longues années. » (page,240) 

             Delavignette, également bon connaisseur du paysannat noir, partageait cet avis, et rappelait :

            « En Guinée, en 1913, le gouverneur Poiret – Père de la charrue africaine – introduisit deux charrues. En 1938, l’AOF en a plus de 30 000 sans compter les herseuses et les semoirs. Et des bœufs sont dressés. Œuvre plus remarquable qu’il n’y parait. Il est plus facile d’apprendre à un Noir à conduire un camion qu’à pousser la charrue ; c’est que le bœuf n’est pas une mécanique et la vie rurale une affaire de robot. » (p.202)   

            Ces observations soulignent à juste titre l’importance des mœurs et de la culture dans la compréhension des comportements et des relations entre peuples de culture différente, pour ne pas évoquer les croyances.

             Dans son livre « Tour du monde d’un sceptique » (1926), Aldous Huxley notait au cours de son voyage en Inde des traits de civilisation très comparables :

            A Jodhpur,

            « L’après-midi touchait à sa fin quand nous passâmes en voiture devant le palais de Justice. Les affaires quotidiennes étaient expédiées et les balayeurs étaient à l’œuvre, nettoyant tout pour le lendemain. Devant l’une des portes du bâtiment se trouvait une rangée de corbeilles à papier pleines à ras bord ; comme si c’était des mangeoires, deux ou trois taureaux  sacrés s’y approvisionnaient en mangeant lentement et majestueusementQuand les paniers étaient vides, des mains obligeantes venaient les remplir d’une nouvelle ration de papier déchiré et barbouillé. Les taureaux continuaient à brouter : c’était un festin littéraire. » (page 79)

            Le tao

            Pourquoi le tao ?

Tout d’abord parce que je pense que la philosophie asiatique du tao rend assez bien compte du mouvement du monde, d’un mouvement qui échappe le plus souvent à l’autorité de quiconque, religieuse, politique, ou culturelle, avec à sa source le moteur de changement ou de progrès, un autre âge de modernité.

            Il est possible de disserter à longueur de temps sur le colonialisme ou sur le capitalisme, ou sur le communisme qui a pour le moment disparu de la planète, car son expression chinoise ou vietnamienne est le bel habillage idéologique d’une nouvelle sorte de capitalisme.

            L’Afrique noire n’existait pas à la fin du dix -neuvième siècle, on l’ignorait, et on ne la connaissait pas. Comment était-il possible de croire qu’elle pouvait échapper au courant du monde moderne, fait à la fois de curiosité, de convoitise, mais avant tout d’une toute nouvelle puissance technologique ?

            L’Afrique noire ne risquait pas d’échapper à cette nouvelle modernité ravageuse et puissante des nouvelles technologies qui offrait à ses détenteurs, et dans tous les domaines, des bottes de sept lieues. Dans leurs premiers regards, certains africains ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, en pensant rencontrer les fantômes d’un autre monde.

            Alors, il est possible d’accuser les puissances coloniales de tous les défauts de la terre, de tous les péchés, mais le vrai problème est plutôt celui du péché de l’ignorance des mondes noirs, d’orgueil d’une nation française, venue récemment à la République, dirigée par une élite aventureuse, qui s’est voulue porteuse fantasmagorique d’un nouvel ordre colonial à la française, une France officielle qui rêvait donc toute éveillée, d’une République coloniale.

            Le rêve des « technocrates » politiques de la Troisième  République, un rêve dont se moquait bien le peuple français.

            Mais en définitive, la colonisation n’a pas eu que des effets négatifs en Afrique occidentale. Comme l’a noté Hampâté Bâ, elle a laissé une langue commune en héritage à ses peuples, qui jusque- là n’étaient pas en mesure de communiquer entre eux.

            Elle a laissé aussi un autre héritage dont personne ne parle jamais, celui d’une véritable encyclopédie écrite et illustrée de l’Afrique occidentale, dans ses âges successifs, cette Afrique que les blancs ont découverte, décrite, et souvent appréciée.

                Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

Information des lecteurs

L’histoire postcoloniale française est souvent entre les mains du business, celui des prêcheurs ou des politiques, loin des exigences de l’histoire scientifique et quantitative.

Pourquoi ne pas revenir aux témoignages des acteurs de terrain de la colonisation ?

Avec un  regard non « anachronique » sur la colonisation française en Afrique Noire dans le petit livre à publier au cours des mois à venir sous le titre :

Témoignages des acteurs de terrain

« Regards croisés des  blancs et des noirs sur l’Afrique Occidentale- (1890-1920) »

« Une problématique coloniale insoluble »

Sommaire résumé

Introduction

1ère partie Premiers regards blancs sur les mondes noirs

2ème partie Premiers regards noirs sur les blancs

3ème partie Ruptures technologiques et ruptures coloniales

4ème partie Une problématique coloniale insoluble avec mes conclusions

En avant-première, les conclusions de ces recherches

 Jean Pierre Renaud                       Tous droits réservés

Les confessions d’un officier des troupes coloniales

Marie Etienne Péroz

1857-1910

Livre en 3 parties, tous les dimanches la suite vous attend 

Niger (Samory) Guyane (Dreyfus) Tonkin (Dé tham)

Illustration et témoignage d’un acteur des conquêtes coloniales de la Troisième République.

Ce livre a la force du témoignage d’un officier au coeur des conquêtes coloniales en Afrique et en Asie , face à des adversaires réputés.

Ce livre a la force d’une personnalité franc-comtoise exceptionnelle.

Ce livre est un formidable échantillon des acteurs de ces conquêtes, très loin des reconstitutions anachroniques ou des clichés qui font fureur dans notre pays, fondés sur l’idéologie ou l’argent.

Très larges extraits du témoignage avec mes commentaires

« Au cœur des Ténèbres de l’Elysée »,

le titre qui a ma préférence !

« Sisyphe au Congo »

Le titre de l’éditorial de Pierre Gélie du 1er mars 2023 avec en première page du Figaro

« Macron veut   réconcilier la France avec l’Afrique »

Pourquoi cette référence au livre de Joseph Conrad «  Au cœur des ténèbres » (1925) ?

Pour la raison « capitale » que le cœur de notre sujet n’est pas  au cœur de la forêt équatoriale du Gabon, et donc la solution, mais au cœur de l’Élysée, surtout depuis l’élection de Monsieur Macron.

Pour ceux ou celles qui connaissent un peu les problèmes de l’Afrique coloniale, mais surtout de la Françafrique postcoloniale, il est tout à fait curieux d’entendre un Président débarquer au Gabon de Bongo, puis au Congo de Sessou Nguesso, surtout le Gabon, deux des anciennes colonies qui se sont illustrées  dans le financement des partis politiques français, des Chirac et des Mitterrand, en déclarant: « L’âge de la Françafrique est révolu »..

            Macron s’est placé en complet porte-à-faux de la politique française en Afrique, en se faisant élire après avoir déclaré haut et fort à Alger en 2016 que « la colonisation est un crime contre l’humanité », et en continuant depuis 2017 à faire de la Françafrique, tout en le disant ou sans le dire…

 A  s’entourer de conseillers qui militent pour une repentance, en le disant ou sans le dire, qui truquent purement et simplement notre passé colonial, à laisser filer, sans contradiction, tous les discours tendancieux sur ce passé qui aboutissent, pour le moment, espérons-le, à alimenter des courants politiques anti-français en métropole ou outre-mer.

            A titre d’exemples, – L’historien Stora, le spécialiste de l’Algérie, tend en permanence la main au FLN et défend une thèse historique sur une mémoire coloniale jamais mesurée, en confondant l’algérienne et la coloniale,

L’équipe de l’historien Blanchard s’est emparée d’un fonds de commerce d’images coloniales universitaire sans avoir démontré les effets de ces images à leur époque de diffusion, notamment dans la presse, le seul baromètre utilisable à l’époque.

            Il n’est donc pas  trop difficile pour certains africains qui traditionnellement, savent beaucoup mieux que les Français manier le verbe, en fidèles héritiers des griots , de puiser dans ces fausses richesses manipulées par des groupes de pression politiques en quête d’électeurs, à l’exemple du Président actuel.

            A la casse les œuvres et témoignages d’africains tel que le grand sage et écrivain Hampâté Ba qui reconnaissait que la colonisation avait ses ombres et ses lumières, et que les Blancs avaient aussi servi l’Afrique, enseignants, médecins, ingénieurs, religieux …

Macron débarque au Gabon dans son gros avion et oublie de saluer la mémoire d’un médecin célèbre, le docteur Schweitzer, à Lambaréné, en 1913, sur l’Ogoué, alors que sans médecine tropicale, il n’y avait pas d’avenir pour l’Afrique.

Les femmes blanches ne vinrent en Afrique que tardivement, compte tenu des maladies tropicales qui y sévissaient.

Sans une certaine colonisation positive, la démographie africaine n’aurait pas fait alors le bond colossal que l’on constate aujourd’hui, ne serait-ce qu’avec les flux migratoires venus d’Afrique.

Plutôt qu’ « au cœur des ténèbres », il faut aller au cœur de l’Elysée !

Les Présidents de la République de la Cinquième ont trop de pouvoirs et sont au cœur du problème, exorbitants encore plus depuis 2008 avec Sarkozy qui a permis à Français Hollande d’envoyer les Mirages au Mali en 2013, sans que l’Assemblée Nationale n’ait eu son mot à dire, sauf trois mois plus tard, une fois la guerre déclarée.

Imaginez qu’un de nos Présidents ou Présidentes puissent décider du feu nucléaire dans de telles conditions ? Une folie pure et simple !

Tout ça pour ça ! Comme me le confie un de mes vieux amis, ancien  diplomate en Afrique, « tout cela ne sert à rien ! »

            Ultime question, la nouvelle Françafrique de Macron ne nicherait-elle pas aujourd’hui dans l’accord du 21/12/2019 qui garantit aux pays de la CDEAO une parité de leur monnaie avec l’euro, la France étant « le garant financier de » de l’UEMOA ? La France toujours « garante financière » du Mali et du Burkina-Fasso ?

            Jean Pierre Renaud                Tous droits réservés

Introduction

L’analyse critique à laquelle nous allons procéder porte sur l’histoire coloniale de la France entre 1870 et 1962.

Un petit flash back historique nécessaire

Comme au cinéma, puisque nous sommes aussi dans le domaine des images, procédons à un rapide flash back historique que le lecteur conservera utilement dans sa mémoire pour se faire une opinion, à chacune des époques considérées, sur les discours du collectif de chercheurs dont nous allons critiquer les travaux.

Années 1880-1914 : la période des grandes conquêtes coloniales de la Troisième République, dans le sillage de la défaite de 1870 et de la perte de l’Alsace Lorraine.

Première guerre mondiale 1914-1918, la boucherie : la France fit appel aux troupes indigènes de l’Empire. Cette guerre miten péril les forces vives de la nation beaucoup plus mobilisées, dans les quelques vingt années qui la séparèrent de la deuxième guerre mondiale :

  • par la reconstruction du pays.
  • par la lutte contre les effets de la grande crise
    économique de 1929,
  • et enfin, par la menace de l’Allemagne hitlérienne
    et du communisme soviétique,

quepar la consolidation d’un empire colonial.

Deuxième guerre mondiale – 1939-1945 une période trèsambigüe avec l’affrontement entre de Gaulle et Pétain, et le rôle stratégique que se trouva jouer l’Empire, un Empire disputé par les deux camps. La France fit à nouveau appel aux troupes de l’Empire.

Après la Libération de son territoire, la France fut une fois de plus occupée à se reconstruire, àse refaire une santé nationale, et fut dans l’incapacité de faire évoluer l’Empire vers une Union Française toujours introuvable, et de plus en plus introuvable avec les insurrections encore circonstanciées deSétif, puis beaucoup plus graves de Madagascar et d’Indochine, et enfin par la guerre d’Algérie, conflit de toutes les ambiguïtés de la France.

Nous veillerons donc à mener notre analyse toujours dans le respect de ces temps historiques, car ilest impossible de mettre sur le même plan les images et les textes de ces différentes époques.

Comment comparer en effet la propagande par images de Vichy, pendant l’occupation allemande, alors que l’Empire était devenu lechamp clos de toutes les luttes franco-françaises et alliées, avec celle des années. 1900, 1930 ou 1950, à supposer, ce qui est loin d’être démontré, comme nous le verrons, qu’il y ait eu alors une véritable propagande ?

Les ouvrages en question

Notre analyse porte sur les ouvrages suivants, car il faut bien appeler un chat un chat. Chaque fois qu’ils feront l’objet d’une citation, ils seront rappelés par les lettres en gras qui figurent entre parenthèse.

Actes du Colloque Images et Colonies
    des 20 au 22 janvier 1993 ; ……………………………………………….. (C),
Images et Colonies ; fin 1993……………………………………………….. (IC),
Thèse Blanchard ; Sorbonne, 1994……………………………………… (TB),
Culture Coloniale ; 2003 ……………………………………………………. (CC),
La République Coloniale ; 2003 …………………………………………. (RC),
Culture Impériale ; 2004 …………………………………………………….. (CI),
La Fracture Coloniale ; 2005 …………………………………………….. (FC),
L’Illusion Coloniale ; 2006 ……………………………………………….. (ILC).

Trois historiens ont largement contribué à la conception et à la rédaction de ces ouvrages et développé la thèse que nous contestons, Pascal Blanchard, le principal animateur et rédacteur, Nicolas Bancel, et Sandrine Lemaire.

Françoise Vergés (docteur en sciences politiques et professeur à l’Université de Londres) a été associée à la rédaction de La République Coloniale.

Les Actes du Colloque (janvier 1993)

L’ambiguïté des propos et donc, de l’objet des études, marque dès le départ l’introduction des Actes du Colloque (Blanchard et Chatelier). Alors que ses rédacteurs indiquent que l’examen n’a porté que sur une quarantaine d’illustrations (p.13), alors que la production iconographique du XXème siècle révèle un volume très important d’images dont l’estimation exacte reste à faire (p.13), tout en veillant à ne présenter que des images dont on peut évaluer la diffusion (p.14), les auteurs n’hésitent pas à écrire que « le temps colonial se réapproprie le présent, que l’image fut l’allié puissant du colonialisme », et que « cette multiplication des images coloniales et la variété de leurs supports, évoquent un véritable bain colonial… » (p.14).

Et nous voilà plongés, en dépit de ces incertitudes et de ces approximations, dans le bain colonial, dont les enjeux ne sont pas aussi limpides que ceux du célèbre bain biblique de la chaste Suzanne.

Nous verrons au fur et à mesure de notre analyse ce qu’il convient de penser de ces affirmations audacieuses, tout en montrant, qu’au cours de ce fameux colloque, toutes les contributions se rapportant aux différents supports d’information ou de culture, et, tant s’en faut, n’ont pas fait preuve de la même belle et imprudente assurance historique.

Le deuxième ouvrage passé au crible est Images et Colonies (fin 1993). Beau travail de collecte d’images coloniales, mais la question qu’il pose est de savoir si son contenu apporte la preuve du discours tenu par ses responsables.

Images et Colonies

L’avant propos annonce la couleur, haut et fort (Blanchard). D’abord dans son titre : « Il est temps de décoloniser les images » (p.8).

Et dans le texte une succession d’affirmations péremptoires sur l’importance des images coloniales et sur leur influence.

« Nous avons travaillé sur les images vues par un large public français à l’époque coloniale de la fin du XIXe siècle aux indépendances… à force de diffusion et de matraquage, un message de propagande… Aujourd’hui encore ces images restent présentes dans la production iconographique… comment les Français ont pu être séduits et/ou trompés par ce qui fut pendant près d’un siècle une véritable propagande… pour comprendre les phénomènes contemporains… son groupe de recherches a recensé plus d’un million d’images qui ont été analysées au sein de son séminaire et présentées au cours d’un colloque international organisé par l’ACHAC à la Bibliothèque Nationale en janvier 1993. »

Il s’agit du Colloque évoqué plus haut.

La thèse Blanchard intitulée Nationalisme
et Colonialisme (Sorbonne 1994)

Idéologie coloniale, Discours sur l’Afrique et les Africains de la droite nationaliste française des années 30 à la Révolution Nationale.

Le lecteur aura remarqué que la recherche historique est très limitée dans son champ idéologique et chronologique, et qu’il n’est pas du tout question d’images coloniales. L’auteur a fait porter ses efforts sur la presse, et nous reviendrons sur le contenu de cette thèse à l’occasion du chapitre que nous consacrons à l’analyse du support d’information et de culture qu’est la presse.

Culture Coloniale (2003)

Cet ouvrage a la prétention de démontrer que la France a eu et a encore une culture coloniale. L’avant-propos (Blanchard et Lemaire), intitulé La constitution d’une culture coloniale en France, énonce tout un ensemble d’affirmations et de postulats.

« Cette culture devient un corps de doctrine cohérent où les différents savoirs sont assemblés… On distingue trois moments dans cette lente pénétration de la culture coloniale dans la société française le temps de l’imprégnation (de la défaite de Sedan à la pacification du Maroc), le temps de la fixation (de la Grande Guerre à la guerre du Rif) et le temps de l’apogée (de l’Exposition des Arts décoratifs à l’Exposition coloniale internationale de 1931). » (p. 7)

« Comment les Français sont devenus coloniaux sans même le vouloir, sans même le savoir… mais coloniaux au sens identitaire, culturel et charnel (p. 8) l’instrumentalisation étatique de la culture coloniale. Très vite le cinéma et l’image fixe renforcent et diffusent le bain colonial auprès de l’ensemble des populations… » (p.13)

« Une culture coloniale invisible (p.16)… un tabou (p.17)… l’amnésie coloniale (p.19). Dès les années 1880 : une iconographie univoque, multiple et omniprésente. Ces images véhiculées par les médias de masse… » (p.23)

« La colonisation outre-mer n’est donc pas en rupture avec le passé, elle s’inscrit au contraire dans un continuum consubstantiel à la construction de la nation française. » (p.25)

« Pour autant la culture coloniale aura fait son œuvre, aura tissé sa toile, aura touché les consciences et marqué les esprits. Elle aura surtout contribué à faire la France des Trente glorieuses et celle des générations suivantes. » (p.32)

« L’indigène au cœur de la culture coloniale. » (p.33)

« 1931 ou l’acmé de la culture coloniale… dans le pays. Celle-ci est maintenant établie, omniprésente, diffuse, et a sans aucun doute trouvé son rythme de croisière au moment où l’empire semble basculer vers un autre destin. » (p.35)

« La France semble s’être imprégnée alors en profondeur de l’idée coloniale. » (p.36)

« Loin d’être des aventures lointaines, les conquêtes coloniales sont un des ciments de la société française. » (p.39)

L’ensemble de ces affirmations montre que leurs auteurs n’ont décidément pas froid aux yeux en leur qualité d’historiens, d’autant plus qu’ils se sont refusés au départ à proposer une définition de leur objet d’étude :

« Pourtant essayer de donner une définition de la culture coloniale c’est entrer dans un champ théorique et abstrait qui n’est pas l’objet de notre démarche tant la notion de culture de masse est complexe, comme le montre un ouvrage récent. » (p.8)

Dans de telles conditions, de quoi allons-nous parler exactement, cher lecteur ?

La République Coloniale (2003)

(Blanchard, Bancel, Vergés – Une écriture à trois p.9). Tel que décrit dans la préface de la nouvelle édition, l’objet de l’ouvrage dérive par rapport aux livres que nous venons de citer. Nous passons de la culture coloniale àla République Coloniale, mais très précisément au pourquoi, d’après les trois auteurs, de la situation actuelle de la France dans son rapport avec les populations d’origine coloniale.

La situation qu’ils décrivent : « Présence de la colonisation pour des centaines des milliers de jeunes Français qui subissent inégalités et discriminations (p.II)… ce retour du refoulé (p.III) … il existe un impensé dans la République (p,IV). En n’écoutant pas les oubliés de l’histoire, on prend le risque de voir tous les révisionnismes, toutes les manipulations (p. V) les liens intimes entre République et colonie… Pour déconstruire le récit de la République coloniale (p.V). »

Ces quelques citations montrent que l’ouvrage esquisse une analyse qui dépasse le champ proprement historique et nous nous poserons la question de savoir si ces chercheurs ont été au-delà de l’incantation idéologique.

Des livres examinés à la loupe, c’est incontestablement celui dont l’outrance verbale et intellectuelle est la plus forte, celui qui développe toute la thématique d’idéologie historique de notre triade, le bain colonial des images, le matraquage de la propagande coloniale, l’omniprésence de l’Algérie, la généalogie existant entre culture coloniale et crise des banlieues, et pour finir, la mise en parallèle de la période de Vichy et de celle des colonies, le même type d’amnésie existant aujourd’hui pour la période coloniale, comme elle a existé pour Vichy et la collaboration.

Culture Impériale (2004)

Un discours également péremptoire sur les effets de la culture impériale.

« Trois quarts de siècles plus tard, la nostalgie de cette grandeur… reste encore vivante, même si elle prend des formes ambivalentes. (p.7). La France s’immerge… imbibée naturellement (p.9)… C’est une véritable culture impériale multiforme qui s’impose au cours des années 1931-1961… » Et les auteurs de renvoyer le lecteur, comme ils le font souvent dans leurs écrits, à leurs autres écrits, ici le livre Culture Coloniale, et la boucle est bouclée, sinon le cercle vicieux…

« Les processus par lesquels les Français sont devenus des coloniaux. Non pas des coloniaux fanatiques, ou simplement très au fait, ou encore particulièrement concernés par l’empire… mais pénétrés, imprégnés de cette culture impériale sans souvent en avoir une conscience claire et qui, sans manifester une volonté farouche de le défendre ou sans en connaître la géographie exacte, n’en témoignent pas moins de leur attachement à son égard. » (p.14).

Donc, le tout et son contraire, et heureusement pour nos bons auteurs, les Français imbibés consciemment ou pas de culture impériale (p.26),vont devoir s’en remettre aux bons soins du docteur Freud !

La Fracture Coloniale (2006)

Sous la direction de la triade Blanchard, Bancel et Lemaire)

Le lecteur est invité à présent à quitter les rivages d’une culture coloniale qui aurait imprégné la France en profondeur, qui produirait encore aujourd’hui ses effets, pour aborder les rives de la fracture coloniale.

« Retour du refoulé… qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer (p.10)… la colonisation a imprégné en profondeur les sociétés des métropoles colonisatrices, à la fois dans la culture populaire et savante (ce que l’on nommera ici une culture coloniale) (p.13). De ce champ de bataille mémoriel (p.23)… la banlieue est devenue un théâtre colonial. » (p.23).

Et nous y voilà, le tour est joué !

L’Illusion Coloniale (2006)

(Illustré par Deroo avec des commentaires de Lemaire) L’introduction commente :

« Mais en histoire les mythes sont des réalités, ils s’intègrent et en sont moteurs ou facteurs, lui donnent une autre résonance tout en lui octroyant une dimension supplémentaire. De la sorte, si la colonisation s’est insérée dans la vie quotidienne des Français – bien que la majorité d’entre eux ne soit jamais allée et n’ira jamais outre-mer – elle ne représente qu’un rêve, certes basé sur le concret de l’acte colonial, mais élaboré par des images flatteuses de l’action nationale aux colonies. » (p.1)

Ce texte confus reprend l’idée d’une colonisation… insérée dans la vie quotidienne, et énonce l’existence d’un rêve… élaboré par des images flatteuses.

« C’est la mise en place progressive de cette perception, de cette illusion que nous nous sommes attachés à restituer dans cet album… iconographies et extraits de documents variés révèlent un imaginaire qui n’en finit pas de ressurgir quotidiennement à travers le tourisme… Les interrogations sur l’avenir de celle qui se proclama longtemps : la « Plus grande France » et de ceux qui se revendiquent amèrement les « indigènes de la République ». »

La thématique essentielle est là, un imaginaire qui sommeille et qui ressurgit pour produire encore des effets sur la situation intérieure française. Sommes-nous en présence d’un travail historique ou d’une construction idéologique qui surfe sur la vague médiatique des images d’un ouvrage de luxe, qui est un beau livre d’images ?

Nous verrons au fur et à mesurede notre analyse ce qu’il faut penser de ces théories historiques et idéologiques, mais le lecteur adéjà conscience de la généalogie de ces travaux, terme que ces historiens aiment bien utiliser pour expliquer la généalogie clandestine des phénomènes examinés, les travaux passant successivement, à partir des images, et des sources que nous avons citées, essentiellement le Colloque, le livre Images et Colonies, et la thèse Blanchard, d’une culture coloniale indéfinie, invisible mais en même temps prégnante, impensée mais en même temps bien présente, sans doute « faite chair », comme nous aurons l’occasion de le constater, à ce que l’on appelle communément la crise des banlieues, en fournissant des aliments pseudo-scientifiques aux animateurs des mouvements qui se revendiquent comme les indigènes de notre République.

Le choix des titres de plusieurs de ces ouvrages est en lui-même le symbole de l’ambiguïté et de l’audace des discours pseudo historiques qu’ils développent. Arrêtons-nous-y un instant :

Des titres attrape-mouches ou attrape-nigauds ? Avec quelle terminologie ?

Des titres coups de feu, sans points d’interrogation !

Culture, qu’est-ce à dire ? Herriot écrivait : « La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié », et si cette définition est la bonne, il aurait donc fallu que notre trio de chercheurs fonde sa recherche sur le présent de la France, et que par l’utilisation de méthodes statistiques éprouvées, ces dernières nous en apprennent plus sur le sujet. Des sondages, il en pleut chaque jour !

Et nos auteurs se sont bien gardés d’analyser en détail les différents sondages qui ont été faits sur ces sujets, les premiers datant des années 1938-1939.

Une culture constituée de quelles connaissances, partagée par qui, où, quand ?

Fracture coloniale ? « Une fracture est une rupture, une lésion osseuse formée par une solution de continuité avec ou sans déplacement de fragments », définition du Petit Robert. Comment appliquer cette définition à notre sujet, cassure entre quoi et quoi ?

Et à partir de quel continuum qui existerait ? Dans Culture Coloniale (p.25), ils écrivent :

La colonisation outre-mer n’est donc pas en rupture avec le passé, elle s’inscrit au contraire dans un continuum consubstantiel de la construction de la nation française…

Mais alors, continuité ou fracture, tout en notant que le propos frôle allégrement les mystères du christianisme !

Fracture politique, économique, humaine, linguistique ‘ ? Nous avons fait le recensement des différents sens donnés au titre Fracture coloniale dans le livre qui lui est consacréet chacun peut y trouver son bonheur. La moitié des contributions n’apportent aucune lumière sur la nature de la fameuse fracture.

Dans son introduction, le trio écrit :

Pour autant, définir la fracture coloniale dans toutes ses dimensions n’est pas chose aisée (p.13) – effectivement – après avoir écrit (p.11), Autant de signes qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer.

Et plus loin, la fracture coloniale est née de la persistance et de l’application de schémas coloniaux à certaines catégories de population (p.24).

Prenons quelques cas de figure Une fracture politique dans le cas de la Françafrique ? Une fracture linguistique ? Alors que la continuité linguistique est un des facteurs de l’immigration légale ou clandestine ? Une fracture coloniale ? Alors que beaucoup d’habitants des anciennes colonies, notamment de l’Algérie, mère de tous les phantasmes, émigreraient volontiers dans la patrie du colonialisme.

Il convient donc d’aller à présent au cœur de notre sujet et d’analyser le fameux corpus d’images el de textes, ou tout simplement les sources, qui ont été l’objet de leurs études, beaucoup plus d’images que de textes, semble-t-il.

Il s’agit des supports d’information et de culture que nous allons analyser, support par support, et à chacune des grandes périodes historiques que nous avons rappelées dans notre flash-back. Nous verrons s’ils existaient ou non, quelle était leur diffusion, et quels ont été leurs effets sur l’opinion publique à chacune des époques considérées, pour autant qu’ils aient pu être mesurés.

Il conviendra de comparer les résultats de cette analyse avec la thèse de ces historiens. Leur analyse des images et de leurs supports est-elle crédible ou non ? Pourquoi oui ou pourquoi non ? Et des textes examinés ? Avec quelle méthodologie d’évaluation, car dans ce champ de recherche, la méthode choisie est bien souvent le préalable nécessaire du sérieux de l’analyse.

Images ou textes, images avec ou sans textes, textes avec ou sans images, des matériaux d’analyse historique qu’il sera nécessaire d’inscrire dans une chaîne méthodologique d’interpré­tation : nature de l’image ou du texte, origine, date, contexte, cible choisie, tirage et diffusion, effets supposés ou mesurés sur un public, lequel ? Toutes questions qui appellent des réponses souvent difficiles, d’autant plus que cette interprétation risque le plus souvent, dans le cas des images, d’empiéter sur le domaine des sémiologues, dont le métier est précisément celui de l’interprétation des signes.

Nous examinerons successivement :

Chapitre 1 Les livres de la jeunesse, livres scolaires et illustrés

Chapitre 2 La presse des adultes

Chapitre 3 Les villages noirs, les zoos humains (avant 1914),
                   et les expositions coloniales (avant et après 1914)

Chapitre 4 Les cartes postales

Chapitre 5 Le cinéma

Chapitre 6 Les affiches

Chapitre 7 La propagande coloniale

Chapitre 8 Les sondages comme mesure de l’effet colonial sur l’opinion

Chapitre 9 Le « ça » colonial

Remarquons pour le moment que le seul support d’information et de culture, qui a été constant tout au long de la période coloniale est la presse nationale et provinciale. On en connaît les tirages et la diffusion, et il est possible d’en analyser les contenus. Avec la littérature, mais c’est là un sujet d’analyse et d’évaluation beaucoup plus difficile.

Et pour guide de notre lecture critique, une recommandation de Montaigne : « Choisir un conducteur qui ait une tête bien faite plutôt que bien pleine. »

Car nous n’avons pas l’ambition de nous substituer à l’historien, au sociologue, au psychanalyste ou au sémiologue, mais de soumettre la thèse que défendent ces historiens, leurs affirmations, les sources qu’ils avancent, les raisonnements mis en œuvre, à la critique d’un bon sens formé aux meilleures disciplines de la pensée.

Et nous n’hésiterons pas à appliquer le sage précepte des historiens, la citation des sources, quitte à citer nos propres sources, celles que nous avons été consulter dans les services d’archives.

Car il serait grave d’avancer, avec des preuves et une analyse insuffisantes, une nouvelle thèse de l’histoire, qui s’auto­proclame comme scientifique, et dont les propagandistes s’autori­sent à délivrer des ordonnances de bonne gouvernance sociale etculturelle.

Avec cetteméthode de travail, nous avons un gros avantage sur les spécialistes, une liberté complète d’analyse etde propos.

Avec l’idée que la fameuse guerre des mémoires coloniales est une affaire montée de toutes pièces par des groupuscules dont la méthodologie n’a pas grand-chose à voir avec la science historique, s’il en existe une.

Dans le livre d’entretien que l’historien Stora vient de commettre, intitulé La guerre des mémoires, ce dernier se range sous la bannière de cette phalange d’historiens (p.33). Il s’y déclare un historien engagé (p.89), mais comment oser mettre sur le même plan un historien de cette pseudo guerre des mémoires, 45 ans après les indépendances et les accords d’Evian, avec d’autres figures du passé, Michelet au XIXe siècle, ou celle de l’historien Vidal-Naquet réagissant à chaud, comme intellectuel, contre les violences et les tortures de la guerre d’Algérie ? Et pourquoi ne pas citer une autre grande figure, celle de Marc Bloch, entré dans la Résistance pendant la deuxième guerre mondiale et fusillé par les Allemands.

Quoi de commun entre ces historiens ?

Et comment interpréter enfin les récents propos de l’histo­rienne Coquery Vidrovitch sur l’historien Blanchard, surnommé historien entrepreneur : qu’est-ce à dire ? Il y aurait à présent des historiens du marché et donc une histoire du marché ? Avec l’Achac, association de recherche historique, soutenue par des fonds publics, et l’agence de communication toute privée Les bâtisseurs de mémoire ?

Comment distinguer entre l’histoire scientifique et l’histoire marchandise, celle des produits culturels qui surfent sur la mode médiatique des mémoires ?

Nous avons donc l’ambition d’aider le lecteur à ne pas prendre des vessies pour des lanternes historiques.

Et pour une mise en bouche historique,
une boulette de riz !

Outrances de pensée et de langage, grandiloquence, l’historienne Lemaire ne fait pas dans le détail pour décrire une propagande coloniale qui aurait fabriqué du colonial, tissé sa toile, éduqué, manipulé les citoyens français, grâce notamment à l’action de l’Agence des Colonies.

Nous verrons ce qu’il en est exactement dans le chapitre 7 consacré à la propagande coloniale, au risque de dégonfler la baudruche.

Pour l’instant, un mot bref sur une de ses trouvailles historiques à propos du riz indochinois et de son rôle dans la fabrication du colonial.

Dans le livre La culture impériale, elle intitule une de ses analyses : Du riz dans les assiettes, de l’Empire dans les esprits (CI/82)

Une formule magique ! Un vrai slogan de propagande, car l’analyse de l’historienne ne repose sur aucun fondement sérieux, comme nous le démontrerons.

Il aurait vraiment été difficile pour les Français d’avoir du riz dans leurs assiettes, alors que le riz importé, de mauvaise qualité, était destiné, pour 95%, à l’alimentation de la volaille et du bétail, et que les groupes de pression agricoles tentèrent, dans les années 30, sans succès, de limiter l’importation d’une céréale qui venait concurrencer leur blé.

Plutôt que du riz dans les assiettes, une boulette de riz historique !

Le lecteur aura le loisir de constater que lecas du riz indochinois est typique de la méthode de travail de ce cercle de chercheurs : insuffisance d’analyse, absence d’évaluation des faits décrits, grossissement avec une grosse loupe de telle ou telle considération, laquelle, comme par hasard, vient au secours d’une démonstration creuse, et idéologiquement orientée.

D’aucuns évoqueraient sans doute à ce propos lefaux historique et la contrefaçon.

Annonce de publication en février 2023

Je publierai des extraits du livre « Supercherie coloniale » que j’ai publié en 2008, grâce à un petit éditeur, ancien officier méhariste reconverti en partie dans l’édition.

J’avais proposé ce livre sans succès à un important éditeur, historien.

Le livre en question démontrait l’ensemble des carences statistiques d’un trio d’historiens qui prétendaient qu’il existait dans notre pays une culture coloniale et impériale au cours des années 1870-1945.

Le chef de ce trio, Pascal Blanchard avait fait sienne une source universitaire issue d’un Colloque Savant tenu en 1993 par de nombreux universitaires sur le thème « Images et Colonies », un nombre très important d’images tirées des fonds coloniaux.

La question de fond qui était posée était celle de savoir et de prouver l’existence de cette fameuse culture coloniale, au lieu d’une autre culture, l’exotique, très française.

Comme cela sera expliqué, l’historien Blanchard a défendu en 1994 une thèse dirigée par Mme Coquery Vidrovitch, à partir de sources recueillies dans le Sud Est sur la période 1930-1945 intitulée « Nationalisme et Colonialisme » en axant sa recherche sur un petit fragment géographique et idéologique de la presse française, non représentative de la presse française de l’époque coloniale.

En clair et à mes yeux, il s’agit d’une lecture historique de manipulation politique de notre passé destinée à orienter l’opinion publique vers une version colonialiste et politique de ce sujet sensible, une  lecture au demeurant rentable à voir le ou les succès de son auteur principal, d’autant plus que ce type de sujet n’avait jamais intéressé les historiens professionnels, l’histoire coloniale étant considérée comme secondaire par les milieux universitaires, et c’est  sans doute une des raisons pour laquelle le trio en question a pu développer ses thèses, et prospérer.

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Publication de 5 chapitres du livre

Introduction

Chapitre II La Presse (page 63 à 83)

Chapitre VII La Propagande coloniale (page 173 à 209)

Chapitre VIII Le Sondage comme mesure de la culture coloniale ou impériale (page 209 à 235

Chapitre IX Le ça colonial ! L’inconscient collectif ! Freud au cœur de l’Histoire coloniale, avec l’Algérie, l’Alpha et l’Oméga de la même histoire coloniale (page 235 à 253)

Conclusions

« Critique de l’histoire coloniale impure »

«Supercherie coloniale ou rêve exotique ? » (page 253 à 285)

Jean Pierre Renaud

Relations entre la France et Algérie ?

Remarques Préalables

Les Dés Pipés !

Pour ne parler que des Français nés après 1962, date de l’Indépendance de l’Algérie, et hors les minorités des Français  d’ascendance algérienne, pieds noirs ou immigrés francisés, qui connait l’histoire de l’Algérie ? Qui connait l’histoire récente de la Guerre d’Algérie ?

Jusqu’à présent, nos gouvernements se sont bien gardés  de connaître la vérité en lançant des enquêtes sur cette réalité, qui fut celle de  la France dite coloniale, mais très majoritairement ignorante de l’histoire coloniale.

Les informations, pour ne pas  dire une propagande qui ne dit pas son nom, sont  entre les mains de minorités « intéressées » qui manipulent ce segment mémoriel.

Il est évident que les débats passionnés sur un tel sujet ne touchent qu’une minorité de Français, sauf  quand ils concernent des problèmes très sensibles comme l’immigration, sans faire de distinguo entre les pays du Maghreb ou de l’Afrique noire.

Ce sujet-là, oui, les Français le connaissent de mieux en mieux au fur et à mesure des flux d’immigration régulière ou irrégulière qui ont modifié en profondeur la physionomie de notre pays depuis les années 1980-1990.

Le vrai danger que courent les  deux partenaires que sont l’Algérie, sur une rive,  et la France, sur l’autre rive, est que les Français comprennent de mieux en mieux ce qui dépasse l’entendement, c’est-à-dire, le maintien  d’un privilège  international exorbitant en faveur de l’Algérie depuis plus de soixante ans, depuis 1962.

Pourquoi ce pays bénéficie-t-il toujours d’un  privilège de porte ouverte qui met en cause l’Indépendance de la France ?

L’Algérie a tout intérêt à conserver ce privilège historique obsolète qui fait de la France la béquille d’un État algérien toujours aussi revanchard et fragile.

Selon la fable bien connue du Corbeau et du Renard, avec le Fromage bien sûr – la France est le fromage, c’est à dire une terre d’accueil pour les excédents de population algérienne.

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                                                  Le Figaro a publié successivement, le 30 décembre 2022, une interview du Président Algérien, sous le titre « Abdelmadjid Tebboune veut ouvrir une nouvelle ère des relations franco-algériennes », et le 9 janvier 2023, une chronique de Xavier  Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, sous le titre « L’Algérie s’effondre : entraînera-t-elle la France dans sa chute ? »

                                                  Deux titres qui éclairent  une fois de plus  la scène algérienne, 1) l’interview d’un Chef d’État FLN aux propos édulcorés gouvernant d’une main de fer avec l’appui d’une Armée FLN, source de tout pouvoir, 2) la chronique alarmiste, sinon catastrophiste d’un ancien ambassadeur de France à Alger.

                                                  Rappelons qu’Il y a quelques mois, la Première Ministre a débarqué à Alger avec une quinzaine de ministres, et il est tout à fait étrange que nos ministres aient observé, pour une fois, une consigne de « bouche cousue ».

                                                  L’interview Tebboune semble donner quelques indications…

                                                  A lire cet interview, « on continue comme avant », avec le même dialogue de sourds sur le fond de nos relations diplomatiques, mais toujours « portes ouvertes » à l’immigration algérienne régulière ou irrégulière, en référence aux Accords d’Évian de 1962 que l’État FLN n’a jamais respectés,  alors que le Président actuel déclare « … C’est le respect des principes… », à propos des « indésirables »… « Il y a les binationaux qui doivent être traités comme des Français… » 

                                                  Je me propose de citer 1) quelques-unes des réflexions publiques faites à l’occasion de cette interview par Monsieur Tebboune, donc « rien n’a changé ! L’Algérie continue à plumer la France…

                                                  2) un bref résumé de l’analyse proposée par Monsieur Driencourt.

                                                  3) un texte que j’avais publié sur ce blog « Mon message aux jeunes Français originaires d’Algérie :

« Vive l’indépendance de la France ! »

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L’interview Tebboune

Monsieur Tebboune est le produit politique édulcoré d’un FLN qui n’a jamais appliqué les Accords d’Évian et qui, dans l’interview du Figaro du 30 décembre 2022 déclare :

J’ai souligné quelques mots sensibles

« Le Figaro-  « Après avoir  réduit de moitié la délivrance de visas aux ressortissants algériens depuis l’automne 2021, la France vient de rétablir le flux habituel qui était d’environ 200.000 en 2019, êtes-vous satisfait ? »

Abelmadjid Tebboune  – « C’est simplement dans la logique des choses. La circulation des personnes entre nos deux pays a été réglée par les accords d’Évian en 1962, et l’accord de 1968. Il y a une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins. Elle a été négociée et  il convient de la respecter… »

( 1-  L’Algérie FLN n’a jamais respecté les accords d’Évian)

  (2-  Les flux démographiques n’ont plus rien à voir avec ceux des années 1960-1970 )

« Les relations entre la France et l’Algérie ont-elles une chance, un jour, d’être plus apaisées ? »

« La France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l’Algérie de son complexe de colonisé… Plus de  soixante ans après la guerre, il faut passer à autre chose… »

(Le pouvoir du FLN algérien ne continue à exister qu’en agitant en permanence l’épouvantail du mauvais Français colonialiste en même temps qu’assassin, la rente mémorielle de situation datant des années 60 avec le concours des minorités « repentantes » ou « intéressées » de notre pays, ou « Le Corbeau et le Renard » (voir blog et son fromage)

« Vous vous entendez bien avec le Président Macron. Avez-vous une relation suivie avec lui ?

«  Oui, nous avons une certaine complicité, je vois en lui l’incarnation d’une nouvelle génération qui peut sauver les relations entre nos deux pays »

(Une  fois de plus, la France a élu un Pigeon d’Alger…)

« Avez- vous gardé des relations avec Vladimir Poutine ?

« Je peux simplement vous dire que je vais aller en Russie prochainement. Je  n’approuve ni ne condamne l’opération russe en Ukraine… »

Une réponse tout à fait logique étant donné que Poutine incarne ce qu’a fait de mieux ou de pire dans le passé l’ancien KGB de l’URSS, bien aimé du FLN)

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L’article Driencourt

Ancien Ambassadeur de France à Alger (A deux reprises)

« L’Algérie s’effondre : entrainera-t-elle la France dans sa chute ? »

Un texte qui fait froid dans le dos !

                                                  « Cela fait maintenant  trois ans qu’en Algérie Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République. Trois ans et à Alger, on pose la question d’un deuxième mandat. Quel bilan de cette Présidence, quelles leçons en tirer pour la France ? Mon amitié pour l’Algérie comme mon respect pour le peuple algérien m’obligent à rappeler quelques évidences sur la réalité politique, les illusions françaises et les conséquences de celle-ci.

                                                  S’il fallait résumer brièvement et brutalement la situation, je dirais  que « L’Algérie nouvelle », selon la formule en vogue à Alger, est en train de s’effondrer sous nos yeux et qu’elle entraîne  la France dans sa chute, sans doute plus fortement et subtilement que le drame algérien n’avait fait chuter en 1958, la IVème République. …

                                                  Or tous les observateurs objectifs constatent que depuis 2020, après peut-être quelques semaines d’espoir, le régime a montré son vrai visage : celui d’un système militaire (formé, on l’oublie, aux méthodes de l’ex-URSS), brutal, tapi dans l’ombre d’un pouvoir civil, sans doute aussi affairiste  que celui qu’il a chassé, obsédé par le maintien de ses privilèges et de sa rente, indifférent aux difficultés du peuple algérien. La répression qui s’est abattue sur le pays, répression élaborée et mise en œuvre par une armée qui ne cesse de glorifier les combats contre la France, « ennemi éternel » a fini par avoir raison des espoirs mis un temps dans le Hirak pour une démocratisation du pays…

                                                  Par confort ou opportunisme, mais surtout par aveuglement, à Paris, nous fermons les yeux sur la réalité algérienne ; nous faisons mine de croire que le pouvoir algérien est légitime à défaut d’être démocratique, que le discours antifrançais est un mal nécessaire mais transitoire, que la démocratie est un apprentissage qui prend du temps.

                                                  Notre aveuglement est une erreur historique : croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers plus de coopération est un leurre. Croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers  plus de coopération est un leurre…

                                                  L’Algérie va mal, beaucoup plus mal que les observateurs  ou les rares journalistes autorisés le pensent ; 45 millions d’Algériens n’ont qu’une obsession : partir et fuir. Partir où, si ce n’est en France, où chaque Algérien a de la famille… »

La vraie question : pourquoi continuer à être la « béquille » de ce régime ?

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Afin de bien comprendre ma position sur nos relations avec l’Algérie, je renvoie les lecteurs sur le texte ci-dessous que j’ai publié le 19/11/2020 :

 « Mon message aux jeunes français originaires d’Algérie »

« Les Relations entre la France et l’Algérie (1962-2020) »

Mon message aux jeunes          

Vive l’Indépendance de la France !

A la suite de mon analyse critique du livre « La Question post-coloniale » d’Yves Lacoste (19/04/20, 21/09/20), et compte tenu de la place que l’auteur accordait à la Question Algérienne, je me proposais de publier le message ci-après.

Un message aux jeunes Français originaires d’Algérie… une bouteille à la mer Méditerranée …

Sous le sceau du Livre d’Ezéchiel Chapitre 18, versets 1 à 9 :

« Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Isaïe : Les pères ont mangé les raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ? »

            Il est difficile de ne pas lire le livre « La Question Post-coloniale » d’Yves Lacoste sans entendre le message permanent, le leitmotiv, que l’auteur adresse aux jeunes français d’origine algérienne : vous allez mieux comprendre pourquoi vous êtes venus chez nous, peuple colonialiste.             Pourquoi cette parabole des Raisins Verts que j’ai déjà citée dans mes chroniques sur l’histoire post-coloniale ? Parce que l’histoire post-coloniale qu’on nous sert depuis des années, sur les deux rives, est fabriquée par des parents ou grands-parents qui ont le plus souvent mangé des Raisins Verts ?

            Sur notre rive, nous sommes encore sous les ordres du groupe de pression intellectuelle et politique d’une matrice maghrébine repentante, bien qu’elle s’en défende, ou partie prenante « intéressée ».

            Pour avoir servi la France et l’Algérie pendant la guerre 1954-1962, mon expérience n’est pas celle qui est le plus racontée : j’ai eu pour  garde du corps un type formidable, un ancien fel ; nous respections les fels que nous combattions, et l’armée que nous servions n’était pas « colonialiste », car nous étions tous engagés, armée du contingent et armée de métier, dans la transformation démocratique du pays.

            Nous avions engagé à nos côtés des Algériens et des Algériennes qui partageaient notre vision républicaine de l’Algérie. Elle n’était plus celle de l’Algérie colonialiste de papa : en 1962, le FLN a exterminé beaucoup d’entre eux, et continue de nos jours – presque 70 ans après – à les traiter comme des ennemis de la patrie, comme si certains membres du FLN et le mouvement lui-même avaient toujours été des modèles de cette guerre insurrectionnelle.

            Le livre d’Yves Lacoste a été publié en 2010, et le message qu’il veut délivrer n’est-il pas obsolète, compte tenu du soulèvement démocratique de la jeunesse algérienne, depuis le 22 février 2019 ?

Je puis témoigner que le message que nous portions dans les années 1958-1960 était celui de l’espoir, de la démocratie, des libertés, identique à celui qui vous anime aujourd’hui.

Est-ce qu’il vous arrive aussi de comparer vos espoirs à ceux qui furent les nôtres ? A ceux des jeunes d’une Algérie française défunte qui quittèrent une terre qu’ils considéraient comme natale ?

Aux jeunes Français d’origine métropolitaine qui, aujourd’hui, ont du mal à comprendre ce qui empêche d’avoir des relations normales avec votre pays d’origine, en levant tous les tabous démocratiques qui pèsent sur ces relations.

Je n’ai jamais aimé le propos de ceux qui cultivent la victimisation, la repentance, ou la réconciliation, avec qui et en quoi ? Je préfèrerais franchement que la jeunesse parle le langage de la vérité et de la bienveillance. »          

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Plus de 60 ans après Evian, cela suffit, cela suffit !

2023-1962

Nul besoin de voir un ami de Monsieur Poutine se pavaner sur Les Champs Elysées !

Si le Président l’a effectivement invité ?

Jean Pierre Renaud        Tous droits réservés

Publiée sur le blog du 27 avril 2013

Le Mali et « l’insoutenable légèreté de l’être » des députés !

22 avril 2013 : l’Assemblée Nationale autorise le gouvernement à poursuivre la guerre au Mali, par 342 voix pour sur 352 votants, sur un total de 577 députés !

Soit 6 sur 10 !

Mais où est donc passée la 7ème compagnie, ou plutôt les autres compagnies du bataillon, puisque le nombre des votants aurait dû être de 577 députés, et non pas 352 !

A noter :  les 215 députés socialistes votants et favorables sur un effectif de 292, en gros 2 sur 3, et les 87 députés UMP votants et favorables sur un effectif de 196 députés, soit moins de un sur deux !

Sur le total de l’effectif, 225 députés étaient donc absents !

Le sujet n’était donc pas assez sérieux pour tous ces députés absents ?

Les interventions qui ont été faites dans l’hémicycle ont recensé la plupart des éléments de cette problématique de guerre, en omettant de citer l’Algérie, qui aurait dû être le principal acteur de la confrontation.

Pour protéger son gaz et son pétrole ?

Curieux oubli, non ?

Curieux aussi que l’Assemblée Nationale se soit abstenue également de fixer le cadre de la prolongation autorisée, délai, financement, et si relais par l’ONU, à quelle date ?  etc…

Une fois de plus, je conclurai que dans cette nouvelle guerre, les forces françaises sont les « nouveaux Suisses » de l’Europe, alors que l’Algérie, comme l’Europe d’ailleurs, se sont bien gardées de mettre le doigt dans le même engrenage, et que le gouvernement d’une France, endettée jusqu’au coup, en pleine crise intérieure, … fait une guerre dont le pays n’a plus les moyens !

Plus de deux cents millions d’euros déjà volatilisés, pour ne pas rappeler à notre mémoire le sacrifice de plusieurs de nos soldats !

Toujours le même « esprit de gloire »  que Montesquieu a identifié comme une des caractéristiques de la mentalité des Français !

Seulement, nous ne sommes plus au siècle de Montesquieu, et c’est à se demander si nous ne sommes pas dirigés par des « illuminés » !

Et pour terminer, le silence assourdissant de la plupart des médias sur cette décision de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire leur complicité avec cette guerre !

Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

ARTE et le 28 minutes d’Élisabeth Quin

Le 28 minutes du vendredi 16 décembre 2022 avec Renaud Dély

Ou les sachant supposés du siècle, hier l’historien postcolonial Blanchard et le journaliste politicien Askolovitch…

Ou les gentils « marronniers » des vendredis (de la monnaie sonnante et trébuchante, non cryptée) bien connue dans le milieu journalistique ! Chaque vendredi !

Décryptage, le mot à la mode !

Le grand expert Blanchard des images coloniales, un trésor issu d’un Colloque savant de 1993 qu’il s’est approprié, laissant croire, grâce à ces images, que la France était devenue coloniale, un  discours dont j’ai démontré l’absence de fondement historique.

Donc hier soir, l’expert Blanchard, aux belles chaussures à talon haut, montre une photo de deux footballeurs issus de la diversité qui se cajolent en excipant de leur fraternité, alors que tout au long de ses prestations écrites ou télévisées, il n’a eu de cesse de creuser le sillon d’une propagande non fondée et revancharde.

Donc hier soir encore, comme d’habitude, chaque semaine la ratatouille  verbale d’un journaliste politique qui s’exprime fort bien, mais avec le ton d’un militant politique de gauche chevronné sur une sombre affaire de quartier à Fréjus : il mettait en scène les deux élus coupables, évidement  de droite.

Toujours à vouloir faire pleurer les gens … !

Heureusement qu’Arte diffuse d’autres émissions culturelles fort intéressantes !

 Madame, Monsieur, ça n’est plus la saison des marronniers !

Jean Pierre Renaud

« La condition noire »

Le livre de M.Pap Ndiaye

Lecture critique

Visible ou invisible ?

Voir le texte sur ce blog à la date du 16/05/2011

Une analyse intéressante qui soulève un ensemble de questions sur la situation des minorités en France, et dans le cas présent la ou les minorités noires.

L’ouvrage souffre d’une carence statistique notoire pour la période postérieure aux années 1980, à partir desquelles notre pays a commencé à faire connaissance avec les minorités noires et les grands flux d’immigration.

Une seule phrase suffirait à nuancer les constats proposés par l’auteur :

« L’invisibilité noire commença avec la décolonisation. »

(page 331)

Non, Monsieur Pap Ndiaye, avant les années 1960, la France n’avait pas eu l’occasion, à l’exception de la capitale et des grandes villes portuaires, d’avoir des contacts avec des minorités noires !

Jean Pierre Renaud    Tous droits réservés